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Baqt

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Le baqt (ou bakt) est un traité qui aurait été conclu en 652 entre le royaume nubien copte de Makurie et l'Égypte lors de l'expansion musulmane[1]. Il fait suite à l'échec du siège de Dongola par le général arabe Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh[2].

Pacte de non agression établi pour garantir la paix et permettre le commerce, il prévoyait la fourniture chaque année par la Nubie d'environ 400 esclaves en échange de farine, vêtements et chevaux fournis par l’Égypte, ainsi que l'interdiction d'installation durable de membre de chaque pays sur le territoire de l'autre, l'extradition de fugitifs et la libre circulation des marchands[2].

L'original du traité a été perdu, mais a été recopié à partir de l'original par l'historien arabe Al-Maqrîziy près de huit siècles plus tard[2]. Certaines de ses dispositions sont cependant confirmées dans une lettre arabe datant de 758[2]. À partir de 836, la livraison d'esclaves n'est plus à effectuer qu'une fois tous les trois ans à la suite d'une mission diplomatique du prince Georgios auprès du calife Al-Muʿtas̩im[2].

La Makurie livrera néanmoins près de 100 000 esclaves aux autorités égyptiennes durant toute la durée du traité[3].

Le traité, au contenu flou car connu par des commentaires postérieurs et contradictoires[1], connut divers remaniements au cours des siècles en fonction des forces en présence et maintint une paix relative jusqu'au XIIIe siècle, lorsque Baybars assujettit le royaume de Makurie[2].

Bibliographie

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  • Richard Lobban, « Relations between Islamic Egypt and Christian Nubia: the Case of the Baqt : Rhode Island College Paper presented at the Conference on Egypt and the Biblical Countries at the Russian State University for the Humanities, 11-14 October 2004, Moscow, Russia. », Sudan studies association newsletter, no vol 24, n° 2,‎ , p. 11-19 (lire en ligne)
  • Olivier Pétré-Grenouilleau, La traite des noirs, PUF, coll. « Que sais-je ? », , p. 10
  • (en) Derek A. Welsby, The Medieval Kingdoms of Nubia : Pagans, Christians and Muslims along the Middle Nile, Londres, The British Museum Press, , 296 p. (ISBN 0-7141-1947-4, présentation en ligne), p. 83-111

Références

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  1. a et b François-Xavier Fauvelle, Le Rhinocéros d'or : Histoires du Moyen Âge africain, Alma Éditeur, (ISBN 978-2-36-279045-4), chap. 3 (« Aspects d'une frontière - Qasr Ibrim, Basse-Nubie, à partir du VIIe siècle »).
  2. a b c d e et f Robin Seignobos et al., chap. 8 « La Nubie, des royaumes chrétiens à la domination islamique », dans François-Xavier Fauvelle (dir.), L'Afrique ancienne : De l'Acacus au Zimbabwe, Belin, coll. « Mondes anciens », , 678 p. (ISBN 978-2-7011-9836-1).
  3. Claude Rilly, Olivier Cabon, Vincent Francigny, Bernard François, Marc Maillot, Mohamed Musa Ibrahim et Odile Nicoloso, Histoire et civilisations du Soudan, Collège de France, , 976 p. (ISBN 978-2-918157-30-4, lire en ligne), p. 406