Affaire Marion Fraisse
Cet article aborde des sujets polémiques et peut contenir des passages non-neutre ().
Considérez son contenu avec précaution et/ou discutez-en. Il est possible de préciser les sections non neutres en utilisant {{section non neutre}} et de souligner les passages problématiques avec {{passage non neutre}}.
L'affaire Marion Fraisse, affaire judiciaire française qui a pour origine le suicide par pendaison d'une collégienne française de treize ans, Marion Fraisse, le , à son domicile de Vaugrigneuse dans l'Essonne, à la suite d'un harcèlement scolaire de la part de ses camarades de classe, s'est terminée par un non-lieu.
Cette affaire, racontée dans un livre à succès puis un téléfilm, a contribué à la prise de conscience du grave problème du harcèlement à l'école et du cyberharcèlement en France. Une association, « Marion, la main tendue », a été créée par la mère de la victime mais sa gestion a donné lieu à des polémiques.
Faits
[modifier | modifier le code]Nora Fraisse, la mère de Marion, treize ans, trouve sa fille pendue avec un foulard au barreau de son lit mezzanine. L'adolescente a aussi pendu symboliquement son téléphone mobile. Une lettre dénonçant ses camarades de classe a été envoyée par Marion au collège ; élève brillante, Marion avait reçu des insultes sur son compte Facebook, par SMS et enfin des attaques verbales et physiques dans la cour de récréation. Nora Fraisse entreprend sa propre enquête pour savoir ce qu'il s'est produit[1],[2].
Les signaux symboliques laissés par Marion Fraisse peuvent avoir été inspirés par le suicide d'Amanda Todd, jeune Canadienne morte en octobre 2012[1]. Son suicide survient quelques jours après celui de Matteo Bruno, élève au collège Saint-Exupéry à Bourg-Saint-Maurice, le .
Jugement
[modifier | modifier le code]Le , le tribunal administratif de Versailles juge l'État partiellement responsable du suicide de Marion, estimant que le collège était mal organisé et qu'il n'a pas été donné suite aux demandes de la famille, qui souhaitait au moins que leur enfant change de classe. Mais un non-lieu est rendu en 2018 par une juge d’instruction d’Évry, estimant que ces évènements, « isolés et concernant différentes personnes n’agissant pas dans une même intention », ne pouvaient caractériser une situation de harcèlement, il est confirmé en mars 2021 en appel par la chambre de l’instruction[3].
Conséquences et postérité
[modifier | modifier le code]Livre et téléfilm
[modifier | modifier le code]L'affaire donne lieu à un livre retraçant l'histoire de Marion, écrit par sa mère, Nora Fraisse, sous le titre Marion, 13 ans pour toujours[4],[5]. Publié le 21 janvier 2015 aux éditions Calmann-Lévy, l'ouvrage se vend à près de 150 000 exemplaires. Son écriture a notamment été rendue possible grâce aux quelques informations révélées par les professeurs, ainsi que les parents d’élèves, qui ont été généralement réticents à évoquer les faits ayant pu conduire à cette tragédie. Nora Fraisse espère aussi que son livre « agira comme un détonateur et fera prendre pleinement conscience de la gravité du harcèlement entre élèves »[6].
Environ un an et demi plus tard, le livre est adapté en téléfilm par Bourlem Guerdjou [7]. Diffusé pour la première fois le 27 septembre 2016 sur France 3, le film est vu par 4,1 millions de téléspectateurs, recueillant ainsi 17,5 % de part d'audience. Il sera suivi d’un débat, dans un souci de sensibilisation et de pédagogie. Le DVD est sorti le 24 janvier 2017[8].
Association
[modifier | modifier le code]
Le ton de cet article est trop promotionnel ou publicitaire ().
Vous êtes invité à améliorer l'article de manière à adopter un ton neutre (aide quant au style) ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections non neutres en utilisant {{section promotionnelle}} et de souligner les passages problématiques avec {{passage promotionnel}}.
Une association, « Marion, la main tendue », est créée par Nora Fraisse, devenue engagée dans la lutte contre le harcèlement scolaire[9].
Cette affaire survient dans un climat de prise de conscience du grave problème du harcèlement scolaire. En 2011, donnant suite aux revendications d'associations et de journalistes, le ministre de l'Éducation Luc Chatel avait convoqué des Assises contre le harcèlement et, en 2012, créé un numéro d'appel pour les victimes. Dans ce contexte, la campagne engagée par Nora Fraisse en mémoire de sa fille trouve un assez large écho : elle écrit cinq lettres ouvertes au ministre Vincent Peillon qui, à la rentrée 2013, envoie une circulaire aux recteurs et directeurs d'établissements scolaires et fait diffuser une campagne de télévision de sensibilisation. En août 2014, le harcèlement est inscrit comme délit dans le Code pénal[1]. En 2015, la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem instaure une « Journée nationale Non au harcèlement » qui doit se tenir chaque premier jeudi non férié de novembre à partir du [10].
En 2015, Nora Fraisse publie un autre ouvrage, intitulé Stop au harcèlement !, qui se présente comme un « guide pour combattre les violences à l'école et sur les réseaux sociaux »[11].
En novembre 2020, l'association ouvre une structure, la Maison de Marion, à Orsay (Essonne), pour accueillir les victimes et leur famille et leur apporter un soutien juridique et psychologique. Elle prévoit aussi une formation destinée aux enseignants[12]. Une seconde Maison de Marion est ouverte en novembre 2021 dans un local prêté par la mairie de Paris dans le 13e arrondissement[13].
En janvier 2022, une enquête réalisée par Mediapart met en cause le comportement de Nora Fraisse, accusée de harcèlement par « une dizaine d’anciennes bénévoles, stagiaires ou services civiques » de son association. Une de ces bénévoles a déposée une plainte en évoquant des comportements toxiques et humiliants de sa présidente[14].
En septembre 2023, la mairie de Paris refuse de renouveler le prêt à titre gracieux du local parisien de l'association. La préfecture de police invoque des raisons de sécurité qui ne permettent plus d'y accueillir des groupes de parole tandis que la mairie critique la gestion de l'association : alors que celle-ci avait reçu 90 000 euros de subventions en deux ans sur l'engagement de donner au moins 10 conférences et ciné-débats dans les mairies d'arrondissement, elle n'a donné que deux conférences. Nora Fraisse est consternée par cette décision et parle de malentendu : la mairie de Paris aurait demandé des conférences à l'intention des professionnels alors que l'association, en accord avec les mairies d'arrondissement, mettait l'accent sur les interventions directes en milieu scolaire. Si le local parisien est menacé de fermeture, celui d'Orsay reste ouvert[15].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Nora Fraisse, Marion, 13 ans pour toujours, Calmann-Lévy, , 192 p. (ISBN 2253185760)
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Souffre-douleurs, ils se manifestent, documentaire de Andréa Rawlins-Gaston, 2015[16]
- Nora Fraisse fait partie des personnes témoignant dans ce film sur le harcèlement scolaire.
Émission de radio
[modifier | modifier le code]- Marion, treize ans, harcelée jusqu’au suicide, épisode de Les Pieds sur terre, France Culture, 7 janvier 2022[17]
- Marion, 13 ans pour toujours, épisode d’Affaires sensibles, France Inter, 8 novembre 2022[18]
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Marion, 13 ans pour toujours, téléfilm basé sur cette affaire.
- Méthode de la préoccupation partagée
- Harcèlement scolaire
- Affaire Christopher Fallais
- Affaire Thybault Duchemin
- Affaire du lycéen harcelé à Poissy
- Suicide d'Amanda Todd
Liens externes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Margot Déage, « Rester insensible au suicide de victimes de cybersexisme ? Analyse des répercussions du travail réputationnel posthume à travers deux cas marquants des années 2010 », Déviance et Société, vol. 48, , p. 147-177 (lire en ligne, consulté le ).
- Anne Vidali, « Marion, harcelée à en mourir », L'Express, (consulté le ).
- « Suicide de Marion, harcelée : la Cour de cassation rejette le pourvoi des parents », Sud Ouest, (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le ).
- Léa Bucci, « Marion, 13 ans pour toujours, le cri du cœur d'une mère contre le harcèlement scolaire », sur Madmoizelle, (consulté le ).
- Delphine Bancaud, « Marion, 13 ans, s'est suicidée après avoir été détruite à petit feu par ses harceleurs », 20 Minutes, (consulté le ).
- « «Va te pendre!»: Marion, 13 ans, se tue le lendemain », 20 Minutes (consulté le ).
- Sophie des Déserts, « Traitée de « pute », de « boloss » : Marion, 13 ans, s'est suicidée », Le Nouvel Obs, (consulté le ).
- « Audiences : Blindspot (TF1) en tête, beau score pour Marion, 13 ans pour toujours (France 3) - audiences - Télé 2 semaines », sur programme.tv (consulté le ).
- Nora Fraisse, « Harcelée à l'école, ma fille Marion a mis fin à sa vie. Nous faisons face au mur du déni », Le Nouvel Obs, (consulté le ).
- « Harcèlement à l'école : Vallaud-Belkacem dégaine son plan », sur BFM TVEurope 1, (consulté le ).
- « Stop au harcèlement », sur babelio.com (consulté le ).
- Marie Amelie Marchal, « Orsay : la Maison de Marion, une structure pour aider les victimes de harcèlement scolaire », Les Échos (consulté le ).
- « Harcèlement scolaire : la mairie de Paris lâche l'association Marion la main tendue », sur BFM TV, (consulté le ).
- Prisca Borrel, « Une figure du combat contre le harcèlement scolaire est visée par une plainte pour « harcèlement » », sur Mediapart, (consulté le ).
- Marie Amelie Marchal, « Harcèlement scolaire : la mairie de Paris lâche l'association Marion la main tendue », sur Actu Paris, (consulté le ).
- « Souffre-douleurs, ils se manifestent », sur film-documentaire.fr (consulté le ).
- « Marion, 13 ans pour toujours », sur France Culture, (consulté le )
- « Marion, 13 ans pour toujours », sur France Inter, (consulté le )
