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13 (album de Blur)

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13

Album de Blur
Sortie Le
Enregistré -
au Studio 13
Durée 66:50
Genre Rock indépendant, rock alternatif
Producteur Blur
William Orbit
Label Virgin
Food
Parlophone/EMI
Critique

Albums de Blur

13 est le sixième album du groupe rock britannique Blur. Sorti le , il est en grande partie le résultat d'improvisations du groupe, reprises ensuite par un travail d'élagage et de mise en forme du producteur William Orbit. Blur y délaisse totalement son style brit-pop, virage amorcé par l'album Blur en 1997, pour acquérir un son résolument lo-fi et expérimental[5],[6].

Damon Albarn a pu dire à la sortie de l'album que 13 se rapprochait de leur premier opus, Leisure (1991), pour la raison que les deux étaient écrits à la première personne, alors que les autres albums étaient narrés à la troisième personne. En effet, après avoir, sur la trilogie Modern Life Is Rubbish - Parklife - The Great Escape, développé une écriture héritée de Ray Davies des Kinks, mettant en scène nombre de personnages caricaturaux du quotidien britannique, Damon Albarn retourne avec 13 à une écriture plus personnelle, probablement sous le coup de sa rupture avec sa compagne Justine Frischmann, leader du groupe Elastica, après une relation de plusieurs années[7],[8].

Liste des titres

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NoTitreDurée
1.Tender
2.Bugman
3.Coffee & TV
4.Swamp Song
5.1992
6.B.L.U.R.E.M.I.
7.Battle
8.Mellow Song
9.Trailerpark
10.Caramel (en)
11.Trimm Trabb
12.No Distance Left to Run
13.Optigan 1

Le titre de l'album est le nom du studio de Damon Albarn à Londres, où les sessions ont eu lieu (pour la première fois pour Blur sans la production de Stephen Street). Il peut aussi se référer au nombre de pistes sur le disque, ou plus subjectivement symboliser la malchance et les tourments qui accablaient Albarn à l'époque.

La pochette

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La pochette de l'album est le détail d'un tableau du guitariste Graham Coxon intitulé The Apprentice. Pour l'anecdote, le tableau réel est plus long mais pas tellement plus grand que sa reproduction sur pochette. Les graphismes des trois singles sont également l'œuvre de Graham Coxon.

Détail des pistes

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L'album s'ouvre par Tender, premier single sorti le en annonce de l'album. Sur plus de 7 minutes, la chanson retrouve le style de l'album Leisure, et est enregistrée avec le renfort des chœurs du London Community Gospel Choir[9].

Suit Bugman qui est un rock violent, réminiscent de Song 2 sur leur précédent album, aux accents bowiesques (Suffragette City), où Graham Coxon développe un son saturé.[réf. nécessaire]

Coffee & TV, deuxième single publié le , est chanté par Graham Coxon, qui a écrit les paroles, tandis que Damon Albarn signe la musique. On pourrait retenir cette chanson comme typique du son Blur, avec une influence marquée du folk rock des années 1970 et un solo de guitare bruitiste et tarabiscoté. La critique du NME qualifie la chanson de "confortable" mais plus "authentique" que les "expérimentations dispendieuses avec ces chœurs gospels ou ces nouvelles technologies" qu'on trouve sur "l'oubliable 13"[10]. Les paroles semblent se référer à l'alcoolisme de Coxon[11]. Le clip vidéo, narrant les aventures d'une petite brique de lait à travers la ville, a été plusieurs fois primé.

Un petit d'orgue vient faire une pause avant que Swamp Song fasse ensuite pénétrer l'album dans des terres mal explorées. Le son est saturé, aquatique, et malgré des chœurs qui rappellent leurs chansons-hymnes de jeunesse, l'expérimentation prend le dessus, avec des couches de bruit blanc et de distorsion qui font voir la chanson pop sous un autre jour. Une flûte à bec décalée apparaît au-milieu, annonçant d'autres dérives instrumentales plus tard dans le disque. Selon la critique sur allmusic.com, Swamp Song et Bugman, chansons dans la continuité du son glam punk des débuts de Blur, paraissent déplacées sur cet album expérimental et chaotique[12].

1992 est une vieille chanson que Blur a « redécouvert », bien qu'il ne soit pas certain qu'elle ait été écrite en 1992. Dans un rythme hypnotique et cyclique, de répétitifs accords de guitare installent un climat lugubre, sur lequel viennent se développer des solos bruitistes, dont un mélodica saturé. Le morceau s'achéve en laissant la basse seule, tandis que le bruit des guitares semble faire éclater le tonnerre. Les chansons suivantes donnent aussi dans ce type d'illustration émotionnelle.

B.L.U.R.E.M.I. est une redite presque parodique de leur tube Song 2 de 1997 (« Group using a loop / Of another pop group »). La voix est trafiquée sur le refrain, ce qui n'est pas sans annoncer Crazy Beat sur l'album suivant.

Un interlude de mélodica suivant B.L.U.R.E.M.I. confirme l'adoption de cet instrument par Damon Albarn.

Après un autre petit interlude d'orgue, les rythmes synthétiques de Battle s'annoncent ensuite à l'horizon. Versant dans le trip-hop, le morceau mêle une ossature techno et une basse prédominante avec les jeux bruitistes de Graham Coxon. Il reste comme l'un des meilleurs morceaux parmi les expérimentations de 13.

Un interlude est inclus après Battle, démarrant sur un rythme d'orgue, pour ensuite accueillir basse, guitare et batterie.

Mellow Song est la seule chanson qu'on puisse qualifier d'acoustique sur l'album. Après une petite ritournelle à la guitare sèche chantée par Damon Albarn, on tombe subitement dans l'étoffement du jeu en groupe, avec une fois de plus une esthétique très lo-fi. Le son est peu défini. Le mélodica refait son apparition ainsi qu'un solo de guitare saturée.

Trailerpark est le morceau sur lequel la production de William Orbit se fait le plus sentir. On entend très précisément les collages qui ont été faits pour condenser des bœufs interminables en un morceau de 4 minutes. La cascade de guitare atonale de Coxon, l'utilisation de loops et l'improvisation des paroles (Damon Albarn répétant « Freestyle 45 ») font également de ce titre un morceau hybride et étrange.

Caramel est un des morceaux les plus controversés de Blur. Long de 7 minutes, il explore inlassablement une boucle en Am//G/F. Des couches et des couches d'instruments se superposent, s'effacent, se révèlent. On passe brièvement par des climats trip-hop, bruitistes, et après un bref décrochage le morceau s'achève dans un capharnaüm. « I've got to find genius » chante Damon Albarn sur ce titre, et les avis sont partagés sur ce morceau : les fans ont tendance à le considérer comme l'un de leurs meilleurs titres tous albums confondus, allant jusqu'à lui vouer un culte, voire le canoniser, alors que les critiques le qualifieront volontiers de leur moment plus complaisant.

Deux interludes suivent ensuite Caramel. Le premier présente une musique de jazz. Le deuxième est plus tourné vers le hard-rock.

Trimm Trabb amorce la fin de l'album et est considérée comme l'une des meilleures pistes de l'album, présente par exemple dans la liste des 10 meilleures chansons du groupe établie par Stereogum en 2012[13].

No Distance Left To Run est l'une des « vraies » chansons écrites pour 13, et a fait l'objet d'une sortie en single le . La guitare de Graham Coxon, désaccordée, développe un riff étrange autour duquel s'articule une délicate ballade aux accents soul. Des chœurs sur le pont rappellent la touche gospel de l'introduction de l'album. La critique de bbc.co lie cette chanson à Caramel et 1992 pour en faire les symboles d'un groupe "en désamour avec la pop music"[14].

Optigan 1 est une conclusion instrumentale. Son nom fait référence à Optigan, clavier électronique vintage utilisé ici pour sa couleur désuète (un peu à la manière d'un Mellotron). Autour d'un motif répétitif d'orgue cadencé par une cloche tibétaine, un piano égrène de lointains arpèges, la batterie semble tapée sur un tiroir ou une valise, et la friture lie le tout en un étrange amalgame.[réf. nécessaire]

L'album sera bien accueilli par la presse britannique, qui le qualifie d'album « le plus personnel » que le groupe ait enregistré. 13 sera premier des charts britanniques, grecs et norvégiens. En revanche, l'impact outre-Atlantique fut mitigé avec une pénible 80e place aux États-Unis. En France, il entrera à la 12e place des charts, pour en sortir en 4 semaines. Les ventes sur le monde sont estimées à 1,5 million d'unités, dont 300 000 au Royaume-Uni, 133 000 aux États-Unis, et 40 000 en France. Les singles pointèrent respectivement 2e, 11e et 14e place dans les charts britanniques.

Le côté improvisé des morceaux de 13, ainsi que leur approche légèrement électronique (avec la production de William Orbit) a donné lieu à de multiples remixes de morceaux de l'album, notamment par Cornelius (Tender), UNKLE (Battle), les Pafnouties (Trimm Trabb) ou Control Freaks (Bugman). Il est aussi à noter que le morceau Bugman a été remixé par chacun des quatre membres du groupe, sous quatre noms différents: X-Offender (remix par Damon Albarn et Control Freaks), Metal Hip-Slop (remix par Graham Coxon), Trade Stylee (remix par Alex James) et Coyote (remix par Dave Rowntree).

Notes et références

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  1. [1]
  2. [2]
  3. Lindsay Zoladz, « Blur : Blur 21 », sur Pitchfork.com, (consulté le ).
  4. link
  5. « Blur, c'est l'heure.Nouvel album du groupe anglais emblématique en rupture de britpop. CD, «13», EMI. », sur Libération.fr, (consulté le )
  6. « «J'aspire à devenir anonyme»Entretien nordique avec Damon Albarn, leader de Blur. », sur Libération.fr, (consulté le )
  7. « Blur - Blur de vérité », sur Les Inrocks (consulté le )
  8. « Dossier : Vingt ans de Blur », sur Sound Of Violence (consulté le )
  9. « dotmusic - Review - », sur web.archive.org, (version du sur Internet Archive)
  10. (en-US) nme, « Blur : Coffee and TV », sur NME (consulté le )
  11. (en-US) Emily Barker, « The Stories Behind 24 Of Blur's Greatest Tracks », sur NME, (consulté le )
  12. (en-US) « 13 - Blur | Songs, Reviews, Credits », sur AllMusic (consulté le )
  13. « The 10 Best Blur Songs », sur Stereogum, (consulté le )
  14. (en-GB) Dennis O'Dell, « BBC - Music - Review of Blur - 13 », sur www.bbc.co.uk (consulté le )