Voir la source de Xénon

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{{voir homonymes}}
{{Infobox Élément/Xénon}}
[[Fichier:Xenon discharge tube.jpg|vignette]]
Le '''xénon''' est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 54, de symbole Xe. C'est un [[gaz noble]], inodore et incolore. Dans une [[lampe à décharge]], il émet une lumière bleue.

Le xénon est le plus rare et le plus cher des gaz nobles, à l'exception du [[radon]] dont tous les isotopes sont radioactifs.

Étymologiquement, le nom de « xénon » dérive du mot grec {{grec ancien|ξένος|xénos}}, « étranger ». Ce nom vient du fait que le xénon a été découvert sous forme de « gaz inconnu, étranger » dans le [[krypton]] lors des identifications successives des gaz rares ([[argon]], krypton, xénon) à la fin du {{XIXe siècle}}.

Le xénon a été découvert en [[1898]] par [[William Ramsay]] et par [[Morris William Travers]] par [[spectroscopie|analyse spectrale]] de « résidus » de l'air dont on avait éliminé l'[[oxygène]] et l'[[azote]].

On extrait le xénon par distillation de l'air. Pour distiller de l'air, il faut le rendre liquide en le compressant (il s'échauffe en restant gazeux, mais en le maintenant compressé et en le refroidissant, il se [[Liquéfaction|liquéfie]]). On peut alors extraire le xénon par [[distillation fractionnée]] de l'air devenu liquide.

== Histoire ==
Le xénon a été découvert par les chimistes britanniques [[William Ramsay]] et [[Morris William Travers|Morris Travers]] le {{date|12 juillet 1898}}, peu après leur découverte du [[krypton]] et du [[néon]]. Ils l'ont trouvé dans un résidu issu de l'[[évaporation]] sélective des différents éléments composant l'[[air liquide]]<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=W. |nom1=Ramsay |prénom2=M. W. |nom2=Travers
 | titre=On the extraction from air of the companions of argon, and neon
 | périodique={{langue|en|Report of the Meeting of the British Association for the Advancement of Science}}
 | année=1898 | pages=828}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web
   |lang=en
   |url=http://education.jlab.org/itselemental/ele054.html
   |titre={{langue|en|It's Elemental - Xenon}}
   |auteur=Steve Gagnon
   |éditeur={{langue|en|Thomas Jefferson National Accelerator Facility}}
   |consulté le=16 juin 2007
}}.</ref>. C'est Ramsay qui proposa de baptiser ce nouveau gaz ''xénon'', du grec {{grec ancien|ξένον|xénôn}}, de {{grec ancien|ξένος|xénos}}, « étranger »<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur=Anonymous <!-- |éditeur=Daniel Coit Gilman, Harry Thurston Peck, Frank Moore Colby --> |année= 1904 |titre=The New International Encyclopædia |éditeur= {{langue|en|Dodd, Mead and Company}} |passage=906}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Staff|titre=The Merriam-Webster New Book of Word Histories|lieu=Springfield|éditeur=Merriam-Webster, Inc.|année=1991|pages totales=526|format livre=poche|passage=513|isbn=978-0-87779-603-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=IrcZEZ1bOJsC&printsec=frontcover}}.</ref>. En 1902, Ramsay estimait que l'[[atmosphère terrestre]] devait contenir 1 partie pour {{nobr|20 millions}} de xénon<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Ramsay | prénom1=William
 | titre=An Attempt to Estimate the Relative Amounts of Krypton and of Xenon in Atmospheric Air
 | périodique={{langue|en|Proceedings of the Royal Society of London}}
 | année=1902 | volume=71 | pages=421–426
 | url texte=http://adsabs.harvard.edu/abs/1902RSPS...71..421R
 |consulté le=2007-10-02
 | doi=10.1098/rspl.1902.0121}}.</ref>.

[[Fichier:Xenon-flash.gif|vignette|gauche|[[Stroboscope]] avec tube au xénon.]]

Au cours des {{nobr|années 1930}}, l'ingénieur [[Harold Edgerton]] commença à s'intéresser à la lumière [[stroboscope|stroboscopique]] pour des applications en [[photographie]] à grande vitesse. Cette étude le conduisit à l'invention d'un stroboscope au xénon, au sein duquel la lumière était générée par une décharge de [[courant électrique|courant]] très brève dans un tube rempli de xénon. En 1934, Edgerton était capable de générer des flashs d'une [[microseconde]] de durée grâce à cette technique<ref name="burke">{{Ouvrage|langue=en|auteur1={{lien|trad=James Burke (science historian)|lang=en|fr=James Burke (historien scientifique)|texte=James Burke}}|titre=Twin Tracks|sous-titre=The Unexpected Origins of the Modern World|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2003|pages totales=276|passage=33|isbn=978-0-7432-2619-6|oclc=52208656|lccn=2003052628|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=1_QS2uBU6AMC&printsec=frontcover}}.</ref>.

En 1939, Albert R. Behnke Jr étudia les causes de l'[[ivresse des profondeurs]] chez les [[Plongée sous-marine|plongeurs]] en eaux profondes, amenés à respirer un air bien plus dense et à bien plus haute pression que l'air ambiant. En testant l'effet de changement de compositions de l'air contenu dans les bouteilles, il réalisa que l'organisme humain réagissait différemment selon la composition chimique du gaz inspiré à haute pression. Il en conclut que le xénon pourrait être utilisé en [[anesthésie]]. Bien qu'il semble que le Russe Lazharev ait étudié l'utilisation du xénon en anesthésie en 1941, les premiers travaux publiés confirmant l'effet du xénon datent de 1946 et concernent les expérimentations de J. H. Lawrence sur des souris. La première utilisation du xénon comme anesthésiant en [[chirurgie]] date de 1951, avec l'opération de deux patients par Stuart C. Cullen<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Marx |prénom1=Thomas |nom2=Schmidt |prénom2=Michael |nom3=Schirmer |prénom3=Uwe |nom4=Reinelt |prénom4=Helmut
 | titre=Xenon anesthesia
 | périodique={{langue|en|Journal of the Royal Society of Medicine}}
 | année=2000 | volume=93 | pages=513–517
 | url texte=http://www.jrsm.org/cgi/reprint/93/10/513.pdf
 |consulté le=2007-10-02 |format=PDF}}.</ref>.

En 1960, le physicien {{Lien|langue=en|trad=John Reynolds (physicist)|fr=John H. Reynolds}} découvrit que certaines [[météorite]]s contenaient un taux anormalement élevé de l'{{nobr|[[isotope]] 129}} du xénon. Il supposa que l'excès de cet isotope provenait du [[produit de désintégration]] de l'{{nobr|[[iode]] 129}}. Cet isotope est produit lentement dans le [[milieu interstellaire]] par des réactions de [[spallation]] dues aux [[rayons cosmiques]] et à des réactions de [[fission nucléaire]], mais n'est produit en quantité notable que dans l'explosion de [[supernova]]s. La [[demi-vie]] de l'{{nobr|iode 129}} étant relativement courte à l'échelle [[cosmologie|cosmologique]] ({{nobr|16 millions}} d'années seulement), cela démontrait que peu de temps s'était écoulé entre la supernova et le moment où la météorite s'était solidifiée en piégeant l'{{nobr|iode 129}}. Ces deux évènements (supernova et solidification du nuage gaz) étaient supposés avoir eu lieu durant les premiers temps de l'histoire du [[système solaire]], l'{{nobr|iode 129}} ayant vraisemblablement été généré avant — quoique peu de temps avant — la formation du système solaire<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Donald D.|nom1=Clayton|titre=Principles of Stellar Evolution and Nucleosynthesis|lieu=Chicago|éditeur=[[University of Chicago Press]]|année=1983|numéro d'édition=2|pages totales=612|format livre=poche|passage=75|isbn=978-0-226-10953-4|lccn=83005106|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=8HSGFThnbvkC&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://content.cdlib.org/xtf/view?docId=hb1r29n709&doc.view=content&chunk.id=div00061&toc.depth=1&brand=oac&anchor.id=0
   |titre=John H. Reynolds, Physics: Berkeley
   |auteur=Bolt, B. A.; Packard, R. E.; Price, P. B.
   |année=2007
   |éditeur={{langue|en|The University of California, Berkeley}}
   |consulté le=1er octobre 2007
}}.</ref>.

Le xénon et les autres gaz nobles ont été longtemps considérés comme complètement inertes chimiquement et n'entrant pas en jeu dans la formation de [[composé chimique|composés chimiques]]. Cependant, alors qu'il enseignait à l'[[Université de la Colombie-Britannique]], [[Neil Bartlett]] découvrit que l'[[hexafluorure de platine]] (PtF{{ind|6}}) est un agent [[Réaction d'oxydo-réduction|oxydant]] très puissant, capable d'oxyder le [[dioxygène]] (O{{ind|2}}) pour former de l'hexafluoroplatinate de dioxygényle (O{{ind|2}}{{exp|+}}[PtF{{ind|6}}]{{exp|−}})<ref>{{Article|langue=en
| titre=Dioxygenyl hexafluoroplatinate (V), O{{ind|2}}{{exp|+}}[PtF{{ind|6}}]{{exp|−}}
| prénom1=Neil |nom1=Bartlett |prénom2=D. H. |nom2=Lohmann
 | périodique = {{langue|en|[[Proceedings of the Chemical Society]]}}
 | éditeur= {{langue|en|Chemical Society}}
 | lieu = {{langue|en|London}}
 | numéro= 3
 | pages = 115
 | mois= 3
 | année= 1962
 | doi = 10.1039/PS9620000097}}.</ref>. Le dioxygène et le xénon possédant des [[Énergie d'ionisation|énergies de première ionisation]] presque identiques, Bartlett prit conscience que l'hexafluorure de platine pourrait peut-être également oxyder le xénon. Le {{date|23 mars 1962}}, il mélangea ces deux gaz et produisit le premier composé chimique contenant un gaz noble, l'[[hexafluoroplatinate de xénon]]<ref name="bartlettxe">{{Article|langue=en
 |titre= Xenon hexafluoroplatinate (V) Xe{{exp|+}}[PtF{{ind|6}}]{{exp|−}}
 | nom1= Bartlett |prénom1=N.
 | journal = {{langue|en|[[Proceedings of the Chemical Society]]}}
 |éditeur= {{langue|en|Chemical Society}}
 |lieu= {{langue|en|London}}
 |numéro= 6
 | pages = 218
 |mois= juin
 |année= 1962
 | doi = 10.1039/PS9620000197}}.</ref>{{,}}<ref name="beautiful">{{Lien web|langue=en
   |url=http://www.chem.umn.edu/class/2301/barany03f/fun/beautiful1.pdf
   |format=pdf
   |titre={{langue|en|Chemistry at its Most Beautiful}}
   |auteur=Michael Freemantel
   |année=2003
   |éditeur={{langue|en|Chemical & Engineering News}}
   |consulté le=2007-09-13
}}.</ref>. Bartlett pensa que sa composition était Xe{{exp|+}}[PtF{{ind|6}}]{{exp|−}}, mais des travaux postérieurs montrèrent qu'il avait sans doute fabriqué un mélange de plusieurs [[sel (chimie)|sels]] de xénon<ref name="grahm">{{Article|langue=en
 | prénom1 = Lionell |nom1=Grahama |prénom2=Oliver |nom2=Graudejusa |prénom3=Narendra K. |nom3=Jhab |prénom4=Neil |nom4=Bartlett
 | année= 2000
 | titre = Concerning the nature of XePtF{{ind|6}}
 | périodique= {{langue|en|Coordination Chemistry Reviews}} | volume = 197
 | pages = 321–334 | doi = 10.1016/S0010-8545(99)00190-3}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}{{p.|392}}, §11.4, ''{{langue|en|Inorganic Chemistry}}'', {{langue|en|translated by Mary Eagleson and William Brewer, edited by Bernhard J. Aylett, San Diego: Academic Press}}, 2001, {{ISBN|0-12-352651-5}}; {{langue|en|translation of}} ''{{langue|de|Lehrbuch der Anorganischen Chemie}}'', {{langue|en|originally founded by A. F. Holleman, continued by Egon Wiberg, edited by Nils Wiberg}}, Berlin: de Gruyter, 1995, {{langue|en|34th edition}}, {{ISBN|3-110-12641-9}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien brisé|langue=en |consulté le=2013-03-26 |url=http://chemistry.berkeley.edu/Publications/news/summer2006/bio_bartlett.html}}.</ref>. Depuis lors, de nombreux autres composés du xénon ont été découverts<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Bartlett | prénom1=Neil | mois=9 |jour=8 |année=2003
 | url=http://pubs.acs.org/cen/80th/noblegases.html
 | titre=The Noble Gases | périodique={{langue|en|Chemical & Engineering News}} | volume=81 |numéro=36
 | éditeur={{langue|en|American Chemical Society}}
 |consulté le=1er octobre 2007}}.</ref>, et quelques composés contenant d'autres gaz nobles ([[argon]], [[krypton]] et [[radon]]) ont été identifiés, incluant notamment l'[[hydrofluorure d'argon]]<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=Leonid | nom1=Khriachtchev
 | nom2=Pettersson |prénom2=Mika |nom3=Runeberg |prénom3=Nino |nom4=Lundell |prénom4=Jan |nom5=Räsänen |prénom5=Markku
 | mois=8 |jour=24 |année=2000
 | titre = A stable argon compound | périodique = Nature
 | volume = 406 | pages = 874–876 | doi = 10.1038/35022551
 | url = http://www.nature.com/nature/journal/v406/n6798/abs/406874a0.html
 |consulté le=4 juin 2008}}.</ref>, le [[difluorure de krypton]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteurs=Lynch, C. T.; Summitt, R.; Sliker, A.|titre=CRC Handbook of Materials Science|sous-titre=General Properties|lieu=Boca Raton|éditeur=[[CRC Press]]|année=1980|pages totales=752|isbn=978-0-87819-231-1|lccn=73090240}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en
 | titre=Krypton Difluoride: Preparation and Handling
 | prénom1=D. R. |nom1=MacKenzie
 | jour=20 |mois=9 |année=1963 | journal=Science
 | volume=141 |numéro= 3586 | pages=1171
 | doi=10.1126/science.141.3586.1171
 | pmid=17751791}}.</ref> ou le [[fluorure de radon]]<ref>{{Article |langue=en
 | prénom1=Paul R. |nom1=Fields |prénom2=Lawrence |nom2=Stein |prénom3=Moshe H. |nom3=Zirin
 | titre=Radon Fluoride
 | journal=[[Journal of the American Chemical Society|J. Am. Chem. Soc.]]
 | année=1962 | volume=84 |numéro=21 | pages=4164–4165
 | doi=10.1021/ja00880a048
}}.</ref>.

== Abondance sur Terre et dans l'Univers ==
Le xénon existe à l'état de traces dans l'atmosphère terrestre avec une [[concentration molaire|concentration]] de {{unité|0,087|±=0,001|[[partie par million|ppm]]}}<ref name="kirk">{{Ouvrage|langue=en|coauteur=Robert D. Lein, Daniel A. Morgan|prénom1=Shuen-Cheng|nom1=Hwang|titre=Kirk-Othmer Encyclopedia of Chemical Technology|lieu=Hoboken|éditeur=[[John Wiley & Sons|Wiley]]|année=2005|numéro d'édition=5|pages totales=872|isbn=978-0-471-48511-7|lccn=2003021960|doi=10.1002/0471238961.0701190508230114.a01|titre chapitre=Noble Gases}}.</ref>.

Le xénon est relativement rare dans le [[Soleil]], sur [[Terre]], dans les [[astéroïde]]s ou les [[comète]]s.

L'atmosphère de [[mars (planète)|Mars]] présente une abondance de xénon similaire à celle de la Terre, soit {{nombre|0.08|[[Partie par million|ppm]]}}<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/marsfact.html
   |titre={{langue|en|Mars Fact Sheet}}
   |auteur=David R. Williams
   |année=2004
   |éditeur=NASA
   |consulté le=10 octobre 2007
}}.</ref>. En revanche, la proportion de {{nobr|xénon 129}} (par rapport au xénon total) sur [[Mars (planète)|Mars]] est plus élevée que celle observée sur Terre ou dans le Soleil. Cet isotope étant produit par la [[Décroissance radioactive|désintégration]] d'éléments radioactifs, ceci indique que Mars pourrait avoir perdu la majeure partie de son atmosphère primitive, peut-être dans les {{nobr|100 premiers}} millions d'années qui ont suivi sa formation<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://humbabe.arc.nasa.gov/mgcm/HTML/FAQS/thin_atm.html
   |titre={{langue|en|Why is the Martian atmosphere so thin and mainly carbon dioxide?}}
   |auteur=James Schilling
   |éditeur={{langue|en|Mars Global Circulation Model Group}}
   |consulté le=10 octobre 2007
}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Zahnle | prénom1=Kevin J.
 | titre=Xenological constraints on the impact erosion of the early Martian atmosphere
 | journal={{langue|en|Journal of Geophysical Research}}
 | année=1993 | volume=98 |numéro=E6 | pages=10,899–10,913
 | url=http://www.agu.org/pubs/crossref/1993/92JE02941.shtml
 | consulté le=10 octobre 2007
 | doi=10.1029/92JE02941}}.</ref>.

À l'inverse, l'atmosphère de [[jupiter (planète)|Jupiter]] présente une [[Concentration (chimie)|concentration]] de xénon inhabituellement élevée, environ {{nombre|2.6|fois}} plus élevée que celle du Soleil<ref name="mahaffy">{{Article|langue=en
 | nom1=Mahaffy | prénom1=P. R.
 | nom2=Niemann |prénom2=H. B. |nom3=Alpert |prénom3=A. |nom4=Atreya |prénom4=S. K. |nom5=Demick |prénom5=J. |nom6=Donahue |prénom6=T. M. |nom7=Harpold |prénom7=D. N. |nom8=Owen |prénom8=T. C.
 | titre=Noble gas abundance and isotope ratios in the atmosphere of Jupiter from the Galileo Probe Mass Spectrometer
 | périodique={{langue|en|Journal of Geophysical Research}}
 | année=2000 | volume=105 | numéro=E6 | pages=15061–15072
 | url=http://adsabs.harvard.edu/abs/2000JGR...10515061M
 |consulté le=1 octobre 2007
 | doi = 10.1029/1999JE001224 <!--Retrieved from CrossRef by DOI bot-->
}}.</ref>. Cette concentration élevée demeure inexpliquée et pourrait être liée à une formation rapide et précoce de [[planétésimal|planétésimaux]] avant que le [[disque protoplanétaire]] ne commence à chauffer (sinon le xénon n'aurait pas été piégé dans les glaces des planétésimaux<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Owen | prénom1=Tobias | nom2=Mahaffy |prénom2=Paul |nom3=Niemann |prénom3=H. B. |nom4=Atreya |prénom4=Sushil |nom5=Donahue |prénom5=Thomas |nom6=Bar-Nun |prénom6=Akiva |nom7=de Pater |prénom7=Imke
 | titre=A low-temperature origin for the planetesimals that formed Jupiter
 | journal=Nature |année=1999 | volume=402
 |numéro=6759 | pages=269–270
 | url=http://adsabs.harvard.edu/abs/1999Natur.402..269O
 |consulté le=2007-02-04 | doi = 10.1038/46232 <!--Retrieved from CrossRef by DOI bot-->
}}.</ref>). Au sein du système solaire dans son ensemble, la part du xénon (en tenant compte de tous ses isotopes) est de 1,56×10{{exp|-8}}, soit une [[concentration massique]] de 1 pour {{nobr|64 millions}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Arnett|titre=Supernovae and Nucleosynthesis|lieu=Princeton, New Jersey|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1996|pages totales=598|format livre=poche|isbn=978-0-691-01147-9|lccn=95041534|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=PXGWGnPPo0gC&printsec=frontcover}}.</ref>.

La faible concentration de xénon sur Terre pourrait s'expliquer par la possibilité de [[liaison covalente|liaisons covalentes]] xénon-oxygène dans le [[Quartz (minéral)|quartz]] (surtout à haute pression), ce qui tendrait à diminuer la présence de xénon gazeux dans l'atmosphère<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=Chrystèle | nom1=Sanloup | nom2=al.<!-- ne faudrait-il pas remplacer ceci par le champ « et al.=oui » ?  -->
 |titre=Retention of Xenon in Quartz and Earth's Missing Xenon
 | journal=[[Science (revue)|Science]] |année=2005 | volume=310
 |numéro=5751 | pages=1174–1177
 | doi= 10.1126/science.1119070
 |consulté le= 8 octobre 2007
 | pmid=16293758}}.</ref>. Deux chercheurs, Svyatoslav Shcheka et Hans Keppler, ont proposé une autre explication en 2012 : alors qu'il s'est refroidi et cristallisé le magma a emprisonné les gaz rares les plus légers. Les gros atomes du xénon sont, pour l'essentiel, restés dans l'atmosphère. Sous l'effet de la chaleur, du fort rayonnement ultraviolet du Soleil jeune et du bombardement de la Terre par des météorites, l'atmosphère s'est en partie échappée dans l'espace, emportant le xénon avec elle. Les autres chercheurs {{Citation|expliquent que le xénon est là mais qu'il se cache quelque part. Nous disons qu'il n'est pas là parce que, très tôt dans l'histoire de la Terre, il n'avait aucune place où se cacher<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Shcheka  |prénom1=Svyatoslav |nom2=Keppler |prénom2=Hans | titre=The origin of the terrestrial noble-gas signature
 | périodique=Nature
 | année=2012
 | url texte=http://www.nature.com/nature/journal/v490/n7421/full/nature11506.html
 |consulté le=2014-24-03 }}.</ref>.}}

Contrairement aux autres gaz nobles de masse plus faible, le xénon et le [[krypton]] ne sont pas formés par [[nucléosynthèse stellaire]] au sein des [[étoile]]s. En effet, le coût [[énergie (physique)|énergétique]] de production d'[[élément chimique|éléments]] plus lourd que le {{nobr|[[nickel 56]]}} par [[fusion nucléaire|fusion]] est trop élevé<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Donald D.|nom1=Clayton|titre=Principles of Stellar Evolution and Nucleosynthesis|lieu=Chicago|éditeur=[[University of Chicago Press]]|année=1983|pages totales=612|format livre=poche|isbn=978-0-226-10953-4|lccn=83005106|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=8HSGFThnbvkC&printsec=frontcover}}.</ref>. De ce fait, un grand nombre des [[isotope]]s du xénon est formé au cours des explosions de [[supernova]]s<ref name="heymann">{{en}}{{lien conférence
 |nom1=Heymann |prénom=D. |coauteurs=Dziczkaniec, M.
 |titre= {{langue|en|Xenon from intermediate zones of supernovae}}
 | titre livre = {{langue|en|Proceedings 10th Lunar and Planetary Science Conference}}
 | pages = {{pp.|1943-1959}}
 |éditeur= {{langue|en|Pergamon Press, Inc.}}
 | date = {{langue|en|March 19-23, 1979}}
 |lieu= Houston, Texas
 | url = http://adsabs.harvard.edu/abs/1979LPSC...10.1943H
 |consulté le= 2007-10-02
}}.</ref>.

== Production industrielle ==
Industriellement, le xénon est un [[sous-produit]] de la [[Procédé de séparation|séparation]] de l'[[air liquide|air]] en [[oxygène]] et [[azote]]. À la suite de cette séparation, généralement effectuée par [[distillation fractionnée]] avec une [[colonne de distillation|double colonne]], l'oxygène liquide obtenu contient une petite quantité de xénon et de krypton. En effectuant des étapes de distillation fractionnée supplémentaires, il peut être enrichi jusqu'à contenir une concentration cumulée de 0,1 à 0,2 % de krypton et xénon, mélange de gaz nobles extrait par [[adsorption]] sur un [[gel de silice]] ou par distillation. Ce mélange est ensuite séparé en xénon et krypton par distillation<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frank G.|nom1=Kerry|titre=Industrial Gas Handbook|sous-titre=Gas Separation and Purification|lieu=Boca Raton|éditeur=[[CRC Press]]|année=2007|pages totales=552|passage=101–103|isbn=978-0-8493-9005-0|lccn=2006049163}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web
   |lang=en
   |url=http://www.c-f-c.com/specgas_products/xenon.htm
   |titre=Xenon - Xe
   |année=1998
   |éditeur=CFC StarTec LLC
   |consulté le=7 septembre 2007
}}.</ref>.
L'extraction d'un litre de xénon de l'atmosphère nécessite une énergie de {{nb|220 [[kilowatt-heure|watts-heures]]}}<ref name="singh">{{Lien web
   |lang=en
   |url=http://www.expresshealthcaremgmt.com/20050515/criticare10.shtml
   |titre={{langue|en|Xenon: A modern anaesthetic}}
   |auteur=Sanjay Singh
   |année=2005
   |éditeur={{langue|en|Indian Express Newspapers Limited}}
   |consulté le=10 octobre 2007
}}.</ref>. En 1998, la production mondiale de xénon était de {{unité|5000|à=7000|m|3}} {{exp|(}}<ref name="ullmann">{{Ouvrage|langue=de|coauteur=Glatthaar, Reinhard; Rhode, Wilhelm;Kick, Helmut; Benkmann, Christian; Weber, Josef; Wunschel, Hans-Jörg; Stenke, Viktor; Leicht, Edith; Stenger, Hermann|prénom1=Peter|nom1=Häussinger|titre={{langue|en|Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry}}|lieu=Weinheim|éditeur=[[John Wiley & Sons|Wiley]]|année=2001|numéro d'édition=6|isbn=978-3-527-20165-5|oclc=76216524|doi=10.1002/14356007.a17_485|titre chapitre={{langue|en|Noble Gases}}}}.</ref>{{exp|)}}. Du fait de sa faible concentration dans l'air, le xénon est beaucoup plus cher que les autres gaz nobles plus légers. En 1999, le prix d'achat pour de faibles quantités était d'environ {{unité|10|€/l}}, contre {{unité|1|€/l}} pour du krypton et {{unité|0.20|€/l}} pour du néon<ref name="ullmann"/>. Ces prix restent très modestes par rapport au cours de l'{{nobr|[[hélium 3]]}}.

== Propriétés ==
[[Fichier:Xenon Raies spectrales.png|vignette|[[Raies spectrales]] du xénon, de l'[[ultraviolet]] à l'[[infrarouge]].]]
[[Fichier:Xe nanoparticles in Al.jpg|vignette|Nanoparticules de xénon liquides (amorphes) et solides (cristallines) produites en implantant des ions xénon dans de l'aluminium (observées au [[microscope électronique à balayage par transmission]]).]]

Un [[atome]] de xénon est un atome dont le [[noyau atomique|noyau]] compte {{nombre|54|[[proton]]s}}.

Dans les [[conditions normales de température et de pression]], c'est un [[gaz]] de [[masse volumique]] {{unité|5.761|kg||m|-3}} {{exp|(}}<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/earthfact.html
   |titre={{langue|en|Earth Fact Sheet}}
   |auteur=David R. Williams
   |année=2007
   |éditeur=NASA
   |consulté le=4 octobre 2007
}}.</ref>{{exp|)}}.
À l'état liquide, sa masse volumique peut atteindre {{unité|3.100|g||cm|-3}}, le maximum étant atteint au [[point triple]]<ref name="detectors">{{Ouvrage|langue=en|coauteur=Bolotnikov, Aleksey E.; Doke, Tadayoshi|prénom1=Elena|nom1=Aprile|titre=Noble Gas Detectors|lieu=Weinheim|éditeur=[[Wiley-VCH]]|année=2006|pages totales=362|passage=8-9|isbn=978-3-527-60963-5|oclc=123897536|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=tsnHM8x6cHAC&printsec=frontcover}}.</ref>.

Dans les mêmes conditions, sa masse volumique à l'état solide est de {{unité|3.640|g||cm|-3}} {{exp|(}}<ref name="detectors"/>{{exp|)}}.

Sous plusieurs [[pascal (unité)|gigapascals]] de [[pression]], le xénon présente un état [[métal]]lique<ref>
{{Article|langue=en
 | nom1= Caldwell  | prénom1= W. A.
 | nom2 = Nguyen |prénom2=J. |nom3=Pfrommer |prénom3=B. |nom4=Louie |prénom4=S. |nom5=Jeanloz |prénom5=R.
 | titre = Structure, bonding and geochemistry of xenon at high pressures
 | journal = [[Science (revue)|Science]] | volume = 277 | pages = 930–933
 | année = 1997
 | doi = 10.1126/science.277.5328.930}}.</ref>.

Le xénon fait partie de la famille des gaz nobles. Sa [[couche de valence]] étant totalement pleine, il est inerte vis-à-vis de la plupart des [[réaction chimique|réactions chimiques]]<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://miranda.chemistry.mcmaster.ca/esam/
   |titre={{langue|en|An Introduction to the Electronic Structure of Atoms and Molecules}}
   |auteur=Richard F. W. Bader
   |éditeur={{langue|en|McMaster University}}
   |consulté le=27 septembre 2007}}.</ref>.

Il peut toutefois être oxydé par des oxydants très puissants, et de nombreux composés du xénon ont pu être synthétisés.

Lorsque du xénon placé dans un tube est excité par des décharges électriques, il émet une lueur bleue ou lavande. Ses [[spectre d'émission|raies d'émissions]] couvrent le domaine [[visible]]<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://web.physik.rwth-aachen.de/~harm/aixphysik/atom/discharge/index1.html
   |titre={{langue|en|Spectra of Gas Discharges}}
   |auteur=John Talbot
   |éditeur={{langue|de|Rheinisch-Westfälische Technische Hochschule Aachen}}
   |consulté le=10 août 2006
}}.</ref>, mais les raies les plus intenses se situent dans le bleu, ce qui explique cette coloration<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William Marshall|nom1=Watts|titre=An Introduction to the Study of Spectrum Analysis|lieu=Londres|éditeur=Longmans, Green, and co.|année=1904}}.</ref>.

Du xénon liquide ou solide peut être produit à [[température ambiante]] en implantant des ions Xe<sup>+</sup> dans une matrice solide. De nombreux solides ont un réseau constamment plus petit que Xe solide. Par conséquent, le xénon implanté subit une compression à des pressions qui peuvent être suffisantes pour qu'il se liquéfie ou se solidifie<ref group="a">{{en}} Cette section est partiellement issue de l’article de Wikipédia en [[anglais]] intitulé « [https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Xenon&diff=709588783&oldid=709588491 Xenon] » ([https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Xenon&action=history voir la liste des auteurs]).</ref>{{,}}<ref>{{article|doi=10.1103/PhysRevB.78.064105 |titre=Structure and pressure inside Xe nanoparticles embedded in Al |journal={{lang|en|Physical Review B}} |volume=78 |numéro=6 |année=2008 |nom1=Iakoubovskii |prénom1=Konstantin |nom2=Mitsuishi |prénom2=Kazutaka |nom3=Furuya |prénom3=Kazuo |lang=en}}.</ref>.

== Isotopes ==
{{Article détaillé|Isotopes du xénon}}

Dans la nature, on peut trouver {{nombre|7|[[isotope]]s}} stables (ou quasi stables) du xénon. Seul l'[[étain]] possède un plus grand nombre d'isotopes stables (10), l'étain et le xénon étant les deux seuls éléments à posséder plus de {{nobr|7 isotopes}} stables<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. B.|nom1=Rajam|titre=Atomic Physics|lieu=New Delhi|éditeur=S. Chand and Co.|année=1960|numéro d'édition=7|pages totales=1279|isbn=978-81-219-1809-1|isbn10=81-219-1809-X}}.</ref>. Les isotopes {{exp|124}}Xe et {{exp|134}}Xe devraient théoriquement subir une [[Double désintégration bêta|double désintégration β]] mais celle-ci n'a jamais été observée<ref>{{Lien web|langue=en
   |format=pdf
   |url=http://www.shef.ac.uk/physics/bus2006/talks/luscher_roland.pdf
   |titre={{langue|en|Status of ßß-decay in Xenon}}
   |auteur=Roland Lüscher
   |année=2006
   |éditeur={{langue|en|University of Sheffield}}
   |consulté le=1er octobre 2007
}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Barabash | prénom1=A. S.
 |titre=Average (Recommended) Half-Life Values for Two-Neutrino Double-Beta Decay
 | journal={{langue|en|Czechoslovak Journal of Physics}}
 |année=2002 | volume=52 |numéro=4 | pages=567–573
 | doi=10.1023/A:1015369612904
 |consulté le=1er octobre 2007}}.</ref>. Une [[Double désintégration bêta|double désintégration β avec émission de deux antineutrinos]] (ββ2ν) a été observée  pour l'isotope {{exp|136}}Xe par l'expérience EXO-200, qui a mesuré une demi-vie de {{unité|2.11|e=21|années}}<ref>{{Article|nom1=EXO Collaboration | prénom2=N. | nom2=Ackerman | prénom3=B. | nom3=Aharmim | prénom4=M. | nom4=Auger | titre=Observation of Two-Neutrino Double-Beta Decay in $^{136}\mathrm{Xe}$ with the EXO-200 Detector | périodique={{lang|en|Physical Review Letters}} | volume=107 | date=2011-11-17 | doi=10.1103/PhysRevLett.107.212501 | lire en ligne=http://link.aps.org/doi/10.1103/PhysRevLett.107.212501 | consulté le=2016-10-25 | pages=212501}}.</ref> (plus de cent milliards de fois l'[[âge de l'univers]]). Une désintégration par [[double capture électronique]] a été observée pour l'isotope <sup>124</sup>Xe par l'expérience [[XENON]] avec une demi-vie de {{Unité|1,8|e = 22|ans}}<ref name = "XENON">{{Article|langue = anglais| titre =  Observation of two-neutrino double electron capture in 124Xe with XENON1T|auteur institutionnel = [[XENON|Collaboration XENON]]|date = 24 avril 2019|périodique = [[Nature (revue)|Nature]]|volume = 568|lire en ligne =  https://doi.org/10.1038/s41586-019-1124-4}}.</ref>.

Outre ces {{nobr|7 isotopes}}, plus de {{nobr|40 isotopes}} instables et isomères nucléaires ont été étudiés.

L'un d'entre eux présente des enjeux particuliers pour le pilotage de certains réacteurs nucléaires (par exemple les [[Réacteur à eau pressurisée|REP]]). Dans les réacteurs concernés, le {{nobr|[[xénon 135]]}} est produit comme ''fils'' de l'{{nobr|[[iode]] 135}} qui se dégrade après quelques heures en {{nobr|xénon 135}}, lequel - dans ce contexte - est ensuite rapidement dégradé en absorbant des [[neutron]]s de la fission.
En temps normal, la production et la dégradation s'équilibrent donc. Lors des baisses de puissance du réacteur, il y a baisse de production des neutrons qui, alors, ne suffisent plus à la dégradation du {{exp|135}}Xe, celui-ci continue donc à s'accumuler, produit de la fission des heures précédentes. En raison de son énorme [[section efficace]] d'absorption thermique (de l'ordre de {{nobr|3 millions}} de [[barn]]s<ref name="XeVVER2010" />) il amplifie la baisse de puissance nucléaire. On dit alors qu'il y a « '''[[Empoisonnement au xénon]]''' » du réacteur.

De plus le xénon peut pénétrer d'autres matériaux tels que le [[nitrure de titane]]<ref name="NitrureTitane07">{{en}} Gavarini, N. Toulhoat, C. Peaucelle, P. Martin, J. Mende, Y. Pipon, H. Jaffrezic (2007) ''{{langue|en|Xenon migration behaviour in titanium nitride}}'', ''{{langue|en|[[Journal of Nuclear Materials]]}}'' 31 mai 2007, {{nobr|Volume 362}}, {{nobr|{{langue|en|Issues}} 2–3}}, {{nobr|Pages 364-373 S}} ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S002231150700147X résumé]).</ref> (l'un des matériaux utilisés comme ''matrice inerte'' pour entourer le combustible dans les réacteurs de type [[Réacteur nucléaire rapide à caloporteur gaz]] (ou GFR pour ''{{Langue|en|Gas cooled fast reactor}}'')<ref name="NitrureTitane07" />).

L'étude, la modélisation et la maîtrise de [[empoisonnement au xénon|l’« empoisonnement » d'un réacteur au xénon]] et leurs effets sur la répartition des flux d'énergie et la puissance constituent donc un [[enjeu]] important pour l'[[industrie nucléaire]] et la gestion des accidents graves<ref name="XeVVER2010">{{en}} M. Kheradmand Saadi, M. Shahriari, A.R. Zolfaghari, ''{{langue|en|Xenon transient simulation of the VVER-1000 nuclear reactor using adiabatic approximation}}'', ''{{langue|en|Annals of Nuclear Energy}}'' 2010;37(5):753–761. {{DOI|10.1016/j.anucene.2010.01.005}} [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0306454910000265 résumé].</ref>{{,}}<ref>{{en}} Eliasi, M.B. Menhaj, H. Davilu (2011) « ''{{langue|en|Robust nonlinear model predictive control for nuclear power plants in load following operations with bounded xenon oscillations}}'' » ''{{langue|en|Nuclear Engineering and Design}}'' {{nobr|Volume 241}}, {{nobr|{{langue|en|Issue}} 2}}, {{nobr|{{langue|en|February}} 2011}}, {{nobr|Pages 533-543 H}} ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0029549310008071 résumé]).</ref>.
{{Article détaillé|Empoisonnement au xénon}}

=== Le xénon comme traceur d'explosions ou d'accidents nucléaires ===
* Le <sup>135</sup>Xe, <sup>133m</sup>Xe, <sup>133</sup>Xe et <sup>131m</sup>Xe comptent parmi les produits de [[fission nucléaire|fission]] de la [[réaction nucléaire|réaction]] qui a lieu dans une explosion de [[bombe atomique]] ou dans un [[réacteur nucléaire]] thermique à fission. Ces [[radioisotope]]s gazeux (lourd) et chimiquement non réactifs ont donc dans certains contextes une valeur de « radioindicateur ».
* Sur cette base, un système de surveillance mondiale du xénon radioactif dans l'air a été mis en place dans le cadre du Système de surveillance international pour vérifier la conformité des activités militaires et de la recherche des pays-signataires avec le [[Traité d'interdiction complète des essais nucléaires]] (TICE)<ref name="SuveillanceIsotope06" />.
* En cas d'accident nucléaire grave, c'est pour les mêmes raisons un « traceur » important, car faisant partie des premiers radionucléides émis<ref name="SuveillanceIsotope06">{{en}} Martin B. Kalinowski, Christoph Pistner (2006), ''{{langue|en|Isotopic signature of atmospheric xenon released from light water reactors}}'', ''{{langue|en|Journal of Environmental Radioactivity}}'' {{nobr|Volume 88}}, {{nobr|{{langue|en|Issue}} 3}}, 2006, {{nobr|Pages 215-235}} ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0265931X06000336 résumé]).</ref> (avec l'{{nobr|iode 131}}, en cas de dépressurisation volontaire ou accidentelle, et/ou en cas de rupture accidentelle du confinement d'un réacteur de [[centrale nucléaire]]). D'autant que dans l'atmosphère, sa demi-vie radioactive est plus longue que dans le réacteur et qu'une quantité supplémentaire de xénon apparait à partir de l'{{nobr|iode 133}} dont la [[Période radioactive|demi-vie radioactive]] est d'un peu plus de vingt heures.

=== Exemple : le cas de Fukushima (mars 2011) ===
Après le tremblement de terre et avant même la première dépressurisation volontaire du {{1er|réacteur}}, une émission de xénon a été détectée ce qui indiquait des dommages structurels probables dans la partie nucléaire des installations<ref>{{en}} [http://www.atmos-chem-phys.net/12/2313/2012/acp-12-2313-2012.pdf ''{{langue|en|Xenon-133 and caesium-137 releases into the atmosphere from the Fukushima Dai-ichi nuclear power plant: determination of the source term, atmospheric dispersion, and deposition}}''{{pdf}}].</ref>.

Puis dans les jours qui ont suivi le début de la [[Accident nucléaire de Fukushima|catastrophe de Fukushima]], une augmentation « record<ref name="Stohl&al" /> » du taux de {{nobr|xénon 133}} (<sup>133</sup>Xe) dans l'air a été enregistrée au Japon et jusqu'en [[Amérique du Nord]] (par les scientifiques américains étudiant la radioactivité de l'air aux États-Unis dans le cadre du réseau de détection d'éventuels essais nucléaires). Ce fut le premier indice fort de perte de confinement de réacteur ou de criticité dans une [[piscine de désactivation]]<ref name="Stohl&al" />.

Une ''[[modélisation inverse]]'' des émissions de xénon et césium (publiée en {{date|mars 2012}}) a été faite par une équipe internationale. Ses bases de calcul étaient les quantités (connues) de combustibles présents dans les cœurs de réacteurs et dans la piscine concernée<ref name="Stohl&al" />. Ces données ont été croisées avec les données météorologiques et les relevés d'analyses de xénon faites dans plusieurs dizaines de stations au Japon, en Amérique du Nord et dans d'autres régions (le « nuage » enrichi en xénon radioactif {{Citation|a atteint l'Amérique du Nord le {{date|15 mars}} et l'Europe le {{date|22 mars}}}}<ref name="Stohl&al" /> puis un mois après l'accident (mi-avril, ce <sup>133</sup>Xe était trouvé {{Citation|assez uniformément répartis dans les latitudes moyennes de l'hémisphère Nord et même pour la première fois aussi mesurée dans l'hémisphère sud  par une station de [[Darwin (Australie)|Darwin]] en  Australie}}).

Selon cette modélisation, confortée par les mesures de terrain, les quantités de xénon radioactif relâchées dans l'air du 11 au {{date|15 mars 2011}} par la [[centrale nucléaire de Fukushima Daiichi]] ont été très importantes : 15,3 (marge d'incertitude : 12,2-18,3) EBq selon Stohl & al<ref name="Stohl&al" />, ou {{unité|16.7|±=1.9|EBq}}<ref name="XenonFukushima" /> ou encore {{unité|14.2|±=0.8|EBq}}<ref name="XenonFukushima" /> (selon une estimation moyenne) voire plus ({{unité|19.0|±=3.4|EBq}}) selon une autre méthode de calcul)<ref name="XenonFukushima">{{en}} Andreas Stohl, Petra Seibert, Gerhard Wotawa (2012), ''{{langue|en|The total release of xenon-133 from the Fukushima Dai-ichi nuclear power plant accident}}'', ''{{langue|en|Journal of Environmental Radioactivity}}'' {{nobr|Volume 112}}, {{nobr|{{langue|en|October}} 2012}}, {{nobr|Pages 155-159}} ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0265931X12001531 résumé]).</ref>. C'est plus de deux fois le total des rejets de xénon par la [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl|catastrophe de Tchernobyl]] alors qu'au contraire les émissions de {{nobr|césium 137}} des {{nobr|4 réacteurs}} endommagés de Fukushima ne correspondent en quantité qu'à 43 % de celles estimées émises par le seul réacteur {{n°|4}} de Tchernobyl. C'est probablement aussi le plus grand dégagement de [[gaz rare]] radioactif de toute l'Histoire<ref name="Stohl&al">Stohl, A.; Seibert, P.; Wotawa, G.; Arnold, D.; Burkhart, J. F.; Eckhardt, S.; Tapia, C.; Vargas, A.; Yasunari, T. J (2011), ''{{langue|en|Xenon-133 and caesium-137 releases into the atmosphere from the Fukushima Dai-ichi nuclear power plant: determination of the source term, atmospheric dispersion, and deposition}}'' ; {{langue|en|Atmospheric Chemistry and Physics}}, {{nobr|Volume 12}}, {{nobr|{{langue|en|Issue}} 5}}, 2012, {{p.|2313-2343}}, {{doi|10.5194/acp-12-2313-2012}} ([http://adsabs.harvard.edu/abs/2012ACP....12.2313S résumé]).</ref>. C'est bien plus que tout le xénon contenu et émis par les {{nobr|4 réacteurs}} en difficulté puis en fusion, ce qui s'explique par la production de xénon par désintégration de l'{{nobr|iode 133}} en {{nobr|xénon 133}}, tout particulièrement semble-t-il dans la piscine du réacteur {{n°|4}}, car ces émissions ont immédiatement chuté de plusieurs ordres de grandeur quand l'aspersion de cette piscine a pu commencer<ref name="Stohl&al" />.

Une très grande partie du xénon émis est parti vers le pacifique et les États-Unis<ref name="XenonFukushima" />, mais le Japon a aussi été touché, et il faut ajouter sa radioactivité à celle de l'iode et du césium qui ont fait au Japon en avril-{{date|mai 2011}} l'objet d'une première évaluation rétrospective officielle<ref>Modélisation réalisée par la Commission de sûreté nucléaire du Japon (NSC) en coopération avec l'Agence japonaise de l'énergie atomique (JAEA), publiée en 2011 : <br> Chino, M. {{et al.}} (2011), [http://art-science-world.com/science/Text/Fukushima-estimation.pdf ''{{langue|en|Preliminary estimation of release amount of <sup>131</sup>I and <sup>137</sup>Cs accidentally discharged from the Fukushima Daiichi Nuclear Power Plant into the atmosphere}}''{{pdf}}]. J. Nucl. Sci. Technol. 48, 1129–1134.</ref>. Ce xénon a pu contribuer à une première exposition interne et externe des Japonais<ref>{{en}} Nanao Kamada, Osamu Saito, Satoru Endo, Akirou Kimura, Kiyoshi Shizuma (2012), ''{{langue|en|Radiation doses among residents living {{nombre|37|km}} northwest of the Fukushima Dai-ichi Nuclear Power Plant}}'', ''{{langue|en|Journal of Environmental Radioactivity}}'' {{nobr|Volume 110}}, {{nobr|{{langue|en|August}} 2012}}, {{nobr|Pages 84–89}} ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0265931X12000598 résumé]).</ref>.

== Composés ==
Malgré la stabilité de sa [[couche électronique]], des composés du xénon ont été préparés, tous aux degrés d'oxydation {{II}}, {{IV}}, {{VI}} et même {{VIII}}.

=== Découverte et approche théorique ===
Depuis sa découverte en 1898, la principale qualité du xénon a été son inactivité chimique. Cependant, dès 1933, [[Linus Pauling]] proposait que {{formule chimique|KrF|6}} et {{formule chimique|XeF|6}} pussent être isolés, en dépit du fait qu'il n'y était pas parvenu. Plus tard, D.M. Yost et A.L. Lake essayaient également sans succès, mais cette fois en soumettant un mélange de xénon et de difluor à des décharges électriques.

Le fait que le xénon puisse avoir une réactivité et exister parmi quelques dizaines de composés chimiques en engageant de réelles liaisons covalentes, ce qui n'est pas le cas des autres gaz nobles, est attribué à la [[polarisabilité]] de son cortège électronique. Elle est de {{unité|4.01|[[Ångström|Å]]|3}} (= {{unité|4.01|e=-24|cm|3}}); contre 2,46 pour le krypton (qui possède également quelques composés covalents) ; 0,62 pour l'argon ; 0,39 pour le néon et 0,201 pour l'hélium. La polarisabilité exprime en quelque sorte le pouvoir du cortège électronique à se déformer, propriété essentielle pour entrer en combinaison avec d'autres atomes.

=== Fluorures, oxydes et oxyfluorures de xénon ===
La première molécule synthétisée a été l'[[hexafluoroplatinate de xénon]] préparé par [[Neil Bartlett]] en [[1962]], à la suite de quoi de nombreux autres composés ont pu être préparés, tels le [[difluorure de xénon]] XeF{{ind|2}}, le [[tétrafluorure de xénon]] XeF{{ind|4}}, l'[[hexafluorure de xénon]] XeF{{ind|6}}, le [[perxénate de sodium]] Na{{ind|4}}XeO{{ind|6}}*8H{{ind|2}}O, un oxydant puissant, le [[trioxyde de xénon]] XeO{{ind|3}}, explosif, ainsi que le [[tétraoxyde de xénon]] XeO{{ind|4}}. La plupart des plus de {{nobr|80 composés}} du xénon connus en 2007<ref name="CRC">{{lien brisé|langue=en |consulté le=2013-03-26 |url=http://www.chemnetbase.com/periodic_table/elements/xenon.htm}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en
 |nom1=Moody |prénom=G. J.
 |titre=A Decade of Xenon Chemistry
 | journal=[[J. Chem. Educ.]]
 |année=1974 | volume=51 | pages=628–630
 | url=http://www.eric.ed.gov/ERICWebPortal/recordDetail?accno=EJ111480
 |consulté le=2007-10-16}}.</ref> contiennent du [[fluor]] ou de l'[[oxygène]], tels que l'[[oxytétrafluorure de xénon]] XeOF{{ind|4}} ou le [[dioxydifluorure de xénon]] XeO{{ind|2}}F{{ind|2}}. Lorsque d'autres atomes sont liés au xénon (notamment de l'[[hydrogène]] ou du [[carbone]]), ils font souvent partie d'une molécule contenant du fluor ou de l'oxygène<ref>{{Ouvrage|langue=en|coauteur=Janes, Rob|prénom1=Charlie J.|nom1=Harding|titre=Elements of the P Block|lieu=Cambridge|éditeur=[[Royal Society of Chemistry]]|année=2002|pages totales=305|isbn=978-0-85404-690-4|lccn=2005472333}}.</ref>. Quelques composés du xénon sont colorés, mais la plupart sont incolores<ref name="CRC"/>.

=== [[Liaison carbone-xénon]] ===
{{article détaillé|Composé organoxénon}}
Les composés organoxénon peuvent contenir du Xe({{II}}) ou du Xe({{IV}}).

=== Composés ioniques du xénon ===
Ces composés peuvent s'ioniser, par arrachement ou fixation d'un ion fluorure, ce qui donne accès à une chimie ionique du xénon. Les ions suivants sont connus: XeF{{exp|+}}, dérivant de XeF{{ind|2}} mentionné ci-dessus ; l'ion linéaire FXeFXeF{{exp|+}}, qui peut être considéré comme la complexation d'un ion flurorure par deux ions XeF{{exp|+}} ; {{formule chimique|XeF|3}}{{exp|+}} ; {{formule chimique|XeF|5}}{{exp|+}} et {{formule chimique|XeF|8}}{{exp|2−}} pour ne citer que les structures les plus simples<ref name="Greenwood">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=N. N. Greenwood|auteur2=A. Earnshaw|titre=Chemistry of the elements|lieu=Oxford Boston|éditeur=Butterworth-Heinemann|année=2003|numéro d'édition=2|année première édition=1984|pages totales=1341|passage=895|isbn=978-0-7506-3365-9|oclc=804401792}}.</ref>.

Enfin, on doit noter l'existence du cation [[Tétraxénon-or(II)|tétraxénon-or({{II}})]] AuXe{{ind|4}}{{exp|2+}} caractérisé dans le complexe [AuXe{{ind|4}}{{exp|2+}}](Sb{{ind|2}}F{{ind|11}}{{exp|−}}){{ind|2|(}} {{exp|(}}<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Seppelt | prénom1=Konrad
 | prénom2=Stefan |nom2=Seidel
 | titre=Xenon as a Complex Ligand: The Tetra Xenono Gold({{II}}) Cation in AuXe{{ind|4}}{{exp|2+}}(Sb{{ind|2}}F{{ind|11}}{{exp|−}}){{ind|2}}
 | journal=[[Science (revue)|Science]]
 |année=1993 | volume=290 |numéro=5489 |pages=117–118
 | doi=10.1126/science.290.5489.117
}}.</ref>{{exp|)}}.

=== Composés non fluorés ===
En 1995, un groupe de chercheurs de l'[[Université d'Helsinki]] ont annoncé la synthèse de [[dihydrure de xénon]] (XeH{{ind|2}}), et plus tard d'hydroxy-hydrure de xénon (HXeOH), d'hydroxénoacétylène (HXeCCH) et d'autres [[composé organique|molécules organiques]] contenant du xénon<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Gerber | prénom1=R. B. | mois=6 | année=2004
 | url=http://arjournals.annualreviews.org/doi/abs/10.1146/annurev.physchem.55.091602.094420
 | doi=10.1146/annurev.physchem.55.091602.094420
 | titre=Formation of novel rare-gas molecules in low-temperature matrices
 | journal=[[Annual Review of Physical Chemistry|Annu. Rev. Phys. Chem.]]
 | volume=55 | pages=55–78}}.</ref>{{,}}<ref>Bartlett, 2003. {{langue|en|See the paragraph starting ''Many recent findings''}}.</ref>{{refins}}. D'autres composés ont également été synthétisés dont HXeOXeH, ainsi que des molécules [[deutérium|deutérées]]<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Pettersson | prénom1=Mika
 | nom2=Khriachtchev |prénom2=Leonid |nom3=Lundell |prénom3=Jan |nom4=Räsänen |prénom4=Markku
 | titre=A Chemical Compound Formed from Water and Xenon: HXeOH
 | journal=[[J. Am. Chem. Soc.]]
 | année=1999 | volume=121 |numéro=50 | pages=11904–11905
 | url=http://pubs.acs.org/cgi-bin/abstract.cgi/jacsat/1999/121/i50/abs/ja9932784.html
 | consulté le=10 octobre 2007
 | doi=10.1021/ja9932784}}.</ref>.

=== Clathrates de xénon ===
En plus de composés dans lesquels le xénon participe à des liaisons chimiques, il peut former des [[clathrate]]s dans lesquels les atomes de xénon sont piégés dans un [[réseau cristallin]] formé par un composé chimique comme l'eau par exemple. C'est le cas par exemple dans l'[[hydrate]] de xénon de formule Xe* 5,75H{{ind|2}}O, dans lequel des atomes de xénon sont piégés dans réseau cristallin formé par les molécules d'eau<ref>{{en}} [[Linus Pauling]] (1961) « ''{{langue|en|A molecular theory of general anesthesia}}'' » ''Science'' '''134''', #3471 (7 juillet 1961) {{p.|15–21}}. {{langue|en|Reprinted as {{p.|1328–1334}}}}, ''{{langue|en|Linus Pauling: Selected Scientific Papers}}'', {{vol.|2}}, {{langue|en|edited by Barclay Kamb}} {{et al.}} {{langue|en|River Edge}}, New Jersey: {{langue|en|World Scientific}}: 2001, {{ISBN|981-02-2940-2}}.</ref>, ainsi que son analogue deutéré Xe* 5,75D{{ind|2}}O {{exp|(}}<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=Tomoko | nom1=Ikeda
 | nom2=Mae |prénom2=Shinji |nom3=Yamamuro |prénom3=Osamu |nom4=Matsuo |prénom4=Takasuke |nom5=Ikeda |prénom5=Susumu |nom6=Ibberson |prénom6=Richard M.
 |titre=Distortion of Host Lattice in Clathrate Hydrate as a Function of Guest Molecule and Temperature
 | journal=[[J. Phys. Chem. A]]
 | date=23 novembre 2000 | volume=104 |numéro=46
 | pages=10623–10630 | doi = 10.1021/jp001313j}}.</ref>{{exp|)}}. Ces clathrates peuvent se former naturellement sous hautes pressions, comme dans le [[lac Vostok]] situé sous la glace de l'[[Antarctique]]<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=McKay | prénom1=C. P.
 | nom2=Hand |prénom2=K. P. |nom3=Doran |prénom3=P. T. |nom4=Andersen |prénom4=D. T. |nom5=Priscu |prénom5=J. C.
 |titre=Clathrate formation and the fate of noble and biologically useful gases in Lake Vostok, Antarctica
 | journal={{langue|en|Geophysical Letters}}
 | année=2003 | volume=30 |numéro=13 | pages=35
 | url=http://www.agu.org/pubs/crossref/2003/2003GL017490.shtml
 | consulté le=2007-10-02
 | doi=10.1029/2003GL017490,
 | doi_brokendate=2008-06-25}}.</ref>. La formation de clathrates peut être utilisée pour séparer le xénon, l'[[argon]] et le [[krypton]] par [[distillation fractionnée]]<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Barrer | prénom1=R. M. | nom2=Stuart |prénom2=W. I.
 | titre=Non-Stoichiometric Clathrate of Water
 | journal={{langue|en|Proceedings of the Royal Society of London}}
 | année=1957 | volume=243 | pages=172–189}}.</ref>. L'atome de xénon peut également être piégé à l'intérieur de [[fullerène]]s. L'atome piégé peut être observé par [[Résonance magnétique nucléaire|RMN]] du {{exp|129}}Xe. Cette technique permet alors d'étudier les réactions chimiques mettant en jeu le fullerène, du fait de la grande sensibilité du déplacement chimique du xénon à son environnement. Cependant, l'atome de xénon influence lui-même la réactivité du fullerène<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Frunzi | prénom1=Michael
 | nom2=Cross |prénom2=R. James |nom3=Saunders |prénom3=Martin
 | titre=Effect of Xenon on Fullerene Reactions
 | journal=[[J. Am. Chem. Soc.]]
 | année=2007 | volume=129
 | doi=10.1021/ja075568n  | pages = 13343
}}.</ref>.

=== Composés transitoires ===
Lorsque les atomes de xénon sont dans leur [[État fondamental|état d'énergie fondamental]], ils se repoussent les uns les autres et ne peuvent former de liaisons. Cependant avec un apport d'énergie, ils peuvent former, de façon transitoire, un [[dimère]] dans un [[Excitation (physique)|état excité]] ([[excimère]]) jusqu'à ce que les électrons se désexcitent et retrouvent l'état fondamental. Le dimère peut se former parce que les atomes de xénon cherchent à remplir leur couche électronique périphérique et peuvent le faire de manière transitoire par « capture » de l'un des électrons de l'atome de xénon voisin. La durée de vie typique d'un [[excimère]] de xénon est de {{unité|1|à=5|nanosecondes}}, et la désexcitation se fait par émission de [[photon]]s de [[longueur d'onde|longueurs d'onde]] voisines de {{unité|150|et=173|nanomètres}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William Thomas|nom1=Silfvast|titre=Laser Fundamentals|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2004|numéro d'édition=2|pages totales=642|isbn=978-0-521-83345-5|lccn=2003055352|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=x3VB2iwSaxsC&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John G.|nom1=Webster|titre=The Measurement, Instrumentation, and Sensors|sous-titre=Handbook|éditeur=Springer|année=1998|pages totales=2506|isbn=978-3-540-64830-7|lccn=98031681|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=b7UuZzf9ivIC&printsec=frontcover}}.</ref>. Une troisième émission plus problématique quant à son origine, est le troisième continuum<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Boichenko | prénom1=A.M.
 | nom2=Tarasenko |prénom2=V.F. |nom3=Fomin |prénom3=E.A. |nom4=Yakovlenko |prénom4=S.
 | titre=Broadband emission continua in rare gases and in mixtures of rare gases with halides
 | journal={{langue|en|Quantum electronics}}
 | année=1993 | volume=23
 | doi=10.1070/QE1993v023n01ABEH002929  | pages = 3
}}.</ref>. Il semblerait que son origine soit un ion moléculaire Xe{{ind|2}}{{exp|+}} {{exp|(}}<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Asselman | prénom1=H.
 | nom2=Rives |prénom2=P. |nom3=Galy |prénom3=J. |nom4=Brunet |prénom4=H. |nom5=Teyssier |prénom5=J.L.
 | titre=Spectroscopic analysis of XeCl emissions in xenon-based mixtures
 | journal={{langue|en|Journal of Physics B}}
 | année=1993 | volume=26
 | doi=10.1070/QE1993v023n01ABEH002929  | pages = 2311
}}.</ref>{{exp|)}}.

Le xénon peut également former, de façon transitoire, des [[composé binaire|composés binaires]] diatomiques avec d'autres éléments dont le [[brome]], le [[chlore]] et le [[fluor]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|coauteur=Taylor, Hugh R.; Gartry, David S.; Trokel, Stephen L.|prénom1=Charles|nom1=McGhee|titre=Excimer Lasers in Ophthalmology|lieu=Londres|éditeur=Informa Health Care|année=1997|pages totales=472|isbn=978-1-85317-253-3|oclc=37731991}}.</ref>. Cela s'explique par le fait que le xénon excité a une [[structure électronique]] analogue à celle des [[Métal alcalin|métaux alcalins]]. Il est donc logique qu'il réagisse avec les [[halogène]]s. Ces molécules ont des applications dans le domaine des lasers : citons [[XeCl]], [[Laser à fluorure de krypton|KrF]]…

{{Article connexe|Chimie des gaz nobles}}

== Utilisations ==
[[Fichier:XeTube.jpg|vignette|Enseigne au xénon.]]

Bien que le xénon soit peu abondant et relativement cher à extraire de l'atmosphère terrestre, il intervient dans de nombreuses applications.

=== Optique ===
==== Lampes à décharge ====
[[Fichier:Lincoln xenon headlamp.jpg|vignette|Phare à décharge au xénon.]]

Le xénon est utilisé dans des dispositifs d'émission de lumière sous forme de flash lumineux, utilisés dans les [[flash photographique]]s ou les [[stroboscope]]s<ref name="burke"/>. Il est également utilisé dans les lasers pour exciter le [[milieu amplificateur]] qui génère ensuite le faisceau cohérent<ref>{{Lien web |url=http://www.praxair.com/praxair.nsf/1928438066cae92d85256a63004b880d/32f3a328e11bb600052565660052c139?OpenDocument |titre=Xenon Applications |langue=en |auteur=Staff |année=2007 |éditeur={{langue|en|Praxair Technology}} |consulté le=4 octobre 2007}}.</ref>. Le premier laser solide fabriqué en 1960 était pompé par une lampe au xénon<ref name="toyserkani">{{Ouvrage |langue=en |coauteur=Khajepour, A.; Corbin, S. |prénom1=E. |nom1=Toyserkani |titre=Laser Cladding |lieu=Boca Raton |éditeur=[[CRC Press]] |année=2004 |pages totales=280 |passage=48 |isbn=978-0-8493-2172-6 |lccn=2004051076 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zfvbyCHzVqMC&printsec=frontcover}}</ref>, et les lasers utilisés pour la [[fusion nucléaire]] le sont également<ref>{{Article|langue=en |nom1=Skeldon |prénom1=M.D. |nom2=Saager |prénom2=R. |nom3=Okishev |prénom3=A. |nom4=Seka |prénom4=W. |titre=Thermal distortions in laser-diode- and flash-lamp-pumped Nd:YLF laser rods |journal=LLE Review |année=1997 |volume=71 |passage=137–144. |url=http://www.lle.rochester.edu/pub/review/v71/6_thermal.pdf |consulté le=4 février 2007 |format=PDF}}.</ref>.

[[Fichier:Xenon short arc 1.jpg|vignette|Lampe à décharge de {{unité|15|[[Watt|kW]]}} au xénon.]]

Les [[lampe à décharge|lampes à décharge]] au xénon ont une [[température de couleur]] proche de celle du Soleil à midi et sont utilisées pour le simuler dans des [[banc solaire|bancs solaires]] (la couleur de ces lampes est proche de celle d'un [[corps noir]] à une température proche de celle du Soleil). Après leur introduction dans les {{nobr|années 1940}}, ces lampes ont commencé à remplacer, dans les projecteurs de cinéma, les lampes à arc au carbone dont la durée de vie était courte<ref name="mellor">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=David |nom1=Mellor |titre=Sound Person's Guide to Video |lieu=Boston |éditeur=Focal Press |année=2000 |pages totales=288 |passage=186 |isbn=978-0-240-51595-3 |lccn=00035462}}.</ref>. Elles sont employées de manière standard dans les systèmes de projection {{Unité|35|mm}} ou IMAX, ainsi que pour d'autres applications spécialisées. Ces lampes à arc au xénon constituent une excellente source de [[rayonnement ultraviolet]] de courte [[longueur d'onde]], et présentent également une grande intensité d'émission dans le proche [[infrarouge]] qui est utilisé dans certains équipements de [[vision nocturne]].

Les lampes au xénon haute pression sont utilisées depuis le tournant du millénaire pour les [[Phare (automobile)|phares d'automobile]]. Ce sont des [[Lampe à décharge|lampes à décharge]] qui donnent un éclairage puissant avec une lumière très blanche légèrement bleutée. Ce type de phares reste onéreux, car il nécessite une alimentation [[haute tension]] et un [[système]] d'[[asservissement (automatique)|asservissement]] en [[azimut]] pour éviter l'éblouissement des conducteurs venant en sens inverse.

Les cellules dans les [[écran plasma|écrans plasma]] utilisent un mélange de xénon et de [[néon]], ionisé sous forme de [[État plasma|plasma]] par des électrodes. L'interaction de ce plasma et des électrodes génère un rayonnement ultraviolet, qui lui-même excite le revêtement contenant du [[phosphore]] qui constitue le côté visible du système d'affichage<ref>{{Lien web |url=http://www.plasmatvscience.org/theinnerworkings.html |titre={{langue|en|The plasma behind the plasma TV screen}} |langue=en |éditeur=Plasma TV Science |consulté le=14 octobre 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |nom1=Rick Marin | jour=21 |mois=mars |année=2001 |titre=Plasma TV: That New Object Of Desire |périodique={{langue|en|The New York Times}} |lien périodique=The New York Times }}.</ref>.

Le xénon est utilisé comme « gaz de démarrage » dans les [[lampe à vapeur de sodium|lampes à vapeur de sodium haute pression]]. En effet, de tous les gaz rares non radioactifs, c'est celui qui possède la [[conductivité thermique]] et le [[Énergie d'ionisation|potentiel de première ionisation]] les plus faibles. Étant inerte, il n'interfère pas avec les réactions chimiques qui ont lieu au cours du fonctionnement de la lampe. Sa faible conductivité thermique permet de minimiser les pertes thermiques en cours de fonctionnement, et son faible potentiel d'ionisation permet d'avoir une [[tension de claquage]] relativement basse pour le gaz à froid, ce qui permet de mettre plus facilement la lampe en fonctionnement<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=John |nom1=Waymouth |titre=Electric Discharge Lamps |lieu=Cambridge, MA |éditeur=[[MIT Press|The M.I.T. Press]] |année=1971 |isbn=978-0-262-23048-3 |lccn=78138842}}.</ref>.

==== Lasers ====
En 1962, un groupe de chercheurs des [[laboratoires Bell]] a découvert un effet laser dans le xénon<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=C. K. N. | nom1=Patel
 | nom2=Bennett Jr. |prénom2=W. R. |nom3=Faust |prénom3=W. L. |nom4=McFarlane |prénom4=R. A.
 | titre=Infrared spectroscopy using stimulated emission techniques
 | volume=9 |numéro=3 | date=1 août 1962| pages=102–104
 | journal=[[Phys. Rev. Lett.]]
 | url=http://prola.aps.org/abstract/PRL/v9/i3/p102_1
 | doi=10.1103/PhysRevLett.9.102
}}.</ref>, et a découvert par la suite que le gain d'amplification du laser était augmenté en ajoutant de l'hélium au milieu actif<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=C. K. N. | nom1=Patel
 | nom2=Faust |prénom2=W. L. |nom3=McFarlane |prénom3=R. A.
 | titre=High gain gaseous (Xe-He) optical masers
 | journal={{langue|en|Applied Physics Letters}}
 | volume=1 |numéro=4 | pages=84–85
 | date={{date|1 décembre 1962}}
 | doi=10.1063/1.1753707
}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=W. R. | nom1=Bennett, Jr.
 | titre=Gaseous optical masers
 | journal={{langue|en|Applied Optics Supplement}}
 | volume=1 |année=1962
 | pages=24–61
}}.</ref>. Le premier [[Lasik|laser à excimères]] utilisait un dimère (Xe{{ind|2}}) excité par un faisceau d'électrons, et produisait une [[émission stimulée]] dans l'ultraviolet à une longueur d'onde de {{nombre|176|[[Mètre#Description des sous-multiples|nm]]}} {{exp|(}}<ref name="basov">{{Article|langue=en
 | url=http://www.turpion.org/php/paper.phtml?journal_id=qe&paper_id=3011
 | doi=10.1070/QE1971v001n01ABEH003011
 | nom1=Basov | prénom1=N. G.
 | nom2=Danilychev |prénom2=V. A. |nom3=Popov |prénom3=Yu. M.
 | titre=Stimulated Emission in the Vacuum Ultraviolet Region
 | journal={{langue|en|Soviet Journal of Quantum Electronics}}
 |année=1971 | volume=1 |numéro=1 | pages=18–22}}.</ref>{{exp|)}}. Le chlorure de xénon et le fluorure de xénon ont également été utilisés dans des lasers à excimères (ou plus précisément à [[exciplexe]]s)<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.rstp.uwaterloo.ca/laser/documents/laser_types.html}}.</ref>. Le laser à excimères de [[chlorure de xénon]] a été utilisé par exemple pour des applications en [[dermatologie]]<ref>{{Article|langue=en
 | doi=10.1111/j.1468-3083.2006.01495.x
 | prénom1=E. | nom1=Baltás
 | nom2=Csoma |prénom2=Z. |nom3=Bodai |prénom3=L. |nom4=Ignácz |prénom4=F. |nom5=Dobozy |prénom5=A. |nom6=Kemény |prénom6=L.
 | titre=Treatment of atopic dermatitis with the xenon chloride excimer laser
 | journal={{langue|en|Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology}}
 | mois=7 | année=2006 | volume=20 |numéro=6 | pages=657–660}}.</ref>. Le fluorure de xénon permet une émission à {{unité|354|nm}}, le [[chlorure de xénon]] à {{unité|308|nm}} et le bromure de xénon à {{unité|282|nm}}, tandis que le [[laser à fluorure de krypton]] émet à {{unité|248|nm}} dans le proche ultraviolet.

=== Médecine ===
Dans le domaine de la médecine, le xénon peut être utilisé en [[anesthésie]], mais il intervient également dans des dispositifs d'[[imagerie médicale]].

==== Anesthésie ====
Malgré son prix, le xénon peut être utilisé en [[anesthésie générale]]<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Tonner | prénom1=P. H.
 |titre=Xenon: one small step for anaesthesia…? (editorial review)
 | journal={{langue|en|Current Opinion in Anaesthesiology}}
 |année=2006 | volume=19 |numéro=4
 | pages=382–384
 | doi=10.1097/01.aco.0000236136.85356.13}}.</ref>. Début 2008, seuls {{nombre|2|hôpitaux}} étaient équipés en France<ref>[[Le Magazine de la santé]], {{nobr|France 5}}, émission du 26 mai 2008.</ref>{{,}}<ref>[http://www.airliquide.com/file/otherelementcontent/pj/dossier%20de%20presse%20lenoxe%20fr65887.pdf Dossier de presse Air liquide<!-- ajouter le titre du document, date, etc. ? -->{{pdf}}].</ref>{{refins}} ([[Centre hospitalier universitaire|CHU]] de Nîmes et Bordeaux) pour utilisation en anesthésie générale [[inhalation|inhalatoire]]. Actuellement, deux autres CHU en France l'ont également à l'essai (CHU de Clermont-Ferrand et Poitiers). Il ne semble cependant pas utilisable pour les patients fragiles sur le plan respiratoire parce qu'il n'a de propriétés anesthésiques qu'à des concentrations élevées (supérieurs à 60 %), ce qui limite à 40 % l'apport en [[dioxygène]] (insuffisant pour certains patients). C'est une méthode d'anesthésie avec peu d'effets secondaires (pas de baisse de [[pression artérielle]], réveil et retour à la conscience plus rapide), mais ce gaz est cependant très cher, ce qui limite pour l'instant son utilisation.

Deux mécanismes ont été proposés pour expliquer son effet. Le premier met en jeu une inhibition de la Ca{{exp|2+}} ATPase dans la [[membrane plasmique]] [[Synapse|synaptique]] (cette [[protéine]] permet de transporter du [[calcium]])<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Franks |prénom1=John J.
 | nom2=Horn |prénom2=Jean-Louis |nom3=Janicki |prénom3=Piotr K. |nom4=Singh |prénom4=Gurkeerat
 | titre=Halothane, Isoflurane, Xenon, and Nitrous Oxide Inhibit Calcium ATPase Pump Activity in Rat Brain Synaptic Plasma Membranes.
 | journal={{langue|en|Anesthesiology}}
 |année=1995 | volume=82 |numéro=1
 | pages=108–117  | doi = 10.1097/00000542-199501000-00015 <!--Retrieved from CrossRef by DOI bot-->
}}.</ref>. Cette inhibition serait due à un [[changement conformationnel]] lorsque le xénon se lie à des sites non [[polarité (chimie)|polaires]] à l'intérieur de la protéine<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Lopez | prénom1=Maria M.
 | nom2=Kosk-Kosicka |prénom2=Danuta
 | titre=How do volatile anesthetics inhibit Ca{{ind|2}}{{exp|+}}-ATPases?
 | journal=[[J. Biol. Chem.]]
 | année=1995 | volume=270 |numéro=47
 | pages=28239–28245
 | doi=10.1074/jbc.270.47.28239
 | pmid=7499320}}.</ref>. Le second mécanisme possible met en jeu des interactions non spécifiques entre l'anesthésiant et la [[Membrane (biologie)|couche lipidique]]<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Heimburg | prénom1=T. | nom2=Jackson |prénom2=A. D.
 | titre=The thermodynamics of general anesthesia
 | journal={{langue|en|Biophysical Journal}}
 |année=2007 | volume=92 |numéro=9
 | pages=3159–65
 | doi=10.1529/biophysj.106.099754
 | pmid=17293400}}.</ref>.

Le xénon possède une [[concentration alvéolaire minimale]] (MAC) de 71 %, ce qui en fait un anesthésiant 50 % plus puissant que le [[protoxyde d'azote]]<ref name="Sanders">{{Article|langue=en
 | nom1=Sanders |prénom1=Robert D. |nom2=Ma |prénom2=Daqing |nom3=Maze |prénom3=Mervyn
 | titre=Xenon: elemental anaesthesia in clinical practice
 | journal={{langue|en|British Medical Bulletin}}
 | année=2005 | volume=71 |numéro=1 | pages=115–135
 | doi= 10.1093/bmb/ldh034
 | consulté le=2007-10-02
 | pmid=15728132}}.</ref>. Il peut donc être utilisé avec de l'oxygène pour limiter les risques d'[[hypoxie]]. Contrairement au protoxyde d'azote, le xénon n'est pas un [[gaz à effet de serre]] et n'est pas considéré comme dangereux pour l'environnement. Cependant, du fait du coût élevé du xénon, les applications nécessiteront un système fermé de manière que le xénon puisse être recyclé et réutilisé après [[filtration]] et purification<ref name="singh"/>.

==== Imagerie médicale ====
Deux techniques bien différentes mettant en jeu le xénon sont au service de l'imagerie médicale : l'utilisation du {{nobr|radioisotope 133}} et celle du xénon hyperpolarisé.

===== Xénon radioactif {{exp|133}}Xe =====
L'émission gamma du {{nobr|radioisotope 133}} du xénon peut être utilisée en imagerie du [[cœur]], des [[poumon]]s ou du [[cerveau]], au moyen de la [[tomographie d'émission monophotonique]]. Ce même isotope a également été utilisé pour mesurer le flux du sang<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ernst|nom1=Van Der Wall|titre=What's New in Cardiac Imaging?|sous-titre=SPECT, PET, and MRI|lieu=Dordrecht|éditeur=Springer|année=1992|pages totales=550|isbn=978-0-7923-1615-2|lccn=92003049|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=PypZMUhqnK8C&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en
 |nom1=Frank |prénom=John
 |titre=Introduction to imaging: The chest
 | lang=en
 | journal={{langue|en|Student BMJ}}
 | année=1999 | volume=12 | pages=1–44
 | url=http://student.bmj.com/issues/04/01/education/8.php
 | consulté le= 4 juin 2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien brisé|langue=en |consulté le=2013-03-26 |url=http://brighamrad.harvard.edu/education/online/BrainSPECT/Theory/Xenon133.html}}.</ref>.

===== Xénon hyperpolarisé =====
Les [[noyau atomique|noyaux]] de deux des isotopes stables du xénon, {{exp|129}}Xe et {{exp|131}}Xe, possèdent un [[moment angulaire]] non nul ([[spin|spin nucléaire]]). Lorsqu'ils sont mélangés à des vapeurs d'éléments [[métal alcalin|alcalins]] ou d'azote, et soumis à un flux laser [[polarisation (optique)|polarisé circulairement]] et d'une longueur d'onde correspondant à une des [[raie d'absorption|raies d'absorption]] de l'alcalin, leurs spins nucléaires peuvent être alignés par un processus d'échange au cours duquel les [[électrons de valence]] de l'alcalin sont polarisés par le flux laser et transfèrent leur polarisation aux noyaux de xénon par [[couplage hyperfin|couplage magnétique hyperfin]]<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Otten | prénom1=Ernst W. |année=2004
 | titre=Take a breath of polarized noble gas
 | journal={{langue|en|Europhysics News}} | volume=35 |numéro=1
 | url=http://www.europhysicsnews.com/full/25/article9/article9.html
 |consulté le=4 juin 2008
}}.</ref>. Les vapeurs d'alcalin sont typiquement produites en chauffant du [[rubidium]] métal au-dessus de {{tmp|100|°C}}. La polarisation de spin des noyaux de xénon peut excéder 50 % de sa valeur maximale possible, ce qui est largement supérieur à la valeur d'[[Équilibre thermodynamique|équilibre]] prédite par une [[distribution de Boltzmann]] (typiquement 0,001 % de la valeur maximum à température ambiante). Cet état hors-équilibre, temporaire, est appelé [[hyperpolarisation]].

Le noyau de {{exp|129}}Xe possède un spin nucléaire {{nobr|1=I = 1/2}} et donc ne possède pas de [[quadrupôle|moment quadrupolaire]] électrique. Il ne subit donc pas d'[[interaction quadrupolaire]] au cours des collisions avec d'autres atomes, ce qui permet de conserver l'hyperpolarisation pendant une durée longue, même après que le laser a été coupé et que les vapeurs de l'alcalin ont été éliminées par condensation sur une surface à température ambiante. Le temps nécessaire pour qu'une distribution de spins retournent à sa polarisation d'équilibre (définie par la statistique de Boltzmann) est le [[temps de relaxation]] T{{ind|1}}. Dans le cas du {{nobr|xénon 129}}, T{{ind|1}} varie de quelques secondes pour des atomes de xénon dissous dans du sang<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=J. | nom1=Wolber
 | nom2=Cherubini |prénom2=A. |nom3=Leach |prénom3=M. O. |nom4=Bifone |prénom4=A.
 |titre= On the oxygenation-dependent {{exp|129}}Xe ''T''{{ind|1}} in blood
 |année= 2000 | journal = [[NMR Biomed.]]
 | volume = 13 |numéro= 4 | passage = 234-237
 | doi = 10.1002/1099-1492(200006)13:4%3C234::AID-NBM632%3E3.0.CO;2-K
 | doilabel = 10.1002/1099-1492(200006)13:4<234::AID-NBM632>3.0.CO;2-K}}.</ref>, à quelques heures pour du xénon gazeux<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=B. | nom1=Chann
 | nom2=Nelson |prénom2=I. A. |nom3=Anderson |prénom3=L. W. |nom4=Driehuys |prénom4=B. |nom5=Walker |prénom5=T. G.
 |titre= {{exp|129}}Xe-Xe molecular spin relaxation
 |année= 2002 | journal = [[Phys. Rev. Lett.]]
 | volume = 88 |numéro= 11 | passage = 113–201
 | doi = 10.1103/PhysRevLett.88.113201}}.</ref>, et même à quelques jours pour du xénon solide<ref>{{Ouvrage|langue=en|coauteur=Smith, Hans-Jørgen; Pettersson, Holger; Allison, David John|prénom1=Gustav Konrad|nom1=von Schulthess|titre=The Encyclopaedia of Medical Imaging|éditeur=[[Taylor & Francis]]|année=1998|numéro d'édition=2|pages totales=688|passage=194|isbn=978-1-901865-13-4}}.</ref>. L'hyperpolarisation du {{nobr|xénon 129}} rend sa détection par [[imagerie par résonance magnétique]] incroyablement plus sensible. Il a ainsi permis de faire des images de poumons, ce qui n'est pas simple par d'autres technique, et d'autres tissus. Il a été utilisé par exemple pour visualiser les flux gazeux dans les poumons<ref>{{Article|langue=en
 | nom1=Albert | prénom1=M. S. | nom2=Balamore |prénom2=D.
 | titre=Development of hyperpolarized noble gas MRI
 | journal={{nobr|Nuclear Instruments and Methods in Physics Research A}}
 | année=1998 | volume=402 | passage=441–453
 | url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?cmd=Retrieve&db=PubMed&list_uids=11543065&dopt=AbstractPlus
 |consulté le=1 octobre 2007
 | doi = 10.1016/S0168-9002(97)00888-7
}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en
 | prénom1=Robert |nom1=Irion | date=23 mars 1999
 | titre=Head Full of Xenon? | périodique={{langue|en|Science News}}
 | url=http://sciencenow.sciencemag.org/cgi/content/full/1999/323/3
 | consulté le=8 octobre 2007}}.</ref>. Afin de pouvoir observer sélectivement certaines parties du corps ou certaines cellules, des études pour encager le xénon dans un environnement spécifique à la cible visée ont été effectuées. Par exemple, la cage peut être une émulsion lipidique pour des études neurologiques<ref>{{en}} [http://www.ingentaconnect.com/search/article?option1=tka&value1=hyperpolarized+xenon&pageSize=10&index=3 <!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->].</ref>{{refins}}. Pour servir de biorécepteur, un encagement par un [[cryptophane]] a été étudié<ref>{{en}} Boutin C, Stopin A, Lenda F, Brotin T, Dutasta JP, Jamin N, Sanson A, Boulard Y, Leteurtre F, Huber G, Bogaert-Buchmann A, Tassali N, Desvaux H, Carrière M, Berthault P. « {{lang|en|Cell uptake of a biosensor detected by hyperpolarized 129Xe NMR: the transferrin case}} » ''Bioorg Med Chem.'' 2011 Jul 1;19(13):4135-43. {{DOI|10.1016/j.bmc.2011.05.002}} {{PMID|21605977}}.</ref>.

À l'inverse, {{exp|131}}Xe possède un spin nucléaire {{nobr|1=I = 3/2}} et un moment quadrupolaire non nul. Son temps de relaxation se situe dans une gamme de quelques millisecondes à quelques secondes<ref>{{Article|langue=en
 | prénom1=W. W. | nom1=Warren | nom2=Norberg |prénom2=R. E.
 | titre= Nuclear Quadrupole Relaxation and Chemical Shift of Xe{{exp|131}} in Liquid and Solid Xenon
 | année= 1966 | journal = [[Phys. Rev.]]
 | volume = 148 |numéro= 1 | passage = 402–412
 | doi = 10.1103/PhysRev.148.402}}.</ref>.

=== Autres utilisations ===
Le xénon est utilisé dans des [[chambres à bulles]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter Louis|nom1=Galison|titre=Image and Logic|sous-titre=A Material Culture of Microphysics|lieu=Chicago|éditeur=[[University of Chicago Press]]|année=1997|numéro d'édition=2|pages totales=955|format livre=poche|passage=339|isbn=978-0-226-27917-6|lccn=96052177|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=6Gcu92U8CwYC&printsec=frontcover}}.</ref>, des détecteurs, et dans des domaines où sa masse moléculaire élevée et son caractère inerte le rendent intéressant.

Le xénon est utilisé sous forme liquide comme milieu de détection des WIMPs ({{langue|en|[[Weakly interacting massive particles]]}}). Lorsqu'une telle particule entre en collision avec un atome de xénon, elle doit en théorie lui arracher un électron et entraîner une [[Scintillation (physique des particules)|scintillation]]. L'utilisation du xénon devrait permettre de distinguer cette interaction d'autres événements similaires causés par des particules comme les [[Rayon cosmique|rayons cosmiques]]<ref name="ball">{{Lien web|langue=en |url=http://www.nature.com/news/2002/020429/full/news020429-6.html
   |titre={{langue|en|Xenon outs WIMPs}}
   |auteur=Philip Ball
   |année=2002
   |éditeur=Nature
   |consulté le=8 octobre 2007
}}.</ref>. Cependant, l'expérience {{pc|Xenon}} menée au ''[[laboratoire national du Gran Sasso]]'' en Italie n'a pas permis à l'heure actuelle de confirmer l'existence d'une WIMP. Même si aucune WIMP n'est détectée, cette expérience doit contribuer à faire progresser la connaissance de la [[matière noire]] ainsi que d'autres modèle de physique<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://xenon.physics.rice.edu/
   |titre={{langue|en|XENON announced new best limits on Dark Matter}}
   |auteur=Marc Schumann
   |année=2007
   |éditeur={{langue|en|Rice University}}
   |consulté le=8 octobre 2007
}}.</ref>. Le détecteur actuellement utilisé pour cette expérience est cinq fois plus sensible que n'importe quel autre instrument dans le monde, et sa sensibilité doit encore être améliorée d'un ordre de grandeur au cours de l'année 2008 {{exp|(}}<ref>{{Article |langue=en
 | nom=Boyd | prénom=Jade | date=23 août 2007
 | titre={{langue|en|Rice physicists go deep for 'dark matter'}}
 | périodique={{langue|en|Hubble News Desk}}
 | url=http://www.media.rice.edu/media/NewsBot.asp?MODE=VIEW&ID=9902&SnID=1256234278
 | consulté le=8 octobre 2007}}.</ref>{{exp|)}}.

[[Fichier:Xenon ion engine prototype.png|gauche|vignette|Prototype d'un moteur ionique au xénon.]]

Le xénon est le carburant le plus couramment utilisé pour la [[Moteur ionique|propulsion ionique]] des [[véhicule spatial|engins spatiaux]] du fait de sa faible énergie d'ionisation par unité de masse atomique, et de la possibilité de le stocker sous forme liquide à des températures proches de la température ambiante (sous haute pression) et de le ramener facilement à l'état gazeux pour alimenter le moteur. Le caractère inerte du xénon le rend moins polluant et moins corrosif pour les moteurs ioniques que d'autres carburants comme le [[mercure (chimie)|mercure]] ou le [[césium]]. Le xénon a été d'abord utilisé pour les moteurs ioniques des [[satellite artificiel|satellites]] dans les {{nobr|années 1970}} {{exp|(}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.nasa.gov/centers/glenn/about/fs08grc.html
   |titre=Innovative Engines: Glenn Ion Propulsion Research Tames the Challenges of 21st century Space Travel
   |auteur=Kathleen Zona
   |année=2006
   |éditeur=NASA
   |consulté le=4 octobre 2007
}}.</ref>{{exp|)}}. Il a été ensuite employé comme propulseur pour le véhicule spatial européen [[SMART-1|{{nobr|Smart 1}}]]<ref name="saccoccia">{{Lien web|langue=en
 | auteur=G. Saccoccia, J. G. del Amo et D. Estublier
 | jour=31 |mois=août |année=2006
 | titre={{langue|en|Ion engine gets SMART-1 to the Moon}}
 | éditeur=ESA
 | url=http://www.esa.int/SPECIALS/SMART-1/SEMLZ36LARE_0.html
 | consulté le=1 octobre 2007
}}.</ref> et comme combustible des trois moteurs ioniques de la sonde américaine [[Dawn (sonde spatiale)|{{langue|en|Dawn}}]]<ref>{{Lien web|langue=en
   |url=http://www.jpl.nasa.gov/news/press_kits/dawn-launch.pdf
   |format=pdf
   |titre={{langue|en|Dawn Launch: Mission to Vesta and Ceres}}
   |éditeur=NASA
   |consulté le=1 octobre 2007
}}.</ref>.

En [[chimie analytique]], les [[perxénate]]s sont utilisés comme oxydants. Le [[difluorure de xénon]] est utilisé pour attaquer le [[silicium]], en particulier dans la production de MEMS ([[Microsystème électromécanique]])<ref>{{lien conférence
 |nom1=Brazzle |prénom=J. D.
 |coauteurs=Dokmeci, M. R.; Mastrangelo, C. H.
 |titre={{langue|en|Modeling and Characterization of Sacrificial Polysilicon Etching Using Vapor-Phase Xenon Difluoride}}
 | lang=en
 | titre livre={{langue|en|Proceedings 17th IEEE International Conference on Micro Electro Mechanical Systems (MEMS)}}
 | passage=737-740
 |éditeur=IEEE
 | date = {{langue|en|July 28-August 1, 1975}}
 |lieu= Maastricht, {{langue|en|Netherlands}}
 | isbn=978-0-7803-8265-7
}}.</ref>. Le [[fluorouracile]], [[médicament]] [[cancer|anticancéreux]], peut être obtenu par réaction du [[difluorure de xénon]] avec l'[[uracile]]<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://acswebcontent.acs.org/landmarks/bartlett/tool.html
   |titre={{langue|en|Powerful tool}}
   |auteur={{langue|en|Staff}}
   |année=2007
   |éditeur={{langue|en|American Chemical Society}}
   |consulté le=10 octobre 2007
}}.</ref>. Le xénon est également utilisé en [[Diffractométrie de rayons X|diffraction]] pour résoudre la [[structure cristalline|structure]] des [[protéine]]s. Sous une pression de {{unité|0.5|à=5|[[Pascal (unité)|MPa]]}}, le xénon se lie préférentiellement aux cavités [[hydrophobe]]s des protéines, et peut être utilisé pour retrouver la phase par une méthode de dérivation aux atomes lourds<ref>{{lien brisé|langue=en |consulté le=2013-03-26 |url=http://www.srs.ac.uk/px/facilities/xenon_notes_1.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|coauteur=Mesters, Jeroen|prénom1=Jan|nom1=Drenth|titre=Principles of Protein X-Ray Crystallography|lieu=New York|éditeur=Springer|année=2007|numéro d'édition=3|passage=123–171|isbn=978-0-387-33334-2|lccn=2006926449|doi=10.1007/0-387-33746-6_7|titre chapitre=The Solution of the Phase Problem by the Isomorphous Replacement Method}}.</ref>.

== Précautions, sécurité ==
Le xénon non radioactif est apprécié comme anesthésiant, et le <sup>133</sup>Xe radioactif est devenu un agent apprécié de certains médecins et biologistes pour les études fonctionnelles du [[poumon]] et pour établir certains diagnostics. Dans les deux cas, il est important que le patient reçoive la dose prévue par le protocole.

Or, le xénon se dissout rapidement dans la plupart des [[Matière plastique|plastiques]] et [[Caoutchouc (matériau)|caoutchoucs]]. Il peut donc fuir graduellement si les bouchons des contenants sont en ces matières<ref name="XeLeBlanc71">{{Article |langue=en
 | nom1=LeBlanc | prénom1=Adrian D.
 | nom2= Johnson |prénom2=Philip C.
 | titre = The handling of xenon-133 in clinical studies
 | année = 1971 | périodique = {{langue|en|Physics in Medicine and Biology}}
 | volume = 16 | numéro = 1 | pages = 105-109
 | doi = 10.1088/0031-9155/16/1/310}}.</ref>.
Le xénon peut cependant être stocké sans risque dans les conditions normales de température et de pression s'il est dans des containers en verre ou en métal scellés<ref name=XeLeBlanc71/>.

Des précautions particulières doivent être prises pour le stockage du <sup>133</sup>Xe, parce qu'outre qu'il est coûteux, il est [[Radioactivité|radioactif]] ([[demi-vie]] : {{unité|5.245|jours}}<ref>{{en}} Kocher, David C. (1981), "''{{lang|en|Radioactive Decay Data Tables}}''" ; DOE/TIC-11026,138.</ref>).

Produit à partir d'{{nobr|[[uranium 235]]}} dont il est un des produits de [[Fission nucléaire|fission]], il est fourni dans des flacons de {{unité|2|ml}} contenant soit 370, soit {{nombre|740|[[Becquerel|mégabecquerels]]}} (10 ou {{nombre|20|[[Curie (unité)|millicuries]]}}) de {{nobr|xénon 133}}<ref>{{en}} DRUGS, ''[https://www.drugs.com/pro/xenon-xe-133-gas.html {{lang|en|Xenon Xe 133 Gas}}]'' ; {{lang|en|Prescribing Information}}, consulté 2013-03-21.</ref>.

Au moment de l'étalonnage, le gaz préparé ne contenait plus de 0,3 % de {{nobr|xénon 133m}} ; pas plus de 1,5 % de {{nobr|xénon 131m}} ; pas plus de 0,06 % de {{nobr|[[krypton 85]]}} et pas plus de 0,01 % d'{{nobr|[[iode 131]]}} avec pas moins de 99,9 % de la radioactivité provenant du radioxénon réputé se comporter dans l'organisme, comme du xénon non radioactif. Cette composition va changer avec le temps ({{cf.}} décroissance radioactive puis éventuelles fuites, après transvasement dans le contenant d'expérimentation).

Par exemple, les bouteilles « multi-injections » de <sup>133</sup>Xe utilisées dans les {{nobr|années 1960}} et au début des {{nobr|années 1970}} perdaient 5 à 6 % de leur xénon par jour (même stockées fermées)<ref name="XePlastic" />. Ce type de fuite peut être réduite de 70 à 80 % par le froid. De même une seringue en plastique contenant une solution au xénon perd spontanément de ½ à 1 % de son contenu par heure<ref name="XePlastic" />. On a aussi montré que le xénon, assez peu soluble dans les solutions salines pouvait se libérer d'une solution et percoler dans le joint de caoutchouc du piston de cette seringue<ref name="XePlastic" />. Une seringue de {{unité|2.5|cm|3}} contenant {{unité|0.5|ml}} d'une solution xénon, peut perdre jusqu'à 50 % de son xénon en {{nobr|2 heures}}<ref name="XePlastic">Adrian D LeBlanc et Philip C Johnson (1971), ''{{lang|en|The handling of xenon-133 in clinical studies}}'' ; Phys. Med. Biol. 16 105 ; {{Doi|10.1088/0031-9155/16/1/310}} ([http://iopscience.iop.org/0031-9155/16/1/310 résumé]).</ref>{{,}}<ref>{{en}} P S Rummerfield (1972), ''{{lang|en|The handling of xenon-133 in clinical studies}}'' ; Phys. Med. Biol. 17 99.</ref>.

Le système de délivrance par inhalation du gaz {{nobr|xénon 133}} (type [[Respirateur artificiel|respirateurs]] ou [[spiromètre]]s), et les assemblages de tubes associés doivent être étanches afin d'éviter de libérer de la [[radioactivité]] dans l'environnement<ref name="rxlist" /> (qui doit être protégé par un système d'aération/filtration adéquat)<ref name="rxlist">{{en}} rxlist, [http://www.rxlist.com/xenon-xe-133-gas-drug/warnings-precautions.htm {{lang|en|Xenon Xe 133 Gas}}] ; {{lang|en|the Internet drug index}}, consulté 2013-03-21.</ref>.

S'il n'est pas considéré comme réellement toxique à l'état pur, il se dissout facilement dans le [[sang]] et il fait partie des substances qui peuvent franchir la [[barrière hémato-encéphalique]]. À partir d'une certaine dose, il entraîne une anesthésie partielle (ou totale s'il est inhalé à plus forte dose). Au-delà d'une certaine dose, il est asphyxiant.

Les composés du xénon sont par contre toxiques, et pour beaucoup [[explosif]]s du fait de leur pouvoir [[oxydant]] marqué et d'une tendance à la séparation du dioxygène et du xénon<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://ntrs.nasa.gov/search.jsp?R=153426&id=1&qs=Ntt%3DFinkel%257Ckatz%26Ntk%3DAuthorList%7CAuthorList%26Ntx%3Dmode%2520matchall%7Cmode%2520matchall%26N%3D0%26Ns%3DPublicationYear%7C0
   |titre={{langue|en|Metabolic and toxicological effects of water-soluble xenon compounds are studied}}
   |auteur=A J Finkel, Katz, J. J.; Miller, C. E.
   |année=1968
   |éditeur=NASA
   |consulté le=4 octobre 2007
}}.</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{références|groupe=a}}
=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=30}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Article
|langue=fr
|prénom1=B.
|nom1=Gerber
|titre=La surprenante chimie des gaz inertes
|périodique=Pour la Science
|lien périodique=Pour la Science
|numéro=341
|mois=mars
|année=2006
|pages=68-74
|issn=0153-4092
|url texte=http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/f/fiche-article-la-surprenante-chimie-des-gaz-inertes-19549.php}}.

=== Liens externes ===
* {{lien web|langue=en |url=http://www.periodictable.com/Elements/054/data.html |titre={{langue|en|Technical data for Xenon}} |consulté le=2 juillet 2016}}, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope

{{Tableau périodique (navigation)}}
{{Familles d'éléments chimiques (navigation)}}
{{Palette|Anesthésiques volatils}}

{{Portail|chimie|médecine|pharmacie}}

[[Catégorie:Xénon|*]]
[[Catégorie:Anesthésique]]
[[Catégorie:Antagoniste des récepteurs de la NDMA]]

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