L'Aiguille creuse
L'Aiguille creuse | ||||||||
Illustration de René Lelong pour le roman-feuilleton L'Aiguille creuse[1]. Couverture du périodique Je sais tout no 47, . | ||||||||
Auteur | Maurice Leblanc | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Roman policier | |||||||
Éditeur | Éditions Pierre Lafitte | |||||||
Date de parution | ||||||||
Couverture | Léo Fontan | |||||||
Nombre de pages | 345 | |||||||
Chronologie | ||||||||
Série | Arsène Lupin | |||||||
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L'Aiguille creuse est un roman policier de Maurice Leblanc, paru en 1909 et mettant en scène les aventures d'Arsène Lupin, « gentleman-cambrioleur ».
Il a été prépublié dans le magazine Je sais tout, du au , puis, avec quelques modifications, le roman entier a été édité en [2].
Résumé
[modifier | modifier le code]Arsène Lupin s'oppose à Isidore Beautrelet, jeune lycéen et détective amateur. L'histoire se passe dans la ville fictive d’Ambrumésy et dans d'autres villes françaises, au début du XXe siècle.
Isidore Beautrelet a vent d'un secret découvert par Lupin au sujet de « l'Aiguille creuse ». Lorsqu'il découvre le château de l'Aiguille près de Crozant, au bord de la Creuse, il pense avoir trouvé la solution de l'énigme. Mais il n'a pas compris que le roi de France Louis XIV a fait construire ce château pour brouiller la véritable piste qui, en fait, va vers une « aiguille » sur la côte normande, au nord du Havre, où Arsène Lupin, connu aussi sous le nom de Louis Valméras, s'est caché.
« L'Aiguille creuse » est en effet un secret que les rois de France se transmettaient et qu'Arsène Lupin s'est approprié. La fameuse « aiguille » contient le plus fabuleux trésor jamais imaginé : il rassemble les dots des reines, des perles, rubis, saphirs et diamants, etc., la fortune des rois de France.
Source d'inspiration
[modifier | modifier le code]Le personnage d'Isidore Beautrelet semble inspiré[2] de Joseph Rouletabille, héros de l’écrivain Gaston Leroux (Le Mystère de la chambre jaune, 1907).
L'un des personnages de ce roman s'appelle Herlock Sholmès, ce qui est une référence évidente à Sherlock Holmes, le célèbre détective créé par Arthur Conan Doyle. À l'époque de la sortie de L'Aiguille creuse, quatre des six recueils de nouvelles formant le canon de Sherlock Holmes étaient parus.
Références historiques
[modifier | modifier le code]Le roman comporte plusieurs références à l'histoire de France, en particulier dans le chapitre « Une énigme historique ». Dans celui-ci, on découvre une lettre ouverte de M. de Massiban, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, révélant publiquement l'existence du secret de « L'Aiguille creuse ». En 1679, sous le règne de Louis XIV, un homme dont l'identité demeure inconnue publia un livre dévoilant ce même secret. Mais les cent exemplaires imprimés furent saisis puis brûlés. L'auteur fut secrètement emprisonné : il s'agit du fameux homme au masque de fer. Le capitaine des gardes du roi, M. de Larbeyrie, en sauva discrètement un exemplaire des flammes. Mais il fut assassiné six mois plus tard près de Gaillon et on trouva sur lui un diamant de la plus belle eau. Ses papiers contenaient une note manuscrite. Celle-ci ne parlait pas d'un livre sauvé des flammes mais donnait le résumé des premiers chapitres de ce fameux ouvrage. Le document évoquait un secret connu des rois d'Angleterre, perdu par eux lorsque Henri VI devint fou et que son cousin Richard Plantagenêt, duc d'York, prit temporairement la régence du royaume. Ce même secret fut transmis par Jeanne d'Arc au roi de France Charles VII, concernant un fabuleux trésor royal, grandissant au fil des siècles. Devenu secret d'État, il fut légué de souverain en souverain par une lettre chaque fois recachetée, présente au lit de mort du défunt, portant la mention : « Pour le Roy de France ».
Lorsque Louis XVI fut emprisonné sous la Révolution française dans la prison du Temple, il fut surveillé par un militaire, descendant du capitaine qui sauva le livre du feu. Le souverain lui confia un message secret concernant le « secret de l'Aiguille » à transmettre à Marie-Antoinette, afin de la sauver. Même si le messager réussit sa mission, le message arriva trop tard car, peu après l'avoir reçu, la reine monta sur l'échafaud. Elle eut toutefois le temps de le cacher dans une doublure de son livre d'heures, qu'elle confia à son favori Axel de Fersen (le livre finit au musée Carnavalet). Pendant ce temps, le militaire, qui se renomma Larbrie sous la Terreur, fut obsédé par ce mystère qu'il chercha à élucider. Il compulsa ainsi tous les auteurs latins, les chroniques de France et des pays voisins, les ouvrages conservés dans les monastères, les livres de comptes, les cartulaires, les traités... Il en tira les informations suivantes :
- en 56 av. J.-C., le livre III des Commentaires sur la guerre des Gaules par Jules César raconte que le chef gaulois Viridovix fut vaincu par Quintus Titurius Sabinus. Ce dernier le mena devant César et, pour sa rançon, le Gaulois révéla à César le « secret de l'Aiguille » ;
- en 911, le traité de Saint-Clair-sur-Epte, établi entre le roi des Francs Charles III le Simple et le chef viking Rollon, permet l’établissement des Normands en Neustrie. Le document fait suivre le nom du chef de titres, parmi lesquels « maître du secret de l'Aiguille » ;
- en 1431, dans une phrase ambiguë de son interrogatoire, Jeanne d'Arc avoue qu'elle a encore une chose secrète à déclarer au roi de France. Ses juges lui rétorquèrent : « Oui, nous savons de quoi il est question, et c'est pourquoi, Jeanne, vous périrez » ;
- en 1520, François Ier était dans la ville qu'il fonda trois ans plus tôt, Le Havre (Normandie). Haranguant les notables, il prononça une phrase transmise par le journal d'un bourgeois d'Honfleur : « Les rois de France portent des secrets qui règlent la conduite des choses et le sort des villes » ;
- au XVIe siècle, Henri IV jurait quelquefois « par la vertu de l'Aiguille » ;
- en 1692, Edmund Gibson publie l'une des premières éditions imprimées de la Chronique anglo-saxonne. La page 134 du volume évoque Guillaume le Conquérant (XIe siècle), dont la hampe de son étendard se terminait en pointe acérée et percée d'une fente à la façon d'une aiguille.
Le résultat de ses recherches, il le publia dans une brochure en juin 1815, soit en même temps que la bataille de Waterloo. C'était alors une période de bouleversements où les révélations contenues devaient passer inaperçues. L'auteur de ce document affirme aussi que lors de la campagne de France, alors qu'il servait comme officier de Napoléon, il trouva refuge dans un château tenu par un vieux chevalier de Saint-Louis. Celui-ci lui parla de cet édifice, qui n'est autre que le château de l'Aiguille. L'édifice fut construit par Louis XIV pour dérouter ceux qui pourraient avoir eu vent du « secret de l'Aiguille » et qui trouveraient là une explication naturelle à ce mystère.
Dans le chapitre suivant, ce même M. de Massiban apprit à Isidore Beautrelet avoir relevé un passage mystérieux dans le manuscrit de l'ouvrage de Voltaire Le Siècle de Louis XIV (paru en 1751). Supprimé dans les différentes éditions, il se trouve dans le chapitre XXV. Particularité et anecdotes du règne de Louis XIV. L'auteur y affirme avoir entendu dire à son ami l'intendant Louis-François Le Fèvre de Caumartin (ami du ministre Michel Chamillart) une curieuse histoire. En apprenant l'assassinat de M. de Larbeyrie, Louis XIV partit précipitamment en carrosse, répétant "Tout est perdu". L'année d'après, le fils et la fille du défunt furent exilés dans leurs terres de Provence et de Bretagne. Il faut noter que ce Chamillart fut le dernier ministre possesseur du secret de l'Homme au masque de fer. Ce qui montre un lien entre ces différentes aventures. Cela laisse également supposer que le capitaine se servit de son exemplaire du mystérieux livre pour soutirer le joyau retrouvé lors de son assassinat, probablement issu du trésor royal.
Suite par Boileau-Narcejac en 1978
[modifier | modifier le code]La suite directe de l'histoire oppose Lupin à La Griffe dans Le Second Visage d'Arsène Lupin, un pastiche signé Boileau-Narcejac, sorti en 1975.
Personnages principaux
[modifier | modifier le code]- Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur
- Louis Valméras, l'autre visage d'Arsène Lupin
- Isidore Beautrelet, élève de rhétorique surdoué et jeune détective
- Mademoiselle Raymonde de Saint-Véran, qui deviendra par la suite Madame Louis Valméras
- Herlock Sholmès, ennemi juré d'Arsène Lupin
- Ganimard, le détective de la police française
- Le comte de Gesvres
- Suzanne de Gesvres, la fille du comte de Gesvres,
- Monsieur Filleul, le juge d'instruction
Livres audio
[modifier | modifier le code]Il existe deux versions en français de L'Aiguille creuse sous forme de livre audio, l'une avec 22 comédiens, initialement diffusée en 1990 et rééditée en 2005, l'autre plus récente, interprétée par un seul comédien et diffusée en 2011.
- Maurice Leblanc, L'Aiguille creuse, Paris, Livraphone, (ISBN 978-2-87809-017-8, BNF 38184650)Support : 4 cassettes audio ; durée : 6 h environ. Interprétée par Éric Herson-Macarel (sous le nom d'Éric Dufay), Évelyne Lecucq, Valérie Delbore, Jean-Claude Rey, Jean-François Dupaz, Jean-Michel Fête, Alexis Dessaux, Arnaud Riou, Philippe Destre, Bruno Pascaud, Jean-Pierre Lituac, Chantal Garrigues, François Berland, Jean-Marie Fonbonne, Marianne Lewandowski, Odette Barrois, Patrick Rousseau, Charles Baghdassarian, Pierre Val, Cathy Zambon, Marc Lalo et Alain Jopnel. Référence éditeur: LIV167.
- Maurice Leblanc, L'Aiguille creuse, Paris, Livraphone, coll. « Une aventure d'Arsène Lupin », (EAN 335-89-500-0015-9, BNF 40071473)Support : 6 CD audio ; durée : 6 h 5 min environ. Interprétée par Jean-Claude Rey, Jean-Marie Fonbonne, Évelyne Lecucq, et autres (sans autre précision sur la notice bibliographique BNF). Référence éditeur: LIV 197C.
- Maurice Leblanc, L'Aiguille creuse, Paris, La Compagnie du savoir, (EAN 376-0-00-213957-9, BNF 42484250)Support : 1 CD MP3 ; durée : 7 h 35 min environ. Interprété par Philippe Colin.
Adaptation à la télévision
[modifier | modifier le code]- 1973 : Le Secret de l'aiguille, épisode 4, saison 2 de la série télévisée Arsène Lupin, réalisé par Jean-Pierre Desagnat, avec Georges Descrières dans le rôle d'Arsène Lupin et Bernard Giraudeau dans le rôle du journaliste Isidore Beautrelet.
- La série Lupin de Netflix rend aussi hommage à L'Aiguille creuse[Comment ?].
Adaptation à la radio
[modifier | modifier le code]- 1960: Les aventures d'Arsène Lupin - L'aiguille creuse, adaptation radiophonique en cinq épisodes de Jean Marcillac et produit par Maurice Renault. La réalisation est d'Abder Isker. Diffusé sur France II Régionale. Le rôle d'Arsène Lupin est interprété par Michel Roux. Le premier épisode a été diffusé le 17 décembre 1960 et le deuxième le 24 décembre 1960[3].
Adaptation au théâtre
[modifier | modifier le code]- 1996 - 1997: Le secret de l'aiguille creuse (une aventure d'Arsène Lupin), adaptation et mise en scène de Gilles Gleizes au Théâtre des Jeunes Spectateurs de Montreuil puis en tournée en France avec Christophe Allwright dans le rôle d'Arsène Lupin et Maxime Desmons dans le rôle du journaliste Isidore Beautrelet[4],[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Daniel Auliac, « Léo Fontan, illustrateur, est aussi le père de Lupin », 813, no 77, , p. 17 (ISSN 0751-3879).
- « Présentation de L'Aiguille creuse de Maurice Leblanc », sur amazon.fr (consulté le ).
- « Les Aventures d'Arsène Lupin - L'Aiguille creuse (épisodes 1 et 2) », sur franceculture.fr
- « Le secret de l'Aiguille creuse (Une aventure d'Arsène Lupin) Adaptation de Gilles Gleizes d'après L'Aiguille creuse de Maurice Leblanc, L'avant-scène théâtre numéro 998, 15 novembre 1996 »
- « Textes sur Maurice Leblanc et l'adaptation de l'Aiguille creuse publiés dans L'avant-scène théâtre numéro 998 »
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Lionel Acher, « Mystification et mythification dans L'Aiguille creuse et La Comtesse de Cagliostro », Études normandes, no 1 (55e année) « Arsène Lupin, gentleman normand », , p. 45-50 (lire en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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