[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Guerre de Cent Ans

Cette page est proposée comme article de qualité. Cliquez pour voter.
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 8 mars 2007 à 00:08 et modifiée en dernier par Cyberprout (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Guerre de Cent Ans
[[Fichier: |frameless |upright=1.2 |alt=Description de cette image, également commentée ci-après ]]
Informations générales
Date 1337 - 1453
Lieu Principalement la France et les Pays-Bas
Casus belli Édouard III d’Angleterre défie Philippe VI de Valois
Issue Victoire française
Belligérants
France
Castille
Écosse
Gênes
Majorque
Bohême
Aragon
Angleterre
Bourgogne
Bretagne
Portugal
Navarre
Flandre
Hainaut
Aquitaine
Luxembourg

Batailles


La guerre de Cent Ans décrit la période de 116 ans (1337 à 1453) pendant laquelle s’affrontent la France et l’Angleterre lors de nombreux conflits, entrecoupés de trêves plus ou moins longues.
La guerre commence lorsque Édouard III d’Angleterre envoie un défi (déclaration de guerre) au roi de France Philippe VI de Valois. Le traité de paix définitif, signé le 29 août 1475 à Picquigny en Picardie, en marque officiellement la fin. Cependant, on retient plutôt l'année 1453, date où les Anglais sont totalement chassés de France (sauf Calais).

Le conflit a débouché sur la constitution de deux nations européennes indépendantes : la France et l’Angleterre qui, jusqu’alors, étaient imbriquées juridiquement et culturellement et étaient en lutte pour le contrôle territorial de l’Ouest de la France. Pour le contrôle de ce territoire, les Plantagenêts (dynastie royale anglaise) et les Capétiens avaient déjà lutté près de 140 ans, entre 1159 et 1299[1]. Cette première période avait vu évoluer les deux royaumes d’une organisation féodale très morcelée à une structure d’État centralisé. Le problème posé par le duché de Guyenne n’ayant pas été résolu, (le roi d’Angleterre étant théoriquement vassal du roi de France en tant que duc d’Aquitaine) à la fin du dernier conflit, mais aussi leurs intrigues pour prendre le contrôle de la Bretagne et des Flandres sont à l’origine du déclenchement des hostilités. Cependant, la cause profonde du conflit est la crise démographique puis économique et sociale que traverse le monde médiéval occidental depuis le début du XIVe siècle.


Forces en présence

La France

Armes de France

Le royaume de France, irrigué par de grands bassins fluviaux et bénéficiant d'un climat favorable à une agriculture florissante, est, avec ses 17 millions d’habitants[2], la première puissance démographique d’Europe. Sa société agricole est fondée sur un régime féodal et religieux très hiérarchisé. La capacité agricole permet de nourrir la population (il n'y a plus eu de famine depuis le XIIe siècle[3]) qui a besoin de la noblesse pour sécuriser les terres[4] et que Dieu lui accorde des conditions climatiques favorables à de bonnes récoltes.

Le clergé joue un rôle social majeur dans cette organisation de la société. Les clercs, sachant lire et compter, gèrent les institutions ; les religieux font fonctionner les œuvres caritatives[5] et les écoles[6] ; par le biais des fêtes religieuses le nombre des jours chômés atteint 140 par an[7]!

Fichier:Vitrail chevalier.jpg
Vitrail représentant un chevalier

De la même manière, la noblesse doit conjuguer richesse, pouvoir et bravoure sur le champ de bataille : vivant du labeur paysan, le maître se doit de manifester sa largesse en entretenant la masse de ses pendants[4]. L'Église a œuvré pour canaliser les chevaliers-brigands dès la fin du Xe siècle. À partir du concile de Charroux en 989, les hommes en armes sont priés de mettre leur puissance au service des pauvres et de l'église et deviennent des milites Christ (Soldats du Christ)[8]. Depuis le XIIIe siècle, le roi de France avait pu faire admettre l'idée que son pouvoir de droit divin lui permettait de créer des nobles[9]. La noblesse se différencie donc du reste de la population de par son sens de l'honneur et doit faire montre d'esprit chevaleresque, protéger le peuple et rendre justice en préservant un certain confort matériel. Elle doit justifier sur le champ de bataille l’origine divine de son pouvoir : l’adversaire doit être vaincu face à face dans un corps à corps héroïque. L’armée est donc structurée autour de la chevalerie la plus puissante d’Europe, cavalerie lourde combattant de front, au corps à corps[10]. Cette volonté de briller sur les champs de bataille est accrue par l’habitude de l’époque de faire des prisonniers et de monnayer leur libération contre rançon. La guerre devient donc très lucrative pour les bons combattants et les risques d’être tués sont donc amoindris pour les autres[11].

Pour assoir leur pouvoir face à la grande noblesse et à la papauté les Capétiens ont donné des gages au peuple : créations de villes franches avec octroi de chartes de franchises, création des états généraux[12]... L'équilibre social passe par l'acceptation par le peuple d'un pouvoir royal fort, qui l’émancipe de l’arbitraire féodal, et une administration de plus en plus centralisée qui lui assure un certain confort matériel.

À la veille de la guerre de Cent Ans, ce système se fragilise car à la suite de la croissance démographique qui a lieu depuis le Xe siècle, on assiste à une surpopulation des campagnes et à une demande d’autonomie des villes[13]. La taille des parcelles des paysans et la chute des prix agricoles, les ressources fiscales de la noblesse ont diminué et il devient impératif de briller sur le champ de bataille pour renflouer ses finances.

En trois siècles, les rois capétiens ont réussi à consolider leur autorité et à agrandir leur territoire, aux dépens des Plantagenêts. Le prestige royal de la France est immense, et, au temps de Philippe IV le Bel, le réseau d’alliances françaises s’étend jusqu’en Russie[10].

Toutefois, malgré les confiscations territoriales de Philippe II Auguste, Saint Louis et Philippe IV le Bel, les rois d’Angleterre ont conservé l’étroit duché de Guyenne et le petit comté de Ponthieu : le roi d’Angleterre est ainsi le vassal du roi de France.

L’Angleterre

Armes d’Angleterre
La Magna Carta, ou « Grande Charte »

Le royaume d’Angleterre est beaucoup moins peuplé (quatre millions d’habitants). Le refroidissement climatique qui touche l’Europe à partir du XIIIe siècle oblige le pays à renoncer à certaines ressources agricoles (par exemple : le vin qui était produit dans tout le sud de l’Angleterre n’est progressivement produit qu’en Guyenne[14]) et à opter pour une économie basée sur la spécialisation et le commerce[15]. Le climat pluvieux et les pâturages verdoyants favorisent l’élevage (plus particulièrement des ovins) qui permet une production importante de la laine utilisée par les tisserands et les drapiers (les ovins anglais produisent une laine particulièrement fine et d’excellente qualité pour le filage[16]). L’artisanat, le commerce et donc les villes se sont développés[17]. Les habitants des villes ont surtout besoin de liberté d’entreprendre et de limiter la pression fiscale (une grande partie des finances de l'état vient de la taxe sur la laine)[18]. Ce besoin a abouti à l’octroi de la Grande Charte de 1215 qui garantit la liberté des villes et donne au parlement un pouvoir de contrôle sur la fiscalité[19]. Le commerce rend l’Angleterre très dépendante de la Guyenne (car elle produit des vins qui à l’époque sont plus salubres que l’eau), des Flandres (dont les drapiers achètent la laine) et de la Bretagne (qui lui vend du sel indispensable à la conservation des aliments)[20].

Depuis deux siècles,la souveraineté sur l'ouest de la France, du duché d'Aquitaine au riche et puissant comté de Flandre, est à l'origine de conflits et d'intrigues entre Capétiens et Plantagenêts. Cette lutte commencée au milieu du XIIe siècle avec un énorme avantage pour l’Anglais (qui possédait alors l’Anjou, la Normandie, le Maine, le Poitou, l’Aquitaine et le Limousin), se termine par la confiscation de ses possessions au profit du roi de France[21]. Du grand empire Plantagenêt, il ne reste plus qu’une Aquitaine diminuée et réduite à la côte gasconne et à Bordeaux, nommée Guyenne.

D’autre part l’Angleterre prend part à la 2e guerre d'indépendance d'Écosse (1332 à 1357). Depuis 1296, profitant de la mort d’Alexandre III sans héritier mâle et une tentative de prise de contrôle par mariage, l’Angleterre considère l’Écosse comme un État vassal. Cependant, les Écossais ont contracté avec la France la Auld Alliance le 23 octobre 1295, et Robert Bruce, lors de la bataille de Bannockburn, a écrasé la chevalerie anglaise pourtant très supérieure en nombre grâce à une armée essentiellement composée d’hommes d’armes à pied protégés des charges par un premier rang de piquiers[22]. Les Anglais adaptent donc leur manière de combattre en diminuant la cavalerie mais en utilisant plus d’archers et d’hommes d’armes à pied protégés des charges par des pieux plantés dans le sol (ces unités pour accroitre leur mobilité se déplacent à cheval mais combattent à pied)[23][24]. Édouard III met en œuvre cette nouvelle façon de combattre en soutenant Édouard Balliol contre les partisans de David II, le fils de Robert Bruce. Grâce à cette tactique, les Anglais remportent plusieurs batailles importantes dont la bataille de Dupplin Moor en 1332 et celle de Halidon Hill en 1333[25]. David II doit s’enfuir et trouve refuge en France où il est accueilli par Philippe VI de Valois.[26] Édouard Balliol devient roi d’Écosse, vassal de l’Angleterre et honni par son peuple. Grâce à cette campagne Édouard III peut disposer d’une armée moderne et rodée aux nouvelles tactiques (il y a aussi expérimenté la stratégie des chevauchées qui consiste à piller le pays sur des distances énormes grâce à une armée montée[23]).

La langue officielle est le français (depuis 1066, conquête par Guillaume le Conquérant - jusqu’en 1361, décret d’Édouard III)[27].

Origines du conflit

Si on trouve les raisons profondes du conflit dans la crise démographique, économique et sociale que traverse l’Europe du XIVe siècle, le déclenchement de la guerre est motivé par la montée progressive de la tension entre les rois de France et d’Angleterre au sujet de la Guyenne, des Flandres et de l'Écosse. La question dynastique, posée par une interruption de la descendance mâle directe des Capétiens en est le prétexte officiel.

Causes démographiques, économiques et sociales du conflit

Alors que sous l’effet des progrès des techniques agricoles et des défrichements la population s’accroît en Occident depuis le Xe siècle, on franchit un seuil qui dépasse les capacités de productions agricoles dans certaines zones d’Europe dès la fin du XIIIe siècle. Avec le jeu des partages successoraux les parcelles se réduisent : elles n’ont plus en 1310 que le tiers de leur superficie moyenne de 1240[3]. Certaines régions comme les Flandres sont en surpopulation et essayent de gagner des terres cultivables sur la mer, néanmoins pour couvrir leurs besoins elles optent pour une économie de commerce permettant d’importer les denrées agricoles. En Angleterre, dès 1279, 46% des paysans ne disposent que d’une superficie cultivable inférieure à 5 hectares. Or, pour nourrir une famille de 5 personnes, il faut de 4 à 5 hectares[3]. La population rurale s’appauvrit, le prix des produits agricoles baisse et les revenus fiscaux de la noblesse diminuent alors que la pression fiscale augmente et donc les tensions avec la population rurale. Beaucoup de paysans tentent donc leur chance comme saisonniers dans les villes pour des salaires très faibles engendrant aussi des tensions sociales en milieu urbain. Le refroidissement climatique[14] provoque de mauvaises récoltes qui se traduisent du fait de la pression démographique en famines (qui avaient disparu depuis le XIIe siècle) dans le nord de l’Europe en 1314, 1315 et 1316: Ypres perd 10% de sa population et Bruges 5% en 1316[3].

La noblesse doit compenser la diminution de ses revenus fonciers et la guerre en est un excellent moyen : par les rançons perçues après capture d’un adversaire, le pillage et l’augmentation des impôts justifiée par la guerre. C’est ainsi que la noblesse pousse à la guerre et particulièrement la noblesse anglaise dont les revenus fonciers sont les plus touchés[11]. En France, le roi Philippe VI a besoin de renflouer les caisses de l'état et une guerre permettrait de lever des impôts exceptionnels.

L’essor du commerce a rendu certaines régions dépendantes économiquement de l’un ou l’autre royaume[20]. À cette époque le transport de fret se fait essentiellement par voie maritime ou fluviale. La Normandie et la Champagne alimentent Paris via la Seine et ses affluents et sont donc pro-françaises. Par contre l’Aquitaine qui exporte son vin en Angleterre, la Bretagne qui exporte son sel et les Flandres qui importent la laine britannique ont tout intérêt à être anglaises. Ainsi les Flamands en voulant échapper à la pression fiscale française, se révoltent de manière récurrente contre le roi de France. Ils apportent leur soutient au roi d'Angleterre, déclarant même en 1340 qu'Édouard III est le légitime roi de France.
On notera les batailles de Courtrai en 1302 (où la chevalerie française est laminée) de Mons-en-Pévèle en 1304 et de Cassel en 1328 (où Philippe VI mate les rebelles flamands). Les deux États ont tout intérêt à augmenter leurs possessions territoriales pour augmenter leurs rentrées fiscales et renflouer leurs finances. Dès lors, les intrigues des deux rois pour faire passer la Guyenne, la Bretagne et les Flandres sous leur influence conduisent rapidement à la guerre entre les deux États[28].

La question dynastique

Descendance de Philippe III le Hardi, roi de France (1270-1285)

Pour comprendre la question dynastique de 1328, il faut remonter une dizaine d’années dans le temps :
En 1316, la mort de Louis X le Hutin, deux ans seulement après celle de son père Philippe le Bel, marque la fin du miracle capétien : de 987 à 1316, les rois capétiens ont toujours eu un fils à qui transmettre la couronne à leur mort. De sa première épouse infidèle, Louis X le hutin n’a qu’une fille, Jeanne de Navarre. À sa mort, sa seconde femme attend un enfant. Un fils naît : Jean Ier dit le Posthume, mais il ne vit que quelques jours. Cas inédit jusqu’alors, l’héritier direct du royaume de France se trouve donc être une femme, Jeanne de Navarre. La décision qui est prise à ce moment est très importante, car elle est devenue coutume et fut appliquée sur la question dynastique qui se posa en 1328. L’infidélité de la reine n'est que le prétexte de l’éviction de sa fille et du choix de Philippe V (frère de Louis X le Hutin) comme roi de France. En fait, il s’agit d’un choix géopolitique, le refus de voir un éventuel étranger épouser la reine et diriger le pays [21]. Le choix du monarque français se fonde sur l'hérédité et le sacre, mais l’élection reprend ses droits en cas de problème. Le principe de la loi salique découle de la volonté des capétiens de renforcer leur possessions en rattachant à la couronne les fiefs de leurs vassaux sans héritiers mâles: Philippe le Bel avait introduit la « clause de la masculinité », selon l’expression de Jean Favier, en révisant, la veille de sa mort, le statut de l’apanage de Poitou qui, « faute d’héritier mâle, reviendrait à la couronne de France »[21]. La loi salique n’est pas invoquée lors du choix du nouveau roi de France. Ce n’est que trente ans plus tard, vers 1350, qu’un bénédictin de l’abbaye de Saint-Denis, qui tient la chronique officielle du royaume, invoque cette loi pour renforcer la position du roi de France dans le duel de propagande qu’il livre à Édouard III d’Angleterre[29]. Cette loi, date des Francs et stipule que les femmes doivent être exclues de la « terre salique ». Personne ne sait vraiment ce qu’est la « terre salique », probablement un point de droit privé. Mais cette loi est reprise, adaptée à la situation et avancée comme argument de poids dans les disputes sur la légitimité du roi.

Après le court règne de Philippe V, décédé sans héritier mâle, c’est son plus jeune frère, Charles IV, qui, bénéficiant du précédent posé par son aîné, ceint à son tour la couronne. Mais son règne dure également peu de temps.

Quand ce troisième et dernier fils de Philippe le Bel meurt sans descendant mâle en 1328, la question dynastique est la suivante : Isabelle de France, dernière fille de Philippe le Bel, a un fils, Édouard III, roi d’Angleterre. Peut-elle transmettre un droit qu’elle ne peut elle-même exercer selon la coutume fixée dix ans plus tôt ? Édouard III se propose comme candidat, mais c’est Philippe VI de Valois qui est choisi[21]. Il est le fils de Charles de Valois , frère cadet de Philippe le Bel et descend donc par les mâles de la lignée capétienne. Les pairs de France refusent de donner la couronne à un roi étranger, suivant la même logique de politique nationale que dix ans auparavant[30].

France en 1330
  • Territoires anglais en 1330
  • Royaume de France
  • Possessions des Plantagenêts en 1180
  • Avec bien certaines réticences, Édouard III d’Angleterre prête alors hommage à Philippe VI, étant son vassal au titre de la Guyenne[31]

    .

    Édouard III, ayant prêté hommage et reconnu pour roi Philippe VI de Valois, et ayant dû accepter des concessions en Guyenne (mais il se réserve le droit de réclamer les territoires arbitrairement confisqués) [21], il s'attend à ce qu'on lui laisse les mains libres en Écosse. Mais Philippe VI confirme son soutien à David Bruce, Édouard III saisit alors le prétexte de sa légitimité royale pour déclencher la guerre[32].

    La querelle de Guyenne

    Cette querelle est encore plus importante que la question dynastique pour expliquer le déclenchement de la guerre[32]. La Guyenne pose un problème considérable aux rois de France et d’Angleterre : Édouard III se trouve être le vassal de Philippe VI de France et doit donc reconnaître la souveraineté du roi de France sur la Guyenne. Or, les deux monarchies s’opposent depuis plusieurs générations (voir l’article Capétiens contre Plantagenêts).

    En 1323, le père de Philippe VI, Charles de Valois, en expédition pour le compte du roi Charles IV le Bel, fait saisir une bastide fortifiée construite par les Anglais à Saint-Sardos, en plein territoire du duc de Guyenne. Les Anglais reprennent la place et exécutent les officiers du roi de France. Devant ce prétexte tout trouvé, le Parlement, arguant que le duc de Guyenne n’avait pas prêté hommage à son suzerain, confisque le duché en juillet 1324. Pour recouvrer son duché, le roi Édouard II d’Angleterre doit transiger : il envoie son fils, le futur Édouard III, prêter l’hommage mais le roi de France ne lui propose qu’une Guyenne amputée de l’Agenais. Les choses semblent se débloquer en 1327, à l’avènement d’Édouard III qui recouvre son duché contre la promesse d’une indemnité de guerre. Mais les Français, faisant traîner en longueur la remise des terres, forcent Édouard III à venir prêter hommage, ce qu’il fait le 6 juin 1329. Mais, lors de cette cérémonie, Philippe VI fait consigner que l’hommage n’est pas prêté pour les terres qui ont été détachées du duché de Guyenne par Charles IV le Bel (en particulier l’Agenais). Édouard considère que son hommage n’implique pas la renonciation de la revendication des terres extorquées[33].

    Intrigues et déclaration de guerre

    La tension monte entre les deux souverains d'autant que la noblesse pousse au conflit, elle débouche inévitablement sur la déclaration de guerre en 1337:

    Le roi de France aide les Écossais dans leur combat contre l’Angleterre. C’est la politique menée depuis plusieurs siècles par les rois capétiens : il s’agit de la Vieille Alliance. Le roi d’Écosse, David Bruce, a été chassé par Édouard III en 1333 et Philippe VI l’héberge à Château-Gaillard et réarme ses partisans en attendant qu’il ait reconstitué des forces suffisantes pour reprendre pied en Écosse. En 1334, il convoque les ambassadeurs anglais, dont l’archevêque de Canterbury et leur précise que l’Écosse de David Bruce est comprise dans la paix[34]. En 1335 David Bruce peut attaquer les îles anglo-normandes grâce à une flotte financée par Philippe VI. C'est un échec, mais celà fait craindre à Édouard III une invasion de l'Angleterre[35].

    Édouard III intrigue en Flandres, son mariage avec Philippa de Hainaut lui permet de tisser des liens dans le nord de la France et dans le Saint-Empire: Robert d'Artois est réfugié à Londres depuis 1336[36], il a acheté l'alliance du conte Hainaut ainsi que celle de l'empereur Louis de Bavière pour 300 000 Florins et le Duc de Brabant et le comte Gueldre se tournent vers lui [37]. Les Flamands sont outrés par le ralliement du comte Louis Ier de Flandre au roi de France et de la pression fiscale qui s'ensuit, mais en cas de relance du conflit avec le roi de France ils devraient verser au pape une lourde amende[28]. Il est prévu avec Jacob Van Artevelde (l'homme fort de l'opposition flamande) que les Flandres reconnaissent Édouard comme roi de France ce qui permet de contourner cet accord[28]. Louis de Nevers réagit en arrêtant des marchands anglais. Édouard III coupe l’approvisionnement en laine de cette région en Aout 1336[37], menaçant son économie[28], constituée essentiellement de draperie et de tissage. La Flandre se révolte contre les Français en 1337.

    Par mesure de rétorsion, Philippe VI décide donc de confisquer la Guyenne pour félonie. Édouard III d’Angleterre réplique en revendiquant la couronne de France. Le 7 octobre 1337, un archevêque est envoyé à Paris pour jeter le gant à «Philippe, qui se dit roi de France »[21]. La guerre commence.

    Principales phases du conflit

    Traité de PiquignyTraité d'ArrasTraité de TroyesTraité de GuérandeTraité de BrétignyTraité de Londres (1358)Bataille de CastillonSiège d'OrléansBataille de FormignyBataille d'AzincourtBataille de la RochelleBataille d'AurayBataille de CocherelBataille de PoitiersBataille de CrécyBataille de SluysEdouard IV d'AngleterreHenri VI d'AngleterreDuc de BedfordHenri V d'AngleterreHenri IV d'AngleterreRichard II d'AngleterreEdouard III d'AngleterreLouis XI de FranceCharles VII de FranceGuerre civile entre Armagnacs et BourguignonsGuerre civile entre Armagnacs et BourguignonsCharles VI de FranceGouvernement des onclesCharles V de FranceCharles V de FranceJean II de FrancePhilippe VI de France

    La guerre de Cent Ans comprend deux grands mouvements qui répondent à une même structure : une première période, de 1337 à 1380, qui voit l’effondrement de la puissance de la monarchie française, puis une période de crise suivie d’un rétablissement et d’une seconde période, de 1415 à 1453, reproduisant le même cycle : effondrement, crise, rétablissement. Ces deux périodes sont séparées par une longue trêve provoquée par des conflits de pouvoir dans les deux camps.

    On peut subdiviser chacune de ces deux grandes périodes en deux phases :

    • De 1337 à 1364, le génie tactique d’Édouard III d’Angleterre entraîne une succession de victoires anglaises sur la chevalerie française. La noblesse française est complètement discréditée et le pays sombre dans la guerre civile. À la suite du traité de Brétigny, une grande partie de la France est contrôlée par les Anglais.
    • De 1364 à 1380, Charles V entame une patiente reconquête du territoire. Le roi a compris que la victoire finale se jouerait sur le sentiment d’appartenance nationale. Il laisse les Anglais ravager la campagne par des chevauchées alors que lui-même soulage la population en envoyant les Grandes compagnies combattre en Castille. Évitant les batailles rangées qui ont été désastreuses durant la première phase du conflit, il reprend progressivement plusieurs places fortes à l’ennemi. En 1375, Édouard III ne contrôle plus sur le continent que Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Bayonne, et quelques forteresses dans le Massif central.
    • De 1429 à 1453, les Anglais sont progressivement chassés de France. Jeanne d’Arc cristallise le sentiment national et assoit Charles VII sur le trône en dépit du traité de Troyes qui l’avait déshérité. Les Anglais privés du soutien de la population sont lentement chassés du continent. En 1435, le traité d’Arras met fin à l’alliance anglo-bourguignonne et déséquilibre définitivement le rapport de force en faveur des Français. En 1453, les Anglais ne contrôlent plus que Calais suite à leur défaite subie à Castillon. Mais la paix n’est finalement signée qu’en 1475, sous les règnes de Louis XI et d’Édouard IV.

    Les victoires d’Édouard III : de 1337 à 1364

    La guerre par procuration

    Fichier:Henry III of England.jpg
    Édouard III

    Si la guerre est déclarée en 1337, le conflit ne débute que plus tard. Les deux rois ne sont pas riches, et doivent négocier les impôts avec leur parlement respectif, voire emprunter l’argent nécessaire à la guerre.
    Les belligérants commencent la guerre par alliés interposés. Ainsi, Édouard III d’Angleterre soutient Jean de Montfort contre Charles de Blois, parent de Philippe VI, lors de la guerre de succession de Bretagne[38]. De leur côté, les Français soutiennent les Écossais en guerre contre les Anglais[39].

    Au début du conflit, tandis qu’Édouard III, en tant que petit fils de Philippe le Bel, peut revendiquer la couronne de France, le roi de France, n’ayant pas de revendication sur la couronne d’Angleterre, n’a qu’un but : récupérer la Guyenne. Il lui faut donc contraindre Édouard III d’Angleterre à en accepter la confiscation et à mettre fin à ses prétentions à la couronne de France.

    Bataille de l’Ecluse à Sluys - Miniature tirées des Chroniques de Jean Froissart.

    Les Français, avec le renfort de mercenaires génois, ont le rapport de force maritime pour eux. Ainsi, la flotte française pille régulièrement les ports anglais. Une stratégie de blocus est imaginée car le vin de Guyenne et le sel de Bretagne ou de Poitou sont vitaux pour l’Angleterre[40]. Le commerce de la laine vers les Flandres et du vin de Bordeaux est interrompu et les finances anglaises sont au plus mal. Les drapiers Flamands sévèrement touchés par le conflit se soulèvent contre leur comte Louis Ier de Flandre. Ils sont conduits par Jacob Van Artevelde qui a pris le pouvoir en Flandres et s’allient au roi d’Angleterre.[41].

    Le commerce ayant repris avec l’Angleterre, les Français envoient leur flotte à Sluys, à l’embouchure du canal reliant Bruges à la Mer du Nord, pour imposer un blocus naval. Le 24 juin 1340, lors de la bataille de l’Écluse, la flotte française subit une sévère défaite qui inverse le rapport de force maritime. Cette défaite met fin au projet d’envoyer des troupes françaises soutenir les Écossais, et permet à Édouard III d’Angleterre de relancer à fond le commerce de la laine[42]. Au début des années 1340, le retour des laines anglaises ne ramène cependant pas la prospérité en Flandres et l’autorité de Jacob Van Artevelde est de plus en plus contestée. De plus, le pape Clément VI ayant lancé une excommunication aux Flamands parjures[28], Louis de Flandre parvient à reprendre pied dans le comté et force Jacob Van Artevelde à répondre par une fuite en avant. Ce dernier désavoue le comte de Flandre et propose le comté à Edouard de Woodstock, fils d’Édouard III d’Angleterre, le futur Prince Noir. Mais il est trop tard pour lui. Contesté dans sa ville même de Gand, Jacob Van Artevelde est assassiné lors d’une émeute le 17 ou le 24 juillet 1345. La Flandre abandonne dès lors Édouard III et se rallie à la France[43].

    Fort de sa nouvelle maîtrise maritime, une armée d’Édouard III d’Angleterre débarque à Brest en 1343. Toutefois, son allié Jean de Montfort est capturé à Nantes puis meurt en 1345. Charles de Blois reste seul prétendant au duché de Bretagne. Une trêve est signée en Bretagne, les Anglais gardent le contrôle de Brest jusqu’en 1397.

    Territoires contrôlés par les royaumes de France et d’Angleterre en 1346
  • Principales batailles de la 1ère phase de la guerre
  • Itinéraire de l'armée d'Édouard III en 1346
  • Itinéraire du Prince noir en 1356
  • Redoutant une invasion Anglaise, Philippe VI parvient à convaincre son vieil allié écossais d’attaquer l’Angleterre par le nord car, Édouard III ayant regroupé son armée au sud du pays, la frontière écossaise devrait être peu défendue[44] . Le 7 octobre 1346, David II, roi d’Écosse attaque l’Angleterre à la tête de 12 000 hommes. Mais il est défait et capturé à la bataille de Neville’s Cross. Édouard III d’Angleterre a les mains libres pour débarquer en France.

    Les chevauchées

    À cette époque, la France, comptant 20 millions d’habitants, est 5 fois plus peuplée que l’Angleterre. La chevalerie française est la plus nombreuse et la plus aguerrie d’Europe. C’est pourquoi Édouard III n’envisage pas de tenir le terrain. Il prévoit une guerre de pillage qui a le mérite de s’autofinancer. La première des célèbres chevauchées anglaises date de 1346 : une armée réduite, mobile, avancant sur un front réduit et pratiquant une guerre totale dévastant systématiquement les régions traversées. Étrange manière de la part d’Édouard III pour prendre possession du royaume qu’il revendique et dont la population, du point de vue juridique anglais, est perçue comme soutenant un usurpateur, Philippe VI de Valois.

    Les deux armées se rencontrent à Crécy le 26 août 1346. Les Français sont plus nombreux, mais l’armée française, comptant sur sa chevalerie puissante, affronte une armée anglaise composée d’archers et de fantassins en cours de professionnalisation. Les tactiques utilisées découlent de l’organisation sociale différente des deux pays. La France est un pays féodal et religieux : la noblesse doit justifier sur le champ de bataille l’origine divine de son pouvoir : on doit vaincre l’adversaire face à face dans un corps à corps héroïque. La noblesse Française applique à la lettre les codes de la chevalerie, et combat courtoisement: c'est à dire en evitant de tuer un chevalier ennemi de sang noble, mais plutôt en cherchant à le capturer afin de le rançonner.

    Bataille de Crécy

    De son côté, l’Angleterre est un pays tourné vers l’artisanat et le commerce. La tactique guerrière des Anglais est basée sur une recherche d’efficacité et a été rodée par des années de guerre en Écosse. Il en résulte une armée très organisée où les chevaliers comptent moins.

    Au vu de leur grande supériorité numérique, les Français sont certains de l’emporter. Or, confrontée à la baisse de ses revenus fonciers, la noblesse compte sur les rançons perçues après captures de chevaliers adverses pour se renflouer[11]. Dès lors, chacun veut atteindre le plus vite possible l’ennemi anglais pour se tailler la part du lion, et personne n’obéit aux ordres du roi Philippe VI, qui est emporté par le mouvement et se lance à corps perdu dans la bataille. Gênés dans leur progression par leurs propres piétons et les arbalétriers mercenaires génois mis en déroute par la pluie de flèches anglaises, les chevaliers français sont obligés d’en découdre avec leurs propres hommes. C’est un désastre du côté français où Philippe VI de Valois s’illustre par son incompétence militaire : les chevaliers français chargent par vagues successives le mont de Crécy, mais leurs montures (à l’époque non ou peu protégées) sont massacrées par les pluies de flèches décochées par les archers anglais abrités derrière des rangées de pieux. Peinant à se relever de leur chute, les chevaliers français, lourdement engoncés dans leurs armures, sont des proies faciles pour les gens d’armes à pied qui n’ont plus qu’à les achever[45].

    L’armée française anéantie, Édouard III remonte vers le nord et met le siège devant Calais. Avec une armée de secours, le roi de France essaye bien de lever le blocus de Calais, mais n’ose pas affronter Édouard III.

    Statue des bourgeois de Calais par Rodin

    C’est dans des circonstances dramatiques, au cours desquelles les célèbres bourgeois de Calais remettent les clés de leur ville aux assiégeants, que Calais passe sous domination anglaise, laquelle dure jusqu’au XVIe siècle. Philippe VI négocie une trêve avec Édouard III, qui en position de force, obtient la souveraineté pleine et entière sur Calais.

    Si la peste noire, ou Grande Peste, de 1349 oblige les belligérants à cesser le combat jusqu’en 1355, elle est aussi vécue comme une punition divine[46]. Philippe VI doit sa couronne à un vote des pairs de France qui ont écarté Édouard III et Philippe d’Evreux. Vaincu par une armée nettement inférieure en nombre à Crécy, le roi de France a dû fuir ce qui met en doute la légitimité divine de son pouvoir[47]. Le prestige et l’autorité royale des Valois sont donc profondément altérés[46]. Le désordre s’installe dans le royaume sans que son successeur, Jean II le Bon, parvienne à inverser la tendance. L’économie va mal l'état doit recourir a des mutations qui dévaluent brutalement la monnaie[48] et le commerce se réduit comme une peau de chagrin[49] ce qui conduit les commerçants et artisans à souhaiter plus d’autonomie pour les villes. Les mercenaires démobilisés se regroupent en bandes et forment les Grandes compagnies qui terrorisent et pillent les campagnes. L’insécurité grandit sur les routes et dans les campagnes : la noblesse ne remplit plus le rôle qui lui est imparti dans la société féodale.

    Jean II le Bon

    Le roi de Navarre Charles le Mauvais est le petit-fils de Louis X le Hutin. Sa mère Jeanne a renoncé à la couronne de France en 1328, mais il se considère comme l’héritier légitime du trône et passe sa vie à comploter pour le récupérer. Il conclut une alliance avec le Prince Noir[50] et fait assassiner le favori du roi Charles de la Cerda. Jean le Bon, qui ne souhaite pas rompre la trêve avec les Anglais, est obligé d’accepter le traité de Mantes (le 22 février 1354)[51]. Par ce dernier, le Navarrais agrandit son domaine normand de plusieurs vicomtés et fiefs : Beaumont-le-Roger, Breteuil, Conches, Pont-Audemer, Orbec, Valognes, Coutances et Carentan. En contrepartie, il abandonne ses prétentions sur la Champagne.

    Assuré du bien-fondé de cette stratégie, et obsédé par le titre de roi de France, il n’hésite pas à conclure un pacte avec Jean de Gand, le troisème fils d'Édouard III[52] au terme duquel la France (dont il obtiendrait la couronne) serait tout simplement partagée. Mais c’est en vain qu’il attend le débarquement promis par Édouard III.

    Charles le Mauvais tente alors un rapprochement (sous couvert de l’amitié) avec son beau-frère, le Dauphin Charles, alors en froid avec son père Jean le Bon. Le 5 avril 1356, le dauphin (le futur Charles V), récemment nommé duc de Normandie par son père, a convié en son château de Rouen tous les hauts seigneurs de la province. À commencer par son bon cousin le comte d’Évreux, Charles de Navarre. La fête bat son plein lorsque surgit Jean II le Bon qui vient se saisir de Charles le Mauvais. Averti du complot de son beau-fils (il vient de lui donner en mariage sa fille Jeanne de France) avec les Anglais, le roi laisse éclater sa colère qui couve depuis près de deux ans, en fait depuis l’assassinat, en janvier 1354, de son favori le connétable Charles d’Espagne La Cerda. Il fait décapiter sur-le-champ les compagnons de Charles le Mauvais et fait incarcérer ce dernier[53].

    Pendant son incarcération, Charles de Navarre gagne en popularité. Ses partisans le plaignent et réclament sa libération. La Normandie gronde et nombreux sont les barons qui renient l’hommage prêté au roi de France et se tournent vers Édouard III d’Angleterre. Pour eux, Jean le Bon a outrepassé ses droits en arrêtant un prince avec qui il a pourtant signé la paix. Pire encore, ce geste est perçu par les « Navarrais » comme le fait d’un roi qui se sait illégitime et espère éliminer un adversaire dont le seul tort est de défendre ses droits à la Couronne de France. Tous passent en bloc du côté d’Édouard III qui, dès le mois de juin, mettant fin à la trève lance ses troupes dans de redoutables chevauchées, en Normandie et en Guyenne[54]

    Bataille de Poitiers

    Apres avoir su mater d'une main de fer une rebellion dans son comté anglais de Chester, Edouard de Woodstock, fils aîné d'Edouard III, se voit gratifié de la confiance de son père qui lui confie le poste de "lieutenant de Gascogne": ainsi commence la première chevauchée du fameux capitaine anglais. En 1355, le Prince Noir, parti de Bordeaux, pille la campagne française à travers les comtés de Julliac, d'Armagnac et d'Astarac. Ses troupes commettent de nombreuses atrocités dans la région de Carcassonne. L'été de l'année suivante, le Prince Noir revient sur le sol Français pour une nouvelle campagne de pillages. Il échoue devant Bourges, mais prend Vierzon dont la garnison est massacrée. Genée par le poids du butin, sa troupe oblique alors vers l'ouest, puis vers Bordeaux en passant par Poitiers. Jean II le Bon le poursuit avec une armée deux fois plus nombreuse, composée de chevaliers lourds, et le rattrape dans les environs de Poitiers. La bataille de Poitiers a lieu le 19 septembre 1356. Jean II est à deux doigts de l’emporter, mais suite à la fuite de la colonne du Duc D'Orléans, l'armée Française panique et il est fait prisonnier avec un de ses fils cadets, Philippe : c’est un nouveau désastre [55]. Édouard III a toutes les cartes en main pour négocier d’importantes concessions territoriales et financières. En janvier 1358, il force Jean le Bon à accepter le premier traité de Londres qui prévoit que l’Angleterre récupère l’ensemble de ses anciennes possessions d’Aquitaine et une rançon de 4 millions d’écus sans renonciation à la couronne de France. À cette occasion, est frappée la première monnaie appelée « franc », ce mot prenant ici le sens de « libre ». Le butin et les rançons acquises à la suite de cette bataille furent tellement importants que de nombreux chateaux anglais furent rénovés ou reconstruits avec ces fonds. [56]

    Les Valois contestés

    Le 28 décembre 1355, avant la bataille de Poitiers, pour lever l’armée de 30 000 hommes nécessaire à contrer l’armée anglaise, Jean le Bon doit convoquer les états généraux. Ceux ci, sont extrêmement méfiants quant à la gestion des finances publiques (échaudés par les dévaluations entraînées par les mutations monétaires[57]) et n’acceptent la levée d’une taxe sur le sel (la gabelle) que si les états généraux peuvent en contrôler l’application et l’utilisation des fonds prélevés. Les officiers qui préléveraient la taxe doivent être désignés par les états généraux et 10 députés doivent entrer au conseil du roi afin de contrôler les finances[58]. Après la bataille de Poitiers, les mercenaires démobilisés se regroupent en Grandes compagnies et pillent le pays ce qui accroît le mécontentement populaire. Les défaites de Crécy et Poitiers ont jeté le discrédit sur la noblesse qui est censée prouver l’ascendance divine de son pouvoir sur le champs de bataille[59]Le roi étant prisonnier, son fils aîné , le Dauphin Charles, réunit les états généraux à partir du 15 octobre 1356. Étienne Marcel, le prévôt des marchands de Paris, y voit la possibilité de mettre en place un régime parlementaire. Allié au parti Navarrais regroupé autour de l’évêque de Laon Robert Le Coq, il impose le 7 novembre la création d’un comité de 80 membres qui appuie leurs revendications. Les états généraux, déclarent le dauphin lieutenant du roi et défenseur du royaume en l’absence de son père et lui adjoignent un conseil de douze représentants de chaque ordre[60]. Bien vite de profonds désaccords surviennent entre le conseil et le dauphin qui refuse de faire juger les anciens conseillers de son père honnis pour avoir brutalement dévalué la monnaie à plusieurs reprises pour renflouer les caisses de l’État[48] ainsi que de faire libérer Charles le Mauvais qui est fortement soutenu. Voyant qu’il ne peut contenir les revendications d’Étienne Marcel et de Robert le Coq pour l’instauration d’une monarchie contrôlée (les états veulent épurer toute l’administration), le dauphin essaye de gagner du temps et réserve sa réponse, puis congédie les états généraux et quitte Paris, son frère le duc d’Anjou réglant les affaires courantes. Le 10 décembre, le dauphin publie une ordonnance donnant cours à une nouvelle monnaie. Cela provoque une levée de boucliers dans la population qui y voit le risque d’une nouvelle dévaluation et donc d’une forte inflation. Des échauffourées éclatent et Étienne Marcel fait pression sur le duc d’Anjou puis sur le dauphin qui doit révoquer l’ordonnance et rappeler les états généraux[61]. Ceux-ci sont rappelés pour février 1357 et le dauphin doit accepter une grande ordonnance) qui est promulguée le 3 mars suivant et prévoie le contrôle des finances par les états généraux, l’épuration de l’administration (et particulièrement des collecteurs d’impôts) et le remplacement du conseil du roi par un conseil de tutelle au dauphin où seraient présents douze députés de chaque ordre des états généraux. Jean II, depuis sa prison de Londres, interdit son application (souhaitant par cet acte aider son fils), ce qui provoque un conflit ouvert entre Étienne Marcel et le dauphin.

    Le « Navarrais » est libéré de prison grâce au soutien d’Étienne Marcel le 9 novembre 1357[62]. Il rentre à Paris le 29 novembre et harangue la foule qui le soutient (10 000 personnes rassemblées par Étienne Marcel ce qui est considérable pour l’époque). Le dauphin ne peut faire autrement que de se réconcilier avec Charles de Navarre. Ce dernier élève des prétentions sur plusieurs provinces (dont la Champagne dont il a été dépossédé par Jean le Bon).

    Les états généraux sont de nouveau convoqués le 13 janvier 1358. Devant l’opposition du dauphin, Étienne Marcel décide d’imposer sa réforme par la force et rallie les commerçants parisiens à sa cause. Il crée une milice sous prétexte de défense contre les éventuelles attaques des Anglais, alors repliés à Bordeaux et renforce les fortifications de Paris.
    Le 22 février 1358, Étienne Marcel, escorté par de nombreux hommes en armes et à la tête d’une foule rageuse, envahit le palais royal de la Cité où réside le dauphin. Voulant s’interposer, le maréchal de Champagne Jean de Conflans et le maréchal de Normandie Robert de Clermont sont tués devant le dauphin, qui croit sa dernière heure arrivée. Marcel l’oblige à coiffer le chaperon rouge et bleu et à renouveler l’ordonnance de 1357[63]. Puis c’est la chasse à l’homme au cours de laquelle l’avocat général, Renaud d’Acy, qui s’était réfugié dans une pâtisserie, est égorgé férocement.
    Devenu maître de Paris, Étienne Marcel s’efforce de gagner la province à sa cause (sans succès) et prépare l’entrée de Charles de Navarre dans Paris.

    Massacre des Jacques à la bataille de Meaux

    Préférant s’éloigner de la fureur parisienne, le Dauphin Charles parvient à quitter la capitale et convoque les états généraux à Compiègne, à l’abri de toute agitation. À Compiègne, son intelligence et son charisme se révèlent : il fait solennellement condamner Étienne Marcel par les députés des trois ordres, qui sont animés d’un loyalisme ardent, et prend officiellement le titre de régent du royaume. Il isole ainsi Paris et l’assiège presque.
    À la fin du mois de mai 1358 se déclenche la Grande Jacquerie : des paysans (principalement de petits propriétaires fonciers), excédés par le renforcement de la rente seigneuriale alors que le prix du blé baisse, se révoltent contre la noblesse. Cette dernière, déjà discréditée par les défaites de Crécy et de Poitiers, n’est plus en mesure de protéger les petites gens. Ce mouvement décrit par les chroniqueurs de l'époque comme extrêmement violent (cette violence a probablement été exagérée) est principalement dirigé contre les nobles qui, s’ils ne sont pas massacrés, voient leurs châteaux pillés et brûlés. Le mouvement ne dure pas très longtemps, et à la mi-juin il entraine une réaction virulente de la noblesse qui y voit un danger réel pour son pouvoir vacillant : les Jacques sont massacrés au cours du siège de Meaux puis à Mello par les écorcheurs de Charles le Mauvais[64]. Étienne Marcel jouant sa dernière carte essaye de faire entrer le Navarrais dans Paris (alors que l’armée du dauphin se rapproche de la capitale), mais les Parisiens loyalistes effrayés par le massacre de Mello se rebellent à leur tour. Le 31 juillet 1358, Étienne Marcel est assassiné et le dauphin reprend les rênes du pouvoir.

    Cependant, les Anglais détiennent toujours le roi Jean II et voient dans cette guerre civile l’occasion de négocier au plus cher sa libération (l’endenture) : ils exigent toutes les terres leur ayant appartenu, soit plus de la moitié du royaume. Accéder à ces revendications affaiblirait encore le pouvoir royal et pourrait relancer la guerre civile, offrant à Édouard III la France (il revendique la couronne étant petit fils de Philippe le Bel).

    Le traité de Brétigny

    Le dauphin Charles, fait appel aux États Généraux, qui refusent de signer ce traité humiliant et catastrophique[65]. Ce faisant, il se dédouane ainsi que son père et ressoude le pays contre les Anglais. Édouard III décide alors de passer à nouveau à l’action.

    Débarqué à Calais en 1359, il chevauche en direction de Reims, la ville du sacre (un sacre y aurait des conséquences catastrophiques pour les Valois puisqu’il tient la vie de Jean le Bon entre ses mains).

    Statue de Charles V

    Mais le dauphin Charles a pris les devants et applique la stratégie de la terre déserte. Il a ordonné à tous les habitants des campagnes de se réfugier, avec toutes leurs provisions et matériels, dans les villes fortifiées. Édouard, traversant un pays vide, doit se contenter de ses réserves. Arrivé devant Reims, il trouve les portes fermées. Il demande la reddition de la cité. Les échevins refusent, par fidélité au Dauphin Charles. L’armée anglaise qui n’était pas équipée pour un siège est obligée de plier bagages quelques jours plus tard [66].

    Édouard est furieux, il cherche à provoquer une grande bataille avec les Français[réf. nécessaire]. Ceux-ci sont invisibles, mais les retardataires et les éclaireurs anglais tombent fréquemment dans des embuscades où ils sont massacrés. Finalement, Édouard arrive devant Paris, où le dauphin s’est enfermé avec la population d’Île-de-France. Malgré les provocations, le dauphin interdit à ses chevaliers de livrer bataille. Il ne veut pas renouveler la défaite de Poitiers.

    Édouard III quitte alors Paris pour rembarquer le plus vite possible, car il n’a plus de vivres, la plupart de ses chevaux sont morts faute de fourrage et il a perdu un nombre non négligeable d’hommes. De plus, un raid de marins normands à Winchelsea[67] en mars 1360 a semé la panique en Angleterre [68]. Les restes de son armée sont pris dans un violent orage qui la décime. Cet évènement est perçu comme miraculeux et l’expression d’une volonté divine, renforce la légitimité des Valois très affaiblie par leurs échecs militaires de Crécy et Poitiers. La chevauchée de 1359 se solde par un échec retentissant et ses conséquences psychologiques sur Édouard III sont cruciales : il prend conscience que la différence démographique et les aspirations nationales naissantes ne lui permettent pas de contrôler un territoire aussi vaste : il ne pourrait jamais être roi de France[69]. Cependant la capture de Jean le Bon lui donne du pouvoir de négociation.

    1365: La France après les traités de Brétigny et de Guérande.
  • Territoires contrôlés par Édouard III
  • Territoires cédés par la France à l'Angleterre par le traité de Brétigny
  • Territoire du duché de Bretagne, allié aux Anglais
  • Le traité de Brétigny-Calais conclut finalement le conflit :

    Le traité vise à désamorcer tous les griefs qui ont conduit au déclenchement du conflit. Édouard III renonce donc, aux duchés de Normandie et de Touraine, aux comtés du Maine et d’Anjou et à la suzeraineté sur la Bretagne et les Flandres. Il renonce surtout à revendiquer la couronne de France.[71]

    La reprise de la guerre de succession de Bretagne, n’est pas très heureuse pour les Français : Charles de Blois et Bertrand Duguesclin sont défaits à Auray par le futur Jean IV de Bretagne et John Chandos[72]. Cette bataille débouche sur le traité de Guérande qui reconnaît Jean IV comme duc de Bretagne, les Anglais gardent le contrôle de Brest et de sa région[73].

    Au total, les Anglais sont maîtres d’un bon tiers du royaume de France, et le duché de Bretagne est contrôlé par un de leurs alliés (Jean IV épouse une sœur puis une belle-fille du Prince Noir). Mais Charles V est un bon tacticien : la paix obtenue permet de redonner au futur roi (son père Jean le Bon meurt le 8 avril 1364) les capacités de reconquérir les territoires cédés.

    La reconquête de Charles V le Sage : de 1364 à 1380

    Bertrand du Guesclin à la Bataille de Cocherel

    Dans cette France défaite, le pouvoir royal n’a plus ni prestige, ni moyens. Les finances sont au plus bas. Les mouvements populaires, les jacqueries et surtout celle de 1358, ont fait comprendre à Charles V qui a vu deux maréchaux tués sous ses yeux par les émeutiers parisiens que le maintien de la souveraineté passe par le soutien de la population. Il veille donc à conserver sa popularité. Depuis sa bibliothèque, il reconstruit et prépare lentement la reconquête. Les Anglais ont les mains liés par le traité de Brétigny qui serait annulé par une reprise des combats. Sur une idée du dauphin, le traité prévoit que la souveraineté du roi d'Angleterre sur ses nouvelles possessions ne sera effective qu'après la remise de celles-ci par les Français. La renonciation d'Édouard III à la couronne française interviendrait au même moment. De cette façon, le Dauphin se donne la possibilité de retarder indéfiniment l'application du texte[67] ! Charles V fait donc traîner en longueur le versement de la rançon et le transfert des territoires cédés[74]. En 1364, Jean le Bon décède en captivité à Londres (il y est retourné volontairement pour répondre de l'évasion de son fils Louis d'Anjou qui était garant des accords de Brétigny). Charles le Mauvais évincé en 1361 de la succession du Duché de Bourgogne en faveur de Philippe le Hardi, veut empêcher le sacre de Charles V à Reims[75]. Bertrand du Guesclin le bat à la bataille de Cocherel, ce qui met fin à la guerre civile et permet le sacre du roi. Ce dernier lui donne ensuite pour mission, d’entraîner les Grandes compagnies (regroupement de mercenaires démobilisés qui ravagent les provinces françaises) défendre en Espagne les droits de Henri de Transtamare qui dispute à Pierre le Cruel le trône de Castille. En pacifiant le royaume et en diminuant les impôts les plus lourds, il redonne de la popularité à la couronne, restaure le pouvoir royal et récupère à son profit le sentiment national naissant[76].

    Charles V, brillant stratège et diplomate de haut niveau, étend le conflit aux pays avoisinants. Une grande partie de l’Europe s’engage directement dans le conflit : Pierre le Cruel, en grande difficulté, doit appeler à son secours deux vaillants capitaines anglais, John Chandos et le prince Noir (son beau frère). Les troupes anglaises sont alors occupées en Castille jusqu’en 1369. Quant au Saint-Empire, à l’Est, Charles V a réussi à transformer une hostilité larvée en neutralité plus que bienveillante[77] : il a rencontré son oncle l’empereur germanique Charles IV en 1357; une solide amitié et un respect mutuel unissent les deux hommes. Ce rapprochement est visible dès 1363 car lr soutient de l'empereur permet de donner à Philippe le Hardi le duché de Bourgogne, vacant depuis la mort de Philippe de Rouvre en 1361, au détriment de son vieil ennemi Charles le Mauvais[78]. Charles V entre également en pourparlers avec le roi d’Écosse David Bruce et le roi du Danemark, qui ont tous deux de bonnes raisons d’en découdre avec l’Angleterre. Le roi sage s’assure également de l’amitié de Owen de Galles, prétendant au trône du Pays de Galles. Pour s'assurer du soutient des Flandres, il parvient à empécher le mariage de Marguerite de Flandre avec Aymon de Cambridge, le fils d'Édouard III, grace au soutien du pape Urbain V. Il réussi à Marier l'Héritère des comtés de Flandre, Rethel et Nevers à son frère Philippe le Hardi[79].

    Les mesures conciliatrices de Charles contribuent à rendre populaire la couronne. Édouard III, lui, impose en 1361 l’anglais comme langue nationale (jusqu’à cette date la langue officielle à la cour anglaise était le français) ; cette mesure renforce en retour l’anglophobie dans les territoires conquis[80].

    Fichier:Roy Charles V.jpg
    Charles V le Sage

    En 1368, le roi de France se sent assez fort pour défier Édouard III. Il accepte de recevoir l’appel du comte d’Armagnac, en conflit financier avec le Prince Noir qui accable d’impôts ses sujets d’Aquitaine afin de financer ses campagnes espagnoles [81]; la Guyenne sert encore une fois de prétexte au conflit. Le traité de Brétigny donne la pleine souveraineté de la Guyenne aux Anglais. Mais la double renonciation prévue — Édouard renonçant à la couronne de France, Jean le Bon à la Guyenne — n’a pas lieu, et le transfert des terres traîne en longueur. Légalement, rien ne s’oppose donc à la reprise du conflit. Le roi d’Angleterre se proclame de nouveau roi de France le 3 juin 1368, Charles V prononce la confiscation de l’Aquitaine le 30 novembre 1368[réf. nécessaire]. La guerre reprend, mais Charles V, en excellent juriste, a su mettre le droit de son côté.

    Froissart, dans ses chroniques, rapporte ces mots révélateurs :

    « Lors les barons anglais dirent à Édouard que le roi de France était un sage et excellent prince, et de bon conseil. Le duc de Lancastre, fils du roi Édouard, s'empourpra et lança avec mépris :
    — Comment ? Ce n'est qu'un avocat !
    Lorsque le roi Charles le Cinquième apprit ces paroles, il rit, et déclara d'une voix joyeuse :
    — Soit ! Si je suis un avocat, je leur bâtirai un procès dont ils regretteront la sentence ! »
    Du Guesclin est fait connétable par le roi Charles V
    Source : Bibliothèque nationale de France

    Charles V, surnommé le Sage, tourne le conflit à son avantage. Renonçant aux batailles rangées qui n’ont rien apporté à son père, il constitue sous le commandement de chefs expérimentés et fidèles (comme Bertrand du Guesclin et son cousin Olivier de Mauny) de petites armées formées de volontaires aguerris, et les lance dans une guerre d’escarmouches et de sièges, grignotant patiemment le territoire de l’ennemi. Sa diplomatie ne reste pas inactive et il récolte les fruits de son soutien à Henri de Transtamare : l’alliance avec les Castillans conduit à l’anéantissement de la flotte anglaise à la bataille de la Rochelle le 22 juin 1372[82]. Privées de soutien logistique, les places fortes cédées au traité de Bretigny tombent les unes après les autres : Poitiers en 1372 et Bergerac en 1377. les Anglais s’en tiennent aux chevauchées, très populaires auprès de leur Parlement parce qu’elles ne coûtent rien, mais désatreuses pour l’image de l’Angleterre dans les territoires pillés : elles ne font qu’attiser la haine des Anglais et renforcent chaque jour la fidélité envers le roi Charles V. Le clivage des deux nations naissantes se creuse toujours plus[83].

    Mot d’ordre des opérations pour le roi de France : « Mieux vaut pays pillé que terre perdue ». Charles laisse donc le royaume à la merci des pillages anglais, qui provoquent dans la population d’immenses souffrances. À chaque chevauchée, le roi ordonne aux campagnards de se réfugier dans les villes avec toutes leurs réserves, pratiquant la tactique de la terre déserte. Plus les Anglais avancent dans les terres, plus leur ravitaillement est difficile ; harcelés par des Français qui leur tendent de nombreuses embuscades, leurs effectifs sont vite réduits à néant et de nombreux chefs britanniques glorieux sont obligés de se replier afin d’éviter le désastre (Jean de Lancastre, le Prince Noir, Robert Knolles et Édouard III lui-même sont victimes de cette stratégie de Charles V)[réf. nécessaire].

    Entre 1369 et 1375, les Français reprennent aux Anglais la quasi-totalité des concessions faites et des terres possédées par l’ennemi avant même le début de la guerre, excepté Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Bayonne, et de quelques forteresses dans le Massif central[84]. Les négociations menées entre 1375 et 1377 n’aboutissent à rien. Les Anglais ne pouvant plus soutenir Jean IV, Charles V confisque le duché de Bretagne en 1378. Bien que fortement soutenu par ses barons et le nationalisme breton, qui lui permettent de se maintenir, Jean IV doit se rapprocher progressivement des Français (il rachète Brest aux Anglais en 1397 et devient vassal du roi de France en 1391 en vertu du deuxième traité de Guérande).

    En 1378, la visite de courtoisie de l’empereur germanique Charles IV à Paris consacre la victoire de Charles le Sage.

    La première phase de la Guerre de Cent Ans se termine par la victoire de l’habile Charles V de France, aidé par des militaires expérimentés comme Bertrand du Guesclin, sur un Édouard III vieillissant et trop sûr de lui.

    Régents et guerre civile : 1380-1429

    Mort de Charles V le Sage et débuts de Charles VI : 1380-1392

    Charles le Sage, qui avait toujours eu une mauvaise santé, voulu préparer sa fin. Aussi, en 1374 il fixe la majorité des rois de France à 14 ans, et ordonne l’amélioration de tous les châteaux et forteresses de France, rendus vulnérables par l’apparition de l’artillerie[85] aussi bien aux frontières que dans les régions exposées aux débarquements anglais (Normandie, notamment), ce qui matérialise un peu plus le territoire national.

    Philippe II de Bourgogne dit le Hardi

    En septembre 1380, âgé de 42 ans Charles V de France meurt. Son fils de douze ans seulement devient le roi Charles VI de France mais, mineur, il est placé sous la tutelle de ses oncles. Ceux-ci forment un conseil de régence en remplacement du conseil du roi. Les anciens conseillers de Charles V sont progressivement évincés, les oncles du jeune roi (et frères de feu Charles V : Louis d’Anjou, Jean de Berry, Philippe de Bourgogne) accaparant tout le pouvoir. Ce gouvernement est relativement bénéfique, sauf pour le Trésor dans lequel les grands du royaume prennent l’habitude de puiser. Quand Louis d’Anjou décide de partir conquérir le lointain royaume de Naples qu’il revendique depuis 1382, il s’éloigne des affaires de France et laisse Philippe le Hardi prendre une influence prépondérante au sein du conseil [86] . Cette période est calme d’un point de vue militaire car le royaume d’Angleterre est en proie à une guerre civile. Une révolte des paysans est déclenchée par la crise économique qui sévit alors en Angleterre suite à l’interruption des commerces du sel, des vins et de la laine, les hausses d’impots nécessaire à l’entretien de l’armée et le discrédit qui frappe la noblesse du fait de ses défaites à répétition en France. L’insurection est coordonnée par des prédicateurs lollards dont les idées égalitaires séduisent. Elle prend le contrôle de Londres avant d’être matée par Richard II[87].

    En 1388, Charles VI, âgé de 20 ans, se sent suffisamment mûr pour prendre en main les affaires du royaume[88]. La régence prend fin, mais il garde ses oncles comme conseillers et fait revenir les anciens ministres de son père, que l’opposition féodale surnommait les Marmousets, en référence à des figures grotesques qui côtoient les gargouilles dans les cathédrales.

    Le sacre de Charles VI‎

    Le règne du jeune roi s’annonçe aussi bien que celui de son père, lorsque, pendant une expédition punitive contre le duc de Bretagne, il tombe « malade », selon les dires de l’époque. En fait, alors qu’il allait au pas sur une route bretonne, il fut pris à partie par un vieil illuminé qui lui aurait hurlé : « Sire, vous êtes entourés de traîtres, vos compagnons veulent votre mort ! ». Le roi Charles, dans un accès de démence, dégaine son épée et se rue vers ses écuyers. Il fallut plusieurs hommes pour le maîtriser[89]. Le sombre épisode du bal des ardents, quelques mois plus tard, achève de le déstabiliser psychologiquement[90].

    À partir de 1392, Charles VI, qui est particulièrement aimé par le peuple, perd la tête par intermittence, selon un cycle de crises suivies de « rémissions » plus ou moins longues, durant lesquelles il retrouve tous ses moyens intellectuels. Cependant, avec l’âge, les crises deviennent de plus en plus violentes et longues, et les rémissions de plus en plus brèves [91].

    Le royaume n’étant plus dirigé, les oncles du roi reprennent le pouvoir au sein d’un conseil de régence présidé par la reine (Isabeau de Bavière) et les Marmousets sont renvoyés[92]. La reine étant piètre politique[réf. nécessaire], le Duc de Bourgogne Philippe le Hardi exerce le pouvoir de fait. Mais, il lui faut de plus en plus compter avec Louis d’Orléans, le frère cadet du roi, qui s’emploie à contrer l’influence du Duché de Bourgogne à la Cour de France[réf. nécessaire].

    Armagnacs et Bourguignons : de 1392 à 1429

    La reprise du conflit trouve ses origines dans différents facteurs. En premier lieu, France comme Angleterre connaissent des luttes pour le pouvoir. En Angleterre, c’est avant tout les revers contre la France qui entraînent un changement dynastique[réf. nécessaire] : après un long conflit, Henri IV de Lancastre s’impose comme roi. En France, la folie de Charles VI entraîne la mise en place d’un conseil de régence présidé par la reine. Le pouvoir réel est partagé par les grands du royaume (Louis d’Orléans, chef de file des Armagnacs[93] et Jean sans Peur duc de Bourgogne, le duc de Berry étant plutôt un médiateur entre les deux premiers).

    Jean sans Peur, duc de Bourgogne

    Louis d’Orléans prend une influence grandissante sur la reine et est accusé par les Bourguignons qui se sentent lésés d’être son amant[94] (et le père réel du Dauphin). Cette lutte de pouvoir entre Armagnacs et Bourguignons rapproche progressivement ces derniers des Anglais, d’autant qu’en 1407 Jean sans Peur fait assassiner le Duc d’Orléans (voir Assassinat de Louis d’Orléans). Le pays sombre dans la guerre civile[94]. D’un point de vue religieux le grand schisme oppose le pape de Rome (soutenu par les Anglais et les Bourguignons) à celui d’Avignon (soutenu par les Armagnacs)[95].

    En fait ce sont deux systèmes économiques, sociaux et religieux qui se font face. La France, pays avec une agriculture florissante et un système féodal et religieux puissant d’une part ; l’Angleterre d’autre part, pays d’élevage qui vend sa laine aux drapiers des Flandres. C’est un pays où l’artisanat et la bourgeoisie des villes prennent de l’importance. Les Bourguignons sont favorables au modèle anglais (d’autant que les Flandres appartiennent au duché de Bourgogne), les Armagnacs défendent le modèle français.

    Henri V, fils d’Henri IV, comprend la nécessité d’unir sa noblesse contre un ennemi commun et d’attaquer la France. En 1415, il se proclame roi de France (malgré ses droits plus que contestables car c’est un Lancastre) et débarque à Chef de Caux, près de la future ville du Havre avec 13 000 hommes[96]. Il ne vient pas mener une énième chevauchée en Normandie mais compte s’emparer de la région. II commence par prendre la ville d’Harfleur puis en expulse les habitants et les remplace par des colons anglais[réf. nécessaire]. La dysenterie qui frappe son armée oblige le roi d’Angleterre à reporter ses rêves de conquête. Il décide de regagner l’Angleterre via Calais.

    Bataille d’Azincourt

    Face à ce danger, Armagnacs et Bourguignons, les deux partis qui se disputent le pouvoir en France, font une trêve pour faire face. L’armée française rattrape Henri V en Picardie. Au moment crucial les Armagnacs rechignent à laisser le commandement au Duc de Bourgogne qui retire ses troupes: les Français ne sont que 20000[97]. La chevalerie française paie une nouvelle fois ses insuffisances tactiques et la faiblesse de son commandement : les Anglais taillent en pièce la fleur de la noblesse de France à Azincourt, le 25 octobre 1415[98]. Ils peuvent réembarquer sans inquiétude. Cette humiliation des Français aggrave les dissensions au sein du royaume et révèle à Henri V d’Angleterre qu’il peut revenir.

    Henri V lève des fonds pour conduire une guerre de sièges face aux châteaux fortifiés sous Charles V le Sage. Deux ans après sa victoire à la bataille d’Azincourt, le roi d’Angleterre revient en Normandie avec une armée de 10 000 à 12 000 hommes et une artillerie à feu considérable pour l’époque[99] : il compte bien entreprendre la conquête du duché de Normandie. Armagnacs et Bourguignons s’opposent dans une véritable guerre civile et ne luttent guère contre les Anglais : Paris est ainsi bourguignonne jusqu’en 1413[100], armagnac entre 1413 et 1418, puis bourguignonne de nouveau[101]. Henri V a les mains libres : en moins de deux ans, toutes les forteresses normandes, villes ou châteaux, tombent. Rouen, assiégée, est réduite à la famine. La ville accepte finalement d’ouvrir ses portes au roi d’Angleterre le 19 janvier 1419[102]. À cette date, seul le Mont-Saint-Michel tient bon.

    Les Anglais peuvent prendre Paris en 1419. Le Dauphin Charles doit s’enfuir et se réfugie à Bourges. Une médiation est tentée entre armagnacs et bourguignons, et le duc de Bourgogne et le Dauphin se rencontrent sur le pont de Montereau le 10 septembre 1419. Mais, lors de l’entrevue, Jean sans Peur est assassiné, par des proches du dauphin (pour qui un accord avec les bourguignons est inacceptable). Le dauphin est accusé d’être le commanditaire et les conséquences sont catastrophiques pour les Armagnacs[103]. Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur, s’allie alors ouvertement aux Anglais, et fait signer le traité de Troyes de 1420 à Charles VI, définitivement fou. Le Dauphin est déshérité, Henri V épouse la fille de Charles VI et devient l’héritier du royaume de France. Henri V est régent de France en 1421[104]. Les Armagnacs dénoncent ce traité, arguant du fait que la couronne possède le roi, et non le contraire. La France est partagée en trois influences : le sud (régions au sud de la Loire, moins la Guyenne) fidèle au Dauphin, le nord-ouest tenu par les Anglais, le reste aux Bourguignons.

    En 1422, Henri V et Charles VI meurent. Charles VI reste très populaire[105]. Henri VI, fils d’Henri V, se retrouve roi de France et d’Angleterre, mais mineur, d’où une interruption momentanée du conflit. Le Dauphin s’allie avec les Écossais qui lui fournissent des archers ce qui permet un rééquilibrage tactique, d'autant que le Duc de Bourgogne occupé à accroitre ses possessions vers le Hainaut et la Hollande s'abstient d'intervenir[106]. Les chevauchées et batailles aux fortunes diverses marquent cette période (Bataille de Bauge, Bataille de Cravant, Bataille de la Brossinière et Bataille de Verneuil), mais elles ne font pas évoluer la situation générale. En 1429, les Anglais reprennent les armes, et mettent le siège devant Orléans. C’est dans ces circonstances qu’intervient Jeanne d’Arc. Le Dauphin Charles est extrêmement affaibli, seul un signe divin pourrait effacer les rumeurs de bâtardise et le relégitimer.

    Les Anglais boutés hors de France : de 1429 à 1475

    Jeanne d’Arc

    Sacre de Charles VII par Lenepveu

    Il se dit dans le Royaume qu’une pucelle envoyée par Dieu a reconnu miraculeusement le vrai roi à Chinon. Calculateur, le dauphin (futur Charles VII) accepte d’envoyer Jeanne d’Arc à Orléans, qu’elle propose de délivrer comme preuve de sa bonne foi, avec un convoi de ravitaillement. En cas de victoire, il verrait légitimée sa revendication au trône de France (qui peut tout aussi bien être revendiqué par Henri VI en vertu du traité de Troyes), en cas de défaite, personne ne se souviendrait de cette paysanne et sa cause serait de toute manière perdue.

    Le siège d’Orléans est une bataille phare, capitale, suivie par toute l’Europe[107]. Le 19 avril, Jeanne entre dans la ville. Le 4 mai, une des bastilles anglaises (construites pour le siège) est prise. Les jours suivants, une seconde, puis une troisième. Le 8 mai, les Anglais se rangent en ordre de bataille. Jeanne refuse le combat, car il est interdit de se battre un dimanche. Les Anglais lèvent alors le siège [108]. Cet évènement fait l’effet d’une véritable bombe en Europe : le contraste est saisissant entre la lenteur du siège et la vitesse à laquelle il est levé dès l’intervention de Jeanne. Les contemporains croient y voir un miracle. Bonne de Visconti, duchesse de Milan, lui écrit pour lui demander de l’aide. La ville de Toulouse fait de même. Du côté français comme du côté anglais, la propagande fait rage, invoquant dans les deux cas le surnaturel, bon ou mauvais.

    1429
  • Territoires contrôlés par Henri V
  • Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne
  • Territoires contrôlés par le Dauphin Charles
  • Principales batailles
  • Raid Anglais de 1415
  • Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429
  • Jeanne désire ensuite marcher sur Reims, projet difficilement réalisable, la ville étant en plein pays bourguignon. Charles VI aurait pu être sacré à Orléans (comme le fut Louis VI par exemple), cependant l’impact psychologique d’un sacre à Reims serait bien plus important car il serait interprété comme un nouveau miracle, preuve de la légitimation divine du dauphin. La bataille de Patay, victoire française, ouvre les portes de Reims, où Charles VII est sacré roi de France[109]. Cela coupe l’herbe sous les pieds à Henri VI qui ne put être sacré qu’à Notre-Dame de Paris en 1431. À partir de ce moment, l’influence de Jeanne dans le conflit est faible : elle n’est plus soutenue par Charles VII[10] qui, une fois sacré, souhaite ménager les ecclésiastiques (qui ont été profondément divisés par le grand schisme d’Occident) pour assoir sa couronne. Elle échoue devant Paris en 1429. Elle est envoyée dans le Berry pour neutraliser les Grandes compagnies qui écument le pays durant les trêves. Elle est alors capturée en 1430, à Compiègne, par Jean de Luxembourg. Charles VII l’abandonne[10]. Son procès est confié à l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, proche des Bourguignons, mais elle est brûlée par les Anglais à Rouen. Cette manœuvre permet de ne mettre en cause directement ni les Bourguignons, ni le Pape (l’Inquisition l’avait un temps réclamée), dans ce qui est perçu à l’époque par beaucoup comme le martyre d’une sainte (Jeanne d’Arc ne fut cependant canonisée qu’en 1922 dans un tout autre contexte politique).

    La fin du conflit

    La dernière phase est très lente. Elle est cependant caractérisée par un élément majeur : la supériorité militaire anglaise, basée sur des archers performants et une infanterie disciplinée, disparaît progressivement au profit des Français qui font émerger une nouvelle technologie sur les champs de bataille : l’artillerie de campagne, qui fait débander l’adversaire, laissant prise à des charges de cavalerie lourde[110].

    1450 Bataille de Formigny

    D’autre part, les archers anglais, dont la formation est très lente, voient leur nombre diminuer progressivement avec les batailles. Capturés, ils sont mis hors d’état de combattre définitivement par amputation du majeur (ils préfèrent alors souvent mourir plutôt que de se rendre et être mutilés[111]). Moins nombreux, les archers sont aussi moins efficaces : les chevaux de la cavalerie française sont maintenant protégés[112] afin d’être moins vulnérables aux tirs paraboliques des archers et d’autre part la cavalerie essaye de déborder l’adversaire plutôt que de le charger frontalement comme à Patay où les archers anglais sont massacrés. Ceci permet notamment à Charles VII et à ses grands capitaines de remporter deux batailles décisives : Formigny et Castillon.

    En 1435, Charles VII conclut la paix d’Arras avec les Bourguignons, ce qui fait définitivement basculer le rapport de force en sa faveur[113]. Il réorganise le royaume et prépare la reconquête.

    Fichier:Map France History XVe.svg
  • Domaine royal
  • Possessions du Duc de Bourgogne
  • Possessions anglaises
  • Henri VI, le roi d’Angleterre, se révèle francophile et pacifiste. En 1444, la trêve de Tours est conclue entre les deux camps. En 1449, Charles VII rompt la trêve pour s’attaquer à la Normandie et à la Guyenne, encore tenues par les Anglais. En Normandie, les Anglais sont considérés comme des occupants. Une année, de 1449 à 1450, suffit pour reprendre le duché, avec une victoire à Formigny. En Guyenne, les populations sont moins pro-françaises, et il faut attendre jusqu’en 1453 et la bataille de Castillon pour voir la victoire française. Les Anglais ne gardent que Calais sur le continent, aucune paix n’est conclue, mais ils subissent une difficile guerre civile qui permet au grand conflit qu’est la guerre de Cent Ans de s’achever. Le traité définitif n’est signé qu’en 1475 (traité de Picquigny), entre Louis XI et Édouard IV.

    Conséquences

    Conséquences démographiques

    Diffusion de la grande peste en Europe

    Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les combats pendant la guerre de Cent Ans font peu de morts directs. À la vue de la longueur de la période étudiée, il y a peu de batailles et celles-ci engagent rarement plus de 10 000 hommes ; elles font souvent peu de victimes du fait de l'habitude de l'époque d'épargner les prisonniers pour en tirer une rançon. Mais à Poitiers ou à Azincourt les Anglais, voulant affaiblir durablement la chevalerie française, ne font pas de quartier ce qui a pour conséquence de saigner fortement la noblesse française. Certains auteurs ont estimé que 40% de la chevalerie française disparaît lors de la bataille de Poitiers (1356), et au moins 70% à Azincourt[114]. Cela entraîne un renouvellement important de la petite noblesse qui contribuera à sa perte de pouvoir : en Beauce par exemple, vers 1500, seuls 19% des nobles peuvent se prévaloir d'un titre antérieur au XIVe siècle[115]! Comparativement la grande Peste de 1349 a été un fléau largement plus dévastateur : entre le début du XIVe siècle et le milieu du XVe siècle, l’Occident a perdu 30% de sa population. En France, vers 1310-1320 on compte peut-être 21 millions d’habitants dans les frontières actuelles ; un siècle plus tard, en 1430, elle ne comte plus que 8 à 10 millions environ d’habitants ; avec une perte de 60% de sa population, elle est revenue au niveau de l’an Mil. Puis la croissance démographique reprend et vers 1450 la population compte entre 10 et 15 millions d’habitants[10]. En Angleterre, vers 1400 il ne reste que 2,1 millions sur 4 millions d’habitants en début du conflit[116]. On observe en Angleterre une désertification des campagnes qui accentue la transition vers une société commerçante avec un fort pouvoir des villes alors que la France garde une population à 90% agricole[10].

    Évolutions tactiques

    Édouard III introduit dès le début du conflit une nouvelle manière de combattre. La guerre de cent ans marque le déclin de la chevalerie. Les chevaliers, modèles de guerriers féodaux, formant des unités de cavalerie lourde constituées par la levée de la noblesse en cas de guerre sont débordés par les stratégies anglaises. La tactique de la chevalerie est resté la même depuis le XIè siècle: elle repose sur la charge frontale rangée, la lance tenue "en chantaîne" c'est à dire horizontale sous le bras. La guerre est l'occasion pour chacque chevalier français de prouver sa valeur: prouesse (courage), loyauté, largesse (générosité) et courtoisie (même envers l'ennemi). Ainsi le chevalier Français néglige d'attaquer piétons et archers anglais pour se focaliser sur un noble de rang au moins égal au sien qu'il pourra faire prisonnier et rançonner. La noblesse française "encombrée" dans ses principes d'honneurs est ainsi sévèrement battue à plusieurs reprises par une armée armée anglaise efficace car moderne et disciplinée, comprenant de nombreux archers et des hommes d’armes à pied.

    La démobilisation des armées de mercenaires parfois étrangers (Nord-Italiens, Allemands, Suisses, Flammands, Brabançons...) posant le problème des compagnies pillant le pays durant les trèves, les armées se professionnalisent et deviennent permanentes, constituées de combattants soldés financés par des levées d’impôts. Ces levées sont devenues possibles suite à l'enrichissement de la population avec le développement du commerce et des villes (qui peuvent d’ailleurs lever leurs propres armées)[117].

    En fin de conflit, l’artillerie de campagne désorganise les rangs d’archers adverses et permet aux Français de lancer leurs redoutables charges de cavalerie sur l’ennemi dispersé[110].

    L’apparition de l’artillerie transforme aussi l’art des fortifications. Les murs s'épaississent, on entoure les forteresses de talus pour arrêter les tirs de boulets. À la Renaissance, (que certains font commencer à la fin de cette guerre), les châteaux sont devenus incapables de résister à l’artillerie et se transforment en demeures spacieuses et confortables à habiter. Le château fort, symbole de la féodalité, disparaît. La sécurité devient du ressort d’un pouvoir central, capable de financer une armée permanente. La noblesse perd de son influence au profit de la monarchie[118].

    Conséquences économiques

    La guerre entraîne une insécurité des voies commerciales, mais aussi monétaire (les mutations monétaires effectuées à maintes reprises par les belligérants ont entraîné des dévaluations)[119]. L'économie réussit à s'adapter :

    • Le transport maritime est favorisé et des progrès techniques sont réalisés : les navires gagnent en maniabilité, en taille et les techniques nouvlles de navigation (boussoles et correction mathématique de la déclivité magnétique) apparaissent. Ces progrès vont rendre possible la navigation trans-océanique (et les grandes découvertes).
    • L'insécurité des routes sur les Flandres et la France est négative : les Flamands désertent les foires de Champagne qui périclitent au profit de Paris. Le rôle commercial de la France, puissance continentale, diminue[49].
    • L'arrêt répété du trafic transmanche influence fortement l'industrie textile flamande qui, au début du conflit, importe de la laine anglaise. Pour combler ce manque, les Anglais vont se rendre moins dépendants économiquement des Flandres en transformant directement leur laine en vêtements. Pour cela, ils sont aidés grâce à des mesures incitatives du roi d'Angleterre qui taxe les vêtements beaucoup moins que la laine. Face à cette situation, de nombreux tisserands flamands itinérants viennent tenter leur chance en Angleterre. Avant la grande peste, les Flandres subissent une crise démographique qui entraîne une forte émigration)[120]. Les drapiers flamands importent alors leur laine d'Espagne(ce qui rendra économiquement logique l'intégration à l'empire des Halsbourgs,alors que les liens avec la France ont diminué avec la perte d'influence des foires de Champagne) et développent des matières premières de substitution comme le lin[121].
    • La concurrence Anglaise diminuant les profits des tisserands, l'économie Flamande développe d'autres activités comme le secteur banquaireErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.
    • Pour mutualiser les risques, les commerçants s'associent en sociétés et compagnies et créent des filiales indépendantes : en cas de faillite, la filiale n'entraîne pas l'effondrement de l'ensemble de la compagnie[122].

    Grand schisme d’Occident

    Au début du conflit les papes siègent à Avignon et sont Français[123], ce qui confère un important avantage diplomatique aux Français. Cependant en 1377 Grégoire XI essaye de faire revenir la papauté à Rome pour mettre fin au conflit avec les Florentins grâce à l’entremise de Catherine de Sienne. En 1378, le nouveau pape Urbain VI se montre particulièrement despotique envers les cardinaux français[124] , ceux ci l’accusent donc d’avoir été élu sous la pression de la rue romaine et élisent l’antipape Clément VII à Avignon [125][126].

    Les belligérants ont tout intérêt à avoir le soutien d’un pape : l’Angleterre et le Saint Empire reconnaissent donc Urbain VI alors que la France et ses alliés castillans et écossais soutiennent Clément VII[126].

    Au cours de ces deux siècles de guerre, de famine et de peste, les croyants découvrent une Église parfois incapable de répondre à leurs angoisses. C'est l'époque où "la comptabilité de la mort" prend des proportions incompréhensibles pour qui ignore la terreur des hommes de cette époque pour l'enfer: les plus riches achètent des centaines de messes pour le salut de leur âme. Riches et pauvres participent en foule à des processions pénitentielles, aux "passions" théâtrales sur le parvis des églises, tandis que le "couronnement de la Vierge", la figure protectrice de la mère de Jésus, devient un thème majeur de l'art. De plus en plus de fidèles, de réformateurs chrétiens exigent aussi un accès direct à la source du Salut, à la lecture de la Bible en langue vernaculaire, en un temps où seuls les clercs ont le droit de lire et de commenter l’Écriture. Là se trouve une origine de la Réforme protestante, un autre élément de modernité de la fin du Moyen Age, avec l'ascension des classes bourgeoises[10].

    La division de l’Église suite au grand schisme ouvre un espace à la critique. Des théories nouvelles telles que celles de John Wyclif peuvent se divulguer, alors que les ecclésiastiques se déchirent entres partisans du pape ou de l’antipape se discréditant mutuellement. Le terrain est préparé pour la Réforme dont Wycliff est l’un des précurseurs [127].

    Le schisme n’est résolu qu’en 1415 au concile de Constance où les deux papes doivent abdiquer ce qui permet l’élection d’un pape unique : Martin V. Pour résoudre le conflit l’Église doit recourir au conciliarisme : les conciles (rassemblement de tous les évêques) ont plus de pouvoir que le Pape lui même et doivent se réunir régulièrement. Dès lors la papauté est très affaiblie ce qui permet à Charles VII de s’imposer en 1438 comme le chef naturel de l’Église de France en s’appuyant sur l’épiscopat français : c’est le gallicanisme[128].

    Modèle:Approfondir

    Le clivage franco-anglais

    L’intervention de Jeanne d’Arc scelle l’émergence de deux nations différentes avec un fonctionnement différent.

    L’Angleterre dont le climat pluvieux se prête mal à l’agriculture, favorise l’élevage et le commerce de la laine. L’artisanat et les villes se développent. La bourgeoisie et le parlement prennent de plus en plus de puissance (celui ci a le pouvoir de destituer Richard II en 1399 quand ce dernier tente de renforcer le pouvoir monarchique)[129], d’autant qu’avec la grande Peste de nombreux villages anglais ont été désertés. Le pays est de moins en moins agricole et de plus en plus artisanal et commerçant. La noblesse qui ne remplit plus son rôle de sécurisation des campagnes se discrédite en extorquant au paysans des impôts lourds pour financer l’effort de guerre. Or les paysans de moins en moins nombreux estiment que leur rôle social devrait être mieux reconnu (d'autant plus que nombre de batailles de la guerre de cent ans ont étées gagnées grace à leurs talents d'archers) et répondent favorablement aux prêches des lollards qui répandent les idées de John Wyclif. Leur révolte contre Richard II est matée mais ce dernier finit par être renversé : la Monarchie anglaise a perdu de la crédibilité et du pouvoir[130]. John Wyclif est un précurseur de la Réforme et le pays accueille favorablement le protestantisme à la Renaissance [131]. D’autre part les voies commerciales sont plus maritimes qu’en France, donc la nécessité d’un pouvoir centralisé fort sécurisant les routes est moins évidente : la noblesse est de moins en moins indispensable. On se dirige vers un pouvoir de moins en moins absolu et les libertés individuelles peuvent être progressivement revendiquées. La Renaissance amène la prise d’autonomie religieuse de l’Angleterre, puis l’avènement progressif d’une monarchie constitutionnelle.

    Jeanne d’Arc au sacre du roi Charles VII, dans la cathédrale de Reims Dominique Ingres (1854)
    Saint Eloi orfèvre Petrus Christus (1449) Représente un couple de Bourgeois chez un orfèvre : la guerre de cent ans a vu la bourgeoisie augmenter ses revendications politiques

    La France, pays favorisé pour l’agriculture, fait elle le choix d’une société religieuse sur une structure rurale stable avec une monarchie puissante au pouvoir centralisé, fort et protecteur. Le développement des villes a permis à la bourgeoisie de contester le pouvoir de la noblesse incapable de justifier son statut sur les champs de batailles. L’usage des états généraux devient fréquent, la bourgeoisie prend ainsi place dans la société. Mais des monarques avisés (Charles V et VII), qui surent regrouper autour d’eux les campagnes puis le pays en utilisant le sentiment national naissant, renforcent finalement le pouvoir royal. Ils tirent parti de l’insécurité générée par le conflit (qui génère des troubles dans les campagnes mais qui retentit aussi sur le commerce en touchant les voies de communications) et qui ne peut plus être gérée par la petite noblesse, en sécurisant le territoire grâce à une armée permanente financée par un système fiscal et administratif modernisé. La noblesse perd petit à petit tout contre-pouvoir face au souverain, et le féodalisme contestataire et revendicateur, héritage du Haut Moyen-Âge, disparaît face à l’autorité du roi. Le terrain est prêt pour l’évolution vers la monarchie absolue[132]. D’autre part, comparativement au reste de l’Europe, la guerre a ralenti l’avancée vers une civilisation plus urbaine en France. On constate dans le reste de l’Europe une pré-renaissance et l’évolution vers un pouvoir accru pour les villes. Mais la France échappe à cette évolution et développe une monarchie absolue de droit divin extrêmement centralisée[10].

    Enfin, en Angleterre, la langue officielle devient l’anglais en 1361, alors que le français était la langue usitée par l’aristocratie depuis la conquête normande. C’est la guerre de Cent Ans qui entérine le clivage culturel franco-anglais.

    Le contentieux Bourguignon

    La guerre de Cent ans a aussi entraîné l’indépendance de fait du Duché de Bourgogne, qui devient une véritable principauté composée de territoires issus de la France et du Saint Empire. Les Habsbourgs et les Valois se disputent le contrôle de ces terres ce qui entraine deux siècles de conflits entre la France d’une part et l’Autriche et l’Espagne d’autre part.

    La carte de l’Europe de la Renaissance est dessinée a la fin de la guerre de Cent ans [133]. Cette guerre a contribué, entre autres, à la création des deux États-Nations dont les affrontements récurrents marquent le continent pendant bien des siècles, la France et l’Angleterre.

    Principaux événements de la guerre de Cent Ans

    (*) : bataille faisant parti de la guerre de Succession de Bretagne, conflit secondaire de la guerre de Cent Ans

    La guerre de Cent Ans dans les arts

    Romans

    Films et séries télévisées

    Notes et références

    1. La guerre de Cent Ans s’intègre dans une période beaucoup plus longue débutant avec le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II d’Angleterre et qui voit une série continue de conflits franco-anglais entrecoupés de trêves. Le conflit opposant la France et l’Angleterre entre 1337 et 1453 est considéré par certains comme étant la seconde guerre de Cent Ans, pour la distinguer de la première guerre de Cent Ans (1159-1299), moins connue. Par ailleurs, on parle parfois de "troisième guerre de Cent Ans" pour désigner la période d’affrontements réguliers entre l’Angleterre et la France allant du début de la guerre de la Ligue d’Augsbourg en 1688 à la fin des guerres napoléoniennes en 1815.
    2. L’enfance au Moyen-Âge : la Ville. Site de la bibliothèque Nationale de France et Marc Girot. L’affirmation du pouvoir royal (XII°-XV° siècles), site de l’IUFM de Créteil
    3. a b c et d Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, pp. 222-223.
    4. a et b Patrick Boucheron, Michel Kaplan, Histoire Médiévale Tome 2, "Le Moyen Age XIe-XVe Siècles", Bréal, 1994, chapitre 3: « Noblesse, féodalité et monarchies » p. 89-90
    5. Marie-Thérèse Lorcin,Des Restos du coeur avant la lettre Historia Thématique N°65: Un Moyen Age inattendu pages 48 à 51
    6. Colette Beaune,Petite école, grand ascenseur social Historia Thématique N°65: Un Moyen Age inattendu pages 42 à 47
    7. Jean-Michel Mehl,Près de cent quarante jours chômés par an Historia Thématique N°65: Un Moyen Age inattendu pages 58 à 64
    8. Laurent Bourquin, « Qu'est-ce que la noblesse ? », L'Histoire N°195 décembre 1995, page 24
    9. Laurent Bourquin, art. cité, p. 26
    10. a b c d e f g et h Marc Girot L’affirmation du pouvoir royal (XII°-XV° siècles), site de l’IUFM de Créteil
    11. a b et c Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, pp.231-232
    12. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, p. 144
    13. L’enfance au Moyen-Âge : la Ville. Site de la bibliothèque Nationale de France et Le royaume de France politique et institutions (XIIe et XIIIe siècles) cliohist.net
    14. a et b Les constatations décrites par exemple par Scott A. Mandia, The Little Ice Age in Europe [1], sont corroborées par des médiévistes ayant analysé les chroniques de l'époque tels Philippe Contamine, La guerre de cent ans,Que Sais-Je n° 1309, PUF 2002; mais pour d'autres auteurs le refroidissement climatique survient plus tard et d'autres modèrent l'impact que les changement climatiques en question ont eu sur l'économie: Emmanuel Le Roy Ladurie Histoire humaine et comparée du climat, Fayard 2006, La Recherche.
    15. Eileen Power, The Wool Trade in English medieval History, page 9 [2]
    16. Eileen Power, The Wool Trade in English medieval History, page 11 [3]
    17. Eileen Power, The Wool Trade in English medieval History, page 6 [4]
    18. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette 2003, pages 164 et Eileen Power, The Wool Trade in English medieval History, pages 14, 37 et 41 [5]
    19. Magna Carta - La Grande Charte Traduction de l’anglais par Claude J. Violette [6]
    20. a et b Philippe Richardot, Y a-t-il une pensée navale dans l’occident médiéval ?, Stratis.org
    21. a b c d e et f Alix Ducret, Cent ans de malheur : les origines de la guerre de Cent Ans, Historia Nostra
    22. Tony Pollard et Neil Oliver, A Soldier's View of Battle through the Ages, site de la BBC
    23. a et b Bernard Coteret, Histoire de l'Angleterre, Tallandier 2007 page 116
    24. Emmanuel Constantin Antoche,Quelques aspects concernant l’évolution tactique du chariot sur le champ de bataille dans l’histoire militaire universelle. L’Antiquité et le Moyen Age jusqu’à l’avènement des Hussites (1420), page 113 [7]
    25. Georges Bordonove, La guerre de 600 ans, Laffont 1971, page 132 et Tim Midgley, The Battle of Halidon Hill[8]
    26. Comment le roi David d’Escosse avec la roine sa femme vinrent à Paris au roi de France; et comment il et tous les barons d’Escosse lui promirent et jurèrent qu’ils ne feroient point paix aux Anglois sans son conseil. Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 75 page 67 Bibliothèque Nationale de France et Les Valois directs: Philippe VI. Édouard III roi d’Angleterre prête hommage à Philippe VI (6 juin 1329) chrisagde.free.fr
    27. Le crépuscule du Moyen Âge, Cristian-Ioan Panzaru, unibuc.ro
    28. a b c d et e Georges Bordonove, La guerre de 600 ans, Laffont 1971, page 135
    29. Jean Favier, La Guerre de Cent Ans, Marabout 1985, page 37
    30. Comment le père au roi Édouard fut marié à la fille au beau roi Philippe de France.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 3 pages 5-6 Bibliothèque Nationale de France
    31. Comment le roi de France envoya en Angleterre de son plus espécial conseil, pour savoir par les registres d’Angleterre comment le dit hommage se devoit faire; et comment le roi d’Angleterre lui envoya unes lettres, contenant le dit hommage..Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 53 pages 43-45 Bibliothèque Nationale de France
    32. a et b Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident,Hachette 2003, page 234
    33. Hundred Years War. The Columbia Encyclopedia, 6th ed. New York: Columbia University Press, 2001–04. Les lecteurs francophones pourront trouver plus amples informations à l’adresse suivante: Les Valois directs: Philippe VI. Édouard III roi d’Angleterre prête hommage à Philippe VI (6 juin 1329) chrisagde.free.fr. Ce site, très clair et en français moderne, ne cite pas ses sources mais suit les chroniques de Jean Froissart :Comment le roi de France envoya en Angleterre de son plus espécial conseil, pour savoir par les registres d’Angleterre comment le dit hommage se devoit faire; et comment le roi d’Angleterre lui envoya unes lettres, contenant le dit hommage.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 53 pages 43-45 Bibliothèque Nationale de France
    34. Comment le roi David d’Escosse avec la roine sa femme vinrent à Paris au roi de France; et comment il et tous les barons d’Escosse lui promirent et jurèrent qu’ils ne feroient point paix aux Anglois sans son conseil.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 75 page 67 Bibliothèque Nationale de France et Les Valois directs: Philippe VI. Édouard III roi d’Angleterre prête hommage à Philippe VI (6 juin 1329) chrisagde.free.fr
    35. Georges Bordonove, La guerre de 600 ans, Laffont 1971, page 132
    36. André Castelot et Alain Decaux Histoire de la France et des Français au jour le jour Volume 3 (1270 à 1408), partie 2 - page 34
    37. a et b Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, page 273
    38. Comment le comte de Montfort s’en alla en Angleterre et fit hommage au roi d’Angleterre de la duché de Bretagne.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 152 pages 133-134 Bibliothèque Nationale de France et Comment les douze pairs et les barons de France jugèrent que messire Charles de Blois devoit être duc de Bretagne; et comment ledit messire Charles les pria qu’ils lui veuillent aider.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 154 page 134 Bibliothèque Nationale de France
    39. Comment le roi David d’Escosse avec la reine sa femme vinrent à Paris au roi de France; et comment il et tous les barons d’Escosse lui promirent et jurèrent qu’ils ne feroient point paix aux Anglois sans son conseil.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 75 page 67 Bibliothèque Nationale de France
    40. Pour des raisons de santé publique : à l’époque le vin est plus salubre que l’eau et le sel indispensable à la conservation des aliments. Y a-t-il une pensée navale dans l’occident médiéval?, Philippe Richardot, Stratis.org
    41. Comment les seigneurs d’Angleterre firent alliance avec les Flamands par donner et par promettre, et espécialement avec Jaquemart d’Artevelle.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie I, chapitre 66 page 60 Bibliothèque Nationale de France
    42. The Effects of the Battle of Sluys upon the Administration of English Naval Impressment, 1340-1343 J. S. Kepler, Speculum, Vol. 48, No. 1 (Jan., 1973), pp. 70-77 [9]
    43. Jacob van Artevelde (2007). In Encyclopædia Britannica. Retrieved January 10, 2007, Britannica Concise Encyclopedia
    44. Henrietta Elizabeth Marshall, David II.—The Battle of Neville's cross, Scotland's Story page 194 The Baldwin Project
    45. The Battle of Crécy, Jonathan Blair myarmoury.com
    46. a et b Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 269
    47. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, pages 278 et 279
    48. a et b Le Franc histoire d’une monnaie. La création du Franc Bibliothèque Nationale de France
    49. a et b Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette 2003, page 280
    50. Cy parle des alliances du roi Charles de Navarre et des enfans de Navarre avec le roi d’Angleterre.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 15 pages 303-306 Bibliothèque Nationale de France
    51. Comment messire Charles d’Espaigne fut occis par le fait du roi Charles de Navarre à Laigle en Normandie, et comment le roi Jean voulut contrevenger sa mort.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 13 page 301 Bibliothèque Nationale de France
    52. André Castelot et Alain Decaux, Histoire de la France et des Français au jour le jour vol. 3, partie 2 de 1316 à 1358, p. 92 : « novembre 1354, Charles le Mauvais conclut avec le duc de Lancastre un pacte qui prévoit le démembrement de la France : Édouard recevra la couronne de France mais laissera à son cousin Charles de Navarre la Normandie, la Champagne, la Brie, le Languedoc et quelques autres fiefs. Malheureusement, ces négociations échouent ».
    53. Comment ceux de Rouen et d’Évreux se refusèrent à l’établissement d’une gabelle sur le sel par l’ennortement du seigneur de Harecourt et du roi de Navarre, et comment le roi Jean fit mettre les mains sur le roi de Navarre ens ou châtel de Rouen.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 20 pages 322-325 Bibliothèque Nationale de France
    54. Le roi Jean II le bon fut-il un mauvais roi ?, Duc de Lévis Mirepoix, Historama Janvier 2003 [10]
    55. The Battle of Poitiers,Chad Arnow myarmoury.com
    56. Natalie Fryde, l'Histoire, H.S. n°16, juillet 2002 pp 28-33
    57. Le roi pouvait changer le cours d’une monnaie : il favorisait ainsi les monnaies royales à forte teneur en or face aux monnaies d’argent frappées par ses vassaux Le Franc histoire d’une monnaie. Les mécanismes de mutation Bibliothèque Nationale de France et Le Moyen Âge en Occident, Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, p. 273
    58. Jourdan, Decrusy et Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises, depuis l’an 420 jusqu’à la Révolution de 1789, Paris : Belin-Leprieur : Plon, 1821-1833, pages 738-745 Bibliothèque Nationale de France
    59. Chroniques de Jean Froissart: 1356-1364 : depuis la captivité du roi Jean jusqu’à la bataille de Cocherel Kervyn de Lettenhove, p. 1 Bibliothèque Nationale de France
    60. Jourdan, Decrusy et Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises, depuis l’an 420 jusqu’à la Révolution de 1789, Paris : Belin-Leprieur : Plon, 1821-1833, pages 769-794 Bibliothèque Nationale de France. D’autres sources font état de douze représentants de la noblesse, douze représentants du tiers état et six du clergé : Georges Duby, le Moyen Âge, Seuil 1995, p. 489
    61. H. Gourdon de Genouillac, Paris à travers les âges : histoire nationale de Paris et des parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu’à nos jours. Tome premier ; ouvr. réd. sur un plan nouveau et approuvé par Henri Martin p. 179-183 Bibliothèque Nationale de France
    62. Comment le roi de Navarre fut délivré de prison par le confort du prévôt des marchands. Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 63 page 374 Bibliothèque Nationale de France
    63. Henri Gourdon de Genouillac, Paris à travers les âges, histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu’à nos jours, paru en 1879 Le Paris pittoresque.
    64. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 291
    65. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, page 293
    66. Chroniques de Jean Froissart page 235 Bibliothèque Nationale de france
    67. a et b André Larané, 8 mai 1360: Préliminaires de paix à Brétigny, herodote.net
    68. On retrouve trace de ces raids dans les chroniques anglaises anonymes de l’époque: The Chronicle of London. Rex Edwardius Tertius 1360, John Wroth, John Deynes et Walt Berneye British Museum
    69. Comment le duc de Normandie et son conseil envoyèrent légats pour traiter de la paix entre le roi de France et le roi d’Angleterre; et comment la paix fut faite.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 131 pages 429-433 Bibliothèque Nationale de France
    70. Ci s’ensuit la chartre de l’ordonnance de la paix faite entre le roi d’Angleterre et ses alliés, et le roi de France et les siens.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 132 pages 433-437 Bibliothèque Nationale de France
    71. Ci après s’ensuit la forme et la manière de la lettre de renonciation que fit le roi d’Angleterre entre lui et le roi de France.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 139 pages 444-448 Bibliothèque Nationale de France
    72. Comment messire Bertran du Guesclin fut pris; et comment messire Charles de Blois fut occis en la bataille; et toute la fleur de la chevalerie de Bretagne et de Normandie prise ou occise. Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 195 pages 496-497 Bibliothèque Nationale de France
    73. Comment le roi de France envoya messages pour traiter de la paix entre le comte de Montfort et le pays de Bretagne; et comment il en demeura duc.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 200 pages 500-501 Bibliothèque Nationale de France
    74. Comment le roi de France fit lire et examiner les chartes des traités faits entre lui et le roi d’Angleterre.Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 256 pages 555-556 Bibliothèque Nationale de France
    75. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, page 296
    76. Comment la guerre commença entre le roi Dam Piètre et son frère Henry le Bastard; et comment le roi de France envoya messire Bertran du Guesclin atout les Compagnies avec le dit Henry contre Dam Piètre. Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 203 pages 503-505 Bibliothèque Nationale de France
    77. Charles V, 1338-1380 : Le roi sage, Bibliothèque nationnale de France
    78. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, pages 295-296
    79. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, pages 299
    80. Plus exactement il s’agit de saxon imprégné de mots normands : Cristian-Ioan Panzaru,Le crépuscule du Moyen Âge, unibuc.ro
    81. Natalie Fryde, l'Histoire HS n°16 jullet 2002 pp28-33
    82. Comment le comte de Pennebroch se partit d’Angleterre pour venir en Poitou ; et comment les Espaignols au hâvre de la Rochelle durement le combattirent. Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 342 pages 636-637 Bibliothèque Nationale de France
    83. Comment les Compagnies gâtoient et exiloient le royaume de France, et comment moult de gens en murmuroient contre le roi d’Angleterre et le prince de Galles son fils. Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, chapitre 202 pages 502-503 Bibliothèque Nationale de France
    84. Chroniques de Jean Froissart, Livre I, partie II, pages 642-666 Bibliothèque Nationale de France
    85. Il fait, par exemple, ceinturer Paris par un fossé et un talus en remblais surmonté d’une pallissade. Le talus permet éd les boulets et la palissade sert à empêcher l’ennemis d’utiliser le talus comme abris
    86. François Pierre Guillaume Guizot A Popular History of France From The Earliest Times Volume III:The Project Gutenberg EBook
    87. Conflagration: The Peasants’ Revolt, Melissa Snell historymedren.about.com
    88. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, page 313
    89. Chroniques de Jean Froissart, De la grosse armée et du voyage que le roi de France vouloit faire en Bretagne sur le duc de Bretagne, pour la cause que on disoit qu'il soutenoit messire Pierre de Craon; et comment au dit voyage le roi devint malade, pourquoi le voyage fut rompu., livre 4, chapitre 29 [11]
    90. Chroniques de Jean Froissart, L'aventure d'une danse faite en semblance de hommes sauvages, là où le roi fut en péril, livre 4, chapitre 32 [12]
    91. 5 août 1392:Charles VI le Bien Aimé devient le Fou, André Larané herodote.net
    92. Chroniques de Jean Froissart, Comment le duc de Berry et le duc de Bourgogne, oncles du roi, eurent le gouvernement du royaume; et comment ils firent chasser et prendre ceux qui avoient eu le gouvernement du roi., livre 4, chapitre 30 [13]
    93. Avant l’assassinat de Louis d’Orléans en 1405 le parti d’Armagnac se nomme le parti d’Orléans, mais pour faciliter la lecture nous avons volontairement ignoré cette nuance
    94. a et b Alban Dignat, 23 novembre 1407: Assassinat dans la rue Vieille du Temple, herodote.net
    95. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 327
    96. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 330
    97. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 331
    98. Bernard Coteret, Histoire de l'Angleterre, Tallandier 2007 page 136
    99. Bernard Coteret, Histoire de l'Angleterre, p. 137
    100. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 329
    101. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 332
    102. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p 333
    103. André Larané, 10 septembre 1419: L’assassinat de Jean sans Peur, herodote.net
    104. F. A. Ogg, A Source Book of Medieval History (New York, 1907), p. 443 Medieval Sourcebook
    105. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 335
    106. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 336
    107. stejeannedarc.net
    108. Jeanne d’Arc, Henri Wallon, 5ème édition 1876, Livre II Orléans, 3ème partie: la délivrance d’Orléans stejeannedarc.net
    109. Jeanne d’Arc, Henri Wallon, 5ème édition 1876, Livre III Reims, 3ème partie: Le sacre stejeannedarc.net
    110. a et b Philippe Contamine, La bataille de Castillon : fin de la guerre de Cent ans, Site du ministère de la culture
    111. C’est l’origine du doigt d’honneur. Les français en signe de provocation tendent le majeur, car son amputation rend impossible le tir à l’arc. Les Anglais eux montrent l’index et le majeur (ce signe est devenu symbole de victoire) ou placent leur main dans la position de décochage (majeur et annulaire plié sous le pouce et index et annulaire tendus) pour prouver qu’il sont toujours aptes à tirer. Ces signes de défi, tournant à l’insulte, ont persisté dans les deux pays jusqu’à nos jours : Pauline Edwards, Le tir à l’arc au fil du temps SEED[14]
    112. Les bardes qui sont relativement couteuses ne se généralisent qu'au cours du XVe siècle: Fabrice Murgala, Histoire de l'armure medieval.mrugala.net
    113. Laurent Albaret,XVe siècle. Le traité d’Arras, Clionautes
    114. Jacques Dupaquier, Histoire de la population française, Paris, PUF, 1988, éd. quadrige 1995, tome 1, p.367
    115. Laurent Bourquin, Qu'est-ce que la noblesse ?, L'Histoire N°195 Décembre 1995, page 26
    116. Catherine Vincent, Introduction à l’histoire de l’Occident médiéval, Paris, 1995 : Chapitre XI.
    117. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, p. 233
    118. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, p. 236 et 237 et The Effects of the Hundred Years War www.hyperhistory.net
    119. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette 2003, page 273
    120. Eileen Power, The Wool Trade in English medieval History, pages 56-57 [15]
    121. Le commerce Histoire de la principauté de Liège
    122. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette 2003, pages 275-276
    123. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche,Le Moyen Âge en Occident, p. 285
    124. Paul Fargues, Histoire du Christianisme, Tome III, De Charlemagne à la Renaissance - Le Moyen Âge, 1934 [16]
    125. Laurent Albaret,XIVe siècle. Froissart et le grand Schisme, Clionautes
    126. a et b Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 307
    127. Le Moyen Âge en Occident, Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, p. 294
    128. La Pragmatique Sanction de Bourges, limite les prérogatives papales et affirme la supériorité des décisions des conciles de Bâle et de Constance sur celles du pape : Marc Girot, L’affirmation du pouvoir royal (XII°-XV° siècles), site de l’IUFM de Créteil
    129. Rit Nosotro,The Effects of the Hundred Years War www.hyperhistory.net
    130. Conflagration: The Peasants’ Revolt, Melissa Snell historymedren.about.com
    131. John Wyclif,F.F. Urquhart. The Catholic Encyclopedia, Volume XV. New York 1912: Robert Appleton Company,Le Moyen Âge en Occident, Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Hachette 2003, page 294 et The Effects of the Hundred Years War www.hyperhistory.net
    132. Rit Nosotro,The Effects of the Hundred Years War www.hyperhistory.net
    133. d’autant que Constantinople a été prise en 1453

    Bibliographie

    Chroniques de l’époque

    Essais contemporains en français

    • Michel Mollat du Jourdin, Genèse médiévale de la France moderne, « Points », Seuil, 1977.
    • Jean Favier, La Guerre de Cent Ans, Fayard, 1980. (ISBN 2213008981)
    • Philippe Contamine, La Guerre de Cent Ans, « Que sais-je ? », PUF, 2002.
    • Georges Bordonove, Les Rois qui ont fait la France: Jean le Bon , éditions Pygmalion 2000. (ISBN 2857042647)
    • Georges Bordonove, Les Rois qui ont fait la France: Charles V le Sage , éditions Pygmalion 1985. (ISBN 2857042647)
    • Georges Bordonove, Les Rois qui ont fait la France: Charles VI le Bien-Aîmé, Pygmalion 1985.
    • Georges Bordonove, Les Rois qui ont fait la France: Charles VII le Victorieux , éditions Pygmalion 1985. (ISBN 2857042647)
    • Georges Bordonove, La guerre de 600 ans, Laffont 1971.
    • Arthur Conte, Bâtisseurs de la France de l’an 1000 à 2000, Plon, 2004.
    • Jean Verdon, Isabeau de Bavière; La mal aimée, Tallandier 2001.
    • Bertrand Schnerb, L’État Bourguignon: 1363-1477, Perrin, 1999.
    • Georges Minois, Charles VII, un roi shakespearien, Perrin 2005. (ISBN 2262021279)
    • « 1429, Jeanne d’Arc libère Orléans », Moyen-Âge n°41, juillet/août 2004.
    • Paul Murray Kendall, Eric Diacon, Richard Warwick, le faiseur de rois, Fayard 1997.
    • Paul Murray Kendall, Eric Diacon, Louis XI, Fayard 1996.
    • Jacques Heers, Louis XI, Tempus, 2003.
    • Catherine Vincent, Introduction à l’histoire de l’Occident médiéval, Paris,Librairie générale française 1995.
    • Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992.
    • Bernard Coteret, Histoire de l'Angleterre, Tallandier 2007.

    Essais contemporains en anglais

    • Allmand, Christopher, The Hundred Years War: England and France at War, c.1300-c.1450, Cambridge University Press 1988. (ISBN 0-521-31923-4)
    • Alfred Burne, The Agincourt War., Wordsworth Military Library. (ISBN 1-84022-211-5)
    • Seward, Desmond, The Hundred Years War. The English in France 1337-1453, Penguin 1999. (ISBN 0-14-028361-7)
    • Sumption, Jonathan, The Hundred Years War I: Trial by Battle, University of Pennsylvania Press 1999. (ISBN 0-8122-1655-5)
    • Sumption, Jonathan, The Hundred Years War II: Trial by Fire, University of Pennsylvania Press 2001. (ISBN 0-8122-1801-9)
    • Wagner, John A. Encyclopedia of the Hundred Years War. Westport, CT: Greenwood Publishing Group 2006. (ISBN 0-313-32736-X)

    Liens

    Articles connexes

    Liens externes

    stejeannedarc.net: toutes les sources concernant Jeanne d'Arc. chrisagde.free.fr: des bibliographies très complètes, malheureusemnt ne cite pas ses sources. The Effects of the Hundred Years War hyperhistory.net


    Modèle:Militaire/Guerre de Cent Ans

    Modèle:Portail Cliopédia

    Modèle:Lien AdQ Modèle:Lien AdQ