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{{DISPLAYTITLE:Acide ''gamma''-hydroxybutyrique}}
{{Sous-titre|GHB}}
{{Voir homonymes|GHB (homonymie)}}{{À actualiser|date=juillet 2023}}{{Infobox Chimie
 | nom = Acide γ-hydroxybutyrique
 | image = 4-Hydroxybutansäure - 4-Hydroxybutanoic acid.svg
 | image2 = GHB-3D-balls.png
 | taille image = 220
 | légende = Structure de l'acide γ-hydroxybutyrique.
<!-- Général -->
| DCI = 
| nomIUPAC = Acide 4-hydroxybutanoïque
| synonymes = 
| CAS = {{CAS|5|9|1|8|1|1}}
| EINECS = {{EINECS|}}
| RTECS = 
| ATC = {{ATC|N01AX11}} <br /> {{ATC|N07XX04}}
| DrugBank = DB01440
| PubChem = {{CID|3037032}}
| chEBI = 30830
| NrE = 
| FEMA = 
| SMILES = C(CCC(O)=O)O
| InChI = 1/C4H8O3/c5-3-1-2-4(6)7/h5H,1-3H2,(H,6,7)
| InChIKey = SJZRECIVHVDYJC-UHFFFAOYSA-N
| StdInChI = 
| StdInChIKey = 
| apparence = liquide incolore et inodore<ref name=R>{{RömppOnline|Nom=Hydroxybuttersäuren|Date=28 novembre 2018|ID=RD-08-02349}}</ref>{{,}}<ref>M. Sylvia Stein, ''[http://www.gtfch.org/cms/images/stories/media/tk/tk70_2/Stein.pdf Stellungnahme zur Nicht Geringen Menge von γ-Hydroxybuttersäure]'' {{pdf}}, ''Toxichem'', Krimtech., 2003, vol. 70, {{n°|2}}, p. 87–92.</ref>
<!-- Propriétés chimiques -->
| formule = |C=4|H=8|O=3
| masseMol = 
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| susceptibiliteMagnetique = 
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| indiceAcide = 
| indiceSaponification = 
<!-- Propriétés physiques -->
| TTransitionVitreuse = 
| fusion = {{tmp|-17|°C}}<ref name=W>M. R. Witkowski {{et al.}}, ''GHB free acid: II. Isolation and spectroscopic characterization for forensic analysis'', ''J. Forensic. Sci.'', 2006, {{vol.|51}}, {{p.|330–339}}, {{PMID|16566766}}, {{DOI|10.1111/j.1556-4029.2006.00074.x}}.</ref>
| ebullition = {{tmp|178|180|°C|décomp.}}<ref name=R/>
| solubilite = 
| miscibilite = 
| masseVolumique = {{Unité/2||g||cm|-3}}
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<!-- Précautions -->
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<!-- Écotoxicologie -->
| DL50 = {{unité|4800|mg||kg|-1}} (souris, [[Ingestion|oral]]) <br />{{unité|3700|mg||kg|-1}} (souris, [[Injection intraveineuse|i.v.]]) <br />{{unité|4500|mg||kg|-1}} (souris, [[sous-cutané|s.c.]]) <br />{{unité|4200|mg||kg|-1}} (souris, [[intrapéritonéal|i.p.]])<ref name="ChemIDplus">{{ChemID|591-81-1|gamma-Hydroxybutyrate}} (consulté le 11 juillet 2009).</ref>
| CL50 = 
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<!-- Données pharmacocinétiques -->
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<!-- Considérations thérapeutiques -->
| classeTherapeutique = 
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| antidote = 
<!-- Caractère psychotrope -->
| categoriePsycho = Dépresseur
| modeConsommation = Ingestion
| autresNoms = <div>
* ''gamma''-Hydroxybutyrate
* Gamma-OH
* GHB, G, GBH, GH
* Georgia Home Boy 
* Grievous Bodily Harm 
* Liquid X, Liquid E, Liquid Ecstasy 
* Blue Verve 
* Scoop 
* Organic quaalude 
* Fantasy, etc.
* Juice, jus
* Gros Hérisson Bleu (ou [[Sonic]] en référence au personnage de jeux vidéo)
</div>
| risqueDependance = 
<!-- Composés apparentés -->
| autres = 
| autrescations = 
| autresanions = 
| isomères = 
<!-- Supplément -->
| supplement = 
}}<!-- ----------------------------- Fin de l'infoboite ----------------------------- -->

L''''acide 4-hydroxybutanoïque''' ou '''γ-hydroxybutyrate''' ('''GHB'''), anciennement et uniquement dans le [[Francophonie|monde francophone]], connu sous le nom abrégé de '''gamma-OH''', est un [[psychotrope]] et très puissant [[dépresseur]] du [[système nerveux central]], utilisé à des fins médicales ou à des fins détournées. Le GHB est une substance endogène, produite physiologiquement et naturellement dans le [[cerveau]] des [[mammifère]]s et sa [[structure chimique]] est très proche du [[neurotransmetteur]] [[Acide γ-aminobutyrique|GABA]]<ref name="larousse"/>.

== Historique ==
Le GHB est synthétisé pour la première fois en 1874 par le chimiste russe [[Aleksandr Mikhaïlovitch Zaïtsev]] mais ne rencontre aucune application scientifique ni pharmaceutique. [[Henri Laborit]], au cours de ses études sur le neurotransmetteur [[Acide γ-aminobutyrique|GABA]], le synthétise de nouveau en 1961<ref name="larousse">{{ouvrage| éditeur =Larousse| titre =Dictionnaire des drogues et des dépendances| auteur1 =Denis Richard| auteur2 = Jean-Louis Senon | auteur3 =Marc Valleur| année =2004| isbn =2-03-505431-1}}.</ref>.

Il est utilisé dans les [[années 1960]] comme [[anesthésique]] [[hypnotique]] sous le nom de Gamma-OH qui était beaucoup utilisé en obstétrique du fait de sa toxicité cérébrale nulle pour l'enfant à naître. Il trouve rapidement une grande variété d'utilisations due à ses effets secondaires minimaux et son action de contrôle, la seule difficulté étant la marge étroite de son usage en sécurité. Actuellement, il n'est plus utilisé que par des services d'anesthésie-réanimation très spécialisés, en particulier dans le traitement des grands brûlés<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Fiche synthèse expérience du Service de Santé des Armées et Gamma OH |url=https://sfar.org/download/fiche-synthese-experience-du-service-de-sante-des-armees-et-gamma-oh/ |site=Société Française d’Anesthésie et de Réanimation |consulté le=2023-02-21}}</ref>. [[Claude Rifat]], un biologiste français (psychonaute) avait proposé que le GHB était l'antidépresseur physiologique naturel mais sa proposition n'a pas été retenue<ref>{{Lien web |titre=GHB: The First Authentic Antidepressant by Claude Rifat |url=https://www.biopsychiatry.com/ghb/authentic.html |site=www.biopsychiatry.com |consulté le=2023-02-21}}</ref>.

== Chimie ==
=== Synthèse ===
La [[gamma-Butyrolactone|''gamma''-butyrolactone]] (GBL) est un précurseur synthétique du GHB. La mise en réaction de la GBL par une base, le plus souvent la soude (NaOH), la transforme en GHB qui est atoxique, car produit physiologiquement, {{Refsou |contrairement à la GBL qui a quelques effets toxiques avec une activité pharmacologique peu, voire pas, modifiée.}}

=== Synthèse endogène ===
Le GHB est synthétisé à partir de l'[[acide γ-aminobutyrique|acide ''gamma''-aminobutyrique]] (GABA)<ref name="synthese">{{ouvrage | éditeur =Presses universitaires de France| collection = Que sais-je ? |titre =Les drogues de synthèse| auteur1 =Michel Hautefeuille |auteur2=Dan Véléa| année =2002| isbn =2-13-052059-6}}.</ref> dans le cerveau des mammifères. Le GABA subit une première étape de [[transamination]] effectuée par la transaminase GABA-T pour produire du semialdéhyde succinique, celui-ci est ensuite réduit en GHB par la semialdéhyde succinique réductase<ref name="Andriamampandry">{{en}} Andriamampandry Christian, Taleb Omar, Viry Sandrine, Muller Claude, Humbert Jean Paul, Gobaille Serge, Aunis Dominique et Maitre Michel (2003), [http://www.fasebj.org/content/early/2003/09/05/fj.02-0846fje.long « Cloning and characterization of a rat brain receptor that binds the endogenous neuromodulator γ-hydroxybutyrate »], ''The FASEB Journal'', {{vol.|17}}, {{n°|12}}, {{p.|1691-3}}.</ref>. Le GHB est dosé dans le plasma en quantités micro-molaires.

Une autre voie de synthèse biochimique est celle partant du [[butane-1,4-diol]] qui par alcool déshydrogénase (ADH) forme le [[4-hydroxybutanal]] (GHBAL), puis par aldehyde déshydrogénase (ALDH) sur ce dernier forme le GHB<ref>PubChem CID {{CID|3037032}}.</ref>. Finalement, il y a aussi la [[γ-butyrolactone]] (GBL) qui se transforme ''in vivo'' en ''gamma''-hydroxybutyrate (GHB) via une [[lactamase]]<ref>[https://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_247 « ''gamma''-Butyrolactone - Fiche toxicologique {{n°}}247 »], INRS, mars 2018.</ref>.

== Pharmacologie ==
Deux sites d'actions distincts ont été identifiés dans le [[système nerveux central]] : le récepteur GHB (GHB-R) identifié pour la première fois en 2003<ref name="Andriamampandry"/>, et le [[récepteur GABAB|récepteur GABA<sub>B</sub>]] responsable des effets sédatifs<ref>{{en}} Vienne Julie, Bettler Bernhard, Franken Paul et Tafti Mehdi (2010), « Differential effects of GABAB receptor subtypes, {gamma}-hydroxybutyric Acid, and Baclofen on EEG activity and sleep regulation », ''The Journal of Neuroscience'', {{vol.|30}}, {{n°|42}}, {{p.|14194-14204}}.</ref>. Lorsque le GHB est administré par voie périphérique, il traverse rapidement la barrière hémato-encéphalique et modifie le système GHB [[endogène]] et donc le système GABAergique dans le cerveau.

Il inhibe temporairement la libération de [[dopamine]] dans le [[striatum]]<ref>{{en}} Howard Sherrel C., Feigenbaum et Jeffrey J. (1997), « Effect of gamma-hydroxybutyrate on central dopamine release in vivo », ''Biochemical Pharmacology'', {{vol.|53}}, {{p.|103–110}}.</ref>.

Le GHB est un agoniste faible des récepteurs GABA<sub>B</sub><ref name="maitre" />.

Il agit sur les [[endorphine]]s ce qui lui donne des propriétés [[sédatif|sédatives]] et [[anesthésiant]]es.

Le GHB agit notamment sur le [[Septum (neuroanatomie)|septum]] et l'[[hippocampe (cerveau)|hippocampe]] par l'intermédiaire du [[locus cœruleus]]. Il gère pour une part les comportements d'alarme, de peur, d'anxiété et d'éveil. C'est également cette minuscule structure qui met l'ensemble des muscles du corps en état de profonde relaxation (et même de ''paralysie'') pendant le [[rêve]] ou la [[paralysie du sommeil]].

Que ce soit pour ses effets thérapeutiques ou récréatifs, l’induction d’un effet neuropharmacologique par le GHB nécessite l’absorption d’une grande quantité de cette substance (deux à trois grammes chez l'[[Homo sapiens|être humain]]).

Il peut être métabolisé en [[Acide γ-aminobutyrique|GABA]] et s'élimine sous forme de {{CO2}}.

== Usage médical ==
[[File:Alcover 17,5 - Gamma-Hydroxybutyric acid.JPG|thumb|GHB pharmaceutique.]]
Le ''4-hydroxy-butyrate de soude'' a été utilisé comme [[anesthésiant]]<ref name="mildt">{{ouvrage| éditeur =comité français d'éducation pour la santé et de la [[Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie|mildt]]| titre =Drogues, savoir plus risquer moins| année =2000| mois =juillet| isbn =2-908444-65-8}}.</ref> général et comme [[hypnotique]] dans le traitement de l'[[insomnie]]. Il est également utilisé en Europe et aux États-Unis pour le traitement de certains troubles du sommeil, et particulièrement pour diminuer les attaques de sommeil diurne et les épisodes de [[cataplexie]] chez les patients [[narcolepsie|narcoleptiques]]<ref name="larousse"/>{{,}}<ref name="maitre">Maitre Michel, Humbert Jean-Paul, Kemmel Véronique, Aunis Dominique et Andriamampandry Christian (2005), [http://pdf.edk.fr/archive/ms/2005/3/82212_284_289_.pdf « Mécanismes d’action d’un médicament détourné : le γ-hydroxybutyrate »], ''Médecine/Sciences'', vol. 21, {{p.|284-9}}.</ref>. Cette utilisation se fait sous le nom de marque Xyrem, gammaOH ou sous le nom d'oxybate de sodium<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Oxybate de sodium : substance active à effet thérapeutique |url=https://www.vidal.fr/medicaments/substances/oxybate-de-sodium-4515.html |site=VIDAL |consulté le=2024-04-10}}</ref>.

Il est aussi utilisé en [[Italie]] (depuis [[1991]]) et en [[Autriche]] (depuis [[1999]]) dans le traitement de l'[[alcoolisme]] pour la prévention du syndrome de sevrage et au maintien de l'abstinence chez le sujet alcoolodépendant sous le nom d'''Alcover'', en solution liquide. En France, en 2013, il n'a pas encore cette [[Autorisation de mise sur le marché|AMM]] mais fait l'objet d'études<ref>F. Paille et le groupe de travail sur les médicaments de la SFA, [http://www.sfalcoologie.asso.fr/download/GHB_SFA2012.pdf « Oxybate de sodium (acide ''gamma''-hydroxybutyrique ou GHB) et alcool »] {{pdf}}, {{date-|10 février 2012}}.</ref>.

Dans une publication de 2018, un groupe de chercheurs internationaux a considéré que le [[Balance bénéfice-risque|bénéfice risque]] de l’oxybate de sodium dans le maintien de l’[[abstinence]] avait un impact réel<ref name="étude2018">{{Article |langue=en |auteur1=Wim van den Brink |auteur2=Giovanni Addolorato |auteur3=Henri-Jean Aubin |titre=Efficacy and safety of sodium oxybate in alcohol-dependent patients with a very high drinking risk level |date=juillet 2018 |lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/326483223_Efficacy_and_safety_of_sodium_oxybate_in_alcohol-dependent_patients_with_a_very_high_drinking_risk_level |périodique=[[ResearchGate]] |consulté le=11 août 2023}}</ref>. Ils estiment également qu'il constitue une option thérapeutique prometteuse pour les patients les plus sévères, avec le potentiel d’apporter des bénéfices cliniques et de santé publique substantiels<ref name="étude2018"/>. En 2019, une [[méta-analyse]] de quarante études cliniques et des données de [[pharmacovigilance]] italienne et autrichienne, couvrant 260 000 patients traités avec Alcover, montre que l’oxybate de sodium dans le traitement de l’alcoolo-dépendance est bien toléré et qu’aucun problème de sécurité n’a été reporté<ref name="étude2019">{{Article |langue=en |auteur1=Giovanni Addolorato |auteur2=Otto-Michael Lesch |auteur3=Icro Maremmani  |titre=Post-marketing and clinical safety experience with sodium oxybate for the treatment of alcohol withdrawal syndrome and maintenance of abstinence in alcohol-dependent subjects |date=30 décembre 2019 |lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31876433/ |périodique=[[United States National Library of Medicine]] |consulté le=11 août 2023}}</ref>.

En 2023, son efficacité dans le maintien de l’abstinence est confirmée par une [[Doctorat|thèse universitaire]] réalisée à la faculté de médecine de l’[[université d’Amsterdam]]<ref name="Guiraud">{{Lien web |langue=en |auteur=J.Guiraud |titre=Sodium oxybate for the treatment of alcohol dependence |url=https://dare.uva.nl/search?identifier=ad0b0a9e-e28c-432d-81a9-ccdf39b190f8 |date=11 mai 2023 |site=[[Université d'Amsterdam]] |consulté le=27 juillet 2023}}</ref>. Cette thèse présente des résultats d’essais cliniques, notamment une phase 3, et de méta-analyses démontrant une efficacité cliniquement pertinente de l’oxybate de sodium dans le maintien de l’abstinence, notamment chez les patients sévères<ref name="Guiraud"/>.

L'oxybate de sodium a été approuvé par la [[Food and Drug Administration]] aux États-Unis pour traiter les symptômes de la [[narcolepsie]] en 2002, avec un programme strict d'évaluation et de stratégie d'atténuation des risques (REMS) mandaté par la FDA<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Michael J. Strunc |titre=The Xyrem® (Sodium Oxybate) Risk Evaluation and Mitigation Strategy (REMS) Program in the USA: Results From 2016 to 2017 |url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7984153/ |date=13 janvier 2021 |site=[[United States National Library of Medicine]] |consulté le=27 juillet 2023}}</ref>. Il fait aussi l'objet d'études cliniques pour le traitement d’autres [[assuétude]]s et pharmacodépendances ([[toxicomanie]]s)<ref name="larousse"/>, pour la réduction des symptômes chez le patient atteint de [[fibromyalgie]]<ref name="maitre"/>, ainsi que pour aider à l'[[accouchement]]<ref name="mildt"/>.

Enfin, il est aussi utilisable dans les hyperkaliémies sévères en milieu réanimatoire notamment.

== Usage détourné ==
Comme [[drogue]], il est utilisé le plus souvent sous la forme d'un sel chimique (Na-GHB ou K-GHB) et il est vendu la plupart du temps sous forme liquide mais aussi parfois sous forme de poudre.

Ses usages détournés sont<ref name="larousse"/> :
* drogue récréative : à faible dose, le GHB induit un état de désinhibition et d'[[euphorie]] proche de l'ivresse. On le désigne donc parfois par le terme apparemment mal approprié d'« ecstasy liquide »<ref name=dico>{{Lien web |titre=Le dico des drogues - GHB |url=http://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Le-dico-des-drogues/GHB |site=Drogues Info Service |consulté le=2019-09-02}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Usages de GBL en France: retour sur une controverse |url=https://vih.org/20190529/usages-de-gbl-en-france-retour-sur-une-controverse/ |site=vih.org |consulté le=2019-09-02}}.</ref> ;
* certains [[culturiste]]s apprécient le GHB comme complément alimentaire stimulant l'[[hormone de croissance]] {{Refnec|date=3 juillet 2023}};
* [[chemsex]] : certains homosexuels l'apprécient parce qu'il possède des qualités [[myorelaxant]]es (relâchement des sphincters) {{Refnec|date=3 juillet 2023}};
* [[soumission chimique]] : surnommé « drogue du viol » ou « drogue du violeur »<ref>[http://www.metrofrance.com/info/ghb-la-drogue-du-violeur-testee-contre-l-alcoolisme/mmcd!MtyVY2N0QGLs/ Lire en ligne], Metro-France, 4 mars 2003.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La drogue du violeur efficace contre l'alcoolisme ?|url=https://www.20minutes.fr/societe/1111345-drogue-violeur-efficace-contre-lalcoolisme|site=20minutes.fr|consulté le=2017-06-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Un nouveau médicament testé contre l'alcoolisme|périodique=[[Le Parisien]]|date=2013-03-03|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/societe/un-nouveau-medicament-teste-contre-l-alcoolisme-03-03-2013-2612927.php|consulté le=2017-06-23}}.</ref>, le GHB est également utilisé à des fins criminelles. Ses effets sédatifs augmentent lorsque le GHB est mélangé à de l'alcool<ref>{{Lien web |titre=Drogues: Savoir plus, risquer moins - GHB |url=http://www.toxquebec.com/livre_drogues/fr/index_ghb.html |site=toxquebec.com |consulté le=2019-09-02}}.</ref>, c'est pourquoi sa présence est parfois attestée lors d'[[Fête|évènements festifs]]. Le mélange de GHB et d'alcool plonge le plus souvent la victime dans une profonde inconscience et provoque à plus long terme une amnésie. Cet état n'est cependant pas immédiat car il peut être précédé d'un [[coma]], de [[vertige]]s, de nausées, de vomissements, de [[convulsion]]s{{etc.}}<ref name=dico/>.
Il ne doit pas être accompagné d'[[boisson alcoolisée|alcool]], de [[benzodiazépine]]s ou de [[barbiturique]]s, car ils amplifieraient les effets [[dépresseur]]s du [[système nerveux central]] produits par le GHB. Toutes ces drogues agissent au niveau du même [[récepteur membranaire]] [[neurone|neuronal]], le [[récepteur GABAA|récepteur GABA<sub>A</sub>]] et ont un effet [[synergie|synergique]] induisant une activité neuronale caractéristique des phases de sommeil.

=== Effets et conséquences ===
==== Effets recherchés ====
{{section à sourcer|date=juin 2021}}
* Relaxation musculaire (effet [[myorelaxant]]) et sensation de chaleur.
* [[Désinhibition]].
* [[Euphorie]].
* Sensation de flottement, de quiétude et d'apaisement.
* Diminution de l'anxiété.
* Légère altération de la perception de l'environnement (adoucissement et embellissement).
* Exacerbation de la sensibilité (libido, érotisme, tactilité).
* Exacerbation du sentiment d'[[empathie]] (effet empathogène).

==== Effets à court terme ====
* Ralentissement de la fréquence cardiaque (possible bradycardie) et respiratoire<ref name="eyrolles">{{ouvrage| éditeur =Eyrolles| collection =Eyrolles Pratique| titre =Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation| auteur =Yasmina Salmandjee| année =2003| isbn =2-7081-3532-5}}.</ref>.
* [[Hypotension artérielle]]<ref name="eyrolles"/>.
* Somnolence relative à la dose ingérée (effet [[hypnotique]]).
* Production d'[[hormones de croissance]].
* Perte de coordination et de l'équilibre<ref name="synthese"/>.
* [[Vertige]]s, maux de tête (surdose).
* [[Nausée]]s, vomissements (surdose)<ref name="eyrolles"/>.
* [[Amnésie]] (surdose)<ref name="eyrolles"/>.
* Perte de connaissance et/ou de conscience (G-Hole), [[évanouissement]] ou [[coma]] (surdose)<ref name="eyrolles"/>.

==== Effets à long terme ====
L'utilisation excessive et prolongée conduit à la [[tolérance (toxicologie)|tolérance]] et à la [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] physique<ref name="larousse"/>.

Les symptômes de [[sevrage (toxicologie)|sevrage]] sont brusques<ref name="larousse"/> et comprennent l'anxiété, l'insomnie, les tremblements, l'irritabilité, la sensibilité aux stimuli externes (bruit, lumière, toucher), la [[tachycardie]] et les crampes musculaires. Ces symptômes de sevrage apparaissent de une à six heures après la dernière prise et disparaîtront après deux à vingt-et-un jours en fonction de la dépendance.

==== Surdose ====
En cas de [[surdosage]], le GHB peut provoquer des [[Dépression respiratoire|dépressions respiratoires]] potentiellement mortelles, mais la majorité des décès liés au GHB (environ 70%<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Deborah L.|nom1=Zvosec|prénom2=Stephen W.|nom2=Smith|prénom3=Trinka|nom3=Porrata|prénom4=A. Quinn|nom4=Strobl|titre=Case series of 226 γ-hydroxybutyrate–associated deaths: lethal toxicity and trauma|périodique=The American Journal of Emergency Medicine|volume=29|numéro=3|date=2011-03-01|issn=0735-6757|doi=10.1016/j.ajem.2009.11.008|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0735675709005531|consulté le=2023-07-10|pages=319–332}}</ref>) sont dus à des mélanges avec d'autres dépresseurs et notamment avec l'alcool, mélange fréquemment rencontré dans le cas où le GHB est utilisé comme drogue récréative. Les effets du GHB et de l'alcool font plus que s'additionner : ils agissent en [[synergie]] au niveau des [[récepteur GABAA|récepteurs GABA<sub>B</sub>]]. Cette synergie est une [[allostérie]], la présence de l'un des composés augmente la fixation et donc l'effet de l'autre. Tout se passe comme s'il fallait moins de GHB pour obtenir les mêmes effets. La stimulation des récepteurs GABA<sub>B</sub> a un effet inhibiteur sur le système nerveux central qui se traduit par un ralentissement cardio-respiratoire. C'est ce mécanisme qui, dans les cas les plus graves peut provoquer la mort par dépression respiratoire<ref>La dépression respiratoire est l'un des problèmes rencontré au cours de l'[[Anesthésie#Anesthésie générale|anesthésie générale]].</ref>.

Il a été classé en 1999, sur la liste I des substances vénéneuses pour la forme injectable réservée à l’usage hospitalier, et sur la liste des [[stupéfiant]]s pour les formes orales, ce qui a poussé certains utilisateurs à se tourner vers un de ses précurseurs chimiques, non classé, la [[gamma-Butyrolactone|''gamma''-butyrolactone]] (GBL), rarement ''a priori'' comme « drogue du viol » mais plutôt à but récréatif, avec des cas d'intoxications avérées et des risques de décès. La [[médecine légale]] peut faire la preuve de son usage par dosage de la molécule dans l'urine ou le sang ([[chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse]] (CPG-SM), voire par l'analyse de [[phanère]]s (ongles, cheveux<ref>Pépin, G., Gaillard, Y., Cheze, M. et Goulle, J. P. (2003), ''Le GHB dans les phanères : résultats et interprétation'', ''Journal de médecine légale droit médical'', 46(2), 93-100 ([http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=14785393 résumé avec Inist/CNRS]).</ref>, poils pubiens). Des taux de 285 et {{unité|815 mg/L}} ont été associés à plusieurs cas d'intoxications mortelles<ref>Marjorie Chèze, Guillaume Hoizey, Marc Deveaux, Aurélie Muckensturm, François Vayssette, Francis Billault et Gilbert Pépin, ''Une série de nouveaux cas d'intoxications par le GHB ou la GBL. Dosages dans le sang, l'urine et les phanères'', ''Ann. Toxicol. Anal.'' (Société française de Toxicologie analytique), 2012, vol. 24, {{n°|2}}, p. 59-65, {{DOI|10.1051/ata/2012005}}, en ligne le 22 juin 2012.</ref>.

La [[Dose létale médiane|DL{{ind|50}}]] du GHB chez le rat est entre {{unité|1100 mg/kg}} et {{unité|2000 mg/kg}}<ref>{{en}} Galloway, Frederick, Gonzales {{et al.}}, « Gamma-hydroxybutyrate: an emerging drug of abuse that causes physical dependence », ''Addiction'', 1997, 92(1):98-96.</ref>, ce qui rapporté à l'être humain en fait une drogue peu toxique. Encore une fois, les effets de l'alcool et du GHB étant synergiques, la combinaison des deux diminue fortement cette DL{{ind|50}}, rendant ''de facto'' le GHB bien plus toxique. On rencontre ce même type de synergie entre les [[benzodiazépine]]s et l'alcool, tous deux se liant au même récepteur.

==== Statistique ====
En 2006, en [[France]], on estime que sur 120 des derniers viols commis avant le {{date-|19 août 2006}}, 6 l'ont été sous l'emprise du GHB<ref>[http://lejournal.euskalherria.com/idatzia/20060819/art177041.php Lire en ligne], ''Le Journal du Pays basque'', 19 août 2006.</ref>.

Toutefois, une enquête  de 2019 de l’[[Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé]] indique que sur 574 cas de victimes d’utilisation de substance pour induire une soumission chimique, seul un était lié au GHB. Dans la majorité des cas, il s’agissait de médicaments ([[antihistaminique]], [[neuroleptique]] ou [[benzodiazepine]]) et de [[MDMA]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Soumission chimique, résultats de l'enquête 2019 |url=https://addictovigilance.fr/wp-content/uploads/2021/09/Soumission-chimique-2019.pdf |date=septembre 2021 |site=Réseau français d’addictovigilance |consulté le=27 juillet 2023}}</ref>. Selon le procureur de la République de Besançon  : « on ne dit pas qu’il n’y a pas de GHB, on sait qu’il peut circuler mais une psychose s’est installée »<ref name="slate">{{Article |langue=fr |auteur1=Clément Guillet |titre=«Balance ton bar»: où en est-on avec le GHB en France?
 |périodique=[[Slate (magazine)|Slate]] |date=15 décembre 2021 |lire en ligne=https://www.slate.fr/story/220560/balance-ton-bar-ghb-france-violences-sexuelles-drogue-soumission-chimique-inquieter-realite-usages-jeunes |consulté le=27 juillet 2023 |accès url=libre}}</ref>. Il évoque plutôt « une problématique préoccupante d’alcoolisation massive avec des mélanges d’alcools forts qui peuvent mener à des pertes de connaissance pouvant être assimilé à du GHB »<ref name="slate"/>.

== Trafic et production ==
Jusqu'en [[1998]], il était relativement disponible sur [[Internet]]<ref name="synthese"/>.

Selon l'[[Organe international de contrôle des stupéfiants|OICS]] dans son rapport du {{date|1 mars 2006}}, comme pour la plupart des « drogues de synthèse », la production s'effectue près des lieux de consommation grâce à la mise en œuvre de laboratoires clandestins mobiles.

Sous sa forme artisanale, il peut avoir un goût salé<ref name="synthese"/>.

== Législation ==
Il est répertorié par la [[convention sur les substances psychotropes de 1971]].

Le {{Lien|langue=en|trad=Death of Samantha Reid|texte=décès de Samantha Reid}}, une adolescente américaine, a été le point de départ à la classification du GHB comme stupéfiant<ref>{{en}} [https://www.pbs.org/newshour/extra/features/jan-june00/ghb.html Article] du PBS, 11 avril 2000.</ref>.
* En [[France]], le GHB a été classé comme stupéfiant en 1999, à l'exception des préparations injectables destinées aux usages médicaux et vétérinaires, qui sont sur la liste {{I}} des [[substance vénéneuse|substances vénéneuses]]<ref>{{Légifrance | base=JORF | numéro=MESP9921437A | texte=Arrêté du 5 mai 1999}} portant classement sur la liste {{I}} des substances vénéneuses et sur la liste des substances classées comme stupéfiants.</ref>.
* Aux [[États-Unis]], il est interdit de vente au public en 2000. Mais il est prescrit depuis 2002 dans le traitement de la [[narcolepsie]] accompagnée d’accès de [[cataplexie]].
* Au [[Canada]], le GHB est inscrit à l'annexe III de la ''Loi réglementant certaines drogues et autres substances''. La simple possession, la possession en vue d'en faire le trafic, la production, l'exportation, ainsi que l'importation sont illégales.
* En [[Suisse]], le GHB a été introduit dans la loi fédérale sur les stupéfiants et les substances psychotropes en 2002 après approbation de la [[convention sur les substances psychotropes de 1971]] en 1995.

== Molécules voisines ==
Après son interdiction, des substances analogues et qui se transforment une fois ingérées en GHB, telles que la [[Gamma-Butyrolactone|γ-butyrolactone]] (GBL) et le [[butane-1,4-diol]], sont devenues plus disponibles. Ces deux substances sont ensuite devenues illégales en France en 2011<ref>{{Légifrance | base=JORF | numéro=ETSP1124197A | texte=Arrêté du 2 septembre 2011}} portant application d'une partie de la réglementation des stupéfiants.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets| commons=Category:GHB}}

=== Bibliographie ===
* {{Article| titre=GHB. Et pourtant il soigne...| auteur1=[[Bernard Calvino]]| périodique=[[Pour la science]]| numéro=533| date=mars 2022| pages=78-84}}

=== Articles connexes ===
* [[Acide bêta-hydroxybutyrique|Acide ''bêta''-hydroxybutyrique]]
* [[Anesthésie]]
* [[Chemsex]]
* [[Flunitrazépam]]
* [[gamma-Butyrolactone|''Gamma''-butyrolactone]]
* [[Soumission chimique]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
* {{en}} [http://www.whitehousedrugpolicy.gov/publications/factsht/gamma/ Page d'information] du Bureau de Contrôle des Drogues des États-Unis
* [http://auriol.free.fr/psychiatrie/gammaOH.htm Le Gamma-OH, bonheur ou maléfice ?], sur ''auriol.free.fr''

{{Palette|Hypnotiques intraveineux}}

{{Portail|biochimie|chimie|médecine|pharmacie|neurosciences}}

[[Catégorie:Neurotransmetteur]]
[[Catégorie:Sédatif]]
[[Catégorie:Dépresseur]]
[[Catégorie:Acide gamma-hydroxylé|Hydroxybutyrique]]

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