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CM Esthétique 0

Le document présente une introduction à l'esthétique du cinéma, en explorant la relation entre l'art et l'industrie cinématographique, ainsi que les différentes dimensions esthétiques telles que la lumière, le mouvement et le son. Il inclut des réflexions de philosophes et cinéastes sur la nature de l'art cinématographique et la manière dont les films doivent être analysés. La bibliographie mentionnée offre des ressources pour approfondir ces concepts esthétiques.

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CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Esthétique du cinéma, introduction

Steven Spielberg, West Side Story, 2021


CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Esthétique du cinéma, introduction

« Le cinéma me paraît semblable à deux frères siamois qui seraient unis par le
ventre, c’est-à-dire par les nécessités inférieures de vivre, et désunis par les cœurs,
c’est-à-dire par les nécessités supérieures de s’émouvoir. Le premier de ces frères
est l’art cinématographique, le second est l’industrie cinématographique. On demande
un chirurgien qui séparerait ces deux frères ennemis sans les tuer, ou un
psychologue qui aplanirait les incompatibilités entre les deux cœurs. »
Jean Epstein, « De quelques conditions de la photogénie » (Le Cinématographe vu
de l’Etna, 1926), in Écrits sur le cinéma 1, Paris, Seghers, 1974, p. 137-142.

L’esthétique est une partie de la philosophie qui traite du sensible, du beau et de l’art.
Deux racines grecques : aïsthêtikos, qui a la faculté de sentir, sensible ;
aïsthanesthaï, sentir, percevoir.
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

« Sensible, c’est notre corps même qui l’est : en tout et pour tout. »
« pour nous, vivre signifie avant toute chose regarder, goûter, toucher ou sentir le
monde. […] Ce n’est que dans la vie sensible qu’un monde s’offre à nous, et ce n’est
que comme vie sensible que nous sommes au monde. »
Emanuele Coccia, La Vie sensible, trad. de l’italien par Martin Rueff, Paris, Rivages
Poche, 2010, p. 9-11.

« Si l’on n’avait aucune sensation, on ne pourrait rien apprendre ni comprendre. »


Aristote, De anima (De l’âme)
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Plan du cours
1. Introduction à l’esthétique du cinéma
2. Esthétique de l’ombre et de la lumière
3. Esthétique de la distance
4. Esthétique du rythme et du mouvement
5. Esthétique du nombre
6. Esthétique du regard
7. Esthétique de la contingence
8. Esthétique de l’espace
9. Esthétique du temps
10. Esthétique du raccordement
11. Esthétique sonore
12. QCM le 15 mai 2024
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Bibliographie
Jacques Aumont, L’Image. Peinture, photographie, cinéma : des origines au
numérique, Armand Colin, 2020.
Jacques Aumont, Alain Bergala, Michel Marie, Marc Vernet, Esthétique du film : 125
ans de théorie et de cinéma, Paris, Armand Colin, 2021.
Vincent Amiel, Esthétique du montage, Paris, Armand Colin, 2022.
Alain Bergala, La Création-cinéma, Crisnée, Yellow Now, 2015.
David Bordwell, L’Art du film, une introduction, Louvain, De Boeck Université, 2000.
Nicole Brenez, De la figure en général et du corps en particulier. L’Invention figurative
au cinéma, Paris/Bruxelles, De Boeck Université, 1998.
Michel Chion, Un art sonore le cinéma : histoire, esthétique, poétique, Paris, Cahiers
du cinéma, 2003.
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Robert Rossellini, Allemagne Année Zéro, 1948 / Steven Spielberg, West Side Story, 2021
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Orson Welles, Citizen Kane, 1941 / Steven Spielberg, West Side Story, 2021
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Steven Spielberg, La Guerre des mondes, 2005 / Steven Spielberg, West Side Story, 2021
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Steven Spielberg, West Side Story, 2021


CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Qu’est-ce qu’un problème figuratif ?


> Nicole Brenez, De la figure en général et du corps en particulier, De Boeck
Université, 1998.
« Ce qui compte, c’est l’attention portée aux films. »
« En quoi l’œuvre fait-elle sujet ? »
Vertu de l’analyse : ne ramène pas l’œuvre à ses déterminants historiques MAIS
considère les images comme acte critique et cherche à en déployer les puissances
propres.
« Le cinéma problématise ce dont il traite. »
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Steven Spielberg, West Side Story, 2021


CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

« Could be . . .
Who knows? . . .
There’s something due any day—
I will know right away,
Soon as it shows.
It may come cannonballing down through the sky,
Gleam in its eye,
Bright as a rose.
Who knows? »

« With a click, with a shock,


Phone’ll jingle, door’ll knock
Open the latch.
Something’s comin’, don’t know when, but it’s soon;
Catch the moon,
One-handed catch! »
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Prêter attention au film

« Dans la critique et dans les interviews, ce que l’on dit sur les films reste souvent très
impressionniste. On ne parle pas du concret, on ne parle pas vraiment du film. On
aborde les idées qui sont dans le film ou à l’origine du film, des aspects sociologiques
ou politiques, mais on ne parle pas de ce qui m’intéresse le plus : un film est fait
d’images et de sons et on passe souvent à côté de ça. Presque tous les sujets sont
potentiellement intéressants, mais ce qui importe, c’est la manière dont on les met en
scène. J’ai l’impression que c’est le plus intéressant à dire, parce que ça pose les
enjeux, ça illustre les questions que l’on se pose quand on fait un film. Cela dit, il y a
beaucoup d’aspects de ces décisions, de ces désirs qui sont de l’ordre de
l’inexplicable, qui défient la logique cartésienne. Je ne crois pas non plus à une
intuition “magique” qui ferait que tout se déclenche comme ça, miraculeusement, un
souffle qui vient, qui illumine la pensée, qui fait que les choses sont claires. Ça existe
un peu, c’est vrai, mais on y réfléchit beaucoup avant. »
João Pedro Rodrigues, Le Jardin des fauves. Conversations avec Antoine Barraud,
Paris, Post-éditions / Éditions du Centre Pompidou, 2016, p. 65.
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Qui pense l’art ?


Historiens de l’art et philosophes de l’art (esthéticiens)
Giorgio Vasari, premier historien de l’art au XVIe siècle : Les Vies des meilleurs
peintres, sculpteurs et architectes (1550-1568).
- Johann Joachim Winckelmann (1717-1768), théoricien considéré comme
fondateur de l’histoire de l’art et de l’archéologie. Auteur des Réflexions sur l’imitation
des œuvres grecques dans la peinture et la sculpture (1755) ; Histoire de l’art de
l’Antiquité (1764).
- Alexandre Gottlieb Baumgarten (1714-1762), « philosophe des Grâces et des
Muses », inventeur du terme « Esthétique » (science de la connaissance sensible),
qui donne son titre à deux de ses livres : Esthétique théorique (1750) et Esthétique
générale (1758).

« L’historien s’agace d’entendre le philosophe surinterpréter, lequel, en retour, piaffe


de voir son compère additionner (les références) sans déboucher (sur un sens). »
Michel Guérin, « L’histoire de l’art des philosophes », in Jean Noël Bret, Michel
Guérin, Marc Jimenez, Penser l’art. Histoire de l’art et esthétique, hors-série de
l’Université des arts, Klincksieck, 2009, p. 21-29.
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

« Les seuls gens capables de réfléchir effectivement sur le cinéma ce sont les
cinéastes ou les critiques de cinéma ou ceux qui aiment le cinéma. »
Gilles Deleuze, « Qu’est-ce que l’acte de création ? » (conférence Fémis, mars 1987)

Qu’est-ce que c’est avoir une idée en cinéma ?

« S’il y a de la pensée dans l’art, c’est sous forme de percepts et d’affects, non de
concepts. »
Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Paris, Minuit, 1991.

« L’œuvre d’art n’a aucun rapport avec la communication. L’œuvre d’art n’est pas un
instrument de communication. »
Gilles Deleuze, « Qu’est-ce que l’acte de création ? »
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Langue, langage et communication

« Du point de vue du langage verbal, on assiste à la réduction de toute la langue à


une langue communicative, avec un énorme appauvrissement de l’expressivité. Les
dialectes sont éloignés dans l’espace et dans le temps : les enfants sont contraints à
ne plus les parler parce qu’ils vivent à Turin, à Milan ou en Allemagne. »
Pier Paolo Pasolini, « Étroitesse de l’histoire et immensité du monde paysan », in
Écrits corsaires, Flammarion, 2018, p. 99-100.

« Que “dit” une œuvre littéraire ? Que communique-t-elle ? Très peu à qui la
comprend. Ce qu’elle a d’essentiel n’est pas communication, n’est pas message. Une
traduction cependant, qui cherche à transmettre ne pourrait transmettre que la
communication, et donc quelque chose d’inessentiel. »
Walter Benjamin, « La Tâche du traducteur », in Œuvres I, trad. par Maurice de
Gandillac, revue par Rainer Rochlitz, Paris, Gallimard, p. 244-245.
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Langue, langage et communication

« Nous savons maintenant qu’un texte n’est pas fait d’une ligne de mots, dégageant
un sens unique, en quelque sorte théologique (qui serait le « message » de l’Auteur-
Dieu), mais un espace à dimensions multiples, où se marient et se contestent des
écritures variées, dont aucune n’est originelle : le texte est un tissu de citations,
issues de mille foyers de la culture. »
Roland Barthes, « La Mort de l’auteur », in Œuvres complètes III, Paris, Éditions du
Seuil, 2002, p. 43.

« Si je devais écrire un livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d’avoir
commencé à écrire, je n’aurais jamais le courage de l’entreprendre. Je ne l’écris que
parce que je ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je
voudrais tant penser. [...] Je suis un expérimentateur en ce sens que j’écris pour me
changer moi-même et ne plus penser la même chose qu’auparavant. »
Michel Foucault, Dits et écrits II. 1976-1988, Paris, Gallimard Quarto, p. 860.
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Stan Brakhage, Stellar, 1993, 3’


CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

« Le cinéma est une pensée qui prend forme, une forme qui pense. »
Jean-Luc Godard

« Depuis quelques films, d’une façon générale, je fais la différence entre la langue et
le langage. […] Je sens une différence, suite à l’influence de la peinture, avec la
langue, grosso modo le texte et les mots. […] Ce que j’appelle le langage, et que tout
le monde confond avec la langue, est un acte. […] « Le langage, c’est quelque chose
qui ne se dit pas, qui peut un peu se montrer et se faire entendre. »
« - Le langage et la poésie, c’est la même chose ?
- Oui, mais ce sont deux tactiques différentes. […] La poésie c’est écrit. Le langage,
ça ne peut pas vraiment être écrit. »
« Ardent espoir », Entretien avec Jean-Luc Godard, par Stéphane Delorme et
Joachim Lepastier, Cahiers du cinéma, n°759, octobre 2019, p. 8-20.
CM Vincent Deville : « esthétique du cinéma »

Jacques Perconte, Faust, 2017

« L’expérience ultime de l’art est fragmentaire. L’art, c’est ce qui vous projette en mille
morceaux et qui vous ramène à votre unité de départ pour de nouvelles aventures. »
Ken Jacobs in Scott McDonald, Critical Cinema 3, Berkeley, University of California
Press, 1998, p. 383.

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