Exposé d’Histoire et Civilisation africaine
Groupe N°4
Membres du groupe
Rahana Aboubacar
Fourétou Gabey
Introduction
Le colonialisme est une doctrine ou une idéologie justifiant la
colonisation entendue comme l'extension de la souveraineté d'un Etat sur des
territoires situés en dehors de ses frontières nationales. La notion intellectuelle
du colonialisme est cependant souvent confondue avec la pratique même de
la colonisation étant donné que l'extension de sa souveraineté par un Etat
implique dans les deux cas la domination politique et l'exploitation économique
du territoire annexé.
La colonisation se définit par l’annexion d’un territoire par une force
étrangère à des fins politiques et économiques. Cette action représente l’un
des faits indéniables de l’histoire du monde, et se développa sous une forme
accrue avec l’expansion européenne dès le XVe siècle.
La France participe graduellement à cette conquête du monde, jusqu’à
devenir à la fin du XIXe siècle le deuxième empire colonisateur derrière le
Royaume-Uni. Ce qui distingue la France des autres puissances, c’est son
approche colonisatrice. Non seulement les colons français s’estiment porteurs
d’une mission éducatrice, mais ils s’estiment aussi chargés de propager la
religion catholique. Cela n’empêche pas la France de privilégier également
ses intérêts diplomatiques, économiques et commerciaux tout en affirmant son
indéniable influence dans le monde. Malgré tout, les avantages économiques
restent limités et le commerce avec les colonies restera restreint.
L’approche française de la colonisation reste hésitante : l’expansion
coloniale ne sera jamais une véritable priorité pour les responsables du pays.
Dans ce contexte, qu’est-ce qui caractérise donc le système colonial
français ? C’est ce que nous découvrirons dans la suite de ce travail.
I. Caractéristiques administratives du système colonial français :
le "direct rule"
Les colonies sont administrées par la métropole, représentée sur place
par des fonctionnaires européens très puissants et des gouverneurs dans les
colonies françaises. Dans le cas de l’Algérie, l’administration du territoire est
calquée sur celle des départements français.
L’organisation administrative se fait par regroupements de territoires,
effectués souvent sans se préoccuper des populations indigènes : par
exemple, les Touaregs du Sahara sont répartis entre le Tchad, la Mauritanie et
l’Algérie. La métropole (État européen possédant des colonies) crée parfois de
vastes regroupements :
- l’empire des Indes,
- l'Union indochinoise qui comprend une colonie (Cochinchine), des
protectorats (Laos, Cambodge, Annam, …),
- l'Afrique occidentale française (AOF) créée en 1904,
- l'Afrique équatoriale française (AEF) créée en 1910.
Cette administration directe ou indirecte (à l’exception des dominions)
assujettit partout les populations colonisées. Certains pays ne peuvent être
placés sous tutelle, du fait de leur taille, de leur histoire ou de l’âpreté des
rivalités qu’ils suscitent : c’est le cas de l’Empire ottoman, de la Chine ou de
l’Amérique latine. Les Européens profitent alors d’une supériorité technique et
financière pour obtenir une influence déterminante. Cet impérialisme conduit à
la mainmise étrangère sur la Chine par exemple, partagée en véritables zones
d’influence (Break up of China, 1894).
Le statut des populations : entre assimilation et association Les
colonisateurs français adoptent la politique de l’assimilation. L’assimilation,
politique officielle de la France, prétend assimiler les indigènes à la métropole,
c'est-à-dire leur donner à terme le statut de citoyens. C’est une doctrine
généreuse qui a été, en réalité, rarement mise en œuvre. Les indigènes
restent soumis à un statut d'inférieurs.
II. Les différentes formes de colonies dans le système colonial
français
Il est fondé sur l’administration directe et sur l’assimilation culturelle des
populations aux valeurs de civilisations des européens à travers l’école
coloniale laïque proposée par Jules Ferry au XIXe siècle. Néanmoins
l’application du système français varie selon qu’on habite dans une colonie,
dans un protectorat ou dans une colonie de peuplement. Quatre (4) formes de
colonies se présentent. Nous avons :
2.1 Les colonies
Elles sont sous le commandement du ministère des colonies créées en
1894. Elles sont gérées sur la base de l’administration directe. Les colonies
d’Afrique Noire sont divisées en trois fédérations : AOF (1895), Madagascar
(1897) et AEF (1910).
Chaque fédération est dirigée par un gouverneur général qui a sous son
autorité des gouverneurs territoriaux qui contrôlent à leur tour des
commandants de cercle, des chefs de subdivision, des chefs de canton et des
chefs de villages. Les habitants des colonies de l’administration directe étaient
des « sujets français » soumis au code de l’indigénat, sauf les natifs des
quatre communes (Saint-Louis, Gorée, Rufisque, Dakar) assimilés à des «
citoyens français ».
2.2 Les protectorats
Il s’agit des territoires du Maroc et de la Tunisie qui dépendent du
ministère des affaires étrangères de la France. Dans ces territoires les
résidents généraux français contrôlent les gouvernements locaux. C’est le
système de l’association.
2.3 Les colonies de peuplement
Ce sont les territoires d’Outre-Mer (TOM) comme l’Algérie considérés
comme partie intégrante du territoire français et dépendant du ministère de
l’intérieur représenté par un gouverneur et un préfet qui administre
directement le territoire. En 1895 au moment où les colons atteignent le
nombre de 400000, il y a des assemblées locales qui leur permettent de
participer à la gestion des affaires tandis que les populations Arabo-berbères
sont cantonnées dans le statut de l’indigénat.
2.4 Les colonies d’exploitation
Ces colonies fournissent des matières premières aux métropoles. On
parle de métropole pour désigner la puissance qui domine une colonie.
III. La gestion des colonies dans le système colonial français
III.1. L’économie d’une colonie
Quel que soit le type de colonie, l’économie du territoire est toujours
organisée par et pour la métropole. Les français exploitent toutes les matières
premières qui les intéressent, et en priorité les métaux précieux.
Pour ce qui est des cultures, les métropoles imposent aux colonies de
cultiver des produits d’exportation comme le café ou le coton au détriment des
cultures locales. Des infrastructures sont construites, comme des routes, des
ponts et des chemins de fer, mais seulement pour favoriser les échanges avec
la métropole.
III.2. Des sociétés coloniales inégalitaires
La France a aboli la traite négrière et l’esclavage en 1848. Pour autant,
l’égalité est loin d’être une réalité au sein des sociétés coloniales. Dans les
possessions françaises, c’est le code de l’indigénat qui, depuis 1881, fait
régner « le bon ordre colonial ».
Par ailleurs, le Code de l’indigénat est un ensemble de textes de lois qui
maintient les populations colonisées, aussi appelées indigènes, dans un statut
juridique inférieur à celui des citoyens français. De plus, les indigènes sont
privés des meilleures terres et exploités. Lorsqu’ils ne sont pas soumis
au travail forcé, ils sont sous-payés. Il est vrai que les européens créent des
hôpitaux et des écoles, mais c’est avant tout dans le but de disposer d’une
main-d’œuvre bon marché, éduquée et en bonne santé. Lorsque les élites
indigènes, éduquées à l’occidentale, souhaitent accéder à des responsabilités,
là encore, ils sont maintenus dans une situation d’infériorité. Le système
colonial français est donc bien inégalitaire et raciste.
III.3. La mission évangélisatrice des missionnaires
Les missionnaires sont à l’avant-garde de la colonisation : ils diffusent la
religion chrétienne. Les médecins favorisent le progrès de l’hygiène et de la
médecine (campagnes de vaccination contre les maladies tropicales et les
épidémies), ce qui contribue à la baisse du taux de mortalité et
l’accroissement de la population. Les médecins et missionnaires jouent aussi
un rôle social par le rachat d’esclaves, l’émancipation de la femme par
exemple.
Les enseignants ont également une mission : celle d’alphabétiser les
populations. L’enseignement se fait dans la langue indigène dans les petites
classes, puis dans la langue du colonisateur pour le secondaire et le
supérieur. Enfin, ingénieurs et techniciens contribuent à la modernisation des
infrastructures.
L’Europe veut affirmer sa vocation civilisatrice par la religion, l’instruction
et les progrès sanitaires. Elle se fait un devoir de promouvoir sa mission dans
les colonies et de la populariser dans l’opinion. Convaincus de leur supériorité,
nourris de préjugés racistes et d’illusions, les Européens imposent aux
indigènes leurs langues et leurs modes de vie.
Les sociétés indigènes sont ainsi bouleversées par la « modernité »
européenne qui raie la culture des peuples dominés en brisant les cadres
traditionnels et en transformant les habitudes. Les missions religieuses
ébranlent les croyances traditionnelles et le culte des ancêtres ;
l’enseignement crée des classes « d’évolués » tiraillés entre l’influence
occidentale et l’attachement à la tradition. On parle dès lors d’acculturation
des indigènes.
Conclusion
En somme, le système colonial français était direct parce que toutes les
décisions étaient prises par la métropole (France) et appliquées par les
fonctionnaires français résidant dans la colonie et aidés par les indigènes. Les
colonies dépendaient du ministère des colonies. Les indigènes étaient divisés
en deux catégories : les citoyens ‘'assimilés'' natifs de quatre communes du
Sénégal (Gorée-St Louis-Rufisque-Dakar) et qui ont les mêmes droits que les
français et les indigènes sujets qui n'avaient que des devoirs. On leur
appliquait le code de l'indigénat (qui est un ensemble de lois appliqué aux
noirs dont la violation était sévèrement punie.
Références bibliographiques
https://www.senrevision.com/
https://www.universalis.fr/encyclopedie
https://www.schoolmouv.fr/
https://www.maxicours.com/se/cours/le-systeme-colonial/
www.http://clubcedeao.com/