Université d’Abomey-Calavi
Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
Département de Génie Chimique-Procédés
Quatrième année
Cours : Formulation cosmétique
Formulation de
pomades et
caractérisation
Membre du groupe : Sous la supervision de :
d’ALMEIDA Sèwêdjlo Dr KOUDORO Yaya
MISSKPE Asize
ZOMADI Jeannine
Année académique: 2024-2025
Sommaire
INTRODUCTION........................................................................................................................ 3
I. GENERALITES SUR LES POMMADES..........................................................................4
1. Historique..........................................................................................................................4
2. Définition d’une pommade...............................................................................................4
3. Intérêts thérapeutiques des pommades...........................................................................4
4. Différents types de pommades.........................................................................................5
i. Pommades hydrophobes................................................................................................. 5
ii. Pommades absorbant l’eau.............................................................................................5
iii. Pommades hydrophiles...............................................................................................5
II. FORMULATION D’UNE POMMADE..............................................................................5
1. Les ingrédients.................................................................................................................. 5
i. Excipient........................................................................................................................5
ii. Principe actif................................................................................................................. 7
iii. Additif......................................................................................................................13
2. Proposition d’un protocole de préparation...................................................................14
3. Protocole de caractérisation de la pommade................................................................16
i. Caractérisation physico-chimique................................................................................16
ii. Caractérisation fonctionnelle et biologique..................................................................17
4. Exemple de production de pommade hydratante à l'Aloe Vera..................................19
CONCLUSION........................................................................................................................... 21
Références bibliographiques......................................................................................................22
INTRODUCTION
Le substantif féminin « Pommade » est emprunté à l’italien du nord pomada attesté depuis
la seconde moitié du XVe siècle et dérivé de pomo « pomme », car les anciennes pommades
étaient aromatisées à la pomme d’api.
Pour le traitement d’affections telles que les éruptions cutanées, les irritations de la peau, les
piqûres, les infections fongiques, on opte plus souvent pour des formes de crème ou de pommade,
car elles fournissent un moyen efficace d’acheminer le principe actif directement sur la zone
requise. Ces produits peuvent être soit une émulsion eau dans huile (E/H) ou huile dans eau
(H/E), sous forme de cires, émollients et lubrifiants dispersés dans une phase huileuse, et une
phase aqueuse contenant des agents émulsifiants, des stabilisants et des épaississants, des
conservateurs, et dans certains cas, des colorants. On se concentrera ici sur la pommade en
particulier et le lait corporel.
I. GENERALITES SUR LES POMMADES
1. Historique
Les médicaments externes à usage cutané sont constitués de corps gras qui servent
d’excipients dans lesquels sont incorporés un ou plusieurs principes actifs. Ils sont dénommés
onguents puis pommades, les galénistes y incluent les cérats, pâtes, emplâtres ainsi que plus
récemment les émulsions (crème et lait) et les gels. La pommade tire son nom de l’usage depuis
le Moyen Age de pulpe de pomme dans sa composition. Parmi les plus célèbres : le cérat de
Galien, les emplâtres vésicatoire et basilicum, la pommade mercurielle pour le traitement de la
syphilis sont décrits dans les Codex depuis le XVII° siècle. Leur succès tient au fait qu'ils sont
faciles à fabriquer, il suffit d’un simple mélange dans un mortier. Les excipients les plus utilisés
sont l’axonge, la cire blanche, le suif puis la vaseline, la lanoline. L’usage des pommades va se
développer grâce à l’utilisation des tubes souples pour le conditionnement. A l’origine elles sont
présentées dans des pots, ils doivent être correctement fermés afin d’éviter les altérations, le
prélèvement doit être réalisé avec une spatule, jamais avec les doigts. En 1841 à Londres le
peintre John Goffe Rand dépose un brevet concernant des tubes souples fermés par une pince
destinée à être rempli de peinture, ils vont remplacer les boyaux de porc. Le chimiste français
Lefranc améliore en 1859 la fermeture à l’aide d’un bouchon à pas de vis. Le contenant sort par
une simple pression, on obtient la quantité désirée et le produit est préservé d’une contamination
extérieure. Les premiers tubes sont en plomb ou en étain. Après la Première Guerre mondiale
pour diminuer les coûts, ils sont fabriqués en plomb laqué d’étain, puis en aluminium verni ou
revêtu d’étain, enfin en plastique et métalloplastique. Il existe de nombreux fournisseurs, Krieg
et Zivy est la société française la plus importante, elle est reprise par Péchiney. Les tubes sont de
forme cylindrique puis conique (les tubes coniques seront progressivement abandonnés).
2. Définition d’une pommade
Les pommades sont des préparations monophasiques de consistance molle ou semi solide
destinées à être appliquées sur la peau et sur les muqueuses. Elles sont constituées d’un excipient
simple ou complexe au sein duquel se trouve dispersé, ou dissous un ou plusieurs principes
actifs.
3. Intérêts thérapeutiques des pommades
Les pommades, à côté de leurs propriétés thérapeutiques dans le traitement des affections
dermatologiques peuvent soit ramener le pH cutané à la normale, soit maintenir autant que
possible la surface de la peau à son pH normal. Elles ont également une action générale par la
voie cutanée, sans passer par le foie. En plus de leurs applications dermiques, elles peuvent être
appliquées sur les muqueuses : Rectale, vaginale et conjonctivale (Salomon, 1994).
4. Différents types de pommades
i. Pommades hydrophobes
Les pommades hydrophobes (lipophiles) ne peuvent absorber normalement que de petites
quantités d’eau. Les substances les plus communément employées pour la formulation sont la
vaseline, la paraffine, la paraffine liquide, les huiles végétales ou les graisses animales, les
glycérides synthétiques, les cires….
ii. Pommades absorbant l’eau
Ces pommades peuvent absorber des quantités plus importantes d’eau. Leurs excipients
sont ceux d’une pommade hydrophobe dans lesquels sont incorporés des émulsifiants tels que la
lanoline, des alcools de la graisse de laine, des esters de sorbitanne, des monoglycérides et des
acides gras.
iii. Pommades hydrophiles
Les pommades hydrophiles sont des préparations dont les excipients sont miscibles à l’eau.
Constituées habituellement par des mélanges de polyéyhylène glycols (PEG) liquides et solides.
Ils peuvent contenir de très importantes quantités d’eau.
II. FORMULATION D’UNE POMMADE
1. Les ingrédients
i. Excipient
On appelle excipient, toute substance sans activité thérapeutique spéciale permettant
l’incorporation des médicaments afin de céder facilement le principe actif aux tissus aux contact
desquels ils se trouvent. Ils constituent la base de la pommade et interviennent par leur nature
chimique, leurs propriétés physiques, la présence ou non d’argents tensioactifs. Les excipients
pour pommades peuvent être d’origine naturelle ou synthétique. Suivant la nature de l’excipient,
la préparation peut avoir des propriétés hydrophobes ou lipophiles et contenir des additifs
appropriés. Ceci nous permet de faire une classification exhaustive des excipients (Tableau I)
selon Lehir, (1983) et Legrand, (1986).
Tableau I: Classification des excipients
Axonge
Saindoux
Glycerides
Huile végétale
Huile hydrogénée
Lanoléïne
Cires Cire d’abeille
Excipients anhydres
Palmitate de cetyle
Vaseline
Perhydrosqualène
Hydrocabures
Paraffine
Silicone
Polyoxyéthylènes-glycoles et homologues
Excipients hydrates ou hydrogèls Bentonites
Clarsol
Silice
Alginates
Gélose
Pectine
Laniline
Kaogel
Excipents émulsionnés Eau/Huile
Excipents émulsionnés
Excipents émulsionnés Huile/Eau
Critères de sélection des excipients (Konipo, 2001)
Les excipients employés pour la fabrication des préparations dermiques doivent répondre à un
certain nombre de critères généraux et particuliers. Les critères généraux sont :
– une consistance convenable qui permet un étalement facile ;
– une suffisante stabilité physique et chimique pour permettre une bonne conservation ;
– moindre incompatibilité possible avec les autres constituants de la pommade et les matériaux de
conditionnement ;
– une pénétration facile des principes actifs dans les tissus ;
– une bonne tolérance et un pouvoir allergisant faible ;
– être lavable et ne pas tacher le linge, si cela n’est pas incompatible avec d’autres propriétés ;
– on peut demander aussi être stérilisable.
Les critères particuliers sont en relation avec la destination des préparations, le type de peau ou
de l’affection à traiter, la nature et les propriétés des substances actives incorporées. Le choix de
l’excipient pour la préparation de pommades est fonction du but thérapeutique recherché et des
qualités propres à l’excipient.
ii. Principe actif
Un principe actif en cosmétique est une substance ou un composant présent en quantité
et ayant une activité biologique spécifique sur le corps. C’est un ingrédient particulier qui confère
ses propriétés à un produit cosmétique. Il peut être d’origine naturelle ou synthétique . Les actifs
peuvent avoir différents types d’effets, avec des propriétés actives sur la peau du visage, du corps
ou celle des cheveux.
Le plus souvent, les principes actifs sont issus d’extraits végétaux tel que les plantes,
algues, légumes, fruits, céréales, huiles essentielles, huiles végétales ou encore issus du règne
animal. S’ils sont fabriqués de cette manière ou ayant ce type d’origine, on peut dire que ces
principes actifs sont naturels. A contrario, il est possible de reproduire ces mêmes molécules mais
en laboratoire.
Dès lors, lorsqu’ils sont produits de cette manière, on parlera de molécules de synthèse.
Ces dernières, bien qu’identiques dans leurs effets aux actifs naturels, demandent des processus
de chimie lourde.
La nature des principes actifs fait que leur action sur la peau diffère selon la substance
active utilisée. Parmi les bienfaits que l’on retrouve généralement dans les cosmétiques, on a par
exemple les actifs hydratants, anti-âge et minceur. Selon les bienfaits que l’on souhaite proposer
dans un produit, il est donc nécessaire de choisir le ou les bons principes actifs pour obtenir un
résultat souhaité.
Les actifs hydratants pour la peau
Les actifs hydratants, comme leur nom l’indique, agissent sur l’hydratation de la peau ou
sur celle des cheveux. Ils participent à augmenter la teneur en eau via un apport ou en l’aidant à
la retenir pour garder une peau souple et rebondie.
Les différentes actions des actifs hydratants.
Les actifs hydratants ont trois principales actions sur la peau :
Les émollients : des produits qui ont un effet adoucissant et assouplissant
Les humectants : ceux qui augmentent la teneur en eau et attirent l’eau vers l’épiderme.
Les occlusifs ou filmogènes : produits qui contribuent à diminuer l’évaporation de l’eau à
Ces différentes actions sur la peau se retrouvent dans les actifs qui suivent :
L’acide hyaluronique
Le collagène végétal
Le glycérol
La protéine de riz
La protéine de soie
L’extrait de concombre
Le gel d’aloé vera
L’extrait de Mauve
L’extrait d’orchidée
L’urée
La kératine
Les céramides
Les actifs anti-âge
Destiné à prévenir ou à réduire les signes de vieillissement de la peau, ce type d’actif vise à
stimuler la production de collagène de la peau, à l’hydrater et à améliorer son élasticité afin
d’atténuer les signes de vieillissement de la peau. Les actifs anti-âges les plus utilisés en
cosmétique sont :
DMAE : ou diméthylaminoéthanol. Un des principes actifs anti-âge les plus efficaces pour
lutter contre la perte d’élasticité de la peau au niveau du visage et du coup.
Particulièrement indiqué pour les peaux vieillissantes en raison des propriétés tonifiantes
et raffermissantes, il stimule également la production de collagène.
La vitamine C : Antioxydant qui aide à réparer les dommages causés par le stress
oxydatif.
Acide férulique : Lutte contre l’oxydation des cellules de la peau et permet de renforcer la
barrière cutanée.
Vitamine E : Possède des propriétés hydratantes, de protection de la peau et retarde
l’apparition des rides.
Rétinol : Dérivé de la vitamine A. Actif phare pour traiter les signes du vieillissement, il
stimule également la production de collagène.
Acide tranexamique (caféine).
Acide hyaluronique : Hydrate et repulpe légèrement la peau.
Niacinamide(nicotinamide) : Vertus anti-inflammatoires, hydratantes et protégeant
également la peau.
Acide glycolique : Augmente le renouvellement cellulaire. Son application entraîne une
hydratation de la peau améliorée ainsi qu’une pénétration des autres actifs.
Acide salicylique
Acide tranexamique
Les peptides : Issus du végétal, reconnus pour leur effet tenseur et favorisant la production
de collagène.
Les AHA ou acides de fruits : Actifs très puissants. Leur utilisation convient davantage
aux peaux matures et épaisses qu’aux peaux fines et sensibles.
Les polyphénols : Issus des plantes, fruits ou légumes ; ils permettent à la peau de mieux
se défendre contre les radicaux libres et les UV. Ils stimulent la microcirculation mais
également la production d’élastine et de collagène.
Les céramides : Lipides complexes naturellement présents dans la peau.
Adénosine : Freine l’action des enzymes sur le collagène. Augmente la production de
collagène et d’élastine. Elle favorise la microcirculation de la peau.
La rose musquée
La vitamine B3 : Elle possède un effet lissant et unifiant.
Les actifs naturels éclaircissants
Les actifs éclaircissants ou à action blanchissante, sont des actifs naturels pouvant réduire les
tâches pigmentaires et uniformiser le teint de la peau. Parmi les actifs ayant ces propriétés, on
retrouve :
L’acide kojique : Molécule produite par plusieurs espèces de champignons.
L’arbutine : Présent dans les feuilles et les écorces de nombreuses plantes.
Acide azelaïque
Argaritine : Agent dépigmentant, présent dans des champignons.
Acide ascorbique ou vitamine C.
Acides alpha-hydroxylés
Les actifs apaisants
Ce type d’actif possède des propriétés réduisant les rougeurs, les irritations et les
inflammations cutanées. Parmi les actifs ayant cette propriété, on retrouve :
Allantoïne
Azulène
Bisabolol
Bleuet
Racine de réglisse
Mauve
Les actifs purifiants
les actifs purifiants agissent sur la peau en éliminant les cellules mortes, les impuretés ou
permettant d’absorber l’excès de sébum. Parmi les actifs purifiants, on retrouve :
L’acide salicylique
Le charbon actif
L’argile
Le tea tree (arbre à thé)
Le zinc
Les actifs régulateurs de sébum
Sécrétant du sébum dans une proportion supérieure à celles de peaux normales, cette
sécrétion par les peaux grasses n’est qu’un mécanisme naturel pour protéger l’épiderme,
l’équilibre cutané et maintenir une hydratation optimale. Cette production de sébum est
également symptomatique d’une peau peinant à maintenir un niveau d’hydratation optimal face
aux agressions extérieures. Une sécrétion de sébum en trop grande quantité entraîne généralement
des brillances sur des zones du corps tel que le front, le nez ou le menton. Pour réguler le sébum
de la peau, les actifs et ingrédients les plus utilisés sont :
L’acide félurique
L’allantoïne
Le zinc
La sauge
Le niacinamide
Les actifs minceur
Pour obtenir un effet minceur, il est possible de le faire de deux manières différentes. La
première est de venir libérer les graisses pour ensuite les éliminer. La seconde est d’agir sur la
cellulite, les inflammations des cellules ou la mauvaise circulation sanguine qui génère cette
cellulite. Les actifs dans les cosmétiques ayant une activité minceur bien qu’intéressantes sont
pourtant en nombre limités. Parmi les actifs identifiés, on trouve :
La Caféine : Elle réduit la formation des graisses en inhibant la lipogenèse (réaction
transformant les acides gras en graisse stockées par les adipocytes). Résultat : Diminution
du volume des adipocytes et amélioration de la surface de la peau.
L’Escine ou actif pur de marron d’Inde : Présente dans les graines de marronnier. Lutte
contre les oedèmes (rétention d’eau). Elle est également un bon anti-inflammatoire.
La Glauscine : Couplage des fractions actives des fleurs de pavot et des semences de
marron d’Inde.
La L-Carnitine : Molécule transportant les acides gras libéré par la caféine à travers les
mitochondries afin de brûler les graisses, les utilisant comme carburant. Elle aide à
combattre la rétention d’eau.
La Prêle : Plante anti-métalloprotéase, un anti-glycation très efficace ; signifie qu’elle
empêche les fibres dermiques de se rigidifier, empêchant un bon drainage en bloquant le
sang et la lymphe entre les nodules graisseux.
La Centella asiatica (anti-âge, booste la fabrication de collagène)
Les algues : drainantes, énergisantes et lipolytiques (anti-gras)
La peau n’est pas uniforme et présente de nombreuses variations se manifestant par une
perméabilité et donc une capacité à laisser passer des substances à travers ses différentes couches.
L’efficacité d’un actif peut être tel qu’il peut venir pénétrer l’épiderme, le derme et le système
sanguin. Cette pénétration se joue selon différents facteurs tel que la concentration en follicules
pileux de certaines zones de la peau, de l’épaisseur de la couche de cornée ou à cause de la taille
des molécules des ingrédients actifs leur permettant de mieux pénétrer certaines couches de la
peau.
Les critères de sélection des actifs pour les produits cosmétiques
La sélection des meilleurs actifs à intégrer dans une formulation cosmétique se fait selon
différents critères, à savoir :
L’efficacité prouvée des actifs sur une problématique donnée
La sécurité d’utilisation des actifs
Les contraintes réglementaires liées à l’utilisation des actifs
La durabilité des actifs
Le coût des actifs
La compatibilité d’un actif avec les autres
iii. Additif
Les additifs regroupent les ingrédients ayant pour objectif de conserver, de parfumer ou
de colorer le produit cosmétique (Martini et Marie-Claude, 2003).
Les conservateurs
Les conservateurs sont nécessaires pour conserver le plus longtemps possible les
cosmétiques. Ils protègent les cosmétiques étant donné que ces dernières peuvent être
endommagées par l’apparition de micro-organismes. Ils évitent la prolifération de champignons
ou de bactéries pathogènes. Si certains conservateurs sont admis, d’autres sont nocifs pour la
santé comme les parabènes considérés comme cancérigènes. Le phénoxyéthanol est aussi un
conservateur qu’il convient d’éviter. Même s’il est autorisé à hauteur de 1 %, il est allergisant.
Les émulsifiants
Les fabricants de cosmétiques utilisent les émulsifiants pour bien mélanger les bases
aqueuses et huileuses. Un ingrédient permettant d’avoir une texture homogène du cosmétique.
Les alkylphénols ou le nonylphénol sont des émulsifiants perturbateurs endocriniens qui peuvent
perturber le fonctionnement du corps. Ils agissent sur la thyroïde. Le nonylphénol peut engendrer
les atteintes à l’ADN.
Les colorants
Les cosmétiques ont besoins d’adopter une certaine coloration pour séduire les
consommateurs. Les colorants donnent la coloration idéale aux produits de soin, d’hygiène ou des
maquillages. Ils peuvent être d’origine minérale. Il peut aussi s’agir de compositions synthétiques
qui peuvent provoquer des effets néfastes sur la santé. Les diazoïques sont les colorants les plus
controversés.
Les parfums
La majorité des matières de base des produits cosmétiques sont inodores ou sentent
mauvais. Pour y remédier, les fabricants de cosmétiques ont recours à des parfums. Ils ont le
choix entre des huiles essentielles ou des molécules synthétiques. Ces derniers occasionnent des
effets indésirables. L’inci a pointé du doigt les composants cosmétiques qui sont dangereux pour
la santé. Heureusement pour que les consommateurs sachent les risques encourus en utilisant des
produits cosmétiques. Un organisme qui propose toute sorte d’information sur les matières
premières dangereuses et les cosmétiques recommandés.
2. Proposition d’un protocole de préparation
Les pommades sont généralement constituées par un excipient simple dans lequel sont
dissous ou dispersés des principes actifs naturels (huiles essentielles, extraits secs de plantes), ou
synthétiques (produits chimiques de synthèse).
Matériel pour la préparation
Pour la préparation, le matériel est constitué généralement par un mortier en porcelaine, un pilon
en porcelaine et une spatule.
Technique de la préparation
Qu’il s’agisse d’huile essentielle, d’extraits secs pulvérisés et tamisés de différentes parties de
plantes, ou de produits chimiques de synthèse. Le principe consiste à mettre d’abord le principe
actif dans le mortier, puis procéder à des rajouts en petites quantités de l’excipient tout en
triturant avec le pilon jusqu’à homogénéité totale. La technique est manuelle.
Mode d’introduction des principes actif
- Solide insoluble : pulvérisé finement et tamisé
- Solide soluble : dissout dans l’excipient fondus
- Émulsions :
Produits liposolubles dans la phase huileuse
Produits hydrosolubles dans la phase aqueuse
Le conditionnement
Après la préparation, les pommades sont conditionnées dans des pots ou dans des tubes à
aluminium. La mise en pots ou en tubes se fait manuellement avec une spatule en pesant d’abord
chaque conditionnement dans le but de vérifier leur poids après le remplissage.
N.B/ Les pommade doivent être conservées dans des récipients bien clos, éviter les bouchons de
liège car ils contiennent des moisissures.
Etiquetage
Les étiquettes utilisées comportent :
- le nom de la forme pharmaceutique
- la composition qualitative et quantitative des différents constituants
- les indications thérapeutiques
- les dates de fabrication et de péremption
- le numéro de lot de la fabrication. Selon le type d’excipients, les pommades peuvent être
hydrophiles, hydrophobes ou absorbant l’eau.
3. Protocole de caractérisation de la pommade
i. Caractérisation physico-chimique
Le contrôle de qualité de la préparation peut être effectué de la manière suivante :
a) Observation des caractères macroscopiques (Konipo, 2001)
- La consistance : La consistance de chaque pommade est appréciée à la préparation. Elle
peut être molle, pâteuse, semi solide.
- La couleur La couleur de chaque pommade est généralement appréciée à l’oeil nu.
- L’odeur des pommades est appréciée en les approchant de façon répétée vers les narines.
- La stabilité Les pommades sont mises dans diverses conditions de température, cette
opération est suivie d’une évaluation de leur point de fusion
b) L’homogénéité
Macroscopiquement, l’homogénéité se vérifie par étalement en couche mince d’un échantillon de
la préparation sur une surface plane à l’aide d’une spatule. Cet examen macroscopique est
souvent complété par une observation microscopique de la pommade étalée sur une lame.
c) Le potentiel Hydrogène (pH)
La mesure du potentiel Hydrogène peut se faire en pesant environ 1 g de pommade dans
100 ml d’éthanol 95° alcoolique. Il s’agit de prélever une goutte de cette solution et de le déposer
sur un papier à pH multiples. Le pH peut être obtenu aussi en étalant directement en couche
mince une prise de la préparation sur un papier à pH multiple.
d) La chromatographie sur couche mince (CCM)
Elle se fait par des méthodes chromatographiques et permet de mettre en évidence les
composés marqueurs dans chaque pommade.
e) Essais de diffusion ou de biodisponibilité
Au cours de la mise au point des essais in vitro peuvent être envisagés pour voir si la
pommade cède bien son principe actif à une phase aqueuse. Il consiste à mettre un échantillon de
pommade sur un gel aqueux (gélose ou gélatine) et suivre la diffusion du principe actif (réaction
colorée, inhibition d’une culture microbienne).
NB : Essais de tolérance sur l’animal et l’homme indispensables
ii. Caractérisation fonctionnelle et biologique
Evaluations de la toxicité des produits cosmétiques
Les tests in vivo
In vivo est une expression latine qualifiant essais pratiqués sur un organisme vivant, par
opposition à in vitro ou ex vivo. Les essais cliniques sont une forme de recherche in vivo, en
l’occurrence sur des humains.
Tests de la toxicité aiguë
Détermination de la dose minimale mortelle( DMM) pour un animal par voie IV. La
DMM permet de choisir les doses pour la détermination de la DL50.
La DL50 ou CL50
C’est un indicateur statistique quantitatif, c’est la dose de substance causant la mort de 50 %
d’une population animale donnée (souvent des souris ou des rats) dans des conditions
d’expérimentation précises.
Tests de tolérance cutanée
- Tests d’irritation de Draize
Le test de Draize est un test de la toxicité aiguë mis au point en 1944 par la FDA (par les
toxicologues John H Draize et Jacob M) initialement utilisé pour tester les produits cosmétiques.
L’objectif de ce test est de mettre en évidence l’effet irritant et/ou corrosif (mécanique) d’une
substance par l’application d’une dose unique de cette dernière sur la peau ou sur l’œil d’un
animal sobre et conscient. Le principe consiste à instiller 0.5 ml ou appliquer 0.5 g d’une
substance à essai dans le sac conjonctival de l’œil ou sur la peau d’un animal (en général un lapin
albinos), dos rasé 24H avant le test. Après un laps de temps on rince et on enregistre les effets
observés.
L’observation des réactions cutanées (érythèmes œdème) et/ou oculaires (rougeurs, enflures,
larmoiement, ulcération, hémorragie) se fait périodiquement 1, 24, 48, 72 heures après
l’exposition. Les animaux sont systématiquement euthanasiés après le test si les dommages
oculaires et/ou cutanés sont irréversibles.
Remarque : La substance ne peut être testée si elle est très acide (pH<2) ou très alcaline
(pH>11.5), il en est de même si la relation structure activité de ladite substance indique qu’elle
est très probablement corrosive ou irritante, ou lorsque les études de la toxicité aiguë sur l’œil ou
la peau ont montré qu’elle n’était pas irritante à 2000 mg/kg.
L’évaluation de l’effet irritant ou corrosif se fait selon l’échelle suivante : Non, faiblement,
fortement, extrêmement irritant.
Tests de sensibilisation cutanée
Ceux sont des tests de la toxicité aiguë ayant pour objectif de mettre en évidence l’effet
inflammatoire d’origine immunologique (dermite de contact) d’une substance par l’application
répétée de cette dernière sur la peau d’un animal. Ce type de réponse en deux étapes (induction et
déclenchement) est appelé hypersensibilité retardée en raison de la période de latence nécessaire
pour le développement de l’inflammation après exposition.
Il existe des méthodes officielles pratiquées chez le cobaye basées sur la réponse au
déclenchement dont deux de référence : test de maximalisation de Kligman et Magnusson (avec
adjuvant GPMT) et test de Buehler (sans ajuvant). Après une première exposition (période
d’induction), les animaux sont soumis, environ deux semaines après la dernière exposition à une
exposition de de déclenchement en vue d’établir par un examen de la réaction cutanée si un état
d’hypersensibilité a été induit.
Il existe des méthodes alternatives pratiquées sur les souris dont deux de référence : Essai
sur les ganglions lymphatiques locaux (LLNA) basé sur les effets immunologiques provoqués par
l’allergène pendant la phase d’induction, entre autres, la prolifération induite des lymphocytes
locaux. Aussi Essai de gonflement de l’oreille de la souris (MEST).
Les substances sont classées comme sensibilisante si elles provoquent une réponse positive chez
au moins 30% (test de maximalisation) ou 15% (test de Buehler).
Tests d’inhalation
Pour les produits gazeux ou liquides (aérosol). L’animal entier dans une chambre ou sa tête ou
masque sur le museau ou une canule intra-trachéale. On mesure la DL50.
Tests de la toxicité subaigüe et chronique
Etude de la mutagenèse (cf. Génotoxicité).
Test des micronoyaux in vivo sur les érythrocytes :
C’est le test de référence, l’objectif de ce test est la détection des lésions des chromosomes ou de
l’appareil mitotique induites par l’agent génotoxique (formation de micronoyaux).
L’intérêt de ce test : suivre la toxicocinétique et mettre en évidence des mécanismes de réparation
de l’ADN.
Tests de la cancérogenèse
Les tests de cancérogenèse de pommade visent à évaluer si une application prolongée
du produit peut induire un cancer. Ils incluent des tests in vitro (comme le test Ames et les tests
de génotoxicité) pour détecter les dommages à l'ADN, ainsi que des tests in vivo sur animaux
pour observer l'apparition de tumeurs ou de lésions précancéreuses après exposition répétée. Ces
tests permettent de garantir la sécurité à long terme des pommades avant leur mise sur le
marché.
4. Exemple de production de pommade hydratante à l'Aloe Vera
a- Ingrédients et leur rôle
Principe actif :
o Gel d'Aloe Vera (10%) : Apaisant, hydratant et cicatrisant.
Excipients (support de la formulation) :
o Eau purifiée (60%) : Base aqueuse de la pommade, hydratante.
o Huile d’amande douce (10%) : Émollient, aide à adoucir et nourrir la peau.
o Beurre de karité (8%) : Hydratant et nourrissant.
o Glycérine (5%) : Humectant, attire l’humidité vers la peau pour maintenir
l’hydratation.
o Alcool cétylique (3%) : Agent épaississant et stabilisateur d'émulsion.
Additifs (stabilité et conservation) :
o Vitamine E (0,5%) : Antioxydant pour prévenir le rancissement des huiles.
o Conservateur (ex. phénoxyéthanol, 0,5%) : Préserve la pommade contre la
contamination microbienne.
o Parfum naturel ou huile essentielle (facultatif, 0,2%) : Apporte une légère
fragrance agréable.
Émulsifiant :
o Cire d'abeille (3%) : Stabilise l'émulsion et améliore la texture.
b- Étapes de fabrication
1. Phase aqueuse : Chauffer l'eau purifiée et la glycérine à 70 °C.
2. Phase huileuse : Chauffer l'huile d'amande douce, le beurre de karité, l'alcool cétylique et
la cire d'abeille à 70 °C jusqu'à dissolution complète.
3. Mélange des phases : Verser lentement la phase aqueuse dans la phase huileuse sous
agitation constante.
4. Ajout des principes actifs et additifs : Une fois la température descendue à 40 °C,
incorporer le gel d'Aloe Vera, la vitamine E, le conservateur et le parfum.
5. Refroidissement et conditionnement : Laisser refroidir sous agitation, puis transférer la
pommade dans des pots hermétiques.
Cette formulation hydrate intensément, adoucit la peau et protège contre la déshydratation grâce
aux bienfaits combinés de l’Aloe Vera et des excipients nourrissants.
CONCLUSION
La formulation de pommade se fait aisément avec trois ingrédients clés, les excipients, le principe
actif et des additifs. Cette formulation se fait à température ambiante et parfois nécessite un
réchauffement dans le but d’homogénéiser le mélange. Les pommades étant très importantes,
grâce aux principes actifs impliqués, afin de favoriser la conservation de la peau.
Références bibliographiques
- Clicours, Formulation de pommade antalgique et anti-inflammatoire [
https://www.clicours.com/formulation-de-pommade-antalgique-et-anti-inflammatoire/ ]
Consulté le 12/02/25
- Phytodia, Les ingrédients actifs dans l'industrie cosmétique
[https://www.phytodia.com/fr/blog/actifs-dans-industrie-cosmetique-n219#:~:text=Qu'est
%2Dce%20qu',corps%20ou%20celle%20des%20cheveux.] consulté le 14 /02/2025
- Aroma-Zone, Qu’est-ce qu’un principe actif en cosmétique ? [https://.aroma-
zone.com/page/qu-est-ce-qu-un-principe-actif-en-cosmetique ]consulté le 14 /02/2025
- Analytical Toxicology, Toxicité des produits cosmétiques
[https://www.analyticaltoxicology.com/] consulté le 14 /02/2025
- Additif-alimentaire , Des additifs aussi présents dans les cosmétiques [https://additif-
alimentaire.info/dossier/additifs-presents-cosmetiques/] consulté le 14/02/2025