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Support Cours Histoire Moderne Contemporaine 2024

Le document présente un cours sur l'Histoire moderne et contemporaine, abordant la définition, le découpage chronologique et les caractéristiques de l'Époque moderne, qui s'étend de la fin du XVème siècle à la fin du XVIIIème siècle. Il décrit également les doctrines et courants de pensée de cette période, tels que la Renaissance, l'Humanisme et le Protestantisme, ainsi que les figures clés comme Martin Luther et Jean Calvin. Enfin, il évoque la Contre-réforme catholique, notamment le Concile de Trente, en réponse à la Réforme protestante.

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Le document présente un cours sur l'Histoire moderne et contemporaine, abordant la définition, le découpage chronologique et les caractéristiques de l'Époque moderne, qui s'étend de la fin du XVème siècle à la fin du XVIIIème siècle. Il décrit également les doctrines et courants de pensée de cette période, tels que la Renaissance, l'Humanisme et le Protestantisme, ainsi que les figures clés comme Martin Luther et Jean Calvin. Enfin, il évoque la Contre-réforme catholique, notamment le Concile de Trente, en réponse à la Réforme protestante.

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UNIVERSITÉ GÉNÉRAL LANSANA CONTÉ DE SONFONIA

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

DÉPARTEMENT D’HISTOIRE

LICENCE 1

SUPPORT DE COURS

COURS : HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE

Chargé du cours : Mamadou Sinna BALDÉ,

Doctorant à l’École Doctorale en Sciences Humaines et Sociales de l’Université Général


Lansana CONTÉ de Sonfonia-Conakry, option : Histoire.

Tél. : 622 27 91 37 / 662 00 12 45

1
Séance 2: L’Époque moderne : définition, découpage chronologique et
caractéristiques
Dans le cadre de cette séance, nous nous fixons comme objectifs pédagogiques de montrer la
définition, le découpage chronologique et les caractéristiques de l’Époque moderne.

1. Définition de l’Époque moderne

L’Époque moderne est la troisième période de l’histoire universelle. Allant de la fin du XV e


siècle à la fin du XVIIIe siècle, l’Époque moderne-ou les temps modernes-couvre la période
de l’histoire qui va de la fin du Moyen-Âge, généralement placée en 1492, jusqu’à la
Révolution française de 1789. L’esprit de l’Époque moderne cherche à se référer à un passé
plus lointain, l’Antiquité vue comme l’Époque classique.

2. Découpage chronologique de l’Époque moderne

2. 1. Débuts de l’Époque moderne / bornes inférieures

Plusieurs dates sont généralement citées pour débuter l’Époque moderne, selon les écoles de
pensée. Pour les historiens Français, la date la plus retenue correspond généralement à
l’avènement du roi François 1er en 1515. Mais d’autres dates peuvent être proposées aussi
bien pour l’histoire de la France que pour celle de l’Europe.

Voici les principales dates considérées comme début de l’Époque moderne :

✔ 1453 : Fin de l’Empire romain d’Orient ou Empire byzantin (chute de Constantinople


par les Turcs ottomans) ;
✔ Vers 1450-1455 : L’invention de l’imprimerie à caractère mobiles par Johannes
Gutenberg ;
✔ 1453 : Fin des hostilités de la guerre de Cent Ans ;
✔ 1492 : Fin de la Reconquista en Espagne ;
✔ 1492 : Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb ;
✔ 1517 : Début de la Réforme protestante de Martin Luther en Allemagne ;
✔ 1520 : Fernand de Magellan reconnaît et passe le détroit qui porte son nom, l’année
suivante son expédition boucle le premier tour du monde.

2.2. Fin de l’Époque moderne / bornes supérieures

La fin de l’Époque moderne pose un débat. Selon les historiens Français, l’Époque moderne
s’arrête avec la Révolution française du 14 juillet 1789. Des historiens modernes préfèrent
l’année 1792 comme année pivot, avec la chute de l'Ancien Régime au 10 août 1792 et la
proclamation de la République le 21 septembre 1792. Après de nombreux discours, beaucoup
d’historiens sont d’accord pour poser comme date de fin de l’Époque moderne celle de 1815.
En effet, cette date mérite de montrer un véritable changement dans l’histoire de l’Europe : les

2
cartes de l’Europe sont modifiées, ce qui change la donne géopolitique. En effet, c’est le
Congrès de Vienne qui départage les vainqueurs de Napoléon 1 er. De plus, cette date permet
de sortir du gallocentrisme historique.

3. Caractéristiques de l’Époque moderne

Si l’Époque moderne apparaît dans la continuité du Moyen-Âge, on constate cependant une


rupture dans un certain nombre de domaines des sociétés européennes. Quelques progrès
techniques sont à l’origine de ce que l’on peut appeler une inflexion marquant une rupture
avec le Moyen-Âge. La découverte de l’artillerie donne une nouvelle forme à la guerre.
L’invention de l’imprimerie accélère la diffusion des savoirs. L’introduction de la pomme de
terre en provenance de l’Amérique dans les cultures européennes, à partir de 1534 en
Espagne, va atténuer le problème des famines.

Parallèlement, des phénomènes sociaux conséquents touchent l’Europe. En effet, on remarque


une progressive sécularisation des sociétés européennes, un développement du protestantisme
et de l’humanisme et la montée d’une classe sociale, la bourgeoisie d’affaires. Si en soit
l’Époque moderne n’est pas le symbole du changement absolu, elle prépare les mutations
radicales (révolutions, capitalisme, nationalisme, rationalisme etc.) qui s’opèrent dans la
période contemporaine.

En somme l’Époque moderne se caractérise par :

✔ La Renaissance ;
✔ Le Protestantisme ;
✔ La monarchie absolue ;
✔ Les lumières du XVIIIe siècle ;
✔ La naissance de la bourgeoisie ;
✔ Les Révolutions anglaise, américaine et française ;
✔ Les grandes découvertes ;
✔ Le début des Empires coloniaux avec la domination du reste du monde par l’Europe.

Séance 3 : Doctrines et courants de pensée de l’Époque moderne


Les objectifs pédagogiques de cette séance consistent à expliquer les doctrines et les courants
de pensée de l’Époque moderne à savoir la Renaissance, l’Humanisme, le Protestantisme et la
philosophie des Lumières.

1. La Renaissance

La Renaissance désigne un courant artistique et idéologique qui a trait à la redécouverte du


savoir antique (Littérature, Philosophie, Sciences et Arts de l’Antiquité). Avec l’afflux des
manuscrits grecs et des savants chassés de Byzance, la Renaissance prend son essor à partir
du XVe siècle. Facilité par la découverte de l’imprimerie qui fait connaître les œuvres
3
antiques, elle s’épanouit d’abord en Italie où elle a pour protecteurs les Papes Jules II, Léon X
qui commanditent les écrivains et artistes. C’est l’époque des savants tels qu’Aristote et
Machiavel. Elle est une phase de transition entre le Moyen-Âge et l’Époque moderne.

Au-delà de la floraison artistique et culturelle qui lui vaut son nom, la Renaissance est une
période capitale pour l’Europe qui, avec les grandes découvertes, va se lancer à la conquête du
monde. La Renaissance est une notion discutée. Tous les traits caractéristiques de cette
période se trouvent en plein Moyen Âge. Et pourtant on ne peut négliger la conviction des
contemporains, à la suite du peintre et critique d’art Giorgio Vasari, de vivre un véritable
renouveau. Elle pourrait se définir alors comme la sensation puis la mise en place de
structures nouvelles. Entre 1450 et 1550, l’Europe va poser les bases de son hégémonie tant
économique que politique. La fin du Moyen-Âge a été marquée en Europe par une
accumulation de fléaux : famines, guerres et retour de la peste ont mis à mal le continent. Le
temps de la Renaissance est pourtant celui d’une reprise générale, démographique aussi bien
qu’économique.

2. L’Humanisme

L’Humanisme désigne tout mouvement de pensée idéaliste ou matérialiste qui place l’Homme
au-dessus de tout, qui a pour objectif son épanouissement et a confiance dans sa capacité à
évoluer de manière positive. L’Homme, selon les humanistes, doit se protéger de tout
asservissement et de tout ce qui fait obstacle au développement de son esprit. Il doit se
construire indépendamment de toute référence surnaturelle.

L’Humanisme s’est développé en Italie pendant la Renaissance en réaction au dogmatisme


rigide du Moyen-Âge. Il propose de renouer avec les valeurs, la Philosophie, la Littérature et
l’Art de l’Antiquité classique, qu’il considère comme le fondement de la connaissance. Les
humanistes de la Renaissance sont des érudits qui ont soif du savoir. Ils affirment leur foi dans
l’être humain qu’ils mettent au centre de leurs préoccupations et dont ils cherchent
l’épanouissement. L’Humanisme propose de nouvelles valeurs fondées sur la raison. Grâce à
l’invention de l’imprimerie, il s’est développé dans toute l’Europe et a notamment donné
naissance à la Réforme protestante. Les savants comme Pétrarque (1304-1374), Léonard de
Vinci (1452-1519), Thomas More (1478-1535) et Erasme (vers 1466-1536) sont parmi les
illustres penseurs humanistes.

3. Le Protestantisme

3. 1. Définition du Protestantisme / de la Réforme protestante

Le Protestantisme est l’ensemble des courants religieux issus du catholicisme et prônés par les
réformateurs tels que Martin Luther et Jean Calvin. Amorcée dès le XV e siècle, la Réforme
protestante est moins une volonté d’un retour aux sources du Christianisme qu’un besoin de
considérer la religion et la vie d’une autre manière. Elle reflète l’angoisse des âmes par la
question du Salut centrale dans la réflexion des réformateurs, qui dénoncent la corruption de
toute la société engendrée par le commerce des indulgences et profitent de l’essor de

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l’imprimerie pour faire circuler la Bible en langues vulgaires, en montrant qu’elle ne fait
mention ni du culte des saints, ni du culte de la vierge.

La Réforme protestante fut un moyen pour les princes d’affirmer leur indépendance face à
une papauté qui revendique une théocratie universelle. Elle fut aussi pour les populations un
moyen de se révolter contre un souverain mal accepté. La Réforme se traduit donc au XVIe
siècle par des nombreux conflits entre empereurs et des guerres civiles en France, en
Angleterre et en Ecosse.

3.2. Les causes du Protestantisme / de la Réforme protestante

Les causes de la Réforme protestante sont :

✔ Sur le plan politique: face au pouvoir universel du Saint-Siège incarné par le Pape
qui édite des bulles (lois pontificales universelles), certains rois protestent contre
l’Eglise catholique;
✔ Sur le plan économique: la puissance de l’Eglise, qui possède dans tout le monde
chrétien des terres, lève des impôts, la dîme, était mal perçue par certains princes;
✔ Sur le plan social: la corruption au sein de l’Eglise, les relations de concubinage et le
manque de pudeur de certains prêtres, le non accès aux écritures saintes par les fidèles
ont engendré l’angoisse de ces derniers qui, pourtant, sont préoccupés par la question
du Salut c’est-à-dire le paradis et la grâce divine. Faisant mention de la mauvaise
image de l’Église à son époque, Erasme dit: « L’impudicité de la curie romaine a
atteint son point le plus culminant ». Dans la même lancée, Machiavel affirme: « Plus
les peuples sont proches de Rome, capitale de leur religion, et moins ils sont
religieux ».

3. 3. Les précurseurs du Protestantisme

Le plus ancien précurseur de la Réforme protestante est l’anglais John Wyclif (vers 1330-
1384). Selon lui la véritable Église est l’Église des Chrétiens (y compris des fidèles), des
membres de la hiérarchie (prêtres, abbés, évêques etc.) et le Pape lui-même. Il met en cause la
hiérarchie dans l’Église. Hostile au Pape et au clergé, il se rapproche des Vaudois. Il voit en
une Église pauvre la seule qui soit conforme à l’Evangile. Il met un accent sur l’autorité
exclusive de la Bible qu’il traduit en Anglais. Sa notoriété lui permet d’échapper durant toute
sa vie la condamnation par l’Église. Mais après sa mort, l’Eglise va exhumer sa tombe et le
condamner à titre posthume comme hérétique, lors du Concile de Constance en 1415.

Parmi les précurseurs du Protestantisme, on a aussi le Tchèque Jean Hus (vers 1370-1415).
Recteur de l’Université de Prague, influencé par les idées de Wyclif, Jean Hus se révolte
contre les abus de l’Église. Excommunié en 1411, puis en 1412, Hus fut condamné par le
Concile de Constance en 1414 puis arrêté et brûlé comme hérétique en 1415. Les prétentions
religieuses de Jean Hus se doublent de prétentions nationalistes. Il lutta pour que les Tchèques
soient maîtres de leur patrie. Les Tchèques le considèrent du coup comme un martyre et le

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premier héros de la Nation Tchèque. Les réformateurs Martin Luther et Jean Calvin sont des
continuateurs des œuvres de John Wyclif et de Jean Hus.

3. 4. Les réformateurs

Martin Luther (1483-1546), Docteur en Théologie, il obtient en 1513 la Chaire d’Écritures


Saintes de l’Université de Wittenberg où, à partir de 1515, il commente les épîtres de Paul. En
se référant à la doctrine paulinienne de la justification par la foi, il s’élève contre le trafic des
indulgences (querelle des indulgences), puis contre le principe même de celles-ci dans ses 95
thèses, considérées comme le point de départ de la Réforme. Avec le développement de
l’imprimerie, les écrits de Martin Luther se propagent un peu partout en Allemagne. Malgré
les dissuasions de l’Église (mise au banc), il consacre sa vie à la lutte contre le catholicisme.
Dans la même lancée que ses prédécesseurs, il traduit la Bible en langue allemande.

Jean Calvin (1509-1564), réformateur Français fortement marqué par les idées de Luther. Il
quitte la France et séjourne à Strasbourg, à Bâle et à Genève une citée religieuse et y instaure
une discipline rigoureuse. Selon Calvin, Dieu est le seul maître du Salut de l’homme par la
prédestination. Les idées de Calvin, à l’opposé du catholicisme, se propagent en Suisse et en
France.

Pour arrêter la propagation du Protestantisme, l'Église catholique initie le Concile de Trente et


met en place la compagnie de Jésus qui sont deux exemples de la Contre-réforme catholique.

3. 5. La Contre-réforme catholique

3. 5. 1. Le Concile de Trente

Le Concile de Trente (en Italie) fut convoqué en 1545 par le Pape Paul III à la demande de
Charles Quint pour faire face à la Réforme protestante. Charles Quint souhaitait faire du
Concile de Trente une sorte de vaste forum où protestants et catholiques discuteraient
librement, mais, ce dont le Pape n’admet pas. Dans les débats, les catholiques s’appuyaient
beaucoup sur la tradition qu’ils considèrent comme autorité englobant la Bible.

Les protestants ne jugeaient pas avec mépris le passé, les pères de l’Église ou certains
conciles mais affirmaient qu’il y avait là des contradictions nombreuses et des superstitions
populaires qui déformaient le message de l’Évangile, ce qui nécessitait, du coup, un retour
complet à la Bible, seul livre inspiré et infaillible.

Toutefois, le Concile de Trente réaffirme l’autorité des Papes, du clergé sur les laïcs, de la
tradition, des conciles, les mérites dans le Salut, le purgatoire, les prières sur les morts, le
sacrifice de la messe et l’intercession de Marie et des saints. Le Concile de Trente permit au
catholicisme de freiner l’expansion du protestantisme et même de reconquérir des endroits /
des âmes déjà perdu (e) s.

3. 5. 2. La Compagnie de Jésus / les Jésuites

La Compagnie de Jésus fut une autre initiative catholique destinée à enrayer le protestantisme.
Elle fut fondée par Ignace de Loyola (1491-1556). C’est en 1534 que ce dernier crée son ordre

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dans le souci de militer pour le catholicisme et d’être soumis au Pape. Dans cet ordre (la
Compagnie de Jésus) une discipline semblable à celle de l’armée faisait place. Tous les
membres devaient obéir au supérieur, appelé général. Pour sauver le catholicisme, la
Compagnie de Jésus se soumettait aux ordres du Pape. Le travail des Jésuites était destiné à
l’enseignement du catholicisme et à la prédication. Ils n’hésitaient pas à aller partout dans le
monde pour convertir les protestants, enseigner l’Évangile. En 1556, les Jésuites se comptent
par milliers.

3. 6. Les conséquences du protestantisme

Les conséquences du protestantisme se résument par :

✔ Le schisme ou la division de la chrétienté occidentale (l’Église chrétienne) en deux :


le catholicisme et le protestantisme, autrement dit la naissance d’une nouvelle Église,
l’Église protestante ;
✔ Les guerres de religions : Après le Concile de Trente, des considérations religieuses
se mêlent aux conflits dynamiques. Ainsi, des guerres de religions furent d’une
ampleur incomparable, d’une extrême violence. Des affrontements ont fait le tour de
la carte de l’Europe que ce soit en France, en Angleterre ou aux Pays-Bas. La prise de
position des princes entre deux camps ainsi que les intérêts politiques ont contribué à
accélérer les conflits. Résultant de conflits antérieurs, la Guerre de Trente Ans
(1618-1648) fut la plus longue et la plus violente de toutes les guerres de religions.
Cette guerre débuta par une révolte des Tchèques protestants à cause de l’archevêque
de Prague qui interdit le culte réformé dans la ville où il détenait le pouvoir. Richelieu
essaya d’arrêter la guerre mais il n’y parvient pas. L’Allemagne fut complètement
ravagée par cette guerre qui fut la plus meurtrière de cette époque. La Guerre de
Trente Ans a pris fin par la paix ou le Traité de Westphalie (1648) qui affirme de
nouveau le droit des princes d’imposer leur religion à leurs sujets, selon le principe
Cujus regio, ejus religio (tel prince, telle religion) ;
✔ La liberté de conscience et une nouvelle vision du monde.

Séances 4 et 5: Despotisme et révolutions (les révolutions anglaise,


américaine et française) en Europe pendant l’Époque moderne.
Lors de ces deux séances, nous allons expliciter le despotisme en Europe, la monarchie
absolue et les révolutions (anglaise, américaine et française) qui ont favorisé la fin de la
monarchie absolue.

1. Le despotisme / la monarchie absolue

1. 1. Définition

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La monarchie absolue est un régime dans lequel l’autorité est exercée par un seul individu, un
roi ou un empereur héréditaire. Dans une monarchie absolue, le roi détient tous les pouvoirs
législatifs, judiciaires et exécutifs.

1. 2. Caractéristiques

Le mot absolutisme est un terme péjoratif qui apparaît à la fin du XVIII e pour discréditer la
monarchie. Jacques Ellul révèle quatre caractéristiques communes au concept absolutisme :

✔ Le pouvoir se conçoit lui-même sans limites ;


✔ Le souverain est maître des personnes et des biens ;
✔ Le pouvoir se fonde sur une valeur absolue, Dieu. La raison d’être du pouvoir absolu
échappe au contrôle, il ne s’explique pas et ne peut être critiqué. Le roi n’a de compte
à rendre qu’à Dieu.

L’État représente le bien. Le prince a la connaissance de la vérité. Là où l’État règne, règnent


à la fois bonheur des sujets et vérité. Il ne peut donc y avoir aucune opposition ni aucune
discussion. Le pouvoir est stable et invariable.

1. 3. Mise en place

L’Époque moderne s’annonce avec l’augmentation du pouvoir des rois grâce à :

✔ L’élimination de tous les contre pouvoirs à l’intérieur de l’État ;


✔ L’expansion et la stabilisation des frontières politiques en compétitions avec d’autres
rois ;
✔ La lutte contre les structures féodales supranationales (Papauté, Empires).

Depuis le Moyen-Âge, en France le roi détient l’essentiel du pouvoir. Mais la mise en place
progressive de la monarchie absolue de droit divin ne s’est pas faite du jour au lendemain, elle
a été préparée minutieusement par les règnes précédents en particulier celui d’Henri IV et
celui de Louis XIII aidé par le cardinal Richelieu. Louis XIV, qui fut le plus grand despote de
l’Europe, a su finaliser le processus entamé. A l’apogée de son pouvoir absolutiste, Louis XIV
se faisait appeler « le Roi-Soleil », et il disait à ses sujets « l’État, c’est moi ».

Mais vers la fin du XVIIe siècle, en France comme ailleurs, les pouvoirs absolus se
confrontèrent aux protestations d’ordre politique, culturel et scientifique de l’époque dont les
origines remontent depuis la Renaissance, les mouvements humanistes et protestants. Les
philosophes des Lumières inspirés par les Révolutions anglaise et américaine viendront
éclairer les peuples qui vont se révolter radicalement surtout en France contre la monarchie
absolue.

2. La Révolution anglaise

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A l’époque où en France Louis XIV devient roi et inaugure à Versailles un asservissement de
la noblesse dans le but de garder seul le pouvoir, se produisent en Angleterre deux révolutions
de grande importance.

En effet, le modèle politique Anglais tire ses origines depuis le Moyen-Âge où en 1215 le roi
Jean Sans Terre fut contraint de signer la Grande Charte qui instaure la formation d’un
parlement composé de deux chambres : la Chambre des lords (composée de grands seigneurs
et évêques nommés par le roi) et la Chambre des communes (composée par les élus du
peuple). Ainsi, en Angleterre depuis 1215 la balance du pouvoir, qui appartenait à l’origine
essentiellement au roi, s’inverse peu à peu, jusqu’au XVIIe siècle, où alors c’est le parlement
et plus particulièrement la Chambre des communes qui possède la majorité du pouvoir.

Lorsque les rois de la dynastie des Stuarts notamment Jacques 1er (1566-1625) puis
Charles 1er (1600-1649) ne supportant plus la tutelle du parlement décidèrent eux aussi,
comme en France, de renforcer leur pouvoir en une monarchie absolue en révoquant le
parlement, il s’ensuit alors une guerre civile de 1642 à 1649 qui opposa les partisans du roi
(royalistes) et les partisans du parlement (les parlementaires). Les parlementaires finirent
par l’emporter grâce à la supériorité de leur armée dirigée par Oliver Cromwell. Le roi
Charles 1er est décapité en 1649 et Cromwell proclame la République qu’il transforme en
une dictature personnelle.

A la mort de Cromwell en 1658, la monarchie fut rétablie en 1660 avec l’arrivée sur le trône
de Charles II (1630-1685); ce qui n’est pas tellement étonnant puisque cela faisait plus d’une
dizaine de siècles qu’il y avait une monarchie en Angleterre, on peut donc supposer qu’il était
difficile de se débarrasser d’une telle ancienne habitude.

Pendant le règne de Charles II, le parlement assure son contrôle sur le roi par un texte de loi,
l’Habeas Corpus (1679) qui garantit les libertés individuelles et interdit les arrestations
arbitraires. Le Habeas Corpus fut le premier pas en Europe vers la reconnaissance des libertés,
un premier pas vers l’État de droit et la démocratie.

Cependant, Jacques II (1663-1701), devenu roi après son frère Charles II, est tenté à son tour
d’établir une monarchie absolue. Le parlement, qui ne souhaite pas une nouvelle guerre civile,
prend les devants, et choisit de remplacer Jacques II par sa fille Marie et son époux
Guillaume d’Orange, d’origine hollandaise. D’où la glorieuse Révolution de 1688-1689.
En 1689, Guillaume d’Orange est proclamé roi après avoir signé, à la demande du parlement,
la Déclaration des droits ou le Bill of Right qui mit en place les droits du parlement et limite
le pouvoir du roi.

Plus d’un siècle avant la Révolution française, il y eut en Angleterre deux révolutions qui
conduisirent à la rédaction de deux textes fondamentaux: l’Habeas Corpus et la Déclaration
des Droits, base du système politique anglais. Ces révolutions anglaises tolèrent le maintien
de la monarchie, mais d’une monarchie parlementaire qui respecte le droit des individus, les
libertés fondamentales, où le pouvoir du roi est limité, contrôlé par le parlement. L’Angleterre
devient donc dès la fin du XVIIe siècle un modèle de régime parlementaire qui donne la
preuve que monarchie et droits de l’homme sont conciliables.

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La monarchie parlementaire anglaise est le modèle dont vont s’inspirer les Français en 1789
pour former le système politique en France. La Révolution anglaise est un modèle unique
qui marque le premier bouleversement qui va conduire à la pensée moderne de
démocratie et de l’État de droit, qui mettra pourtant plusieurs années avant de s’imposer
dans les pays occidentaux. Enfin, la Révolution anglaise va influencer et inspirer les
philosophes des lumières et la Révolution américaine.

3. La Révolution américaine

Au XVIIIe siècle, l’Angleterre possède, sur la côte Est de l’Amérique du Nord, treize colonies
peuplées par des immigrants d’origine britannique fidèles à la métropole (l’Angleterre). Celle-
ci exerçait jusqu’alors une tutelle politique assez légère. L’Angleterre et les colonies
entretenaient des relations économiques privilégiées et elle fournissait aux colonies une
protection militaire.

Cependant, épuisée financièrement par la Guerre de Sept Ans qu’elle a remporté contre la
France, l’Angleterre impose autoritairement aux treize colonies d’Amérique du Nord diverses
taxes sur les journaux, le thé, le tabac etc. Or ceci est en violation de la règle générale selon
laquelle aucun citoyen britannique ne doit payer d’impôts qui n’aient pas été consentis par lui-
même ou par ses mandataires. Les Américains boycottent alors les produits concernés. A ce
différend fiscal s’ajoute un différend territorial : le roi d’Angleterre veut réserver les
territoires à l’Est des Appalaches aux Indiens.

Voici, en effet, quelques événements qui entraînent la guerre d’indépendance des États-Unis
d’Amérique.

1773 : Les colons Américains se révoltent (à Boston) et jettent à la mer les cargaisons de thé
de trois navires anglais venus des Indes. Choqué, Georges III envoie l’armée mater la
rébellion qui monte ;

1774 : Les représentants des colonies, réunis en Congrès à Philadelphie, affirment dans une
déclaration solennelle le droit de tous les peuples de participer à l’élaboration des lois les
concernant ;

Le 4 juillet 1776 : Les représentants des treize colonies votent la Déclaration


d’Indépendance des États-Unis d’Amérique à l’égard de l’Angleterre. Elle marque la
rupture avec la métropole.

Refusant de reconnaître l’indépendance des treize colonies, l’Angleterre se lance ainsi dans la
Guerre d’Indépendance contre celles-ci. En effet, les treize colonies s’organisent pour la
guerre et dépêchent des émissaires notamment Benjamin Franklin pour demander un soutien
aux Français. Celui-ci est bien accueilli en France grâce à sa réputation scientifique. De
nombreux Français se rallient à la cause américaine. Louis XVI accorde son soutien naval,
militaire et financier aux Insurgents / aux combattants de la liberté. Il se lance dans la guerre
pour mettre des bâtons dans les roues de son ennemie de toujours, l’Angleterre. Les
volontaires Français avec à leur tête La Fayette et Rochambeau se rendent en Amérique.

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La guerre donne la victoire aux combattants de la liberté commandés par Georges
Washington.

C’est ainsi que le 3 septembre 1783 l’Angleterre signe le Traité de Versailles qui reconnaît
l’indépendance des États-Unis d’Amérique et en 1787 les États-Unis se donnent une
Constitution toujours en vigueur. Ils deviennent une République fédérale où les trois pouvoirs
sont séparés. Ce n’est pas une démocratie car seuls les propriétaires blancs peuvent voter.

L’enthousiasme provoqué par la Révolution américaine renforce les sentiments hostiles à


l’absolutisme. Cette Révolution américaine aura des répercussions sur la Révolution
française.

4. La Révolution française

Les causes de la Révolution française sont nombreuses. Elles sont à la fois externes et
internes.

4. 1. Les causes externes

Les causes externes de la Révolution française reposent sur les évènements ci-après :

✔ La Guerre de Sept Ans (1755-1763) opposant la France à l’Angleterre. Cette guerre


qui s’est finalement soldée sur la victoire de l’Angleterre, a fortement épuisé la
ressources financières des deux belligérants les amenant à appliquer des mesures
fiscales (impôts, taxes) arbitraires qui furent suivies par des révoltes ;
✔ La Guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique à laquelle la France a
soutenu les Américains sur le plan militaire, économique et financier. Cette guerre a
épuisé davantage l’économie française. Pour sauver son économie, la France applique
une politique fiscale arbitraire qui entraîne une mauvaise perception du pouvoir par le
peuple.
✔ La Révolution anglaise et la Révolution américaine.

4. 2. Les causes internes

Les causes externes de la Révolution française se résument par une série de crises
institutionnelle, sociale, économique, financière et la philosophie des lumières.

La crise institutionnelle

Le roi gouverne seul, ses divers conseillers n’ont de pouvoir décisionnel et sont de simples
techniciens. Le pouvoir est tiraillé entre deux logiques: la centralisation monarchique et
l’octroi de libertés provinciales matérialisées par les parlements. La monarchie absolue est
contestée par la bourgeoisie et la noblesse qui veulent une monarchie parlementaire où elles
peuvent partager le pouvoir du roi. Les parlements, en vertu de leurs droits de remontrance,
peuvent refuser d’enregistrer les édits royaux

La crise sociale

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Le système social français est hérité du système féodal. La société est hiérarchisée en trois
ordres inégalitaires, car les deux premiers ordres, le clergé et la noblesse, ont des privilèges
alors que le tiers-état (comprenant la bourgeoisie, les paysans et artisans qui forment 98% de
la population) n’en a pas. Aussi, chaque ordre est hétérogène : le haut clergé est très riche
alors que le bas clergé ne reçoit que la portion congrue. Seule la Haute noblesse reçoit des
pensions du roi alors que la petite noblesse s’accroche désespérément à ses droits
seigneuriaux pour survivre.

De ce fait, les inégalités s’accroissent : les riches de plus en plus riches, les pauvres de plus en
plus pauvres. Le classement se fait selon le service rendu à chaque ordre, il est lié à la
vocation, à la naissance ou à l’estime accordé à certains rôles. La présence de privilèges
n’étant expliquée ni par le mérite, ni par le service rendu à la Nation.

Cette organisation de la société est figée par des principes dépassés d’une autre époque car
elle ne prend pas en compte l’ascension récente de la bourgeoisie. La société d’ordre et de
privilèges est contestée par les non privilégiés.

La crise économique et financière

La France se trouve dans un déficit budgétaire dû à son intervention dans la Guerre


d’Indépendance des États-Unis. Les dépenses élevées de la cour sont particulièrement
impopulaires. Les impôts, pesant lourdement sur les contribuables, sont trop inégalement
répartis et trop mal perçus pour pouvoir remonter les finances.

A cause d’une forte sécheresse, des grêles et d’un hiver très froid, l’année 1788 est
catastrophique et la France connaît une importante crise alimentaire. Du coup, les récoltes de
1788 sont mauvaises. Cela entraîne un manque de pain et une montée en flèches de son prix :
entre janvier 1787 et juillet 1789, le prix du pain a augmenté de 75%. La population dépense
tout son argent pour l’achat du pain et ne peut plus acheter les autres produits de l’artisanat
par exemple. Les manufactures sont contraintes de restreindre leur production. Ce qui
occasionne le chômage.

La philosophie des lumières

Elle est prônée par des savants Français influencés par les révolutions anglaise et américaine.
Les philosophes des lumières enseignent des valeurs démocratiques (séparation des pouvoirs,
égalités des citoyens, respect des droits et libertés etc.) qui ont fortement influencé le peuple.

12
Séance 6 : L’Époque contemporaine : définition, découpage chronologique et
caractéristiques

1. Définition

Les objectifs pédagogiques de cette séance consistent à mettre en exergue la définition, le


découpage chronologique et les caractéristiques de l’Époque contemporaine.

L’Époque contemporaine est la quatrième période de l’histoire qui s’étend généralement du


XXe siècle à nos jours. Mais, d’après les historiens Anglo-saxons et Allemands, l'Époque
contemporaine n’existe pas ; c’est l’Époque moderne qui continue comme suit :

⮚ Époque moderne antérieure : De 1492 à la Révolution française de 1789 ;


⮚ Époque moderne I : De 1789 au Traité de Versailles en 1919 ;
⮚ Époque moderne II : Du Traité de Versailles à nos jours.

2. Caractéristiques

L’Époque contemporaine se caractérise par des faits affectant les différentes régions du
monde qui sont à l’origine de l’histoire commune c’est-à-dire l’histoire englobant tous les
continents. Ce sont entre autres :

⮚ La décolonisation ;
⮚ Les deux guerres mondiales ;
⮚ La guerre froide ;
⮚ Les deux Guerres mondiales ;
⮚ La naissance des organisations internationales ;
⮚ La mondialisation etc.

Séance 7 : La Révolution industrielle

Dans le cadre de cette séance, nous nous fixons comme objectifs pédagogiques de mettre en
lumière la genèse, l’évolution et les conséquences de la Révolution industrielle.

Elle commence en Angleterre avec les innovations techniques (la machine à vapeur de James
Watt en 1769, la généralisation du procédé de fabrication de la fonte d’Abraham Darby
substituant le coke au charbon de bois) et le mouvement des enclosures (clôture des terres)
augmentant des rendements qui ont permis l’apparition d’un surplus disponible pour
l’industrie.

Les premières machines apparaissent dans l’industrie textile grâce à la diffusion du coton puis
dans la métallurgie. La machine à vapeur entraîne un accroissement de l’extraction du
charbon et une révolution dans les transports : le chemin de fer, la locomotive et le navire à
vapeur.

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Cette Révolution industrielle est un processus continu qui évolue en plusieurs étapes à savoir :

⮚ La première Révolution industrielle (1760-1850) caractérisée par l’utilisation de la


vapeur ;
⮚ La deuxième Révolution industrielle (de 1850 au années 70) marquée par l’électricité
et les machines électriques ;
⮚ La troisième Révolution industrielle (des années 70 aux années 2010) caractérisée par
l’Internet et les NTIC ;
⮚ La quatrième Révolution industrielle (à partir des années 2010) est caractérisée par
l’Internet industriel, la numérisation, les conceptions virtuelles et l’Intelligence
Artificielle (IA).

La Révolution industrielle a engendré des conséquences dont entre autres des rivalités
impérialistes entre les pays européens, des mutations sociales, le développement du
capitalisme, du syndicalisme et des inégalités. Elle a permis à l’Europe de dominer le monde.
Mais, la Guerre de 14-18 marque la fin de la Belle Époque en Europe et inaugure le déclin de
cette dernière couronnée après la Seconde Guerre mondiale par l’émergence de deux
puissances l’URSS et les États-Unis.

Malgré la construction de l’Union européenne, l’Europe ne parvient pas à devenir une


puissance politique au regard des divergences de vues entre ses États sur les questions
internationales et son avenir.

L'Époque contemporaine est caractérisée par le recul de la religion en Occident au profit de la


modernité, la démocratie, la liberté et les droits de l’homme.

Séance 8 : Première évaluation

Séance 9 : La Première Guerre mondiale

Dans le cadre de cette séance nous nous fixons pour objectifs pédagogiques d’expliquer les
causes, les étapes et les conséquences de la Première Guerre mondiale.

I. Les causes de la Première Guerre mondiale

Les causes de la Première Guerre mondiale sont de deux ordres : les causes lointaines et les
causes immédiates.

1. Les causes lointaines se résument par :

⮚ L’isolement de la France par l’Allemagne suite à l’annexion par cette dernière de deux
territoires français, l’Alsace et la Lorraine en 1871.
⮚ La construction d’un système d’alliance entraînant la naissance en Europe de deux
blocs antagonistes à savoir : la triple Alliance ou la triplice qui regroupe à partir de
1882 l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, et la triple Entente qui rassemble à
partir de 1907 la France, l’Angleterre et la Russie.

14
⮚ La course aux armements rendue nécessaire par la création des alliances militaires.
⮚ Les rivalités impérialistes entre les puissances européennes qui s’illustrent entre autres
par la crise du Congo entraînant la conférence de Berlin, la politique agressive de
l’Allemagne qui, devenue le géant de l’Europe, cherche, à travers sa Weltpolitik, à
rattraper son retard en Afrique (crise marocaine, crise égyptienne) sur la France et
l’Angleterre dans le cadre des possessions coloniales pour avoir des débouchés et des
matières premières.
⮚ La politique pangermaniste par laquelle l’Allemagne prône le pangermanisme,
doctrine raciste enseignant la supériorité de la race aryenne et le regroupement dans un
espace vital de tous les peuples germaniques.
⮚ La poudrière ou la crise des Balkans mettant en jeu les puissances européennes qui se
rivalisent pour le contrôle des petits États des Balkans. A titre d’exemple, la crise
bulgare va mettre fin à la Ligue des trois empereurs établie par l’Allemagne,
l’Autriche-Hongrie et la Russie en 1872. Elle va aussi mettre fin au Traité de contre-
assurance, une alliance secrète signée entre l’Allemagne et la Russie 1887. Ainsi, les
velléités de l’Allemagne vont favoriser le rapprochement entre la France, l’Angleterre
et la Russie qui forment la triple Alliance.

2. Les causes immédiates

Celles-ci résultent des causes lointaines. L’Allemagne, mieux préparée à la guerre, attendait
un prétexte pour l’enclencher. En effet, l’assassinat de François Ferdinand, prince héritier du
trône d’Autriche-Hongrie, le 28 juin 1914 à Sarajevo, Capitale de la Serbie, par un
nationaliste Serbe, Gavrilo Princip, fut la cause immédiate de la Première Guerre mondiales.
Saisissant ce prétexte, l’Allemagne pousse l'Autriche-Hongrie à déclarer la guerre à la Serbie
le 28 juillet 1914. La guerre entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie a fait remuer les anciennes
alliances.

Ainsi, le 1er août, suite à la mobilisation générale russe, l'Allemagne déclare la guerre à la
Russie, alliée de la Serbie. Le 2 août, l'Allemagne adressa une demande d'autorisation de
passage à la Belgique, neutre. Le 3 août, l'Allemagne envahit la Belgique et déclare la guerre
à la France. Le lendemain, c'est au tour de la Grande-Bretagne de déclarer la guerre à
l'Allemagne : c'est le début de la Première Guerre mondiale, qui se voulait courte mais qui
dura finalement quatre longues années.

II. Les étapes ou le déroulement de la Première Guerre mondiale

Elles peuvent être découpées en 3 phases importantes.

1. La guerre de mouvement (1914-1915)

La guerre de mouvement commence par l’ouverture de deux fronts, l’un à l’Ouest l’autre à
l’Est.

À l'ouest, l'armée allemande envahit la Belgique puis le nord de la France. Les Allemands

15
cherchent à atteindre Paris, mais ils seront repoussés par l'armée dirigée par le Maréchal
Joffre. Cette contre-offensive est connue sous le nom de bataille de la Marne entre le 6 et le
13 septembre 1914.
Pendant ce temps, à l'Est, les Russes sont vaincus par les Allemands à Tannenberg.

À la fin de l'année 1914, aucune victoire décisive n'est enregistrée. Un front de 700 kilomètres
stabilise les régions de la mer du nord à la Suisse. Une longue guerre de position commence
alors.

2. La guerre des tranchées (1915-1917)

À partir de la fin de 1914, les armées ennemies se font face, enterrées dans des tranchées.
C'est à Verdun en 1916 que les Allemands tentent de percer le front. L'avant du champ de
bataille est utilisé pour empêcher la progression de l'ennemi, les tranchées leur permettent de
se protéger après avoir lancé un assaut. Toutes les tentatives pour percer le front se soldent par
des échecs.

La bataille de Verdun est le symbole de cette guerre d'usure et de la résistance des poilus. La
bataille de Verdun, de février à décembre 1916, est un véritable carnage, elle a fait 500 000
morts. Les soldats vivent dans des conditions effroyables, ils se battent avec des baïonnettes,
des couteaux. L'artillerie fait de nombreuses victimes. On invente de nouvelles armes, on en
perfectionne d'autres : les gaz, la mitrailleuse, les tanks, les mines, le lance-flamme etc.

La bataille de la Somme en 1916 fait 1 million de morts et de blessés. Les soldats sont las et
épuisés, ils vivent dans la faim, la soif, la boue, les rats, les poux et sous les bombardements.
Ces conditions insupportables entraînent des mutineries.

3. La fin de la guerre ou la reprise de la guerre de mouvement

En Russie, la Révolution d’octobre 1917 permet aux bolchévistes de s’emparer du pouvoir.


Soucieux d’assoir le pouvoir communiste en Russie, Lénine signe l’armistice avec
l’Allemagne ; ce qui permet à l’Allemagne de reprendre la guerre de mouvement. La guerre
de mouvement reprend alors avec le déplacement des troupes allemandes du front Est, vers
l'Ouest. Ils tentent une attaque décisive, mais ils échouent lors de la deuxième bataille de la
Marne.

La contre-offensive des alliés est menée par le Général Foch, soutenu par les Américains qui
sont entrés en guerre aux côtés de l’Entente en 1918. Vaincues sur tous les fronts, les
puissances centrales (Allemagne-Autriche) s'effondrent. Le 11 novembre 1918, l'Allemagne
signe l'armistice, à Rethondes, mettant fin à la Première Guerre mondiale.

III. Les conséquences de la Première Guerre mondiale

Elles peuvent se résumer sur plusieurs plans.

✔ Au plan humain

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La guerre mobilise tous les hommes valides, sur le front, 70 millions de soldats sont
mobilisés. On enregistre 10 millions de morts et 6 millions de mutilés.

✔ Au plan social

La guerre a entraîné des problèmes sociaux liés au chômage, la paupérisation des populations,
la dislocation des familles, les déplacements. Les populations des pays occupés par les
Allemands ont subi des déportations, des travaux forcés. La guerre a entraîné 6 millions de
blessés et mutilés.

✔ Au plan économique

La guerre a entraîné la destruction des villes, des routes, des ponts, des champs, des édifices
etc. Les pays belligérants ont connu l’arrêt de leur production et se sont endettés auprès des
populations et des États-Unis. L’économie européenne s’est ruinée ; pour se reconstruire
l’Europe devait s’endetter auprès des États-Unis.

✔ Au plan politique et diplomatique

La guerre a annoncé le déclin de l’Europe au profit des Etats-Unis qui se sont imposés sur la
scène internationale à travers les 14 points du Président Wilson. Réunis à Versailles en 1919,
les vainqueurs de l’Allemagne, la France, l’Angleterre et les Etats-Unis, signent le Traité de
Versailles qui accuse l’Allemagne de provoquer la Guerre. En effet, le Traité de Versailles
impose à l’Allemagne ce qui suit :

⮚ Des réparations des pertes subies notamment par la France et l’Angleterre ;


⮚ La perte de ses colonies d’Afrique mise sous la tutelle de la SDN, sous mandat
Britannique et français;
⮚ La surveillance de son armée qui ne doit pas dépasser 100 mille hommes ;
⮚ La reprise par la France de l’Alsace et de Lorraine ;
⮚ La démilitarisation de la Rhénanie.

Le Traité de Versailles a prévu la création d’une organisation internationale en l’occurrence la


SDN (Société Des Nations) qui a pour missions de régler les différends entre les Etats par la
voie pacifique et veiller au maintien de la paix et la sécurité dans le monde.

Séance 10 : Les crises économiques, politiques et diplomatiques dans l’entre-deux-


guerres

Dans le cadre de cette séance nous nous fixons comme objectifs pédagogiques d’expliquer
d’abord la crise économique des années 30 qui a pris naissance aux Etats-Unis et expliciter
ensuite les crises politiques et diplomatiques dans l’entre-deux-guerres.

17
I. La crise des années 30

La crise des années 30 qui a durement frappé l’Europe et les Etats-Unis tire ses origines de la
crise boursière du jeudi noir 1929 aux Etats-Unis.

1. La crise des années 20 aux Etats-Unis

Suite à la Première Guerre mondiale les Etats-Unis ont connu une prospérité sans précédent
favorisée par la ruine des économies des pays européens, ses excédents commerciaux, le
volume de ses investissements, ses crédits dans le vieux continent (Europe) et aussi la hausse
de la production à tel point que les banques et les entreprises ont dû faire la promotion de la
consommation de masse par la publicité et les crédits.

La prospérité américaine se caractérise entre autres par :

⮚ La naissance d’une société de consommation ;


⮚ La prolifération des entreprises comme Coca Cola, qui produit des boissons
délicieuses, et Ford qui produit des voitures de luxe;
⮚ Le mode de vie des Américains (The American life of way) marqué par le
développement de la publicité, du cinéma, du jazz et l’électricité mettant en
mouvement 24 H. sur 24 les villes américaines comme New York ;
⮚ La libre concurrence sur le marché favorisé par le laisser-aller et le laisser-faire ;
⮚ La hausse de la production.

En 1929, la hausse de la production va engendrer une surproduction entraînant le déséquilibre


entre l’offre et la demande sur le marché. L’augmentation de l’offre par rapport à la demande
sur le marché aura pour conséquence la baisse des prix. La chute des prix va réduire les
revenus des producteurs qui, du coup, vont amener au chômage leurs employés. Plusieurs
entreprises en faillite ont fermé et le chômage s’est répandu dans tout le pays.

La crise économique qui a fortement ralenti les activités économiques a fini par affecter le
secteur bancaire. En effet, les banques qui n’ont pas pu récupérer leurs prêts auprès des
entreprises sont tombées elles aussi en faillite.

Pour se débarrasser de leurs entreprises en faillite ou au bord de la faillite, les actionnaires ont
fait recours à des spéculations boursières sur le marché boursier en vendant leurs actions à des
coûts au-delà de leurs valeurs réelles. Finalement, toutes les actions vont chuter le jeudi (noir)
29 octobre 1929. La chute des actions à la bourse de Wall Sreet va amener plusieurs
actionnaires qui ont tout perdu à se suicider. Ainsi, la crise économique, bancaire et boursière
qui fut à l’origine de la crise de 1929 aux Etats-Unis va entraîner des pertes d’emplois, la
chute des revenus, la misère etc.

Pour trouver une solution à la crise, le Président Roosevelt s’inspire du plan de l’économiste
Anglais John Maynard Keynes qui propose l’intervention de l’Etat dans les activités

18
économiques. Du coup, le gouvernement fédéral des Etats-Unis va lancer de grands projets
publics dans le domaine des infrastructures (eau, électricité, les routes etc.), l’éducation (les
écoles), la santé (les hôpitaux) etc. Les investissements publics vont engendrer des emplois
qui rehaussent les revenus des populations.

L’interventionnisme du gouvernement américain va permettre la relance de l’économie. Une


autre solution à la crise consistait à faire rapatrier les capitaux américains prêtés aux pays
européens. C’est le rapatriement des capitaux qui va étendre la crise en Europe. Les pays
européens fragilisés par la guerre de 14-18 font difficilement résister à la crise. Pour
surmonter la crise, les Etats vont prendre des mesures arbitraires caractérisées par des
pratiques de taux de changes injustes, des barrières douanières et l’autarcie. Les puissances
coloniales notamment la France et l’Angleterre vont se replier sur leurs colonies par la
création des zones économiques, la zone franc et la zone sterling.

La crise des années 30 a eu comme conséquences :

✔ Au plan social
Le chômage, la misère et les mécontentements des populations qui manifestent leurs
colères par des grèves et des révoltes ;
✔ Au plan économique
Le ralentissement des activités économiques, la fermeture des entreprises, la
concurrence déloyale entre les Etats qui, pour se prémunir contre la crise, ont fait
recours à des barrières douanières, à l’autarcie et des pratiques de taux de changes
artificiels non conformes à la loi de l’offre et la demande sur le marché.
✔ Au plan politique
La crise a causé d’énormes difficultés aux gouvernements européens qui furent
incapables de créer des emplois et relancer la croissance économique. Du coup, les
populations furent déçues par les gouvernements et le système capitaliste ; ce qui
permit aux partis autoritaires notamment le parti nazi en Allemagne et le parti fasciste
en Italie de prendre le pouvoir et la montée des partis communistes en Europe
notamment en France.

II. Les crises politiques et diplomatiques

Les crises politiques et diplomatiques dans l’entre-deux-guerres résultent en partie des clauses
du Traité de Versailles qui imposent des sanctions à l’Allemagne. En effet, les dirigeants
Allemands, en l’occurrence Hitler qui arriva au pouvoir en 1933, considèrent le Traité de
Versailles comme un « diktat ». Hitler viole ainsi les impositions du Traité de Versailles vis-
à-vis de l’Allemagne par son refus de payer les réparations à la France et l’Angleterre, la
remilitarisation de la Rhénanie, le recrutement dans l’Armée au-delà de 100. 000 personnes.

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La guerre d’Espagne (1936-1939) a connu l’implication de la France et de l’Angleterre aux
côtés des royalistes et celle de l’Italie et l’Allemagne aux côtés des républicains. Cette guerre
qui a été une confrontation entre les démocraties et les dictatures a permis au dictateur
Général Franco de monter au pouvoir en Espagne en 1939.

Entre 1936 et 1939 plusieurs Etats perdent leur souveraineté. Il s’agit de l’Ethiopie qui a été
attaquée par l’Italie en 1936, l’Autriche et la Tchécoslovaquie envahies par l’Allemagne
respectivement le 12 mars 1938 et le 1er septembre 1939. Suite à l’invasion de l’Autriche par
l’Allemagne, 96% des populations allemande et autrichienne ratifient l’Anschluss, c'est-à-dire
le rattachement de l’Autriche à l’Allemagne. En 1938, le Japon envahit la Mandchourie, une
partie de la Chine.

Impuissante face aux crises internationales, la SDN fut affaiblie davantage par le retrait en son
sein des pays de l’axe, l’Allemagne, l’Italie le Japon et les politiques d’apaisement des
démocraties avec pour champion en la matière le premier ministre de la Grande Bretagne,
Neville Chamberlain. En avril 1938, les accords de pâques sont signés par l’Angleterre et
l’Italie qui stipulent le respect mutuel des deux parties en Afrique orientale, le libre accès au
canal de Suez, le retrait des troupes italiennes de l’Espagne après la guerre civile et la
reconnaissance du fait éthiopien à la SDN.

Les crises internationales furent aggravées par les coups de forces de l’Allemagne. En effet,
en 1937 l’Allemagne signe avec l’Italie le pacte Anti-Komintern qui consacre l’axe Rome-
Berlin. Aussi, en vue d’étendre leur hégémonie dans les Balkans notamment en Pologne,
l’Allemagne et la Russie signent en 1939, le pacte germano-soviétique, un traité de neutralité,
de non-agression permettant à l’Allemagne d’attaquer la Pologne la même année sans se
soucier de la réaction de la Russie. C’est l’invasion de la Pologne par l’Allemagne qui va faire
déborder la goutte d’eau entraînant la Seconde Guerre mondiale. Si les crises économiques,
politiques et diplomatiques dans l’entre-deux-guerres constituent les causes lointaines de la
première Deuxième Guerre mondiale, l’invasion de la Pologne par l’Allemagne fut la cause
immédiate de ladite guerre puisque dès lors la France et l’Angleterre ont rompu avec leurs
politiques d’apaisement et ont déclaré, du coup, la guerre à l’Allemagne.

Séance 11 : La Seconde Guerre mondiale

Dans le cadre de cette séance, nous nous fixons comme objectifs pédagogiques d’expliquer
les causes, les étapes ou le déroulement et les conséquences de la Seconde Guerre mondiale.

Concernant les causes de la Seconde Guerre mondiale voir ci-dessus la séance 8.

I. Les étapes / le déroulement de la Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale s’est déroulée en deux grandes phases : Les victoires de l’axe ou
les succès allemands et japonais, le tournant de la guerre et enfin la victoire des alliés.

1. Les victoires de l’axe ou les succès allemands et japonais (1939-1942)

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En 1939, suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne il y a eu les forces en présence. Les
Allemands possèdent une nette supériorité militaire. Si les alliés bénéficient d’une nette
supériorité militaire, ils sont moins bien préparés psychologiquement à l’éventualité d’une
guerre. Étroitement encadrée, mise en condition par la propagande, l’opinion allemande fait
bloc autour du Führer.

Hitler voulait une guerre courte rendue nécessaire par la fragilité économique de l’Allemagne
qui doit importer massivement du pétrole et du minerai de fer pour approvisionner ses
industries. Les démocraties occidentales cherchaient à gagner du temps en se cantonnant dans
une attitude défensive. En effet, face à l’anéantissement de la Pologne par l’Allemagne en
quelques semaines de guerre-éclair, les démocraties demeurent passives. Retranchés derrière
la ligne Maginot, les Français attendent l’attaque allemande. Il y aura ainsi la drôle de guerre
sans opération militaire d’envergure qui dure huit mois.

L’invasion de la Finlande par la Russie en novembre 1939-mars 1940 va déplacer la guerre au


nord de l’Europe. Hitler prend les devants sur les alliés pour conquérir le Danemark et la
Norvège en avril 1940. Cette avancée des forces hitlériennes rend impopulaire les
gouvernements en France et en Angleterre où le Premier ministre Chamberlain fut remplacé
par Winston Churchill qui manifeste une politique de fermeté vis-à-vis d’Hitler.

De mai à juin 1940, l’Allemagne envahit les Pays-Bas, la Belgique et la France au nord en
contournant la frontière franco-allemande. Sous la pression des officiers militaires, le
gouvernement français est contraint d’arrêter les combats. Le maréchal Pétain signe alors
l’armistice le 22 juin 1940. Le Général De Gaulle avait déjà fait son appel du 18 juin invitant
les Français à partir de Londres, sur les ondes BBC, à la résistance contre l’occupation
allemande. Sous l’occupation la France fut divisé en deux : le nord occupés par les Allemands
et le sud dirigé par le gouvernement Vichy.

En Août 1940 Hitler déclenche la bataille d’Angleterre marquée par le bombardement massif
et ininterrompu de Londres et les autres villes anglaises. Mais face à la détermination de
Churchill qui promet aux Anglais « du sang, de la sueur et des larmes », l’Angleterre résiste.
Hitler renonce à son projet d’invasion de l’île. La Grande Bretagne devient ainsi le symbole
de la résistance au nazisme. Pour asphyxier l’Angleterre, Hitler déclenche une violente guerre
sous-marine, la bataille de l’Atlantique.

Pour secourir Mussolini en Méditerranée contre la résistance des Grecs soutenus par les
Anglais et la contre-offensive de ces derniers en Libye, les troupes allemandes pénètrent en
Méditerranée sous le commandement du Général Rommel qui dirige l’Afrika Korps qui
refoule les Anglais à la frontière Égyptienne, occupe la Yougoslavie et la Grèce. Mais pour
Hitler le front méditerranéen n’est qu’un terrain secondaire d'opérations. Sa priorité, après la
soumission de l’Europe occidentale, était d’attaquer la Russie.

Le 22 juin 1941, Hitler attaque la Russie à travers le plan Barbarossa mobilisant 4 millions de
combattants. Arrivés aux portes de Moscou et Leningrad, l’avancée des Allemands est
stoppée par la tactique de terre brûlée, le renfort de troupes venues d’Asie centrale et de
Sibérie mais aussi l’arrivée de l’hiver.

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Le bombardement de la flotte américaine basée à Pearl Harbor dans les îles Hawaï le 7
décembre 1941 entraîne l’entrée en guerre des États-Unis. Cette attaque du Japon fait suite à
la prise de position des États-Unis qui gèlent les crédits japonais sur leur territoire, imposent
un embargo pétrolier au Japon et prêtent du matériel de guerre aux pays alliés à travers la loi
prêt-bail obtenue du Congrès par le Président Roosevelt.

L’année 1942 marque les derniers grands succès de l’axe. En effet, en Asie le Japon après
l’anéantissement de la flotte américaine se rend maître de l’Asie du Sud-Est et des îles
pacifiques en quelques mois en s’emparant de Hong-Kong, des Philippines, des Indes
néerlandaises, de la Malaisie, de la Birmanie et de Singapour.

En Afrique et en Russie les Allemands reprennent leurs offensives leur permettant


respectivement d’être à quelques kilomètres d’Alexandrie et atteindre Stalingrad en septembre
1942 où sera menée la bataille la plus décisive de la Seconde Guerre mondiale.

2. Le tournant de la guerre (1942-1943)

A la fin de 1942, un renversement de la situation s’amorce sur tous les fronts au profit des
alliés. Dans le pacifique les Américains remportent contre les Japonais les batailles de
Midway (en juin 1942) et Guadalcanal (en août 1942). A partir de 1943, la supériorité
aéronavale des Etats-Unis leur permet de reconquérir le Pacifique par la stratégie du saut d’île
en île.

La bataille de l’Atlantique enclenchée en 1940 se solde en mai 1943 sur la victoire des alliés
grâce à l’intervention américaine.

Le débarquement des troupes anglo-américaines sous les ordres du Général Eisenhower, dans
l’opération Torch en Afrique du Nord libère le Maroc et l’Algérie en novembre 1942
permettant aux alliés de contrôler la Méditerranée.

En Russie, l’armée allemande affamée, frappée par le froid encerclée par les Russes est
vaincue en février 1943 à Stalingrad. La défaite allemande à Stalingrad a été le tournant
décisif de la Seconde Guerre mondiale.

3. L’effondrement de l’axe et la victoire des alliés (1943-1945)

Le débarquement des alliés en Sicile le 9 et 10 juillet 1943, premier acte de reconquête de


l’Europe, provoque l’effondrement du fascisme italien. Arrêté par les partisans italiens,
Mussolini sera exécuté le 27 avril 1945.

Le 6 juin 1944, les Anglo-américains débarquent en Normandie sous le commandement du


Général Eisenhower et repoussent les Allemands vers la Bretagne puis vers la Seine grâce à la
complicité des résistants français qui sabotent les voies de communication et gênent l’arrivée
des renforts allemands. Le 25 août 1945 Paris fut libérée par l’arrivée des blindés du Général
Leclerc.

De son côté, l’Armée Rouge a libéré le territoire soviétique puis contraint à l’armistice les
alliés de l’Allemagne : la Roumanie, la Finlande, la Bulgarie et la Hongrie. En quelques mois

22
seulement ce qui reste du grand Reich hitlérien s’effondre. Les soviétiques marchent sur
Vienne (qui tombe le 13 avril 1945) et encerclent Berlin le 25 avril 1945. Le 30 avril Hitler se
suicide à Berlin qui tombe le 2 mai aux mains des soviétiques. Les 7 et 8 mai 1945 les
Allemands signent leur capitulation sans condition. La capitulation de l’Allemagne marque la
fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

En Asie, en vue de finir avec la guerre qui se prolongeait grâce à la résistance de l’armée
japonaise qui utilise les kamikazes (avions-suicides) et montrer la suprématie des Etats-Unis,
le nouveau Président américain Truman décide d’utiliser la bombe atomique contre le Japon
le 6 et le 9 août 1945 respectivement à Hiroshima et Nagasaki. Ainsi, les effets de la bombe
contraignent le Japon à signer officiellement sa capitulation le 2 septembre 1945. La défaite
du Japon a mis fin à la Seconde Guerre mondiale qui a duré pendant six ans.

III. Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale

Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale sont d’ordre humain, économique et social,
territorial, politique et diplomatique.

1. Les conséquences humaines

Sur le plan humain, la Seconde Guerre mondiale a entraîné d’énormes pertes en vie humaine.
Environ 60 millions de personnes ont péri. Les principales victimes furent des soldats dans les
différentes batailles. Des civils ont été tués dans les bombardements, les représailles des
forces ennemies et surtout dans les camps de concentration. Les populations juives furent les
plus victimes avec 6 millions de morts.

2. Les conséquences morales

La découverte des camps de concentration, des fours crématoires, des chambres à gaz où les
civils essentiellement les juifs furent décimés a causé un choc moral. Le monde a découvert
les horreurs de la guerre : torture, famine, homicide, euthanasie, expérimentations
scientifiques sur les humains transformés en cobaye.

3. Les conséquences économiques

La guerre a entraîné la destruction des villes entières Hiroshima, Nagasaki, Berlin, Londres
etc., des routes, des usines, des chemins de fer, des champs, des édifices etc. L’économie des
pays européens est tombée à zéro. L’Europe occidentale est devenue dépendante des Etats-
Unis qui financent sa reconstruction par le plan Marshall.

4. Les conséquences sociales

Sur le plan social, la guerre a entraîné des déplacements de populations, la dislocation des
familles, des déportés et beaucoup de blessés. La guerre a favorisé l’émancipation de la
femme. Les femmes furent employées dans les usines de production en Europe et en
Amérique du Nord pour ravitailler les troupes en matériels de guerre et en nourriture.

23
5. Les conséquences politiques et diplomatiques

Sur le plan politique, les pays de l’axe notamment l’Allemagne et le Japon ont été occupés par
les vainqueurs qui contrôlent leur armée. Les criminels nazis ont été arrêtés et jugés au
Tribunal de Nuremberg.

Au cours de la guerre, les dirigeants des pays alliés se sont rencontrés à Téhéran et à Yalta
pour décider de l'avenir du monde après la guerre. Lors de la Conférence de San Francisco, ils
ont créé l’ONU, chargée du maintien de la paix et la sécurité dans le monde en lieu et place de
la SDN. Contrairement à la SDN, l’ONU est dotée d’une armée, les casques bleus, et des
institutions spécialisées comme le FMI et la Banque mondiale chargés des questions
économiques et financières.

La guerre a causé le déclin de l’Europe au profit de l’émergence de deux nouvelles


puissances : les Etats-Unis et la Russie. Le mythe de l’homme blanc s’est écroulé dans le
tiers-monde qui réclame du coup sa libération du joug colonial. Les Africains, ayant participé
à la libération de la métropole et fort des promesses faites par le Général De Gaulle lors de la
Conférence de Brazzaville en 1944, ont réclamé la dette de sang. Ainsi, l’Europe sera
contrainte, par le contexte international marqué par la Charte de l’ONU condamnant
l’exploitation d’un peuple par un autre et la politique anticoloniale des USA et de l’URSS, à
donner l’indépendance aux pays du tiers monde.

Si les Occidentaux et les Russes furent contraints par la realpolitik de s’associer pour lutter
contre le fascisme et le nazisme, à la fin de la guerre ceux-ci se lancent dans une guerre froide
qui va diviser le monde en deux camps pendant plusieurs décennies.

Séance 12 : La guerre froide

Dans cette séance, nous nous fixons comme objectifs pédagogiques de faire comprendre aux
étudiants la définition, l’origine ou les causes de la guerre froide, ses manifestations et sa fin
pendant les années 90.

I. Définition de la guerre froide

La guerre froide est une confrontation idéologique entre les pays capitalistes et les pays
socialistes au cours de laquelle les Etats-Unis et la Russie se sont affrontés par Etats
(satellites) interposés entraînant la division du monde en deux blocs dès la fin de la Seconde
Guerre mondiale jusqu’aux années 90.

Raymond Aron définit la guerre froide comme une « paix belliqueuse », « paix impossible,
guerre improbable». C’est en 1945, sous la plume de l’écrivain anglais George Orwell, que
l’expression « Cold War » (guerre froide) apparaît pour la première fois

2. Origines / causes de la guerre froide

Dans l'entre-deux-guerres, tout oppose déjà les États-Unis au régime communiste installé en
Russie ; les causes profondes de cette opposition tiennent à la nature même des régimes
politiques et des idéologies qui les sous-tendent. Cependant, la plus grande rivalité pendant

24
cette période est entre la Russie et le Royaume-Uni : on parle même de la « baleine anglaise »
(sa puissance maritime) face à l'éléphant russe (sa puissance terrestre). À la fin de la Seconde
Guerre mondiale, cette opposition va se trouver cristallisée par le fait que les États-Unis et
l'Union soviétique sont les seules grandes puissances mondiales, avec le déclin de l’Europe et
que leurs intérêts de sécurité nationale, de politique étrangère et de développement
économique vont rapidement se trouver en conflit direct.

Ainsi, l’alliance des deux Grands qui trouva son apogée à la conférence de Yalta où ils se sont
partagés l’Europe s’écroule dès 1947 par des séries de discours agressifs. D’abord, le 5 mars
1946, dans son discours prononcé à l’Université de Fulton, le Premier ministre Anglais
Winston Churchill dénonce un rideau de fer qui partageait l’Europe en deux camps hostiles.

Le 12 mars 1947, le président Truman, demande au Congrès, dans un discours qui prend son
nom, « Discours de Truman », d'accorder une aide économique et financière à la Grèce,
victime de lourdes destructions durant la Guerre mondiale et aux prises avec une guerre civile,
ainsi qu'à la Turquie, considérée comme la pièce maîtresse dans la région.

Truman place cette demande dans le contexte global de la lutte entre deux types de sociétés.
Sans nommer l'Union soviétique, il dénonce la violation des accords de Yalta et expose une
théorie des dominos : si l'Amérique n'aide pas la Grèce, les pays voisins tomberont les uns
après les autres. C'est ce que l'on appellera la politique d'endiguement (containment), inspirée
par George Kennan. Quelques semaines plus tard, le 5 juin, c'est le général Marshall qui est
chargé de proposer une aide économique à l'ensemble de l'Europe, d’où le plan Marshall.

Le 22 septembre 1947, Andreï Jdanov, troisième secrétaire du Parti communiste d'Union


soviétique (PCUS), s'en prend violemment à la politique menée par les États-Unis dans un
rapport sur la situation internationale qu'il présente lors de la conférence d'information des
partis communistes à Szklarska Poreba en Pologne. Cette conférence réunit des délégués des
partis communistes soviétique, bulgare, français, hongrois, italien, polonais, roumain,
tchécoslovaque et yougoslave.

Ces discours agressifs seront suivis sous peu de temps par des manifestations de la guerre
froide.

3. Les manifestations

Elle se manifeste par des tensions politiques, des propagandes, des guerres, l’espionnage, la
course aux armements, la guerre des étoiles (conquête de l’espace) etc.

❖ Le coup de Prague

Le 25 février 1948, le président de la République tchécoslovaque, Édouard Bénès (64 ans),


doit céder tout le pouvoir au parti communiste et à son président, Klement Gottwald (52 ans),
après deux semaines de pressions intenses des Soviétiques. Les Occidentaux qualifient cet
acte de « coup de Prague ». De tous les pays d'Europe centrale qui ont été libérés des nazis et
occupés par les Soviétiques, la Tchécoslovaquie était le seul qui avait une tradition

25
démocratique et un parti communiste puissant. Celui-ci avait obtenu 38% des suffrages aux
élections de 1946 et tenait une place importante au gouvernement.

❖ Le blocus de Berlin

Le 24 juin 1948, à l’issue d’une longue dégradation des relations entre les quatre pays
occupants de l’Allemagne, l’Union soviétique bloque les voies d’accès terrestre à Berlin-
Ouest. Commence alors le « blocus de Berlin », qui dure jusqu’au 12 mai 1949. C’est l'une
des toutes premières crises d’une nouvelle période qui s’ouvre dans les relations
internationales, la guerre froide. Berlin est alors au cœur de l’affrontement entre les États-
Unis et l’Union soviétique de Staline. Pour empêcher la ville de tomber sous contrôle
soviétique, les États-Unis et leurs alliés mettent en place un gigantesque pont aérien qui lui
permet de résister et de continuer à vivre. Cette première crise de Berlin accélère
l’organisation de l’Europe en deux camps antagonistes et la partition de l’Allemagne en deux
États indépendants.

❖ La guerre de Corée

La guerre de Corée a opposé, du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953, la République de Corée


(Corée du Sud), soutenue par les Nations unies, à la République populaire démocratique de
Corée (Corée du Nord), soutenue par la République populaire de Chine et l'Union soviétique.
Elle résulte de la partition de la Corée à la suite d'un accord entre les Alliés victorieux de la
guerre du Pacifique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La péninsule coréenne était
occupée par l'empire du Japon depuis 1910. Après la reddition du Japon en septembre 1945,
États-Unis et Union soviétique se partagèrent l'occupation de la péninsule le long du 38e
parallèle, avec au sud des forces américaines d'occupation et au nord des forces soviétiques.

❖ Coexistence pacifique ou la non-inévitabilité de la guerre entre les deux Grands

Le 5 mars 1953, Staline meurt. Il est remplacé par une direction collégiale au sein de laquelle
les rivalités feront rage jusqu'en 1955, avec pour conséquence l'absence d'une ligne de
politique extérieure stable durant cette période de transition. En 1956, le nouveau numéro un
soviétique Nikita Khrouchtchev, dit « Mr K », condamne les crimes de Staline, commence le
processus de déstalinisation et énonce la coexistence pacifique. La doctrine Sokolovski,
énoncée par Khrouchtchev en 1960, réaffirme l'usage soviétique de l'arme nucléaire en cas
d'attaque.

❖ La crise du canal de Suez en 1956 (voir séance suivante)

❖ Rupture sino-soviétique (1960)

La Chine refuse cette politique de coexistence pacifique que Mao Zedong et les autres
dirigeants chinois jugent trop conciliante à l'égard de l'Ouest. Les tensions iront en croissant
jusqu'à la rupture symbolisée par l'affrontement ouvert des deux grandes nations communistes
au cours du Congrès du parti communiste roumain en juin 1960, où Khrouchtchev et le
représentant chinois Peng Zhen s'affrontent ouvertement. En Europe, la République populaire

26
d'Albanie se détache du bloc Soviétique et soutint les thèses chinoises. Elle se retire de fait du
Pacte de Varsovie.

❖ La crise des missiles cubains de 1962

Le 14 octobre 1962, un avion américain Lockheed U-2 photographie sur l’île de Cuba des
rampes de lancement pour missiles nucléaires à moyenne portée (IRBM et MRBM), capables
d’atteindre le territoire américain. En même temps, la Maison Blanche apprend que 24 cargos
soviétiques transportant des fusées et des bombardiers Iliouchine font route vers Cuba
(opération Anadyr).
Dans la journée du 22, Kennedy, après avoir hésité entre l’inaction et le bombardement des
rampes de lancement, se décide pour le blocus maritime de l’île. Cette « riposte graduée »,
proportionnée à la menace, laisse à Khrouchtchev le choix entre l’escalade ou la négociation:
« Si les États-unis veulent la guerre, alors, nous nous retrouverons en Enfer! ». Mais Kennedy
utilise la plus grande fermeté, afin de forcer Khrouchtchev à reculer. Le 24 octobre, les
premiers cargos soviétiques font finalement demi-tour. Moscou ne peut contacter
immédiatement les sous-marins armés de torpilles à tête nucléaire (opération Kama) qui
accompagnent le convoi avec mission de le protéger (fait qui ne sera révélé qu’en 2001).
Entre-temps, un arrangement permettant à Khrouchtchev de sauver la face est négocié en
coulisse entre émissaires officieux. Le 26 et le 27 octobre, dans deux messages, le Kremlin
propose le retrait des armes offensives ; en contrepartie, les Américains devraient s’engager à
ne pas renverser le régime cubain et à retirer leurs missiles nucléaires installés en Turquie, et
pointés vers l’URSS. Le 28 octobre, Kennedy accepte ce compromis in extremis. Il demande
toutefois de cacher le fait que les États-Unis retirent leurs missiles de Turquie. Khrouchtchev
accepta, et il crut avoir gagné la partie. Or, il avait été dupé. Kennedy avait décidé de retirer
les missiles de Turquie bien avant la crise. De plus, la reculade de Khrouchtchev l'a humilié
devant Castro, Mao Zedong et les autres chefs communistes. C'est décidément Kennedy qui a
gagné la partie, de plus il voit sa popularité et son prestige mondial monter en flèche.
Kennedy dira néanmoins après cette crise diplomatique qu'il a « négocié au bord du gouffre ».

❖ Rapprochement entre les États-Unis et l'Union soviétique et le contrôle des


armements

Au lendemain de la crise des missiles cubains, les États-Unis et l’URSS décident de se


rapprocher pour maîtriser, dans un esprit de transparence, un équilibre désormais fondé sur
une « destruction mutuelle assurée » (MAD pour Mutual assured destruction en anglais). Dès
juin 1963, un « téléphone rouge », liaison permanente par téléscripteur entre le Kremlin et la
Maison-Blanche, leur permet de se concerter immédiatement et d’éviter ainsi une diplomatie
« au bord du gouffre ».

En août 1963, les États-Unis, l'Union soviétique et de nombreux pays signent le traité de
Moscou, qui interdit les essais nucléaires atmosphériques et sous-marins. En janvier 1968, par
le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), issu d’un projet conjoint américano-soviétique
présenté à la Commission du désarmement à Genève, ils s’engagent, ensemble avec le
Royaume-Uni, à ne transférer ni armes ni technologies nucléaires aux États non dotés d’armes
nucléaires (ENDAN).
En mai 1972, les accords SALT I (Strategic Armements Limitation Talks), signés par Nixon et
Brejnev, limitent les armements défensifs anti-missiles (ABM) à deux sites pour chacun des

27
deux pays et gèlent pour une durée de cinq ans les armes nucléaires offensives, c’est-à-dire les
rampes de lancement fixes pour missiles intercontinentaux (ICBM) et les missiles installés sur
sous-marins (SLBM)102. Les négociations SALT II s'engagent immédiatement pour parvenir
cette fois-ci à une réduction notable des vecteurs nucléaires.

❖ La « Détente » en Europe (1962-1975)

Dans chacun des deux blocs, prosoviétique et pro-américain, les deux superpuissances sont
contestées. Le modèle soviétique est contesté en Europe de l’Est. En août 1968 la
Tchécoslovaquie est envahie par les troupes du pacte de Varsovie : le Printemps de Prague
prend brutalement fin, la doctrine Brejnev de 1968 qui énonce une « souveraineté limitée »
pour les pays du bloc de l'Est justifiant ainsi l'intervention de Moscou.
À l’Ouest, De Gaulle prend ses distances avec les États-Unis et l’OTAN, en se retirant du
commandement intégré de l'Alliance atlantique en 1966. La France continue néanmoins à être
membre de l'OTAN mais le siège de l'organisation militaire quitte le pays. Autre geste
spectaculaire illustrant la politique d'indépendance nationale menée par de Gaulle, la France
et la République populaire de Chine annoncent le 27 janvier 1964 l'établissement de relations
diplomatiques. Cependant, lors des crises majeures, comme Cuba ou Berlin, la France
continue de faire bloc avec ses alliés de l'Ouest.
En 1969, Willy Brandt devient chancelier de la RFA et engage une politique de
rapprochement et d’ouverture à l’Est, l'« Ostpolitik », rompant ainsi avec la doctrine Hallstein
de non-reconnaissance de la RDA. Les deux États se reconnaissent mutuellement en 1972 et
entrent à l’ONU en 1973.
En 1975, les accords d’Helsinki sont signés par trente-trois États européens (URSS incluse), le
Canada et les États-Unis. Les accords doivent permettre la coopération entre les États, la libre
circulation des personnes et le respect des droits de l’homme.

❖ Limites de la « détente »

Les deux Grands sont impliqués dans des conflits importants. Tous deux mènent une lutte
d’influence dans les pays du tiers monde : c'est ce que l'on nomme les « conflits
périphériques » ou « affrontements indirects ».
De 1964 à 1975, la guerre du Viêt Nam oppose indirectement les grandes puissances. Les
États-Unis s’engagent militairement au Viêt Nam à partir de 1962 105.
Les États-Unis soutiennent de nombreux pays indépendamment de leur type de gouvernement
(y compris des dictatures), dans le cadre de la doctrine de l'endiguement envers l’URSS, et
provoquent ou favorisent plusieurs coups d’État à travers les opérations Ajax, PBSUCCESS
et FUBELT. En Amérique latine, le régime castriste soutient des guérillas révolutionnaires,
qui se soldent par des échecs. Un exemple connu en est la tentative ratée de la révolution
menée par Che Guevara (dirigeant cubain) en Bolivie, où il trouve la mort en 1967.

28
❖ De la nouvelle détente initiée par Gorbatchev à la fin du bloc soviétique (1985-
1991)

Le 11 mars 1985, après la mort de Konstantin Tchernenko, Mikhaïl Gorbatchev (âgé de 54


ans) arrive au pouvoir en URSS. Il lance peu après les politiques de glasnost (transparence) et
de perestroïka (restructuration).

Le 7 décembre 1988, à la tribune de l’ONU, Gorbatchev annonce la réduction des forces


armées soviétiques en RDA, Hongrie et Tchécoslovaquie, ce qui signifie la fin de la
« doctrine de souveraineté limitée » : l’Union soviétique se désengage de l’Europe de l’Est.
Ce discours inaugure la « Révolution de velours », c’est-à-dire la transition douce des pays de
l’Europe de l’Est entre un régime de type soviétique et un régime démocratique par de
nouvelles lois constitutionnelles de 1988 à 1990, avec des manifestations populaires, mais
sans guère de combats ni de sang versé. Dès 1990, les républiques baltes (Estonie, Lettonie,
Lituanie) proclament leur souveraineté. Moscou réagit en envoyant des troupes, mais choisit
de les retirer devant les protestations internationales ; en juin 1991, le Conseil d'assistance
économique mutuelle (Comecon), une des deux principales organisations du bloc de l'Est, se
dissout officiellement. En RDA, les habitants commencent à migrer vers la RFA par la
Hongrie libre (été 1989). Puis, sous la pression de la population, le Mur de Berlin chute le 9
novembre 1989 et l’Allemagne sera réunifiée l’année suivante (3 octobre 1990). En
République socialiste de Roumanie, le régime autocratique de Nicolae Ceaușescu est le
dernier à tomber, le 26 décembre 1989 et le dictateur est exécuté ainsi que sa femme. En
1990, Gorbatchev obtient le prix Nobel de la paix.

Peu à peu, du fait du désengagement de l’Union soviétique et de la fin de la menace


communiste, un vent de liberté souffle sur le monde et plusieurs conflits périphériques se
règlent. Par exemple, les troupes du Viêt Nam quittent le Cambodge (29 septembre 1989) et
les troupes cubaines quittent l’Angola et le Nicaragua. Beaucoup de dictatures d’Amérique
latine, soutenues par les États-Unis comme rempart contre la tentation communiste, tombent :
Argentine (1983), Brésil (1985), Paraguay (1989), Chili (1990). En Afrique du Sud, Nelson
Mandela est libéré (12 février 1990), ce qui va mettre fin à l’apartheid (1991). En
Afghanistan, l’Armée rouge quitte le pays (1988-1989) mais la guerre civile se poursuit entre
les islamistes modérés du commandant Massoud et les islamistes durs soutenus par le
Pakistan. Dans la guerre Iran-Irak (1980-1988), l’Occident arme officiellement l’Irak, et
fournit l’Iran en cachette. L’Union soviétique soutient les deux camps. Le 20 août 1988,
l’ONU parvient à un cessez-le-feu sans qu’il n’y ait un réel vainqueur. Cependant, au Liban,
les accords de Taëf soumettent le pays à la Syrie. Dans le conflit israélo-palestinien, alors que
la première Intifada bat son plein, des négociations secrètes sont menées.

Dans le contexte de la glasnost (« transparence ») et de la perestroïka (« restructuration ») et


d’une tentative de démocratisation de l’Union soviétique, son implosion se fait en cinq
grandes étapes :

● Le 12 juin 1991, la République socialiste fédérative soviétique de Russie qui a élu


Boris Eltsine à sa présidence, bien que Gorbatchev ait tout fait pour éviter cette
élection, proclame à son tour sa souveraineté (8 juin 1991) ;

29
● Le 1er juillet 1991, l'autre principale organisation, le pacte de Varsovie est
officiellement dissous à la suite du retrait des démocraties populaires est-européennes.
● Le 18 août 1991, des tenants de la ligne dure tentent le putsch de Moscou contre
Gorbatchev qui est séquestré quelques jours dans sa datcha en Crimée. Des
manifestations s’opposent à ce putsch, et Eltsine réussit à rétablir la situation. Les
autres républiques quittent l’Union soviétique d'août à décembre 1991 ;
● Le 8 décembre 1991, par les accords de Minsk en Biélorussie, constatant que
« l’URSS n’existe plus », 11 ex-républiques socialistes soviétiques fondent la
Communauté des États indépendants (CEI), qui est confirmé à Alma-Ata (Kazakhstan)
quelques jours plus tard (21 décembre 1991) ;
● Le 25 décembre 1991, chef d’un État qui n’existe plus, Gorbatchev est contraint de
démissionner.

Séance 13 : Les conflits israélo-arabes

Dans le cadre de cette séance, nous allons expliquer les origines des conflits et leurs
évolutions.

I. Les origines des conflits

❖ Le sionisme

Le sionisme est une idéologie politique fondée sur un sentiment national juif, décrite comme
nationaliste par les uns et comme émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un centre
territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre d'Israël (Eretz Israël). À la naissance du
mouvement, à la fin du XIXe siècle, ce territoire correspondait à la Palestine ottomane, puis
après la Première Guerre mondiale à la partie occidentale de la Palestine mandataire. Sur un
plan idéologique et institutionnel, le sionisme entend œuvrer à donner ou redonner aux Juifs
un statut perdu depuis l'annexion du Royaume d'Israël par l'Empire assyrien en -720, à savoir
celui d'un peuple disposant d'un territoire. De nos jours, il comprend le post-sionisme, qui
veut donner une orientation laïque à l'État d'Israël, normaliser les relations avec les
Palestiniens, et le néo-sionisme, qui milite pour la migration des Palestiniens et des Arabes
israéliens vers les autres pays arabes.
Le mouvement sioniste est né parmi les communautés ashkénazes d'Europe centrale et
orientale sous la pression des pogroms, mais aussi en Europe occidentale, à la suite du choc
causé par l'affaire Dreyfus – qui compte parmi les motifs du lancement du Congrès sioniste
par Theodor Herzl.

❖ De la déclaration de Balfour au partage de la Palestine en 1947

La Déclaration Balfour de 1917 qui, pendant la Première Guerre mondiale, promet la création
d'un « Foyer national juif » en Palestine. Cette notion qui n'implique pas nécessairement un
État était extrêmement vague. Elle supposait seulement la possibilité pour les Juifs d'y trouver
asile.

La désintégration de l'empire ottoman. Allié des puissances centrales durant la Première


Guerre mondiale, cet empire fut vaincu et, conformément aux accords secrets Sykes-Picot de

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1916, la France et le Royaume-Uni se partagèrent les dépouilles de l'empire ottoman. Le
Royaume-Uni obtint la Palestine, et la France la Syrie, notamment.

Les accords de 1916 allaient permettre au Royaume-Uni et à la France d'étendre leurs empires
coloniaux au Moyen-Orient, en 1920, par les différents traités de paix. De plus, conformément
à la déclaration Balfour de 1917, les Juifs commencèrent à immigrer en plus grand nombre en
Palestine, surtout dans les années 1930 à cause de la politique antisémite d'Hitler.

Le 29 novembre 1947, le plan de partage de la Palestine élaboré par l’UNSCOP est approuvé
par l’Assemblée générale de l’ONU, à New York par le vote de la résolution 181.
Ce plan prévoit la partition de la Palestine en trois entités, avec la création d’un État juif et
d’un État arabe, Jérusalem et sa proche banlieue étant placées sous contrôle international en
tant que corpus separatum.
La partie I du plan précise les dispositions de la fin du mandat britannique, du partage et de
l’indépendance des entités. Il indique que le mandat doit se terminer aussi vite que possible.
Les Britanniques prévoient de se retirer le 1 er août 1948 et le partage doit être réalisé au 1 er
octobre. La partie II du plan inclut une description détaillée des frontières proposées pour
chaque État.
Le plan est accepté par les dirigeants de la communauté juive en Palestine, par le biais de
l'Agence juive à l'exception de ceux de l'Irgoun. Il est rejeté par la quasi-totalité des dirigeants
de la communauté arabe, y compris par le Haut Comité arabe palestinien, qui est appuyé dans
son rejet du plan par les États de la Ligue arabe. Les dirigeants arabes revendiquent
l’ensemble du territoire et soutiennent que le partage constitue une violation du droit de la
majorité des habitants de la Palestine qui, à l’époque, est composée de deux tiers d'Arabes
(1 200 000) et un tiers de Juifs (600 000) principalement immigrés d’Europe pendant la
période du mandat. Le lendemain du vote, la guerre civile éclate et après le départ des
Britanniques six mois plus tard, la Première Guerre israélo-arabe débute.

I. L’historique des conflits

❖ La guerre israélo-arabe de 1948

La Guerre israélo-arabe de 1948, également nommée Guerre de 1948, Guerre de Palestine de


1948, Guerre d'indépendance ou Guerre de la Libération et al-Nakba (« la Catastrophe ») fait
référence à la guerre qui mena à la fondation de l'État d'Israël et à la naissance du problème
des réfugiés palestiniens. Elle marque également le début de l'exode des communautés juives
du monde arabe.

La Guerre de 1948 s'est déroulée en deux phases :

● Du 30 novembre 1947 au 14 mai 1948, la Palestine toujours sous mandat britannique


connaît une période de guerre civile marquée par l'affrontement des organisations
armées juives d'une part et des irréguliers palestiniens soutenus par des volontaires
arabes d'autre part.

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● À partir du 15 mai 1948, date de la fin du mandat et de la fondation d'Israël,
commence la Première Guerre israélo-arabe avec, à la suite de la débâcle des Arabes
palestiniens, l'intervention militaire de la Ligue arabe contre Israël et l'envoi de corps
expéditionnaires égyptien, syrien, irakien et transjordanien en Palestine. Divers
armistices sont signés au cours de l'année 1949.

❖ La crise du canal de Suez de 1956


❖ La guerre de six jours du lundi 5 au samedi 10 juin 1967
❖ Les guerres du Liban de 1978 et 1982
❖ La première intifada

La première intifada, appelée également guerre des pierres, est un soulèvement de la


population palestinienne contre Israël qui a débuté le 9 décembre 1987 et qui a pris fin en
1993 lors de la signature des accords dits d'Oslo. Elle a atteint son paroxysme en février 1988
lorsqu'un photographe israélien publie des images qui font le tour du monde montrant des
soldats israéliens « molestant violemment » des Palestiniens, suscitant ainsi l'indignation de
l'opinion publique

❖ Les accords dits d’Oslo

Les accords d'Oslo sont le résultat d'un ensemble de discussions menées en secret, en parallèle
de celles publiques consécutives à la Conférence de Madrid de 1991, entre des négociateurs
israéliens et palestiniens à Oslo en Norvège, pour poser les premiers jalons d'une résolution
du conflit israélo-palestinien.
La Déclaration de principes, signée à Washington le 13 septembre 1993 en présence de
Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, de Yasser Arafat, Président du comité exécutif de
l'OLP et de Bill Clinton, Président des États-Unis, instaure un mode de négociations pour
régler le problème et pose une base pour une autonomie palestinienne temporaire de 5 ans
pour progresser vers la paix. La vive poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin
derrière la Maison-Blanche et devant le Président Bill Clinton à la suite de la signature des
accords de Washington fait renaître l'espoir de l'établissement d'une paix durable entre l’État
d’Israël et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).
Le processus d'Oslo est complété le 4 mai 1994, de l’Accord de Jéricho-Gaza qui investit la
nouvelle Autorité nationale palestinienne de pouvoirs limités. Enfin, l'accord intérimaire sur
la Cisjordanie et la Bande de Gaza ou « Accord de Taba », qui est signé à Washington le 28
septembre 1995, prévoit les premières élections du Conseil Législatif Palestinien et implique
un découpage négocié des territoires palestiniens en zones où les contrôles israélien et
palestinien s'appliquent de façon différente, dans l'attente de l'aboutissement des négociations
toujours en cours.
Cette tentative de processus de paix israélo-palestinien, largement soutenue par la
communauté internationale, sera mise en difficulté entre 1996 et 1999 à la suite du
durcissement des positions de part et d'autre lorsque seront abordés les thèmes cruciaux du
statut de Jérusalem, du problème des réfugiés palestiniens, de la lutte contre le terrorisme. Les
positions les plus extrêmes s'expriment dans les années qui suivent, lors de l'assassinat de
Yitzhak Rabin en 1995 par un étudiant israélien d'extrême-droite, et dans la multiplication des

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attentats menés par les mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique. Le processus
d'Oslo ne pourra plus être relancé après 2000, au déclenchement de la seconde Intifada.

❖ Opération Raisins de la colère


L'opération Raisins de la colère est le nom d'une opération militaire de l'armée israélienne en
avril 1996, visant pendant 16 jours les forces du Hezbollah au Liban du Sud afin de faire
cesser les tirs de lance-roquettes multiple Katioucha contre les villes du nord d'Israël, et
particulièrement contre la ville de Qiryat Shemona.
639 roquettes visèrent le nord d'Israël. En réponse à ces attaques, plus de 1 100 raids furent
menés par l'armée de l'air israélienne et plus de 25 000 obus furent largués.
Un accord de cessez-le-feu fut obtenu le 27 avril 1996 pour empêcher davantage de victimes
parmi les civils. Cette offensive a fait en seize jours 175 morts et 351 blessés, pour l'essentiel
des civils, et jeté sur les routes du Liban plus de 300 000 réfugiés.

❖ La seconde intifada (2000-2004)


La seconde intifada désigne l'ensemble des événements ayant marqué le soulèvement des
Palestiniens à partir de la fin du mois de septembre 2000.
Si le déclenchement de ces événements est généralement daté au 28 septembre 2000 (jour de
la visite d'Ariel Sharon sur l'Esplanade des Mosquées) bien qu'il ait été planifié bien avant par
Yasser Arafat, prévoyant l'échec du sommet de Camp David II, il n'existe pas de consensus
sur la date de fin de ce soulèvement parmi les auteurs et commentateurs. Certains auteurs
considèrent que le soulèvement prend fin en 2003 avec l'amorce de la Feuille de route pour la
paix du Quartet pour le Moyen-Orient, l'accord sur une trêve avec Israël entre les différentes
factions palestiniennes, et le début des pourparlers de paix entre Ariel Sharon et Mahmoud
Abbas. D'autres auteurs considèrent qu'ils ont pris fin en 2004 avec la mort de Yasser Arafat,
ou encore avec un cessez-le-feu observé par le Hamas, conséquence de mesures politiques et
diplomatiques pour certains, ou de la force de dissuasion des assassinats ciblés pour d'autres.
Il est cependant très probable que la construction de la barrière de séparation et la lutte anti-
terroriste qui amènent à une forte diminution des attaques marquent réellement la fin du
soulèvement courant 2004. Marquée notamment par la rencontre de Charm-el-Cheikh entre
Sharon et Abbas, et le désengagement unilatéral israélien de Gaza, l'année 2005 est une autre
date communément admise pour le terme de ces événements. Enfin, certains auteurs
considèrent que les moyens d'actions ont changé, mais que la seconde Intifada se poursuit
jusqu'à nos jours, inscrivant notamment les attaques à la roquette contre Israël dans la
continuité des nombreux attentats-suicide commis de 2002 à 2005.

❖ Le conflit israélo-libanais de 2006

❖ La guerre de Gaza 2008-2009

❖ La guerre de Gaza de 2014


Séance 14 : La mondialisation

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Au niveau de cette séance, nous nous fixons comme objectifs pédagogiques la définition, les
acteurs, l’évolution, les aspects positifs et négatifs de la mondialisation et la place de
l’Afrique dans la mondialisation.

I. La définition

La mondialisation peut être définie comme étant les transformations rapides et spectaculaires
des moyens de communication, de transport et l’intensification des échanges au-delà des
frontières rendant le monde « un village-planétaire ».

II. Les acteurs

Les acteurs de la mondialisation sont :

⮚ Les Etats (les pays du G8 et du G20) ;


⮚ Les organisations gouvernementales internationales (ONU, FMI, Banque mondiale,
OMC etc.);
⮚ Les multinationales (Exxon Mobile, Total, Areva, Bolloré, Rio Tinto etc. ;
⮚ Les organisations non gouvernementales (ONG) internationales (Greenpeace,
Amnesty International etc.) ;

4. Évolution

D’aucuns disent que la mondialisation commence depuis l’Antiquité à travers les échanges
développés entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie constituant la première mondialisation.

La deuxième mondialisation intervient dans les temps modernes avec les progrès enregistrés
dans le domaine de la navigation permettant la découverte de l’Amérique, le premier tour du
monde. Cette phase de la mondialisation est marquée par la traite atlantique accroissant les
échanges entre l’ancien monde (l’Afrique, l’Amérique, l’Asie) et le nouveau monde
(l’Amérique).

La troisième mondialisation intervient au XIXe siècle grâce à la Révolution industrielle qui


permit la naissance du chemin de fer, la locomotive et le navire à vapeur réduisant le temps et
l’espace. L’Angleterre devient l’usine du monde et prône le libre-échange. Les rivalités
impérialistes poussent les puissances européennes dans la Première Guerre mondiale
entraînant une pause de la mondialisation.

Après la Seconde Guerre mondiale, la création de l’ONU et ses organes spécialisés favorisent
l’avènement de la mondialisation contemporaine qu’on considère comme la quatrième
mondialisation. Celle-ci est marquée par les Nouvelles techniques de l’information et de la
communication (NTIC). L’Internet, les réseaux sociaux, la visioconférence, l’électronique et
le numérique donnent une nouvelle dimension à la mondialisation.

5. Aspects positifs

La mondialisation facilite :
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⮚ les flux de marchandises, les flux financiers et migratoires ;
⮚ la résolution des crises économiques et humanitaires à l’échelle planétaire à des
moments record ;
⮚ la diffusion de l’information, des savoirs et savoirs-faire à travers le monde ;
⮚ le développement des échanges, des relations culturelles, scientifiques et sportives
entre les Nations ;
⮚ l’avènement des citoyens du monde.

6. Aspects négatifs

La locomotive de la mondialisation, le système capitaliste, favorise la recherche de gains et


des inégalités énormes entre les pays et les individus. Privilégiés par le libre-échange, les pays
occidentaux, les États-Unis en tête, imposent leur vision néolibérale et démocratique au reste
du monde, ce qui crée parfois des tensions voire même des conflits dans lesquels les
multinationales pétrolières et d’armements trouvent leur compte.

Elle accentue les inégalités entre le Nord et le Sud malmené par le commerce équitable à
travers la détérioration des termes de l’échange. La mondialisation entraîne de nouveaux
problèmes de dimensions mondiales : terrorisme, cyber attaque, fuite des cerveaux, crises
migratoires. Elle rend le dérèglement climatique une préoccupation planétaire.

Face à ces problèmes, des solutions sont proposées comme alternatives à la mondialisation
dominée par le capitalisme. Il s’agit de l’alter-mondialisme et le développement durable.

L’Afrique est le continent mis en marge de la mondialisation. Sa part dans le commerce


mondial est autour de 2%. Devenue l’épicentre de tous les maux qui secouent le monde,
l’Afrique ne parvient pas à adapter sa culture et ses valeurs à la mondialisation. Pourtant, elle
est convoitée par toutes les puissances à cause de ses richesses naturelles.

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