Immunodeficience Et Pathologies Digestives (Réparé) - 092134
Immunodeficience Et Pathologies Digestives (Réparé) - 092134
DIGESTIVES
Leçon préparée par Dr Njôck Lissouck Louis Fabrice sous la supervision de Dr Mali
KOURA (MCA)
OBJECTIFS
1-Définir l’immunodéficience
2-Décrire les 4 composantes de l’immunité innée au niveau digestif
3-Décrire les 2 caractéristiques principales de l’immunité adaptative
4-Enumérer le 4 composantes de la barrière intestinale
5-Enumérer 4 fonctions du microbiote intestinal
6- Expliquer succinctement la pathogénèse de la maladie coeliaque
7- Citer 2 protozoaires impliqués dans les pathologies digestives lors des immunodépressions
primitives
8- Décrire 3 infections opportunistes digestives au cours du VIH
9- Décrire les aspects endoscopiques de l’oesophagite à candida selon la classification de
Kodsi
10- Conduire le traitement les traitements suivant :
Oesophagite à candida non compliquée
Oesophagite à CMV non compliquée
 11-Citer 3 groupes de médicaments avec un exemple utilisés dans le traitement des
entéropathie auto-immunes
12-Décrire six effets secondaires digestifs des immunosuppresseurs.
PLAN
INTRODUCTION
1-GENERALITE
1-1 DEF
1-2 INTERET
1-3 RAPPEL IMMUOLOGIQUE
1-3-1 IMMUNITE NORMALE ET DIGESTION
                                               1
1-3-1-1 IMMUNITE INNEE ET ADAPTATIVE
1-3-1-2 ROLE BARRIERE INTESTINALE
1-3-1-3 INTERACTION BARRIERE INTESTINALE ET MICROBIOTE
1-3-2 TYPE D'IMMUNDEFICIENCE
1-4 ETHIOPATHOGENIE
1-4-1 IMMUNODEFICIENCE PRIMAIRE
1-4-2 IMMUNODEFICIENCE SECONDAIRE
2-PATHOLOGIE DIGESTIVES LIEES AUX IMMUNODEFICIENCES
2-1 PATHOLOGIES DIGESTIVES DANS LES IMMUNODEFICIENCE PRIMITIVES
(IDP)
2-1-1 ENTEROPATHIE AUTO-IMMUNE
2-1-2 INFECTIONS OPPORTUNISTES
2-1-3 MICI ASSOCIEE A UN DEFAUT IMMUNITAIRE
2-2 PATHOLOGIES DIGESTIVES DANS LES IMMUNODEFICIENCE SECONDAIRE
(IDS)
2-2-1 INFECTIONS OPPORTUNISTES DANS LE VIH
2-2-2 CANCERS DIGESTIFS
3-DIAGNOSTIC DES PATHOLOGIES DIGESTIVES CHEZ L’IMMUNODEPRIME
3-1 CLINIQUE
3-2 EXAMENS COMPLEMENTAIRES
4- STRATEGIE THERAPEUTIQUE
4-1 TRAITEMENT DES INFECTIONS OPPORTUNISTES
4-2 PEC DES PATHOLOGIES AUTO-IMMUNE DIGESTIVES
4-3 GESTION DES EFFETS SECONDAIRES
CONCLUSION
                                    2
INTRODUCTION
L'immunodéficience, qu'elle soit innée ou acquise, représente un défi majeur pour la santé
humaine, en réduisant la capacité de l'organisme à se défendre contre diverses infections et
maladies. Parmi les organes les plus affectés par cette défaillance immunitaire, le tractus
digestif occupe une place centrale en raison de son rôle essentiel dans l'immunité des
muqueuses et de son exposition permanente aux agents pathogènes et antigènes alimentaires.
En tant que siège de multiples cellules immunocompétentes et de structures lymphoïdes, le
tube digestif devient à la fois une cible et un terrain fertile pour diverses complications.
1 GENERALITES
1.1   DEFINITION
Le système immunitaire est un ensemble complexe de cellules, de tissus et d'organes qui
travaillent ensemble pour défendre l'organisme contre les agents pathogènes tels que les
bactéries, les virus, les parasites et les champignons. Il est divisé en deux branches principales
: l'immunité innée, qui est la première ligne de défense, et l'immunité adaptative, qui offre une
protection plus spécifique et durable après l'exposition à un agent pathogène.
1.2   INTERET
Epidémiologique : fréquence des manifestations digestives souvent révélatrices. Dans notre
contexte, l'immunodéficience liée au VIH constitue la principale cause des infections
opportunistes digestives.
                                                 3
1.3       RAPPELS IMMUNOLOGIQUES
1.3.1     IMMUNITE NORMALE ET DIGESTION
1.3.1.1    IMMUNITE INNEE ET ADAPTATIVE
      ❖ Immunité innée
            o Peau, muqueuses, sécrétion (salive, mucus, larmes) : La peau, avec ses couches
                de kératinocytes, constitue une barrière mécanique contre les pathogènes. Les
                muqueuses (respiratoires, digestives et urogénitales) produisent du mucus, qui
                piège les microorganismes. Les sécrétions comme la salive, les larmes et le
                mucus contiennent des enzymes (lysozymes, défensines) qui détruisent les
                agents pathogènes.
            o Cellules dendritiques Elles capturent les antigènes et les présentent aux cellules
                T, jouant un rôle de lien entre l'immunité innée et adaptative.
            o Cellules NK (natural killer) : Elles éliminent les cellules infectées par des virus ou
                cancéreuses sans besoin d'une reconnaissance antigénique spécifique.
– Protéines solubles
❖ Immunité adaptative
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   – Caractéristiques principales
              o Cellules T mémoires Ils restent dans l'organisme après l'infection pour une
                 réponse rapide en cas de nouvelle exposition au même pathogène.
Macrophages : Après avoir phagocyté les agents pathogènes, ils digèrent et présentent les
antigènes via les molécules du CMH de classe II aux lymphocytes T pour initier la réponse
immunitaire.
Cellules dendritiques : Elles capturent les antigènes dans les tissus, migrent vers les ganglions
lymphatiques, et présentent ces antigènes aux lymphocytes T naïfs, activant ainsi l'immunité
adaptative.
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   ❖ Coordination entre l’immunité innée et adaptative
Les cellules de l'immunité innée, comme les macrophages et les cellules dendritiques, agissent
comme des médiateurs en capturant et en présentant les antigènes aux cellules de l'immunité
adaptative (lymphocytes T). De plus, ces cellules produisent des cytokines, des molécules de
signalisation qui activent et dirigent les cellules du système adaptatif. Les lymphocytes T, en
réponse à la présentation antigénique, sécrètent à leur tour des cytokines qui renforcent
l'activité des cellules de l'immunité innée, créant ainsi une interaction bidirectionnelle
essentielle pour éradiquer les infections.
   ❖ Barrière intestinale
   – Composition de la barrière intestinale
           o Cellules épithéliale : Elles forment une barrière physique grâce à des jonctions
             serrées (tight junctions), régulent le passage des nutriments et des ions, et
             sécrètent des peptides antimicrobiens ainsi que des cytokines pour moduler la
             réponse immunitaire.
           o Mucus : il forme une couche visqueuse qui piège les pathogènes et les toxines,
             tout en permettant le passage des nutriments.
           o Peptides antimicrobiens : Produits par les cellules épithéliales intestinales et
             les cellules de Paneth, ces peptides, détruisent directement les bactéries, virus
             et champignons. Ils contribuent également à la régulation de l'inflammation et
             au maintien d'un équilibre entre le microbiote commensal et les agents
             pathogènes.
           o Immunoglobuline A (IgA) : les IgA neutralisent les agents pathogènes et les
             toxines dans la lumière intestinale sans déclencher d'inflammation excessive.
             Elles empêchent également l'adhésion des micro-organismes à la paroi
             intestinale, favorisant ainsi l'excrétion de ces derniers avec les selles.
   – Fonctions de la barrière intestinale
           o Protection contre les infections : Elle empêche la pénétration des agents
             pathogènes grâce à une couche de cellules épithéliales étroitement liées et une
             production de mucus contenant des peptides antimicrobiens.
           o Régulation des échanges : Elle contrôle le passage des nutriments,
             électrolytes et eau tout en maintenant une barrière sélective contre les
             substances toxiques.
           o Modulation immunitaire : Elle abrite des cellules immunitaires
             (lymphocytes, macrophages) qui surveillent et réagissent aux menaces tout en
             tolérant les antigènes alimentaires et la flore commensale.
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         o Réparation de la muqueuse : En cas de lésion, elle possède une capacité de
           régénération rapide grâce à la prolifération des cellules épithéliales et à la
           production de facteurs de croissance.
  ❖ Flore microbienne
  – Composition du microbiote :
     o Bactéries : Représentent la majorité du microbiote intestinal, avec des genres
       prédominants comme Firmicutes et Bacteroidetes, qui participent à la digestion et
       à la modulation immunitaire.
     o Virus, champignons : Les virus, surtout des bactériophages, interagissent avec les
       bactéries, tandis que les champignons, bien que moins abondants, participent à
       l'équilibre microbien.
  – Fonction du microbiote intestinal :
     o Digestion des fibres et production de métabolites : Le microbiote dégrade les fibres
       alimentaires en acides gras à chaîne courte (butyrate, propionate, acétate), sources
       d'énergie pour les cellules intestinales.
     o Barrière contre les pathogènes : Il empêche la colonisation par des agents
       pathogènes en occupant l'espace et en produisant des substances antimicrobiennes.
     o Modulation du système immunitaire : Il interagit avec le système immunitaire
       intestinal, aidant à développer la tolérance aux antigènes alimentaires et à prévenir
       les réactions inflammatoires inappropriées.
     o Régulation de l’inflammation : Le microbiote influence l’équilibre entre les
       cytokines pro- et anti-inflammatoires, réduisant ainsi le risque d'inflammations
       chroniques.
  – Dysbiose :
     o Définition : Déséquilibre dans la composition du microbiote intestinal, caractérisé
       par une diminution des bactéries bénéfiques et une augmentation des pathogènes
       potentiels.
     o Facteurs de dysbiose : Ils incluent les antibiotiques, une alimentation
       déséquilibrée, le stress, les infections, et les maladies chroniques.
1.3.1.3 INTERACTION ENTRE LA BARRIERE INTESTINALE ET LE
        MICROBIOTE
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       maintenant ainsi un équilibre entre défense contre les infections et tolérance aux
       antigènes alimentaires et à la flore commensale.
1.3.2 TYPES D’IMMUNODEFICIENCES.
Les immunodéficiences désignent un dysfonctionnement du système immunitaire qui le rend
incapable de protéger correctement l'organisme contre les infections. Elles peuvent être
classées en deux grandes catégories : les immunodéficiences primaires et les
immunodéficiences secondaires.
   ❖ Immunodéficiences primaires (congénitales) :
Les immunodéficiences primaires sont des troubles génétiques qui affectent directement le
système immunitaire dès la naissance. Elles sont rares et surviennent généralement en raison
de mutations dans les gènes responsables du bon fonctionnement des cellules et molécules
immunitaires. Il en existe plus de 400 types différents.
       – Principaux types :
          o Déficit en anticorps (immunoglobulines) : Agammaglobulinémie liée à l’X
            (maladie de Bruton) : Les personnes atteintes ont une absence totale ou quasi-
            totale de production d'anticorps (immunoglobulines), les rendant extrêmement
            vulnérables aux infections bactériennes.
          o Immunodéficience commune variable (CVID) : Une diminution de plusieurs
            types d'immunoglobulines entraîne une susceptibilité accrue aux infections,
            principalement respiratoires et gastro-intestinales.
          o Déficit de l’immunité cellulaire : Syndrome de DiGeorge : Une malformation
            du thymus conduit à une production réduite de lymphocytes T, affectant
            gravement la réponse immunitaire adaptative.
          o Syndrome d'immunodéficience combinée sévère (SCID) : Cette condition,
            connue sous le nom de "bébé-bulle", est caractérisée par un déficit à la fois des
            lymphocytes T et B, entraînant une absence quasi complète de réponse
            immunitaire.
          o Déficit en phagocytes : Maladie granulomateuse chronique (CGD) : Les
            cellules phagocytaires, comme les neutrophiles, sont incapables de détruire les
            pathogènes ingérés, ce qui conduit à des infections répétées par certaines
            bactéries et champignons.
          o Déficit du complément : Les déficits en protéines du système du complément
            (C1, C2, C3, etc.) entraînent une incapacité à éliminer les microbes
            efficacement, augmentant le risque d’infections bactériennes sévères et
            récurrentes.
       – Principaux types :
              o Infections virales : Syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) : Causé
                par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), le SIDA entraîne une
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                  destruction progressive des lymphocytes T CD4+, affaiblissant gravement
                  la réponse immunitaire et rendant l'individu vulnérable à de multiples
                  infections opportunistes et cancers.
              o   Immunosuppression induite par des traitements : Corticostéroïdes :
                  Utilisés pour traiter diverses maladies inflammatoires et auto-immunes, ils
                  peuvent affaiblir le système immunitaire en diminuant l'inflammation et la
                  réponse immunitaire.
              o   Chimiothérapie et radiothérapie : Ces traitements contre le cancer
                  détruisent non seulement les cellules tumorales, mais aussi les cellules
                  immunitaires, conduisant à une immunodéficience temporaire.
              o   Immunosuppresseurs : Utilisés pour prévenir le rejet des greffes ou traiter
                  des maladies auto-immunes, ces médicaments affaiblissent volontairement
                  le système immunitaire.
              o   Maladies chroniques : Cancers hématologiques : Des maladies comme la
                  leucémie, le lymphome et le myélome multiple affectent directement les
                  cellules immunitaires, provoquant une immunodéficience.
              o   Malnutrition : Une carence en nutriments essentiels (comme les protéines,
                  le zinc, le fer ou les vitamines A, C et D) affaiblit le système immunitaire,
                  augmentant le risque d'infections.
              o   Diabète : Cette maladie métabolique affaiblit les réponses immunitaires et
                  la capacité de l’organisme à combattre les infections.
1.4   ETIOPATHOGENIE
1.4.1 IMMUNODEFICIENCES PRIMAIRES (congénitales)
    Ces immunodéficiences sont causées par des anomalies génétiques qui affectent
    directement les composants du système immunitaire. Elles sont généralement présentes
    dès la naissance.
       ❖ Déficits des cellules B : Ces déficits affectent la production d'anticorps
         (immunoglobulines). Par exemple, dans l'agammaglobulinémie liée à l’X, il y a
         une absence de lymphocytes B matures, entraînant une absence d’anticorps.
       ❖ Déficits des cellules T : Ces déficits affectent la réponse immunitaire cellulaire,
         comme dans le syndrome de DiGeorge, où il y a une malformation du thymus qui
         entraîne un déficit des lymphocytes T.
       ❖ Déficits combinés : Ces déficits affectent à la fois les cellules T et B, comme dans
         les immunodéficiences combinées sévères (SCID), où il y a une absence presque
         totale de réponse immunitaire.
       ❖ Déficits du complément : Ce sont des anomalies dans les protéines du
         complément, responsables de la destruction directe des agents pathogènes.
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       ❖ Infection par le VIH : Le VIH attaque les lymphocytes T CD4+, ce qui affaiblit
         progressivement le système immunitaire, aboutissant au stade du SIDA. Cela
         entraîne une susceptibilité accrue aux infections opportunistes.
       ❖ Cancers : Certaines leucémies et lymphomes affectent directement la production
         ou la fonction des cellules immunitaires.
       ❖ Malnutrition : Un apport insuffisant en nutriments essentiels peut affaiblir les
         réponses immunitaires.
       ❖ Traitements immunosuppresseurs : Les médicaments utilisés pour traiter des
         maladies auto-immunes ou prévenir le rejet de greffes peuvent inhiber des parties
         importantes du système immunitaire.
       ❖ Radiothérapie et chimiothérapie : Ces traitements contre le cancer détruisent les
         cellules immunitaires en plus des cellules cancéreuses.
              o Les peptides de gliadine modifiés sont présentés par les molécules HLA-
                DQ2/DQ8 aux cellules T CD4+, déclenchant une réaction immunitaire.
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        – Signes cliniques
                 o Digestifs : diarrhée chronique, malabsorption, douleurs abdominales,
                   ballonnements.
                 o Syndrome carentiel : anémie (malabsorption du fer), ostéopénie (carence en
                   vitamine D et calcium)
                 o Symptômes extradigestifs : asthénie, dermatite herpétiforme, troubles
                   neurologiques.
        – Signes paracliniques
                 o Endoscopiques : Atrophie des villosités : Les villosités duodénales
                   apparaissent plates ou diminuées en taille.
                 o Biologiques : carence en fer, folates, vitamine B 12, Augmentation des
                   Anticorps anti-transglutaminase tissulaire (tTG-IgA) : C'est le test de
                   dépistage de première intention. Anticorps anti-endomysium (EMA-IgA) :
                   Moins fréquent, mais plus spécifique.
                 o Histologiques : une atrophie villositaire totale ou subtotale une
                   augmentation du nombre des lymphocytes intra-épithéliaux ; une
                   infiltration lympho-plasmocytaire du chorion avec présence de
                   polynucléaires éosinophiles.
    – Prise en charge
                 o Régime sans gluten strict : C'est le traitement de référence, qui permet une
                   régénération de la muqueuse intestinale et une disparition des symptômes.
                 o Dans les cas réfractaires, des immunosuppresseurs peuvent être nécessaires.
2.1.1.2 Entéropathie auto-immune associée à des syndromes d’immunodéficience
sont des maladies intestinales caractérisées par une inflammation chronique de la muqueuse
intestinale, souvent liée à une réponse auto-immune. Ces entéropathies surviennent
fréquemment dans le contexte de déficits immunitaires primaires et secondaires. Elles se
manifestent par des symptômes tels que la diarrhée chronique, la malabsorption, la perte de
poids et peuvent s'accompagner de la présence d'auto-anticorps dirigés contre des protéines
intestinales. Le traitement repose généralement sur des immunosuppresseurs ou des thérapies
de substitution en fonction de la déficience sous-jacente.
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    – Définition
Maladie inflammatoire chronique qui peut toucher n'importe quelle partie du tractus gastro-
intestinal, mais affecte principalement l'intestin grêle et le côlon.
Caractérisée par des zones d’inflammation segmentaire, de la muqueuse à la séreuse, avec des
lésions transmurales et des granulomes.
    – Mécanisme pathologique
Dysrégulation du système immunitaire inné et adaptatif, avec une réponse exagérée contre le
microbiote intestinal ou des antigènes commensaux.
Une composante auto-immune existe dans certains cas, où le système immunitaire attaque les
tissus intestinaux de manière inappropriée.
    – Manifestations cliniques
               o Symptômes digestifs : Diarrhée chronique, douleurs abdominales, perte de
                   poids, fistules, abcès.
               o Manifestations extra-intestinales : Arthrite, uvéite, érythème noueux.
               o Les poussées de la maladie alternent avec des phases de rémission.
    – Prise en charge
               o Traitement par immunosuppresseurs : Corticostéroïdes, thiopurines, anti-
                   TNF (infliximab).
               o Chirurgie en cas de complications sévères (fistules, sténoses).
               o Maintien de l'équilibre nutritionnel et prise en charge des carences.
– Caractéristiques
Présence d'auto-anticorps dirigés contre les cellules épithéliales intestinales, les enzymes
digestives ou les cellules du tissu conjonctif de l'intestin.
Peut se manifester par une atrophie villositaire sans cause identifiable (pas d'intolérance au
gluten, pas de MICI).
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   – Symptômes
– Traitement
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disséminés par voie orofécale. Les kystes de Giardia restent viables au niveau des eaux
superficielles et sont résistants aux taux standards de chlore de l'eau de boisson.
Les complications de la giardiase sont plus fréquentes chez les enfants, les personnes âgées et
les patients immunodéprimés :
   – Signes fonctionnels :
           o Diarrhée aqueuse : Elle est souvent abondante, malodorante, et peut contenir
            du mucus.
        o Douleurs abdominales : Souvent diffuses, de type crampes, associées à un
            inconfort général.
   – Signes généraux
        o Fièvre modérée à élevée, selon la gravité de la colite.
        o Asthénie, malaise général.
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   – Signes physiques
        o Sensibilité abdominale : À la palpation, souvent diffuse mais non spécifique.
           Dans les formes sévères, on peut observer un météorisme abdominal
           (distension).
        o Absence de signes péritonéaux dans les formes modérées, mais des signes de
           péritonite peuvent apparaître dans les formes fulminantes.
   – Diagnostic
        o Coloscopie : plaques jaunâtres surélevées, de 1 à 2 cm de diamètre, séparées
           par des zones de muqueuse congestive.
        o Biologie: hyperleucocytose à PN, hypoalbuminémie
        o TDM: épaississement pariétal colique
        o Recherche de toxines A et B dans les selles via des tests immuno-
           enzymatiques. C'est la méthode la plus couramment utilisée.
L'IL-10 est une cytokine anti-inflammatoire clé, produite principalement par les cellules
immunitaires comme les macrophages et les lymphocytes T régulateurs. Son rôle principal est
de limiter l'inflammation excessive dans les tissus, en particulier au niveau de la muqueuse
intestinale. Elle agit en inhibant l'activation des macrophages et des cellules dendritiques, ce
qui réduit la production de cytokines pro-inflammatoires telles que l'IL-6 et le TNF-α.
Chez les patients présentant un déficit en IL-10 ou en son récepteur (IL-10R), cette régulation
est perturbée, entraînant une inflammation incontrôlée de la muqueuse intestinale. Ce déficit
est souvent associé à une forme précoce et sévère de la maladie de Crohn qui se manifeste
                                              15
chez les nourrissons ou les jeunes enfants. Voici quelques caractéristiques liées au déficit en
IL-10 dans les MICI :
– Infections récurrentes :
En raison de la dysrégulation immunitaire, les patients peuvent être plus susceptibles aux
infections intestinales récurrentes.
– Complications auto-immunes :
Outre l’inflammation intestinale, ces patients peuvent présenter d'autres manifestations auto-
immunes, telles que des arthrites ou des atteintes cutanées.
                                               16
       o Examen microbiologique : La culture du MAC à partir des selles, du sang
           (hémoculture), ou des biopsies intestinales est essentielle pour confirmer le
           diagnostic.
       o Endoscopie digestive : Elle peut montrer des lésions ulcératives ou une
           inflammation de la muqueuse, et permet de réaliser des biopsies.
       o Histopathologie : L’examen des biopsies intestinales peut révéler la présence de
           macrophages chargés de mycobactéries (granulomes).
   – Signes fonctionnels
   o Œsophagite à CMV : odynophagie, dysphagie, et parfois des brûlures rétrosternales.
   o Gastrite à CMV : Douleurs épigastriques, nausées, vomissements,
   o Colite à CMV : Diarrhée chronique, souvent sanguinolente, douleurs abdominales, et
       ténesme.
   – Signes généraux Fièvre, asthénie, amaigrissement
   – Signes physiques : Douleur abdominale à la palpation surtout en cas de colite à CMV,
       la douleur à la palpation épigastrique ou rétrosternale peut être présente.
   – Diagnostic
                                               17
   o Endoscopie : Elle permet de visualiser des lésions typiques comme des ulcérations
       dans l'œsophage, l'estomac ou le côlon. Les biopsies réalisées au cours de l’endoscopie
       permettent de confirmer l'infection.
   o Histologie : L’examen des biopsies digestives révèle souvent des inclusions virales
       intranucléaires typiques des infections à CMV.
                                                18
opportunistes graves, notamment des atteintes digestives, bien que les atteintes neurologiques
soient les plus fréquentes.
2.2.1.3.2 Cryptosporidiose
La cryptosporidiose est une infection par le protozoaire Cryptosporidium. Elle est contractée
par voie fécale-orale. Le principal symptôme est une diarrhée aqueuse, souvent accompagnée
d'autres signes gastro-intestinaux. Habituellement, la maladie guérit spontanément chez le
patient immunocompétent, mais peut être persistante et sévère chez les patients
immunodéprimés.
                                               19
       o Endoscopie haute : On peut observer une inflammation de la muqueuse, avec un
           aspect érythémateux ou œdémateux. Ulcérations : Dans des cas plus sévères, des
           érosions ou ulcérations de la muqueuse peuvent être présentes, principalement au
           niveau du duodénum ou du jéjunum
       o Examen microscopique des selles (des techniques spéciales sont nécessaires)
       o Une biopsie intestinale peut mettre en évidence les Cryptosporidium dans les
           cellules épithéliales.
                                                20
        o Imagerie : Un scanner abdominal peut montrer des signes d'abcès ou d'infiltration
           fongique dans les organes digestifs.
2.2.2.1.1 KAPOSI
Le sarcome de Kaposi est une tumeur vasculaire maligne associée au virus de l’herpès humain
de type 8 (HHV-8), très fréquente chez les patients atteints du VIH. Il peut toucher plusieurs
organes, dont le tractus gastro-intestinal, et fait partie des cancers classant le SIDA. Lorsqu'il
                                                21
atteint le système digestif, le sarcome de Kaposi peut provoquer des manifestations
opportunistes, souvent graves, chez les personnes immunodéprimées.
                                                     22
        o Coloscopie : montre souvent des lésions inflammatoires minimes ou modérées,
           pouvant aller jusqu'à une ulcération muqueuse diffuse ou segmentaire. Les
           biopsies révèlent une inflammation colique non spécifique.
        o Histologie : l'histopathologie est cruciale. On retrouve souvent une atrophie
           villositaire, une infiltration du chorion par les PNN et éosinophile+++, lésion des
           cryptes plus micro-abcès.
        o Biologie : recherche de signes d'inflammation systémique (NFS, CRP, VS) qui
           peuvent être absents ou faiblement élevés.
    – Diagnostic :
                                               23
      – Signes physiques : Douleurs épigastriques, Ballonnements et dyspepsie : inconfort
         digestif général. Hématémèse ou méléna dans les cas plus sévères, une hémorragie
         digestive peut survenir.
      – Signes paracliniques :
         o Endoscopie digestive haute : l'examen de choix pour évaluer la muqueuse
               gastrique. Il peut révéler des signes de gastrite (érythème, œdème), des érosions ou
               des ulcères.
         o Biopsie gastrique : en cas de gastrite suspectée, une biopsie peut être réalisée pour
               exclure d'autres causes, telles qu'une infection à Helicobacter pylori.
3.1     CLINIQUE
3.1.1     INTERROGATOIRE
L’interrogatoire doit être précis et détaillé pour orienter le diagnostic. Les points suivants
doivent être explorés :
❖ Inspection abdominale :
Rechercher des signes de distension abdominale. Rechercher des lésions cutanées (rash,
érythème) qui peuvent accompagner certaines maladies systémiques ou auto-immunes (ex.
lupus, dermatomyosite) ou être le signe d'infections opportunistes (herpès, zona). Rechercher
                                                   24
des lésions buccales, des aphtes, ou des infections fongiques (candidose) pouvant indiquer
une immunodéficience sous-jacente
      ❖ Palpation abdominale :
         – Douleur localisée : Peut orienter vers une cause inflammatoire (comme une colite
            infectieuse) ou tumorale.
         – Masse palpable : Rechercher une hépatomégalie ou une splénomégalie qui peuvent
            être présentes dans les syndromes infectieux ou dans certaines maladies auto-
            immunes associées.
         – La présence d’une lymphadénopathie peut indiquer une infection chronique, une
            maladie lymphoproliférative, ou une atteinte infectieuse systémique.
      ❖ Percussion et auscultation :
La percussion abdominale peut révéler des zones de tympanisme ou de matité, suggérant une
distension gazeuse ou une ascite
❖ Examen proctologique
L’examen proctologique est essentiel pour explorer les structures anales et périnéales à la
recherche de signes d’infection ou de lésions : Des fissures anales, des abcès périnéaux ou des
fistules, des lésions condylomateuses. Des ulcérations ou des plaies évocatrices d'une
infection herpétique ou fongique.
Palpation externe : Palper la région anale pour rechercher une douleur, une tuméfaction, ou
des signes d’infection (abcès, hémorroïdes thrombotiques).
❖ Toucher rectal
Le toucher rectal permet d'évaluer l'intérieur du canal anal et du rectum, recherchant des
anomalies ou des lésions internes, proctites infectieuses, Tumeurs, Hémorroïdes internes,
Présence de sang.
                                              25
- Dosage pondéral des Ig sériques : IgG, IgA, IgM
-NFS : lymphopénie-Neutropénie
3.2.2     ENDOSCOPIE
   La gastroscopie et la coloscopie permettent de réaliser des biopsies pour l’histologie.
   – La plaque peut être de taille variable, isolée ou confluente associée ou non à des
          ulcérations et/ou une fragilité de la muqueuse.
   – Elle réalise dans les cas les plus typiques l'aspect en « rail ».
   – Dans les cas évolués, elles peuvent obstruer complètement la lumière œsophagienne.
   – Parfois la muqueuse apparaît normale.
En cas de doute, la biopsie, ou mieux le frottis, permettra de mettre en évidence des levures
bourgeonnantes et les filaments mycéliens.
                                                 26
        ❖ Œsophagites virales
❖ Œsophagite à cytomégalovirus
    Elle survient le plus souvent sur un terrain très immunodéprimé (taux de lymphocytes
    CD4 autour de 50/ mm³).
    L’endoscopie est dans ce cas indispensable pour visualiser les lésions mais surtout pour
    réaliser des biopsies en vue d’un diagnostic de certitude (inclusion virale caractéristique
    en œil de hibou et effet histopathogène).
❖ Œsophagite herpétique
L’Herpès simplex virus type 1 (HSV-1) est un hôte habituel des glandes salivaires de l’adulte.
Au cours de l’infection à VIH, une réactivation virale avec atteinte œsophagienne peut se
produire.
Elles sont caractérisées sur le plan endoscopique par des ulcérations plus superficielles et
diffuses ; on objective :
– au début, des vésicules (diagnostic rare à cette étape) ou de petits ulcères <
                                                 27
Le diagnostic repose sur la biopsie qui montre la présence de cellules géantes, multinucléés et
comportant des inclusions virales de type Cowdry A : cellules épithéliales, intranucléaires,
éosinophiles, d’aspect en verre dépoli, entourées d’un halo clair). Absence de tissu de
granulation
❖ Lesions kaposiennes
3.2.2.2   COLOSCOPIE
    ❖ Colite au mycophénolate
Les colites sont généralement des pancolites épargnant généralement le rectum, marquées par
une congestion, un œdème, inconstamment des érosions et rarement des ulcérations ; les
lésions sont plus intenses à droite ; une atteinte iléale terminale est possible mais
généralement plus discrète. L’aspect endoscopique peut être normal ou presque, soulignant la
nécessité de biopsies étagées systématiques.
On peut retrouver qui montre des pseudo-membranes jaunâtres, adhérentes, spécifiques, des
suffusions hémorragiques et des érosions prédominantes dans le colon droit.
3.2.3     IMAGERIES
    ❖ Échographie :
Facilement accessible et non invasive, l’échographie est souvent utilisée en première ligne
pour évaluer les pathologies abdominales chez les patients immunodéprimés.
Évaluation hépatique : L’échographie est utile pour détecter les abcès hépatiques, les masses
et les altérations de la structure du foie (stéatose, cirrhose, cholestase).
                                                 28
Abcès ou épanchements abdominaux : Elle peut révéler des collections liquidiennes (abcès
intra-abdominaux ou péritonite), fréquentes chez les patients immunodéprimés en raison de
leur vulnérabilité aux infections bactériennes ou fongiques.
❖ Scanner (CT) :
Le scanner est l’examen de choix pour une évaluation complète et précise de l’abdomen en
cas de suspicion de pathologies graves chez un patient immunodéprimé.
Abcès et collections : Il permet de localiser avec précision les abcès hépatiques, spléniques ou
intra-abdominaux. Il est également très sensible pour détecter des épanchements intra-
péritonéaux ou rétro-péritonéaux.
❖ IRM :
Imagerie hépatique : L’IRM est particulièrement utile pour caractériser les lésions hépatiques
complexes (abcès, tumeurs, cholangite) et différencier les masses bénignes des lésions
                                               29
malignes. Elle permet également une évaluation fine des voies biliaires
(cholangiopancréatographie par résonance magnétique ou MRCP).
Pathologies intestinales : L’IRM, et en particulier l’entéro-IRM, est très utile pour évaluer les
maladies inflammatoires de l’intestin, notamment dans les cas où les patients
immunodéprimés développent des colites ou des complications associées aux maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin.
4 STRATEGIES THERAPEUTIQUES
                                                  30
GANCICLO       Pdr pour sol IV             5 mg/kg 7-14 jrs        Diarrhée,
VIR            pef                         toutes les              nausée,
                                           12 heures               vomissement,
                                           (IV)                    douleur
                                           pendant                 abdominale,
                                           14-21                   augmentation
                                           jours,                  PAL,transamin
                                           suivi d'un              ases
                                           traitemen
                                           t
                                           d'entretie
                                           n.
ACICLOVIR      Cp            VO            : 400 mg 7-14 jrs       Augmentation
                                           3 à 5 fois              bili,
               Prde       sol IV
                                           par jour                transaminases,
               perf
                                           (oral) ou               nausée diarhée
                                           5 mg/kg                 vomissement
                                           toutes les
                                           8 heures
                                           (IV).
VALACYCL       Cp            VO            500 mg à Pdt 07 à Augmentation
OVIR                                       1 g 2à 3 10 jrs   bili,
                                           fois par          transaminases,
                                           jour              nausée diarhée
                                                             vomissement
4.1.1.2.2 Antibiotiques
                   PRESENT    VOIE         POSOL     DUREE         EFFETS
                   ATION      D‘ADMINIST   OGIE      DU            SECONDAIR
                              RATION                 TRAITE        E
                                                     MENT
COTRIMOXA       CP            VO           1CP 3 à 15-21 jrs       Nausée,
ZOLE            800/160mg                  4/jr                    vomissement,
                              IV
                                                                   diarrhée, colite
                Sol inj
                                                                   elevation des
                sirop                                              transaminases,
                                                                   cholestase
CLARITHRO       CP500Mg       VO           1CP       Fonction      Dyspepsie,
MYCINE                                     x2/jrs    de            RGO,
                                                     l’indicatio   proctalgie,
                                                     n             transat elevées
ETHAMBUT        Cp 500mg      IV           15        02 mois       Troubles
OL                                         mg/kg                   gastro-
                                     31
                  Sol inj 1g      VO         par jour.                  intestinal,
                                                                        hépatite, ictère
 RIBABUTINE       Cp              VO         2cp/jr en 12mois           Trouble
                                             P.U                        digestifs, ictère,
                  150mg
                                                                        augmentation
                                                                        des
                                                                        transaminases
 AMOXICILLI       Cp 500mg, VO, IV            1 g x 3 Pdt 07 à Trouble
 NE               1000mg                     fois par 14 jrs   digestifs,
                                             jour              cholestase,
                  Pdre      sus
                                                               elevation des
                  buv
                                                               transaminases
                  Pdre sol inj
 VANCOMYCI        Pdre sol Pef IV            125mg x 10 jrs             Troubles
 NE               125mg,                     4/jr                       digestifs,dyspn
                  250mg,                                                éé,
                  500mg, 1g                                             pancytopénieen
                                                                        térocolite
 FIDAXOMICI       Cp 200mg        VO         1cp/ 12h    10jrs          Troubles
 NE                                                                     digestifs,
                                                                        élévations
                                                                        transalinases
4.1.1.2.3 Antiparasitaire
                                        32
                                                                                  e
                                                                                  Céphalées
                                                                                  (1 à 3 %)
                                                                                  Digestifs
                                                                                  (1-8 %) :
                                                                                  douleurs
                                                                                  abdominal
                                                                                  es,
                                                                                  nausées,
 TINIDAZOL       Cp 500mg      VO                   1cp x 2 / 7-10jrs             Trble
 E                                                  jrs                           gastro-
                                                                                  intestinaux
4.1.1.2.4 Antifungique
                                           33
4.1.2 INDICATIONS
4.1.2.1 INFECTIONS FUNGIQUES
4.1.2.1.1 Candida
❖ Oesophagite à candida
4.1.2.1.2 cryptococose
Amphotéricine B :3 à 5 mg/kg/jour par voie intraveineuse (IV), en cas de formes sévères ou
disséminées. traitement de 2 semaines, suivi par un traitement d'entretien.
 Flucytosine (5-FC) : 100 mg/kg/jour par voie orale, divisé en 4 prises (maximum 1 g/jour),
généralement en combinaison avec l’amphotéricine B pour éviter la résistance.
                                               34
          o Comprimé 450mg : 2cp fois par jour pour le traitement d’entretien après
              l'induction. Traitement initial de 2 à 3 semaines, suivi d'un traitement
              d’entretien basé sur la réponse clinique.
   – Valganciclovir : 900 mg 2 fois par jour par voie orale pour les cas moins sévères ou en
       traitement d'entretien. À adapter selon la réponse clinique, généralement au moins 3 à
       6 mois pour le traitement d'entretien.
   – Foscarnet : 60 mg/kg toutes les 8 heures (IV) pour les cas réfractaires ou en cas de
       toxicité au ganciclovir. 14 à 21 jours, suivi d’un traitement d’entretien.
                                                35
4.1.2.3.3 Listeria monocytogène
       – Amoxicilline : 3 g/jr en IV pdt 12-21 jr.
       –    En cas d'allergie à la pénicilline : Triméthoprime-sulfaméthoxazole : 1 600 mg/320
           mg IV toutes les 12 heures. Généralement 10 à 14 jours,
Aucun médicament n'a prouvé son efficacité chez les patients immunodéprimés. Chez les
patients infectés par le VIH, la reconstitution immunitaire avec traitement antirétroviral est la
clé.
4.1.3      SURVEILLANCE
4.1.3.1 Surveillance clinique :
       – Amélioration des symptômes : Évaluation régulière de la régression des symptômes
           digestifs tels que la diarrhée, la dysphagie, les douleurs abdominales, et la fièvre.
       – Apparition d'effets secondaires : Surveillance des symptômes indiquant des effets
           indésirables potentiels (nausées, vomissements, éruptions cutanées, fièvre, etc.).
       – Signes de toxicité médicamenteuse : Identification des signes de toxicité spécifique à
           chaque classe de médicaments, comme la néphrotoxicité (antiviraux), hépatotoxicité
           (antifongiques), ou neurotoxicité (antiparasitaires).
                                                   36
4.1.3.2 Surveillance biologique :
   – Numération formule sanguine (NFS) : Surveillance pour déceler des anémies,
        leucopénies, thrombopénies, en particulier avec des traitements myélotoxiques
        (ganciclovir, triméthoprime-sulfaméthoxazole).
   – Fonction rénale : Suivi régulier de la créatinine et de la clairance rénale, notamment
        avec les antiviraux (ganciclovir, cidofovir, foscarnet) et certains antibiotiques
        (aminoglycosides).
   – Fonction hépatique : Surveillance des transaminases (ALAT, ASAT) pour les
        médicaments hépatotoxiques (antifongiques azolés comme fluconazole, ou
        antituberculeux comme l'isoniazide).
   – Électrolytes sériques : Suivi des anomalies électrolytiques, notamment en cas de
        traitement par foscarnet (hypocalcémie, hypokaliémie).
4.1.4   PREVENTION
La prévention primaire et secondaire chez les patients immunodéprimés vise à réduire le
risque d'infections opportunistes et de complications liées à leur état d'immunosuppression.
   ❖ Mesures générales :
        – Hygiène stricte : L’hygiène des mains, des aliments, et un environnement propre
           sont essentiels pour limiter l’exposition aux agents pathogènes.
        – Éviter les sources d’infection : Limitation du contact avec les personnes malades,
           animaux domestiques à risque (oiseaux, reptiles), et des environnements à haut
           risque comme les jardins (pour éviter les infections fongiques).
        – Vaccination : Les vaccins sont un élément clé de la prévention primaire chez les
           immunodéprimés. Les vaccins inactivés sont privilégiés (pneumocoque, grippe,
           hépatite B). Les vaccins vivants atténués sont généralement contre-indiqués, sauf
           dans des cas spécifiques et sous surveillance médicale.
                                                37
       – Prophylaxie antituberculeuse : Chez les patients immunodéprimés, en particulier
           ceux sous biothérapies ou transplantés, une prophylaxie peut être nécessaire en cas
           de test positif à la tuberculose latente (ex : traitement par isoniazide).
   ❖ Prophylaxie médicamenteuse :
       – Antibiotiques et antiviraux : Chez les patients immunodéprimés à risque élevé, une
           prophylaxie antibiotique (ex : triméthoprime-sulfaméthoxazole pour la prévention
           de la pneumocystose) ou antivirale (ex : aciclovir pour les infections à herpès) est
           souvent recommandée.
       – Pneumocystis jirovecii (Pneumocystose) : Prophylaxie par triméthoprime-
           sulfaméthoxazole chez les patients à haut risque, comme les greffés d'organes ou
           ceux sous chimiothérapie.
       – CMV (cytomégalovirus) : Utilisation de valganciclovir ou ganciclovir pour
           prévenir les réactivations du CMV, surtout après une greffe d’organe solide ou de
           cellules souches.
       – Antifongiques : Chez les patients à risque de mycoses invasives (ex : greffe de
           moelle, neutropénie prolongée), la prophylaxie antifongique avec des agents tels
           que le fluconazole ou la posaconazole est couramment utilisée.
   ❖ Mesures générales :
       – Suivi médical régulier : Contrôles et bilans fréquents pour détecter les signes
           précoces de réactivation d’infections opportunistes (par exemple, la surveillance
           des marqueurs viraux dans le cas de l’infection à CMV).
       – Modification des traitements immunosuppresseurs : Si possible, ajuster les doses
           ou la durée des traitements immunosuppresseurs pour réduire le risque de récidive
           d'infection.
   ❖ Prophylaxie spécifique :
       – Prophylaxie post-infection à CMV : Chez les patients ayant présenté une infection
           à CMV, une prophylaxie antivirale prolongée peut être nécessaire pour éviter la
           réactivation (valganciclovir, ganciclovir).
                                                38
          – Prévention de la réactivation de l’herpès : Chez les patients ayant des antécédents
             d’infections herpétiques, une prophylaxie antivirale (aciclovir, valaciclovir) peut
             être maintenue sur le long terme, notamment chez les patients transplantés ou sous
             biothérapies.
4.2.2 MOYENS
4.2.2.1 Médicamenteux
4.2.2.1.1 Mesures Hygiéno-Diététiques
    - Repos strict dans les formes graves.
                                                  39
 POSOLOGIE               3cp/jr         2cp/08h         2cp/06h             1cp /08h
 DUREE      DE                                                              06mois
 TRAITEMENT
 EFFETS                  UGD, ulcère Dyspepsie,         Anorexie,dyspepsi   Leucopénie
 SECONDAIRES             du      grêle, rash,prurit     e,
                                                                            Myelosuppress
                         pancreatite
                                                        Nausée,             ion,
                         aigue,
                                                        vomissements,diar   thrombopénie
                         (ostéoporose,
                                                        rhée,
                         diabète)
                                                        Prurit
4.2.2.1.3 Biothérapies
 PRESENTATION        Pdre sol perf         SOL INJ          SOL INJ 300     SOL INJ
                                           40MG             mg              130mg
 VOIE                IV                    IV               IV              IV
 D’ADMINISTRA
 TION
                                                40
4.2.3 INDICATIONS
4.2.3.1 MICI (maladie de Crohn)
   – En cas de poussée sévère : Corticothérapie en IV + antibiothérapie +/- nutrition
       parentérale exclusive puis sevrage progressif sur 2 mois avec régime sans résidu.
           o En cas de poussée résistante au traitement (corticothérapie, Imurel°) ou
               présence de fistule (anti-TNF tel que vedolizumab en alternative si intolérance
               ou contreindication au corticoïdes) sera discuté.
           o L’infliximab (Remicade) Perfusion en I.V. : 5 mg/kg en 2 heures. Pour les
               formes sévères réfractaires aux traitements classiques (une perfusion), si MC
               fistulisée (3perfusions de 5mg/jour en 6semaines)
   – En cas de poussée moyenne :
           o    Régime sans résidus, Salazopyrine® pour les formes coliques ; Pentasa®
               pour les formes iléales et iléocoliques droites.
   – En cas de poussée mineure ou de forme quiescente :
          o Diététique et/ou une cure discontinue d’antiseptiques ou rien.
   – Complications : traitement chirurgical
          o Abcès : drainage chirurgical, si abcès grande taille (>5cm), multiple abcès
          o Perforation intestinale : résection segment perforé avec création stomie
          o Fistules digestives : résection de l’intestin fistulisé, fermeture de la fistule
          o Sténose intestinale : sténoses sévères, symptomatique qui ne répondent pas au
               traitement médical peuvent nécessiter une résection segmentaire ou une
               chirurgie de dérivation
                                              41
4.2.3.3 Entéropathie auto-immune
      – Corticostéroïdes : Prednisone 0,5 à 1 mg/kg/jour ou Budésonide 9 mg/jour (chez les
         patients ayant un intestin grêle affecté). Court terme, puis réduction progressive en
         fonction de la réponse clinique.
      – Azathioprine ou 6-mercaptopurine : Utilisées pour maintenir la rémission et contrôler
         l’inflammation chronique. Azathioprine 1,5 à 2,5 mg/kg/jour ; 6-mercaptopurine 0,75
         à 1,5 mg/kg/jour.
      – Infliximab ou Adalimumab (anti-TNF) 5 mg/kg en perfusion intraveineuse toutes les 8
         semaines après une induction initiale.
4.2.4     SURVEILLANCE
4.2.4.1 Suivi clinique
Évaluation régulière des symptômes gastro-intestinaux (diarrhée, douleurs abdominales,
malabsorption).
                                                  42
Les immunosuppresseurs peuvent entraîner une large gamme d’effets indésirables gastro-
intestinaux, dont certains peuvent être graves, nécessitant un suivi régulier et systématique.
4.3.1.1 Corticostéroïdes :
Les corticostéroïdes (comme la prednisone et le budésonide) sont fréquemment utilisés pour
traiter les maladies auto-immunes digestives, mais ils comportent des risques digestifs
importants.
                                               43
          perfusions (en cas d’anti-TNF). Surveillance régulière des bilans hépatiques pendant le
          traitement.
Évaluation des symptômes digestifs : Questionner régulièrement les patients sur les nausées,
vomissements, douleurs abdominales et diarrhée, qui peuvent être des signes précoces de
toxicité.
4.3.2.1 Corticostéroïdes :
Les corticostéroïdes, tels que la prednisone et le budésonide, sont souvent associés à des
complications digestives, notamment les ulcères gastroduodénaux et la pancréatite. Pour
prévenir ces toxicités :
                                                  44
   – Conseiller d’éviter les AINS, qui augmentent le risque d’ulcères, et recommander
       l’utilisation de paracétamol ou d’autres analgésiques sans effets gastroduodénaux.
   – Surveillance des signes de gastrite ou d’ulcère : Encourager les patients à signaler
       tout symptôme de douleur épigastrique, de brûlure d'estomac, ou de saignement
       gastro-intestinal (selles noires ou vomissements sanglants).
    – Dépistage des infections : Avant de commencer une biothérapie (en particulier les
       anti-TNF), un dépistage de la tuberculose et des hépatites virales doit être effectué, car
       ces infections peuvent être réactivées et entraîner des symptômes digestifs sévères. Le
       traitement préventif de la tuberculose latente ou de l'hépatite B est indispensable si ces
       infections sont détectées.
    – Surveillance des effets indésirables digestifs pendant les perfusions : Pour les
       biothérapies administrées par voie intraveineuse (comme l’infliximab), il est
       recommandé de surveiller les patients pour des réactions immédiates, telles que des
       douleurs abdominales, des nausées ou des vomissements pendant ou après la
       perfusion.
                                               45
   – Suivi biologique : Des bilans biologiques réguliers, incluant les tests de la fonction
       hépatique (transaminases, bilirubine), le dosage des enzymes pancréatiques et les
       bilans hématologiques, permettent de détecter précocement toute toxicité digestive ou
       hépatique.
CONCLUSION
46