Epistemologie
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Epistemologie
CRMEF, Rabat
Epistémologie
A - Définition :
B - Historique :
Mamouni My Ismail
mamouni.myismail@gmail.com
http://mamouni.new.fr
.
A- Définition :
L'épistémologie une branche de la philosophie des sciences qui critique la méthode
scientifique, les formes logiques utilisés en science, de même que les principes, concepts
fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, afin de déterminer leur origine logique,
leur valeur et leur portée. D'autre part, l'épistémologie « continentale » peut également traiter
d'objets non scientifiques, le mot est également employé parfois pour désigner telle ou telle théorie
de la connaissance.
Jean Piaget définit l’épistémologie comme l’étude de la constitution des connaissances
valables qui permet de poser les trois grandes questions :
• Qu’est ce que la connaissance (la question gnoséologique) ?
• Comment est-elle constituée ou engendrée (la question méthodologique) ?
• Comment apprécier sa valeur ou sa validité ?
L'étude épistémologique peut aussi porter sur plusieurs aspects : les modes de production de
la connaissance, les fondements de cette connaissance, la dynamique de cette production. Plusieurs
questions en découlent : qu'est ce qu'une connaissance ? Comment est-elle produite? Comment est-
elle validée ? Sur quoi se fonde-t-elle ? Comment les connaissances sont-elles organisées ?
Comment évoluent-elles (et notamment, progressent-elles ?) qu'est ce qu'une « bonne »
connaissance.
Longtemps, l'épistémologie a porté sur le « contenu » de la science (la connaissance
scientifique), la nature de la science était laissée à d'autres disciplines, notamment la sociologie.
Ces dernières décennies, ce partage est devenu moins évident, sous l'effet d'une part de certains
courants de la sociologie réclamant un « droit de regard » sur ce contenu, sous l'influence d'autre
part de certains épistémologues qui jugent nécessaire, pour mieux comprendre la connaissance
scientifique, de porter attention aux dimensions concrètes de la nature de la science.
B-Historique :
Le label anglais epistemology, a été in intrdouit en 1856 par James Frederick Ferrier pour
traduire l'allemand Wissenschaftslehre (problèmatique de Fitche). Mais il y en qui attribuent le
concept d'épistémologie à Eduard Zeller, lequel utilise le mot allemand Erkenntnistheorie (« théorie
de la connaissance ») dans un sens kantien. Le mot épistémologie apparaît pour la première fois en
France en 19019, dans la traduction de l'introduction de l'Essai sur les fondements de la géométrie
de Bertrand Russell: « Ce fut seulement de Kant, le créateur de l'Épistémologie, que le problème
géométrique reçut sa forme actuelle ». Cette traduction donne à ce mot le sens d'une « théorie de la
connaissance appuyée sur l'étude critique des Sciences, ou d'un mot, la Critique telle que Kant l'a
définie et fondée ». L'épistémologie moderne tire donc son origine dans la philosophie de la
connaissance kantienne. Mais elle puise également à des traditions plus anciennes, dont la
cartésienne. C'est au début du XXe siècle que l'épistémologie se constitue en champ disciplinaire
autonome.
C- Principaux courants épistémologiques :
C.1- Rationalisme (17e siècle)
le rationalisme est un courant épistémologique qui considère que « toute connaissance valide
provient soit exclusivement, soit essentiellement de l'usage de la raison ». Des philosophes grecs
comme Euclide, Pythagore et Platon défendaient des positions rationalistes en accordant la
primauté aux idées. Plus récemment, on associe les mathématiciens Descartes (1596-1650) et
Leibniz (1646-1716) ainsi que le philosophe Kant (1724-1804) à ce courant qui privilégie le
raisonnement en général et plus particulièrement le raisonnement déductif (ou analytique) qui va de
l'abstrait vers le concret comme mécanisme de production de connaissances.
Il est important de comprendre ici que, pour les rationalistes, l'expérimentation est exclue du
mécanisme de production de nouvelles connaissances. L'expérimentation (ou l'interaction avec la
réalité) sert tout au plus à vérifier ce qui a été déduit et, dans la mesure où ce qui a été déduit relève
de l'évidence. Pour les rationalistes, l'ensemble de tous les raisonnements possibles englobe
nécessairement l'ensemble de toutes les expériences possibles et la raison seule suffit pour séparer
les expériences possibles dans la réalité de celles qui ne sont possibles que dans l'imagination.
Historiquement, les connaissances associées au domaine de la géométrie ont joué un rôle important
dans l'élaboration et la justification de la position épistémologique rationaliste. Par exemple,
Britannica (2001) rapporte que Platon, dans son dialogue intitulé Ménon, met en évidence le
caractère certain, universel et inné de la connaissance en racontant comment Socrate réussit à faire
démontrer à un jeune esclave illettré, étape par étape et sans le lui enseigner, le théorème de
Pythagore appliqué à la diagonale d'un carré. Plus tard, au début du 17e siècle, l'inventeur de la
géométrie analytique, le mathématicien français René Descartes, reprendra la position rationaliste
en tentant d'appliquer la rigueur et la clarté des mathématiques au domaine de la philosophie. À
l'intérieur du courant rationaliste, on distingue, entre autres, le platonisme qui croit « à une
harmonie inhérente à la nature qui se réfléchit elle-même dans nos esprits », le criticisme de
Kant (1724-1804) qui considère que la connaissance dépend de structures inscrites a priori dans
l'esprit humain qui rendent possible la perception de la réalité.
Un professeur de science d'allégeance rationaliste aura évidemment tendance à insister sur
l'importance du raisonnement (au détriment de l'expérience) en allant peut-être, dans les cas
extrêmes, jusqu'à éliminer complètement l'expérimentation du processus d'apprentissage de l'élève.
Un cours de science correspond, pour ce professeur, à une suite de raisonnements analytiques que
l'élève doit réussir à comprendre, à reproduire et à maîtriser.