papm
papm
papm
présentée par
Anne DUFLO
née le 05/10/1996 à Cherbourg
Xavier RAVALEC
prothèse MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1
Directeur de thèse
provisoire à la Alexia MARIE-COUSIN
prothèse d’usage MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Juge
Yann-Loïg TURPIN
MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Juge
William GOUBIN
Docteur en chirurgie dentaire / Juge
Brice CHAUVEL
MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Membre invité
1
présentée par
Anne DUFLO
née le 05/10/1996 à Cherbourg
Xavier RAVALEC
prothèse MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1
Directeur de thèse
provisoire à la Alexia MARIE-COUSIN
prothèse d’usage MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Juge
Yann-Loïg TURPIN
MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Juge
William GOUBIN
Docteur en chirurgie dentaire / Juge
Brice CHAUVEL
MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Membre invité
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Odontologie pédiatrique
SIXOU Jean Louis Professeur des universités‐Praticien hospitalier
DAVIT‐BEAL Tiphaine Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
MARIE‐COUSIN Alexia Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
JOUAULT Estelle Assistant hospitalier universitaire
Orthopédie dento‐faciale
SOREL Olivier Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
BREZULIER Damien Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
POTTIER Thomas Assistant hospitalier universitaire
LUCAS Capucine Assistant hospitalier universitaire
Parodontologie
JEANNE Sylvie Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
BOLLE Caroline Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
NOVELLO Solen Maître de conférences des universités – Praticien hospitalier
MAILLARD Sophie Assistant hospitalier universitaire
PARCOU Clément Assistant hospitalier universitaire
Biologie orale
BONNAURE‐MALLET Martine Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
MEURIC Vincent Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
FONG Shao Bing Assistant universitaire (associé)
3
Prothèses
BEDOUIN Yvan Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
RAVALEC Xavier Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
CHAUVEL Brice Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
LEFRANCOIS Etienne Assistant hospitalier universitaire
DESCLOS‐THEVENIAU Marie Assistant hospitalier universitaire
LECLERC Clément Assistant hospitalier universitaire
LEGOUPIL Mikael Assistant hospitalier universitaire
FERRI Lucas Assistant hospitalier universitaire
Remerciements
Remerciements personnels
Remerciements de Souad
À Lyes,
Mon mari, mon ami et mon confident, je te remercie pour ces années d’amour passées à tes côtés.
Merci d’apporter de la lumière dans ma vie et le courage de retrouver de l’espoir lorsque je suis
lasse. Sans toi, je n’aurais pas pu aller au bout de ce cursus. Je t’aime.
À mes enfants,
Emma, ma princesse, merci d’être dans ma vie. Mes mots ne suffisent pas à exprimer le bonheur que
tu m’apportes au quotidien. C’est vers toi que mon regard se tourne, lorsque je n’ai plus la force de
relever des défis. Tu m’apportes ce courage nécessaire. Je suis fière de toi ma fille.
Mon bébé, tu es encore dans mon ventre mais tu m’apportes déjà de la joie. J’ai tellement hâte de
te rencontrer et de te faire découvrir l’amour que je vis constamment avec ton papa et ta sœur.
À mes parents,
Pour votre présence et votre soutien sans faille malgré la distance qui nous sépare. Je vous remercie
de m’avoir appris la patience, la sagesse et la détermination. Merci pour vos sacrifices et votre
amour qui ont porté leurs fruits. Je vous aime de tout cœur.
À Fatty,
Ma sœur unique, merci pour ta présence et tes encouragements, pour tous ces moments
inoubliables entre sœurs, nos fous-rires et notre complicité. Je te souhaite le meilleur dans ta vie, ma
puce.
À mes frères,
Mohamed, Karim, Mouloud, et particulièrement Amar. Vous êtes mes guides, le chemin à suivre.
Merci de m’avoir toujours protégée, écoutée et soutenue. Vivement les retrouvailles !
À toi Anne,
Merci d’être ma meilleure amie, mon binôme. Cette thèse a été un moment d’échange et de
complicité que tu as rendu agréable. Je souhaite de tout cœur que tu restes dans ma vie pour qu’on
continue à profiter de notre si belle amitié.
6
Remerciements d’Anne
À mes parents,
Sans vous rien n’aurait été possible. Vous m’avez inculquée des valeurs qui font de moi ce que je suis
aujourd’hui et je suis fière de les porter. Merci de m’avoir donné la force d’aller au bout de ces
études. Même si on ne se le dit pas assez, sachez que je vous aime.
À mes amies,
Rencontrées durant ces années d’études ainsi que mes binômes de choc et tous ceux avec qui j’ai pu
échanger ne serait-ce qu’un sourire. Merci d’avoir rendu ces années aussi agréables.
À mes amis,
Qui me regardent avec un air médusé lorsque je m’extasie devant la beauté d’une dent. Merci d’être
là et de me soutenir lorsque j’en ai besoin.
Aux cabinets de Monsieur le Docteur Marc VASLIN et Madame le Docteur Gaëlle NICOLAS,
Merci pour votre accompagnement lors de mes premiers pas en cabinet et pour tous les conseils
que vous avez pu m’apporter.
« Nous certifions sur l’honneur ne pas avoir repris pour notre compte des propos, citations, ou
illustrations déjà publiées »
8
Figure 1 : Quelques exemples de PAP résine, en vue occlusale. A : PAP résine maxillaire, B et C : PAP
résine mandibulaires
Figure 5 : PAP résine réalisée en urgence suite à un traumatisme avec expulsion de 11, en attendant
une solution implantaire. A. Vue de face, B. Vue occlusale
Figure 7 : Dents en céramique. A : Dents postérieures de chez VITA LUMIN® VACUUM, vue occlusale,
B : Rétention aménagée sur une dent postérieure, C : Dents antérieures de chez Ivoclar, avec
visualisation des crampons à gauche
Figure 8 : Classe I de KA
Figure 9 : Classe II de KA
Figure 11 : Classe IV de KA
Figure 38 : Crochet RPI. A : Vue vestibulaire, B : Vue occlusale (Photographies fournies par Dr
Ravalec)
Figure 39 : Exemple de selles pour un stellite maxillaire (Photographie fournie par Dr Ravalec)
Figure 40 : Exemple de selles pour un stellite mandibulaire (Photographie fournie par Dr Ravalec)
Figure 48 : Schéma dentaire permettant de visualiser les étapes pré-prothétiques, à partir du logiciel
LOGOSw
Figure 56 : Exemple de base d’occlusion avec ses bourrelets (en vert), ici au maxillaire (Photographie
fournie par Dr Ravalec)
Figure 62 : Rebasage d’une PAP résine maxillaire : état du Fitt® avant insertion en bouche
Figure 65 : Schéma dentaire de la situation clinique, avant le début des étapes prothétiques
définitives, à partir du logiciel LOGOSw
Figure 66 : Radiographie panoramique, 4 mois après les avulsions afin de visualiser la cicatrisation
des sites extractionnels et l’étendue de la résorption des crêtes
Figure 72 : Porte-empreinte individuel maxillaire numérique, réalisé par l’étudiant. A : PEI sur le
modèle, B : Vue de l’intrados
Figure 73 : Porte-empreinte individuel mandibulaire numérique, réalisé par l’étudiant. A : PEI sur le
modèle, B : Vue de l’intrados
Figure 74 : Rebordage du PEI mandibulaire. A : PEI avec adhésif de la Permadyne® au niveau des
zones concernées, B : Après rebordage
Figure 89 : Essayage dents sur cire, répartition des contacts occlusaux. A : Au maxillaire, B : À la
mandibule
Tableau 1 : Résumé des points communs et différences entre les PAP provisoires et définitive
Tableau 16 : Liste non exhaustive des matériaux disponibles au centre de soins dentaires de Rennes
pour les empreintes secondaires
15
I. Introduction
La prévention et l’amélioration de la qualité des soins bucco-dentaires ont entraîné une diminution
des édentements complets, nous amenant donc à prendre en charge de plus en plus d’édentés
partiels. Afin de réhabiliter ces patients, nous avons la possibilité de proposer une solution fixe ou
amovible.
Malgré le développement de la prothèse fixée, notamment implanto-portée, la prothèse amovible
partielle (PAP), reste une solution de choix dans de nombreux cas, que ce soient pour des raisons
médicales, biologiques ou encore économiques.
La prothèse partielle d’usage exige, pour sa réalisation, un état satisfaisant des structures d’appui. La
prothèse transitoire peut alors constituer un véritable enjeu thérapeutique. Sa rapidité de
conception permet de réduire voire d’éviter les conséquences esthétiques, fonctionnelles et psycho-
sociales qu’engendre une édentation, et à terme préparer le patient à recevoir une prothèse à
châssis métallique.
La prothèse amovible partielle représente alors une branche complexe de la discipline prothétique,
de par sa mixité d’appui, nécessitant une rigueur du praticien dans la conception et l’élaboration du
plan de traitement, qui n’est autre que l’aboutissement d’un apprentissage théorique et clinique,
indispensable à l’exercice de tout chirurgien-dentiste.
Ce travail n’a pas la prétention de se substituer à l’enseignement fondamental universitaire qui reste
la pierre angulaire de la formation, mais simplement d’aider l’étudiant dans la compréhension de
cette discipline, s’inscrivant pleinement dans l’Art dentaire.
La modeste ambition de cette thèse est de retracer les grandes étapes cliniques, ainsi que les
principes fondamentaux de la réalisation des prothèses amovibles partielles provisoires et d’usage,
le tout, articulé autour d’un cas clinique suivi au centre de soins dentaires de Rennes.
De manière à simplifier la navigation entre les pages, ce document a été construit sous forme de PDF
interactif. Les mots inscrits en italique permettent de renvoyer le lecteur dans la section apportant
un complément d’informations, rendant ce travail consultable à tout moment par l’étudiant.
17
Une prothèse est un dispositif artificiel permettant de remplacer et de reproduire un organe absent
aussi fidèlement que possible.
Une prothèse amovible, également appelée prothèse adjointe (à l’opposé de la prothèse conjointe
qui est fixe), qu’elle soit complète ou partielle, vise à se substituer à une ou plusieurs dents. Son
amovibilité permet au patient de la retirer et la remettre à sa guise, que ce soit pour son entretien
ou une modification. Sa base peut être en résine ou en métal, et sa forme est dépendante de la
surface de l’édentement à combler.
La prothèse amovible partielle est une prothèse à appui mixte, à la fois dentaire et fibro-muqueux.
Elle permet de combler un édentement partiel, qu’il soit encastré ou terminal, avec l’objectif de :
- Rétablir la fonction (mastication, phonation…)
- Préserver les composants de l’appareil manducateur
- Rétablir l’esthétique : Selon les édentements, la PAP aura un impact esthétique important.
En plus de remplacer les dents et de reconstruire le sourire, elle va rendre le visage plus harmonieux
en rétablissant la dimension verticale d’occlusion (DVO).
Un édentement comblé permet d’assurer la pérennité des dents restantes, notamment en évitant
des mouvements de version ou d’égression. Aussi, un patient n’ayant plus ses dents cuspidées aura
un coefficient masticatoire réduit et, sera obligé d’utiliser ses dents antérieures, qui s’useront plus
ou moins rapidement !
• Les PAP résine sont les plus simples au niveau de leur conception et sont, de ce fait, considérées
comme des prothèses transitoires, aussi appelées prothèses provisoires. Par définition, elles visent à
être remplacées par un appareil à châssis métallique.
⚠ Lors de ton externat, tu entendras parler de prothèses immédiates. La prothèse immédiate est
une prothèse amovible complète d’usage posée après des extractions. Par abus de langage, une
prothèse partielle transitoire est souvent qualifiée d’immédiate, mais ce n’en est pas une.
⚠ Lorsque l’on parle d’une PAP résine, on parle d’une prothèse rigide, faite avec de la résine
acrylique. À titre informatif, il existe également des appareils en résine souple, à base de nylon, type
Valplast®. La flexibilité de ces appareils les rend moins fragiles et les crochets, également souples,
apportent un confort et une bonne esthétique. Malgré ces qualités, les appareils souples ne sont pas
adaptés sur le long terme. Leur manque de rigidité ne permet pas de répartir correctement les
contraintes transmises aux crêtes édentées. Ils sont privilégiés en cas d’allergie à la résine acrylique.
• Les PAP à châssis métallique, également appelées “stellites”, sont des prothèses dites définitives
ou d’usage. Le châssis métallique permet d’obtenir des appareils fins, rigides, confortables et avec
une certaine pérennité. Ces appareils sont également composés de résine pour simuler la gencive, et
assurer la solidarisation des dents prothétiques à l'armature.
(A) (B)
Figure 4 : Exemples de stellites. A : Stellite maxillaire, B : Stellite
mandibulaire
⚠ On peut dire qu’une PAP est définitive même s’il est mieux de dire d’usage car rien n’est
vraiment définitif en prothèse !
19
l’esthétique
POINTS
Crochets • Simple fil métallique qui vient épouser la • Crochets adaptés et coulés sur-mesure, de
forme des dents bordant l’édentement formes variées
recouvertes
C
La stabilité est dépendante de la forme des structures d’appui. Elle peut ne pas être immédiate du
E
fait du temps d’adaptation des tissus de soutien, et peut nécessiter des corrections de l’appareil.
Il faut que la prothèse “fasse son nid”.
R
- Comblement d’un édentement antérieur • Patient édenté avec une PAPIM usée : Appareil à
- Maintien de la dimension verticale (DV) renouveler
F
- Dans le cadre d’une solution implantaire, la Réalisation d’une PAPIM dans une situation clinique
PAP est posée au-dessus de la vis de favorable avec un édentement sans perturbation de
cicatrisation en attendant l’ostéointégration l'occlusion existante et un espace prothétique
de l’implant suffisant
- En cas d’une modification de la DVO, la
prothèse provisoire permet de valider la
nouvelle DV
• Situation d’urgence : traumatisme avec
perte de dents antérieures
Tableau 1 : Résumé des points communs et différences entre les PAP provisoires et définitives
20
(A) (B)
Figure 5 : PAP résine réalisée en urgence suite à un traumatisme avec expulsion de 11,
en attendant une solution implantaire. A. Vue de face, B. Vue occlusale
Les résines utilisées en PAP sont des résines acryliques, la plus utilisée étant le polyméthacrylate de
méthyle (PMMA), qui se présente sous la forme d’un mélange poudre-liquide parfois pré-dosé. En
PAP, cette résine est rose, et sert de base pour les PAP transitoires. Elle permet de simuler la fausse
gencive et ainsi, compenser le volume perdu suite à la disparition de l’os alvéolaire.
Les dents prothétiques sont en résine ou en céramique (porcelaine). Elles sont placées sur les selles
prothétiques et solidarisées à la résine. Il existe aussi des dents prothétiques en composite. Elles
contiennent un noyau de PMMA, recouvert d’une coque en composite.
Avantages Inconvénients
✔ Esthétique satisfaisante ✗ Résistance à l’usure faible car plus tendres que la
✔ Faciles à modifier par meulage dent en céramique :
Dents en résine
✔ Liaison chimique naturelle avec la base - Efficacité masticatoire non-stable dans le temps
prothétique en résine, permettant une
modification, temporaire ou permanente, par ✗ Sensibilité aux fluides buccaux entraînant une
addition de résine dissolution lente de la résine : des porosités peuvent
✔ Dents non sonores apparaître, laissant place à des colorations
extrinsèques dues au tabac ou à l’alimentation
✔ Moins chères que les dents en céramique
✗ Esthétique de jonction moindre que pour les dents
céramiques, au niveau du contact base-résine
✔ Excellente esthétique : effet de surface lisse✗ Absence de liaison chimique avec la base
et faible porosité, facilitant le nettoyage prothétique en résine acrylique : nécessité
d’aménager des rétentions dans les dents avec des
✔ Qualités mécaniques supérieures à celles des
crampons, entraînant un risque de perte de la dent
dents en résine :
artificielle. De plus, la moindre erreur est difficilement
- Même dureté que la dent naturelle
corrigeable
Dents en céramique
✔ Montage dans la résine avec des crampons ✗ Résistance à la flexion et à la fracture plus faible
(figure 7-C), donnant une bonne rétention et que les dents en résine : risque d’éclat de céramique,
facilitant le démontage notamment lorsque l’espace prothétique dans le sens
vertical est faible. La résine est alors préférée, malgré
⇒ Plus indiquées en prothèse amovible
complète (PAC) qu’en PAP, pour assurer la ses moins bonnes qualités esthétiques et mécaniques
pérennité de l’équilibre occlusal ✗ Dents sonores, ce qui peut gêner les patients,
surtout en cas d’une mauvaise équilibration occlusale
La classification de Kennedy-Applegate (KA) est biologique car, elle tient compte de la situation des
crêtes édentées, de l’étendue de l’édentement et de la capacité de support des dents bordant
l’édentement.
Classification la +
utilisée.
Figure 8 : Classe I de KA
Pour ces classes, la prothèse Classe VI • Édentement unilatéral encastré limité par des dents pouvant
amovible partielle est contre- supporter à elles seules la prothèse
indiquée. • Cas où la prothèse fixée est indiquée. Cette classe ne peut se
modifier
Figure 12 : Classe I modifiée 1 Figure 13 : Classe I modifiée 2 Figure 14 : Classe II modifiée 2 Figure 15: Classe III modifiée 1
a - Barre cingulaire
c - Taquet occlusal
e - Connexion / Potence
f - Armature
g - Crochet
h - Barre coronaire
II.2.1. L’armature
La prothèse amovible partielle à châssis métallique est composée d’une armature aussi appelée
connexion principale, à laquelle sont reliés les autres composants. Elle assure la jonction entre les
différents éléments prothétiques.
Le choix de l’armature se fait dans le respect du parodonte, de manière à apporter le plus de confort
au patient. Par conséquent, elle est fonction des dents supports, des insertions musculaires et des
structures ostéo-muqueuses. De ces derniers découle l’axe d’insertion de la prothèse.
Afin d’éviter tout traumatisme parodontal, l’armature est espacée de la gencive marginale. C’est ce
que l’on appelle le décolletage.
Une distance de 5 mm entre le parodonte marginal et le métal doit être respectée, afin de ne pas
compromettre la conservation des dents restantes et éviter une agression bactérienne due à
l’accumulation de plaque au niveau de l’armature.
25
Caractéristiques ✔ Indications
✗ Contre-indications
décolletage ⇒ un espacement
de 0,5 mm est fait en regard de
la gencive marginale
P A L A T
P L A Q
(A)
(B)
Figure 19 : A et B : Différents
exemples de plaques palatines en U
26
• Permet le dégagement de la
partie antérieure du palais
O I
I N
torus palatin
Cadre palatin • Très rigide ( = édentements en créneaux)
✔ Classes I et II avec crêtes
volumineuses et piliers dentaires
A
T
solides
✗ Palais profond et étroit
N
P
réalisation
Figure 21 : Cadre palatin
Caractéristiques ✔ Indications
✗ Contre-indications
Bandeau lingual • Réunion de la barre cingulaire et de ✔ Hauteur de la table interne faible, donc
la barre linguale insuffisante pour la barre linguale
• Espacée de 0,5 mm en regard de la ✔ Alvéolyse
muqueuse et du cément
✔ Insertion haute du frein lingual
• Prend appui sur le cingulum des
dents ✗ Hygiène défavorable
✗ Diastèmes importants
Bandeau cingulaire OU • Barre épaisse qui prend appui sur le ✔ Plancher buccal en mouvement proche
Entretoise cingulaire cingulum des dents restantes de la gencive marginale
• Distant de 1,5 mm de la gencive ✔ Table interne réduite au minimum
marginale et du cément
✔ Alvéolyse importante
• Doit être festonnée
✔ Présence de tori mandibulaires contre-
indiquant le bandeau lingual
✗ Diastèmes importants
Figure 24 : Bandeau cingulaire et ✗ Mobilités dentaires
barre linguale
• Stimulation de la proprioception
Figure 25 : Taquet occlusal d’un desmodontale, en transmettant les forces
crochet Ackers sur 25 selon un axe parallèle au grand axe de la
dent
Appui cingulaire • Prend appui sur les faces
linguales des incisives et des
canines
• Forme de croissant de lune
Potence de section • Édentements encastrés (Classes III • Relie l’armature aux autres éléments
rectangulaire et IV) du châssis
Indications Caractéristiques
Ackers OU Kennedy OU N°1 de Ney • Classe III (Édentements ✗ Esthétique : crochet visible si la
encastrés) dent support est antérieure. La
• Occasionnellement : ligne du sourire est donc à prendre
- Classe IV sur les dernières en compte
molaires
- Classe II côté denté si
Figure 32 : Crochet Ackers impossible de mettre un crochet
cavalier
C O R O N A I R E
Bonwill OU Cavalier (car franchit • Classe II du côté denté, classes ✔ Crochet double, sur 2 dents
l’arcade) III et IV adjacentes. Uniquement sur dents
postérieures
A B O R D
Nally-Martinet OU n°4 • Classes I et II sur les dents ✔ Son taquet occlusal se place du
bordant l’édentement côté opposé à l’édentement
terminal, donc en mésial
C R O C H E T S
encastrés
✔ Passe sur la gencive donc
nécessite beaucoup de gencive
attachée
✔ Taquet pouvant être mis en mésial
ou en distal selon le type
Figure 37 : Crochet Y de Roach d’édentement
RPI “Rest Plate I” • Classes I et II, en particulier ✔ Crochet disjoint. Chaque élément
quand la dent bordant a sa propre connexion à l’armature.
l’édentement est une canine Le taquet (“Rest”) est en mésial, la
plaque de guidage (“Plate”) en distal,
et le bras est en forme de “i”
✔ Passe sur la gencive donc
nécessite beaucoup de gencive
(A) (B)
attachée
Figure 38 : Crochet RPI.
A : Vue vestibulaire, B : Vue occlusale ✗ Le frottement du crochet entraine
une abrasion localisée de l’émail
Définition • Ensemble des forces axiales qui • Ensemble des forces axiales qui • Ensemble des forces axiales
s’opposent à l'enfoncement de la s’opposent aux mouvements de qui s’opposent au décollement
prothèse dans les tissus de soutien translation horizontale ou de de la prothèse de sa surface
rotation de la prothèse d’appui
(mouvements de Tabet)
Éléments • Les selles • Les parties rigides des bras des • Rôle essentiel des crochets
favorables • L’armature crochets par exploitation des zones de
• Les potences contre-dépouille
• Les appuis occlusaux et
cingulaires • Les barres cingulaires et
coronaires
De manière à démystifier la prothèse amovible partielle, il nous semblait important de nous appuyer
sur un cas clinique, notamment pour permettre une mise en situation de la théorie développée ci-
dessus.
Les parties suivantes sont illustrées par un cas clinique, réalisé au centre de soins dentaires de
Rennes, par une étudiante de 4è année.
Tu retrouveras les étapes cliniques classiquement réalisées au centre de soins et en cabinet, afin de
mener à bien la conception des prothèses partielles provisoires et d’usage.
35
Le premier contact avec le patient est primordial. Il consiste en un interrogatoire qui va permettre
de définir les attentes du patient, et ainsi établir un plan de traitement adapté.
Dans le cadre d’un traitement par prothèse amovible partielle, la situation sera plus ou moins
favorable selon si le patient est déjà familiarisé avec la prothèse. Plusieurs situations peuvent se
présenter :
- Remplacement d’une prothèse devenue inadaptée
- Remplacement de dents absentes
- Nécessité d’extractions multiples et comblement de l’édentement par une PAP
Ensuite, l’anamnèse va permettre de se renseigner sur l’état de santé générale, les antécédents
médicaux et dentaires, les addictions, les possibilités financières du patient, les habitudes
alimentaires et d’hygiène bucco-dentaire ou encore les parafonctions (onychophagie, bruxisme…).
Ainsi, nous allons pouvoir déterminer la psychologie du patient et donc son niveau de
compréhension et d’implication dans le futur plan de traitement.
⚠ Si le patient n’est pas prêt psychologiquement à avoir une prothèse amovible, il ne la portera
pas! Prenons pour exemple une personne âgée qui consulte, accompagnée de son fils qui demande
de refaire un appareil complet car il trouve que les dents prothétiques sont abrasées. Si la patiente
ne souhaite pas changer d’appareil, même si le nouveau est parfait, en termes d’adaptation et
d’esthétique, il ne sera jamais porté !
Le cas clinique suivant expose la situation la moins favorable, où l’état bucco-dentaire du patient
nécessite l’avulsion de plusieurs dents, et le comblement de l’édentement futur par une prothèse
amovible partielle. Des explications seront nécessaires pour obtenir la confiance du patient et in fine
l’acceptation de la prothèse.
Notre patient, âgé de 72 ans, est retraité avec un budget modéré. Il consulte pour des douleurs
chroniques au niveau postérieur et souhaite retrouver un confort masticatoire.
Dans un contexte de dépression, un suivi psychologique et un traitement ont été instaurés.
36
L’examen clinique est d’abord exobuccal puis endobuccal. Dans le cas où le patient porte des
prothèses, l’examen se fait avec et sans.
Figure 41 : Photo de face Figure 42 : Photo de face avec sourire Figure 43 : Photo de profil
• Visage asymétrique : hémiface • Ligne du sourire asymétrique et basse, • Profil général convexe
gauche plus développée découvrant peu les dents antérieures. • Pas de diminution de l’étage
• Égalité des trois étages de la À priori, les crochets de la future inférieur
face prothèse ne seront pas visibles • Angle naso-labial correct
• Sillons nasogéniens marqués • Pas de déviation des milieux inter- • Lèvre en rideau
incisifs
Il consiste en l’examen des tissus ostéo-muqueux, c’est-à-dire les crêtes et les structures
anatomiques muqueuses environnantes.
- Au niveau muqueux : On recherche des blessures, par exemple suite au port d’une
prothèse inadaptée, ou un excès de tissu mou. Cet excès, s’il se situe sur les crêtes, caractérise des
“crêtes flottantes”.
Si ces défauts sont présents, ils peuvent nécessiter une chirurgie pré-prothétique et une mise en
condition tissulaire. De même pour une hyperplasie gingivale ou une diapneusie (= hyperplasie
fibro-épithéliale, souvent localisée sur les joues).
La langue peut également représenter une gêne lors de la réalisation de l’empreinte, si elle est
volumineuse.
Les structures anatomiques périphériques, c’est-à-dire, les insertions musculaires et les freins
doivent avoir une insertion correcte, donc basse, afin de favoriser la stabilité de la prothèse.
La jonction vélo-palatine (= limite entre le palais dur et le voile du palais) doit être à une distance
supérieure ou égale à 1 mm de toute partie métallique de la PAP, de manière à éviter un réflexe
nauséeux.
- Au niveau osseux : Les tissus durs vont permettre un bon ancrage de l’appareil. Quelle est
la forme des arcades ? Quelle est la forme et la profondeur du palais ? Comment sont les crêtes ?
Un volume osseux excessif, quel qu’il soit, peut constituer un obstacle anatomique (tubérosité,
exostose, torus, spicule (= épine osseuse), nécessitant une correction chirurgicale, afin de rétablir un
espace prothétique suffisant.
Un palais plat offre peu de volume osseux pour l’équilibre de la prothèse et, un palais profond
compliquera la réalisation d’un stellite car le métal n’ira pas jusqu’au bout.
(D) (E)
Figure 44 : Photos endobuccales. A : Arcade maxillaire, B : Arcade mandibulaire, C : De face, en occlusion,
D : Occlusion droite, E : Occlusion gauche
• Arcades en U
• Profondeur et forme du palais favorables
• Vestibule profond
• Insertion des freins basses
Ici, aucun bilan TIB n’a été fait avant le début du plan de
traitement. Une radiographie rétro-alvéolaire (figure 46) a été
réalisée secteur 1, car la panoramique ne permettait pas de
donner une vue précise des dents 14, 15 et 16, en raison de la
superposition. Dans ce cas clinique, la confrontation de
l’examen clinique à la radiographie panoramique s’avère
suffisante pour décider de la conservabilité des dents. Figure 46 : Radiographie rétro-alvéolaire de
14,15 et 16.
On distingue des caries en distal de 14 et 15,
et en mésial de 15 et 16.
41
Pas indispensables, mais le plus souvent recommandés, les modèles d’étude, issus d’une empreinte
à l’alginate, servent à expliquer le plan de traitement proposé, et à réfléchir à celui-ci à tête reposée.
Ils permettent d’étudier la situation clinique initiale du patient, c’est-à-dire la situation clinique de
référence, en son absence, via des analyses sur articulateur et paralléliseur.
Elle permet d’analyser l’espace prothétique disponible, les prématurités en relation centrée ou
encore les courbes occlusales.
Les objectifs thérapeutiques sont les suivants : Figure 48 : Schéma dentaire permettant de visualiser les
- Amélioration du contrôle de plaque étapes pré-prothétiques, à partir du logiciel LOGOSw
- Élimination des foyers infectieux
- Rétablissement d’un confort masticatoire par le comblement des édentements
42
✔ Prévention
- Prévention quant à l’alimentation et enseignements des techniques d’hygiène bucco-
dentaire
- Détartrage
✔ Assainissement chirurgical
- Avulsion des dents maxillaires 14, 15, 16, 18, 26, 27
- Avulsion des dents mandibulaires 36, 37, 46, 47
✔ Soins conservateurs :
- Traitement étiologique et restaurateur des lésions cervicales non carieuses : 11, 12, 13, 22,
23, 24 et 25
- Traitement des lésions carieuses proximales : 24 distale et 25 mésiale
✔ Phase de temporisation et de mise en condition tissulaire :
- Prothèse amovible partielle temporaire maxillaire 14, 15, 16, 17, 26, 27
- Prothèse amovible partielle temporaire mandibulaire 36, 37, 46, 47
✔ Réévaluation :
- Accompagnement de la cicatrisation
- Conditionnement tissulaire
✔ Phases prothétiques définitives :
- Prothèse amovible partielle à châssis métallique maxillaire 14, 15, 16, 17, 26, 27
- Prothèse amovible partielle à châssis métallique mandibulaire 36, 37, 46, 47
Dans le cas d’un édentement déjà présent en secteur antérieur, il peut être intéressant de demander
au patient s’il a des photos de lui, plus jeune, où son sourire est visible. Si son sourire d’avant lui
convient, l’idéal est d’essayer de le reproduire ou de s’en rapprocher au maximum.
Après acceptation du plan de traitement par le patient, les étapes pré-prothétiques puis
prothétiques sont mises en place.
La phase pré-prothétique correspond à l’ensemble des étapes pré-prothétiques, soit l’ensemble des
thérapeutiques à effectuer avant la réalisation de la prothèse amovible définitive.
Les corrections dentaires ou ostéo-muqueuses peuvent intéresser toutes les disciplines de
l’odontostomatologie.
L’un des intérêts de la PAP provisoire est qu’elle peut faciliter la réalisation de ces étapes pré-
prothétiques.
Tu te diras peut-être “Mais dans quel ordre je réalise mes soins ?”. Voici un résumé des diverses
thérapeutiques que tu auras l’occasion de mettre en place.
43
Traitement orthodontique éventuel Par exemple, si besoin de corriger des versions ou des rotations
irrécupérables au niveau prothétique
PHASE
Réalisation des étapes prothétiques Les étapes prothétiques provisoires, qu’elles soient amovibles ou
fixées et amovibles provisoires fixes peuvent débuter en parallèle des étapes citées
précédemment.
Il n’y a pas de règle d’or pour l’ordre de la réalisation de ces étapes,
c’est en fonction de la situation clinique.
⇒ Importance de la mise en condition tissulaire
Maintenance et Réévaluation
Réalisation des phases prothétiques Dans tous les cas, les prothèses fixées définitives doivent être
définitives réalisées avant la prothèse amovible d’usage car, il est plus facile
d’adapter l’amovible à la fixée que l’inverse.
Les prothèses provisoires, qu’elles soient fixées ou amovibles, jouent un rôle important dans les
différentes étapes du plan de traitement. Il existe différentes formes de transitoires amovibles :
Lorsque ces modifications sont trop complexes à réaliser pour le prothésiste, ou trop importantes en
nombre, il est préférable de réaliser directement une nouvelle PAP résine.
⇒ Une prothèse temporaire, posée immédiatement après des extractions, permet de guider la
cicatrisation et joue un rôle dans l’hémostase primaire, en ayant un effet de compression,
notamment lorsque le patient présente un risque hémorragique.
45
✔ Intérêt psycho-social :
La prothèse ayant pour vocation de remplacer des dents absentes, elle présente, par ce biais, un
intérêt sur le bien-être psycho-social non négligeable, étant donné son rôle esthétique.
⇒ La reconstruction rapide de l’image corporelle par le remplacement des dents absentes
(sourire, soutien des “parties molles”…) et la récupération fonctionnelle (mastication, confort des
articulations temporo-mandibulaires (ATM)...) vont participer au bien-être psychologique et
relationnel du patient.
La prothèse temporaire, bien réalisée, reproduit l’état préalable du patient, et peut donc servir de
guide à la confection de la prothèse d’usage pour lui redonner sa physionomie initiale.
Les protocoles de réalisation des étapes cliniques suivantes ne sont qu’un échantillon parmi les
méthodes existantes pour arriver à la confection des prothèses.
L’empreinte primaire, ou anatomique, est un enregistrement statique, donc au repos, des reliefs
dentaires restants, des surfaces ostéo-muqueuses et des organes périphériques (freins, insertions
musculaires…).
Il convient d’enregistrer ces éléments dans leur intégralité et en un temps, de manière à révéler la
situation de ces surfaces d’appui, et ainsi définir les limites de la future PAP.
De ces empreintes découlent des modèles, dits primaires, à partir desquels seront confectionnés des
porte-empreintes individuels (PEI) pour les empreintes secondaires.
✔ Matériel nécessaire
Cette empreinte se fait en un seul temps avec un matériau,
le plus souvent un hydrocolloïde irréversible (alginate).
- De l’alginate de bonne qualité et son adhésif
- De l'eau
- Un bol et une spatule à alginate
- Des porte-empreintes du commerce,
préalablement essayés : Il existe plusieurs types de porte-
empreintes métalliques, chaque praticien ayant ses
préférences. En prothèse amovible partielle, il est
préférable d’utiliser des porte-empreintes non-perforés
avec jonc périphérique de rétention, appelés Rim-Lock®. Figure 49 : Matériel nécessaire à la réalisation des
empreintes primaires en prothèse amovible partielle
47
✔ Conseils cliniques
- Le porte-empreinte (PE) choisi peut-être modifié par
adjonction de cire ou d’un matériau thermoplastique, afin d’ajuster
sa profondeur ou sa longueur. Cette méthode est intéressante
lorsque les volets linguaux sont difficiles à enregistrer, par exemple
- L’insertion du PE se fait d’avant en arrière, afin d’éviter l’inclusion de bulles d’air plus
fréquentes à l’arcade supérieure qu’à l’arcade inférieure. Il faut veiller à bien dégager la lèvre pour
qu’elle recouvre le PE, comme sur la figure 51
(A) (B)
Figure 52 : Empreintes primaires à l’alginate. A : Maxillaire, B : Mandibulaire
Une empreinte de qualité ne doit révéler aucune bulle, déchirure, tirage (= déformation) ou
interférence avec le PE. Elle est ensuite rincée à l’eau puis désinfectée avec un produit pour
empreinte, type Diménol®.
L’empreinte est ensuite placée dans un sachet étanche, avant d’être traitée au laboratoire,
idéalement dans l’heure qui suit.
⇒ La vapeur d’eau du sachet inhibe la déshydratation. Il est donc inutile d’envelopper
l’empreinte dans une serviette mouillée, au risque de la rendre inexploitable par phénomène
d’imbibition.
L’empreinte secondaire est dite anatomo-fonctionnelle car, elle enregistre les limites périphériques,
le plus fidèlement possible à leur état fonctionnel.
Elle est réalisée après l’empreinte primaire, à l’aide d’un porte-empreinte individuel issu du modèle
primaire. Le modèle secondaire est celui à partir duquel le prothésiste confectionnera la prothèse.
⚠ La prothèse partielle provisoire est, si la situation clinique y est favorable, conçue à partir de
l’empreinte primaire seule. Cela concerne les situations d’urgence comme un traumatisme avec
perte d’une dent antérieure, les cas où l'occlusion de base est stable et reproductible, ou s’il est
impossible de régler une base d’occlusion si des dents ne sont pas encore avulsées.
Les étapes cliniques étant simplifiées, il faut veiller à avoir une empreinte primaire de qualité, avec
“trimming”, et ne pas oublier le relevé de la teinte. La réalisation d’un mordu, par exemple en
silicone aide le prothésiste à retrouver l’occlusion du patient.
49
Pour notre cas, des empreintes secondaires ont été réalisées afin d’illustrer les étapes classiques en
prothèse amovible partielle. Il est important de noter que les empreintes secondaires pour une PAP
provisoire demandent moins de “précisions”, dans le sens où il n’y a pas d’améloplasties à
enregistrer ! Par conséquent, tu trouveras plus d’informations dans la partie empreintes secondaires
de la PAP d’usage.
(A) (B)
Figure 53 : Portes-empreintes individuels en Ivolen®, réalisés par l’étudiant. A : Maxillaire, B : Mandibulaire
Les PEI sont essayés en bouche puis, si besoin, réglés afin d’éliminer toute interférence ou sur-
extension (= en excès) pouvant gêner l’enregistrement du joint périphérique. Les bords du PEI ne
doivent pas être en contact lors de la fonction avec le fond du vestibule ou les freins.
Ici, un rebordage a été réalisé avec de la Permadyne® orange, de viscosité moyenne. Le rebordage
est, le plus souvent, fait en regard des zones qui seront ou sont déjà édentées, afin de parfaire
l’enregistrement des limites lors du surfaçage.
(A) (B)
Figure 54 : Rebordage des PEI à la Permadyne®. A : PEI maxillaire, B : PEI mandibulaire
50
(A) (B)
Figure 55 : Empreintes secondaires au Permlastic®. A : Au maxillaire, B : À la mandibule
Comme pour l’empreinte primaire, un contrôle minutieux est effectué pour observer tout défaut qui
pourrait perturber les étapes cliniques et laboratoires suivantes.
Une fois rincée et décontaminée, l’empreinte est envoyée au laboratoire.
Ici, l’enregistrement de l’occlusion s’est fait lors de la séance de l’empreinte secondaire, avec
également le relevé de la teinte, afin de demander directement la réalisation des prothèses
provisoires.
⚠ Dans notre cas, nous réalisons des prothèses temporaires à poser le jour des extractions, ce qui
signifie que toutes les étapes nécessaires à la réalisation de ces prothèses sont faites avant la
chirurgie. Par conséquent, les dents à avulser empêchent la réalisation et le réglage de ces bases
d’occlusion.
Si toutes les dents à avulser avaient été à l’état de racines résiduelles, il aurait été possible de
demander des bases d’occlusion à essayer par-dessus les racines !
51
L'espace prothétique dévolu à la prothèse peut être impacté par l’égression des molaires de l’arcade
antagoniste, rendant parfois sa réalisation impossible. L'extraction des dents égressées permet ainsi
de rétablir un plan d’occlusion correct, à mi-chemin entre les crêtes maxillaires et mandibulaires.
Le patient ne présente pas de perte de DV malgré une perte de calage molaire, les prémolaires
assurant le maintien de celle-ci. En faisant mordre le patient et, en comparant cette occlusion visible
en bouche, avec les modèles primaires, nous arrivons à retrouver la même occlusion. Celle-ci est
donc stable et reproductible. Par conséquent, il est possible de conserver l’OIM existante afin de ne
pas modifier et perturber les sensations du patient.
⇒ L’OIM est une occlusion fonctionnelle et une position physiologique de référence, où le rapport
d'engrènement dentaire se caractérise par le plus grand nombre de contacts inter-arcades.
De ce fait, aucun mordu avec une silicone d’enregistrement, type Occlufast®, ou une cire, n’a été
réalisé. Nous avons simplement tracé des repères (traits) sur les modèles, afin de guider le
prothésiste (figure 57).
Afin de faciliter le travail du prothésiste, il aurait été possible d’en réaliser un. De même, il est
préférable de faire un mordu lorsque l’occlusion existante est conservée mais instable.
⇒ La technique du mordu consiste en l’interposition d’une silicone ou d’une cire entre les
deux arcades. Le patient est ensuite amené à se mettre en OIM pour enregistrer les indentations
dans le matériau.
En prothèse amovible partielle, les dents bordant l'édentement sont la référence pour le choix de la
teinte.
Le choix de la teinte des dents prothétiques se fait à l’aide d’un teintier dédié à la prothèse
amovible, ici le teintier Vivodent® S PE, avec une lumière naturelle et de préférence proche d’une
fenêtre. D’anciennes couronnes peuvent fausser le relevé de la teinte, de même pour les canines qui
ont toujours une teinte plus foncée que les autres dents.
En conséquence, il est important de confirmer la teinte choisie avec le patient, à l’aide d’un miroir de
courtoisie.
À moins qu’elles ne soient concernées par l’édentement, il n’est pas toujours nécessaire de choisir la
forme des dents, puisque le prothésiste les sélectionne en fonction des dents sur les modèles et de
l’espace prothétique disponible.
(A) (B)
Figure 60 : PAP provisoires. A : Maxillaire, B : Mandibulaire maxillaire
Pour rappel, nous posons des prothèses temporaires directement après l’avulsion des dents non
conservables.
53
✔ Temps chirurgical
Les dents à extraire sont : - 14, 15, 16, 18, 26, 27 au maxillaire
- 36, 37, 46 et 47 à la mandibule
⇒ La 18 n’est pas remplacée sur l’appareil maxillaire. On ne remplace que très rarement une dent de
sagesse, que ce soit en prothèse amovible ou en prothèse fixée !
Les extractions sont faites en un seul temps, afin que l’occlusion ne soit pas perturbée. Si un seul des
appareils est posé, le patient risque d’avoir du mal à trouver son occlusion, compte tenu des
égressions.
Certes, le temps opératoire est long, mais cela évite au patient de revenir plusieurs fois pour les
avulsions.
Après les avulsions, le praticien veille à faire une régularisation des crêtes, en éliminant les épines
osseuses, à l’aide d’une pince gouge. Pour repérer ces épines, il suffit de passer le doigt au niveau
des crêtes et vérifier si l’on sent une “pointe”. On regarde également si les berges gingivales se
rapprochent bien, en les ramenant l’une contre l’autre.
Que ce soit pour des extractions multiples ou une extraction simple, il est impératif de veiller à faire
cette régularisation, indispensable pour :
- une meilleure, et surtout plus rapide, cicatrisation osseuse et muqueuse
- une bonne stabilité
- éviter les blessures post-opératoires suite à la compression des sites extractionnels par les
appareils, réduire ainsi les douleurs post-opératoires, assurant :
- une meilleure acceptation des appareils par le patient
54
Lorsque tous ces points sont validés, le patient est invité à apprendre à enlever et mettre ses
appareils, afin de repérer leur axe d’insertion.
Les conseils post-opératoires ainsi que les conseils d’entretien de la prothèse sont remis.
Un rendez-vous de contrôle est donné, 48h après les extractions, pour affiner l’occlusion et contrôler
la cicatrisation.
56
Après la pose des appareils transitoires, le patient est revu régulièrement en rendez-vous de
contrôle. Ces contrôles consistent à surveiller la cicatrisation des sites d’extractions, l’apparition de
blessures dues au port des prothèses et, le plus important, l’acceptation des prothèses par le
patient.
⇒ Il faut faire attention à la première impression du patient ! Les prothèses temporaires doivent
être satisfaisantes, sinon le patient aura du mal à accepter les prothèses définitives.
Malheureusement, dans certaines situations, la prothèse amovible peut rester instable compte tenu
de la résorption des crêtes ou de la faible profondeur du palais. Un compromis est alors de mise,
avant d’envisager une éventuelle solution implantaire.
⚠ S’il y a accumulation d’aliments sous la prothèse, il faut rechercher une sous-extension des bords
des selles prothétiques, souvent réglée par rebasage ou réglage de l’occlusion.
57
⇒ Lorsque des douleurs liées au port d’une PAP apparaissent, au point de ne plus la supporter, il est
conseillé de remettre l’appareil quelques heures avant le rendez-vous de contrôle, afin d’identifier
plus facilement l’endroit blessé
V.2.1. Généralités
⇒ L'objectif est d’avoir la meilleure muqueuse et le meilleur os possible, ainsi qu’une mise en
condition neuro-musculo-articulaire pour la réalisation de la prothèse définitive.
Cette mise en condition tissulaire rentre alors dans les étapes pré-prothétiques.
• Par exemple, si un patient porte une PAP mal adaptée, on peut constater un érythème sous cette
prothèse, due à la compression des tissus et une irritation par accumulation de plaque.
⇒ Il convient de rétablir une bonne santé muqueuse par réadaptation de la prothèse
existante, à l’aide d’un rebasage, ou par réalisation d’une prothèse transitoire
⇒ La PAP transitoire joue un rôle essentiel dans la mise en condition des crêtes édentées. En
effet, les pressions exercées par la prothèse, au niveau des tissus gingivaux et du périoste, vont
préparer l’empreinte secondaire et, limiter la dépressibilité des muqueuses sous les selles
prothétiques.
• Au niveau osseux, la PAP temporaire va guider la cicatrisation. Un rebasage régulier, avec une
résine à prise retardée, permet de compenser la résorption progressive des crêtes, jusqu’à ce que
celle-ci soit stabilisée.
Ces résines restent malléables pendant 24h, pour le Fitt®, et quelques jours pour le Visco-gel®,
permettant d’enregistrer progressivement la morphologie des structures d’appui et des structures
périphériques, lors des mouvements de mastication.
Figure 62 : Rebasage d’une PAP Figure 63 : Prothèse maxillaire en bouche lors Figure 64 : Fraise résine (à gauche) et
résine maxillaire : état du Fitt® de la prise du Fitt®. polissoirs de différentes granulométries
avant insertion en bouche Le matériau fuse au niveau de l’extrados, les
excès seront à éliminer.
60
Après la phase de temporisation, qui peut durer entre 3 et 6 mois après les extractions, un examen
clinique de réévaluation est nécessaire, de façon à évaluer l’état des structures d’appui de la future
prothèse d’usage.
Il convient d’évaluer :
Figure 65 : Schéma dentaire de la situation clinique,
- l’état des muqueuses
avant le début des étapes prothétiques définitives, à
- l’étendue de la résorption des crêtes partir du logiciel LOGOSw
- le degré de mobilité et l’état des dents restantes
- l’hygiène bucco-dentaire
Un cliché panoramique ainsi qu’un bilan TIB peuvent alors s’avérer utiles.
Les empreintes primaires pour une prothèse à infrastructure métallique répondent aux mêmes
exigences que celles destinées pour la réalisation d’une prothèse provisoire.
(A) (B)
Figure 68 : Empreintes primaires à l’alginate. A : Maxillaire, B : Mandibulaire
De ces empreintes découlent les modèles primaires, sur lesquels sont réalisés des PEI pour les
empreintes secondaires.
62
Le choix du châssis comprend le choix de l’armature et des crochets. Il est dépendant du type
d’édentement, de la forme des structures d’appui (palais profond, crêtes peu marquées…), de l’état
des dents restantes et du patient, par exemple, s’il préfère avoir le palais dégagé.
Un type d’édentement peut correspondre à différents tracés de châssis métalliques.
(A) (B)
Figure 69 : Modèle primaire. A : Maxillaire, B : Mandibulaire
(A) (B)
Figure 70 : Tracés de châssis de la solution thérapeutique idéale. A : Tracé maxillaire, B : Tracé mandibulaire
Le trait rouge représente l’axe de rotation de la future prothèse.
Cependant, notre patient ne souhaitait pas de palais plein pour plus de confort. Nous avons donc
demandé les châssis suivants :
VI.2.2.2. Améloplasties
Pour faciliter la réalisation des châssis demandés, nous avons réalisé des améloplasties pour les
taquets occlusaux, c’est-à-dire sur 25, 34, 35, 44, 45, et pour les appuis cingulaires de 13 et 23.
Les améloplasties sont des préparations coronaires (= coronoplasties) faites aux dépens de l’émail,
sur les dents supports d’une PAPIM, afin de faciliter l’intégration occlusale et biologique de la
prothèse. Ceci concerne les dents qui ne sont pas en mesure de respecter la triade de Housset.
Améloplasties Caractéristiques
Axiales Pour le guidage • Facilite l’insertion et la désinsertion de la prothèse selon un axe unique par
avec une création de surfaces de guidages qui recevront une barre coronaire ou un bras de
fraise crochet
cylindrique • Sur les faces linguales et proximales : pour corriger les piliers versés ou déplacés,
conséquence d’un édentement non compensé
• Rôle dans la stabilisation
Pour la rétention • Si la dent est non rétentive, création d’une rétention vestibulaire :
- Par soustraction : réalisation d’un sillon sur la face vestibulaire, pour assurer la
rétention du crochet
- Ou par addition : création d’un bombé vestibulaire avec un composite
Pour rappel, l’empreinte secondaire est anatomo-fonctionnelle car, elle enregistre les limites
périphériques, le plus fidèlement possible à leur état fonctionnel. L’objectif est d’obtenir une
meilleure définition des structures d’appui et de la musculature périphérique, en vue de la coulée du
modèle secondaire, sur lequel le prothésiste réalisera le châssis métallique.
(A) (B)
(A) (B)
Figure 73 : Porte-empreinte individuel mandibulaire numérique,
Figure 72 : Porte-empreinte individuel maxillaire numérique,
réalisé par l’étudiant. A : PEI sur le modèle, B : Vue de l’intrados
réalisé par l’étudiant. A : PEI sur le modèle, B : Vue de l’intrados
Si le PEI est en sous-extension, un rebordage, aussi appelé marginage, est réalisé, en ajoutant de la
pâte de Kerr® ou un autre matériau, type polyéther.
⇒ Des limites du PEI découlent les limites des selles prothétiques. Une sur-extension non
corrigée est source d’instabilité, tandis qu’une sous-extension entraîne un déficit de fonction.
✔ Conseils cliniques
- Il est possible de visualiser les corrections nécessaires du PEI, en réalisant une simulation
d’empreinte avec un alginate fluide, après le rebordage.
- Un trimming est réalisé lors du rebordage
Un rebordage mandibulaire (figure 74) a été réalisé avec de la Permadyne® orange, de moyenne
viscosité, en regard des zones édentées, afin de parfaire l’enregistrement des volets linguaux,
souvent plus difficiles à enregistrer lors de l’empreinte secondaire.
66
(A) (B)
Figure 74 : Rebordage du PEI mandibulaire. A : PEI avec adhésif de la Permadyne® au niveau des zones
concernées, B : Après rebordage
Caractéristiques
Tableau 16 : Liste non exhaustive des matériaux disponibles au centre de soins dentaires de Rennes pour les
empreintes secondaires
✔ Surfaçage
Afin d’enregistrer au mieux les structures périphériques, un trimming est effectué. Il consiste en une
sollicitation des tissus périphériques par le patient ou par le praticien, afin de modeler le matériau
fusant sur les bords du PEI.
✔ Analyse de l’empreinte
Une empreinte de qualité ne doit révéler aucune bulle, déchirure, déformation ou interférence avec
le PE. Elle doit permettre une parfaite lecture des surfaces dentaires et des aménagements
tissulaires.
Les empreintes sont ensuite envoyées au laboratoire, en demandant soit la réalisation des châssis
seuls, soit la réalisation des châssis surmontés de bourrelets d’occlusion pour l’enregistrement de la
RIM.
69
Le châssis est essayé en bouche, puis les selles sont vérifiées et, si besoin, corrigées, de manière à ne
pas gêner la dynamique musculaire. Les bourrelets d’occlusion sont ensuite réglés et l’empreinte
tertiaire est réalisée sous pression occlusale ou digitale, avec un matériau élastomère, type pâte
oxyde de zinc-eugénol (Impression paste®).
(A) (B)
(C) (D)
Figure 80 : Exemple d’empreinte tertiaire. A : Châssis mandibulaire avec selles portes-empreintes
et bourrelets d’occlusion, B : Modèle secondaire avant traitement de l’empreinte tertiaire, C : Selle
porte-empreinte, D : Empreinte tertiaire à la pâte oxyde de zinc-eugénol
70
L’essayage du châssis permet de valider son intégration fonctionnelle et par la suite, d’enregistrer le
rapport inter-arcades.
Dans un premier temps, le praticien vérifie si ce dernier correspond au tracé demandé. Le châssis est
ensuite montré au patient puis essayé en bouche.
Si nécessaire, des retouches seront faites. Cependant, on peut être amené à faire un compromis
thérapeutique selon les problèmes rencontrés lors de l’essayage, le métal étant difficile à retoucher.
Aussi, il ne faut pas trop le retoucher, sous peine qu’il devienne trop fin et donc trop fragile !
⚠ Les dents peuvent légèrement se déplacer entre le rendez-vous consacré à l'empreinte
secondaire et celui dédié à l’essayage du châssis, d’autant plus si les rendez-vous sont espacés !
(A) (B)
Figure 81 : Bourrelets d’occlusion en cire avant réglage. A : Au maxillaire, B : À la mandibule
⇒ Le praticien commence par regarder l’occlusion du patient sans les châssis. Il faut retrouver les
mêmes contacts dentaires avec et sans les bourrelets en bouche. On cherche donc à régler les
bourrelets de manière qu’il n’y ait pas de tensions musculaires, comme lorsque les maquettes ne
sont pas en bouche. La dimension verticale doit rester la même !
- Absence d'interférences avec les dents antagonistes. La maquette maxillaire ne doit pas
créer de surocclusion. Si tel est le cas, la hauteur des bourrelets est diminuée, jusqu’à retrouver
l’occlusion du patient.
Ensuite, la maquette mandibulaire est mise en bouche, en même temps que la maquette maxillaire
réglée :
- Contact intime entre les deux bases d’occlusion, sans interférence
✔ Astuce : Tracer des repères avec un porte-mine lorsque le patient est en occlusion sans les
bourrelets, afin de retrouver plus facilement la même occlusion avec
(E) (F)
Figure 84 : A : Chevrons maxillaires, B : Aluwax® sur les bourrelets mandibulaires, avant enregistrement de l’occlusion, vue occlusale C :
Aluwax® sur les bourrelets mandibulaires, avant enregistrement de l’occlusion, vue vestibulaire, D : Bourrelets d’occlusion après
l’enregistrement de la RIM, E : Confrontation des modèles après l’enregistrement de la RIM, occlusion gauche, F : Confrontation des
modèles après l’enregistrement de la RIM, occlusion droite
73
La teinte choisie est confirmée avec le patient. Figure 85 : Enregistrement de la teinte avec le
teintier Vivodent® S PE
Les maquettes d’occlusion ainsi que la teinte retenue sont envoyées au laboratoire, en demandant le
montage des dents sur cire.
Le bon de laboratoire est réalisé à partir du dossier patient dans LOGOSw.
Les dents sur cire ou maquettes, préfigurent le positionnement définitif des dents prothétiques.
Cet essayage permet de vérifier l’intégration esthétique et fonctionnelle de la prothèse avant sa
polymérisation (= remplacement de la cire par de la résine acrylique).
À ce stade, des modifications sont encore possibles.
(A) (B)
Figure 86 : Maquettes en cire. A : Maxillaire, B : Mandibulaire
✔ Matériel nécessaire
⚠ Pour l’essayage dents sur cire, on n’analyse pas l’occlusion dynamique (diduction et
propulsion) car, les dents prothétiques risquent de bouger !
75
(A) (B)
Figure 88 : Essayage dents sur cire. A : Occlusion droite, B : Occlusion gauche
L’occlusion est la même avec et sans les appareils, l’infraclusie n’est pas perturbée.
(A) (B)
Figure 89 : Essayage dents sur cire, répartition des contacts occlusaux. A : Au
maxillaire, B : À la mandibule
Les contacts sont répartis de manière homogène.
Les maquettes en cire sont ensuite envoyées au laboratoire en demandant les finitions ainsi que la
polymérisation des appareils.
(A) (B)
Figure 90 : PAP polymérisées. A : Maxillaire, B : Mandibulaire
• La stabilité
- Absence de bascule ou de sur-extension. Les freins sont correctement dégagés, les
mouvements fonctionnels n'entraînent pas la dépose de l’appareil
• Les crochets
- Ils doivent être activés, donc serrés correctement
- Absence de contraintes sur les “parties molles” ⇒ Un crochet en appui sur la gencive peut
entraîner des blessures
• L’occlusion
- Contrôle de l’occlusion avec du papier 200μm, en statique et en dynamique : Les contacts
doivent être équilibrés. Si nécessaire, des retouches sont effectuées.
En statique, le patient est amené à se mettre en occlusion et à rester ainsi pour serrer sur le papier,
pendant que le praticien tire sur le papier de chaque côté afin de rechercher si les contacts sont
aussi forts de chaque côté.
En dynamique, on recherche les interférences occlusales.
• L’esthétique
- Teinte
- Fausse gencive
- Emplacement des crochets
(A) (B)
Figure 91 : Insertion des PAP d’usage. A : Occlusion droite, B : Occlusion gauche
L’occlusion est la même avec et sans les appareils, l’infraclusie n’est pas perturbée.
✔ Apprentissage au patient
Devant un miroir, le praticien montre au patient comment mettre et retirer ses prothèses selon leur
axe d’insertion.
Le patient est ensuite invité à s'entraîner. Il doit presser les crochets avec ses doigts afin de mettre
l’appareil en place.
⚠ Il ne faut pas insérer la prothèse sous contraintes occlusales ! Autrement dit, ne pas mordre
dessus pour la mettre en place, au risque de la déformer et d'abîmer les dents supports.
Les conseils quant au port des prothèses sont délivrés et un rendez-vous de contrôle est programmé
1 semaine après la pose.
✔ Conseils au patient
• Premiers jours
La prothèse représente un corps étranger auquel le cerveau doit s’habituer. Généralement, le temps
d’adaptation est compris entre 1 et 2 semaines.
Les troubles suivants doivent disparaître rapidement :
- Hypersalivation
- Troubles d’élocution : la langue doit s’habituer à son nouvel environnement. Il est conseillé
de prononcer des syllabes à voix haute
- L’encombrement de la PAP : temps d’adaptation variable selon les patients. Comme pour
une montre ou un collier, le patient doit s’habituer au contact de l’appareil jusqu’à l’oublier. Le profil
psychologique joue un rôle important, plus le patient accepte l’idée d'être appareillé, plus
l’acceptation se fait rapidement
- Instabilité : la PAP ne présente pas toujours une stabilité immédiate, les muqueuses
doivent s’habituer à la forme du nouvel appareil
- Repas : choisir des aliments faciles à mastiquer et manger lentement. Selon l’édentement,
la perturbation du goût sera plus ou moins importante, notamment en cas d’une plaque palatine
large
78
• Entretien
- Rinçage de la prothèse à l’eau après chaque repas, brossage des dents et des muqueuses
édentées avec une brosse à dents à poils souples
- Nettoyage soigneux une fois par jour : brossage de l’appareil avec une brosse à prothèse
(ou une brosse à dents à poils souples) et un savon doux, type savon de Marseille, au-dessus d’un
lavabo rempli d’eau ou d’une serviette pour éviter une chute et une fracture de la prothèse. Le
dentifrice est déconseillé car abrasif pour la résine
- Si la prothèse est entartrée, elle peut être immergée dans du vinaigre blanc dilué
- La prothèse doit être retirée la nuit afin de "laisser respirer les muqueuses". Une fois
séchée, elle est déposée dans une boîte avant le coucher.
Dans le cas où le patient préfère garder son appareil la nuit, il doit être retiré au moins une à deux
heures dans la journée afin que le flux sanguin nourricier, diminué par la pression de l’appareil
amovible sur les muqueuses, puisse se normaliser, et que la langue élimine cellules desquamées et
bactéries.
⚠ Certains patients auront tendance à vouloir resserrer les crochets eux-mêmes ! Ils doivent être
prévenus qu’il est préférable de prendre rendez-vous, compte tenu du risque de fracture des
crochets !
VI.1.8. Contrôle
Les points à vérifier sont les mêmes que pour le contrôle des appareils provisoires.
Le patient ressentait une gêne secteur 3. Un Xantopren® est réalisé (figure 93) afin de marquer
l’endroit à retoucher. Les retouches nécessaires sont faites avec une fraise résine (figure 64).
VII. Conclusion
L’odontologie prothétique et plus précisément, la prothèse amovible partielle, s’avère être une
discipline complexe offrant au praticien la possibilité de développer son autoformation. En effet, les
méthodes ainsi que les matériaux de conception des prothèses amovibles partielles provisoires et
définitives tendent à évoluer, notamment avec le développement du numérique. Afin de faciliter
l’apprentissage de cette discipline, il nous semblait important de réaliser les étapes cliniques
classiques, enseignées à la faculté d’odontologie de Rennes.
Cet ouvrage n’a pas pour vocation à suppléer aux cours distribués lors du cursus universitaire. Par
notre propre expérience, nous avons été confrontées à des recherches bibliographiques qui se sont
avérées limitées quant à l’élaboration d’un plan de traitement complet sur ce sujet.
De ce fait, nous espérons avoir été suffisamment claires et précises pour offrir la possibilité à nos
futurs confrères de développer leur sens clinique, ainsi que leurs qualités humaines et
professionnelles nécessaires à l’exercice de notre profession, le tout en répondant à leurs
interrogations, de manière à les guider vers une démarche rationnelle pour l’élaboration de leurs
plans de traitement.
81
Bibliographie
3. Borel JC, Schittly J, Exbrayat J. Manuel de prothèse amovible partielle. Paris : Masson, 1983.
171 p.
4. Buch D, Batarec E, Begin M et al. Prothèse partielle amovible au quotidien. Guide clinique.
Paris : Éditions CdP, 1996, 96p.
6. Davenport JC, Basker RM, Heath JR et al. Atlas de prothèse adjointe partielle. Paris : Éditions
CdP, 1989. 199 p.
10. Santoni P. Maîtriser la prothèse amovible partielle. Rueil-Malmaison : Editions CdP, 2004.
185 p. (JPIO)
11. Schittly J, Schittly E. Prothèse amovible partielle : clinique et laboratoire. Puteaux : Éditions
CdP, 2020. 347 p. (JPIO)
12. Schittly J, Schittly E. Conception et réalisation des châssis en prothèse amovible partielle.
Malakoff : Éditions CdP, 2017. 117 p. (Mémento)
82
14. Valplast International Corp. A Valplast Flexible Partial Denture. [Photographie]. In : Company
archives, Valplast International Corp [en ligne]. 2005 [consulté le 15 février 2022]. Disponible
à l’adresse : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Valplast_partial.png?uselang=fr
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La formation clinique en prothèse amovible partielle est primordiale pour l’exercice du futur
chirurgien-dentiste et nécessite un apprentissage théorique préalable. L’objet de ce travail est de
faciliter aux étudiants le passage de la théorie à la pratique, quel que soit leur cycle et leurs
connaissances acquises à ce stade de leurs études. Illustré par un cas clinique réalisé au centre de
soins dentaires de Rennes, ce projet comporte un résumé des bases théoriques, puis développe les
principales étapes cliniques menant à la réalisation des prothèses amovibles partielles transitoires
et d’usage. Le PDF interactif élaboré lors de cette thèse exploite différents supports pédagogiques,
que sont les textes synthétiques, les photographies et les schémas.
Mr Yann-Loïg TURPIN
Mr William GOUBIN