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Guide clinique de prothèse amovible partielle : de la

prothèse provisoire à la prothèse d’usage


Souad Afettouche-Berradj, Anne Duflo

To cite this version:


Souad Afettouche-Berradj, Anne Duflo. Guide clinique de prothèse amovible partielle : de la prothèse
provisoire à la prothèse d’usage. Sciences du Vivant [q-bio]. 2022. �dumas-04192116�

HAL Id: dumas-04192116


https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04192116v1
Submitted on 31 Aug 2023

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
N° d'ordre : ANNÉE 2022

THÈSE D'EXERCICE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1


sous le sceau de l’Université Bretagne Loire
Thèse en vue du
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE - DENTAIRE

présentée par

Souad AFETTOUCHE - BERRADJ


née le 21/12/1990 à Tizi-Ouzou

Anne DUFLO
née le 05/10/1996 à Cherbourg

Thèse soutenue à Rennes


le 15/06/2022
Guide clinique de devant le jury composé de :

prothèse amovible Vincent MEURIC


PU-PH – UFR Odontologie Rennes 1
partielle : de la Président du jury

Xavier RAVALEC
prothèse MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1
Directeur de thèse
provisoire à la Alexia MARIE-COUSIN
prothèse d’usage MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Juge

Yann-Loïg TURPIN
MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Juge

William GOUBIN
Docteur en chirurgie dentaire / Juge

Brice CHAUVEL
MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Membre invité
1

N° d'ordre : ANNÉE 2022

THÈSE D'EXERCICE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1


sous le sceau de l’Université Bretagne Loire
Thèse en vue du
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE - DENTAIRE

présentée par

Souad AFETTOUCHE - BERRADJ


née le 21/12/1990 à Tizi-Ouzou

Anne DUFLO
née le 05/10/1996 à Cherbourg

Thèse soutenue à Rennes


le 15/06/2022
Guide clinique de devant le jury composé de :

prothèse amovible Vincent MEURIC


PU-PH – UFR Odontologie Rennes 1
partielle : de la Président du jury

Xavier RAVALEC
prothèse MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1
Directeur de thèse
provisoire à la Alexia MARIE-COUSIN
prothèse d’usage MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Juge

Yann-Loïg TURPIN
MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Juge

William GOUBIN
Docteur en chirurgie dentaire / Juge

Brice CHAUVEL
MCU-PH – UFR Odontologie Rennes 1 / Membre invité
2

CORPS ENSEIGNANT UFR ODONTOLOGIE


UFR D ’OD ONT OL OGIE Responsable de discipline

Section 56‐01 : Développement, croissance et prévention

Odontologie pédiatrique
SIXOU Jean Louis Professeur des universités‐Praticien hospitalier
DAVIT‐BEAL Tiphaine Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
MARIE‐COUSIN Alexia Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
JOUAULT Estelle Assistant hospitalier universitaire

Orthopédie dento‐faciale
SOREL Olivier Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
BREZULIER Damien Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
POTTIER Thomas Assistant hospitalier universitaire
LUCAS Capucine Assistant hospitalier universitaire

Section 56‐02 Prévention, épidémiologie, économie de la santé, odontologie légale

BERTAUD Valérie Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier


COUATARMANACH Antoine Maître de conférences des universités (associé)
KORSAKOFF Natacha Assistant hospitalier universitaire
ZNATY Gaëlle Assistant hospitalier universitaire

Section 57‐01 : Chirurgie orale ; parodontologie ; biologie orale


Chirurgie orale
LEJEUNE‐CAIRON Sophie Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
LIMBOUR Patrick Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
BADER Gérard Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
HAMON Julien Assistant hospitalier universitaire

Parodontologie
JEANNE Sylvie Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
BOLLE Caroline Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
NOVELLO Solen Maître de conférences des universités – Praticien hospitalier
MAILLARD Sophie Assistant hospitalier universitaire
PARCOU Clément Assistant hospitalier universitaire

Biologie orale
BONNAURE‐MALLET Martine Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
MEURIC Vincent Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
FONG Shao Bing Assistant universitaire (associé)
3

Section 58 : Dentisterie restauratrice, endodontie, prothèses,


fonction‐dysfonction, imagerie, biomatériaux
Dentisterie restauratrice, endodontie
DAUTEL Anne Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
LE GOFF Anne Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
TURPIN Yann‐Loïg Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
PERARD Matthieu Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
LE CLERC Justine Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
GASTINEAU Richard Assistant hospitalier universitaire
NOËL Audrey Assistant hospitalier universitaire
ARNAUD Marie‐Pierre Assistant hospitalier universitaire
JULIEN Pierre Assistant hospitalier universitaire

Prothèses
BEDOUIN Yvan Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
RAVALEC Xavier Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
CHAUVEL Brice Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
LEFRANCOIS Etienne Assistant hospitalier universitaire
DESCLOS‐THEVENIAU Marie Assistant hospitalier universitaire
LECLERC Clément Assistant hospitalier universitaire
LEGOUPIL Mikael Assistant hospitalier universitaire
FERRI Lucas Assistant hospitalier universitaire

Fonction‐dysfonction, imagerie, biomatériaux


CHAUVEL‐LEBRET Dominique Professeur des universités ‐ Praticien hospitalier
MEARY Fleur Maître de conférences des universités ‐ Praticien hospitalier
CATHELINEAU Guy Professeur émérite
MELOU Caroline Maître de conférences des universités (associé)

Section 41 : Sciences biologiques

SHACOORI Zohreh Maître de conférences

Section 65 : Biologie cellulaire

GAUTIER‐COURTEILLE Carole Maître de conférences (HDR)


4

Remerciements

À Monsieur le Professeur Vincent MEURIC,


Nous vous remercions de nous faire l'honneur de présider ce jury de thèse. Veuillez trouver ici
l’assurance de notre profond respect.

À Monsieur le Docteur Xavier RAVALEC,


Nous vous remercions d’avoir accepté de diriger cette thèse. Votre bienveillance et vos précieux
conseils nous ont permis d’enrichir nos connaissances tout au long de notre cursus. Vos qualités
professionnelles et humaines resteront, pour nous, un modèle dans notre exercice futur.

À Monsieur le Docteur William GOUBIN,


Nous vous remercions d’avoir accepté de faire partie de notre jury et, également pour votre
disponibilité et la qualité de vos enseignements pendant nos années d’études.

À Madame le Docteur Alexia MARIE-COUSIN,


Nous vous remercions de nous avoir appris à aimer l’odontologie pédiatrique de par vos
enseignements théoriques et cliniques. Nous vous sommes reconnaissantes d’avoir accepté de
siéger parmi notre jury.

À Monsieur le Docteur Yann-Loïg TURPIN,


Vous avez spontanément accepté de faire partie du jury et nous vous remercions pour cet honneur.
Votre bonne humeur et vos enseignements nous ont donné envie de toujours chercher à approcher
de l'excellence.

À Monsieur le Docteur Brice CHAUVEL,


Nous vous remercions de votre pédagogie et vos précieux conseils durant la réalisation de cette
thèse.

À Monsieur Yves GASTARD, prothésiste au centre de soins dentaires de Rennes,


Nous tenions à vous remercier pour votre disponibilité et vos bons conseils, toujours dans la bonne
humeur.

Aux étudiantes Syliane et Maëlle,


Merci pour votre implication et votre volonté d’apprendre. Sans votre motivation, cette thèse ne
serait pas ce qu’elle est.
5

Remerciements personnels

Remerciements de Souad
À Lyes,
Mon mari, mon ami et mon confident, je te remercie pour ces années d’amour passées à tes côtés.
Merci d’apporter de la lumière dans ma vie et le courage de retrouver de l’espoir lorsque je suis
lasse. Sans toi, je n’aurais pas pu aller au bout de ce cursus. Je t’aime.

À mes enfants,
Emma, ma princesse, merci d’être dans ma vie. Mes mots ne suffisent pas à exprimer le bonheur que
tu m’apportes au quotidien. C’est vers toi que mon regard se tourne, lorsque je n’ai plus la force de
relever des défis. Tu m’apportes ce courage nécessaire. Je suis fière de toi ma fille.
Mon bébé, tu es encore dans mon ventre mais tu m’apportes déjà de la joie. J’ai tellement hâte de
te rencontrer et de te faire découvrir l’amour que je vis constamment avec ton papa et ta sœur.

À mes parents,
Pour votre présence et votre soutien sans faille malgré la distance qui nous sépare. Je vous remercie
de m’avoir appris la patience, la sagesse et la détermination. Merci pour vos sacrifices et votre
amour qui ont porté leurs fruits. Je vous aime de tout cœur.

À Fatty,
Ma sœur unique, merci pour ta présence et tes encouragements, pour tous ces moments
inoubliables entre sœurs, nos fous-rires et notre complicité. Je te souhaite le meilleur dans ta vie, ma
puce.

À mes frères,
Mohamed, Karim, Mouloud, et particulièrement Amar. Vous êtes mes guides, le chemin à suivre.
Merci de m’avoir toujours protégée, écoutée et soutenue. Vivement les retrouvailles !

À toi Anne,
Merci d’être ma meilleure amie, mon binôme. Cette thèse a été un moment d’échange et de
complicité que tu as rendu agréable. Je souhaite de tout cœur que tu restes dans ma vie pour qu’on
continue à profiter de notre si belle amitié.
6

Remerciements d’Anne
À mes parents,
Sans vous rien n’aurait été possible. Vous m’avez inculquée des valeurs qui font de moi ce que je suis
aujourd’hui et je suis fière de les porter. Merci de m’avoir donné la force d’aller au bout de ces
études. Même si on ne se le dit pas assez, sachez que je vous aime.

À mon elfe de maison, mon frère Nils,


Même si nous ne sommes pas très expressifs l’un envers l’autre, je te remercie de m’avoir soutenue
durant toutes ces années. Sans toi, la vie n’aurait pas la même saveur.

À tous les autres membres de ma famille,


Je suis fière de vous compter parmi mes proches. On ne se connait pas beaucoup pour certains mais
j’espère avoir l’occasion de profiter encore de nombreux moments avec vous.

À mes amies,
Rencontrées durant ces années d’études ainsi que mes binômes de choc et tous ceux avec qui j’ai pu
échanger ne serait-ce qu’un sourire. Merci d’avoir rendu ces années aussi agréables.

À mes amis,
Qui me regardent avec un air médusé lorsque je m’extasie devant la beauté d’une dent. Merci d’être
là et de me soutenir lorsque j’en ai besoin.

Aux cabinets de Monsieur le Docteur Marc VASLIN et Madame le Docteur Gaëlle NICOLAS,
Merci pour votre accompagnement lors de mes premiers pas en cabinet et pour tous les conseils
que vous avez pu m’apporter.

À toi Souad, ma camarade de thèse,


Je te remercie d’être entrée dans ma vie et qu’on ait pu rédiger ensemble cette thèse, qui
représente l’aboutissement de nos années communes que tu as rendu merveilleuses, même dans
des moments “ezan”. Ton rire et ta bonne humeur continueront de résonner pour de nombreuses
années.
7

« Nous certifions sur l’honneur ne pas avoir repris pour notre compte des propos, citations, ou
illustrations déjà publiées »
8

Table des matières

TABLE DES FIGURES …………………………………………………..…………………………….……………….……10


TABLE DES TABLEAUX ………………………………………………………………………………….…………………14

LISTE DES ABRÉVIATIONS ……………………………………………………………………………….………………15


I. INTRODUCTION ........................................................................................................... 16
II. CONNAISSANCES THÉORIQUES ................................................................................... 17
II.1. LES BASES .......................................................................................................................... 17
II.1.1. Qu’est-ce qu’une prothèse amovible partielle ? ..................................................... 17
II.1.2. Les différents types de prothèse amovible ............................................................. 17
II.1.3. Points communs et différences entre PAP provisoire et PAP d’usage .................... 19
II.1.4. Matériaux de conception ........................................................................................ 20
II.1.5. Les classes d’édentement : Rappel sur la classification de Kennedy-Applegate .... 22
II.2. LES COMPOSANTS D’UNE PROTHÈSE AMOVIBLE À INFRASTRUCTURE MÉTALLIQUE ............................. 24
II.2.1. L’armature .............................................................................................................. 24
II.2.1.1. Armatures maxillaires .................................................................................................. 25
II.2.1.2. Armatures mandibulaires ............................................................................................ 27
II.2.2. Les appuis occlusaux et cingulaires ........................................................................ 28
II.2.3. La barre cingulo-coronaire ..................................................................................... 29
II.2.4. Les potences............................................................................................................ 30
II.2.5. Les crochets............................................................................................................. 31
II.2.6. Les selles ................................................................................................................. 33
II.3. PRINCIPES D’ÉQUILIBRE D’UNE PROTHÈSE AMOVIBLE PARTIELLE .................................................... 34
III. OBSERVATION CLINIQUE............................................................................................ 35
III.1. PREMIER CONTACT ............................................................................................................. 35
III.2. EXAMEN CLINIQUE ............................................................................................................. 36
III.2.1. Analyse exobuccale ou extra-orale ........................................................................ 36
III.2.2. Analyse endobuccale ou intra-orale ...................................................................... 37
III.2.2. 1. Examen des structures d’appui .................................................................................. 38
III.2.2.2. Examen de l’occlusion ................................................................................................. 38
III.3. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES .............................................................................................. 40
III.3.1. Examen radiographique ........................................................................................ 40
III.3.2. Modèles d’étude .................................................................................................... 41
III.3.3. Analyse sur articulateur ......................................................................................... 41
III.3.4. Analyse au paralléliseur ......................................................................................... 41
III.4. PROPOSITION THÉRAPEUTIQUE ............................................................................................ 41
9

IV. LA PROTHÈSE AMOVIBLE PARTIELLE PROVISOIRE ....................................................... 44


IV.1 TYPES DE PROTHÈSES TRANSITOIRES........................................................................................ 44
IV.2. INTÉRÊTS DE LA PAP TRANSITOIRE ........................................................................................ 45
IV.3. ÉTAPES CLINIQUES ............................................................................................................. 46
IV.3.1. Empreintes primaires ............................................................................................ 46
IV.4.2. Empreintes secondaires ......................................................................................... 48
IV.4.3. Enregistrement de l’occlusion ............................................................................... 50
IV.4.4. Enregistrement de la teinte ................................................................................... 52
IV.4.5. Insertion des prothèses temporaires ..................................................................... 52
V. PHASE DE TEMPORISATION ET DE MAINTENANCE ...................................................... 56
V.1. CONTRÔLE DES APPAREILS .................................................................................................... 56
V.2. MISE EN CONDITION TISSULAIRE ............................................................................................ 58
V.2.1. Généralités ............................................................................................................. 58
V.2.2. Préparation des tissus fibro-muqueux par rebasage ............................................. 59
VI. LA PROTHÈSE AMOVIBLE PARTIELLE À CHÂSSIS MÉTALLIQUE ..................................... 60
VI.1. PHASE DE RÉÉVALUATION .................................................................................................... 60
VI.2. ÉTAPES CLINIQUES ............................................................................................................. 61
VI.2.1. Empreintes primaires ............................................................................................ 61
VI.2.2. Empreintes secondaires ......................................................................................... 62
VI.2.2.1. Choix du châssis métallique ........................................................................................ 62
VI.2.2.2. Améloplasties ............................................................................................................. 64
VI.2.2.3. Réalisation des empreintes secondaires .................................................................... 65
VI.1.3. Essayage du châssis métallique............................................................................. 70
VI.1.4. Enregistrement des rapports inter-maxillaires...................................................... 70
VI.2.5. Enregistrement de la teinte ................................................................................... 73
VI.1.6. Essayage des dents sur cire ................................................................................... 73
VI.1.7. Insertion des prothèses d’usage ............................................................................ 75
VI.1.8. Contrôle ................................................................................................................. 78
VII. CONCLUSION ............................................................................................................ 79
BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………………………………………….……….……81
10

Table des figures


Les figures, exceptées celles citées, ont été réalisées par les auteures.

Figure 1 : Quelques exemples de PAP résine, en vue occlusale. A : PAP résine maxillaire, B et C : PAP
résine mandibulaires

Figure 2 : Prothèse amovible partielle souple, Valplast® (14)

Figure 3 : Prothèse amovible partielle en nylon (7)

Figure 4 : Exemples de stellites. A : Stellite maxillaire, B : Stellite mandibulaire

Figure 5 : PAP résine réalisée en urgence suite à un traumatisme avec expulsion de 11, en attendant
une solution implantaire. A. Vue de face, B. Vue occlusale

Figure 6 : Dents en résine SR Vivodent® S PE, chez Ivoclar Vivadent®

Figure 7 : Dents en céramique. A : Dents postérieures de chez VITA LUMIN® VACUUM, vue occlusale,
B : Rétention aménagée sur une dent postérieure, C : Dents antérieures de chez Ivoclar, avec
visualisation des crampons à gauche

Figure 8 : Classe I de KA

Figure 9 : Classe II de KA

Figure 10 : Classe III de KA

Figure 11 : Classe IV de KA

Figure 12 : Classe I modifiée 1

Figure 13 : Classe I modifiée 2

Figure 14 : Classe II modifiée 2

Figure 15 : Classe III modifiée 1

Figure 16 : Différents composants d’un châssis, ici maxillaire, avec légende

Figure 17 : Plaque palatine large (Photographie fournie par Dr Ravalec)

Figure 18 : Plaque palatine à recouvrement complet (Photographie fournie par Dr Ravalec)

Figure 19 : A et B : Différents exemples de plaques palatines en U (Photographies fournies par Dr


Ravalec)

Figure 20 : Entretoise palatine (Photographie fournie par Dr Ravalec)

Figure 21 : Cadre palatin

Figure 22 : Barre linguale

Figure 23 : Bandeau lingual (Photographie fournie par Dr Ravalec)

Figure 24 : Bandeau cingulaire et barre linguale (Photographie fournie par Dr Ravalec)

Figure 25 : Taquet occlusal d’un crochet Ackers sur 25


11

Figure 26 : Appui cingulaire sur 43

Figure 27 : Barre cingulo-coronaire

Figure 28 : Potence de section rectangulaire

Figure 29 : Potence de section triangulaire

Figure 30 : Rôles du crochet dans la triade de Housset

Figure 31 : Différentes parties d’un crochet

Figure 32 : Crochet Ackers

Figure 33 : Crochet anneau

Figure 34 : Crochet cavalier (Photographie fournie par Dr Ravalec)

Figure 35 : Crochet de Nally-Martinet

Figure 36 : Crochet équipoise. A : Intrados du châssis avec tenon, B : Mortaise au niveau de la


prothèse fixée (1)

Figure 37 : Crochet Y de Roach

Figure 38 : Crochet RPI. A : Vue vestibulaire, B : Vue occlusale (Photographies fournies par Dr
Ravalec)

Figure 39 : Exemple de selles pour un stellite maxillaire (Photographie fournie par Dr Ravalec)

Figure 40 : Exemple de selles pour un stellite mandibulaire (Photographie fournie par Dr Ravalec)

Figure 41 : Photo de face

Figure 42 : Photo de face avec sourire

Figure 43 : Photo de profil

Figure 44 : Photos endobuccales. A : Arcade maxillaire, B : Arcade mandibulaire, C : De face, en


occlusion, D : Occlusion droite, E : Occlusion gauche

Figure 45 : Radiographie panoramique lors du rendez-vous de bilan

Figure 46 : Radiographie rétro-alvéolaire de 14,15 et 16

Figure 47 : Analyse d’un modèle d’étude au paralléliseur (1)

Figure 48 : Schéma dentaire permettant de visualiser les étapes pré-prothétiques, à partir du logiciel
LOGOSw

Figure 49 : Matériel nécessaire à la réalisation des empreintes primaires en prothèse amovible


partielle

Figure 50 : Porte -empreinte maxillaire garni d’alginate

Figure 51 : Porte-empreinte mandibulaire inséré en bouche

Figure 52 : Empreintes primaires à l’alginate. A : Maxillaire, B : Mandibulaire


12

Figure 53 : Portes-empreintes individuels en Ivolen®, réalisés par l’étudiant. A : Maxillaire, B :


Mandibulaire

Figure 54 : Rebordage des PEI à la Permadyne®. A : PEI maxillaire, B : PEI mandibulaire

Figure 55 : Empreintes secondaires au Permlastic®. A : Au maxillaire, B : À la mandibule

Figure 56 : Exemple de base d’occlusion avec ses bourrelets (en vert), ici au maxillaire (Photographie
fournie par Dr Ravalec)

Figure 57 : Confrontation des modèles primaires. A : Occlusion de face, B : Occlusion droite, C :


Occlusion gauche

Figure 58 : Teintier de prothèse amovible, Vivodent® S PE

Figure 59 : Enregistrement de la teinte pour les PAP provisoires

Figure 60 : PAP provisoires. A : Maxillaire, B : Mandibulaire maxillaire

Figure 61 : Matériel nécessaire au rebasage avec du Fitt®

Figure 62 : Rebasage d’une PAP résine maxillaire : état du Fitt® avant insertion en bouche

Figure 63 : Prothèse maxillaire en bouche lors de la prise du Fitt®

Figure 64 : Fraise résine et polissoirs de différentes granulométries

Figure 65 : Schéma dentaire de la situation clinique, avant le début des étapes prothétiques
définitives, à partir du logiciel LOGOSw

Figure 66 : Radiographie panoramique, 4 mois après les avulsions afin de visualiser la cicatrisation
des sites extractionnels et l’étendue de la résorption des crêtes

Figure 67 : Bilan rétro-alvéolaire 4 mois après les avulsions

Figure 68 : Empreintes primaires à l’alginate. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Figure 69 : Modèle primaire. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Figure 70 : Tracés de châssis de la solution thérapeutique idéale. A : Tracé maxillaire, B : Tracé


mandibulaire

Figure 71 : Châssis maxillaire et mandibulaire

Figure 72 : Porte-empreinte individuel maxillaire numérique, réalisé par l’étudiant. A : PEI sur le
modèle, B : Vue de l’intrados

Figure 73 : Porte-empreinte individuel mandibulaire numérique, réalisé par l’étudiant. A : PEI sur le
modèle, B : Vue de l’intrados

Figure 74 : Rebordage du PEI mandibulaire. A : PEI avec adhésif de la Permadyne® au niveau des
zones concernées, B : Après rebordage

Figure 75 : Tubes d’activateur et de Permadyne® orange et bleu, avec le flacon d’adhésif

Figure 76 : Flacon d’adhésif et tubes de Permlastic® regular

Figure 77 : Adhésif du Permlastic® dans le PEI maxillaire


13

Figure 78 : Empreintes secondaires au Permlastic®. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Figure 79 : Améloplastie correctement enregistrée lors de l’empreinte secondaire maxillaire

Figure 80 : Exemple d’empreinte tertiaire. A : Châssis mandibulaire avec selles portes-empreintes et


bourrelets d’occlusion, B : Modèle secondaire avant traitement de l’empreinte tertiaire, C : Selle
porte-empreinte, D : Empreinte tertiaire à la pâte oxyde de zinc-eugénol (Photographies fournies par
Dr Ravalec)

Figure 81 : Bourrelets d’occlusion en cire avant réglage. A : Au maxillaire, B : À la mandibule

Figure 82 : Réglet et règle de Fox

Figure 83 : Matériel nécessaire à l’enregistrement de la RIM

Figure 84 : A : Chevrons maxillaires, B : Aluwax® sur les bourrelets mandibulaires, avant


enregistrement de l’occlusion, vue occlusale C : Aluwax® sur les bourrelets mandibulaires, avant
enregistrement de l’occlusion, vue vestibulaire, D : Bourrelets d’occlusion après l’enregistrement de
la RIM, E : Confrontation des modèles après l’enregistrement de la RIM, occlusion gauche, F :
Confrontation des modèles après l’enregistrement de la RIM, occlusion droite

Figure 85 : Enregistrement de la teinte avec le teintier Vivodent® S PE

Figure 86 : Maquettes en cire. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Figure 87 : Papier d’occlusion Bausch® 200µm et pinces de Miller

Figure 88 : Essayage dents sur cire. A : Occlusion droite, B : Occlusion gauche

Figure 89 : Essayage dents sur cire, répartition des contacts occlusaux. A : Au maxillaire, B : À la
mandibule

Figure 90 : PAP polymérisées. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Figure 91 : Insertion des PAP d’usage. A : Occlusion droite, B : Occlusion gauche

Figure 92 : Matériel nécessaire pour réaliser un Xantopren®

Figure 93 : Contrôle au Xantopren®


14

Table des tableaux

Tous les tableaux ont été réalisés par les auteures.

Tableau 1 : Résumé des points communs et différences entre les PAP provisoires et définitive

Tableau 2 : Avantages et inconvénients des dents artificielles

Tableau 3 : Résumé de la classification de Kennedy-Applegate

Tableau 4 : Quelques exemples de subdivisions des classes principales de Kennedy-Applegate

Tableau 5 : Résumé des caractéristiques de différentes armatures maxillaires

Tableau 6 : Résumé des caractéristiques de différentes armatures mandibulaires

Tableau 7 : Caractéristiques des appuis occlusaux et cingulaires

Tableau 8 : Caractéristiques de la barre cingulo-coronaire

Tableau 9 : Caractéristiques des potences

Tableau 10 : Résumé des caractéristiques de différents crochets

Tableau 11 : Composantes de la triade de Housset

Tableau 12 : Analyse exobuccale

Tableau 13 : Examen endobuccal du patient

Tableau 14 : Exemple d’ordre de réalisation des étapes pré-prothétiques possibles

Tableau 15 : Différents types d’améloplasties et leurs caractéristiques

Tableau 16 : Liste non exhaustive des matériaux disponibles au centre de soins dentaires de Rennes
pour les empreintes secondaires
15

Liste des abréviations


DV : Dimension Verticale
DVO : Dimension Verticale d’Occlusion
KA : Kennedy-Applegate
OIM : Occlusion d'Intercuspidie Maximale
PAC : Prothèse Amovible Complète
PAP : Prothèse Amovible Partielle
PAPIM : Prothèse Amovible Partielle à Infrastructure Métallique
PE : Porte-Empreinte
PEEK : Polyétheréthercétone
PEI : Porte-Empreinte Individuel
PMMA : Polyméthacrylate de Méthyle
PSM : Plan Sagittal Médian
RIM : Relation (ou Rapport) Inter-Maxillaire
RC : Relation Centrée
TIB : Téléradiographie Intra-Buccale
16

I. Introduction

La prévention et l’amélioration de la qualité des soins bucco-dentaires ont entraîné une diminution
des édentements complets, nous amenant donc à prendre en charge de plus en plus d’édentés
partiels. Afin de réhabiliter ces patients, nous avons la possibilité de proposer une solution fixe ou
amovible.
Malgré le développement de la prothèse fixée, notamment implanto-portée, la prothèse amovible
partielle (PAP), reste une solution de choix dans de nombreux cas, que ce soient pour des raisons
médicales, biologiques ou encore économiques.

La prothèse partielle d’usage exige, pour sa réalisation, un état satisfaisant des structures d’appui. La
prothèse transitoire peut alors constituer un véritable enjeu thérapeutique. Sa rapidité de
conception permet de réduire voire d’éviter les conséquences esthétiques, fonctionnelles et psycho-
sociales qu’engendre une édentation, et à terme préparer le patient à recevoir une prothèse à
châssis métallique.

La prothèse amovible partielle représente alors une branche complexe de la discipline prothétique,
de par sa mixité d’appui, nécessitant une rigueur du praticien dans la conception et l’élaboration du
plan de traitement, qui n’est autre que l’aboutissement d’un apprentissage théorique et clinique,
indispensable à l’exercice de tout chirurgien-dentiste.

Ce travail n’a pas la prétention de se substituer à l’enseignement fondamental universitaire qui reste
la pierre angulaire de la formation, mais simplement d’aider l’étudiant dans la compréhension de
cette discipline, s’inscrivant pleinement dans l’Art dentaire.
La modeste ambition de cette thèse est de retracer les grandes étapes cliniques, ainsi que les
principes fondamentaux de la réalisation des prothèses amovibles partielles provisoires et d’usage,
le tout, articulé autour d’un cas clinique suivi au centre de soins dentaires de Rennes.

Au travers de ce guide, les étudiants de 2e et 3e cycles de la faculté d’odontologie de Rennes,


pourront appréhender la pratique clinique, et les étudiants de 1er cycle, qui souhaitent aller au-delà
des connaissances théoriques qui leurs sont délivrées à ce stade de leurs études, pourront se
familiariser avec cette discipline.

De manière à simplifier la navigation entre les pages, ce document a été construit sous forme de PDF
interactif. Les mots inscrits en italique permettent de renvoyer le lecteur dans la section apportant
un complément d’informations, rendant ce travail consultable à tout moment par l’étudiant.
17

II. Connaissances théoriques

II.1. Les bases

II.1.1. Qu’est-ce qu’une prothèse amovible partielle ?

Une prothèse est un dispositif artificiel permettant de remplacer et de reproduire un organe absent
aussi fidèlement que possible.
Une prothèse amovible, également appelée prothèse adjointe (à l’opposé de la prothèse conjointe
qui est fixe), qu’elle soit complète ou partielle, vise à se substituer à une ou plusieurs dents. Son
amovibilité permet au patient de la retirer et la remettre à sa guise, que ce soit pour son entretien
ou une modification. Sa base peut être en résine ou en métal, et sa forme est dépendante de la
surface de l’édentement à combler.

La prothèse amovible partielle est une prothèse à appui mixte, à la fois dentaire et fibro-muqueux.
Elle permet de combler un édentement partiel, qu’il soit encastré ou terminal, avec l’objectif de :
- Rétablir la fonction (mastication, phonation…)
- Préserver les composants de l’appareil manducateur
- Rétablir l’esthétique : Selon les édentements, la PAP aura un impact esthétique important.
En plus de remplacer les dents et de reconstruire le sourire, elle va rendre le visage plus harmonieux
en rétablissant la dimension verticale d’occlusion (DVO).
Un édentement comblé permet d’assurer la pérennité des dents restantes, notamment en évitant
des mouvements de version ou d’égression. Aussi, un patient n’ayant plus ses dents cuspidées aura
un coefficient masticatoire réduit et, sera obligé d’utiliser ses dents antérieures, qui s’useront plus
ou moins rapidement !

II.1.2. Les différents types de prothèse amovible

On en distingue deux types :


- la prothèse amovible partielle en résine
- la prothèse amovible partielle à infrastructure métallique (PAPIM)

• Les PAP résine sont les plus simples au niveau de leur conception et sont, de ce fait, considérées
comme des prothèses transitoires, aussi appelées prothèses provisoires. Par définition, elles visent à
être remplacées par un appareil à châssis métallique.

(A) (B) (C)


Figure 1 : Quelques exemples de PAP résine, en vue occlusale. A : PAP résine maxillaire, B et C : PAP résine mandibulaires
18

⚠ Lors de ton externat, tu entendras parler de prothèses immédiates. La prothèse immédiate est
une prothèse amovible complète d’usage posée après des extractions. Par abus de langage, une
prothèse partielle transitoire est souvent qualifiée d’immédiate, mais ce n’en est pas une.

⚠ Lorsque l’on parle d’une PAP résine, on parle d’une prothèse rigide, faite avec de la résine
acrylique. À titre informatif, il existe également des appareils en résine souple, à base de nylon, type
Valplast®. La flexibilité de ces appareils les rend moins fragiles et les crochets, également souples,
apportent un confort et une bonne esthétique. Malgré ces qualités, les appareils souples ne sont pas
adaptés sur le long terme. Leur manque de rigidité ne permet pas de répartir correctement les
contraintes transmises aux crêtes édentées. Ils sont privilégiés en cas d’allergie à la résine acrylique.

Figure 2 : Prothèse amovible


partielle souple, Valplast® (14) Figure 3 : Prothèse amovible
partielle en nylon (7)

• Les PAP à châssis métallique, également appelées “stellites”, sont des prothèses dites définitives
ou d’usage. Le châssis métallique permet d’obtenir des appareils fins, rigides, confortables et avec
une certaine pérennité. Ces appareils sont également composés de résine pour simuler la gencive, et
assurer la solidarisation des dents prothétiques à l'armature.

(A) (B)
Figure 4 : Exemples de stellites. A : Stellite maxillaire, B : Stellite
mandibulaire

⚠ On peut dire qu’une PAP est définitive même s’il est mieux de dire d’usage car rien n’est
vraiment définitif en prothèse !
19

II.1.3. Points communs et différences entre PAP provisoire et PAP d’usage

PAP provisoire PAP d’usage


• Remplacement des dents absentes permettant la restauration des fonctions altérées et de
COMMUNS

l’esthétique
POINTS

• Présence de crochets pour la rétention


• Dents en résine ou en porcelaine (rare, plutôt pour des appareils définitifs)
• Résine rose pour la fausse gencive
• Caractère évolutif selon la forme de la prothèse, surtout pour les PAP résine (possible de faire une
adjonction ou de déplacer un crochet, si une dent vient à être extraite)

Crochets • Simple fil métallique qui vient épouser la • Crochets adaptés et coulés sur-mesure, de
forme des dents bordant l’édentement formes variées

Base • Résine • Armature métallique


✔ Nécessite peu d’étapes cliniques ✔ Confort : Épaisseur fine, autour d’1mm. Cette
✔ Constitue une solution de temporisation prothèse est souvent acceptée plus rapidement
✔ Le métal permet de laisser passer la chaleur des
✗ Épaisseur de 2-3mm, peut être perçue
aliments
comme encombrante
✗ Étapes cliniques plus importantes et demandant
S

✗ Ne laisse pas passer la chaleur des aliments


un enregistrement précis des structures d’appui
= risque de brûlures des zones non
E

recouvertes
C

Stabilité • Dépendante du remaniement tissulaire • Intéressante car adaptée à la bouche du patient


après mise en condition tissulaire
N

La stabilité est dépendante de la forme des structures d’appui. Elle peut ne pas être immédiate du
E

fait du temps d’adaptation des tissus de soutien, et peut nécessiter des corrections de l’appareil.
Il faut que la prothèse “fasse son nid”.
R

Indications • Si des extractions sont nécessaires : 3 situations se présentent :


É

- Comblement d’un édentement antérieur • Patient édenté avec une PAPIM usée : Appareil à
- Maintien de la dimension verticale (DV) renouveler
F

pour les dents cuspidées


- Guidage de la cicatrisation • Patient édenté avec une PAP résine : Passage à
une prothèse définitive après une prothèse partielle
F

- Si le patient présente un risque


hémorragique : effet de compression sur les provisoire
I

sites d’extraction • Patient édenté souhaitant combler un


• Temporisation : édentement et qui n’a jamais eu d’appareil :
D

- Dans le cadre d’une solution implantaire, la Réalisation d’une PAPIM dans une situation clinique
PAP est posée au-dessus de la vis de favorable avec un édentement sans perturbation de
cicatrisation en attendant l’ostéointégration l'occlusion existante et un espace prothétique
de l’implant suffisant
- En cas d’une modification de la DVO, la
prothèse provisoire permet de valider la
nouvelle DV
• Situation d’urgence : traumatisme avec
perte de dents antérieures

Tableau 1 : Résumé des points communs et différences entre les PAP provisoires et définitives
20

(A) (B)
Figure 5 : PAP résine réalisée en urgence suite à un traumatisme avec expulsion de 11,
en attendant une solution implantaire. A. Vue de face, B. Vue occlusale

II.1.4. Matériaux de conception


Le châssis métallique est, le plus souvent, confectionné avec un alliage chrome-cobalt, alliage
“stellite” proprement dit, connu pour sa bonne tolérance biologique, sa durabilité et sa rigidité sous
faible épaisseur. Cet alliage apporte un confort au patient, notamment par son aspect poli limitant la
rétention de plaque et, son poids plus faible que celui de l’appareil en résine. Par ailleurs, il est
possible de confectionner des châssis avec un alliage à base de titane, ou en polyétheréthercétone,
connu sous le nom de PEEK. L’avantage du PEEK est d’offrir une alternative sans métal.

Les résines utilisées en PAP sont des résines acryliques, la plus utilisée étant le polyméthacrylate de
méthyle (PMMA), qui se présente sous la forme d’un mélange poudre-liquide parfois pré-dosé. En
PAP, cette résine est rose, et sert de base pour les PAP transitoires. Elle permet de simuler la fausse
gencive et ainsi, compenser le volume perdu suite à la disparition de l’os alvéolaire.

Les dents prothétiques sont en résine ou en céramique (porcelaine). Elles sont placées sur les selles
prothétiques et solidarisées à la résine. Il existe aussi des dents prothétiques en composite. Elles
contiennent un noyau de PMMA, recouvert d’une coque en composite.

Figure 6 : Dents en résine SR Vivodent® S PE, chez Ivoclar


Vivadent®

(A) (B) (C)


Figure 7 : Dents en céramique.
A : Dents postérieures de chez VITA LUMIN® VACUUM, vue occlusale,
B : Rétention aménagée sur une dent postérieure,
C : Dents antérieures de chez Ivoclar, avec visualisation des crampons à gauche
21

Avantages Inconvénients
✔ Esthétique satisfaisante ✗ Résistance à l’usure faible car plus tendres que la
✔ Faciles à modifier par meulage dent en céramique :
Dents en résine

- Risque de diminution de la DVO


(les + commercialisées)

✔ Liaison chimique naturelle avec la base - Efficacité masticatoire non-stable dans le temps
prothétique en résine, permettant une
modification, temporaire ou permanente, par ✗ Sensibilité aux fluides buccaux entraînant une
addition de résine dissolution lente de la résine : des porosités peuvent
✔ Dents non sonores apparaître, laissant place à des colorations
extrinsèques dues au tabac ou à l’alimentation
✔ Moins chères que les dents en céramique
✗ Esthétique de jonction moindre que pour les dents
céramiques, au niveau du contact base-résine

✔ Excellente esthétique : effet de surface lisse✗ Absence de liaison chimique avec la base
et faible porosité, facilitant le nettoyage prothétique en résine acrylique : nécessité
d’aménager des rétentions dans les dents avec des
✔ Qualités mécaniques supérieures à celles des
crampons, entraînant un risque de perte de la dent
dents en résine :
artificielle. De plus, la moindre erreur est difficilement
- Même dureté que la dent naturelle
corrigeable
Dents en céramique

permettant le maintien de la DVO


- Résistance à l’abrasion supérieure à celle de ✗ Polissage minutieux
l’émail = ne s’use pas dans le temps
✗ Risque d’usure accentuée des dents antagonistes
✔ Stabilité dimensionnelle supérieure à celle (naturelles ou couronnées), car elles ont une
des dents en résine résistance à l’abrasion plus importante

✔ Montage dans la résine avec des crampons ✗ Résistance à la flexion et à la fracture plus faible
(figure 7-C), donnant une bonne rétention et que les dents en résine : risque d’éclat de céramique,
facilitant le démontage notamment lorsque l’espace prothétique dans le sens
vertical est faible. La résine est alors préférée, malgré
⇒ Plus indiquées en prothèse amovible
complète (PAC) qu’en PAP, pour assurer la ses moins bonnes qualités esthétiques et mécaniques
pérennité de l’équilibre occlusal ✗ Dents sonores, ce qui peut gêner les patients,
surtout en cas d’une mauvaise équilibration occlusale

✗ Plus chères que les dents résine car demandent plus


de précision lors du montage

Tableau 2 : Avantages et inconvénients des dents artificielles


22

II.1.5. Les classes d’édentement : Rappel sur la classification de Kennedy-Applegate

La classification de Kennedy-Applegate (KA) est biologique car, elle tient compte de la situation des
crêtes édentées, de l’étendue de l’édentement et de la capacité de support des dents bordant
l’édentement.

Classe Définition Illustration

Classe I • Édentement bilatéral postérieur


en extension

Classification la +
utilisée.

Figure 8 : Classe I de KA

Classe II • Édentement unilatéral postérieur


en extension
On considère
que l’arcade Comporte 6
s’arrête aux 7. classes, dont 4
principales,
Les dents de les classes V et VI
sagesse ne sont étant des classes Figure 9 : Classe II de KA
pas prises en où la PAP est
compte, sauf si Classe III • Édentement unilatéral encastré
contre-indiquée.
elles sont sur
arcade.

Figure 10 : Classe III de KA


Les édentements
ne sont pas Classe IV • Édentement antérieur encastré,
forcément s’étendant de part et d’autre du
symétriques. plan sagittal médian (PSM)
• Seule cette classe ne se modifie
pas. À partir du moment où la
ligne sagittal médiane est prise en
compte ⇒ Classe IV Figure 11 : Classe IV de KA

Classe V • Édentement unilatéral encastré ou non, limité antérieurement


Ce sont des exceptions. par une dent ne pouvant servir de support (incisive latérale…)

Pour ces classes, la prothèse Classe VI • Édentement unilatéral encastré limité par des dents pouvant
amovible partielle est contre- supporter à elles seules la prothèse
indiquée. • Cas où la prothèse fixée est indiquée. Cette classe ne peut se
modifier

Tableau 3 : Résumé de la classification de Kennedy-Applegate


23

⚠ Modifications ou subdivisions des classes


Lorsque plusieurs édentements coexistent sur une même arcade, la classe principale correspond à
celle dont l’édentement est le plus postérieur.
La modification indique le nombre d’édentements encastrés supplémentaires.
La classe IV ne peut être modifiée car la subdivision deviendrait l’édentement de référence, puisqu’il
serait plus postérieur.

Figure 12 : Classe I modifiée 1 Figure 13 : Classe I modifiée 2 Figure 14 : Classe II modifiée 2 Figure 15: Classe III modifiée 1

Tableau 4 : Quelques exemples de subdivisions des classes principales de Kennedy-Applegate


24

II.2. Les composants d’une prothèse amovible à infrastructure


métallique

a - Barre cingulaire

b - Tige de rétention sur une selle


étroite

c - Taquet occlusal

d - Grille de rétention / Selle


perforée

e - Connexion / Potence

f - Armature

g - Crochet

h - Barre coronaire

Figure 16 : Différents composants d’un châssis, ici maxillaire, avec légende

II.2.1. L’armature

La prothèse amovible partielle à châssis métallique est composée d’une armature aussi appelée
connexion principale, à laquelle sont reliés les autres composants. Elle assure la jonction entre les
différents éléments prothétiques.
Le choix de l’armature se fait dans le respect du parodonte, de manière à apporter le plus de confort
au patient. Par conséquent, elle est fonction des dents supports, des insertions musculaires et des
structures ostéo-muqueuses. De ces derniers découle l’axe d’insertion de la prothèse.

Afin d’éviter tout traumatisme parodontal, l’armature est espacée de la gencive marginale. C’est ce
que l’on appelle le décolletage.
Une distance de 5 mm entre le parodonte marginal et le métal doit être respectée, afin de ne pas
compromettre la conservation des dents restantes et éviter une agression bactérienne due à
l’accumulation de plaque au niveau de l’armature.
25

II.2.1.1. Armatures maxillaires

Caractéristiques ✔ Indications
✗ Contre-indications

Large ✔ Classes I, II, IV de moyenne et


• L’étendue de la plaque est
grande étendue
fonction de l’édentement. La
plaque palatine peut alors être ✔ Lorsque la crête est résorbée
qualifiée d’étroite

Figure 17 : Plaque palatine large

À recouvrement complet ✔ Classes I de très grande étendue,


• Elle recouvre le palais et
quand on ne peut pas avoir un
s’appuie sur les cingula des
décolletage suffisant
dents antérieures
I N E

• Ne présente pas de ✔ Exigence du patient


U E

décolletage ⇒ un espacement
de 0,5 mm est fait en regard de
la gencive marginale
P A L A T
P L A Q

Figure 18 : Plaque palatine à


recouvrement complet

En U ✔ Palais étroit et profond ou en cas


• Forme de fer à cheval qui
de présence d’un torus palatin
entraine un traumatisme du
parodonte marginal et un
manque de rigidité

(A)

(B)
Figure 19 : A et B : Différents
exemples de plaques palatines en U
26

Simple ✔ Classe III


• Demande une épaisseur plus
E

importante au centre pour une ✗ Palais profond et étroit


bonne rigidité
S
E

• Permet le dégagement de la
partie antérieure du palais
O I
I N

• Elle se situe en regard des 1ères


ou 2e molaires
Figure 20 : Entretoise palatine
T
T

Double ✔ Classe IV de petite étendue


• Permet de contourner un
OU ✔ Plusieurs édentements encastrés
R E
L A

torus palatin
Cadre palatin • Très rigide ( = édentements en créneaux)
✔ Classes I et II avec crêtes
volumineuses et piliers dentaires
A
T

solides
✗ Palais profond et étroit
N
P

⇒ Ce n’est pas un problème de


rigidité mais de complexité pour la
E

réalisation
Figure 21 : Cadre palatin

Tableau 5 : Résumé des caractéristiques de différentes armatures maxillaires


27

II.2.1.2. Armatures mandibulaires


L’armature mandibulaire dépend de la hauteur de la table interne. Contrairement à l’armature
maxillaire, elle n’est jamais en contact avec les surfaces muqueuses sous-jacentes.

Caractéristiques ✔ Indications
✗ Contre-indications

Barre linguale • La + indiquée ✔ Dès que la hauteur de la table interne le


• Suit la table interne et se situe 1 mm permet
au-dessus du frein lingual et du fond
du plancher buccal en mouvement ⇒ Table interne = distance entre le
plancher buccal en mouvement et la limite
• Espacée de la muqueuse de 0,5 mm, inférieure de la gencive marginale. On parle
car le décolletage à la mandibule de la table interne dynamique.
n’atteint pas 5 mm
Figure 22 : Barre linguale
✗ Distance < 1 mm entre le frein lingual et
le plancher buccal

Bandeau lingual • Réunion de la barre cingulaire et de ✔ Hauteur de la table interne faible, donc
la barre linguale insuffisante pour la barre linguale
• Espacée de 0,5 mm en regard de la ✔ Alvéolyse
muqueuse et du cément
✔ Insertion haute du frein lingual
• Prend appui sur le cingulum des
dents ✗ Hygiène défavorable
✗ Diastèmes importants

Figure 23 : Bandeau lingual

Bandeau cingulaire OU • Barre épaisse qui prend appui sur le ✔ Plancher buccal en mouvement proche
Entretoise cingulaire cingulum des dents restantes de la gencive marginale
• Distant de 1,5 mm de la gencive ✔ Table interne réduite au minimum
marginale et du cément
✔ Alvéolyse importante
• Doit être festonnée
✔ Présence de tori mandibulaires contre-
indiquant le bandeau lingual
✗ Diastèmes importants
Figure 24 : Bandeau cingulaire et ✗ Mobilités dentaires
barre linguale

Tableau 6 : Résumé des caractéristiques de différentes armatures mandibulaires


28

II.2.2. Les appuis occlusaux et cingulaires


Aussi appelés “taquets”.

Description Conception & Rôles


Taquet occlusal • Prend appui sur les faces ⇒ Ces taquets sont faits aux dépens de
occlusales des prémolaires et des l’émail, en réalisant une améloplastie
molaires
• Sustentation et stabilisation
• Forme de cuillère
• Répartition, sur les dents supports, de
tout ou une partie des forces exercées sur
les selles

• Stimulation de la proprioception
Figure 25 : Taquet occlusal d’un desmodontale, en transmettant les forces
crochet Ackers sur 25 selon un axe parallèle au grand axe de la
dent
Appui cingulaire • Prend appui sur les faces
linguales des incisives et des
canines
• Forme de croissant de lune

Figure 26 : Appui cingulaire sur 43

Tableau 7 : Caractéristiques des appuis occlusaux et cingulaires


29

II.2.3. La barre cingulo-coronaire

Réunion d’une barre cingulaire et d’une barre coronaire.

Description Indications Rôles


• Classes I et II mandibulaires • Augmente la rigidité du châssis
• Classes I et II maxillaires en • Guidage, sustentation (barre
fonction de la hauteur coronaire et cingulaire) et stabilisation
de l’occlusion ⇒ Peut entraîner des • Rétention en s’opposant au
interférences dans les mouvements décollement des selles et donc au
de diduction ou de propulsion. Une mouvement de bascule antéro-
supraclusie (= recouvrement incisif postérieure dans les cas
important) peut être une contre- d’édentements postérieurs
Figure n°27 : Barre cingulo-coronaire indication
En rouge, la barre cingulaire au niveau de • Proprioception en répartissant les
• Classe IV (barre coronaire au forces sur les dents restantes
23, et en bleu, la barre coronaire
niveau des molaires et prémolaires)
• En appui sur le cingulum des dents
antérieures et les surfaces de guidage des
molaires et prémolaires. Elle fait partie du
bras lingual ou palatin d’un crochet
• Cette barre est dite “cingulaire” sur les
incisives et canines, et “coronaire” pour
les dents postérieures

Tableau 8 : Caractéristiques de la barre cingulo-coronaire


30

II.2.4. Les potences


Aussi appelées connexions secondaires.

Indications & Localisations Rôles & Caractéristiques

Potence de section • Édentements encastrés (Classes III • Relie l’armature aux autres éléments
rectangulaire et IV) du châssis

• Située du côté de l’édentement, elle • Augmente la rigidité du châssis


relie la selle au bras du crochet ou à la
barre cingulo-coronaire. Lorsqu’elle • Transmet aux dents, les forces
fait partie du crochet, la potence est exercées sur les selles prothétiques
dite “de raccordement” ⇒ Subit des contraintes importantes

• Espacée de la muqueuse d’environ 0,3


mm
Figure 28 : Potence de section
rectangulaire ⚠ Jamais 2 potences sur une même
dent et jamais de potence sur une
Potence de section • Édentements en extension (Classes I incisive !
triangulaire et II)

• Située dans les embrasures linguales


ou palatines, du côté opposé à
l’édentement (mésialement aux dents
bordant l’édentement)

Figure 29 : Potence de section


triangulaire

Tableau 9 : Caractéristiques des potences


31

II.2.5. Les crochets


Un crochet est un dispositif qui entoure une dent, dite “support”, sur plus de 180°. Il est fait d’un
alliage chrome-cobalt, aux propriétés élastiques, lui permettant de passer sous la ligne de plus grand
contour et de l’inscrire dans la triade de Housset (figure 30), grâce à ses différentes parties :
- le bras rétentif, ou de rétention, en vestibulaire.
Il est composé de deux parties : Le corps ou bras rigide et la pointe active ou bras flexible, dans les
derniers millimètres, correspondant à un tiers du crochet (figure 31). C’est la seule partie du crochet
qui passe sous la ligne de plus grand contour.
- le bras de calage ou de réciprocité, en lingual ou palatin de la dent
- le taquet et sa potence de raccordement
Les crochets permettent l’insertion et la désinsertion volontaire de la prothèse.

Figure 31 : Différentes parties d’un crochet


En rose : La pointe active, dans les derniers millimètres
En jaune : Le bras rigide
Figure 30 : Rôles du crochet dans la triade de En orange : Le taquet
Housset En rouge : Le bras de calage
32

Indications Caractéristiques
Ackers OU Kennedy OU N°1 de Ney • Classe III (Édentements ✗ Esthétique : crochet visible si la
encastrés) dent support est antérieure. La
• Occasionnellement : ligne du sourire est donc à prendre
- Classe IV sur les dernières en compte
molaires
- Classe II côté denté si
Figure 32 : Crochet Ackers impossible de mettre un crochet
cavalier
C O R O N A I R E

Anneau • Molaire isolée et mésio-versée ✔ Comprend 2 taquets


✔ Ouvert en mésio-vestibulaire
pour aller chercher la rétention
✔ Variante : la rétention peut se
faire en mésio-lingual
Figure 33 : Crochet anneau

Bonwill OU Cavalier (car franchit • Classe II du côté denté, classes ✔ Crochet double, sur 2 dents
l’arcade) III et IV adjacentes. Uniquement sur dents
postérieures
A B O R D

✔ Très rétentif, permettant


d’éviter les rotations en classe II
✗ Mutilant : nécessite une
préparation amélaire importante

Figure 34 : Crochet cavalier


À

Nally-Martinet OU n°4 • Classes I et II sur les dents ✔ Son taquet occlusal se place du
bordant l’édentement côté opposé à l’édentement
terminal, donc en mésial
C R O C H E T S

Figure 35 : Crochet de Nally-Martinet

Équipoise • Dents visibles, en cas ✔ Nécessite la réalisation d’une


d’édentement postérieur en couronne. Il n’y a pas de taquet
extension mais un système tenon-mortaise
✔ Permet d’éviter un bras de
crochet vestibulaire qui peut être
(A) (B)
inesthétique
Figure 36 : Crochet équipoise. A : Intrados
du châssis avec tenon, B : Mortaise au ✗Contre-indiqué sur une dent
niveau de la prothèse fixée (1) saine
33

En T OU Y de Roach • Édentements postérieurs en ✔ Esthétique car sous la ligne de plus


extension et édentements grand contour
CROCHETS À ABORD CERVICAL

encastrés
✔ Passe sur la gencive donc
nécessite beaucoup de gencive
attachée
✔ Taquet pouvant être mis en mésial
ou en distal selon le type
Figure 37 : Crochet Y de Roach d’édentement

RPI “Rest Plate I” • Classes I et II, en particulier ✔ Crochet disjoint. Chaque élément
quand la dent bordant a sa propre connexion à l’armature.
l’édentement est une canine Le taquet (“Rest”) est en mésial, la
plaque de guidage (“Plate”) en distal,
et le bras est en forme de “i”
✔ Passe sur la gencive donc
nécessite beaucoup de gencive
(A) (B)
attachée
Figure 38 : Crochet RPI.
A : Vue vestibulaire, B : Vue occlusale ✗ Le frottement du crochet entraine
une abrasion localisée de l’émail

Tableau 10 : Résumé des caractéristiques de différents crochets

II.2.6. Les selles


Elles prennent appui sur les crêtes édentées en les recouvrant jusqu’aux limites
vestibulaires et linguales, définies par l’empreinte anatomo-fonctionnelle. De ce
fait, les selles transmettent les forces masticatoires à la fibromuqueuse, ce qui
implique la stimulation du périoste sous-jacent, et ainsi la conservation du
capital osseux. Figure 39 : Exemple de selles
pour un stellite maxillaire
Même si elles n’ont aucun rôle de rétention, elles permettent l’accrochage de
la résine, qui simule la fausse gencive et supporte les dents artificielles, et contribuent à l’équilibre
prothétique, en assurant la stabilisation et la sustentation.

Un espace de 0,5 mm est préservé sous les selles prothétiques afin de


permettre leur enveloppement par de la résine, qui assure une absence de
contact direct de la partie métallique avec les tissus ostéo-muqueux. La résine
au contact de la muqueuse va faciliter les adaptations de l’appareil par
meulage, évidement ou rebasage, notamment en cas de blessure.
Figure 40 : Exemple
Au maxillaire, les selles sont imposantes car les crêtes sont volumineuses, de selles pour un
contrairement à la mandibule, où les selles sont fines et disposées uniquement stellite mandibulaire
sur le sommet des crêtes.
34

II.3. Principes d’équilibre d’une prothèse amovible partielle


Il est impératif d’établir et de maintenir les trois principes biomécaniques d’équilibre, que regroupe
la triade de Housset, afin que la PAP soit intégrée et facilement acceptée par le patient.
Dans chacun de ces principes, il convient d’exploiter au maximum les composantes muqueuses et
dentaires qui y seront favorables.

Sustentation Stabilisation Rétention

Définition • Ensemble des forces axiales qui • Ensemble des forces axiales qui • Ensemble des forces axiales
s’opposent à l'enfoncement de la s’opposent aux mouvements de qui s’opposent au décollement
prothèse dans les tissus de soutien translation horizontale ou de de la prothèse de sa surface
rotation de la prothèse d’appui
(mouvements de Tabet)

Éléments • Les selles • Les parties rigides des bras des • Rôle essentiel des crochets
favorables • L’armature crochets par exploitation des zones de
• Les potences contre-dépouille
• Les appuis occlusaux et
cingulaires • Les barres cingulaires et
coronaires

Tableau 11 : Composantes de la triade de Housset

De manière à démystifier la prothèse amovible partielle, il nous semblait important de nous appuyer
sur un cas clinique, notamment pour permettre une mise en situation de la théorie développée ci-
dessus.
Les parties suivantes sont illustrées par un cas clinique, réalisé au centre de soins dentaires de
Rennes, par une étudiante de 4è année.
Tu retrouveras les étapes cliniques classiquement réalisées au centre de soins et en cabinet, afin de
mener à bien la conception des prothèses partielles provisoires et d’usage.
35

III. Observation clinique

III.1. Premier contact

Le premier contact avec le patient est primordial. Il consiste en un interrogatoire qui va permettre
de définir les attentes du patient, et ainsi établir un plan de traitement adapté.

Dans un premier temps, le praticien se doit de recueillir le motif de consultation. En d’autres


termes, qu’est-ce qui motive le patient à venir consulter ? Est-ce pour traiter des douleurs, un
inconfort masticatoire suite à un édentement, ou encore une gêne esthétique ?

Dans le cadre d’un traitement par prothèse amovible partielle, la situation sera plus ou moins
favorable selon si le patient est déjà familiarisé avec la prothèse. Plusieurs situations peuvent se
présenter :
- Remplacement d’une prothèse devenue inadaptée
- Remplacement de dents absentes
- Nécessité d’extractions multiples et comblement de l’édentement par une PAP

Ensuite, l’anamnèse va permettre de se renseigner sur l’état de santé générale, les antécédents
médicaux et dentaires, les addictions, les possibilités financières du patient, les habitudes
alimentaires et d’hygiène bucco-dentaire ou encore les parafonctions (onychophagie, bruxisme…).
Ainsi, nous allons pouvoir déterminer la psychologie du patient et donc son niveau de
compréhension et d’implication dans le futur plan de traitement.

⚠ Si le patient n’est pas prêt psychologiquement à avoir une prothèse amovible, il ne la portera
pas! Prenons pour exemple une personne âgée qui consulte, accompagnée de son fils qui demande
de refaire un appareil complet car il trouve que les dents prothétiques sont abrasées. Si la patiente
ne souhaite pas changer d’appareil, même si le nouveau est parfait, en termes d’adaptation et
d’esthétique, il ne sera jamais porté !

Le cas clinique suivant expose la situation la moins favorable, où l’état bucco-dentaire du patient
nécessite l’avulsion de plusieurs dents, et le comblement de l’édentement futur par une prothèse
amovible partielle. Des explications seront nécessaires pour obtenir la confiance du patient et in fine
l’acceptation de la prothèse.
Notre patient, âgé de 72 ans, est retraité avec un budget modéré. Il consulte pour des douleurs
chroniques au niveau postérieur et souhaite retrouver un confort masticatoire.
Dans un contexte de dépression, un suivi psychologique et un traitement ont été instaurés.
36

III.2. Examen clinique

L’examen clinique est d’abord exobuccal puis endobuccal. Dans le cas où le patient porte des
prothèses, l’examen se fait avec et sans.

III.2.1. Analyse exobuccale ou extra-orale


Il faut veiller à évaluer :
- La dimension verticale (DV) ou dimension verticale d’occlusion (DVO), lorsque les arcades
sont en occlusion d’intercuspidie maximale (OIM) : Pour se faire, on regarde la hauteur de l’étage
inférieur de la face, définie comme la distance bout du nez - pointe du menton (en langage
professionnel, on dit point sous-nasal - gnathion). Une perte de DV sera caractérisée par un
affaissement de l’étage inférieur et donc des rides plus marquées
- La forme du visage et la symétrie de la face : Elles vont influencer le choix et la position
des dents prothétiques antérieures. On cherche également des traces de cicatrices ou de séquelles
pouvant gêner la réussite de la future prothèse
- L’analyse du profil : On regarde le soutien labial et l’angle naso-labial, afin de déterminer
s’il sera nécessaire de restaurer une harmonie du profil avec de la fausse gencive, dans le cas d’un
édentement antérieur
- La ligne du sourire (correspond à la position des lèvres) et le champ du sourire (= le patient
découvre de telle dent à telle dent) : Un ou plusieurs crochets placés dans ce champ d’exposition
auront un impact esthétique, de même pour la fausse gencive. Il faut veiller à demander au patient
si l’esthétique a une importance pour lui
- Trajectoire et amplitude de l’ouverture buccale : Déviation ou limitation de l’ouverture,
pouvant compromettre la conservation des dents postérieures à restaurer, si l’accès est difficile
- Inspection et palpation de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) : Craquements,
douleurs…
37

Face Sourire Profil

Figure 41 : Photo de face Figure 42 : Photo de face avec sourire Figure 43 : Photo de profil

• Visage asymétrique : hémiface • Ligne du sourire asymétrique et basse, • Profil général convexe
gauche plus développée découvrant peu les dents antérieures. • Pas de diminution de l’étage
• Égalité des trois étages de la À priori, les crochets de la future inférieur
face prothèse ne seront pas visibles • Angle naso-labial correct
• Sillons nasogéniens marqués • Pas de déviation des milieux inter- • Lèvre en rideau
incisifs

Tableau 12 : Analyse exobuccale

III.2.2. Analyse endobuccale ou intra-orale


L’examen endobuccal permet d’apprécier l’aptitude des tissus dentaires et ostéo-muqueux,
notamment des crêtes, à supporter une prothèse amovible partielle. Il convient de regarder :
- L'hygiène bucco-dentaire : la pérennité du traitement en dépend
- La salive, tant en qualité qu’en quantité : en plus d’avoir un rôle dans la protection des
muqueuses, elle intervient dans la rétention prothétique par sa viscosité, à l’origine d’un
phénomène d’adhésion
- Le schéma dentaire
- Présence d’un édentement et sa classe : Les causes, la durée ainsi que les doléances vis-à-
vis d’une ancienne prothèse, si l’édentement est comblé
- L’état dentaire et parodontal, va permettre d’évaluer la valeur des dents restantes : lésions
d’usure, lésions carieuses ou non, état des restaurations existantes, malpositions, maladie
parodontale (santé gingivale, présence de poches, mobilités), hauteur et épaisseur de gencive
attachée…
- Les structures d’appui
- L’occlusion
38

III.2.2. 1. Examen des structures d’appui

Il consiste en l’examen des tissus ostéo-muqueux, c’est-à-dire les crêtes et les structures
anatomiques muqueuses environnantes.

- Au niveau muqueux : On recherche des blessures, par exemple suite au port d’une
prothèse inadaptée, ou un excès de tissu mou. Cet excès, s’il se situe sur les crêtes, caractérise des
“crêtes flottantes”.
Si ces défauts sont présents, ils peuvent nécessiter une chirurgie pré-prothétique et une mise en
condition tissulaire. De même pour une hyperplasie gingivale ou une diapneusie (= hyperplasie
fibro-épithéliale, souvent localisée sur les joues).
La langue peut également représenter une gêne lors de la réalisation de l’empreinte, si elle est
volumineuse.
Les structures anatomiques périphériques, c’est-à-dire, les insertions musculaires et les freins
doivent avoir une insertion correcte, donc basse, afin de favoriser la stabilité de la prothèse.
La jonction vélo-palatine (= limite entre le palais dur et le voile du palais) doit être à une distance
supérieure ou égale à 1 mm de toute partie métallique de la PAP, de manière à éviter un réflexe
nauséeux.

- Au niveau osseux : Les tissus durs vont permettre un bon ancrage de l’appareil. Quelle est
la forme des arcades ? Quelle est la forme et la profondeur du palais ? Comment sont les crêtes ?
Un volume osseux excessif, quel qu’il soit, peut constituer un obstacle anatomique (tubérosité,
exostose, torus, spicule (= épine osseuse), nécessitant une correction chirurgicale, afin de rétablir un
espace prothétique suffisant.
Un palais plat offre peu de volume osseux pour l’équilibre de la prothèse et, un palais profond
compliquera la réalisation d’un stellite car le métal n’ira pas jusqu’au bout.

III.2.2.2. Examen de l’occlusion

L'occlusion est examinée en statique et en dynamique.


Elle doit déterminer un rapport intermaxillaire satisfaisant, sans interférences, c’est-à-dire être
stable et réitérative au fauteuil, et facile à reproduire sur les modèles au laboratoire.
Des bases d’occlusion seront nécessaires si l’occlusion est instable, de même dans certains cas de
stabilité occlusale, lorsque l’édentement est important !
39

Examen clinique endobuccal de notre cas clinique


Photographies

(A) (B) (C)

(D) (E)
Figure 44 : Photos endobuccales. A : Arcade maxillaire, B : Arcade mandibulaire, C : De face, en occlusion,
D : Occlusion droite, E : Occlusion gauche

• Inflammation gingivale due à la présence de plaque et de tartre


• Parodonte épais, hauteur de gencive attachée correcte et présence de récessions gingivales
• 26, 27 et 46 à l’état de racines résiduelles
Général

• Couronnes céramo-métalliques sur 21, 44 et 45


• Couronnes métalliques sur 36 et 37
• Lésions carieuses sur 14, 15, 16, 18, 24 et 25
• Lésions cervicales d’usure sur les canines et les prémolaires
• Mobilité II sur 14, 15, 16 et 18
• Facettes d’usures au niveau des bords libres du bloc incisivo-canin
Anatomie

• Arcades en U
• Profondeur et forme du palais favorables
• Vestibule profond
• Insertion des freins basses

• Présence d’un calage postérieur


• Pas de proglissement mandibulaire
• OIM identique à la relation centrée (RC)
Occlusion

• Lignes inter-incisives non déviées


• À gauche : Infraclusie (= absence de recouvrement dentaire. ⚠ On parle de béance lorsque l’absence de
recouvrement concerne les lèvres)
• À droite : Recouvrement correct et classe I canine
• Espace prothétique suffisant

Tableau 13 : Examen endobuccal du patient


40

III.3. Examens complémentaires

Les examens complémentaires permettent d'approfondir le diagnostic, et confortent le praticien


dans l’élaboration de la meilleure thérapeutique.

III.3.1. Examen radiographique

Il comporte, le plus souvent, un cliché orthopantomographique (= radiographie panoramique), qui


donne des informations générales, par exemple, au niveau du volume osseux, et des
téléradiographies intra-buccales (= ensemble de clichés rétro-alvéolaires aussi appelé bilan TIB), afin
d’avoir une vue plus précise des dents et évaluer les caries ou encore le rapport couronne-racine
clinique.

Figure 45 : Radiographie panoramique lors du rendez-vous de bilan

Observons la radiographie panoramique de notre cas clinique. On constate :


- Une alvéolyse généralisée, plus accentuée au maxillaire, notamment au niveau des molaires
- Des couronnes céramo-métalliques sur 21, 44 et 45, et des couronnes métalliques sur 36 et 37
- De nombreuses lésions carieuses, par exemple en inter-radiculaire de 36
- Des images radio-claires au niveau péri-apical des dents 16, 36 et 47
- Les dents 26, 27 et 46 sont à l’état de racines résiduelles

Ici, aucun bilan TIB n’a été fait avant le début du plan de
traitement. Une radiographie rétro-alvéolaire (figure 46) a été
réalisée secteur 1, car la panoramique ne permettait pas de
donner une vue précise des dents 14, 15 et 16, en raison de la
superposition. Dans ce cas clinique, la confrontation de
l’examen clinique à la radiographie panoramique s’avère
suffisante pour décider de la conservabilité des dents. Figure 46 : Radiographie rétro-alvéolaire de
14,15 et 16.
On distingue des caries en distal de 14 et 15,
et en mésial de 15 et 16.
41

III.3.2. Modèles d’étude

Pas indispensables, mais le plus souvent recommandés, les modèles d’étude, issus d’une empreinte
à l’alginate, servent à expliquer le plan de traitement proposé, et à réfléchir à celui-ci à tête reposée.
Ils permettent d’étudier la situation clinique initiale du patient, c’est-à-dire la situation clinique de
référence, en son absence, via des analyses sur articulateur et paralléliseur.

III.3.3. Analyse sur articulateur

Elle permet d’analyser l’espace prothétique disponible, les prématurités en relation centrée ou
encore les courbes occlusales.

III.3.4. Analyse au paralléliseur

L’analyse au paralléliseur, quant à elle, va déterminer l’axe d’insertion


de la prothèse et les zones de rétention. L’axe d’insertion de la
prothèse correspond à la trajectoire selon laquelle la prothèse est
insérée et désinsérée.
Cette analyse, facultative, est faite par le praticien, afin d’établir le
plan de traitement en intégrant les modifications pré-prothétiques,
puis par le prothésiste, lors de l’élaboration de la prothèse définitive
en prenant en compte le respect de l’intégrité tissulaire.

Figure 47 : Analyse d’un modèle


d’étude au paralléliseur (1)

III.4. Proposition thérapeutique

L’ensemble des éléments recueillis lors de l’observation


clinique aide au diagnostic et à l’élaboration de la
proposition thérapeutique la mieux adaptée au patient.
Il est important d’expliquer au patient que selon le plan de
traitement retenu, le pronostic de certaines dents peut
être remis en cause. En dentaire, rien n’est vraiment
définitif, le taux de succès d’un traitement n’est jamais de
100%.

Les objectifs thérapeutiques sont les suivants : Figure 48 : Schéma dentaire permettant de visualiser les
- Amélioration du contrôle de plaque étapes pré-prothétiques, à partir du logiciel LOGOSw
- Élimination des foyers infectieux
- Rétablissement d’un confort masticatoire par le comblement des édentements
42

Le plan de traitement retenu est le suivant :

✔ Prévention
- Prévention quant à l’alimentation et enseignements des techniques d’hygiène bucco-
dentaire
- Détartrage
✔ Assainissement chirurgical
- Avulsion des dents maxillaires 14, 15, 16, 18, 26, 27
- Avulsion des dents mandibulaires 36, 37, 46, 47
✔ Soins conservateurs :
- Traitement étiologique et restaurateur des lésions cervicales non carieuses : 11, 12, 13, 22,
23, 24 et 25
- Traitement des lésions carieuses proximales : 24 distale et 25 mésiale
✔ Phase de temporisation et de mise en condition tissulaire :
- Prothèse amovible partielle temporaire maxillaire 14, 15, 16, 17, 26, 27
- Prothèse amovible partielle temporaire mandibulaire 36, 37, 46, 47
✔ Réévaluation :
- Accompagnement de la cicatrisation
- Conditionnement tissulaire
✔ Phases prothétiques définitives :
- Prothèse amovible partielle à châssis métallique maxillaire 14, 15, 16, 17, 26, 27
- Prothèse amovible partielle à châssis métallique mandibulaire 36, 37, 46, 47

⚠ On ne remplace pas une dent de sagesse extraite !

Dans le cas d’un édentement déjà présent en secteur antérieur, il peut être intéressant de demander
au patient s’il a des photos de lui, plus jeune, où son sourire est visible. Si son sourire d’avant lui
convient, l’idéal est d’essayer de le reproduire ou de s’en rapprocher au maximum.

Après acceptation du plan de traitement par le patient, les étapes pré-prothétiques puis
prothétiques sont mises en place.

La phase pré-prothétique correspond à l’ensemble des étapes pré-prothétiques, soit l’ensemble des
thérapeutiques à effectuer avant la réalisation de la prothèse amovible définitive.
Les corrections dentaires ou ostéo-muqueuses peuvent intéresser toutes les disciplines de
l’odontostomatologie.

L’un des intérêts de la PAP provisoire est qu’elle peut faciliter la réalisation de ces étapes pré-
prothétiques.

Tu te diras peut-être “Mais dans quel ordre je réalise mes soins ?”. Voici un résumé des diverses
thérapeutiques que tu auras l’occasion de mettre en place.
43

Gestion de l’urgence (douloureuse ou esthétique, si traumatisme)

Examen clinique et examens complémentaires


BILAN BUCCO-
DENTAIRE

Prophylaxie Enseignement • Facilite la réalisation de l’examen clinique et donc la visualisation


(obligatoire) des techniques de l’état bucco-dentaire à un instant t (détection des lésions
d’hygiène orale carieuses, des lésions d’usure, besoin d’une prise en charge
parodontale…)
Détartrage
• Diminution de la charge bactérienne (important si des avulsions
sont à prévoir)

Diagnostic, élaboration et explications du plan de traitement


Thérapeutiques Parodontal • Élimination des foyers infectieux par avulsion des dents non
d’Assainissement conservables
Chirurgical
• Prise en charge de la maladie parodontale
• Intervention chirurgicale sur les tissus mous (greffe,
PRÉ-PROTHÉTIQUE

gingivoplastie, freinectomie…) ou sur les tissus osseux


(régularisation des crêtes, élimination d’obstacles anatomiques…)

Soins conservateurs et • Traitement des lésions carieuses et non carieuses


endodontiques
⚠ Les soins restaurateurs débutent par les soins postérieurs et
non les soins antérieurs, sous peine d’avoir des “lapins”. La
demande des patients étant souvent esthétique, si cette demande
est traitée en premier, le patient peut ne pas revenir !

Prise en charge des dysfonctionnements de l’appareil manducateur

Traitement orthodontique éventuel Par exemple, si besoin de corriger des versions ou des rotations
irrécupérables au niveau prothétique
PHASE

Phases chirurgicales d’une éventuelle solution implantaire

Réalisation des étapes prothétiques Les étapes prothétiques provisoires, qu’elles soient amovibles ou
fixées et amovibles provisoires fixes peuvent débuter en parallèle des étapes citées
précédemment.
Il n’y a pas de règle d’or pour l’ordre de la réalisation de ces étapes,
c’est en fonction de la situation clinique.
⇒ Importance de la mise en condition tissulaire

Maintenance et Réévaluation

Réalisation des phases prothétiques Dans tous les cas, les prothèses fixées définitives doivent être
définitives réalisées avant la prothèse amovible d’usage car, il est plus facile
d’adapter l’amovible à la fixée que l’inverse.

Tableau 14 : Exemple d’ordre de réalisation des étapes pré-prothétiques possibles


44

IV. La prothèse amovible partielle provisoire

IV.1 Types de prothèses transitoires

Les prothèses provisoires, qu’elles soient fixées ou amovibles, jouent un rôle important dans les
différentes étapes du plan de traitement. Il existe différentes formes de transitoires amovibles :

✔ Prothèse à base résine classique :


Indiquée lorsqu'il n'y a pas de caractère d’urgence, esthétique ou fonctionnel, la PAP résine
conventionnelle est réalisée selon les étapes cliniques classiques.
Elle offre une intégration esthétique et fonctionnelle optimale lors de plans de traitement longs, tels
que les cas de prothèse composite (= cas associant prothèse fixée et prothèse amovible) ou de
temporisation en vue d’une solution implantaire.

✔ Prothèse existante modifiée :


Nécessitant moins de temps que la réalisation d’une nouvelle PAP résine, elle trouve son intérêt
lorsque les modifications envisagées sont simples.
La PAP à modifier peut être une PAPIM comme une PAP résine, sachant qu’il est souvent plus facile
de modifier une prothèse résine car le métal est plus difficile à retoucher.
Ces modifications peuvent aussi bien concerner la base que les crochets, parmi lesquels :
- Adjonction d’une ou de plusieurs dents suite à une chirurgie
- Déplacement ou ajout d’un ou de plusieurs crochets
- Ajout d’un faux palais résine sur une entretoise, pour transformer l’armature en plaque pleine
- Réadaptation (rebasage ou prolongement d’une selle)

Lorsque ces modifications sont trop complexes à réaliser pour le prothésiste, ou trop importantes en
nombre, il est préférable de réaliser directement une nouvelle PAP résine.

⇒ Une prothèse temporaire, posée immédiatement après des extractions, permet de guider la
cicatrisation et joue un rôle dans l’hémostase primaire, en ayant un effet de compression,
notamment lorsque le patient présente un risque hémorragique.
45

IV.2. Intérêts de la PAP transitoire

✔ Intérêt psycho-social :
La prothèse ayant pour vocation de remplacer des dents absentes, elle présente, par ce biais, un
intérêt sur le bien-être psycho-social non négligeable, étant donné son rôle esthétique.
⇒ La reconstruction rapide de l’image corporelle par le remplacement des dents absentes
(sourire, soutien des “parties molles”…) et la récupération fonctionnelle (mastication, confort des
articulations temporo-mandibulaires (ATM)...) vont participer au bien-être psychologique et
relationnel du patient.

La prothèse temporaire, bien réalisée, reproduit l’état préalable du patient, et peut donc servir de
guide à la confection de la prothèse d’usage pour lui redonner sa physionomie initiale.

⚠ Néanmoins, sans intégration psychique, il ne peut y avoir d’intégration somatique d’une


prothèse amovible. Un temps d’adaptation est donc nécessaire, particulièrement au niveau de la
phonétique.
À titre d’exemple, un patient avec un édentement postérieur rencontrera des difficultés d’élocution,
puisque sa langue ne sera plus guidée par le couloir que représentent les arcades dentaires.
L'impact phonétique est encore plus important lorsque les dents antérieures sont concernées, car
elles jouent un rôle dans la prononciation des phonèmes fricatifs.
⇒ La prothèse transitoire facilite alors l'élimination progressive de ces doléances phonétiques.

✔ Aide à la mise en condition :


Rôle le plus important pour certains praticiens, la mise en condition que fait la PAP transitoire n’est
pas uniquement tissulaire. Cette mise en condition regroupe l’ensemble des thérapeutiques
destinées à placer le patient dans les conditions idéales, qu’elles soient physiques ou psychiques,
pour recevoir une prothèse définitive. En d’autres termes, la PAP provisoire va préparer le terrain
pour la prothèse d’usage.

✔ Aide à la phase pré-prothétique :


La PAP provisoire peut aider à la réalisation de la phase pré-prothétique, en permettant de rétablir
ou de conserver l’occlusion, en protégeant les sites d’extractions et en maintenant ou stabilisant des
dents mobiles…
⇒ Lors d’une réhabilitation prothétique avec extractions multiples, il est plus facile pour le
patient, d’accepter le plan de traitement, lorsqu'un appareil provisoire est immédiatement inséré,
car il ne repart pas “sans dents”.
46

IV.3. Étapes cliniques

Les protocoles de réalisation des étapes cliniques suivantes ne sont qu’un échantillon parmi les
méthodes existantes pour arriver à la confection des prothèses.

IV.3.1. Empreintes primaires

L’empreinte primaire, ou anatomique, est un enregistrement statique, donc au repos, des reliefs
dentaires restants, des surfaces ostéo-muqueuses et des organes périphériques (freins, insertions
musculaires…).

Il convient d’enregistrer ces éléments dans leur intégralité et en un temps, de manière à révéler la
situation de ces surfaces d’appui, et ainsi définir les limites de la future PAP.

De ces empreintes découlent des modèles, dits primaires, à partir desquels seront confectionnés des
porte-empreintes individuels (PEI) pour les empreintes secondaires.

✔ Matériel nécessaire
Cette empreinte se fait en un seul temps avec un matériau,
le plus souvent un hydrocolloïde irréversible (alginate).
- De l’alginate de bonne qualité et son adhésif
- De l'eau
- Un bol et une spatule à alginate
- Des porte-empreintes du commerce,
préalablement essayés : Il existe plusieurs types de porte-
empreintes métalliques, chaque praticien ayant ses
préférences. En prothèse amovible partielle, il est
préférable d’utiliser des porte-empreintes non-perforés
avec jonc périphérique de rétention, appelés Rim-Lock®. Figure 49 : Matériel nécessaire à la réalisation des
empreintes primaires en prothèse amovible partielle
47

✔ Conseils cliniques
- Le porte-empreinte (PE) choisi peut-être modifié par
adjonction de cire ou d’un matériau thermoplastique, afin d’ajuster
sa profondeur ou sa longueur. Cette méthode est intéressante
lorsque les volets linguaux sont difficiles à enregistrer, par exemple

- Un voile d’adhésif est appliqué dans le PE, avant d’être


garni d’alginate
Ici, l’utilisation combinée d’un Rim-Lock® et de l’alginate, avec son Figure 50 : Porte -empreinte maxillaire
garni d’alginate. La partie postérieure du
adhésif, offre une empreinte compressive qui exploite au mieux les PE est dégagée de matériau afin d’éviter
propriétés de l’alginate. S’il y a des dents mobiles, l’empreinte étant un réflexe nauséeux (et une empreinte de
compressive, elle sera préférentiellement réalisée avec un PE la gorge).
perforé.

- L’insertion du PE se fait d’avant en arrière, afin d’éviter l’inclusion de bulles d’air plus
fréquentes à l’arcade supérieure qu’à l’arcade inférieure. Il faut veiller à bien dégager la lèvre pour
qu’elle recouvre le PE, comme sur la figure 51

- Une pression constante est exercée sur le PE, correctement


centré, et ce tout au long de la prise du matériau, afin d’assurer la
précision de l’empreinte

- À la fin de la prise du matériau, un appel d’air est provoqué en


écartant la joue avec un miroir, de manière à faciliter la désinsertion du Figure 51 : Porte-empreinte
mandibulaire inséré en bouche
porte-empreinte

Comment gérer les réflexes nauséeux pendant la réalisation de l’empreinte ?


- Prescription d’une prémédication
- Utilisation d’un anesthésique de contact au niveau du voile du palais
- Digitopuncture : il suffit d'appuyer profondément au niveau de la fossette du menton et de
maintenir la pression durant l’empreinte
- Pour les plus audacieux, vous pouvez placer une aiguille d’anesthésie au niveau de la
fossette du menton qui serait un point d’acupuncture capable de supprimer le réflexe nauséeux
- Prévoir un haricot et une serviette pour protéger les vêtements du patient !
48

✔ Analyse de l’empreinte et traitement avant envoi au laboratoire

(A) (B)
Figure 52 : Empreintes primaires à l’alginate. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Une empreinte de qualité ne doit révéler aucune bulle, déchirure, tirage (= déformation) ou
interférence avec le PE. Elle est ensuite rincée à l’eau puis désinfectée avec un produit pour
empreinte, type Diménol®.

L’empreinte est ensuite placée dans un sachet étanche, avant d’être traitée au laboratoire,
idéalement dans l’heure qui suit.
⇒ La vapeur d’eau du sachet inhibe la déshydratation. Il est donc inutile d’envelopper
l’empreinte dans une serviette mouillée, au risque de la rendre inexploitable par phénomène
d’imbibition.

IV.4.2. Empreintes secondaires

L’empreinte secondaire est dite anatomo-fonctionnelle car, elle enregistre les limites périphériques,
le plus fidèlement possible à leur état fonctionnel.

Elle est réalisée après l’empreinte primaire, à l’aide d’un porte-empreinte individuel issu du modèle
primaire. Le modèle secondaire est celui à partir duquel le prothésiste confectionnera la prothèse.

⚠ La prothèse partielle provisoire est, si la situation clinique y est favorable, conçue à partir de
l’empreinte primaire seule. Cela concerne les situations d’urgence comme un traumatisme avec
perte d’une dent antérieure, les cas où l'occlusion de base est stable et reproductible, ou s’il est
impossible de régler une base d’occlusion si des dents ne sont pas encore avulsées.
Les étapes cliniques étant simplifiées, il faut veiller à avoir une empreinte primaire de qualité, avec
“trimming”, et ne pas oublier le relevé de la teinte. La réalisation d’un mordu, par exemple en
silicone aide le prothésiste à retrouver l’occlusion du patient.
49

Pour notre cas, des empreintes secondaires ont été réalisées afin d’illustrer les étapes classiques en
prothèse amovible partielle. Il est important de noter que les empreintes secondaires pour une PAP
provisoire demandent moins de “précisions”, dans le sens où il n’y a pas d’améloplasties à
enregistrer ! Par conséquent, tu trouveras plus d’informations dans la partie empreintes secondaires
de la PAP d’usage.

✔ Essayage des PEI


Comme son nom l’indique, le PEI est un PE adapté à la bouche du patient. Il est confectionné au
laboratoire, à partir du modèle primaire.

(A) (B)
Figure 53 : Portes-empreintes individuels en Ivolen®, réalisés par l’étudiant. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Les PEI sont essayés en bouche puis, si besoin, réglés afin d’éliminer toute interférence ou sur-
extension (= en excès) pouvant gêner l’enregistrement du joint périphérique. Les bords du PEI ne
doivent pas être en contact lors de la fonction avec le fond du vestibule ou les freins.

Si le PEI est en sous-extension (= manque de matière à un endroit), un rebordage, aussi appelé


marginage, est réalisé, en ajoutant de la pâte de Kerr® ou un autre matériau, type polyéther.

Ici, un rebordage a été réalisé avec de la Permadyne® orange, de viscosité moyenne. Le rebordage
est, le plus souvent, fait en regard des zones qui seront ou sont déjà édentées, afin de parfaire
l’enregistrement des limites lors du surfaçage.

(A) (B)
Figure 54 : Rebordage des PEI à la Permadyne®. A : PEI maxillaire, B : PEI mandibulaire
50

✔ La réalisation de l’empreinte secondaire


L’empreinte secondaire, à proprement parler, aussi qualifiée de surfaçage, a été faite avec un
polysulfure, ici, du Permlastic®.

(A) (B)
Figure 55 : Empreintes secondaires au Permlastic®. A : Au maxillaire, B : À la mandibule
Comme pour l’empreinte primaire, un contrôle minutieux est effectué pour observer tout défaut qui
pourrait perturber les étapes cliniques et laboratoires suivantes.
Une fois rincée et décontaminée, l’empreinte est envoyée au laboratoire.

IV.4.3. Enregistrement de l’occlusion

Traditionnellement, une séance est dédiée à cette étape, aussi


nommée enregistrement des rapports inter-maxillaires (RIM),
puisqu’elle nécessite souvent la réalisation de ce que l’on appelle
des “bases d’occlusion” surmontées de bourrelets d’occlusion
(figure 56).
Figure 56 : Exemple de base
d’occlusion avec ses bourrelets
(en vert), ici au maxillaire

Ici, l’enregistrement de l’occlusion s’est fait lors de la séance de l’empreinte secondaire, avec
également le relevé de la teinte, afin de demander directement la réalisation des prothèses
provisoires.

⚠ Dans notre cas, nous réalisons des prothèses temporaires à poser le jour des extractions, ce qui
signifie que toutes les étapes nécessaires à la réalisation de ces prothèses sont faites avant la
chirurgie. Par conséquent, les dents à avulser empêchent la réalisation et le réglage de ces bases
d’occlusion.
Si toutes les dents à avulser avaient été à l’état de racines résiduelles, il aurait été possible de
demander des bases d’occlusion à essayer par-dessus les racines !
51

L'espace prothétique dévolu à la prothèse peut être impacté par l’égression des molaires de l’arcade
antagoniste, rendant parfois sa réalisation impossible. L'extraction des dents égressées permet ainsi
de rétablir un plan d’occlusion correct, à mi-chemin entre les crêtes maxillaires et mandibulaires.

Le patient ne présente pas de perte de DV malgré une perte de calage molaire, les prémolaires
assurant le maintien de celle-ci. En faisant mordre le patient et, en comparant cette occlusion visible
en bouche, avec les modèles primaires, nous arrivons à retrouver la même occlusion. Celle-ci est
donc stable et reproductible. Par conséquent, il est possible de conserver l’OIM existante afin de ne
pas modifier et perturber les sensations du patient.

⇒ L’OIM est une occlusion fonctionnelle et une position physiologique de référence, où le rapport
d'engrènement dentaire se caractérise par le plus grand nombre de contacts inter-arcades.

De ce fait, aucun mordu avec une silicone d’enregistrement, type Occlufast®, ou une cire, n’a été
réalisé. Nous avons simplement tracé des repères (traits) sur les modèles, afin de guider le
prothésiste (figure 57).

Afin de faciliter le travail du prothésiste, il aurait été possible d’en réaliser un. De même, il est
préférable de faire un mordu lorsque l’occlusion existante est conservée mais instable.

⇒ La technique du mordu consiste en l’interposition d’une silicone ou d’une cire entre les
deux arcades. Le patient est ensuite amené à se mettre en OIM pour enregistrer les indentations
dans le matériau.

(A) (B) (C)


Figure 57 : Confrontation des modèles primaires. A : Occlusion de face, B : Occlusion droite, C : Occlusion gauche
Des repères sont visibles au niveau des prémolaires pour aider le prothésiste à retrouver l’occlusion
52

IV.4.4. Enregistrement de la teinte

En prothèse amovible partielle, les dents bordant l'édentement sont la référence pour le choix de la
teinte.
Le choix de la teinte des dents prothétiques se fait à l’aide d’un teintier dédié à la prothèse
amovible, ici le teintier Vivodent® S PE, avec une lumière naturelle et de préférence proche d’une
fenêtre. D’anciennes couronnes peuvent fausser le relevé de la teinte, de même pour les canines qui
ont toujours une teinte plus foncée que les autres dents.

En conséquence, il est important de confirmer la teinte choisie avec le patient, à l’aide d’un miroir de
courtoisie.

À moins qu’elles ne soient concernées par l’édentement, il n’est pas toujours nécessaire de choisir la
forme des dents, puisque le prothésiste les sélectionne en fonction des dents sur les modèles et de
l’espace prothétique disponible.

Figure 59 : Enregistrement de la teinte


pour les PAP provisoires
Figure 58 : Teintier de prothèse amovible, Vivodent® S PE

IV.4.5. Insertion des prothèses temporaires

(A) (B)
Figure 60 : PAP provisoires. A : Maxillaire, B : Mandibulaire maxillaire

Pour rappel, nous posons des prothèses temporaires directement après l’avulsion des dents non
conservables.
53

✔ Inspection du travail du laboratoire


À la réception des appareils, le praticien doit les inspecter, de manière à rechercher d’éventuelles
irrégularités qui pourraient gêner le patient. L’extrados (= côté extérieur de la prothèse) et l’intrados
(= côté intérieur) sont inspectés en passant le doigt sur la résine, afin de regarder si toutes les
surfaces sont lisses. Une épine irritative ou une rugosité seront corrigées à l'aide de fraises
spécifiques (figure 64) montées sur pièce à main.

✔ Temps chirurgical
Les dents à extraire sont : - 14, 15, 16, 18, 26, 27 au maxillaire
- 36, 37, 46 et 47 à la mandibule

⇒ La 18 n’est pas remplacée sur l’appareil maxillaire. On ne remplace que très rarement une dent de
sagesse, que ce soit en prothèse amovible ou en prothèse fixée !

Les extractions sont faites en un seul temps, afin que l’occlusion ne soit pas perturbée. Si un seul des
appareils est posé, le patient risque d’avoir du mal à trouver son occlusion, compte tenu des
égressions.
Certes, le temps opératoire est long, mais cela évite au patient de revenir plusieurs fois pour les
avulsions.

Après les avulsions, le praticien veille à faire une régularisation des crêtes, en éliminant les épines
osseuses, à l’aide d’une pince gouge. Pour repérer ces épines, il suffit de passer le doigt au niveau
des crêtes et vérifier si l’on sent une “pointe”. On regarde également si les berges gingivales se
rapprochent bien, en les ramenant l’une contre l’autre.
Que ce soit pour des extractions multiples ou une extraction simple, il est impératif de veiller à faire
cette régularisation, indispensable pour :
- une meilleure, et surtout plus rapide, cicatrisation osseuse et muqueuse
- une bonne stabilité
- éviter les blessures post-opératoires suite à la compression des sites extractionnels par les
appareils, réduire ainsi les douleurs post-opératoires, assurant :
- une meilleure acceptation des appareils par le patient
54

✔ Insertion des appareils temporaires


Après les extractions, les appareils sont mis en place puis contrôlés, dans un premier temps,
séparément puis ensemble.

Que faut-il vérifier ?


- Les appareils se mettent en place facilement, sans forcer
- Absence d’espace entre l’appareil et les surfaces ostéo-muqueuses : L’appareil doit
correctement épouser les surfaces d’appui sans être trop compressif. Il ne faut pas hésiter à évaser
l’intrados en regard des sites extractionnels
- Bonne stabilité de l’appareil : absence de bascule ou de sur-extension. Si besoin un
rebasage est effectué
- Au niveau des crochets : Ils doivent être activés, donc serrés correctement (= ni trop, ni
trop peu) + Absence de contact avec les “parties molles” ⇒ Un crochet en appui sur la gencive peut
entraîner des blessures
- Contrôle de l’occlusion avec du papier 200μm, en statique et en dynamique : Les contacts
doivent être équilibrés, donc homogènes, entre les arcades et les secteurs. En statique, le patient est
amené à se mettre en occlusion et à rester ainsi pour serrer sur le papier, pendant que le praticien
tire sur le papier de chaque côté afin de rechercher si les contacts sont aussi forts de chaque côté. En
dynamique (propulsion et diduction), on recherche les interférences occlusales.
⚠ Le patient ayant encore les effets de l’anesthésie, l’occlusion peut être perturbée !
- L’esthétique
- Ressenti du patient : on demande au patient s’il sent un contact de l’appareil maxillaire
avec le palais et s’il ressent une gêne quelque part

Quel problème peut être rencontré lors de la pose ?


Le plus souvent, ce sera l’un des appareils qui ne se met pas en place. Ce n’est pas dramatique, cela
peut arriver ! Pour faire une PAP temporaire posée le jour de la chirurgie, le prothésiste doit fraiser
les dents qui seront avulsées sur le modèle de travail. Ce fraisage n’est pas toujours représentatif
de la situation en bouche, car il faut “imaginer” la future forme des crêtes édentées, surtout si les
dents remplacées sont au niveau d’un inter de bridge. Il peut donc y avoir des excès de résine qu’il
faut repérer et corriger.
Tu peux faire ce fraisage toi-même… sous contrôle de ton enseignant !
55

Qu’est-ce qui peut empêcher l’insertion correcte de la PAP ?


- Des crochets trop serrés ⇒ on essaye d’abord de déserrer les crochets
- Œdème post-extractionnel : L’appareil n’a pas été mis en place directement après les
avulsions. Compte tenu de l’œdème post-extractionnel, il est préférable de faire les avulsions par
arcade et de poser le premier appareil avant de commencer l’autre arcade, sinon ce dernier ne se
mettra pas en place et il faudra attendre quelques jours avant de pouvoir l’essayer
- Un excès de résine : il faut chercher d’où vient l’excès. Une silicone de basse viscosité, telle
que le Xantopren® (figure 93), ou à défaut un alginate de consistance fluide, est mis dans l’intrados.
L’appareil est remis en bouche jusqu’à prise complète. Une fois retiré, l’intrados est inspecté. Les
zones où il manque du produit, c’est-à-dire où l’intrados est visible par transparence, caractérisent
des surépaisseurs. Les retouches sont faites avec une fraise résine.
Si le problème persiste, il faut évider plus largement l’intrados, et rebaser immédiatement la
prothèse avec une résine retard sous contrôle occlusal. Le matériau de rebasage ayant fusé dans les
alvéoles sera éliminé.

Lorsque tous ces points sont validés, le patient est invité à apprendre à enlever et mettre ses
appareils, afin de repérer leur axe d’insertion.
Les conseils post-opératoires ainsi que les conseils d’entretien de la prothèse sont remis.

✔ Conseils suite à la pose des prothèses temporaires


- Le patient ne doit pas quitter sa prothèse pendant 48 heures, même la nuit, sinon un
œdème post-extractionnel risquerait de s’installer, l’empêchant de la remettre en bouche. L’appareil
est retiré uniquement pour le nettoyage après les repas
- Si l’appareil fait mal lors des repas, il peut être retiré mais remis en bouche dès la fin de
ceux-ci
- Une hypersalivation et des problèmes d’élocution sont présents les premières heures à la
suite de la pose
- Les premières semaines, le patient devra manger des aliments faciles à mastiquer (purée,
jambon…)

Un rendez-vous de contrôle est donné, 48h après les extractions, pour affiner l’occlusion et contrôler
la cicatrisation.
56

V. Phase de temporisation et de maintenance

V.1. Contrôle des appareils

Après la pose des appareils transitoires, le patient est revu régulièrement en rendez-vous de
contrôle. Ces contrôles consistent à surveiller la cicatrisation des sites d’extractions, l’apparition de
blessures dues au port des prothèses et, le plus important, l’acceptation des prothèses par le
patient.

⇒ Il faut faire attention à la première impression du patient ! Les prothèses temporaires doivent
être satisfaisantes, sinon le patient aura du mal à accepter les prothèses définitives.

⚠ Idéalement premier contrôle à 48 heures, s’il y a eu des extractions !

Que faut-il vérifier ?


Le praticien se doit de réaliser ces contrôles avec et sans les appareils, afin d’évaluer :
- l’état des muqueuses : présence d’ulcérations, morsure des joues ou de la langue
- l’occlusion
- la stabilité et la rétention de l’appareil : absence de sous ou de sur-extensions. Les sous-
extensions (= manque de matière) peuvent provoquer l’accumulation d’aliments sous la prothèse
- la stabilité des dents supports
- l’ajustement des crochets
- l’hygiène bucco-dentaire
- un trouble de la phonation, en cas d’édentement antérieur, souvent dû à un
positionnement défectueux des incisives
- l’adaptation du patient à l’amovibilité de la prothèse : on écoute et on encourage le
patient à porter ses appareils

Comment faire si l’appareil ne tient pas ou est instable ?


- Vérifier l’ajustement des crochets et l’occlusion
- Temporisation si l’appareil a été posé récemment : en raison de la dépressibilité des
muqueuses, celles-ci ne se sont pas encore accoutumées à la PAP. La période d’adaptation dure
environ deux semaines
- Rebasage au cabinet ou au laboratoire
- Colle adhésive pour prothèse amovible, type Fixodent®. ⚠ Ces produits ne sont pas
indiqués en post-opératoire précoce compte tenu du risque de placer de la colle dans les plaies !

Malheureusement, dans certaines situations, la prothèse amovible peut rester instable compte tenu
de la résorption des crêtes ou de la faible profondeur du palais. Un compromis est alors de mise,
avant d’envisager une éventuelle solution implantaire.
⚠ S’il y a accumulation d’aliments sous la prothèse, il faut rechercher une sous-extension des bords
des selles prothétiques, souvent réglée par rebasage ou réglage de l’occlusion.
57

Quels phénomènes douloureux sont le plus souvent rencontrés ?


• Douleurs au niveau des sites d’extraction : prescription d’antalgiques de niveau II selon la
symptomatologie
• Douleurs au niveau des tissus mous : souvent caractérisées par des ulcérations
- lors de l’insertion et de la désinsertion, au niveau d’un bord en contre-dépouille
- lors de la mastication, au niveau des bords de la prothèse, dû à un défaut de
surface, une sur-extension ou un problème d’occlusion
⇒ Recherche de l’origine du problème et corrections par meulage de l’appareil
En cas d’ulcération importante et inflammatoire, on peut conseiller de retirer l’appareil pour
manger, le temps que la lésion cicatrise.
• Morsure des joues :
- mauvais positionnement ou surépaisseur d’un bras de crochet vestibulaire
- mauvais positionnement des dents prothétiques postérieures
• Morsure de la langue :
- montage des dents trop lingualé
- dents prothétiques trop larges
- patient édenté depuis longtemps, sans comblement : la langue est un ensemble de
muscles et s’étale lorsqu’elle n’est plus guidée par le couloir que représentent les arcades. La langue
a besoin d’un temps de rééducation

⇒ Lorsque des douleurs liées au port d’une PAP apparaissent, au point de ne plus la supporter, il est
conseillé de remettre l’appareil quelques heures avant le rendez-vous de contrôle, afin d’identifier
plus facilement l’endroit blessé

⇒ Prescription, à bon escient, de gels cicatrisants ou anesthésiants, type Pansoral® (contre-indiqué


si allergie à l’aspirine) ou Dynexan®
58

V.2. Mise en condition tissulaire

V.2.1. Généralités

La dualité tissulaire spécifique à la PAP, avec ses composantes ostéo-muqueuse et dentaire,


nécessite un aménagement tissulaire préalable, appelée mise en condition tissulaire, visant à
pérenniser l’équilibre prothétique.

Elle est destinée à redonner un comportement anatomique et physiologique le plus favorable à la


prothèse définitive. Ceci concerne tous les tissus de revêtement muqueux, osseux et musculaires, en
contact avec l’extrados, l’intrados et les bords prothétiques.

⇒ L'objectif est d’avoir la meilleure muqueuse et le meilleur os possible, ainsi qu’une mise en
condition neuro-musculo-articulaire pour la réalisation de la prothèse définitive.

Cette mise en condition tissulaire rentre alors dans les étapes pré-prothétiques.

Qu’est-ce que ça donne au niveau pratique ?


L’absence de prothèse ou la présence d’une prothèse mal adaptée peut induire des modifications au
niveau des surfaces d’appui, ainsi que des problèmes neuro-musculaires qu’il convient de traiter.

• Par exemple, si un patient porte une PAP mal adaptée, on peut constater un érythème sous cette
prothèse, due à la compression des tissus et une irritation par accumulation de plaque.
⇒ Il convient de rétablir une bonne santé muqueuse par réadaptation de la prothèse
existante, à l’aide d’un rebasage, ou par réalisation d’une prothèse transitoire
⇒ La PAP transitoire joue un rôle essentiel dans la mise en condition des crêtes édentées. En
effet, les pressions exercées par la prothèse, au niveau des tissus gingivaux et du périoste, vont
préparer l’empreinte secondaire et, limiter la dépressibilité des muqueuses sous les selles
prothétiques.

• Au niveau osseux, la PAP temporaire va guider la cicatrisation. Un rebasage régulier, avec une
résine à prise retardée, permet de compenser la résorption progressive des crêtes, jusqu’à ce que
celle-ci soit stabilisée.

• Concernant l’intérêt musculo-articulaire, un patient partiellement édenté présente souvent une


fonction musculaire désorganisée, conséquence d’une mastication unilatérale ou d’une perte de DV.
Le fait de réaliser une prothèse transitoire va permettre de retrouver une dimension verticale
correcte, de restaurer les courbes occlusales en optimisant la répartition des forces occlusales et
ainsi, rétablir un bon équilibre musculaire.
59

V.2.2. Préparation des tissus fibro-muqueux par rebasage

Lors de la phase de maintenance de la prothèse transitoire, un rebasage de son intrados à l’aide


d’une résine souple à prise retardée, aussi appelée “résine retard”, type Visco-gel® ou Fitt®, est
réalisé régulièrement afin d’améliorer la stabilité de la prothèse dépendante du remaniement
osseux, guider la cicatrisation et apporter du confort au patient.

Ces résines restent malléables pendant 24h, pour le Fitt®, et quelques jours pour le Visco-gel®,
permettant d’enregistrer progressivement la morphologie des structures d’appui et des structures
périphériques, lors des mouvements de mastication.

⇒ Le rebasage doit être renouvelé régulièrement afin d’assurer la guérison tissulaire, et


compenser la résorption des crêtes engendrée par le remaniement osseux qui suit les avulsions. Si le
rebasage n’est pas renouvelé, la mise en condition tissulaire recherchée ne se fera pas !

✔ Astuces pour le rebasage


- Les kits de rebasage contiennent une poudre, un liquide et un
séparateur pour protéger l’extrados ou les muqueuses (figure 61)
- Création de rétentions dans l’intrados, en abrasant la résine
avec une fraise (figure 64)
- Inutile sur le métal, on en met uniquement sur la résine
- Les excès peuvent être éliminés avec une lame chaude
- Si la prothèse temporaire est censée être portée longtemps,
par exemple lors d’un cas de réhabilitation complexe, il est préférable
de remplacer la résine à prise retardée par une résine acrylique
chémopolymérisable, type Unifast® pink Figure 61 : Matériel nécessaire au
rebasage avec du Fitt®

Figure 62 : Rebasage d’une PAP Figure 63 : Prothèse maxillaire en bouche lors Figure 64 : Fraise résine (à gauche) et
résine maxillaire : état du Fitt® de la prise du Fitt®. polissoirs de différentes granulométries
avant insertion en bouche Le matériau fuse au niveau de l’extrados, les
excès seront à éliminer.
60

VI. La prothèse amovible partielle à châssis métallique

VI.1. Phase de réévaluation

Après la phase de temporisation, qui peut durer entre 3 et 6 mois après les extractions, un examen
clinique de réévaluation est nécessaire, de façon à évaluer l’état des structures d’appui de la future
prothèse d’usage.

✔ Examen clinique de réévaluation


Quelques mois après les extractions, le plus souvent 3 à 4
mois, l’examen clinique est réalisé. Ce bilan consiste à
apprécier le degré de cicatrisation des structures ostéo-
muqueuses et la stabilité des structures dento-
parodontales, suite à la pose des prothèses provisoires.
Les étapes prothétiques pour la réalisation des prothèses
définitives peuvent débuter si ces derniers sont jugés
satisfaisants.

Il convient d’évaluer :
Figure 65 : Schéma dentaire de la situation clinique,
- l’état des muqueuses
avant le début des étapes prothétiques définitives, à
- l’étendue de la résorption des crêtes partir du logiciel LOGOSw
- le degré de mobilité et l’état des dents restantes
- l’hygiène bucco-dentaire

Un cliché panoramique ainsi qu’un bilan TIB peuvent alors s’avérer utiles.

Figure 66 : Radiographie panoramique, 4 mois après les avulsions afin de visualiser la


cicatrisation des sites extractionnels et l’étendue de la résorption des crêtes
61

Figure 67 : Bilan rétro-alvéolaire 4 mois après les avulsions

VI.2. Étapes cliniques

VI.2.1. Empreintes primaires

Les empreintes primaires pour une prothèse à infrastructure métallique répondent aux mêmes
exigences que celles destinées pour la réalisation d’une prothèse provisoire.

(A) (B)
Figure 68 : Empreintes primaires à l’alginate. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

De ces empreintes découlent les modèles primaires, sur lesquels sont réalisés des PEI pour les
empreintes secondaires.
62

VI.2.2. Empreintes secondaires

VI.2.2.1. Choix du châssis métallique

Le choix du châssis comprend le choix de l’armature et des crochets. Il est dépendant du type
d’édentement, de la forme des structures d’appui (palais profond, crêtes peu marquées…), de l’état
des dents restantes et du patient, par exemple, s’il préfère avoir le palais dégagé.
Un type d’édentement peut correspondre à différents tracés de châssis métalliques.

Ici, nous sommes dans un cas d’édentement de classe I de Kennedy-Applegate au maxillaire et à la


mandibule, comme le montre les modèles primaires (figure 69).
Les édentements de classes I et II sont les plus compliquées à combler puisque l’appui est
majoritairement ostéo-muqueux, contrairement aux autres classes où l’appui est principalement
dentaire. Les édentements postérieurs en extension sont le plus souvent sujets à des mouvements
de rotation donc de déséquilibre.

(A) (B)
Figure 69 : Modèle primaire. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Pour ce cas, la solution idéale serait, comme le montre la figure 70 :


- Au maxillaire : une plaque palatine pleine avec un appui indirect en antérieur. Cette
solution offre une bonne sustentation et une bonne stabilisation, mais aux dépens du confort du
patient. Néanmoins, cette prothèse permet une évolution vers la prothèse complète.
- À la mandibule : une barre linguale.

Les crochets de Nally-Martinet peuvent être remplacés par des Y de Roach.


63

(A) (B)
Figure 70 : Tracés de châssis de la solution thérapeutique idéale. A : Tracé maxillaire, B : Tracé mandibulaire
Le trait rouge représente l’axe de rotation de la future prothèse.

Cependant, notre patient ne souhaitait pas de palais plein pour plus de confort. Nous avons donc
demandé les châssis suivants :

Figure 71 : Châssis maxillaire et mandibulaire


64

VI.2.2.2. Améloplasties

Pour faciliter la réalisation des châssis demandés, nous avons réalisé des améloplasties pour les
taquets occlusaux, c’est-à-dire sur 25, 34, 35, 44, 45, et pour les appuis cingulaires de 13 et 23.

Les améloplasties sont des préparations coronaires (= coronoplasties) faites aux dépens de l’émail,
sur les dents supports d’une PAPIM, afin de faciliter l’intégration occlusale et biologique de la
prothèse. Ceci concerne les dents qui ne sont pas en mesure de respecter la triade de Housset.

Améloplasties Caractéristiques

Occlusales • Pour les appuis occlusaux ou cingulaires


avec une fraise boule • Rôle dans la sustentation
• Elles sont dites “de correction” lorsqu’elles rétablissent des courbes occlusales
harmonieuses : correction des dents faiblement égressées et réorientation des
faces occlusales

Axiales Pour le guidage • Facilite l’insertion et la désinsertion de la prothèse selon un axe unique par
avec une création de surfaces de guidages qui recevront une barre coronaire ou un bras de
fraise crochet
cylindrique • Sur les faces linguales et proximales : pour corriger les piliers versés ou déplacés,
conséquence d’un édentement non compensé
• Rôle dans la stabilisation

Pour la rétention • Si la dent est non rétentive, création d’une rétention vestibulaire :
- Par soustraction : réalisation d’un sillon sur la face vestibulaire, pour assurer la
rétention du crochet
- Ou par addition : création d’un bombé vestibulaire avec un composite

Tableau 15 : Différents types d’améloplasties et leurs caractéristiques


65

VI.2.2.3. Réalisation des empreintes secondaires

Pour rappel, l’empreinte secondaire est anatomo-fonctionnelle car, elle enregistre les limites
périphériques, le plus fidèlement possible à leur état fonctionnel. L’objectif est d’obtenir une
meilleure définition des structures d’appui et de la musculature périphérique, en vue de la coulée du
modèle secondaire, sur lequel le prothésiste réalisera le châssis métallique.

✔ Essayage des PEI


Les PEI sont essayés en bouche puis, si besoin, réglés afin d’éliminer toute interférence ou sur-
extension pouvant gêner l’enregistrement du joint périphérique. Les bords ne doivent pas être en
contact avec le fond du vestibule ou les freins.

(A) (B)
(A) (B)
Figure 73 : Porte-empreinte individuel mandibulaire numérique,
Figure 72 : Porte-empreinte individuel maxillaire numérique,
réalisé par l’étudiant. A : PEI sur le modèle, B : Vue de l’intrados
réalisé par l’étudiant. A : PEI sur le modèle, B : Vue de l’intrados

Si le PEI est en sous-extension, un rebordage, aussi appelé marginage, est réalisé, en ajoutant de la
pâte de Kerr® ou un autre matériau, type polyéther.

⇒ Des limites du PEI découlent les limites des selles prothétiques. Une sur-extension non
corrigée est source d’instabilité, tandis qu’une sous-extension entraîne un déficit de fonction.

✔ Conseils cliniques
- Il est possible de visualiser les corrections nécessaires du PEI, en réalisant une simulation
d’empreinte avec un alginate fluide, après le rebordage.
- Un trimming est réalisé lors du rebordage

Un rebordage mandibulaire (figure 74) a été réalisé avec de la Permadyne® orange, de moyenne
viscosité, en regard des zones édentées, afin de parfaire l’enregistrement des volets linguaux,
souvent plus difficiles à enregistrer lors de l’empreinte secondaire.
66

(A) (B)
Figure 74 : Rebordage du PEI mandibulaire. A : PEI avec adhésif de la Permadyne® au niveau des zones
concernées, B : Après rebordage

Astuces pour l’utilisation de la Permadyne® en rebordage


- Faire un secteur puis l’autre
- Utiliser la même longueur de produit extrudé de Permadyne® et d’activateur et ne pas oublier
de mettre de l’adhésif dans le PEI (figure 74-A)
- Il est possible de modeler la Permadyne® après avoir humidifiés ses doigts dans du bain de
bouche à la chlorhexidine
- Après la prise du matériau, les excès qui pourraient gêner la réinsertion du PEI sont éliminés
67

Quels matériaux utiliser pour l’empreinte secondaire ?

Il en existe de nombreux sur le marché, avec chacun leurs spécificités.

Caractéristiques

Hydrocolloïde irréversible (Alginate) ✔ Facilité d’utilisation, prise rapide


✗ À couler rapidement
✗ Déconseillé pour les empreintes secondaires au centre de soins car le
temps de transport jusqu’au laboratoire est trop important

Polyéther (Permadyne®) ✔ Matériau élastomère


✔ Permadyne® de moyenne viscosité (orange) dans tout le porte-
empreinte et Permadyne® hydrophile (bleu) placée au niveau des dents
avec une seringue
✔ Précis et bonne stabilité dimensionnelle
✗ Produit collant pouvant compliquer la désinsertion ⇒ appliquer de la
vaseline autour de la bouche du patient

Figure 75 : Tubes d’activateur et de Permadyne®


orange et bleu, avec le flacon d’adhésif

Polysulfure (Permlastic®) ✔Matériau élastomère


✔ Existe en plusieurs viscosités : light, regular ou heavy. Il est possible de
mélanger ces viscosités pour obtenir la consistance désirée
✔ Bouchon blanc = base
Bouchon marron = catalyseur
✔ Précis mais faible stabilité dimensionnelle
✗ Spatulation difficile et produit collant
Figure 76 : Flacon d’adhésif et tubes de ✗ Odeur soufrée
Permlastic® regular

Tableau 16 : Liste non exhaustive des matériaux disponibles au centre de soins dentaires de Rennes pour les
empreintes secondaires

⇒ Nous avons choisi d’utiliser du Permlastic® en raison de sa flexibilité. L’utilisation


combinée de la Permadyne® pour le rebordage et du Permlastic® pour le surfaçage permet d’obtenir
une bonne compression et une précision lors de l’enregistrement, notamment au niveau des volets
linguaux.
68

✔ Surfaçage
Afin d’enregistrer au mieux les structures périphériques, un trimming est effectué. Il consiste en une
sollicitation des tissus périphériques par le patient ou par le praticien, afin de modeler le matériau
fusant sur les bords du PEI.

Astuces pour l’utilisation du Permlastic®


- Même quantité de base que de catalyseur
- Adhésif dans le PEI (figure 77)
- Du matériau est placé, à l’aide d’une seringue, au niveau des
améloplasties, avant l’insertion du PEI
- Le PEI peut être désinséré lorsque le produit revient en place quand
on appuie dessus avec une spatule Figure 77 : Adhésif du Permlastic®
dans le PEI maxillaire

✔ Analyse de l’empreinte
Une empreinte de qualité ne doit révéler aucune bulle, déchirure, déformation ou interférence avec
le PE. Elle doit permettre une parfaite lecture des surfaces dentaires et des aménagements
tissulaires.

Figure 79 : Améloplastie correctement


(A) (B) enregistrée lors de l’empreinte secondaire
Figure 78 : Empreintes secondaires au Permlastic®. A : Maxillaire, B : Mandibulaire maxillaire

Les empreintes sont ensuite envoyées au laboratoire, en demandant soit la réalisation des châssis
seuls, soit la réalisation des châssis surmontés de bourrelets d’occlusion pour l’enregistrement de la
RIM.
69

Comment fait-on si on a mal enregistré les volets linguaux ?


Selon leur morphologie, les volets linguaux peuvent être difficiles à enregistrer. Une empreinte
tertiaire, dite de correction ou de McCracken, peut alors être requise.
Elle est indiquée uniquement dans les édentements postérieurs en extension à la mandibule
(classes I et II de KA). L’objectif est de corriger le modèle de travail issu de l’empreinte secondaire.

Après l’empreinte secondaire, le praticien demande au prothésiste de réaliser le châssis


mandibulaire avec des selles portes-empreintes en résine (figure 80-C). Des bourrelets d’occlusion
sont également demandés (figure 80-A).

Le châssis est essayé en bouche, puis les selles sont vérifiées et, si besoin, corrigées, de manière à ne
pas gêner la dynamique musculaire. Les bourrelets d’occlusion sont ensuite réglés et l’empreinte
tertiaire est réalisée sous pression occlusale ou digitale, avec un matériau élastomère, type pâte
oxyde de zinc-eugénol (Impression paste®).

(A) (B)

(C) (D)
Figure 80 : Exemple d’empreinte tertiaire. A : Châssis mandibulaire avec selles portes-empreintes
et bourrelets d’occlusion, B : Modèle secondaire avant traitement de l’empreinte tertiaire, C : Selle
porte-empreinte, D : Empreinte tertiaire à la pâte oxyde de zinc-eugénol
70

VI.1.3. Essayage du châssis métallique

L’essayage du châssis permet de valider son intégration fonctionnelle et par la suite, d’enregistrer le
rapport inter-arcades.

Dans un premier temps, le praticien vérifie si ce dernier correspond au tracé demandé. Le châssis est
ensuite montré au patient puis essayé en bouche.

Que faut-il vérifier ?


- Son insertion et sa désinsertion : sans interférence, avec un léger frottement
- Sa stabilité : absence de bascule transversale ou antéro-postérieure
- Son contact avec les muqueuses : doit s’enfoncer entièrement avec absence de hiatus.
L’armature doit bien être plaquée au niveau du palais (ne pas hésiter à demander au patient)
- La position des crochets : par rapport au champ du sourire. Ils ne doivent pas se trouver
trop près de la gencive pour éviter les irritations
- L’absence de surocclusion au niveau des taquets, à l’aide de papier d’occlusion 200µm : le
patient doit pouvoir se mettre en occlusion sans être gêné par les taquets, les contacts ne doivent
pas être localisés sur les taquets
- Demander au patient s’il ressent une gêne au niveau des muqueuses, pouvant devenir
source de blessure

Si nécessaire, des retouches seront faites. Cependant, on peut être amené à faire un compromis
thérapeutique selon les problèmes rencontrés lors de l’essayage, le métal étant difficile à retoucher.
Aussi, il ne faut pas trop le retoucher, sous peine qu’il devienne trop fin et donc trop fragile !
⚠ Les dents peuvent légèrement se déplacer entre le rendez-vous consacré à l'empreinte
secondaire et celui dédié à l’essayage du châssis, d’autant plus si les rendez-vous sont espacés !

VI.1.4. Enregistrement des rapports inter-maxillaires

✔ Choix du concept occlusal


Pour la réalisation des prothèses transitoires, l’occlusion du patient a été conservée telle quelle. Il en
va de même pour les prothèses définitives. En effet, le patient ne présente pas de perte de DV et son
occlusion est stable et reproductible, malgré une perte de calage molaire et une infraclusie gauche.
L’OIM existante est donc conservée.
71

✔ Réglage des bourrelets d’occlusion

(A) (B)
Figure 81 : Bourrelets d’occlusion en cire avant réglage. A : Au maxillaire, B : À la mandibule

⇒ Le praticien commence par regarder l’occlusion du patient sans les châssis. Il faut retrouver les
mêmes contacts dentaires avec et sans les bourrelets en bouche. On cherche donc à régler les
bourrelets de manière qu’il n’y ait pas de tensions musculaires, comme lorsque les maquettes ne
sont pas en bouche. La dimension verticale doit rester la même !

Que faut-il vérifier ?


Les bourrelets maxillaires sont toujours réglés en premier.

⇒ L’orientation des bourrelets maxillaires va déterminer le


plan d’occlusion. Ils doivent être parallèles au plan de Camper
(aile du nez - milieu du tragus). Ce réglage se fait à l’aide d’une
règle de Fox (figure 82) qui préfigure le plan d’occlusion, et
d’un réglet placé en regard du plan de Camper.
Figure 82 : Réglet et règle de Fox

- Absence d'interférences avec les dents antagonistes. La maquette maxillaire ne doit pas
créer de surocclusion. Si tel est le cas, la hauteur des bourrelets est diminuée, jusqu’à retrouver
l’occlusion du patient.

Ensuite, la maquette mandibulaire est mise en bouche, en même temps que la maquette maxillaire
réglée :
- Contact intime entre les deux bases d’occlusion, sans interférence

Les bases d’occlusion doivent avoir une surface plane.


72

✔ Enregistrement de l’occlusion après réglage des bourrelets

- Réalisation de chevrons sur les bourrelets maxillaires


(figure 84-A)
⇒ Les chevrons sont réalisés au maxillaire car, le prothésiste
doit pouvoir poser le modèle sur la table de montage, s’il y a du
matériau comme à la mandibule, il sera gêné pour le montage
des dents. Donc chevrons au maxillaire et matériau à la
mandibule.
Figure 83 : Matériel nécessaire à
- Découpe d’un morceau de cire Aluwax® non-entoilée, l’enregistrement de la RIM
en simple ou double épaisseur, réchauffé puis positionné sur les De gauche à droite : Une lampe à alcool, une
bourrelets mandibulaires (figures 84-B et C) lame, un couteau à cire et de la cire Aluwax®

- La maquette maxillaire est mise en bouche, puis la maquette mandibulaire, avec le


matériau d’enregistrement réchauffé. Le patient est ensuite guidé dans son OIM, et reste dans cette
position le temps que le matériau refroidisse
- Les appareils sont replacés sur les modèles afin de vérifier que les repères sont les mêmes
qu’en bouche. Ils doivent être stables et reproductibles (figures 84-E et F)

✔ Astuce : Tracer des repères avec un porte-mine lorsque le patient est en occlusion sans les
bourrelets, afin de retrouver plus facilement la même occlusion avec

(A) (B) (C) (D)

(E) (F)
Figure 84 : A : Chevrons maxillaires, B : Aluwax® sur les bourrelets mandibulaires, avant enregistrement de l’occlusion, vue occlusale C :
Aluwax® sur les bourrelets mandibulaires, avant enregistrement de l’occlusion, vue vestibulaire, D : Bourrelets d’occlusion après
l’enregistrement de la RIM, E : Confrontation des modèles après l’enregistrement de la RIM, occlusion gauche, F : Confrontation des
modèles après l’enregistrement de la RIM, occlusion droite
73

VI.2.5. Enregistrement de la teinte

Le relevé de la teinte se déroule de la même façon que pour les


prothèses provisoires. Il se fait dans la même séance que
l’enregistrement de l’occlusion, avec un teintier de prothèse
amovible, type Vivodent® S PE.

La teinte choisie est confirmée avec le patient. Figure 85 : Enregistrement de la teinte avec le
teintier Vivodent® S PE

Les maquettes d’occlusion ainsi que la teinte retenue sont envoyées au laboratoire, en demandant le
montage des dents sur cire.
Le bon de laboratoire est réalisé à partir du dossier patient dans LOGOSw.

VI.1.6. Essayage des dents sur cire

Les dents sur cire ou maquettes, préfigurent le positionnement définitif des dents prothétiques.
Cet essayage permet de vérifier l’intégration esthétique et fonctionnelle de la prothèse avant sa
polymérisation (= remplacement de la cire par de la résine acrylique).
À ce stade, des modifications sont encore possibles.

✔ Inspection du travail du laboratoire

(A) (B)
Figure 86 : Maquettes en cire. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

Que faut-il vérifier ?


• Le rendu esthétique :
- Le positionnement des dents prothétiques par rapport aux dents naturelles, notamment les
bords libres pour un édentement antérieur
- L’alignement des collets et l’aspect de la fausse gencive, surtout dans le cas d’un
édentement antérieur
• L’occlusion :
- Le respect des courbes occlusales
- L’occlusion en statique (et en dynamique uniquement sur articulateur)
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✔ Matériel nécessaire

- Papier d’occlusion 200µm


- Pinces de Miller

Figure 87 : Papier d’occlusion Bausch® 200µm


et pinces de Miller

✔ Essayage des maquettes


Les maquettes sont présentées au patient avant d’être essayées en bouche, en expliquant que la
couleur de la cire ne correspond pas à la couleur de la résine polymérisée, qui simule la fausse
gencive.

Que faut-il vérifier ?


• Le rendu esthétique
- La teinte
- Le soutien harmonieux de la lèvre supérieure, si édentement antérieur
- Le positionnement des dents prothétiques
- La fausse gencive
• La phonétique
- Si édentement antérieur : lors de la prononciation des phonèmes “Fe” et “Ve” et la
prononciation des sifflantes (mots en “esse”, par exemple) en cas d’une nouvelle DVO
• La stabilité
- La prothèse se met correctement en place : contact muqueux présent et homogène au
niveau des selles prothétiques
- La fausse gencive : en demandant au patient s’il ressent une gêne. Si tel est le cas, une
retouche sera effectuée après polymérisation des appareils (il est plus facile de retoucher la résine
que la cire)
- Absence de bascule
- Les mouvements fonctionnels des tissus mous ne viennent pas mobiliser la prothèse
• L’occlusion
- Analyse statique uniquement avec du papier d’occlusion 200µm (figure 87) placé de
chaque côté. Le patient se met en occlusion et le praticien tire le papier vers l’extérieur afin de
vérifier les contacts occlusaux, ceux-ci devant être homogènes et équilibrés par rapport aux dents
naturelles
- En cas de sur-occlusion, si celle-ci est faible, les retouches seront faites après
polymérisation. Si elle est importante, on demande un remontage des dents afin de ne pas trop
perturber la structure occlusale
• Le ressenti du patient sera recueilli, tout en lui expliquant que son ressenti initial sera modifié
après la polymérisation des appareils

⚠ Pour l’essayage dents sur cire, on n’analyse pas l’occlusion dynamique (diduction et
propulsion) car, les dents prothétiques risquent de bouger !
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(A) (B)
Figure 88 : Essayage dents sur cire. A : Occlusion droite, B : Occlusion gauche
L’occlusion est la même avec et sans les appareils, l’infraclusie n’est pas perturbée.

(A) (B)
Figure 89 : Essayage dents sur cire, répartition des contacts occlusaux. A : Au
maxillaire, B : À la mandibule
Les contacts sont répartis de manière homogène.

Les maquettes en cire sont ensuite envoyées au laboratoire en demandant les finitions ainsi que la
polymérisation des appareils.

Que faire si le montage des dents ne convient pas ?


Dans le cas où l’essayage n’est pas satisfaisant, les modifications sont demandées au laboratoire et
une autre séance d’essayage est programmée. Le praticien peut également réchauffer la cire et
remonter les dents lui-même.
Pour un remontage, il est nécessaire de ré-enregistrer l’occlusion, afin que le prothésiste puisse voir
le problème. Un matériau, type cire Aluwax®, est placé au niveau des dents prothétiques, le patient
est ensuite guidé en occlusion.

VI.1.7. Insertion des prothèses d’usage

✔ Inspection du travail du laboratoire

Que faut-il vérifier ?


• Les finitions
• Le polissage
- Recherche, au doigt, d'éventuelles aspérités pouvant blesser le patient, au niveau de
l’extrados et de l’intrados
• L’occlusion
76

(A) (B)
Figure 90 : PAP polymérisées. A : Maxillaire, B : Mandibulaire

✔ Insertion des appareils

Que faut-il vérifier ?


• L’insertion : La prothèse amovible partielle a un axe d’insertion qui lui est propre et qu’il convient
de respecter, afin que celle-ci se mette correctement en place.
Les appareils sont mis en bouche séparément, chacun devant s’insérer facilement, sans forcer.
- Absence d’espace entre l’appareil et les surfaces ostéo-muqueuses : L’appareil doit
correctement épouser les surfaces d’appui sans être trop compressif. On demande au patient s’il
sent un contact de l’appareil maxillaire avec le palais

• La stabilité
- Absence de bascule ou de sur-extension. Les freins sont correctement dégagés, les
mouvements fonctionnels n'entraînent pas la dépose de l’appareil

• Les crochets
- Ils doivent être activés, donc serrés correctement
- Absence de contraintes sur les “parties molles” ⇒ Un crochet en appui sur la gencive peut
entraîner des blessures

• L’occlusion
- Contrôle de l’occlusion avec du papier 200μm, en statique et en dynamique : Les contacts
doivent être équilibrés. Si nécessaire, des retouches sont effectuées.
En statique, le patient est amené à se mettre en occlusion et à rester ainsi pour serrer sur le papier,
pendant que le praticien tire sur le papier de chaque côté afin de rechercher si les contacts sont
aussi forts de chaque côté.
En dynamique, on recherche les interférences occlusales.

• L’esthétique
- Teinte
- Fausse gencive
- Emplacement des crochets

• Le ressenti du patient : Ressent-il une gêne quelque part ?


⚠ Il est normal que le patient ait l’impression que la PAP pousse les dents supports, la prothèse
doit "faire son nid" !
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(A) (B)
Figure 91 : Insertion des PAP d’usage. A : Occlusion droite, B : Occlusion gauche
L’occlusion est la même avec et sans les appareils, l’infraclusie n’est pas perturbée.

✔ Apprentissage au patient
Devant un miroir, le praticien montre au patient comment mettre et retirer ses prothèses selon leur
axe d’insertion.
Le patient est ensuite invité à s'entraîner. Il doit presser les crochets avec ses doigts afin de mettre
l’appareil en place.
⚠ Il ne faut pas insérer la prothèse sous contraintes occlusales ! Autrement dit, ne pas mordre
dessus pour la mettre en place, au risque de la déformer et d'abîmer les dents supports.

Les conseils quant au port des prothèses sont délivrés et un rendez-vous de contrôle est programmé
1 semaine après la pose.

✔ Conseils au patient
• Premiers jours
La prothèse représente un corps étranger auquel le cerveau doit s’habituer. Généralement, le temps
d’adaptation est compris entre 1 et 2 semaines.
Les troubles suivants doivent disparaître rapidement :
- Hypersalivation

- Troubles d’élocution : la langue doit s’habituer à son nouvel environnement. Il est conseillé
de prononcer des syllabes à voix haute
- L’encombrement de la PAP : temps d’adaptation variable selon les patients. Comme pour
une montre ou un collier, le patient doit s’habituer au contact de l’appareil jusqu’à l’oublier. Le profil
psychologique joue un rôle important, plus le patient accepte l’idée d'être appareillé, plus
l’acceptation se fait rapidement
- Instabilité : la PAP ne présente pas toujours une stabilité immédiate, les muqueuses
doivent s’habituer à la forme du nouvel appareil
- Repas : choisir des aliments faciles à mastiquer et manger lentement. Selon l’édentement,
la perturbation du goût sera plus ou moins importante, notamment en cas d’une plaque palatine
large
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• Entretien
- Rinçage de la prothèse à l’eau après chaque repas, brossage des dents et des muqueuses
édentées avec une brosse à dents à poils souples
- Nettoyage soigneux une fois par jour : brossage de l’appareil avec une brosse à prothèse
(ou une brosse à dents à poils souples) et un savon doux, type savon de Marseille, au-dessus d’un
lavabo rempli d’eau ou d’une serviette pour éviter une chute et une fracture de la prothèse. Le
dentifrice est déconseillé car abrasif pour la résine
- Si la prothèse est entartrée, elle peut être immergée dans du vinaigre blanc dilué
- La prothèse doit être retirée la nuit afin de "laisser respirer les muqueuses". Une fois
séchée, elle est déposée dans une boîte avant le coucher.
Dans le cas où le patient préfère garder son appareil la nuit, il doit être retiré au moins une à deux
heures dans la journée afin que le flux sanguin nourricier, diminué par la pression de l’appareil
amovible sur les muqueuses, puisse se normaliser, et que la langue élimine cellules desquamées et
bactéries.

⚠ Certains patients auront tendance à vouloir resserrer les crochets eux-mêmes ! Ils doivent être
prévenus qu’il est préférable de prendre rendez-vous, compte tenu du risque de fracture des
crochets !

VI.1.8. Contrôle

Un premier contrôle est effectué 1 semaine après la pose des appareils.

Les points à vérifier sont les mêmes que pour le contrôle des appareils provisoires.

Le patient ressentait une gêne secteur 3. Un Xantopren® est réalisé (figure 93) afin de marquer
l’endroit à retoucher. Les retouches nécessaires sont faites avec une fraise résine (figure 64).

Figure 92 : Matériel nécessaire pour réaliser un Figure 93 : Contrôle au Xantopren®.


Xantopren® La flèche montre là où le patient décrit une gêne au
niveau de la prothèse mandibulaire.

Ensuite un contrôle annuel ou bi-annuel devra être réalisé.


79

VII. Conclusion

Le début de l'externat représente le passage de la formation universitaire à son application pratique,


soulevant des questionnements auxquels l’étudiant n’aura pas toujours réponse.

L’odontologie prothétique et plus précisément, la prothèse amovible partielle, s’avère être une
discipline complexe offrant au praticien la possibilité de développer son autoformation. En effet, les
méthodes ainsi que les matériaux de conception des prothèses amovibles partielles provisoires et
définitives tendent à évoluer, notamment avec le développement du numérique. Afin de faciliter
l’apprentissage de cette discipline, il nous semblait important de réaliser les étapes cliniques
classiques, enseignées à la faculté d’odontologie de Rennes.

Cet ouvrage n’a pas pour vocation à suppléer aux cours distribués lors du cursus universitaire. Par
notre propre expérience, nous avons été confrontées à des recherches bibliographiques qui se sont
avérées limitées quant à l’élaboration d’un plan de traitement complet sur ce sujet.

De ce fait, nous espérons avoir été suffisamment claires et précises pour offrir la possibilité à nos
futurs confrères de développer leur sens clinique, ainsi que leurs qualités humaines et
professionnelles nécessaires à l’exercice de notre profession, le tout en répondant à leurs
interrogations, de manière à les guider vers une démarche rationnelle pour l’élaboration de leurs
plans de traitement.
81

Bibliographie

1. Begin M. La prothèse partielle amovible : conception et tracés des châssis. Paris :


Quintessence International ; 2004. 135 p. (Réussir).

2. Boissier V. La caractérisation en prothèse adjointe [Thèse d’exercice]. Lyon, France :


Université Claude Bernard ; 2015

3. Borel JC, Schittly J, Exbrayat J. Manuel de prothèse amovible partielle. Paris : Masson, 1983.
171 p.

4. Buch D, Batarec E, Begin M et al. Prothèse partielle amovible au quotidien. Guide clinique.
Paris : Éditions CdP, 1996, 96p.

5. Chauvel B, Cours de 3e année de chirurgie dentaire, “UE09 - Prothèse Amovible Partielle -


Université de Rennes 1”. 2021.

6. Davenport JC, Basker RM, Heath JR et al. Atlas de prothèse adjointe partielle. Paris : Éditions
CdP, 1989. 199 p.

7. Denturologistes du quartier. Prothèse partielle Nylon. [Photographie]. In : Denturologistes


du quartier [en ligne]. 2020 [consulté le 15 février 2022]. Disponible à l’adresse :
https://denturologistesduquartier.ca/prothese-dentaire-partielle/

8. Esclassan R, Esclassan-Noirrit E, Lacoste-Ferré M-H, Guyonnet J-J. Prothèse adjointe


partielle : occlusion, choix et montage des dents. Polymérisation des bases. EMC -
Dentisterie [Internet]. 2004 [consulté le 21 janvier 2022] ; 1(1):2–24. Disponible sur :
https://search-ebscohost-com.passerelle.univ-
rennes1.fr/login.aspx?direct=true&db=edselp&AN=S1762566103000114&lang=fr&site=eds-
live

9. Jourda G. Prothèses partielles amovibles simples, combinées et sur implants : Nouveau


regard, nouvelles conceptions. Courtaboeuf : Edp Sciences, 2015. 219 p.

10. Santoni P. Maîtriser la prothèse amovible partielle. Rueil-Malmaison : Editions CdP, 2004.
185 p. (JPIO)

11. Schittly J, Schittly E. Prothèse amovible partielle : clinique et laboratoire. Puteaux : Éditions
CdP, 2020. 347 p. (JPIO)

12. Schittly J, Schittly E. Conception et réalisation des châssis en prothèse amovible partielle.
Malakoff : Éditions CdP, 2017. 117 p. (Mémento)
82

13. Turquet B. Apport de l’implantologie en prothèse amovible partielle [Thèse d’exercice].


Nancy, France : Université de Lorraine ; 2017

14. Valplast International Corp. A Valplast Flexible Partial Denture. [Photographie]. In : Company
archives, Valplast International Corp [en ligne]. 2005 [consulté le 15 février 2022]. Disponible
à l’adresse : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Valplast_partial.png?uselang=fr
83

U.F.R. D’ODONTOLOGIE DE RENNES



BERRADJ Souad, DUFLO Anne. - Guide clinique de prothèse amovible partielle :
de la prothèse provisoire à la prothèse d’usage

83f., 93 fig., 16 tabl., 30 cm. - Thèse : Odontologie ; Université de Rennes 1; 2022 ;



Résumé français

La formation clinique en prothèse amovible partielle est primordiale pour l’exercice du futur
chirurgien-dentiste et nécessite un apprentissage théorique préalable. L’objet de ce travail est de
faciliter aux étudiants le passage de la théorie à la pratique, quel que soit leur cycle et leurs
connaissances acquises à ce stade de leurs études. Illustré par un cas clinique réalisé au centre de
soins dentaires de Rennes, ce projet comporte un résumé des bases théoriques, puis développe les
principales étapes cliniques menant à la réalisation des prothèses amovibles partielles transitoires
et d’usage. Le PDF interactif élaboré lors de cette thèse exploite différents supports pédagogiques,
que sont les textes synthétiques, les photographies et les schémas.

Rubrique de classement : Prothèse

Prothèse amovible partielle, prothèse partielle adjointe,


Mots-clés français : prothèse partielle provisoire, prothèse partielle à infrastructure
métallique, temporisation, mise en condition tissulaire, rapports
inter-maxillaires

Mots-clés anglais : Removable partial denture, temporary partial denture,


removable partial denture framework, temporisation, tissue
conditioning, jaw relation records

Président : Monsieur Vincent MEURIC

JURY : Assesseurs : Mr Xavier RAVALEC directeur de thèse

Mme Alexia MARIE-COUSIN

Mr Yann-Loïg TURPIN

Mr William GOUBIN

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