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Livre Du Prophète Zacharie

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Zacharie

Livre du Prophète
ZACHARIE
Accès direct aux chapitres de Zacharie :

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14


 INTRODUCTION : Chapitre 1: 1-6
 Le LIVRE des VISIONS : Chapitre 1 v. 7 à ch. 6
• Première vision : chapitre 1: 7-17
• Deuxième vision : chapitre 1: 18-21
• Troisième vision : chapitre 2
• Quatrième vision : chapitre 3
• Cinquième vision : chapitre 4
• Sixième vision : chapitre 5: 1-4
• Septième vision : chapitre 5: 5-11
• Huitième vision : chapitre 6: 1-8
• CONCLUSION DU LIVRE DES VISIONS : Chapitre 6: 9-15
 Le LIVRE des ORACLES : Chapitres 7 à 14
• Première section : chapitre 7 à 8 : «La parole de l’Éternel» à Zacharie au sujet des jeûnes et la restaura-
tion de Jérusalem
• Deuxième Section : Chapitres 9 à 11 : «L’oracle de la parole de l’Éternel» au sujet des bergers et la restau-
ration de Juda, puis d’Israël
 Chapitre 9. But final de la prophétie. Le Roi.
 Chapitres 10 et 11. Les bergers et les troupeaux
• Troisième Section : Chapitres 12 à 14 «L’oracle de la parole de l’Éternel» au sujet du dernier jour et de
la restauration du pays
 Le dernier jour. Chapitres 12 à 13
⋅ Chapitre 12
⋅ Chapitre 13
 Chapitre 14

Notes
Avant propos de HR
Zacharie

Grand Prophète Petit prophète Analogie


Osée
1 Ésaïe Amos Prophéties sur Juda et Israël avant la déportation
Michée
Joël
2 Jérémie Habakuk Plaidoyer moral entre Dieu et Juda
Sophonie
Abdias
3 Ézéchiel Jonas Prophéties sur les nations
Nahum
Aggée
4 Daniel Zacharie Pendant et après la captivité
Malachie
Dans le chapitre 1, le Seigneur est l’Ange de l’Éternel qui Zacharie
Au chap. 1, Juda et Jérusalem sont foulés aux pieds par les nations, mais
dirige, sous une forme encore mystérieuse, tous les évé-
consolés et encouragés par l’annonce des bénédictions futures qui seront
nements des royaumes du monde pour les faire concou-
rir à l’établissement de son royaume et à la gloire de son
Chapitre 1 leur part, et par la destruction de leurs oppresseurs.
peuple avec Jérusalem pour centre.
1 Au huitième mois, en la seconde année de Darius, 1 la parole de l’Éternel vint à Zacharie le pro-
INTRODUCTION : Chapitre 1: 1-6 phète, fils de Bérékia, fils d’Iddo, disant :
… Le Seigneur annonce à ces réchappés de Juda qu’il
avait été fort courroucé contre leurs pères parce qu’ils
2 L’Éternel a été fort en courroux contre vos pères. 3 Et tu leur diras : Ainsi dit l’Éternel des armées :
n’avaient pas écouté ses prophètes. Ces faibles restes Revenez à moi, dit l’Éternel des armées, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées. 4 Ne soyez
allaient-ils reprendre maintenant les errements de leurs pas comme vos pères, auxquels les premiers prophètes ont crié, disant : Ainsi dit l’Éternel des armées :
pères ou écouter la parole de l’Éternel ?
Revenez donc de vos mauvaises voies et de vos mauvaises actions !… mais ils n’écoutèrent pas, et ne
firent pas attention à moi, dit l’Éternel. 5 Vos pères, où sont-ils ? et les prophètes, ont-ils vécu à tou-
jours ? 6 Mais mes paroles et mes décrets que j’ai commandés à mes serviteurs les prophètes, n’ont-ils
pas atteint vos pères ? Et ils sont revenus et ont dit : Comme l’Éternel des armées s’est proposé de
nous faire, selon nos voies et selon nos actions, ainsi en a-t-il fait à notre égard.

Le LIVRE des VISIONS : Chapitre 1 v. 7 à ch. 6 7 Le vingt-quatrième jour du onzième mois, qui est le mois de Shebath, en la seconde année de Da-
rius, la parole de l’Éternel vint à Zacharie le prophète, fils de Bérékia, fils d’Iddo, disant :
Première vision : chapitre 1: 7-17
8 Je vis de nuit 2 ; et voici un homme monté sur un cheval roux, et il se tenait parmi les myrtes qui
étaient dans le fond, et, après lui, il y avait des chevaux roux, bais, et blancs. 9 Et je dis : Que sont
ceux-ci, mon seigneur ? Et l’ange qui parlait avec moi me dit : Je te ferai voir ce que sont ceux-ci. 10 Et
l’homme qui se tenait parmi les myrtes répondit et dit : Ce sont ceux que l’Éternel a envoyés pour se
promener par la terre. 11 Et ils répondirent à l’ange de l’Éternel qui se tenait parmi les myrtes, et di-
rent : Nous nous sommes promenés par la terre, et voici, toute la terre est en repos et tranquille. 12 Et
l’ange de l’Éternel prit la parole et dit : Éternel des armées, jusques à quand n’useras-tu pas de miséri-
corde envers Jérusalem, et envers les villes de Juda, contre lesquelles tu as été indigné ces soixante-dix
ans ? 13 Et l’Éternel répondit à l’ange qui parlait avec moi, de bonnes paroles, des paroles de consola-
tion. 14 Et l’ange qui parlait avec moi me dit : Crie, disant : Ainsi dit l’Éternel des armées : Je suis jaloux
d’une grande jalousie à l’égard de Jérusalem et à l’égard de Sion ; 15 et je suis courroucé d’un grand
courroux contre les nations qui sont à leur aise ; car j’étais un peu courroucé, et elles ont aidé au mal.
16 C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Je suis revenu à Jérusalem avec miséricorde ; ma maison y sera
bâtie, dit l’Éternel des armées, et le cordeau sera étendu sur Jérusalem. 17 Crie encore, disant : Ainsi

1
date : A.C. 519
2
ou : cette nuit-là.
Zacharie

dit l’Éternel des armées : Mes villes regorgeront encore de biens1, et l’Éternel consolera encore Sion,
et choisira encore Jérusalem.

Deuxième vision : chapitre 1: 18-21 18 Et je levai mes yeux et regardai ; et voici quatre cornes. 19 Et je dis à l’ange qui parlait avec moi :
Que sont celles-ci ? Et il me dit : Ce sont ici les cornes qui ont dispersé Juda, Israël et Jérusalem. 20 Et
l’Éternel me fit voir quatre ouvriers. 21 Et je dis : Que viennent faire ceux-ci ? Et il parla, disant : Ce
sont là les cornes qui ont dispersé Juda, de manière que personne ne levait la tête ; mais ceux-ci sont
venus pour les effrayer, pour jeter loin les cornes des nations qui ont levé la corne contre le pays de
Juda pour le disperser.
Au chap. 2, c’est plus que des paroles de consolation : Dieu se souvient de Jérusalem
Chapitre 2 pour l’introduire définitivement dans les bénédictions millénaires.

Troisième vision : chapitre 2 1 Et je levai les yeux, et je regardai ; et voici un homme, et dans sa main un cordeau à mesurer. 2 Et
La gloire future de Christ
je dis : Où vas-tu ? Et il me dit : [Je vais] pour mesurer Jérusalem, pour voir quelle est sa largeur et
quelle est sa longueur. 3 Et voici, l’ange qui parlait avec moi sortit, et un autre ange sortit à sa ren-
contre, et lui dit : Cours, parle à ce jeune homme, disant : 4 Jérusalem sera habitée comme les villes
ouvertes, à cause de la multitude des hommes et du bétail [qui seront] au milieu d’elle. 5 Et moi, je lui
serai, dit l’Éternel, une muraille de feu tout autour, et je serai [sa] gloire au milieu d’elle.
6 Ho, Ho ! fuyez donc du pays du nord, dit l’Éternel, car je vous ai dispersés aux quatre vents des
cieux, dit l’Éternel. 7 Ho ! échappe-toi, Sion, toi qui habites chez la fille de Babylone ! 8 Car ainsi dit
l’Éternel des armées : Après la gloire, il m’a envoyé vers les nations qui ont fait de vous leur proie ; car
celui qui vous touche, touche la prunelle de son œil. 9 Car voici, je secoue ma main sur elles, et elles
seront la proie de ceux qui les servaient ; et vous saurez que l’Éternel des armées m’a envoyé.
10 Exulte, et réjouis-toi, fille de Sion ! car voici, je viens et je demeurerai au milieu de toi, dit
l’Éternel. 11 Et beaucoup de nations se joindront à l’Éternel en ce jour-là, et elles me seront pour
peuple, et je demeurerai au milieu de toi ; et tu sauras que l’Éternel des armées m’a envoyé à toi. 12
Et l’Éternel possédera Juda [comme] sa part sur la terre sainte, et il choisira encore Jérusalem. 13 Que
toute chair fasse silence devant l’Éternel, car il s’est réveillé de sa demeure sainte.

1
ou : s’étendront à cause du bien.
Au chap. 3, il faut que, pour être bénie, Jérusalem soit purifiée, que l’iniquité de Zacharie
Juda soit ôtée et que le peuple soit revêtu d’un vêtement de justice et de sainteté.
Quatrième vision : chapitre 3 * Chapitre 3
1 Et il me fit voir Joshua 1, le grand sacrificateur, debout devant l’Ange de l’Éternel, et Satan 2 se te-
Dans le chapitre 3, le Seigneur est est le vrai souverain
nant à sa droite pour s’opposer à lui. 2 Et l’Éternel dit à Satan : Que l’Éternel te tance, Satan ; que
Sacrificateur, entouré de ceux dont il a fait ses compa-
gnons. Il est en même temps le fondement de toutes les l’Éternel, qui a choisi Jérusalem, te tance ! Celui-ci n’est-il pas un tison sauvé du feu ? 3 Et Joshua était
pensées de Dieu, celui sur lequel s’élèvera le temple vêtu de vêtements sales, et se tenait devant l’Ange. 4 Et [l’Ange] prit la parole et parla à ceux qui se
futur bâti par l’Éternel.
tenaient devant lui, disant : Ôtez de dessus lui les vêtements sales. Et il lui dit : Regarde, j’ai fait passer
Joshua = «l’Éternel est Sauveur» de dessus toi ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête. 5 Et je dis : Qu’ils mettent une tiare pure sur
sa tête ; et ils mirent la tiare pure sur sa tête, et le revêtirent de vêtements ; et l’Ange de l’Éternel se
tenait là.

6 Et l’Ange de l’Éternel protesta à Joshua, disant : 7 Ainsi dit l’Éternel des armées : Si tu marches dans
mes voies, et si tu fais l’acquit de la charge que je te confie, alors tu jugeras aussi ma maison, et tu
auras aussi la garde de mes parvis, et je te donnerai de marcher au milieu de ceux-ci qui se tiennent
[devant moi].
V 8-10, Joshua est lui-même Celui devant lequel
sont assis les sacrificateurs, qu’il a introduits dans
son intimité, comme ses compagnons.
8 Écoute, Joshua, grand sacrificateur, toi et tes compagnons qui sont assis devant toi, car ce sont des
hommes [qui servent] de signes 3 ; car voici, je ferai venir mon serviteur, le Germe. 9 Car voici, la pierre
que j’ai placée devant Joshua ; sur cette seule pierre, [il y aura] sept yeux ; voici, j’en graverai la gra-
vure, dit l’Éternel des armées ; et j’ôterai l’iniquité de ce pays en un seul jour. 10 En ce jour-là, dit
l’Éternel des armées, vous convierez chacun son prochain sous la vigne et sous le figuier.

Cinquième vision : chapitre 4 * Chapitre 4


Dans le chapitre 4, le Seigneur est est le vrai Roi, le Sei-
1 Et l’ange qui parlait avec moi revint et me réveilla comme un homme qu’on réveille de son som-
gneur de toute la terre, et la pierre du faîte, sortant avec meil. 2 Et il me dit : Que vois-tu ? Et je dis : Je vois, et voici un chandelier tout d’or, et une coupe à son
acclamations, sur laquelle la faveur de Dieu est inscrite à sommet ; et ses sept lampes sur lui ; sept [lampes] et sept 4 conduits pour les lampes qui sont à son
toujours.
sommet ; 3 et deux oliviers auprès de lui, l’un à la droite de la coupe, et l’autre à sa gauche.

1
voir Aggée 1:1.
2
comme Job 1:6.
3
ailleurs : prodiges, miracles
4
ou : sept et sept, c. à d. sept conduits pour chaque lampe.
Au chap. 4, le prophète considère le peuple remonté de la Zacharie
captivité. C’est un jour de petits commencements, mais le
4 Et je pris la parole et dis à l’ange qui parlait avec moi, disant : Que sont ces choses, mon seigneur ?
Seigneur ne le méprise pas. À ce moment-là, le témoignage
de Dieu est représenté à Jérusalem par Joshua et Zorobabel. 5 Et l’ange qui parlait avec moi répondit et me dit : Ne sais-tu pas ce que sont ces choses ? Et je dis :
Dieu approuve ce témoignage, mais, au temps de la fin, il Non, mon seigneur. 6 Et il répondit et me parla, disant : C’est ici la parole de l’Éternel à Zorobabel, di-
doit renaître à Jérusalem et sera reconnu suffisant, bien que
représenté seulement par deux témoins, au milieu de la sant : Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l’Éternel des armées. 7 Qui es-tu, grande
nation plongée dans l’incrédulité. Cent ans environ après le montagne, devant Zorobabel ? [Tu deviendras] une plaine ; et il fera sortir la pierre du faîte avec des
retour de la captivité, le prophète Malachie, considérant acclamations : Grâce, grâce sur 1 elle !
l’état moral du peuple, n’y voyait qu’une ruine complète,
appelant le jugement final de Dieu. Quatre siècles plus tard, 8 Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : 9 Les mains de Zorobabel ont fondé cette maison, et ses
Juda consomme son iniquité en mettant à mort le Messie,
et Dieu le disperse de nouveau parmi toutes les nations. mains l’achèveront ; et tu sauras que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous. 10 Car qui a méprisé
Telle est encore aujourd’hui sa condition. Mais quand ce le jour des petites choses ? Ils se réjouiront, ces sept-là, et verront le plomb 2 dans la main de Zoroba-
peuple incrédule sera rentré dans son pays, Dieu pourra-t-il, bel : ce sont là les yeux de l’Éternel qui parcourent toute la terre 3.
à part un faible résidu, reconnaître et approuver quelque
chose au milieu de cette nation apostate ? … Réponse au 11 Et je répondis et lui dis : Que sont ces deux oliviers à la droite du chandelier, et à sa gauche ? 12 Et
chap. 5
je répondis une seconde fois et lui dis : Que sont les deux branches des oliviers qui, à côté 4 des deux
conduits d’or, déversent l’or d’elles-mêmes ? 13 Et il me parla, disant : Ne sais-tu pas ce qu’elles sont ?
Et je dis : Non, mon seigneur. 14 Et il dit : Ce sont les deux fils de l’huile, qui se tiennent auprès du Sei-
gneur de toute la terre.

Sixième vision : chapitre 5 v. 1-4 * Chapitre 5


Au chap. 5, les deux visions du prophète répondent à la 1 Et de nouveau je levai mes yeux, et je vis ; et voici un rouleau qui volait. 2 Et il me dit : Que vois-
question : quand ce peuple incrédule sera rentré dans son tu ? Et je dis : Je vois un rouleau qui vole, long de vingt coudées, et large de dix coudées. 3 Et il me dit :
pays, Dieu pourra-t-il, à part un faible résidu, reconnaître
C’est ici la malédiction 5 qui sort sur la face de toute la terre 6 ; car tout voleur sera détruit, selon ce [qui
et approuver quelque chose au milieu de cette nation
apostate ? Elles paraissent difficiles à comprendre, mais de est écrit] 7, d’une part ; et chacun qui jure sera détruit, selon ce [qui est écrit] 8, de l’autre part. 4 Je la
fait elles sont simples, si nous nous laissons enseigner par fais sortir, dit l’Éternel des armées, et elle entrera dans la maison du voleur, et dans la maison de celui
l’Esprit de Dieu.

1
litt.: à.
2
litt.: la pierre d’étain.
3
litt.: tout le pays
4
ou, peut-être : par le moyen.
5
ailleurs : exécration.
6
litt.: tout le pays
7
litt.: selon elle.
8
litt.: selon elle.
Zacharie

qui jure faussement par mon nom ; et elle logera au milieu de sa maison et la consumera avec le bois
et les pierres.
Septième vision : chapitre 5 v. 5-11 5 Et l’ange qui parlait avec moi sortit et me dit : Lève tes yeux et regarde : Qu’est-ce qui sort là ? 6 Et
je dis : Qu’est-ce ? Et il dit : C’est l’épha qui sort. Et il dit : C’est ici leur aspect dans toute la terre. 7 Et
voici, un disque de plomb fut soulevé : et il y avait là une femme assise au milieu de l’épha. 8 Et il dit :
C’est la méchanceté. Et il la jeta au milieu de l’épha, et il jeta le poids de plomb sur l’ouverture. 9 Et je
levai mes yeux, et je vis ; et voici, deux femmes sortirent, et le vent était dans leurs ailes, et elles
avaient des ailes comme des ailes de cigogne, et elles soulevèrent l’épha entre la terre et les cieux. 10
Et je dis à l’ange qui parlait avec moi : Où celles-ci emportent-elles l’épha ? 11 Et il me dit : Pour lui
Dans le chapitre 6, la sacrificature et la royauté sont
réunies dans la personne su Seigneur et, comme tel, il est bâtir une maison dans le pays de Shinhar ; et là elle sera fixée et posée sur sa base.
couronné et assis sur son trône
* Chapitre 6
Huitième vision : chapitre 6 v. 1-8 1 Et de nouveau je levai mes yeux, et je vis : et voici quatre chars qui sortaient d’entre deux mon-
tagnes, et les montagnes étaient des montagnes d’airain. 2 Au premier char il y avait des chevaux
roux ; et au second char, des chevaux noirs ; 3 et au troisième char, des chevaux blancs ; et au qua-
trième char, des chevaux tachetés, vigoureux 1. 4 Et je pris la parole et dis à l’ange qui parlait avec moi :
Que sont ceux-ci, mon seigneur ? 5 Et l’ange répondit et me dit : Ce sont les quatre esprits des cieux
qui sortent de là où ils se tenaient devant le Seigneur de toute la terre. 6 Celui auquel sont les chevaux
noirs sort vers le pays du nord ; et les blancs sortent après eux ; et les tachetés sortent vers le pays du
midi ; 7 et les vigoureux sortent et cherchent à s’en aller, à se promener par la terre. Et il dit : Allez,
promenez-vous par la terre. Et ils se promenèrent par la terre. 8 Et il me cria, et me parla, disant :
Vois ; ceux qui sont sortis vers le pays du nord ont apaisé mon esprit 2 dans le pays du nord.

CONCLUSION DU LIVRE DES VISIONS: 9 Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : 10 Prends [des dons] de la part de [ceux de] la transpor-
chapitre 6 v. 9-15 tation, de la part de Heldaï, de Tobija, et de Jedahia, (et viens, toi, en ce même jour, et entre dans la
maison de Josias, fils de Sophonie, où ils sont venus de Babylone) ; 11 tu prendras, [dis-je] de l’argent
Heldaï = «Endurant» et de l’or, oui, prends des couronnes 3, et tu [les] mettras sur la tête de Joshua, fils de Jotsadak, le
Tobija = «l’Éternel est bon»
Jedahia = «l’Éternel sait». grand sacrificateur ; 12 et tu lui parleras, disant : Ainsi parle l’Éternel des armées, disant : Voici un
Ils entrent dans la maison de Josias (= «l’Éternel sup- homme dont le nom est Germe, et il germera de son propre lieu, et il bâtira le temple de l’Éternel. 13
porte»), fils de Sophonie (= «l’Éternel cache»).
Ces hommes portent donc presque tous le nom de
l’Éternel et sont ainsi ses témoins.
1
quelques-uns : roux.
2
ou : ont satisfait ma colère.
3
proprement : une tiare composée de plusieurs couronnes.
Zacharie

Lui, il bâtira le temple de l’Éternel, et il portera la gloire, et il s’assiéra, et dominera sur son trône, et il
sera sacrificateur sur son trône ; et le conseil de paix sera entre eux deux. 14 Et les couronnes 1 seront
pour Hélem, et pour Tobija, et pour Jedahia, et pour Hen, fils de Sophonie, pour mémorial dans le
temple de l’Éternel. 15 Et ceux qui sont éloignés viendront et bâtiront au temple de l’Éternel ; et vous
saurez que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous. Et [cela] arrivera, si vous écoutez fidèlement la
voix de l’Éternel, votre Dieu.

Le LIVRE des ORACLES : Chapitres 7 à 14 * * Chapitre 7


1 Et il arriva, la quatrième année du roi Darius, 2 que la parole de l’Éternel vint à Zacharie, le qua-
Première section : chapitre 7 à 8 :
LA PAROLE de L’ÉTERNEL DES ARMÉES : Retour trième [jour] du neuvième mois, [au mois] de Kislev, 2 quand Béthel 3 envoya Sharétser et Réguem-
aux principes de la loi et bénédiction future de Mélec et ses hommes pour implorer l’Éternel, 3 pour parler aux sacrificateurs qui étaient dans la mai-
Jérusalem et de Juda son de l’Éternel des armées, et aux prophètes, disant : Pleurerai-je au cinquième mois, en me séparant
Commentaires Ch. 7 comme j’ai fait, voici tant d’années ? Jeûne du 5ème mois

4 Et la parole de l’Éternel des armées vint à moi, disant : 5 Parle à tout le peuple du pays, et aux sa-
crificateurs, disant : Quand vous avez jeûné et que vous vous êtes lamentés au cinquième et au sep-
tième [mois], et cela pendant soixante-dix ans, est-ce réellement pour 4 moi, pour 5 moi, que vous avez
jeûné ? 6 Et quand vous avez mangé et bu, n’est-ce pas vous qui mangiez et qui buviez ? 7 Ne sont-ce
pas là les paroles que l’Éternel a criées par les premiers prophètes, alors que Jérusalem était habitée
et jouissait de la paix, ainsi que ses villes qui l’entouraient, et que le midi et le pays plat étaient habi-
tés ?
8 Et la parole de l’Éternel vint à Zacharie, disant : 9 Ainsi parle l’Éternel des armées, disant : Pronon-
cez des jugements de vérité, et usez de bonté et de miséricorde l’un envers l’autre, 10 et n’opprimez
pas la veuve et l’orphelin, l’étranger et l’affligé ; et ne méditez pas le mal dans votre cœur, l’un contre
l’autre. 11 Mais ils refusèrent d’être attentifs, et opposèrent une épaule revêche, et appesantirent
leurs oreilles pour ne pas entendre, 12 et rendirent leur cœur [dur comme] un diamant, pour ne pas
écouter la loi et les paroles que l’Éternel des armées envoyait par son Esprit, par les premiers pro-

1
proprement : une tiare composée de plusieurs couronnes.
2
date : A.C. 517.
3
ceux de Béthel ; d’autres : quand on envoya à la maison de *Dieu.
4
plus litt.: à.
5
plus litt.: à.
Zacharie

phètes ; et il y eut une grande colère de la part de l’Éternel des armées. 13 Et il arriva que, comme il
cria et qu’ils n’écoutèrent pas, de même ils crièrent, et je n’écoutai pas, dit l’Éternel des armées ; 14 et
je les dispersai, comme par un tourbillon, parmi toutes les nations qu’ils ne connaissaient pas, et le
pays fut désolé derrière eux, de sorte qu’il n’y avait ni allants ni venants ; et ils rendirent désolé le pays
désirable.

Commentaires Ch. 8 Chapitre 8


1 Et la parole de l’Éternel des armées vint [à moi], disant : 2 Ainsi dit l’Éternel des armées : Je suis ja-
loux pour Sion d’une grande jalousie, et je suis jaloux pour elle d’une grande fureur. 3 Ainsi dit
l’Éternel : Je suis revenu à Sion, et j’habiterai au milieu de Jérusalem ; et Jérusalem sera appelée la ville
de vérité, et la montagne de l’Éternel des armées, la montagne sainte. 4 Ainsi dit l’Éternel des armées :
Il y aura encore des vieillards et des femmes âgées, assis dans les rues de Jérusalem, chacun son bâton
à sa main, à cause du nombre de [leurs] jours. 5 Et les places de la ville seront pleines de jeunes gar-
çons et de jeunes filles, jouant dans ses places. 6 Ainsi dit l’Éternel des armées : Si c’est une chose dif-
ficile aux yeux du reste de ce peuple, en ces jours-là, serait-ce difficile aussi à mes yeux ? dit l’Éternel
des armées. 7 Ainsi dit l’Éternel des armées : Voici, je sauve mon peuple du pays du levant, et du pays
du coucher du soleil, 8 et je les amènerai, et ils demeureront au milieu de Jérusalem, et ils seront mon
peuple, et moi je serai leur Dieu 1, en vérité et en justice.
9 Ainsi dit l’Éternel des armées : Que vos mains soient fortes, ô vous qui entendez en ces jours-ci ces
paroles de la bouche des prophètes, au jour où le fondement de la maison de l’Éternel des armées a
été posé pour bâtir le temple. 10 Car avant ces jours-là, il n’y avait point de salaire pour les hommes,
et il n’y avait point de salaire pour les bêtes, et il n’y avait point de paix pour celui qui sortait, ni pour
celui qui entrait, à cause de la détresse 2 ; et je lâchais tout homme, chacun contre son prochain. 11
Mais maintenant, je ne serai pas pour le reste de ce peuple comme dans les premiers jours, dit
l’Éternel des armées ; 12 car la semence prospérera 3, la vigne donnera son fruit, et la terre donnera
ses produits, et les cieux donneront leur rosée, et je ferai hériter au reste de ce peuple toutes ces
choses. 13 Et il arrivera que, comme vous étiez une malédiction parmi les nations, maison de Juda, et
maison d’Israël, ainsi je vous sauverai, et vous serez une bénédiction. Ne craignez point : que vos

1
voir la note à Ézéchiel 11:20.
2
ou : l’adversaire
3
d’autres : ce sera une semence de paix.
Zacharie

mains soient fortes ! 14 Car ainsi dit l’Éternel des armées : Comme j’ai pensé à vous faire du mal,
quand vos pères m’ont provoqué à la colère, dit l’Éternel des armées (et je ne m’en suis pas repenti),
15 ainsi j’ai pensé de nouveau, en ces jours-ci, à faire du bien à Jérusalem et à la maison de Juda. Ne
craignez point ! 16 Ce sont ici les choses que vous ferez : Parlez la vérité chacun à son prochain, jugez
[selon] la vérité, et [prononcez] un jugement de paix, dans vos portes, 17 et ne méditez pas le mal
dans vos cœurs chacun contre son prochain, et n’aimez pas le faux serment ; car toutes ces choses-là,
je les hais, dit l’Éternel.
18 Et la parole de l’Éternel des armées vint à moi, disant : 19 Ainsi dit l’Éternel des armées : Le jeûne
du quatrième [mois], et le jeûne du cinquième, et le jeûne du septième, et le jeûne du dixième [mois]
seront pour la maison de Juda allégresse et joie, et d’heureuses assemblées. Aimez donc la vérité et la
paix. 20 Ainsi dit l’Éternel des armées : Encore une fois il viendra des peuples et des habitants de
beaucoup de villes ; 21 et les habitants de l’une iront à l’autre, disant : Allons, allons implorer l’Éternel,
et rechercher l’Éternel des armées ! Moi aussi, j’irai. 22 Et beaucoup de peuples, et des nations puis-
santes, iront pour rechercher l’Éternel des armées à Jérusalem, et pour implorer l’Éternel. 23 Ainsi dit
l’Éternel des armées : En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront, oui, sai-
siront le pan de la robe d’un homme juif, disant : Nous irons avec vous, car nous avons ouï dire que
Dieu est avec vous.
Deuxième Section : Chapitres 9 à 11 : * Chapitre 9
«L’oracle de la parole de l’Éternel» au sujet
des bergers et la restauration de Juda, puis 1 L’oracle de la parole de l’Éternel [qui vient] dans le pays de Hadrac ; et Damas sera le lieu de son 1
d’Israël repos (car l’Éternel a l’œil sur les hommes et sur toutes les tribus d’Israël 2), 2 et Hamath aussi, [qui] est
sur sa frontière, Tyr, et Sidon, bien qu’elle soit très-sage.
Ch. 9 : But final de la prophétie. Le Roi
3 Et Tyr s’est bâti une forteresse, et elle amasse l’argent comme de la poussière, et l’or comme la
Dans le chapitre 9, le Seigneur apporte à Jérusalem le boue des rues. 4 Voici, le Seigneur s’en emparera et brisera sa force dans la mer, et elle sera dévorée
salut comme Roi de justice et Roi de paix. par le feu. 5 Askalon le verra et aura peur ; Gaza aussi, et elle sera fort angoissée ; Ékron aussi, car elle
sera honteuse de sa confiance ; et le roi sera retranché de Gaza, et Askalon ne sera pas habitée ; 6 et
un bâtard 3 demeurera à Asdod ; et je détruirai l’orgueil des Philistins ; 7 et j’ôterai son sang de sa

1
c. à d. de la parole de l’Éternel.
2
ou : car l’œil des hommes et de toutes les tribus d’Israël est sur l’Éternel.
3
ou : étranger.
Zacharie

bouche, et ses abominations d’entre ses dents ; mais celui qui restera, lui aussi, sera pour notre Dieu,
et sera comme un chef en Juda, et Ékron, comme un Jébusien.
8 Et je camperai à côté de ma maison, à cause de l’armée, à cause des allants et des venants, et
l’exacteur ne passera plus sur eux ; car maintenant j’ai vu de mes yeux.
9 Réjouis-toi avec transports, fille de Sion ; pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi
vient à toi ; il est juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne, et sur un poulain, le petit d’une
ânesse. 10 Et je retrancherai d’Éphraïm le char, et de Jérusalem, le cheval, et l’arc de guerre sera re-
tranché. Et il annoncera la paix aux nations, et dominera d’une mer à l’autre, et depuis le fleuve
jusqu’aux bouts de la terre. 11 Quant à toi aussi, à cause du sang de ton alliance, je renverrai tes pri-
sonniers hors de la fosse où il n’y avait point d’eau. 12 Revenez à la place forte, prisonniers de
l’espérance ! Aujourd’hui même, je le déclare : Je te rendrai le double.
13 Car j’ai bandé pour moi Juda, d’Éphraïm j’ai rempli mon arc, et je réveillerai tes fils, ô Sion, contre
tes fils, ô Javan, et je te rendrai telle que l’épée d’un homme fort. 14 Et l’Éternel sera vu au-dessus
d’eux, et sa flèche sortira comme l’éclair ; et le Seigneur, l’Éternel, sonnera de la trompette, et mar-
chera avec les tourbillons du midi. 15 L’Éternel des armées les protégera, et ils dévoreront, et ils foule-
ront les1 pierres de fronde, et ils boiront, et bruiront comme par le vin, et ils seront remplis comme un
bassin 2, comme les coins de l’autel. 16 Et l’Éternel leur Dieu les sauvera, en ce jour-là, comme le trou-
peau de son peuple ; car ils seront des pierres de couronne élevées 3 sur sa terre. 17 Car combien
grande est sa bonté ! et combien grande est sa beauté ! Le froment fera croître les jeunes gens, et le
moût, les jeunes filles.

Ch. 10 & 11 : * Chapitre 10


Les bergers et les troupeaux
1 Demandez à l’Éternel de la pluie, au temps de la pluie de la dernière saison. L’Éternel fera des
Ch. 10 notes éclairs, et il leur 4 donnera des ondées de pluie : à chacun de l’herbe dans son champ. 2 Car les théra-
phim ont dit des paroles de 5 vanité, et les devins ont vu un mensonge, et ils ont prononcé des songes
trompeurs ; ils consolent en vain. C’est pourquoi ils sont partis comme le menu bétail ; ils sont oppri-

1
ou : par les.
2
: bassin [pour recevoir le sang d’aspersion], comme 1 Rois 7:40.
3
ou : étincelantes.
4
c. à d. à ceux qui demanderont
5
litt.: ont parlé.
Zacharie

més 1, parce qu’il n’y a point de berger. 3 Ma colère s’est embrasée contre les bergers, et je punirai les
boucs ; car l’Éternel des armées a visité son troupeau, la maison de Juda, et il en a fait son cheval de
gloire dans la bataille. 4 De lui est la pierre angulaire, de lui le clou, de lui l’arc de guerre, de lui sortent
tous les dominateurs2 ensemble. 5 Et ils seront dans la bataille comme des hommes forts qui foulent
aux pieds la boue des rues ; et ils combattront, car l’Éternel sera avec eux ; et ceux qui montent les
chevaux seront couverts de honte. 6 Et je rendrai forte la maison de Juda, et je sauverai la maison de
Joseph, et je les ramènerai 3, car j’userai de miséricorde envers eux ; et ils seront comme si je ne les
avais pas rejetés ; car je suis l’Éternel, leur Dieu, et je les exaucerai. 7 Et [ceux d’]Éphraïm seront
comme un homme fort, et leur cœur se réjouira comme par le vin, et leurs fils [le] verront et se réjoui-
ront ; leur cœur s’égayera en l’Éternel. 8 Je les sifflerai et je les rassemblerai, car je les ai rachetés ; et
ils multiplieront comme ils avaient multiplié. 9 Et je les sèmerai parmi les peuples, et ils se souvien-
dront de moi dans les [pays] éloignés, et ils vivront avec leurs fils, et ils reviendront. 10 Et je les ramè-
nerai du pays d’Égypte, et je les rassemblerai de l’Assyrie, et je les ferai venir au pays de Galaad et au
Liban, et il ne sera pas trouvé [assez de place] pour eux. 11 Et il passera par la mer, [par] l’affliction 4, et
dans la mer il frappera les vagues, et toutes les profondeurs du Nil seront desséchées, et l’orgueil de
l’Assyrie sera abattu, et le sceptre de l’Égypte sera ôté. 12 Et je les fortifierai en l’Éternel, et ils marche-
ront en son nom, dit l’Éternel.

Dans le chapitre 11, le Seigneur est présenté à Israël * Chapitre 11


comme son Berger, rejeté et vendu pour trente pièces
d’argent, mais reconnu par les pauvres du troupeau. 1 Liban, ouvre tes portes, et que le feu dévore tes cèdres ! 2 Hurle, cyprès ! car le cèdre est tombé,
les nobles sont dévastés. Hurlez, chênes de Basan ! car la forêt inaccessible est abattue. 3 Une voix du
Ch. 11 : notes
hurlement des bergers, — car leur magnificence est dévastée ; une voix du rugissement des jeunes
lions, — car l’orgueil du Jourdain est dévasté.
V. 4-6 nous voyons l’apparition d’un berger 4 Ainsi dit l’Éternel, mon Dieu : Pais le troupeau de la tuerie, 5 que leurs possesseurs tuent, sans pas-
nouveau, représenté par le prophète Zacha-
rie en personne ser pour coupables5, et dont les vendeurs disent : Béni soit l’Éternel, je me suis enrichi ! et leurs ber-
gers ne les épargnent pas. 6 Car je n’épargnerai plus les habitants du pays, dit l’Éternel. Et voici, je ferai

1
ailleurs : affligés
2
ailleurs : exacteurs
3
ou : ferai habiter.
4
ou : mer d’affliction.
5
ou : sans en porter peine.
Zacharie

tomber les hommes dans les mains l’un de l’autre et dans la main de son roi ; et ils écraseront le pays ;
et je ne délivrerai pas de leur main.
Note : V. 7 7 Et je me mis à paître le troupeau de la tuerie, voire même les pauvres du troupeau ; et je pris deux
bâtons : je nommai l’un Beauté, et je nommai l’autre Liens, et je me mis à paître le troupeau. 8 Et je
Note : V. 8
détruisis trois des bergers en un mois, et mon âme fut ennuyée d’eux, et leur âme aussi se dégoûta de
Note : V. 9 moi. 9 Et je dis : Je ne vous paîtrai pas : que ce qui meurt, meure ; et que ce qui périt, périsse ; et quant
Note : V. 10 à ce qui reste, qu’ils se dévorent l’un l’autre 1. 10 Et je pris mon bâton Beauté, et je le brisai, pour
rompre mon alliance, que j’avais faite avec tous les peuples2. 11 Et elle fut rompue en ce jour-là ; et les
Note : V. 11 pauvres du troupeau, qui prenaient garde à moi, connurent ainsi 3 que c’était la parole de l’Éternel. 12
Note : V. 12
Et je leur dis : Si cela est bon à vos yeux, donnez-[moi] mon salaire : sinon, laissez-le. Et ils pesèrent
mon salaire, trente [pièces] d’argent. 13 Et l’Éternel me dit : Jette-le au potier, [ce] prix magnifique
Note : V. 13
auquel j’ai été estimé par eux. Et je pris les trente [pièces] d’argent, et je les jetai au potier, dans la
Note : V. 14 maison de l’Éternel. 14 Et je brisai mon second bâton Liens, pour rompre la fraternité entre Juda et
Israël.
Note : V. 15-17 15 Et l’Éternel me dit : Prends encore les instruments d’un berger insensé. 16 Car voici, je suscite un
berger dans le pays, qui ne visitera pas ce qui va périr, qui ne cherchera pas ce qui est dispersé, qui ne
pansera pas ce qui est blessé, et ne nourrira pas ce qui est en bon état ; mais il mangera la chair de ce
qui est gras, et rompra la corne de leurs pieds. 17 Malheur au pasteur de néant 4 qui abandonne le
troupeau ! L’épée [tombera] sur son bras et sur son œil droit. Son bras sera entièrement desséché, et
son œil droit sera entièrement obscurci.
Troisième Section : Chapitres 12 à 14 : «L’oracle de
la parole de l’Éternel» au sujet du dernier jour et de
* Chapitre 12 Dans le chapitre 12, le Seigneur est vu comme le Messie par ceux qui l’ont percé.

la restauration du pays. 1 L’oracle de la parole de l’Éternel sur Israël : [Ainsi] dit l’Éternel, qui a étendu les cieux, et qui a fon-
Pour comprendre : lire le résumé des évènements
prophétiques dé la terre, et qui a formé l’esprit de l’homme au dedans de lui. 2 Voici, je ferai de Jérusalem une
coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour, et elle sera aussi contre Juda lors du siège
Ch. 12 & 13 : Le dernier jour. contre Jérusalem 5. 3 Et il arrivera, en ce jour-là, que je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous

Commentaire Ch. 12
1
litt.: l’un la chair de l’autre
Note : V. 1-5 2
comparer Deut. 33:3.
3
ou : sûrement
4
ou : idolâtre.
5
passage obscur.
Zacharie

les peuples : tous ceux qui s’en chargeront s’y meurtriront certainement ; et toutes les nations de la
terre seront rassemblées contre elle. 4 En ce jour-là, dit l’Éternel, je frapperai de terreur tous les che-
vaux, et de délire ceux qui les montent, et j’ouvrirai mes yeux sur la maison de Juda, et je frapperai de
cécité tous les chevaux des peuples. 5 Et les chefs de Juda diront en leur cœur : Les habitants de Jéru-
salem seront ma force, par l’Éternel des armées, leur Dieu.

Note : V. 6 6 En ce jour-là, je rendrai les chefs de Juda semblables à un foyer de feu au milieu du bois et à une
torche de feu dans une gerbe, et ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d’alentour, et
Note : V. 7
Jérusalem demeurera encore à sa place, à Jérusalem. 7 Et l’Éternel sauvera premièrement les tentes
de Juda, afin que la gloire de la maison de David et la gloire des habitants de Jérusalem ne s’élèvent
pas contre Juda.
Note : V. 8 8 En ce jour-là, l’Éternel protégera les habitants de Jérusalem, et celui qui chancelle parmi eux sera
en ce jour-là comme David, et la maison de David sera comme Dieu, comme l’Ange de l’Éternel devant
Note : V. 9
eux. 9 Et il arrivera, en ce jour-là, que je chercherai à détruire toutes les nations qui viennent contre
Jérusalem.
Note : V. 10-14 10 Et je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de
supplications ; et ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé, et ils se lamenteront sur lui,
comme on se lamente sur un [fils] unique, et il y aura de l’amertume pour lui, comme on a de
l’amertume pour un premier-né. 11 En ce jour-là, il y aura une grande lamentation à Jérusalem,
comme la lamentation de Hadadrimmon dans la vallée 1 de Meguiddon ; 12 et le pays se lamentera,
chaque famille à part : la famille de la maison de David à part, et leurs femmes à part ; la famille de la
maison de Nathan à part, et leurs femmes à part ; 13 la famille de la maison de Lévi à part, et leurs
femmes à part ; la famille des Shimhites 2 à part, et leurs femmes à part : 14 toutes les familles qui se-
ront de reste, chaque famille à part, et leurs femmes à part.

Commentaire Ch. 13 Chapitre 13


Au chapitre 13, toute la carrière du Seigneur depuis son 1 En ce jour-là, une source sera ouverte pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem,
entrée dans le monde jusqu’à la croix nous est retracée. pour le péché et pour l’impureté. 2 Et il arrivera, en ce jour-là, dit l’Éternel des armées, que je retran-
C’est en vertu de son sacrifice qu’Il pourra dire à Lo-
cherai du pays les noms des idoles, et on ne s’en souviendra plus ; et j’ôterai aussi du pays les pro-
Ammi : «C’est ici mon peuple», et que son peuple pourra
dire : «C’est ici mon Dieu».
1
comparer la note à Josué 11:8.
Note : v. 1 / Note v. 2 2
voir Nombres 3:21 (?).
Zacharie

phètes et l’esprit impur. 3 Et il arrivera que, si un homme prophétise encore, son père et sa mère qui
l’ont engendré, lui diront : Tu ne vivras pas, car tu dis des mensonges au nom de l’Éternel. Et son père
Note : v. 3 et sa mère qui l’ont engendré, le transperceront quand il prophétisera. 4 Et il arrivera, en ce jour-là,
que les prophètes auront honte, chacun de sa vision, quand il prophétisera, et ils ne se vêtiront plus
d’un manteau de poil pour mentir. —
Après avoir présenté ce tableau de la purification future
du peuple, le prophète voit tout à coup et sans aucun
5 Et il dira : Je ne suis pas prophète ; je suis un homme qui laboure la terre ; car l’homme m’a acquis
préambule, surgir devant lui le Berger qu’il avait été appe- [comme esclave] dès ma jeunesse. 6 Et on lui dira : Quelles sont ces blessures à 1 tes mains ? Et il dira :
lé à représenter au chap. 11. Il est là, lui-même, en per- Celles dont j’ai été blessé dans la maison de mes amis.
sonne devant Zacharie
Note : v. 5 / Note v.6
7 Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme [qui est] mon compagnon, dit l’Éternel des
armées ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé ; et je tournerai ma main sur les petits. 8 Et il
Note v. 7 / Note v. 8 / Note v. 9 arrivera dans tout le pays, dit l’Éternel, que deux parties y seront retranchées et expireront ; mais un
tiers y demeurera de reste. 9 Et le tiers, je l’amènerai dans le feu, et je les affinerai comme on affine
l’argent, et je les éprouverai comme on éprouve l’or. Ils invoqueront mon nom, et moi, je leur répon-
drai ; je dirai : C’est ici mon peuple ; et lui, dira : L’Éternel est mon Dieu.

Ch. 14: Sièges de Jérusalem et sa déli- Chapitre 14


vrance.
1 Voici, un jour vient pour l’Éternel, et tes dépouilles seront partagées au milieu de toi. 2 Et
Au chapitre 14, le Seigneur apparaît en personne pour j’assemblerai toutes les nations contre Jérusalem, pour le combat ; et la ville sera prise, et les maisons
délivrer Jérusalem et vient régner comme l’Éternel, le
Dieu d’Israël, environné de tous ses saints. seront pillées, et les femmes violées, et la moitié de la ville s’en ira en captivité ; et le reste du peuple
ne sera pas retranché de la ville.
Note : v. 1-2
3 Et l’Éternel sortira et combattra contre ces nations comme au jour où il a combattu au jour de la
Note : v. 3 bataille. 4 Et ses pieds se tiendront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers , qui est en face de Jéru-
Note : v. 4
salem, vers l’orient ; et la montagne des Oliviers se fendra par le milieu, vers le levant, et vers
l’occident, — une fort grande vallée ; et la moitié de la montagne se retirera vers le nord, et la moitié
Note : v. 5 vers le midi. 5 Et vous fuirez dans la vallée de mes montagnes ; car la vallée des montagnes s’étendra
jusqu’à Atsal ; et vous fuirez comme vous avez fui devant le tremblement de terre, aux jours d’Ozias,
roi de Juda. — Et l’Éternel, mon Dieu, viendra, [et] tous les saints avec toi.

1
litt.: entre
Zacharie

Note : v. 6-7 6 Et il arrivera, en ce jour-là, qu’il n’y aura pas de lumière, les luminaires seront obscurcis 1 ; 7 mais ce
sera un 2 jour connu de l’Éternel, — pas jour et pas nuit ; et au temps du soir il y a aura de la lumière.

Note : v. 8
8 Et il arrivera, en ce jour-là, que des eaux vives sortiront de Jérusalem, la moitié vers la mer orien-
Note : v. 9 tale, et la moitié vers la mer d’occident 3 ; cela aura lieu été et hiver. 9 Et l’Éternel sera roi sur toute la
terre. En ce jour-là, il y aura un Éternel, et son nom sera un. 10 Tout le pays, de Guéba à Rimmon [qui
Note : v. 10
est] au midi de Jérusalem, sera changé [pour être] comme l’Araba, et [Jérusalem] sera élevée et de-
meurera en son lieu, depuis la porte de Benjamin jusqu’à l’endroit de la première porte, jusqu’à la
Note : v. 11 porte du coin, et depuis la tour de Hananeël jusqu’aux pressoirs du roi. 11 Et on y habitera, et il n’y
aura plus d’anathème ; et Jérusalem habitera en sécurité.
Note : v. 12-20 12 Et c’est ici la plaie dont l’Éternel frappera tous les peuples qui auront fait la guerre contre Jérusa-
lem : leur chair se fondra tandis qu’ils seront debout sur leurs pieds, et leurs yeux se fondront dans
Note : v. 12-15
leurs orbites, et leur langue se fondra dans leur bouche. 13 Et il arrivera, en ce jour-là, qu’il y aura, de
par l’Éternel, un grand trouble parmi eux, et ils saisiront la main l’un de l’autre, et lèveront la main l’un
contre l’autre. 14 Et Juda aussi combattra à 4 Jérusalem ; et les richesses de toutes les nations
d’alentour seront rassemblées, or et argent et vêtements en grande quantité. 15 Et ainsi sera la plaie
du cheval, du mulet, du chameau, et de l’âne, et de toute bête qui sera dans ces camps : [elle sera]
selon cette plaie-là.

Note : v. 16-19 16 Et il arrivera que tous ceux qui resteront de toutes les nations qui seront venues contre Jérusa-
lem, monteront d’année en année pour se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées, et pour célé-
brer la fête des tabernacles. 17 Et il arrivera que, celle des familles de la terre qui ne montera pas à
Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées,… sur celle-là, il n’y aura pas de pluie ;
18 et si la famille d’Égypte ne monte pas et ne vient pas, il n’y en aura pas sur elle : ce sera la plaie 5
dont l’Éternel frappera les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles. 19 Ceci

1
ou : la lumière ne sera pas clarté et nuage.
2
un, un seul.
3
voir Joël 2:20
4
selon quelques-uns : contre.
5
selon d’autres : si la famille d’Égypte sur laquelle il n’y a [déjà] pas [de pluie] ne monte pas et ne vient pas, il y aura sur
elle la plaie
Zacharie

sera la peine du péché 1 de l’Égypte et la peine du péché de toutes les nations qui ne monteront pas
pour célébrer la fête des tabernacles.

Note : v. 20-21 20 En ce jour-là, il y aura sur les clochettes2 des chevaux : Sainteté à l’Éternel ; et les chaudières
dans la maison de l’Éternel seront comme les bassins 3 devant l’autel. 21 Et toute chaudière dans Jéru-
salem et en Juda sera une chose sainte, [consacrée] à l’Éternel des armées ; et tous ceux qui offriront
Note : v. 21b des sacrifices viendront et en prendront, et y cuiront. Et il n’y aura plus de Cananéen dans la maison de
l’Éternel des armées, en ce jour-là.

1
la coulpe.
2
ou : brides.
3
comme 9:15.
Zacharie

NOTES

Avant propos par Henri Rossier


Au moment d’aborder l’étude du prophète Zacharie, je crois devoir faire une re- tique, nous perdrions notre chemin et tomberions dans les embûches que Satan
marque importante à l’adresse des chrétiens qui s’occupent de la prophétie. Tout en place devant nos pas pour nous perdre.
formant le voeu qu’ils l’étudient toujours davantage, je désire les mettre en garde Tels sont les divers buts de la prophétie, en y ajoutant encore l’espérance qu’elle
contre le danger d’aborder ce sujet pour alimenter leur curiosité. Ceux qui cèdent à entretient en nous au sujet des glorieuses bénédictions à venir.
ce penchant du coeur naturel, s’intéressent à la prophétie en vue des événements
futurs et ils en font le sujet de leur étude. Ils acquerront peut-être ainsi de la con-
naissance, mais elle laissera leurs coeurs indifférents ou mondains. Ils seront gardés
de cet écueil s’ils ont compris et apprécié le but de la prophétie.
Elle est en tout premier lieu la révélation de la puissance et de la venue de notre
***
Seigneur Jésus Christ (2 Pierre 1: 16). Les disciples eurent la vision de ces deux choses
sur la sainte montagne. Là se déroulèrent devant leurs yeux, comme en un tableau
magnifique, les gloires futures de Christ dans son royaume : sa venue quand il saisira
les rênes du gouvernement, et la puissance avec laquelle il établira son règne sur la Les Juifs, rentrés dans leur pays après la captivité de Babylone, ont eu pour pro-
terre. phètes Aggée, Zacharie et Malachie. Bien que leur objet fût différent, Aggée et Za-
Cette même scène fit passer devant leurs yeux la sphère céleste de ce royaume, dans charie prophétisèrent ensemble (Esdras 5: 1 ; 6: 14), lors des événements rapportés
laquelle le Seigneur, apparaissant en gloire, conversait avec Moïse ressuscité, et le au commencement du livre d’Esdras ; après eux survint Malachie, dont la prophétie
prophète Élie transporté au ciel sans passer par la mort. s’occupe des circonstances morales du peuple, révélées dans le dernier chapitre de
Mais d’autre part les prophètes, en nous révélant les gloires futures du Christ, ne Néhémie.
peuvent se taire sur ses souffrances qui sont le fondement même de ses gloires. Les Juifs, par une proclamation de Cyrus, annoncé nominalement par le prophète
C’est pourquoi l’apôtre Pierre nous dit que l’Esprit, par les prophètes, «rendait par Ésaïe (És. 44: 28), étaient remontés à Jérusalem pour y bâtir le temple de l’Éternel. Ils
avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires avaient d’abord relevé l’autel, centre du culte, ensuite posé les fondements de la
qui suivraient» (1 Pierre 1: 11). L’apôtre ajoute : «Ce n’était pas pour eux-mêmes, maison avec un zèle mêlé de joie pour les uns, de larmes pour les autres. Mais bien-
mais pour nous, qu’ils administraient ces choses.» Les croyants futurs, qu’ils fussent tôt le roi Assuérus décréta la cessation du travail, et, depuis l’édit de Cyrus, dix-sept
chrétiens ou juifs, devaient avoir part à ces souffrances et à ces gloires. C’est pour- années s’écoulèrent sans que le temple s’élevât au-dessus de ses fondements.
quoi la première épître de Pierre caractérise si souvent par ces deux mots la part des En la deuxième année de Darius, roi de Perse, Dieu suscita Aggée et Zacharie. Leur
chrétiens sortis du judaïsme. Seulement la prophétie n’a pas la position chrétienne influence eut pour résultat immédiat d’encourager le peuple à reprendre la construc-
pour sujet ; on y trouvera bien plutôt, outre les souffrances et les gloires de Christ, tion commencée. Zorobabel, de race royale (1 Chron. 3: 19), et Joshua, souverain
celles du résidu d’Israël dont l’histoire se rattache intimement à celle de son Sau- sacrificateur, furent les chefs qui s’employèrent avec zèle à cette oeuvre. Quatre
veur. années plus tard, la maison était achevée, et le peuple célébrait avec joie la fête de
Enfin la prophétie a un but de la plus haute importance, celui de nous séparer du sa dédicace.
monde. La révélation de Christ attire nos coeurs vers Celui qui a souffert pour nous, Ainsi la prophétie avait atteint son but immédiat en parlant à la conscience du
et les occupe de ses gloires ; la révélation des vrais caractères du monde parle à nos peuple et en provoquant chez lui de l’activité pour le service du Seigneur. Mais ja-
consciences et les sépare du milieu qui nous entoure et que nous sommes appelés à mais la prophétie de l’Écriture ne se confine à un résultat prochain ; elle contemple
traverser. À ce point de vue, la prophétie est «comme une lampe qui brille dans un un temps futur qui n’est autre que le temps de la fin. Quand le prophète Aggée pro-
lieu obscur, jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire et que l’étoile du matin se pose au peuple la construction du temple, c’est en vue du jour où «l’objet du désir
soit levée dans nos coeurs» (2 Pierre 1: 19). Si nous n’avions pas la lampe prophé- des nations» entrera dans sa maison et la remplira de sa gloire. Quand Zacharie leur
parle de Jérusalem, c’est en pensant au jour où, posant ses pieds sur la montagne
Zacharie
des Oliviers, Christ apparaîtra à son peuple comme Libérateur, puis entrera dans sa La division du livre de Zacharie est des plus simples.
cité comme Roi de justice. Malgré leur action commune, l’objet de ces deux pro- Après une courte introduction (chap. 1: 1-6), il se divise en deux parties entièrement
phètes n’est pas le même. Aggée nous parle exclusivement de la maison. Zacharie distinctes. La première est celle des visions (chap. 1 :7 à 6). La seconde, celle des
est d’une plus large envergure. Il a pour sujet la ville de Jérusalem, le résidu de Juda oracles, présente trois subdivisions : 1° «La parole de l’Éternel» à Zacharie au sujet
et le dernier jour dans leurs rapports avec le Messie. Il nous donne en outre une vue des jeûnes et la restauration de Jérusalem (chap. 7-8). 2° «L’oracle de la parole de
générale des empires des nations et de leur condition morale aux derniers temps. l’Éternel» au sujet des bergers et la restauration de Juda, puis d’Israël (9-11). 3°
Mais, plus que toute autre chose, il nous entretient des souffrances du Christ et de «L’oracle de la parole de l’Éternel» au sujet du dernier jour et de la restauration du
ses gloires variées, sujet sur lequel, dans le courant de cette étude, nous aurons pays (12-14). Remarquons toutefois qu’au milieu de toutes les scènes diverses qui se
constamment à revenir. déroulent à nos yeux le «Leitmotiv» est toujours Jérusalem et le Messie.
RETOUR

INTRODUCTION : Chapitre 1: 1-6


«Au huitième mois, en la seconde année de Darius, la parole de l’Éternel vint à Za- Tel est le début du livre : Le Seigneur annonce à ces réchappés de Juda qu’il avait été
charie le prophète, fils de Bérékia, fils d’Iddo.» Ce huitième mois marque la date des fort courroucé contre leurs pères parce qu’ils n’avaient pas écouté ses prophètes.
paroles préliminaires du prophète. Semblable à Jérémie, Zacharie avait le double Ces faibles restes allaient-ils reprendre maintenant les errements de leurs pères ou
caractère de prophète et de sacrificateur. Il est appelé ici «Zacharie, fils de Bérékia écouter la parole de l’Éternel ? Ce n’est pas proprement la loi dont il est ici question,
(Barachie), fils d’Iddo». La mention, en Matt. 23: 35, de Zacharie, fils de Barachie, qui car il ne faut pas confondre les prophètes avec elle. Sans doute les prophètes rappe-
fut tué entre le temple et l’autel, passage qui se rapporte évidemment à la mort de laient le peuple à la loi et au témoignage, pour faire un appel sérieux à la conscience
Zacharie, fils de Jéhoïada, tué par ordre de Josias (2 Chron. 24: 20-22), a beaucoup d’Israël dans un temps de ruine, mais ils plaçaient en même temps devant les yeux
exercé les commentateurs. Ceux qui n’ont pas l’habitude de se défier de leur raison, du peuple la grâce et la miséricorde de Dieu. Israël avait manqué, mais l’Éternel ne
pensent que le passage de Matthieu renferme une erreur en attribuant à notre pro- pouvait faillir, et malgré ses jugements, devenus nécessaires, il voulait réaliser, en
phète ce qui est raconté du fils de Jéhoïada. Mon humble avis est que cette erreur dépit de tout, ses conseils de grâce envers ce peuple. La prophétie ne consiste donc
n’existe pas. Les noms de Zacharie et de Barachie étaient familiers à la race sacerdo- pas seulement en une série de messages adressés au peuple coupable pour réveiller
tale. En Ésaïe 8: 2, nous rencontrons comme «fidèles témoins» d’Ésaïe, Urie le sacri- sa conscience et lui annoncer les jugements qui vont fondre sur lui, elle est aussi
ficateur et Zacharie, fils de Jébérékia, c’est-à-dire de Barachie. Ce nom de Barachie destinée à encourager le coeur des fidèles en leur révélant ce que Dieu veut faire
semble être celui du chef de la race. Zacharie, fils de Jéhoïada, pourrait donc être pour eux. «Revenez à moi», dit l’Éternel dans ces versets, «et je reviendrai à vous.»
appelé par Matthieu fils de Barachie, en remontant à son origine. On peut faire la Cela va beaucoup plus loin que les principes de la loi. Dans le jour actuel, sous
même remarque pour notre prophète. Zacharie était fils d’Iddo (Esdras 5: 1 ; 6: 14), l’économie de la grâce, ces paroles sont tout autant de saison qu’alors et nous de-
l’un des sacrificateurs qui étaient remontés de Babylone avec Joshua, souverain vons y prêter une sérieuse attention.
sacrificateur, et Zorobabel (Néh. 12: 1, 4). Sous la souveraine sacrificature de «Revenez à moi, et je reviendrai à vous.» Qu’avons-nous fait du témoignage que
Joïakim, fils de Joshua, «Zacharie, fils d’Iddo», revêtit la sacrificature (Néh. 12: 16), Dieu nous avait confié ? Notre ruine est-elle bien différente de celle des pères de
mais nulle autre part, sinon dans le livre que nous étudions, notre prophète n’est Juda ? Avons-nous gardé les choses que Dieu avait placées entre nos mains ? La ré-
appelé fils de Barachie, ce qui s’explique aisément si Barachie est chef de race. De ponse ne peut être douteuse. Avons-nous travaillé au temple de l’Éternel ou à nos
tels exemples se rencontrent fréquemment dans les chronologies des Chroniques, propres maisons, comme Aggée en accusait le peuple ? Hélas ! nous avons cherché,
livres qui remontent au temps du retour de la captivité et furent écrits précisément comme ce dernier, à nous établir confortablement dans le monde. Que nous reste-t-
pendant les jours de notre prophète. Voyez, par exemple, Hur appelé en 1 Chron. 4: il à faire ? Revenons à Lui ; le chemin est ouvert ; y a-t-il impossibilité de nous juger
1, «fils de Juda» après cinq générations. nous-mêmes et de ressaisir ce que nous n’aurions jamais dû abandonner ? Si nous
Le fait que Zacharie était sacrificateur imprime un caractère particulier à sa prophé- écoutons cet appel, nous en aurons la récompense : «Je reviendrai à vous, dit
tie, où la sacrificature joue un rôle de la plus haute importance. l’Éternel des armées.» La recherche de nos propres intérêts nous a-t-elle fait perdre
La parole de l’Éternel vint donc à Zacharie, disant : «L’Éternel a été fort en courroux la communion du Seigneur, il s’agit de la retrouver. Si nos coeurs se sont desséchés
contre vos pères. Et tu leur diras : Ainsi dit l’Éternel des armées : Revenez à moi, dit au souffle du monde, au lieu de rechercher ses intérêts à Lui, si nous avons ouvert la
l’Éternel des armées, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées» (v. 1-3). porte aux idoles, jugeons nos voies, revenons à Lui et il reviendra à nous, et nous
Zacharie
goûterons de nouveau les richesses que nous avions méprisées. Elles ne sont point Chaque question qu’ils adressent à l’Éternel est un nouveau témoignage de leur
perdues ; la repentance est le chemin qui nous en donnera l’accès. Depuis bien long- endurcissement. Vous trouvez neuf questions dans Malachie, vous en trouvez douze
temps le peuple d’alors, laissant la maison inachevée, avait d’autres soucis que la dans la première partie de Zacharie, mais c’est le prophète lui-même qui les pose.
présence de Dieu dans son temple. L’Éternel cite l’exemple de leurs pères : «Ils sont Elles expriment sa foi et sa dépendance du Seigneur. Zacharie, bien que sacrificateur
revenus et ont dit : Comme l’Éternel des armées s’est proposé de nous faire, selon et prophète, sent son ignorance et son incapacité de sonder lui-même les pensées de
nos voies et selon nos actions, ainsi en a-t-il fait à notre égard» (verset 6). Les pères Dieu ; il n’a qu’un désir, c’est de recevoir directement l’interprétation des énigmes
étaient revenus, mais seulement après que les jugements de Dieu les eurent atteints. divines. Imitons Zacharie ; demandons comme lui, nous recevrons comme lui. Nous
Le résidu d’alors allait-il suivre le même chemin, tandis que l’Éternel suspendait en- avons tout particulièrement besoin de cette dépendance pour aborder les visions du
core son jugement ? Cette question se pose aussi pour nous. Si nous n’écoutons pas prophète. Elles présentent d’insurmontables difficultés à celui qui veut les com-
les avertissements de Dieu, nous tomberons nécessairement sous sa discipline. Puis- prendre par son intelligence, mais quiconque, dans une humble dépendance, de-
sions-nous sentir l’importance pour nos âmes du commencement de ce chapitre! mande à Dieu : «Que signifient ces choses ?» reçoit une réponse qui l’édifie et affer-
Le début du prophète Malachie n’est pas semblable à celui de Zacharie. Au lieu de mit sa foi, surtout s’il a commencé par prendre cette autre parole à coeur : «Revenez
«Revenez à moi», Dieu dit au peuple : «Je vous ai aimés.» Touchante parole qui au- à moi et je reviendrai à vous.»
rait dû remuer les fibres les plus secrètes de leur âme, mais ne fait que provoquer
des murmures dans ces coeurs indifférents: «En quoi nous as-tu aimés ?» (Mal. 1: 2). RETOUR

Le LIVRE des VISIONS : Chapitre 1 v. 7 à ch. 6


Première vision : chapitre 1: 7-17
À part l’introduction dont nous venons de parler, nous ne trouvons dans Avant d’aborder la première vision, faisons une remarque importante
le prophète Zacharie que deux divisions ou, pour mieux dire, deux livres. Le pour l’intelligence du prophète Zacharie : nous avons vu qu’un relativement
premier va du septième verset du chap. 1 à la fin du chap. 6, le second du petit nombre de captifs, appartenant aux tribus de Juda et de Benjamin,
chap. 7 au 14. Chacun de ces deux livres a sa date spéciale. Le premier livre monté de Babylone pour rebâtir le temple, puis arrêté dans son ouvrage,
commence ainsi : l’avait repris sur l’injonction des prophètes. Mais la condition de ces restes
de Juda — nous éviterons autant que possible d’employer le mot de «Rési-
«Le vingt-quatrième jour du onzième mois, qui est le mois de Shebath, en
du» pour les désigner — était telle que Dieu ne pouvait aucunement les re-
la seconde année de Darius, la parole de l’Éternel vint à Zacharie le prophète,
connaître comme son peuple. Jamais les prophètes de la fin ne les désignent
fils de Bérékia, fils d’Iddo, disant : Je vis de nuit.» La durée de ce vingt-
sous ce nom ; la sentence de Lo-Ammi (Osée 1: 9) n’avait pas été révoquée et
quatrième jour, jusqu’à la fin du chap. 6, a son importance. Zacharie semble
ne le sera que lorsqu’un peuple nouveau sortira du vrai Résidu d’Israël. Za-
avoir eu toutes ses visions dans une seule nuit et toute âme qui considère la
charie envisage donc l’histoire du peuple sous un angle tout à fait restreint. Il
prophétie se trouve dans la même condition que le prophète. Pour com-
ne parle que de Jérusalem dans ses rapports avec Juda, comme si les yeux de
prendre les événements prophétiques nous devons réaliser que le monde
l’Éternel avaient dû rétrécir de plus en plus leur horizon, et enfin ne s’arrêter
dans lequel nous sommes est plongé dans les ténèbres les plus profondes.
plus que sur Jérusalem, misérable amas de ruines, dont l’Éternel, fidèle à ses
Dieu ne nous y laisse pas sans secours, et la lampe prophétique nous y dirige.
promesses, voulait faire partir tous les rayons de ses gloires futures. Au
Cette lampe n’est certes pas la clarté la plus brillante que nous présente la
temps de Zacharie, le temple est réédifié, mais ce n’est point encore le
parole de Dieu, car cette même Parole nous introduit dans la pleine lumière
temple du Messie ; la ville est rebâtie, mais n’est pas encore la cité du grand
de Sa présence, mais si nous voulons connaître l’avenir du monde, nous ne
Roi ; le peuple habite dans son pays, sans être encore le «peuple de franche
pouvons nous passer de la prophétie.
volonté» que Dieu reconnaîtra dans la gloire millénaire.
Zacharie

Passons maintenant à l’explication de la première vision. Le prophète voit «Après l’ange il y avait des chevaux roux, bais, et blancs.» Nous l’avons
«un homme monté sur un cheval roux» ; le v. 11 nous apprend que cet indiqué, les chevaux sont, dans le langage symbolique, des agents providen-
homme est «l’ange de l’Éternel». Ce nom est appliqué dans tout l’Ancien tiels, quel que soit du reste leur caractère : rois ou princes, gouvernements,
Testament au représentant symbolique du Christ, avant sa manifestation anges, etc., qui, sous la présidence de Christ, accomplissent les desseins de
comme homme dans ce monde. Le cheval roux sur lequel il est monté et les Dieu dans l’administration des empires et, pour ainsi dire, représentent ces
chevaux qui le suivent sont les esprits qui administrent providentiellement derniers. Les chevaux sont envoyés pour se promener par la terre ; ils pren-
les empires des nations. L’esprit de l’Ange de l’Éternel préside à l’action de nent connaissance de l’état des nations et en réfèrent à qui de droit ; ils ad-
toutes les autres puissances angéliques employées par Dieu dans ce but (*). ministrent les empires, selon les voies mystérieuses de Dieu, inconnues de
(*) Le roux (adom), ou couleur rouge, implique à la fois la pensée de jugement et de purifi- tous, sinon de celui qui les dirige ; ils représentent les empires, non devant
cation en grâce. (Ésaïe 63: 2; Nombres 19: 2.) On rencontre le même principe dans les peaux les hommes qui ne peuvent connaître ces agents, mais devant Dieu. C’est
de béliers du Tabernacle. Le bélier représentait Christ dans sa consécration à Dieu (Exode 29: pourquoi nous les voyons ici revêtir le caractère des différentes dominations
22) ; les peaux teintes en rouge (Exode 26: 14; 36: 19), soit la purification, soit le jugement. S’il universelles, qui se sont succédé dans l’histoire du monde. Le prophète, dans
en est ainsi, la couleur du cheval de l’Ange de l’Éternel présenterait ces deux caractères, le
une vision de nuit, a les yeux ouverts pour les voir, eux et l’ange de l’Éternel
jugement s’alliant à la purification en grâce, et l’ayant pour but ; le cheval roux qui vient après
lui aurait plutôt le caractère de la purification en grâce qui a suivi le jugement, les chevaux qui préside à leurs mouvements. Aux jours de Zacharie, l’empire de Babylone
roux du chap. 6, image de Babylone, présenteraient le jugement. était tombé et avait été remplacé par celui des Mèdes et des Perses. L’ange
de l’Éternel monte un cheval roux, emblème de la grâce exercée par Cyrus
L’ange «se tenait parmi les myrtes». Les quatre passages de la Parole où il
envers les captifs de Juda. C’est pourquoi aussi le premier cheval est roux
est parlé de myrtes ont tous trait à la restauration qui suit les jugements.
comme administrateur providentiel de cet empire.
En Néh. 8: 15, le peuple, restauré partiellement, est appelé à apporter des
La statue et les quatre Bêtes de Daniel nous présentent quatre empires, à
branches d’oliviers, de myrte et de palmier pour célébrer la fête des taber-
commencer par celui de Babylone, sous lequel Daniel prophétisait. Zacharie,
nacles.
qui prophétise sous le second empire, nous en présente trois, à partir de
En Ésaïe 41: 19, l’Éternel met fin à la désolation d’Israël, le restaure et fait celui des Perses. Il est le Prophète de ces pauvres restes abaissés de Juda,
croître, dans le désert, le cèdre, l’acacia, le myrte et l’olivier. restaurés par Cyrus. Mais sa vision, comme celle de Daniel, s’étend bien au
En Ésaïe 55: 13, quand tous les jugements sont terminés, il est dit : «Au delà des circonstances présentes. Il voit, comme une chose actuelle, les em-
lieu de l’ortie croîtra le myrte, et ce sera pour l’Éternel un nom, un signe à pires grec et romain qui succéderont à celui des Perses. Le cheval blanc, une
toujours, qui ne sera pas retranché.» puissance victorieuse (Apoc. 6: 2) est bien applicable à l’empire romain. Mais
le point important à retenir, c’est qu’aux yeux du prophète l’asservissement
Dans notre chapitre, les myrtes doivent rappeler au prophète que la res- de Juda ne prend pas fin avec l’empire des Perses, instrument de sa restaura-
tauration arrivera quand les chevaux auront accompli leur tâche, mais c’est tion. Deux empires après celui-ci, la Grèce et Rome, doivent encore fouler
avant tout l’ange qui se tient au milieu des myrtes qui a continuellement aux pieds l’ancien peuple de Dieu.
sous les yeux la bénédiction finale, la vraie fête des tabernacles (14: 16), par
laquelle se terminera l’histoire d’Israël. «Les myrtes étaient dans le fond» Le prophète assiste au rapport des agents providentiels, sur l’état moral
pour indiquer que cette restauration était encore à l’arrière-plan, et que bien qui caractérisait alors et caractérisera dans la suite ces empires : «Nous nous
des événements devaient se passer avant elle. sommes promenés par la terre, et voici, toute la terre est en repos et tran-
quille» (v. 11). On pourrait croire que ce rapport devait être agréable à
N’avons-nous pas, nous aussi, un grand intérêt à considérer l’ange qui se l’ange. Nullement, car la tranquillité des empires était basée sur
tient au milieu des myrtes ? Nous le connaissons maintenant dans la per- l’abaissement et l’asservissement d’Israël. Tandis que celui-ci était opprimé
sonne de Jésus qui n’arrête pas ses yeux sur notre ruine, mais se réjouit du et foulé aux pieds, ceux-là étaient à l’aise, satisfaits de leur condition, impi-
moment où il se présentera son épouse sans tache, ni ride, ni rien de sem- toyables aux douleurs du peuple de Dieu dispersé. Sans doute les fautes de
blable, et nous trouvons dans cette pensée un précieux encouragement pour ce peuple avaient été la cause du jugement de Dieu ; mais il n’en était pas
nos âmes.
Zacharie

moins l’objet de promesses sans repentance, et d’entrailles de miséricorde roucé, et elles ont aidé au mal» (v. 14-15). «Un peu courroucé» ! Le courroux
qui seraient émues à la fin en sa faveur. «Et l’ange de l’Éternel prit la parole de Dieu recouvrait un amour, navré de l’ingratitude de son peuple. Sa colère
et dit : Éternel des armées, jusques à quand n’useras-tu pas de miséricorde n’était point sans mélange, son amour cherchait une occasion légitime pour
envers Jérusalem, et envers les villes de Juda, contre lesquelles tu as été in- se manifester sans nuire à sa sainte justice. Pour Israël, comme pour nous, la
digné ces soixante-dix ans ?» (v. 12). Ce «jusques à quand» est le cri de la foi, croix a réuni ces caractères en apparence inconciliables de la gloire de Dieu.
et de la certitude qu’un temps de restauration future arrivera pour Juda et la Les nations orgueilleuses, ennemies de Dieu et de son peuple, n’avaient rien
ville bien-aimée. Dans les Psaumes, les fidèles qui traversent la grande tribu- compris aux voies de l’Éternel dont elles étaient les instruments à l’égard
lation poussent constamment ce cri ; il a en vue ici Jérusalem et Juda, sujet d’Israël ; pour assouvir leur haine, elles avaient «aidé au mal» et c’est sur
capital de cette prophétie. elles que tombera sans mélange le «grand courroux» de l’Éternel des ar-
mées.
Que répond l’Éternel à ce cri de «l’homme qui se tenait parmi les
myrtes» ? «L’Éternel répondit à l’ange qui parlait avec moi, de bonnes pa- «C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel : Je suis revenu à Jérusalem avec misé-
roles, des paroles de consolation» (v. 13). Quand ce qui fut le peuple de Dieu, ricorde ; ma maison y sera bâtie, dit l’Éternel des armées, et le cordeau sera
agonisant, osant à peine élever la voix pour clamer ses douleurs, est seul à étendu sur Jérusalem» (v. 16). Les myrtes fleuriront alors, mais, dans ce mo-
n’être pas en repos et tranquille, le coeur de Dieu n’est pas indifférent à sa ment, ils occupent encore le fond de la scène. Sans doute ces choses se sont
peine. Le jugement était nécessaire, mais l’Éternel a de bonnes paroles pour accomplies partiellement, comme nous le voyons dans les livres d’Esdras et
Israël : «Consolez, consolez mon peuple» (Ésaïe 40). Maintenant que Jérusa- de Néhémie, mais leur plein accomplissement n’aura lieu que lorsque les
lem a reçu de ma main le double pour tous ses péchés, je puis la consoler, dit empires des nations auront accompli leur cours, et nous savons par la pro-
l’Éternel. Ne pouvons-nous pas aussi nous appliquer ces paroles ? La maison phétie que même l’empire romain n’est que «blessé à mort» et renaîtra dans
de Dieu est l’objet de son jugement. Du sein de ses ruines nous crions: un temps futur sous sa forme impériale. Alors seulement il subira son juge-
Jusques à quand? Recevrons-nous une réponse impitoyable ? Bien au con- ment définitif ; la maison de l’Éternel, ainsi que la ville de Jérusalem, pour-
traire, l’Esprit nous apporte de bonnes paroles, des paroles de consolation et ront être établies sur un fondement indestructible ; les villes de Juda «regor-
d’espérance. geront encore de biens, et l’Éternel consolera encore Sion, et choisira encore
Jérusalem» (v. 17).
Dieu ajoute : «Ainsi dit l’Éternel des armées : Je suis jaloux d’une grande
jalousie à l’égard de Jérusalem et à l’égard de Sion ; et je suis courroucé d’un RETOUR
grand courroux contre les nations qui sont à leur aise; car j’étais un peu cour-

Deuxième vision : chapitre 1: 18-21


«Et je levai mes yeux et regardai : et voici quatre cornes. Et je dis à l’ange qui parlait Zacharie, conscient de sa jeunesse (cf. 2: 4) et de son inexpérience, pose ici à Dieu
avec moi : Que sont celles-ci ? Et il me dit : Ce sont ici les cornes qui ont dispersé des questions qui ne restent jamais sans réponse. Il en est toujours de même pour
Juda, Israël et Jérusalem» (v. 18-19). Une corne est toujours l’emblème du pouvoir. nous, quand nous abordons la Parole avec prière. Comme les visions à Zacharie, Dieu
Nous retrouvons ici, comme dans la première vision, les diverses puissances hostiles nous a donné sa Parole, non pas pour qu’elle reste un livre scellé, car il l’approprie à
au peuple de Dieu, y compris toutefois l’Assyrie qui avait dispersé Israël et fut amal- l’intelligence d’un petit enfant, mais il faut, même au petit enfant, trois choses pour
gamée plus tard avec l’empire de Babylone, auteur de la dispersion de Juda. Cepen- la comprendre, la foi, la dépendance, et l’Esprit de Dieu. C’était ce que possédait le
dant Israël ne joue, comme nous l’avons dit plus haut, qu’un rôle tout à fait secon- jeune prophète.
daire dans Zacharie, car il n’en est plus fait mention qu’au chap. 10: 7-12. C’est Jéru-
«Et l’Éternel me fit voir quatre ouvriers. Et je dis Que viennent faire ceux-ci ? Et il
salem et Juda qui sont ici particulièrement en vue, aussi lisons-nous au v. 21 : «Ce
parla, disant : Ce sont là les cornes qui ont dispersé Juda, de manière que personne
sont là les cornes qui ont dispersé Juda», non plus Israël, comme au v. 19, car Baby-
ne levait la tête ; mais ceux-ci sont venus pour les effrayer, pour jeter loin les cornes
lone a remplacé l’Assyrien.
des nations qui ont levé la corne contre le pays de Juda pour le disperser» (v. 20-21).
Ces ouvriers sont des agents providentiels destinés à remplir de terreur les empires
Zacharie
des nations et à détruire leur puissance. Ce qu’ils ont été dans l’histoire du passé, ce aveugle renaissait, jusqu’au jour où, le travail accompli, tout s’écroulait à la fois.
qu’ils seront dans celle de l’avenir, n’est pas spécifié. Un ouvrier peut avoir des ins- «Hélas ! hélas ! la grande ville de Babylone, la ville forte, en une seule heure, son
truments divers pour accomplir son oeuvre, et provoquer la chute de l’édifice le plus jugement est venu ! Hélas ! hélas ! la grande ville qui était vêtue de fin lin, de
solidement établi. L’intervention d’un seul homme, des circonstances morales, une pourpre et d’écarlate, qui était parée d’or et de pierres précieuses et de perles ! car
barrière mise au commerce, des désastres nationaux ou terrestres, des guerres sur- en une seule heure tant de richesses ont été changées en désolation ! Hélas ! hélas !
tout, sont autant d’instruments par lesquels Dieu a détruit les plus grands empires la grande ville, dans laquelle, par son opulence, tous ceux qui avaient des navires sur
qui aient jamais existé. L’esprit reste songeur devant la facilité avec laquelle ces im- la mer étaient devenus riches ! car, en une seule heure, elle a été désolée.» Méditez
menses et glorieux édifices se sont écroulés. C’est que Dieu était derrière la scène et, l’histoire des royaumes, ouvrez les yeux, comme Zacharie, sur ce qui se passe au-
tandis que les empires étaient encore en repos et tranquilles, le charpentier sciait en jourd’hui dans le monde ; partout tel ou tel ouvrier a fait son oeuvre en cachette. Les
secret les poutres et les colonnes, le maçon déplaçait la clé de voûte, le constructeur puissances s’effraient, voudraient parer à la ruine imminente, quand déjà l’ouvrier
sapait, sans qu’il y parût, les fondements cachés ; ici et là un grincement de scie, un mystérieux les a saisies et jetées loin de lui ! RETOUR
vacillement du toit, un ébranlement du sol, semaient l’épouvante, puis la confiance

Troisième vision : chapitre 2


La première et la deuxième vision nous donnent, comme idée générale, le sort des portes Louange» (És. 60: 18), ou, comme il est dit ici : «Moi, je lui serai une muraille
empires, oppresseurs du peuple juif. Une partie de ces choses est sans doute accom- de feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu d’elle» (v. 5).
plie, mais l’Esprit de Dieu ne s’arrête pas sur elles, car la prophétie a toujours en vue
Deux bénédictions sont annoncées dans ce passage : 1° l’Éternel lui-même, comme
la gloire future de Christ, et c’est ce que nous présente la troisième vision.
une muraille de feu, défendra la ville sainte de tout ennemi qui s’élèvera contre elle
«Et je levai les yeux, et je regardai» (v. 1). Combien il est à désirer que nous sachions et Il lui servira de garantie. 2° Il sera sa gloire au milieu d’elle, Il demeurera au milieu
nous appliquer ces paroles ! Lever les yeux est le moyen d’entrer en rapport avec d’elle (v. 5, 10, 11). Cette bénédiction appartient, comme la première, au temps
Dieu, de recevoir sa réponse ; c’est l’attitude qui convient à celui qui attend quelque futur où le Messie glorieux fera de Jérusalem sa demeure. «L’Éternel a choisi Sion ; il
chose de Lui. Si nous baissons les yeux nous ne pouvons comprendre ni Lui ni ses l’a désirée pour être son habitation : C’est ici mon repos à perpétuité ; ici j’habiterai,
pensées, car alors nous fixons nos regards sur des choses terrestres sans valeur pour car je l’ai désirée» (Ps. 132: 13-14). N’oublions pas que nous, chrétiens, nous possé-
notre âme. «Cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de dons aujourd’hui cette bénédiction, malgré la ruine de l’Église, tandis qu’elle est
Dieu.» Le jeune prophète Zacharie voit, en levant les yeux, toutes les pensées de encore future pour Israël, et qu’il ne la possédera jamais de la même manière que
Dieu à l’égard de Jérusalem. «Et voici un homme, et dans sa main un cordeau à me- nous. Le Seigneur habite au milieu des siens en Esprit. Cette bénédiction dépasse
surer.» Le cordeau sert à circonscrire un lot (Michée 2: 5). «Et je dis : Où vas-tu ? Et il toutes les autres. Sans doute nous ne la réaliserons pleinement que dans la perfec-
me dit : Je vais pour mesurer Jérusalem, pour voir quelle est sa largeur et quelle est tion, mais au milieu de la ruine de l’Église elle reste la part des fidèles quand ils ne
sa longueur» (v, 2). Au moment de cette vision, la ville de Jérusalem était détruite et seraient que deux ou trois pour en jouir. Il n’appartenait nullement à cette Jérusalem
ses murailles renversées ; seuls, les fondements du temple étaient posés, et pourtant ruinée à laquelle Zacharie prophétisait, que l’Éternel habitât au milieu d’elle. Sa
l’ange dit : Je vais pour mesurer Jérusalem ! «Et voici, l’ange qui parlait avec moi gloire avait quitté le temple, comme Ézéchiel nous l’a révélé ; mais à la fin du livre de
sortit, et un autre ange sortit à sa rencontre, et lui dit : Cours, parle à ce jeune ce même prophète nous la voyons revenir au temple millénaire. C’est ce que Zacha-
homme, disant : Jérusalem sera habitée comme les villes ouvertes» (v. 3-4). Cette rie nous annonce ici : «Je serai sa gloire au milieu d’elle.»
Jérusalem future devait déborder au delà de toutes ses limites, bien dissemblable de
La seconde partie du chapitre commence au v. 6 : «Ho, ho ! fuyez donc du pays du
celle que les fils de la transportation allaient réédifier. Elle regorgera d’hommes et de
nord, dit l’Éternel, car je vous ai dispersés aux quatre vents des cieux, dit l’Éternel.»
bétail qui viendront y habiter (Jér. 33: 7-13). Il faudra le cordeau à mesurer d’un ange
Le pays du Nord est la Chaldée, où les Juifs étaient «dispersés et répandus parmi les
pour prendre ses dimensions. Bien des événements s’accompliront encore jusque là.
peuples dans toutes les provinces du royaume» (Esther 3: 8), comme aux quatre
Cette Jérusalem n’est pas celle de Néhémie, ni celle qui rejeta son Messie et son roi,
vents des cieux. Les restes de Juda venaient de quitter cette contrée. Sans doute ils
ni celle qu’habiteront les Juifs, rentrés en Palestine pour devenir le peuple de
n’étaient pas au complet (Esdras 8), et cet appel pouvait s’adresser immédiatement
l’Antichrist. Les murailles de cette Jérusalem ne la garantiront point quand les na-
à ceux du peuple qui étaient restés en arrière ; mais, comme toujours, il a trait au
tions de la fin viendront l’assiéger et feront le sac de la ville. Mais au jour où le Sei-
temps de la fin. Il retentit dans le prophète Ésaïe (52: 11) : «Partez, partez ; sortez de
gneur sera revenu comme vrai roi en Israël, «elle appellera ses murs Salut et ses
là ; ne touchez pas à ce qui est impur ! Sortez du milieu d’elle, soyez purs, vous qui
Zacharie
portez les vases de l’Éternel !» Nous le retrouvons encore plus pressant dans le pro- «Après la gloire.» Nous trouvons la même pensée en Matt. 24: 30, 31 : «Alors paraî-
phète Jérémie : «Fuyez du milieu de Babylone, et sauvez chacun sa vie ! Ne soyez tra le signe du Fils de l’homme dans le ciel ; et alors toutes les tribus de la terre se
point détruits dans son iniquité, car c’est le temps de la vengeance de l’Éternel : il lui lamenteront et verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec puis-
rend sa récompense» (51: 6). Ce Jérémie qui, dans un temps passé, engageait le sance et une grande gloire. Et il enverra ses anges avec un grand son de trompette ;
peuple à se soumettre au joug de Babylone, l’appelle pour un temps futur à fuir du et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis l’un des bouts du ciel jusqu’à
milieu d’elle. l’autre bout.» «Le signe du Fils de l’homme» est précisément son apparition en
gloire. Après cette gloire il rassemblera ses élus dispersés ; car il est question dans ce
On pourrait prétendre que ces prophéties furent accomplies lors de la ruine défini-
passage, comme en Zacharie, du rassemblement d’Israël. Le Ps. 73: 24, exprime en-
tive de cette grande ville, sous les successeurs d’Alexandre, mais longtemps après ce
core cette pensée : «Tu me conduiras par ton conseil, et, après la gloire, tu me rece-
désastre nous entendons le même appel dans le Nouveau Testament. «C’est pour-
vras.»
quoi sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce
qui est impur, et moi, je vous recevrai» (2 Cor. 6: 17). Et en Apoc. 18: 4 : «Sortez du Alors les nations qui ont opprimé le peuple de Dieu devront passer sous le jugement.
milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous «Elles seront la proie de ceux qui les servaient» (v. 9). Juda sera une épée dans la
ne receviez pas de ses plaies.» Qu’est-ce que ces paroles signifient ? La ville de Baby- main de l’Éternel pour combattre ces nations et les détruire.
lone, au temps de la fin, n’existera pas plus qu’elle ne subsiste maintenant, mais les
«Exulte, et réjouis-toi, fille de Sion ! car voici, je viens et je demeurerai au milieu de
principes d’idolâtrie qui la caractérisent revêtiront une forme finale d’hostilité contre
toi, dit l’Éternel. Et beaucoup de nations se joindront à l’Éternel en ce jour-là, et elles
Christ et formeront un système politique, commercial et religieux, appelé Babylone
me seront pour peuple, et je demeurerai au milieu de toi ; et tu sauras que l’Éternel
la grande (Apoc. 17 et 18), et que les fidèles devront abandonner.
des armées m’a envoyé à toi» (v. 10-11). Jérusalem est appelée à se réjouir parce
Dans le jour actuel (2 Cor. 6), les chrétiens sont appelés à se séparer de ces principes que le Christ est au milieu d’elle. Beaucoup de sauvés d’entre les nations jouiront de
afin d’être approuvés de Dieu et de goûter sa communion. Dieu donne à son peuple la position privilégiée de la sainte cité. «Et l’Éternel possédera Juda comme sa part
trois raisons pour sortir moralement de Babylone : Les jugements vont fondre sur sur la terre sainte et il choisira encore Jérusalem» (v. 12). «La terre sainte» est une
elle ; il ne faut pas que les fidèles soient atteints par ces jugements (Apoc. 18) ; et terre purifiée de l’iniquité. Le moment arrivera où l’Éternel, ayant accompli son
enfin ceux qui portent les vases de l’Éternel, ceux auxquels son témoignage est con- oeuvre merveilleuse au milieu de son peuple et purifié sa ville, la considérera de
fié, ne peuvent marcher avec les idoles (És. 51). Toutes ces vérités s’appliqueront au nouveau comme l’habitation de son choix.
résidu de la fin, mais sont pour nous d’une grande et sérieuse actualité. Comparons, comme le prophète, les temps à venir avec le temps présent, et nous
«Ho ! échappe-toi, Sion, toi qui habites chez la fille de Babylone ! Car ainsi dit serons remplis de joie. Nous n’aurions que tristesse et abattement si nous mettions
l’Éternel des armées : Après la gloire, il m’a envoyé vers les nations qui ont fait de l’état actuel de la maison de Dieu en regard de sa condition passée. Oui, réjouissons-
vous leur proie, car celui qui vous touche, touche la prunelle de son oeil» (v. 7-8). nous en pensant à l’avenir. Jésus sera la gloire à la fois de la nouvelle et de l’ancienne
Des messagers, tirés du résidu, iront annoncer aux nations que le Seigneur s’est Jérusalem au milieu d’elle et le centre des louanges de tous ses rachetés!
révélé en gloire à Jérusalem pour établir son royaume. C’est pourquoi il est dit ici : RETOUR

Quatrième vision : chapitre 3


Dans le profond abaissement où se trouvaient les restes de Juda et de Benjamin, ils selon Zacharie, en particulier de Jérusalem; car, nous l’avons vu plus haut, le peuple
avaient à leur tête, lors de leur retour à Jérusalem, Joshua et Zorobabel, faibles re- considéré dans son ensemble n’est pas reconnu comme tel dans ce prophète. Or
présentants de la sacrificature et de la royauté, mais précurseurs des gloires futures Dieu ne pouvait agréer Jérusalem que dans la personne de son représentant, et tout
du Messie. Le souverain sacrificateur Joshua est le sujet de la quatrième vision du dépendait de la condition de ce dernier.
prophète. Son nom : «l’Éternel est Sauveur», annonce d’emblée le caractère de Celui
En rapport avec la prédication de l’Évangile, le commencement de ce chapitre est le
dont il est le type. Mais il est important de remarquer que si Joshua représente
tableau de la condition d’un pécheur devant Dieu, mais notre but n’est pas de pré-
Christ à la fin de ce chapitre, il n’en est pas ainsi au commencement. Le souverain
senter ce côté si intéressant de la figure de Joshua ; nous nous bornerons à faire
sacrificateur avait deux offices en Israël. En premier lieu il était médiateur, «établi
ressortir le rôle du souverain sacrificateur comme représentant du peuple.
pour les hommes dans les choses qui concernent Dieu afin d’offrir des dons et des
sacrifices pour les péchés». En second lieu, il était le représentant du peuple, et,
Zacharie
Joshua est invité à se tenir devant l’Ange de l’Éternel. Cet Ange, comme nous l’avons nom de Joshua, «l’Éternel est Sauveur», gravé sur son front; elle sera «parée de
vu au premier chapitre, est, dans l’Ancien Testament, le représentant symbolique de broderies d’or» qui conviennent à la présence du Dieu de justice et au Festin du Roi.
Christ, avant sa manifestation en chair. Dans le Nouveau Testament, l’ange de «Et je dis : Qu’ils mettent une tiare pure sur sa tête ; et ils mirent la tiare pure sur sa
l’Éternel disparaît, sauf en certaines parties de l’Apocalypse. C’est donc devant tête, et le revêtirent de vêtements ; et l’Ange de l’Éternel se tenait là» (v. 5). La tiare
Christ, présenté de cette manière mystérieuse, car Christ est d’habitude l’Éternel était le signe de l’office sacerdotal. Par l’intercession du prophète qui représente ici
dans l’Ancien Testament, que Joshua doit se tenir. celle de Christ, car le souverain sacrificateur, comme nous venons de le voir, ne pou-
vait remplir cette fonction, Joshua est autorisé à reprendre un ministère agréé de
Or voici que Satan se tient à la droite du souverain sacrificateur pour s’opposer à lui.
Dieu. C’est ainsi que le peuple lui-même sera, dans les temps futurs, une «sainte
L’Ennemi a encore accès devant Dieu comme accusateur des frères. Mais l’Éternel a
sacrificature» devant l’Éternel.
pris en main la cause de son peuple. De même les chrétiens, le peuple de Dieu
d’aujourd’hui, ont à leur droite, comme Joshua devant l’Éternel, un accusateur qui, Dans toute cette scène, du moment que l’Ange a dit à Satan : «Que l’Éternel te
par le péché, s’est acquis des droits sur l’homme. Il fait appel à la justice de Dieu tance», l’accusateur de Joshua disparaît. Il en est toujours ainsi : l’Ennemi peut bien
contre le péché, et à Sa sainteté, pour s’opposer à ce que Sa grâce voudrait faire en entreprendre de nous détruire, mais ne peut tenir devant Celui qui a pris notre cause
faveur de Jérusalem. Hélas ! Le souverain sacrificateur était vêtu de vêtements sales. en main.
Dans ces conditions, lequel aura le dessus, Satan accusant Joshua avec raison, ou le
Dieu saint dont les yeux sont trop purs pour voir le mal ? «Et l’Ange de l’Éternel protesta à Joshua, disant : Ainsi dit l’Éternel des armées : Si tu
marches dans mes voies, et si tu fais l’acquit de la charge que je te confie, alors tu
C’est alors que l’Éternel dit à Satan : «Que l’Éternel te tance, Satan que l’Éternel, qui
jugeras aussi ma maison, et tu auras aussi la garde de mes parvis, et je te donnerai
a choisi Jérusalem, te tance !» Joshua représente ici Jérusalem devant Dieu, et l’Ange
de marcher au milieu de ceux-ci qui se tiennent devant moi» (v. 6-7). Ce passage a
de l’Éternel est identifié avec l’Éternel lui-même, pour répondre à l’accusateur. Dieu
trait à la responsabilité de Joshua et de la sacrificature représentée dans sa per-
ajoute : «Celui-ci n’est-il pas un tison sauvé du feu ?» Il commence par établir que sonne. Il y aura, sous le règne de Christ, une sacrificature reconnue, dont feront
Satan ne peut rien contre son choix à Lui, contre Son élection. Satan fait appel à la
partie «ceux qui auront fait l’acquit de la charge que Dieu leur avait confiée» (Ézéch.
justice et à l’indignation de Dieu contre le péché, afin de perdre Joshua et Jérusa-
48: 11). Ceux qui auront été infidèles n’auront pas le droit de marcher «au milieu»
lem ; mais il est couvert de confusion à cause de son ignorance de l’amour divin. La des sacrificateurs qui feront le service devant l’Éternel, dans son sanctuaire, mais sa
grâce qui veut sauver des pécheurs lui est complètement inconnue ; il venait établir grâce pourvoira, dans une mesure, à leurs besoins, en leur donnant la charge de la
que la sainteté de Dieu ne pourrait jamais supporter en sa présence un homme avec
maison. (Ézéch. 44: 10-16). Cette pensée de la responsabilité est plus importante
des vêtements sales, et il avait raison. Mais Dieu répond : «J’ai élu Jérusalem, celui-ci
pour nous, chrétiens, qu’elle ne l’était pour les fidèles de l’ancienne alliance. Du
n’est-il pas un tison sauvé du feu ?» Cela ne signifie pas, comme quelques-uns le moment que, purifiés de nos souillures, nous avons été amenés devant Dieu, revêtus
pensent, qu’il soit retiré du feu quand déjà la flamme l’a à moitié consumé, mais qu’il
de sa justice, nous sommes capables de le servir et d’exercer la sainte sacrificature
a été préservé, mis à part, pour n’y être pas jeté. Joshua étant destiné à être sauvé,
en sa présence. Mais nous avons la responsabilité de nous montrer dignes de notre
Satan est frappé d’impuissance, et c’est lui, l’ennemi de nos âmes, qui sera tancé
appel, sinon Dieu ne nous confiera pas des bénédictions nouvelles, ni le service de
pour ses mauvais desseins. Toutefois il est nécessaire que la justice de Dieu soit satis- son sanctuaire. La pénible inertie des enfants de Dieu dans le culte n’a souvent pas
faite, et c’était là-dessus que Satan fondait ses dangereux projets. Or voici comment
d’autre cause ; leur infidélité les empêche de s’associer aux sacrificateurs qui se
l’Éternel concilie sa justice avec son élection de grâce : «Joshua était vêtu de vête-
tiennent devant Dieu. Combien de chrétiens se contentent de connaître leur relation
ments sales, et se tenait devant l’Ange. Et l’Ange prit la parole et parla à ceux qui se avec Dieu, sans sentir que «noblesse oblige». Jamais le jugement de la maison et la
tenaient devant lui, disant : Otez de dessus lui les vêtements sales. Et il lui dit : Re-
garde des parvis ne leur sera confiée. Ils resteront, année après année, sans spiritua-
garde, j’ai fait passer de dessus toi ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête» (v. 3,
lité, incapables de jugement et de discernement, inutiles à Dieu dans son Assemblée,
4). Dieu seul pouvait faire cela ; Joshua ne pouvait se dépouiller de ses vêtements,
parce que, dès le début, ils n’ont pas fait l’acquit de leur charge. Puissions-nous
sans être nu devant Dieu, ce qui aurait été sa condamnation. Il fallait qu’il fût revêtu prendre ces choses à cœur !
de vêtements nouveaux, dignes de Celui devant lequel il se trouvait. «Regarde», dit
l’Éternel, «j’ai fait passer de dessus toi ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête» ***
(v. 4). Dieu délivre Joshua, agit envers lui selon son droit de le purifier, et le place Dans la seconde partie du chapitre (v. 8-10), Joshua nous est présenté sous un tout
dans la joie et les heureux privilèges de sa présence. C’est ce qui arrivera au jour nouveau caractère : «Écoute, Joshua, grand sacrificateur, toi et tes compagnons qui
futur où Jérusalem jouira des bénédictions de l’ère messianique. La ville bien-aimée sont assis devant toi, car ce sont des hommes qui servent de signes» (v. 8). Joshua
aura la connaissance du salut accompli pour elle ; elle paraîtra devant Dieu, ayant le n’est plus ici le représentant du peuple, ni même le sacrificateur responsable, tenu
Zacharie
de faire l’acquit de sa charge pour pouvoir marcher au milieu de ceux qui se tiennent pour centre le temple, lieu du culte de l’Éternel, et ce centre sera fondé sur Christ.
devant l’Éternel. Il est lui-même Celui devant lequel sont assis les sacrificateurs, qu’il Toute la dispensation future du règne de Dieu sur la terre aura Christ pour pivot :
a introduits dans son intimité, comme ses compagnons ; le premier Joshua n’est Christ, le fondement ; le temple, l’habitation de Dieu au milieu de son peuple ; Jéru-
mentionné que pour rappeler le second et lui servir de type, car ceux qui l’entourent salem, la ville du grand Roi, indissolublement associée au temple ; le peuple de Dieu
«sont des hommes qui servent de signes». Il y aura donc un souverain sacrificateur rassemblé dans un ordre parfait, autour de la maison de l’Éternel et de la Cité
futur, et nous savons, d’après l’épître aux Hébreux et le Psaume 110 ; qu’il est sacri- royale ; toutes les nations, jusqu’aux extrêmes limites de la terre, environnant le
ficateur selon l’ordre de Melchisédec, un tout autre ordre de sacrificature que l’ordre peuple bien-aimé ; enfin cette scène merveilleuse se déployant sous le rayonnement
aaronique de Joshua. Ce caractère-là n’appartient qu’à Christ, et les chapitres sui- du soleil de Justice qui porte la santé dans ses ailes : telle sera, sur la terre, cette
vants développeront devant nous l’importance de son office. Mais la mention qui gloire future, tandis que les splendeurs du trône de l’Agneau et de son épouse, la
nous en est faite ici n’est encore que préliminaire ; le Seigneur nous est présenté nouvelle Jérusalem, rempliront le ciel !
auparavant sous d’autres aspects : «Car voici, je ferai venir mon serviteur, le Germe»
«Sur cette seule pierre, il y aura sept yeux». Dans l’Apocalypse, les sept esprits, les
(v. 8). Ce titre «le Germe» (És. 4: 2 ; Jér. 23: 5 et 33: 15 ; Zach. 3: 8 ; 6: 12), de même
sept lampes et les sept yeux sont une même chose, mais avec des acceptions di-
que celui de «Rejeton» (És. 11: 1 ; 53: 2), se rapporte toujours au Messie, issu,
verses. Au chap. 1: 4, les «sept esprits qui sont devant son trône» sont la plénitude
comme Roi, du tronc de David. Il est à remarquer dans ce passage, que Dieu
de l’Esprit de Dieu, présidant au gouvernement du monde. Au chap. 4 : 5, «les sept
s’adresse à Joshua comme représentant Christ dans son office sacerdotal. Il lui an-
lampes de feu brûlant devant le trône, qui sont les sept esprits de Dieu» sont la plé-
nonce qu’il va susciter son serviteur, le fils de David, le Roi. Ici, la sacrificature et la
nitude de l’Esprit pour mettre en lumière et amener en jugement ce qui est en oppo-
royauté son séparées. Au chap. 6: 12-13, où la révélation de Christ devient plus com-
sition avec le gouvernement de Dieu sur la terre. Au chap. 5: 6, l’agneau qui a «sept
plète, le Germe et le Souverain sacrificateur ne forment plus qu’une personne, et
cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu, envoyés sur toute la terre»,
leurs deux offices sont réunis sur une seule tête. Au premier chapitre et au commen-
représente Christ, avec la plénitude de sa connaissance (associée à la plénitude de sa
cement du troisième, le Christ nous était déjà apparu, sous la forme mystérieuse de
puissance, sept cornes), ayant pour but d’accomplir les voies de Dieu envers le
«l’Ange de l’Éternel». Dans le passage qui nous occupe, il nous est présenté person-
monde (*).
nellement, mais dissocié pour ainsi dire, afin que nous soyons obligés de considérer
ces deux offices distincts, pour apprécier leurs gloires et ne pas donner à l’un la pré- (*) Voir, pour la valeur de tous ces termes: Le langage symbolique de l’Apocalypse,
éminence sur l’autre. par H. R.
Le prophète avait commencé par décrire la chute des empires gentils (1), afin que le Ici, la pierre avec les sept yeux est Christ, en qui l’on trouve la plénitude de la con-
rétablissement de Jérusalem pût avoir lieu (2). Il avait montré ensuite (3: 1-7) que naissance de la pensée de Dieu, et qui est aussi la pleine expression de cette pensée,
Jérusalem, pour être restaurée, devait être purifiée dans la personne de son repré- car nous voyons l’Éternel lui-même en graver la gravure. Christ, homme ici-bas, la
sentant Joshua. Il fait ici un pas de plus, et montre que les fidèles, pour être intro- pierre jadis rejetée, est la manifestation de l’Être divin lui-même, la Vérité : c’est en
duits dans la bénédiction finale, doivent avoir un souverain sacrificateur sans souil- Lui que Dieu s’est révélé, en Lui qu’il se fera connaître sur la terre renouvelée, lors du
lure, dont ils seront les compagnons, et un Roi, de la semence de David, selon les règne glorieux du Fils de l’homme.
conseils de Dieu.
«Et j’ôterai l’iniquité de ce pays en un seul jour» (v. 9). Alors, non seulement le
Mais cette personne bénie nous est encore présentée sous un troisième aspect : peuple, représenté par Joshua, mais le pays tout entier, sera purifié. Il faudra que la
«Car voici, la pierre que j’ai placée devant Joshua ; sur cette seule pierre, il y aura terre d’Israël soit nettoyée de ses iniquités et de ses souillures pour être appropriée
sept yeux; voici, j’en graverai la gravure, dit l’Éternel des armées ; et j’ôterai l’iniquité au règne de Christ comme sacrificateur, roi et centre de toutes les pensées de Dieu.
de ce pays en un seul jour» (v. 9).
«En ce jour-là, dit l’Éternel des armées, vous convierez chacun son prochain sous la
Lorsque Joshua, l’un des chefs de la captivité restaurée, avait commencé à bâtir la vigne et sous le figuier» (v. 10). Ce sera le jour du repos pour chacun, la jouissance en
maison de Dieu, une pierre avait été placée devant lui, pour être le fondement du commun de ce repos, le vrai règne de paix pour Israël.
temple que le peuple allait réédifier. C’était la maîtresse pierre du coin, qui devait
porter tout l’édifice. Cette pierre n’était qu’une faible image de la vraie pierre, de
Christ, fondement du temple futur, de Christ qui serait d’abord la pierre rejetée RETOUR
avant d’être établi pour toujours. Le règne millénaire, immense et glorieux, aura
Zacharie

Cinquième vision : chapitre 4


Dans le chapitre que nous venons de parcourir, Dieu s’adresse à Joshua, le souverain lampes et, afin que cette coupe ne soit jamais vide, deux oliviers y font couler l’huile
sacrificateur ; le chap. 4 s’occupe du Roi, dans la personne de Zorobabel, car les d’or par des conduits.
caractères glorieux de Christ, dans sa gloire millénaire, seront la sacrificature et la
Si le témoignage rendu par le Saint Esprit peut s’appliquer moralement au jour ac-
royauté. Dès l’abord, le prophète, comme «un homme réveillé de son sommeil», a
tuel, en Zacharie il est prophétique. Il y aura un temps futur de bénédiction et de
une vision qu’il est capable de décrire, mais ne comprend en aucune manière : «Et je
gloire, où la lumière divine resplendira dans la personne de Celui qui la portera à
dis : Je vois, et voici un chandelier tout d’or et une coupe à son sommet ; et ses sept
toujours, et dans celle de ses témoins, noyau du peuple futur d’Israël. Telle nous
lampes sur lui ; sept lampes et sept conduits pour les lampes qui sont à son sommet;
paraît être la portée de ce passage de Zacharie.
et deux oliviers auprès de lui, l’un à la droite de la coupe, et l’autre à sa gauche. Et je
pris la parole et dis à l’ange qui parlait avec moi, disant: Que sont ces choses, mon Quant à nous, chrétiens, nous ne devons pas oublier que l’Église est appelée à rendre
Seigneur? Et l’ange qui parlait avec moi répondit et me dit: Ne sais-tu pas ce que témoignage avant les jours où Dieu reprendra ses relations avec son ancien peuple.
sont ces choses ? Et je dis : Non, mon Seigneur» (v. 2-5). Quand le Seigneur Jésus, la vraie lumière du monde, a été rejeté, il nous a laissés à sa
Comme nous l’avons déjà fait remarquer, le livre de Zacharie est rempli de ques- place pour faire luire cette lumière et rendre ce témoignage.
tions. Le prophète ne peut rien comprendre sans que l’ange le lui explique. Il est ainsi Au deuxième chapitre de l’Apocalypse, nous voyons qu’Éphèse, l’église responsable
gardé dans l’humilité, quand il est obligé de répondre «Non, mon Seigneur» au «Ne considérée dans son ensemble, a perdu son premier amour, et avec lui le privilège
sais-tu pas ?» de son compagnon. Nous avons aussi besoin de nous sentir ignorants d’être un témoin de Christ. Aussi lui est-il dit : «J’ôterai ta lampe de son lieu.» La
devant Dieu, pour apprendre à connaître les vérités renfermées dans sa Parole. Les lampe de l’Église, comme corps responsable, sera ôtée de son lieu, et dans l’avenir,
Écritures offrent beaucoup de détails extérieurs que même les inconvertis peuvent le témoignage sera confié à d’autres. C’est de ce témoignage futur que Zacharie nous
apprendre, mais dont le sens profond échappera toujours à l’esprit de l’homme na- entretient. Mais avant qu’il brille de tout son éclat en Israël, comme nous le voyons
turel. Pour saisir ce sens caché, il faut l’Esprit de Dieu (1 Cor. 3: 10-14), mais, de plus, dans notre chapitre, il est placé au chap. 11 de l’Apocalypse, dans les mains de deux
il faut connaître Christ, qui est la clef même de la Parole. témoins juifs, dont il est dit qu’ils sont «les deux oliviers et les deux lampes qui se
Zacharie voit un chandelier d’or et une coupe à son sommet. Le vingt-cinquième tiennent devant le Seigneur de la terre» (v. 4). Ce sera un témoignage suffisant, mais
chapitre de l’Exode nous parle de ce chandelier. Il était destiné à éclairer le lieu saint nullement universel, rendu à Jérusalem, au temps de la grande tribulation d’Israël.
et, comme chaque objet du tabernacle ou du temple, il représentait une des gloires Dieu le reconnaîtra, car «par la bouche de deux ou de trois témoins toute affaire sera
de Christ. Si le chandelier représentait Christ dans ce chapitre, sa lumière était le confirmée». Il ne sera pas complet comme celui de Zacharie, car au lieu de sept
témoignage de Christ. lampes, il n’en aura que deux. Ces deux témoins seront aussi les deux oliviers (Apoc.
11: 4) ; comme il est dit aussi à la fin de notre chapitre : «Ce sont les deux fils de
Mais le symbole du chandelier et de la lumière ne s’applique pas uniquement à sa
l’huile qui se tiennent auprès du Seigneur de toute la terre» (v. 14). Ils seront les
personne. Dans l’Apocalypse, les sept lampes d’or sont les sept Églises. D’autre part,
deux oliviers d’où découlera le témoignage du Saint Esprit. Leur lumière soutiendra
quand il est question de lumière, le Seigneur ne se borne pas à dire : «Je suis la lu-
le faible Résidu qui, avant le règne de Christ, demeurera encore au milieu de Jérusa-
mière du monde» (Jean 9: 5), il dit aux siens : «Vous êtes la lumière du monde» lem. Doués de l’Esprit prophétique, ils agiront dans la puissance d’Élie et de Moise,
(Matt. 5: 14) : le témoignage de Christ devant le monde. Mais la lumière a besoin
représentant la sacrificature et la royauté dans un temps de ruine, avant qu’elles
d’huile pour s’alimenter ; le témoignage a besoin, pour être rendu, du Saint Esprit
soient réunies dans la personne glorieuse de Christ (*).
dont l’huile est l’image constante dans la Parole.
(*) Élie, le prophète, est sacrificateur en Carmel (1 Rois 18) ; Moïse est appelé «roi en
Le chandelier d’or dans le temple est donc, en résumé, Christ qui, d’une part, est seul Jeshurun» (Deut. 33: 5).
capable de donner la pleine lumière, d’autre part répand sa clarté par des témoins
qu’Il a choisis dans ce but. En Zacharie, comme nous l’avons dit, le témoignage est complet ; la personne du
Zacharie ne nous montre pas le chandelier dans le temple, car les fondements de ce Seigneur Jésus en est le centre ; son peuple y est associé avec Lui. L’huile qui ali-
dernier étaient à peine posés. Ici, le chandelier ne répand pas sa lumière dans un mente le chandelier est fournie par les deux fils de l’huile, la sacrificature et la royau-
espace limité, mais au dehors. Il a une coupe à son sommet pour alimenter les té, qui toutes deux étaient «ointes de l’huile de l’onction» (Lév. 8: 12 ; 1 Sam. 16:
Zacharie
13). Ces deux offices entièrement séparés au chap. 3, sont associés ici, mais non pas sept yeux, sur la pierre du faîte on lit un seul mot : Grâce, grâce ! Elle sera acclamée
encore unis dans une seule personne. de tous, comme portant la faveur de Dieu. Toute la bénédiction future de la terre
dépendra de cette grâce de Dieu manifestée dans la personne du Roi. Quand il entra
Le v. 6 de notre chapitre met en relief d’une manière toute spéciale la personne du dans ce monde, la grâce apparut dans sa personne ; la foi en reçut la plénitude (Jean
roi : «Et il répondit et me parla, disant : C’est ici la parole de l’Éternel à Zorobabel, 1: 16). Mais son peuple ne l’a pas reçu et le monde l’a rejeté. Il accomplit alors sur la
disant : Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l’Éternel des armées.» croix l’oeuvre de la grâce. Plus tard, il paraîtra dans son royaume comme porteur de
Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, l’Éternel présente Joshua, purifié de la faveur de Dieu et dispensateur de la grâce pour Israël et pour tous les peuples.
sa souillure, comme type de la sacrificature de Christ. Notre chapitre montre Zoro-
babel, dans son extrême faiblesse, comme type de Christ, le Roi. Zorobabel, faible «Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant : Les mains de Zorobabel ont fondé cette
rejeton de la race royale, aussi abaissé que possible, ne pouvait même prétendre au maison et ses mains l’achèveront ; et tu sauras que l’Éternel des armées m’a envoyé
titre de roi. Mais l’Éternel s’adresse à lui : «Ni par force, ni par puissance, mais par vers vous» (v. 8-9). Zacharie revient ici aux circonstances au milieu desquelles il pro-
mon Esprit.» Quel encouragement pour un homme abaissé, d’apprendre que Dieu ne phétisait. Zorobabel, dit-il, achèvera la maison dont il a posé le fondement, ce qui
lui demandait ni force, ni puissance, mais que l’Esprit de Dieu était avec lui ! eut un accomplissement historique. «Car qui a méprisé le jour des petites choses ?»
C’était une chose relativement petite de rebâtir le temple d’alors. Le peuple pleurait
Nous pouvons nous appliquer aussi cette parole, en des jours comme les nôtres qui en pensant à la gloire du temple d’autrefois, et pourtant ce petit commencement
ont plus d’une analogie avec ceux de Zacharie. «Tu as peu de force», dit le Seigneur était quelque chose pour Dieu ; Il approuvait ceux qui avaient à coeur de bâtir sa
Jésus à Philadelphie. Il encourage les siens dans leur état de faiblesse extérieure, maison.
devant les prétentions du monde religieux à la force et à la puissance, car il leur
donne l’assurance que Lui est avec eux ; ils savent qu’ils peuvent compter sur cette Il en est de même aujourd’hui. Nous sommes appelés à apporter des matériaux pré-
promesse et que sa vertu se déploie dans leur infirmité. cieux à l’édifice de Dieu, des âmes nouvelles, des pierres vivantes édifiées sur le
fondement qui est Christ, et il suffit de le faire avec un coeur entièrement dévoué au
«Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel ? Tu deviendras une plaine» (v. 7). Seigneur, car Lui ne méprise pas le jour des petites choses. «Ils se réjouiront, ces
C’est sans doute à ce passage que Jésus fait allusion, quand il dit à ses disciples : «Si sept-là, et verront le plomb dans la main de Zorobabel : ce sont là les yeux de
vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : l’Éternel qui parcourent toute la terre» (v. 10). Les sept yeux de l’Éternel, gravés sur
Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait; et rien ne vous serait impossible» la pierre de fondement du temple, nous sont présentés maintenant comme parcou-
(Matt. 17: 20). Au temps où nous sommes, la plus faible foi fait tomber les obstacles rant toute la terre (cf. Apoc. 5: 5). L’Esprit de Dieu, dans sa plénitude, aura de la joie
que Satan et le monde nous opposent. Au temps de Zacharie, toute la puissance à voir le travail de son temple achevé, le plomb entre les mains de Zorobabel pour
gentile ne pouvait s’opposer à l’action de l’Esprit de Dieu pour la restauration de son assurer, en y plaçant la pierre du faîte, la solidité de tout l’édifice. Peu importait au
peuple. Il faut que les voies de l’Éternel aboutissent, pour la gloire de Christ et pour début sa faible apparence, le travail avait été fait pour le Seigneur. Cet Esprit qui
la bénédiction de son peuple. parcourt toute la terre se réjouira de voir toutes choses achevées, mises en ordre,
«Et il fera sortir la pierre du faîte avec des acclamations : Grâce, grâce sur elle ! » (v. sous le gouvernement du vrai Roi. Alors le temple de l’Éternel, le lieu de rassemble-
7). Christ était la pierre de fondement au chapitre précédent ; il est ici la pierre du ment de tous les peuples, sera le centre visible du règne glorieux de Christ.
faîte, la clef de voûte de tout l’édifice. Sur la pierre de fondement, Dieu avait gravé RETOUR

Sixième vision : chapitre 5 v. 1-4


Pour l’intelligence du chap. 5, récapitulons ici l’histoire du peuple, contenue dans les et de sainteté. Au chap. 4, le prophète considère le peuple remonté de la captivité.
quatre premiers chapitres de notre prophète. C’est un jour de petits commencements, mais le Seigneur ne le méprise pas. À ce
moment-là, le témoignage de Dieu est représenté à Jérusalem par Joshua et Zoroba-
Au chap. 1, Juda et Jérusalem sont foulés aux pieds par les nations, mais consolés et
bel. Dieu approuve ce témoignage, mais, au temps de la fin, il doit renaître à Jérusa-
encouragés par l’annonce des bénédictions futures qui seront leur part, et par la
lem et sera reconnu suffisant, bien que représenté seulement par deux témoins, au
destruction de leurs oppresseurs. Au chap. 2, c’est plus que des paroles de consola-
milieu de la nation plongée dans l’incrédulité. Cent ans environ après le retour de la
tion : Dieu se souvient de Jérusalem pour l’introduire définitivement dans les béné-
captivité, le prophète Malachie, considérant l’état moral du peuple, n’y voyait
dictions millénaires. Au chap. 3, il faut que, pour être bénie, Jérusalem soit purifiée,
qu’une ruine complète, appelant le jugement final de Dieu. Quatre siècles plus tard,
que l’iniquité de Juda soit ôtée et que le peuple soit revêtu d’un vêtement de justice
Juda consomme son iniquité en mettant à mort le Messie, et Dieu le disperse de
Zacharie
nouveau parmi toutes les nations. Telle est encore aujourd’hui sa condition. Mais Ensuite, nous trouvons en Apoc. 5, dans la droite de Celui qui est assis sur le trône,
quand ce peuple incrédule sera rentré dans son pays, Dieu pourra-t-il, à part un un livre écrit, comme en Zacharie, «au dedans et sur le revers» et scellé de sept
faible résidu, reconnaître et approuver quelque chose au milieu de cette nation sceaux. C’est le livre des conseils de Dieu et des voies par lesquelles il les réalisera,
apostate ? Au chap. 5, les deux visions du prophète répondent à cette question. Elles en établissant le règne de son Fils bien-aimé. Christ seul peut leur donner essor en
paraissent difficiles à comprendre, mais de fait elles sont simples, si nous nous lais- ouvrant les sceaux du livre.
sons enseigner par l’Esprit de Dieu.
Enfin, le «rouleau» nous révèle l’état moral de l’homme, sa responsabilité devant
Au commencement du chap. 5, le prophète voit «un rouleau qui vole, long de vingt Dieu, et les jugements qui en sont la suite. Le rouleau a ce caractère en Jér. 36:
coudées, et large de dix coudées». Ce rouleau, un livre écrit, sort d’auprès de Ézéch. 2: 9-10, et dans le passage qui nous occupe.
l’Éternel ; il vole, et cela prouve qu’il est vivant ; il se dirige vers un but ; il a des di-
mensions spéciales et très remarquables : vingt coudées en longueur et dix coudées Les deux visions du chap. 5 de Zacharie nous montrent la malédiction prononcée par
en largeur. Le lieu très-saint du temple de Salomon avait vingt coudées de largeur, Dieu d’abord sur l’état moral du peuple (v. 1-4), ensuite sur son état religieux (v. 5-
de hauteur et de longueur. Dans ce lieu où se trouvait l’arche, les chérubins, repré- 11).
sentant le pouvoir judiciaire de Dieu dans la création, étendaient leurs ailes, l’aile
Quant à son état moral, dont il est responsable devant Dieu, la malédiction est pro-
d’un chérubin touchant celle de l’autre, et leurs ailes libres, touchant de chaque côté
noncée d’une part sur le voleur, d’autre part sur celui qui jure faussement par le nom
la paroi du sanctuaire. Chaque chérubin avait dix coudées de hauteur et leurs ailes
de l’Éternel. Une telle restriction des motifs du jugement pourrait paraître extraordi-
avaient dix coudées. Le lieu le plus sacré du temple était donc caractérisé par ces
naire au premier coup d’oeil, mais, en y réfléchissant, nous trouvons, dans ces deux
deux chiffres 10 et 20. Ce qu’il faut en conclure, c’est que le rouleau, la parole écrite
mots, les caractères du péché de l’homme. Un voleur est un méchant qui agit injus-
qui sort ici de la part de l’Éternel, est en accord avec la sainteté du lieu où Dieu ha-
tement à l’égard de son prochain ; un homme qui jure faussement fait Dieu menteur
bite entre les chérubins et qu’elle en porte la marque. Des sentences sont écrites sur
en le prenant à témoin pour affirmer le mensonge. L’injustice et le mépris de Dieu,
les deux faces du rouleau : «C’est ici la malédiction qui sort sur la face de toute la
tels sont les caractères de ce peuple auquel moins de cent ans plus tard, Malachie
terre ; car tout voleur sera détruit, selon ce qui est écrit d’une part ; et chacun qui
répétera les mêmes choses (Mal. 3: 5).
jure sera détruit, selon ce qui est écrit de l’autre part» (v. 2). Ce livre vivant et saint
prononce des malédictions, car, nous ne devons pas l’oublier, un des caractères de la «Je la fais sortir, dit l’Éternel des armées, et elle entrera dans la maison du voleur, et
parole de Dieu est le jugement. Si le monde n’écoute pas les appels de la grâce, con- dans la maison de celui qui jure faussement par mon nom ; et elle logera au milieu
tenus dans le volume sacré, il lui faudra apprendre à connaître ce dernier sous un de sa maison et la consumera avec le bois et les pierres.» Ce passage ne rappelle-t-il
autre caractère, celui de la malédiction. pas ces paroles du Seigneur : «Ma maison sera appelée une maison de prière; mais
vous, vous en avez fait une caverne de voleurs» (Matt. 21: 13), et encore : «Votre
Le «rouleau» nous est présenté dans la Parole sous trois aspects : D’abord au Ps. 40:
maison vous est laissée déserte» (Matt. 23: 38), et encore: «Il ne sera point laissé ici
6-8 et en Héb. 10: 7 : «Voici, je viens — il est écrit de moi dans le rouleau du livre —
pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas» ? (Matt. 24: 2).
pour faire, ô Dieu, ta volonté.» Le contenu principal du «livre», ce qui est écrit «en
tête», c’est la parfaite obéissance de Christ pour accomplir les conseils de Dieu dans RETOUR
l’oeuvre du salut. C’est, en un mot, la grâce venue par Jésus Christ.

Septième vision : chapitre 5 v. 5-11


Pour comprendre cette vision, nous avons à dépendre en toute simplicité de aspect dans toute la terre. Et voici, un disque de plomb fut soulevé: et il y avait là
l’enseignement direct de la Parole. Il est possible que notre manque d’intelligence une femme assise au milieu de l’épha. Et il dit : C’est la méchanceté. Et il la jeta au
spirituelle nous empêche d’en comprendre tous les détails, mais souvenons-nous milieu de l’épha, et il jeta le poids de plomb sur l’ouverture» (v. 5-8). L’épha figure
que, s’il y a de l’obscurité, elle se trouve en nous, car Dieu nous a communiqué ces habituellement la plus grande mesure de capacité, car le cor ou khomer, d’un conte-
choses en vue de notre instruction et non pas pour nous embarrasser par des nu supérieur, n’est que l’épha multiplié par dix. Au milieu de l’épha une femme est
énigmes. assise, ce qui signifie qu’elle s’y est établie ; puis l’ange l’y jette comme image du
jugement et ferme l’épha d’un disque de plomb, figure d’une sentence irrévocable-
«Et l’ange qui parlait avec moi sortit et me dit : Lève tes yeux et regarde : Qu’est-ce
ment scellée. Cette femme s’appelle la méchanceté, mot dont le sens est l’iniquité :
qui sort là ? Et je dis : Qu’est-ce ? Et il dit : C’est l’épha qui sort. Et il dit : C’est ici leur
une nature qui ne se soumet pas à une volonté supérieure et agit selon sa propre
Zacharie
volonté. Elle est, de fait, l’indépendance de Dieu, qui ne reconnaît d’autre loi qu’elle- mune idolâtrie. «L’abomination» sera établie dans le temple de Jérusalem, et la
même (1 Jean 3: 4). La femme dans l’épha est donc l’indépendance de l’homme chrétienté boira avec le judaïsme à la même coupe empoisonnée.
quant à Dieu, ayant atteint sa pleine mesure et, de ce fait, condamnée d’une ma-
Le v. 9 décrit ce qui arrivera à la femme que nous venons d’envisager sous ces deux
nière définitive.
aspects. «Et je levai mes yeux et je vis ; et voici, deux femmes sortirent, et le vent
La parole de Dieu nous présente souvent la femme comme un principe moral ou était dans leurs ailes, et elles avaient des ailes comme des ailes de cigogne, et elles
religieux. On trouve, par exemple, dans les Proverbes, une femme qui est la sagesse soulevèrent l’épha entre la terre et les cieux. Et je dis à l’ange qui parlait avec moi :
et une femme qui est la corruption. Ces principes sont souvent représentés par une Où celles-ci emportent-elles l’épha ? Et il me dit : Pour lui bâtir une maison dans le
nation ou par une ville. On en trouve un exemple au chap. 12 de l’Apocalypse, où la pays de Shinhar ; et là elle sera fixée et posée sur sa base» (v. 9-11). Est-ce peut-être
femme est une nation, le vrai Israël selon les conseils de Dieu. Puis, en Apoc. 17: 3, à cause de cette dualité d’aspect que nous voyons deux femmes emporter l’épha ? Je
où la femme est un système religieux apostat, une ville, Babylone la grande (cf. v. 9). ne saurais le dire, mais nous voyons ici que les principes représentés par elles trou-
Jérusalem aussi est continuellement représentée, comme système moral et religieux, vent des circonstances favorables à leur développement : «Le vent est dans leurs
sous les traits d’une femme. ailes.» De plus elles ont «des ailes de cigogne». Les cigognes retournent toujours à
leur nid ; les deux femmes rapportent toute cette iniquité à son lieu d’origine, dans
Dans notre chapitre, comme nous l’avons vu, la femme est la méchanceté, l’abandon
la plaine de Shinhar, c’est-à-dire à Babylone, en un temps où l’ancienne Babylone est
de Dieu. En Juda et à Jérusalem, cette méchanceté comblait, comme dit le Seigneur,
à jamais détruite. C’est à Babylone que l’idolâtrie a pris naissance. L’iniquité des Juifs
«la mesure de leurs pères» (Mati. 23: 32). Au temps où Jésus marchait ici-bas,
aux derniers jours, retournera ouvertement à son lieu d’origine, où sa maison sera
l’idolâtrie avait disparu depuis les jours d’Esdras et de Néhémie; la maison était ba-
fixée et posée sur sa base. Il en sera de même de la chrétienté apostate, appelée
layée et parée. En apparence, le peuple était purifié, lui qui, dans le passé, avait été
Babylone la grande et la prostituée, la mère des abominations de la terre (Apoc. 17).
abominablement idolâtre. Mais, bien que purifiés extérieurement, ce fut alors qu’ils
Notre passage la laisse posée sur sa base, mais, dans cet état, le jugement atteindra
rejetèrent et crucifièrent leur roi, et Dieu les dispersa de nouveau parmi les nations,
ensuite l’apostasie, aussi bien sous sa forme juive que chrétienne.
comme il paraît encore aujourd’hui. À la fin des jours, quand ils seront rentrés dans
leur pays, sept esprits, plus méchants que le premier, occuperont leur maison et y Le mot sortir répété souvent dans les visions de ce chapitre est toujours en rapport
habiteront (Matt. 12: 43-45). Ces choses arriveront sous le règne de l’Antichrist : avec le jugement. Le rouleau, la malédiction, sort, l’ange sort ainsi que l’épha, les
l’idolâtrie s’emparera de nouveau de ce peuple et il s’agenouillera devant une idole femmes sortent et emportent l’épha, se doutant peu que ce qui va être fondé et
reconnaissant Satan pour son roi. établi, sera si promptement détruit !
Si la condition finale de Jérusalem et de Juda nous est montrée ici d’une manière un Au milieu de toute cette iniquité, restera-t-il encore quelque témoignage pour
peu mystérieuse, c’est que cette vision dépasse les limites du peuple juif pour Christ ? Oui, car nous avons vu, au chapitre précédent, un Résidu juif, fidèle, comme
s’appliquer aussi aux nations, représentées aux derniers jours par la chrétienté on trouve, au milieu de la chrétienté actuelle, le résidu de Philadelphie. Celui de
devenue apostate. «C’est ici», nous est-il dit, «leur aspect dans toute la terre» (v.6). Juda deviendra le noyau du futur Israël, plus nombreux que les étoiles des cieux et
Comme il n’appartient pas au domaine de l’Ancien Testament, ce sujet ne pouvait que le sable du bord de la mer. Il jouira de la bénédiction du règne millénaire, après
être présenté ici que sous une forme obscure, tandis que le Nouveau Testament que les Juifs apostats et la chrétienté apostate seront venus en mémoire devant
nous en fait un tableau clair et complet. Dieu, et que Babylone, la grande ville, aura été précipitée dans la mer pour ne plus
être trouvée à jamais.
Nous savons qu’après l’enlèvement de l’Église, la chrétienté, ou corps professant
apostat laissé sur la terre, deviendra idolâtre comme le peuple juif. Ce dernier, à RETOUR
l’instigation de l’Antichrist, reniera l’Éternel, le Dieu de ses pères et le Christ, son
Messie ; sous cette même influence, la chrétienté reniera le Père et le Fils (1 Jean 2:
22). Désormais Juda aura comblé la mesure de son iniquité et n’en pourra plus sor-
tir ; il en sera de même de la chrétienté. Les deux se rencontreront dans une com-

Huitième vision : chapitre 6 v. 1-8


Nous trouvons ici la huitième et dernière vision de Zacharie. Les quatre chars sont présentés, sous diverses images, dans les prophètes de l’Ancien et du Nouveau Tes-
évidemment les quatre grands empires des nations, si souvent mentionnés, et re- tament. Au commencement du livre de Daniel, nous les voyons sous l’aspect d’une
Zacharie
grande statue, figure d’un homme, d’une créature raisonnable et responsable, ayant puissance fermement établie sur la terre. Les montagnes sont d’airain. L’airain
une relation morale avec Dieu, et à laquelle il a confié le gouvernement du monde. signifie toujours la justice de Dieu s’occupant du péché en jugement, soit pour
Ces empires manquent à leur responsabilité et Dieu, par une pierre détachée sans notre rédemption, — l’autel d’airain, emblème de la croix — soit pour nous purifier,
mains, les brise tous ensemble, pour établir à leur place l’empire universel de Christ, — la cuve d’airain — soit pour l’établissement du royaume de Christ, — les colonnes
une grande montagne qui remplit toute la terre. d’airain — car son royaume ne peut être établi que par le jugement. Nous voyons
donc ici la puissance de Dieu établie en dépit de tout, comme de fermes montagnes,
Plus loin, en Daniel 8, nous voyons ces quatre empires sous l’aspect de quatre Bêtes,
afin d’empêcher les empires de suivre une autre direction que celle que Dieu veut
c’est-à-dire de quatre êtres sans relation morale avec Dieu. Dans l’Apocalypse
leur assigner, et cette puissance les dirige en vue du jugement de son peuple ; mais,
(chap. 3), la dernière de ces Bêtes, l’empire romain existant alors, comprend et ré-
quand ces empires se seront détruits eux-mêmes, la délivrance d’Israël suivra le
sume les caractères des trois empires qui l’ont précédé.
jugement, et ainsi s’accompliront en grâce les desseins de Dieu envers cette nation.
En Zacharie, les empires sont mentionnés à trois reprises: Au premier chapitre, sous
«Celui auquel sont les chevaux noirs sort vers le pays du nord ; et les blancs sortent
la figure de leurs trois représentants symboliques, car Babylone, le premier empire,
après eux» (v. 6). Lorsque la fin de la captivité du peuple sous le joug de Babylone se
avait déjà pris fin sous l’assaut des Mèdes et des Perses. Ces empires sont à l’aise
fut approchée, Dieu intervint et envoya les Mèdes et les Perses, le chariot des che-
après avoir détruit le peuple de Dieu ; mais, quand le dernier d’entre eux terminera
vaux noirs, dans le pays du nord, nom qui désigne la contrée située au nord de Jéru-
son cours, ce sera le moment où Dieu, prenant en main la cause de son peuple, réta-
salem ou la Chaldée. Aux Mèdes et aux Perses succéda la puissance conquérante
blira ses relations avec lui. Dans le même chap. 1, les empires sont quatre cornes,
d’Alexandre, le chariot des chevaux blancs, qui détruisit le second empire, la Perse,
quatre puissances détruites par des agents divins pour amener, au chap. 3, la béné-
dans le pays du nord. De là cette expression : «les blancs sortent après eux.»
diction finale de Jérusalem.
«Et les tachetés sortent vers le pays du midi ; et les vigoureux sortent et cherchent à
«Et de nouveau je levai mes yeux, et je vis : et voici, quatre chars qui sortaient
s’en aller, à se promener par la terre» (v. 7). Ici apparaît le quatrième char, la puis-
d’entre deux montagnes, et les montagnes étaient des montagnes d’airain» (v. 1).
sance romaine, avec des «chevaux tachetés, vigoureux». Au lieu de sortir contre le
Nous trouvons ici, non pas des chevaux, mais quatre chars attelés de chevaux, sym-
pays du nord, ces chevaux se dédoublent, pour ainsi dire. Les tachetés sortent vers le
bole, dans l’Écriture, de la puissance royale et guerrière. Le premier char, l’empire
pays du midi, l’Égypte. C’est, en effet, dans ce pays que l’empire romain chercha, dès
guerrier chaldéen, est mentionné tout d’abord. Nous nous sommes déjà expliqués,
le début, à établir sa suprématie (cf. Dan. 11: 30). Ensuite, la puissance de l’empire se
au chap. 1, sur les chevaux roux ; dans notre chapitre, ils expriment le jugement du
développant de plus en plus, Rome, les vigoureux, chercha à se promener par la
peuple par Babylone. Ce n’est pas, comme au premier chapitre, le tableau des em-
terre, c’est-à-dire à étendre sa domination sur le monde entier.
pires alors que l’Esprit de Dieu prend connaissance de leur état, mais la manière
dont Dieu les dirige pour accomplir ses desseins. C’est pourquoi ces chars sont pré- «Et il dit : Allez, promenez-vous par la terre. Et ils se promenèrent par la terre» (v. 7).
sentés comme «les quatre esprits des cieux qui sortent de là où ils se tenaient de- C’est Dieu qui a la haute main dans toutes les circonstances et les mouvements de ce
vant le Seigneur de toute la terre» (v. 5 ; cf. Dan. 7: 2). Dieu nous montre que sa monde, qui les dirige et les ordonne. Et combien de buts divers il se propose! Par le
Providence avait dès le commencement dirigé la course de ces puissances guerrières. même événement, il juge, reprend, avertit, appelle ou délivre !
En apparence, chacune d’elles avait fait ce qu’elle avait voulu et avait suivi son
«Et il me cria, et me parla, disant : Vois ; ceux qui sont sortis vers le pays du nord ont
propre chemin sans Dieu ; en réalité, Lui était derrière la scène, et les quatre esprits
apaisé mon esprit dans le pays du nord.» Déjà du temps de Zacharie la colère de
des cieux étaient devant Lui pour conduire le mouvement des empires dans une
Dieu s’était réveillée contre Babylone, instrument de son jugement envers Israël,
direction voulue. Le quatrième empire, l’empire romain, devant ressusciter comme
mais qui, semblable à l’Assyrien, s’élevant orgueilleusement contre la main qui
l’Apocalypse nous le révèle, le but de Dieu ne sera pleinement atteint qu’à la fin des
l’employait, avait assouvi sa soif de vengeance sur le peuple de Dieu.
temps prophétiques.
Les quatre chars sortent, tout comme le rouleau et l’épha, parce qu’il s’agit ici de
jugement. Ils sortent «d’entre deux montagnes» formant comme un défilé par lequel RETOUR
ils doivent passer. Une montagne représente toujours, en langage symbolique, une
Zacharie

CONCLUSION DU LIVRE DES VISIONS: chapitre 6 v. 9-15


La huitième vision avait décrit le rôle providentiel et le jugement final des empires bleau me semble donc être une image des deux parties du Résidu de Juda, à la fin
envoyés pour châtier Israël. Le passage que nous avons sous les yeux nous montre le des temps (*). Ceux qui le composent voient, par la foi, le temple bâti quand il ne
résultat glorieux de toutes les voies de Dieu et l’accomplissement de ses conseils, en l’est pas encore, le roi établi quand, de fait, il n’est pas encore manifesté, et ils lui
substituant à tous les empires du monde celui de Christ et son règne de paix qui ne apportent leurs dons. Le prophète a la mission de former des couronnes avec cet
sera jamais ébranlé. argent et cet or : «Oui, prends des couronnes et tu les mettras sur la tête de Joshua,
fils de Jotsadak, le grand sacrificateur; et tu lui parleras, disant: Ainsi parle l’Éternel
Il ne s’agit pas, dans ce passage, d’une vision, mais d’un fait qui donne occasion à des armées, disant : Voici un homme dont le nom est Germe, et il germera de son
l’Esprit de Dieu de s’exprimer au sujet du règne de Christ. propre lieu., et il bâtira le temple de l’Éternel. Lui, il bâtira le temple de l’Éternel, et il
portera la gloire, et il s’assiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur
«Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant :»
son trône» (v. 11-13). Le sens du mot : «couronnes» est plutôt celui d’une «double
Ces mots sont importants à retenir. Nous venons de voir que cette Conclusion du couronne», semblable à la tiare que portaient certains souverains. Zacharie devait
livre des visions se relie à tout ce qui précède et en est pour ainsi dire le couronne- prendre cette couronne et la placer sur la tête de Joshua, le souverain sacrificateur.
ment ; mais les mots que nous venons de citer relient aussi le Livre des visions aux
(*) Voir pour plus amples détails: «L’histoire prophétique des derniers jours», par
deux chapitres suivants qui appartiennent au Livre des Oracles. En effet, ce terme :
H.R.
«La parole de l’Éternel vint à moi» marque à quatre reprises des révélations nou-
velles (7: 4, 8 ; 8: 1, 18). Cette liaison si évidente entre les deux livres de Zacharie Pour expliquer cet acte, résumons, en quelques mots, l’histoire du Christ, dans les
réduit à néant les affirmations de la soi-disant «haute critique», qui prétend voir chapitres qui précèdent, comme nous l’avons déjà fait à l’égard de l’histoire de Juda
dans ce prophète deux écrits d’auteurs différents, n’ayant aucun rapport quelconque et de Jérusalem.
l’un avec l’autre.
Au chap. 3, Joshua qui avait d’abord représenté le peuple purifié devant l’Éternel,
«Prends des dons de la part de ceux de la transportation, de la part de Heldaï, de devient le type de Christ, comme futur souverain sacrificateur. Puis Dieu annonce
Tobija, et de Jedahia (et viens, toi, en ce même jour, et entre dans la maison de Jo- qu’il fera venir son serviteur le Germe, Christ, le fils de David comme roi. Le fonde-
sias, fils de Sophonie, où ils sont venus de Babylone) ; et tu prendras de l’argent et de ment du temple que Joshua venait de poser est le type de Christ, maîtresse pierre du
l’or, oui, prends des couronnes.» coin, sur laquelle l’Éternel édifiera son temple futur. Au chap. 4, Zorobabel est
l’image de Christ, le vrai roi. La pierre du faîte, la clef de voûte de tout l’édifice, pla-
Trois hommes, d’entre ceux qui n’étaient pas montés de Babylone avec le peuple
cée devant Zorobabel, est de nouveau Christ, porteur de faveur de Dieu. Dans ce
pour rebâtir le temple et la ville, sont mentionnés ici. Nous ne savons la raison pour
même chapitre, la royauté et la sacrificature, les deux fils de l’huile, sont encore
laquelle ils étaient restés à Babylone, mais nous les voyons monter à Jérusalem pour
séparées, bien qu’elles contribuent, en commun, à alimenter la lumière du témoi-
apporter leurs dons, de l’argent et de l’or, à la maison de l’Éternel, en un temps où
gnage. Enfin, dans notre chapitre, nous trouvons la sacrificature et la royauté réunies
elle s’élevait à peine au-dessus de ses fondements. Leur acte était la condamnation
dans une même personne. Celui dont le nom est Germe sera sacrificateur sur son
tacite des lenteurs apportées par le peuple à la construction du temple. La significa-
trône ; c’est ce Roi sacrificateur qui est couronné dans la personne de Joshua :
tion du nom de ces hommes est assez frappante : Heldaï : «Endurant» ; Tobija :
«l’Éternel est Sauveur». Christ, vrai Melchisédec, est proclamé sacrificateur, en
«l’Éternel est bon»; Jedahia : «l’Éternel sait». Ils entrent dans la maison de Josias :
même temps que roi de justice et roi de paix. C’est à Lui et à son règne
«l’Éternel supporte», fils de Sophonie : «l’Éternel cache». Ces hommes portent donc
qu’aboutissent toutes les voies de Dieu dont il nous est parlé dans les chapitres pré-
presque tous le nom de l’Éternel et sont ainsi ses témoins.
cédents, et, d’une manière particulière, comme en Dan. 2: 34, 35, la destruction des
J’en conclus qu’ils sont comme un type du vrai Résidu de Juda, soit hors de la Ju- royaumes mentionnés au commencement de notre chapitre. Lorsque l’Esprit de Dieu
dée, soit à Jérusalem. Les Juifs remontés sous Cyrus à Jérusalem ne pouvaient être a été «apaisé» à leur égard, Dieu établit à leur place le royaume universel du fils de
considérés comme le vrai Résidu ; la fin de Zacharie et le prophète Malachie le dé- David, qui ne sera pas ébranlé.
montrent suffisamment. Les vrais fidèles se trouvaient alors à Babylone, mais ils
sont accueillis et cachés dans la maison d’un autre fidèle à Jérusalem. Ce petit ta-
Zacharie
Il est dit de Lui, au v. 12: «Il germera de son propre lieu.» Son propre lieu, c’est Jéru- «Et le conseil de paix sera entre eux deux.» Le conseil arrêté entre l’Éternel et le
salem, le lieu de son origine royale, car, «quand l’Éternel enregistrera les peuples, il Messie, fils de David, sera alors entièrement accompli pour la terre. «Paix sur la terre
comptera : Celui-ci est né là» (Ps. 87: 6). Il est dit encore : «Il bâtira le temple de et bon plaisir dans les hommes» : ces mots se réaliseront quand le roi de paix entrera
l’Éternel. Lui, il bâtira le temple de l’Éternel.» à Jérusalem, la cité de son choix, et annoncera la paix à son peuple et aux nations.
Représentons-nous les circonstances dans lesquelles cet événement est annoncé. Le Quelque merveilleuse que soit cette part, la nôtre, à nous chrétiens, est encore meil-
peuple à Jérusalem se remettait à l’oeuvre, mais le temple n’était point terminé leure. Nous n’avons pas à attendre la gloire future pour voir le conseil de paix réalisé
quand Heldaï et ses compagnons montèrent à Jérusalem. Joshua s’y était employé, à notre égard, et nous pouvons entrer déjà dans la pleine jouissance de cette paix,
Zorobabel y coopérait, mais un moment devait venir où le roi, le fils de David, ne objet des conseils éternels du Père et du Fils, et que nous possédons maintenant par
faisant qu’un avec le sacrificateur couronné, bâtirait le temple de l’Éternel. Ce ne la foi.
pouvait donc pas être le temple d’alors, ni le temple d’Hérode, ni celui de
l’Antichrist ; un seul temple est mentionné ici, celui que le Roi sacrificateur bâtira. Le «Et les couronnes seront pour Hélem, et pour Tobija, et pour Jédahia, et pour Hen,
v. 15 indique ceux qui coopéreront à cette oeuvre : «Ceux qui sont éloignés vien- fils de Sophonie, pour mémorial dans le temple de l’Éternel» (v. 14). Combien cette
dront et bâtiront au temple de l’Éternel.» Ce sera exactement le contraire de ce qui pensée est consolante, dans un temps de ruine générale ! Le peuple d’alors, réuni à
s’était passé lors de la construction du temple au temps d’Esdras et de Zacharie. Jérusalem, n’avait pas aux yeux de Dieu les caractères du vrai Résidu. Quelques
Ceux qui étaient éloignés, les ennemis de Juda, avaient dit à Zorobabel : «Nous bâti- hommes venus de Babylone étaient agréés de Dieu, ainsi que celui qui les avait ac-
rons avec vous.» Zorobabel et Joshua leur répondirent : «Vous n’avez pas affaire cueillis à Jérusalem, car eux-mêmes reconnaissaient la maison de Dieu, alors qu’elle
avec nous pour bâtir une maison à notre Dieu, mais nous seuls, nous bâtirons à n’existait pas à la vue des hommes. Ils la voyaient avec les yeux de la foi, et lui appor-
l’Éternel, le Dieu d’Israël» (Esdras 4: 2-3). Mais, quant au temple futur dont il est taient leurs choses précieuses. Ces dons devaient servir à couronner le vrai roi et à le
question ici, les nations y contribueront pour leur part, comme jadis Hiram, roi de glorifier. Dieu conserve ces couronnes dans son temple, en mémoire de l’acte de ces
Tyr, avait fourni des ouvriers et des matériaux pour le temple de Salomon. fidèles. Ces couronnes leur appartiendront aussi, quand le Christ entrera dans sa
gloire. Dès maintenant, l’Éternel reconnaît ces fidèles et, de plus, il donne de nou-
«Et il portera la gloire.» C’est une chose immense que la gloire ; elle est la manifesta-
veaux noms à celui qui les conduit et à celui qui les reçoit. Heldaï s’appelle désormais
tion de toutes les perfections divines : Majesté, justice, sainteté, pureté, puissance, Hélem et Josias Hen. Hélem signifie «la force», et Hen signifie «la grâce». C’est ainsi,
sagesse, vérité, bonté, enfin la grâce et l’amour. Toutes ces perfections seront mises et sous ces traits, que Dieu voit ceux qui ont porté le nom de l’Éternel et ont eu à
en pleine lumière, dans la personne du Messie, roi d’Israël. Un Joshua, avec ses vê-
coeur l’honneur de sa maison ici-bas. Certes, ils avaient peu de force ces trois
tements sales, un Zorobabel, faible et sans énergie, étaient bien loin de manifester
hommes, remontés de Babylone, mais ils n’avaient pas renié le nom de l’Éternel,
ces caractères. Même sous le règne glorieux de Salomon, où l’on pouvait voir dans le aussi les établit-il comme des colonnes dans son temple. Dans leur faiblesse, ils
roi quelque reflet de la sagesse de Dieu, ces caractères furent vite perdus, car jamais
s’étaient confiés en l’Éternel. Dieu les voit en Christ, comme la colonne Boaz du
Salomon ne «porta la gloire» tout entière. Un seul la manifestera dans son ensemble
temple de Salomon qui signifie : «En lui est la force.» Josias, fils de Sophonie, qui les
et dans sa plénitude, lorsque la connaissance de la gloire de Dieu resplendira devant
reçoit, et les reconnaît comme serviteurs de l’Éternel, qui apprécie leurs dons et les
tous «dans la face de Jésus Christ». Il portera la gloire ; l’Église, la nouvelle Jérusalem, garde sous son toit, comme un trésor précieux dans ces jours de ruine, Dieu l’appelle
l’aura, la possédera, car il est dit d’elle : «Ayant la gloire de Dieu», et encore : «La
Hen et reconnaît en lui la grâce, cet autre caractère de Christ.
gloire de Dieu l’a illuminée» (Apoc. 21: 10, 23).
Cher lecteur ! Ne doit-il pas en être de même pour nous aujourd’hui ? Nous conten-
«Et il s’assiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône.» Il y tons-nous d’appartenir à la profession sans conscience, dont Zacharie va nous faire le
aura donc un trône, auquel certes ni Joshua, ni Zorobabel n’avaient aucune part ; sur
tableau dans les chapitres suivants, et qui sera l’objet de la désapprobation de Dieu
le trône, un sacrificateur sera assis, qui ne se tiendra plus debout comme Joshua,
dans le prophète Malachie ? Ou bien portons-nous, non pas le vain nom de chré-
pour intercéder et offrir des sacrifices, mais en aura fini avec l’exercice de la sacrifi-
tiens, mais, comme ces hommes, quelqu’un des caractères de Celui dont le nom est
cature d’Aaron ; un roi sera assis, le vrai Melchisédec, roi de justice et roi de paix, invoqué sur nous ? Reconnaissons-nous l’Église de Christ, le temple et la maison de
bénissant le peuple de la part de Dieu et Dieu de la part du peuple, médiateur entre
Dieu, là où son fondement seul est posé, au milieu de l’indifférence et de
le ciel et la terre. Il portera tout le poids du gouvernement du monde, et pas un ins-
l’infidélité générales ? Nos dons ont-ils pour but l’édification de la maison de Dieu
tant le sceptre de justice ne fléchira dans sa main. Comme le soleil qui se lève, il luira
ou celle de maisons de notre invention que nous n’avons pas la bonne foi d’appeler
sur les hommes, apportant la santé dans ses ailes. La double couronne ornera sa de leur vrai nom ? N’oublions pas que ce qui est apporté à la maison de Dieu contri-
tête ; c’est à cela qu’étaient destinés les dons apportés au temple par quelques fi-
bue à la gloire de Christ, ajoute des fleurons à sa couronne, que nos offrandes sont le
dèles.
Zacharie
culte rendu à Christ là où il fait habiter son nom. Dieu ne se souvient que de ce qui a auront part à la couronne dont leurs coeurs fidèles avaient orné la tête de Christ. Elle
été fait pour son Bien-aimé. Peu importent les noms dont le monde nous outrage, est pour eux, il la leur donne, il les associera à sa gloire. Et comme il y aura un livre
que notre nom soit celui de l’approbation secrète du Seigneur. Hélem et Hen, force de mémoire pour ceux qui craignent l’Éternel et se sont entretenus de sa venue, il y
et grâce, sont écrits sur le caillou blanc qu’il donne à ses fidèles. aura dans son temple un souvenir de ceux qui, en un temps d’abaissement, ont re-
connu sa suprématie et se sont prosternés devant Celui que Dieu salue comme sacri-
Mais bien plus, le mémorial de ce que nous aurons fait pour Lui, en un temps où la
ficateur éternellement, selon l’ordre de Melchisédec.
foi seule pouvait distinguer son Église et reconnaître les gloires de sa personne, ce
mémorial demeure à jamais dans son temple. Ceux qui n’auront pas renié son nom RETOUR

Le LIVRE des ORACLES : Chapitres 7 à 14


Le «Livre des Visions» date de la deuxième année de Darius, celui qui va nous occuper, de la quatrième année du même roi. Nous lui donnons pour titre : Le livre des Oracles. Il se
divise en trois sections distinctes. La première section comprend les chap. 7 et 8, la deuxième les chap. 9 à 11, la troisième les chap. 12 à 14. RETOUR

Première section : chapitre 7 à 8


«La parole de l’Éternel» à Zacharie au sujet des jeûnes et la restauration de Jérusalem.

Chapitre 7
La scène par laquelle s’ouvre le septième chapitre offre un frappant contraste avec «Et la parole de l’Éternel des armées vint à moi, disant :» Dieu prend ici le titre de
celle du sixième, où trois témoins de l’Éternel étaient montés de Babylone à Jérusa- «l’Éternel des armées», car il ne peut plus être le Dieu d’Israël. Ce terme revient dix-
lem. Ici, deux chefs, Sharétser, Réguem-Mélec et ses hommes, sont envoyés de Bé- sept fois dans ces deux chapitres. C’est comme si l’Éternel se réfugiait dans le ciel,
thel, «pour implorer l’Éternel, pour parler aux sacrificateurs qui étaient dans la mai- pour y rester le Dieu des myriades d’anges, quand son peuple l’avait méprisé et avait
son de l’Éternel... et aux prophètes.» Le nom de ces chefs semblerait indiquer qu’ils mérité son courroux. Dieu avait dit : Ce n’est pas mon peuple ; il ne lui sera pas fait
revêtaient des charges à la cour du roi ; il est en tout cas bien différent des noms de miséricorde ; il se proclame alors le Dieu des armées célestes. Mais l’infidélité du
Tobija, de Jedahia et de Josias. Béthel les envoie pour s’informer si le jeûne du cin- peuple peut-elle modifier en quoi que ce soit le caractère de Dieu ? Aucunement.
quième mois doit continuer à être observé: «Pleurerai-je au cinquième mois, en me Dieu accomplira ses desseins de grâce, en même temps qu’il revendiquera les droits
séparant comme j’ai fait, voici tant d’années?» de son Fils à posséder la terre.
Quatre jeûnes avaient été institués par le peuple à la suite du désastre de Jérusalem. «Parle à tout le peuple du pays, et aux sacrificateurs, disant : Quand vous avez jeûné
Le jeûne du dixième mois, lorsque Nébucadnetsar vint assiéger la ville (Jér. 52 : 4-5) ; et que vous vous êtes lamentés au cinquième et au septième mois, et cela pendant
celui du quatrième mois, quand elle fut prise (Jér. 52: 6) ; celui du cinquième mois, soixante-dix ans, est-ce réellement pour moi, pour moi, que vous avez jeûné ? Et
lors de l’incendie du temple (2 Rois 25: 8-9) ; enfin le jeûne du septième mois, lors du quand vous avez mangé et bu, n’est-ce pas vous qui mangiez et qui buviez ? Ne sont-
meurtre de Guedalia par Ismaël, et quand à la suite de cet événement, le peuple ce pas là les paroles que l’Éternel a criées par les premiers prophètes, alors que Jéru-
s’enfuit en Égypte (2 Rois 25: 25-26). Le plus important de ces jeûnes semble avoir salem était habitée et jouissait de la paix, ainsi que ses villes qui l’entouraient, et que
été celui qui commémorait l’incendie du temple. Voyant le nouveau temple près de le midi et le pays plat étaient habités ?» (v. 4-7).
se réédifier, la question de l’opportunité d’un jeûne, bien qu’encore douteuse,
Au lieu de répondre à la demande de Béthel, la parole de l’Éternel s’adresse à la
pouvait être posée, car en la quatrième année du roi Darius le temple n’était pas
conscience de tous, peuple et sacrificateurs, en les interrogeant sur la cause de leurs
encore terminé (Esdras 6: 15), ni sa dédicace célébrée, quoiqu’il servît déjà de lieu
jeûnes et de leurs lamentations. Avaient-ils jeûné pour l’Éternel ou pour eux-
de culte. Il semblait que ces jours de jeûne dussent être approuvés par l’Éternel, car,
mêmes ? S’étaient-ils lamentés parce que le mal les avait atteints, ou parce que ce
pourquoi n’aurait-on pas dû se lamenter sur les malheurs de Jérusalem ? Mais des
mal était la conséquence du déshonneur qu’ils avaient jeté sur Dieu ? Les prophètes
jours meilleurs se levaient ; fallait-il cesser de jeûner ? L’Éternel répond par le pro-
anciens leur avaient annoncé le jugement, dans un temps où ils jouissaient encore de
phète :
Zacharie
la paix. Avaient-ils jeûné alors ? Certes, c’était alors le moment de prendre le sac et opprimer la veuve et l’orphelin, l’étranger et l’affligé, de ne pas méditer le mal dans
la cendre pour détourner la colère de l’Éternel. Ninive, une ville des nations, avait, au leur coeur, l’un contre l’autre ?» En un mot les prophètes leur avaient prêché la
temps de Juda, mieux agi qu’Israël, et l’Éternel avait détourné d’elle le mal qu’il lui droiture et l’amour du prochain. Dieu qui les aimait, ne leur avait pas même deman-
avait annoncé (Jonas 3: 5, 10). dé, dans ces temps de ruine et de révolte, de l’aimer en retour. Il leur proposait de
dépouiller leur égoïsme et leur propre volonté, pour penser aux autres et faire la
Non, ils avaient jeûné pour eux-mêmes et pleuré sur leurs malheurs au lieu de se volonté de Dieu. Au chap. 8: 17, l’Éternel ajoute une seconde exigence légitime de la
repentir ; ils s’apitoyaient sur leur sort au lieu de remonter à la cause de ses juge- loi, considérée sous son aspect le moins sévère : «Ne pas aimer le faux serment»,
ments et de mener deuil devant Dieu sur leur état. S’affliger de la ruine n’est pas s’en c’est-à-dire ne pas prendre le nom de Dieu pour affirmer le mensonge. Nous avons
affliger pour Dieu. Le jeûne doit être pour lui : il doit exprimer l’humiliation que nous vu, au chap. 5: 3, que la malédiction atteignit le peuple, précisément parce qu’il avait
éprouvons de lui avoir été infidèles au commencement, car une humiliation vraie violé ces principes élémentaires de justice pratique. Il en est toujours ainsi quand
nous fait toujours remonter au point où notre sentier s’est écarté du chemin de l’homme se trouve placé sous les exigences, même les plus douces, de la loi. La loi ne
Dieu. peut conduire qu’à la malédiction, mais un jour viendra, celui de la nouvelle alliance,
où la loi sera écrite dans le coeur du peuple, parce que l’Éternel aura effacé toutes
La parole de l’Éternel vint pour la seconde fois à Zacharie (v. 8-14), pour rappeler au
leurs iniquités et leur aura donné un coeur nouveau. Alors ils seront placés sous «la
peuple ce qu’Il leur avait demandé par les premiers prophètes. C’était la loi sans
loi de la liberté», où le nouvel homme trouve ses délices à faire la volonté de Dieu.
doute, mais combien l’Éternel en avait adouci les exigences, afin que le coeur du
RETOUR
peuple, s’il lui était possible d’obéir, ne les trouvât ni trop hautes ni trop sévères.
Était-ce beaucoup exiger d’eux quand Il leur demandait de «prononcer des juge-
ments de vérité, d’user de bonté et de miséricorde l’un envers l’autre, de ne pas

Chapitre 8
Au chap. 8, la parole de l’Éternel est adressée pour la troisième fois au prophète. S’ils des armées a été posé pour bâtir le temple». Il leur répète, car ils sont toujours sous
avaient rendu «désolé le pays désirable» (7: 14), — car c’étaient eux qui avaient été le régime de la loi, les mêmes choses qu’il leur avait recommandées par les premiers
la cause de cette ruine — les conseils de grâce de Dieu n’avaient pas changé. «Ainsi prophètes (v. 16-17. Cf. 7: 9-10). C’est ainsi qu’ils retrouveront la force. Ils seront le
dit l’Éternel des armées : Je suis jaloux pour Sion d’une grande jalousie, et je suis vrai Résidu s’ils reviennent aux quelques prescriptions morales de la loi, et comme ils
jaloux pour elle d’une grande fureur. Ainsi dit l’Éternel : Je suis revenu à Sion, et avaient été une malédiction parmi les nations, ils deviendront «une bénédiction»,
j’habiterai au milieu de Jérusalem; et Jérusalem sera appelée la ville de vérité, et la selon la promesse faite jadis à Abraham (v. 13. Cf. Gen. 12: 2).
montagne de l’Éternel des armées, la montagne sainte» (v. 2, 3). Le jour devait venir
où Dieu prendrait en main la cause de Jérusalem, car c’est de Jérusalem et de Juda, Cher lecteur chrétien, appliquez-vous ces promesses. Elles sont d’autant plus faciles
non du peuple comme ensemble que le prophète Zacharie nous entretient. Leur à obtenir, que nous ne sommes pas placés, comme le peuple d’Israël, sous le régime
désobéissance n’arrêterait en rien l’accomplissement des desseins de grâce de de la loi, et par conséquent incapables de répondre aux exigences divines. Nous
l’Éternel. Jérusalem serait appelée la ville de vérité, la montagne de l’Éternel des possédons une vie nouvelle et nous avons le Saint Esprit, puissance de cette vie.
armées, la montagne sainte. Il y aurait encore des vieillards et des femmes ayant C’est à nous en particulier, que le Seigneur peut dire: «Ne craignez point: que vos
atteint les dernières limites de l’âge, dans les rues de Jérusalem ; les jeunes garçons mains soient fortes.» Nous connaissons l’amour de Celui qui a laissé sa vie pour
et les jeunes filles rempliraient les places de leurs jeux. «Si c’est», ajoute l’Éternel, nous, et nous, nous devons laisser nos vies pour nos frères (1 Jean 3: 16). C’est bien
«une chose difficile aux yeux du reste de ce peuple, en ces jours-là, serait-ce difficile plus que de «ne pas méditer de mal contre son prochain». Hélas ! nous avons été
aussi à mes yeux ?» (v. 6). La grâce seule peut accomplir ces choses, la grâce jointe à infidèles à notre mission, tout comme l’ancien peuple d’Israël ; mais ce que les restes
la puissance. Et nous, chrétiens, si, comme le reste de ce peuple, nous regardons aux de la transportation ne pouvaient faire — car, débris du naufrage de l’homme selon
ruines que, tout comme eux, nous avons causées, nous dirons aussi : De telles béné- la chair, ils se retrouvaient avec la même nature devant les mêmes exigences de Dieu
dictions sont impossibles, mais si nous regardons à Dieu, nous savons que rien ne lui — nous le pouvons, ne fussions-nous que quelques-uns au milieu de la ruine, pour
est difficile. marcher en nouveauté d’Esprit et plaire à Dieu par notre conduite.

Dans les v. 9 à 17, l’Éternel revient au temps d’alors, au jour des petits commence- S’il en est ainsi, qu’arrivera-t-il? Une quatrième fois la parole de l’Éternel des armées
ments. Il rassure le peuple, au moment où «le fondement de la maison de l’Éternel (v. 18-23), vient au prophète pour le proclamer. Il arrivera un jour où toutes les con-
Zacharie
séquences de nos infidélités de jadis auront été effacées, où il n’y aura plus de dou- humilié et sous le jugement de Dieu, comme le peuple d’Emmanuel, de : «Dieu avec
leurs, ni d’afflictions, plus de jeûnes du quatrième, du cinquième, du septième, ni du nous».
dixième mois devant les ruines irréparables; où toutes ces expériences passées
n’auront plus de raison d’être et seront changées «en allégresse, en joie, et en Nous, chrétiens, nous pouvons déjà, si nous sommes fidèles dans notre témoignage,
d’heureuses assemblées» (v. 19). «Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine», «et Dieu éprouver quelque bénédiction semblable. Quand l’assemblée était réunie à Corinthe
essuiera toute larme de leurs yeux» (Apoc. 21: 4). dans la puissance de l’Esprit, s’il y entrait quelque incrédule ou quelque homme
simple, il était convaincu par tous et jugé par tous. Les secrets de son coeur étaient
Le prophète ajoute encore une promesse au sujet des nations et de leurs rapports rendus manifestes, et ainsi, tombant sur sa face, il rendait hommage à Dieu, «pu-
avec le peuple juif: «Encore une fois il viendra des peuples et des habitants de beau- bliant que Dieu est véritablement parmi vous» (1 Cor. 14: 24-25).
coup de villes ; et les habitants de l’une iront à l’autre, disant : Allons, allons implorer
l’Éternel, et rechercher l’Éternel des armées... En ces jours-là, dix hommes de toutes
les langues des nations saisiront, oui, saisiront le pan de la robe d’un homme juif,
RETOUR
disant : Nous irons avec vous, car nous avons ouï dire que Dieu est avec vous» (v. 20-
23). Les nations monteront à Jérusalem pour adorer et reconnaîtront ce peuple, jadis

Deuxième Section : Chapitres 9 à 11


«L’oracle de la parole de l’Éternel» au sujet des bergers et la restauration de Juda, puis d’Israël.
Nous avons vu que la première section du Livre des Oracles (chap. 7-8) est caractéri- rieure, n’atteint sans doute pas le fond des sujets présentés, mais elle n’en a pas
sée par ces mots : «La parole de l’Éternel des armées vint à moi.» La seconde section moins son importance et doit être retenue.
qui va nous occuper (chap. 9-11) commence par ces mots : «L’oracle de la parole de
RETOUR
l’Éternel» (9: 1), et de même la troisième section (12: 1). Cette division, plutôt exté-

Chapitre 9 : But final de la prophétie. Le Roi


Nous trouvons dans ce chapitre 9 un exemple très remarquable des rapports entre la nants.» Mais si ces choses s’accomplirent littéralement alors, le prophète ajoute un
prophétie accomplie et la prophétie non accomplie, et je crois important de dire seul détail qui ne l’a été en aucune manière : «Et l’exacteur (**) ne passera plus sur
quelques mots sur ce sujet. eux». Après Alexandre, l’exacteur n’a cessé de passer sur Jérusalem, depuis l’empire
romain jusqu’aux maîtres d’aujourd’hui. Cette ville est toujours foulée aux pieds des
Les v. 1 à 8 de notre chapitre ont trait à des événements encore futurs quand Zacha-
nations, et il faut encore attendre un jour futur pour qu’elle soit délivrée du joug de
rie les annonçait, car ils eurent lieu 174 ans après la quatrième année de Darius. (Cf.
l’oppresseur. «Car maintenant j’ai vu de mes yeux» (v. 8), dit l’Éternel. Cette parole
6: 1.) Ces prédictions se réalisèrent à la lettre, quand la troisième monarchie, sous
est corroborée par le chapitre 18 d’Ésaïe, où la nation incrédule est ramenée dans
Alexandre le Grand, détruisit l’empire des Perses. La bataille d’Issus (an 333) ouvrit à
son pays, pour tomber sous le joug de l’Antichrist. Pendant ce temps, l’Éternel «res-
ce monarque le pays de Hadrac (*), probablement la Syrie.
tera tranquille» et regardera en avant, vers le temps futur de la moisson. À ce mo-
(*) C’est la seule fois que ce nom est employé. ment-là, il «verra de ses yeux» et délivrera Jérusalem. Ce moment de la délivrance
définitive est décrit à la fin de notre prophète et dans beaucoup d’autres passages.
La ville de Damas, en premier lieu, devint le «lieu du repos» de l’oracle de l’Éternel,
c’est-à-dire que la parole prononcée contre Damas eut son accomplissement défini- (*) Le récit qui fait monter Alexandre à Jérusalem pour y offrir des sacrifices dans le
tif. Hamath et Sidon furent subjuguées. Tyr résista de toutes ses forces, mais fut à la temple, est pour le moins douteux.
fin conquise, détruite et brûlée. Ensuite, avant de s’emparer de l’Égypte, Alexandre
(**) Traduit dans les autres passages: «l’oppresseur».
conquit l’une après l’autre les villes de la Philistie, notamment Gaza, Askalon et As-
dod. La Palestine fut épargnée et en particulier Jérusalem (*), aussi est-il dit : «Je Les v. 1 à 8 sont suivis immédiatement d’une autre parole encore plus remarquable,
camperai à côté de ma maison, à cause de l’armée, à cause des allants et des ve- au point de vue des rapports entre la prophétie accomplie et non accomplie : «Ré-
Zacharie
jouis-toi avec transports, fille de Sion; pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Résidu de Juda qui se seront enfuis lorsque l’idole aura été placée dans le temple de
Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne, et Dieu, seront invités à ce moment-là à «retourner à la place forte», c’est-à-dire à
sur un poulain, le petit d’une ânesse.» La délivrance dont le v. 8 nous parle aura lieu Jérusalem. Tout ceci est donc encore à venir.
à la venue du Messie. Mais déjà ce fait s’est accompli. Le roi est entré à Jérusalem,
Dans les v. 13 à 17, nous rencontrons de nouveau les principes énoncés plus haut :
humble et monté sur un âne et sur le poulain d’une ânesse. Cette entrée de Jésus à
«J’ai bandé pour moi Juda ; d’Éphraïm j’ai rempli mon arc, et je réveillerai tes fils, ô
Jérusalem est racontée dans les quatre évangiles. Deux d’entre eux citent le passage
Sion, contre tes fils, ô Javan, et je te rendrai telle que l’épée d’un homme fort. Et
de Zacharie comme accompli par ce qui avait lieu alors. Nous trouvons, en Matthieu
l’Éternel sera vu au-dessus d’eux, et sa flèche sortira comme l’éclair ; et le Seigneur,
21: 4 : «Et tout cela arriva, afin que fût accompli ce qui avait été dit par le prophète,
l’Éternel, sonnera de la trompette, et marchera avec les tourbillons du midi. L’Éternel
disant: «Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, débonnaire et monté sur
des armées les protégera, et ils dévoreront, et ils fouleront les pierres de fronde, et
une ânesse et sur un ânon, le petit d’une ânesse.» Dans ce passage, les transports de
ils boiront et bruiront comme par le vin, et ils seront remplis comme un bassin,
réjouissance de Jérusalem sont omis et remplacés par ces simples mots : «Dites à la
comme les coins de l’autel» (v. 13-15). Nous reconnaissons, dans ce passage,
fille de Sion». Nous ne trouvons pas non plus les mots : «Il est juste et ayant le salut»
l’histoire des Macchabées, en lutte avec Javan ou les successeurs d’Alexandre. Nous
(ou délivrance). Son caractère d’humilité ou de débonnaireté est mis tout seul en
voyons ici leurs combats, leurs victoires, leur résistance à Jérusalem, leur fidélité, au
relief ; car à ce moment-là, rejeté des Juifs, il ne se montrait ni comme roi de justice,
moins celle des premiers d’entre eux ; les secours marqués et la protection dont Dieu
ce qui aurait été leur destruction, ni comme ayant le salut, car la délivrance ne pou-
les favorisa ; comme d’autre part nous trouvons en Daniel 11: 29-35, leurs souf-
vait avoir lieu qu’en vertu de son oeuvre, accomplie à la croix. Son entrée à Jérusa-
frances pour le témoignage et la manière dont ils furent purifiés par l’épreuve. Nous
lem, dans les évangiles, n’était qu’une dernière présentation du Messie à la nation,
avons donc sous les yeux une prophétie qui s’est accomplie environ trois siècles et
afin qu’elle reçût Celui dont tous les prophètes avaient parlé, et elle ne l’a pas voulu.
demi après avoir été prononcée. Mais elle n’est qu’un avant-coureur de ce que nous
Dans l’évangile de Jean (12: 15), le passage de Zacharie est cité d’une manière plus
trouverons au chap. 10, sur les temps de la fin, et sur les combats des princes de
brève encore : «Selon qu’il est écrit : Ne crains point, fille de Sion ; voici, ton roi
Juda contre l’Assyrien de la prophétie. Déjà la fin de notre chapitre (v. 16-17), après
vient, assis sur l’ânon d’une ânesse.» La joie de Jérusalem est omise, ainsi que le
avoir mentionné les Macchabées, nous reporte au temps où «le roi de Sion ayant le
caractère de Christ comme libérateur, et même son humilité ; car, dans cet évangile,
salut» apparaîtra à son peuple et le reconnaîtra désormais comme son troupeau.
il est le fils de Dieu, à la royauté duquel son Père rend témoignage au moment où de
«L’Éternel leur Dieu les sauvera, en ce jour-là, comme le troupeau de son peuple, car
lui-même il va laisser sa vie. La prophétie de l’entrée de Christ à Jérusalem a donc été
ils seront des pierres de couronne élevées sur sa terre.» Cette gloire d’Israël formant
accomplie partiellement dans le passé, mais elle ne le sera dans son vrai caractère et
la couronne du Messie est réservée pour l’avenir, car dans toute la période comprise
sa complète étendue que dans un jour futur. Ce n’est qu’alors que Jérusalem, déli-
entre la captivité de Babylone et la venue future et glorieuse du Christ, Lo-Ammi
vrée du joug de l’oppresseur, pourra se réjouir avec transports, quand son Roi, roi de
(«pas mon peuple») est prononcé sur Israël.
justice et roi de paix, y fera son entrée triomphale. Ses deux caractères seront, en
effet, la justice et la paix, car il retranchera la guerre d’Éphraïm et de Jérusalem (Mi- Les trois grands événements de ce chapitre: la conquête d’Alexandre, l’entrée du
chée 5: 10- 11), et «il annoncera la paix aux nations» (v. 10). Il sera le vrai Melchisé- Seigneur à Jérusalem et les victoires des Macchabées, confirment donc, d’une ma-
dec. Bien plus, «il dominera d’une mer à l’autre, et depuis le fleuve jusqu’aux bouts nière éclatante, ce qui nous est dit dans la seconde épître de Pierre : «Sachant ceci
de la terre» (v. 10), ce qui n’avait jamais eu lieu sous le règne glorieux de Salomon (1 premièrement, qu’aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même.»
Rois 4: 21-24). Ainsi la prophétie accomplie n’est qu’un indicateur pour montrer le
chemin des gloires futures de Christ.
Le prophète ajoute, en parlant de Jérusalem : «Quant à toi aussi, à cause du sang de
ton alliance, je renverrai tes prisonniers hors de la fosse où il n’y avait point d’eau. RETOUR
Revenez à la place forte, prisonniers de l’espérance !» (v. 11, 12). Ici encore, nous
trouvons des détails très intimes sur ce qui arrivera au Résidu, au moment où le Roi
de gloire viendra pour régner. Le prophète fait allusion à ce qui arriva à Jérémie
quand il eut engagé le peuple à se rendre aux Chaldéens : Il fut jeté dans la fosse,
«laquelle était dans la cour de la prison... et il n’y avait point d’eau dans la fosse»
(Jér. 38: 6). Quand le Christ apparaîtra il délivrera ces prisonniers, faible Résidu de-
meurant à Jérusalem, et dont une partie aura souffert le martyre. Les fidèles du
Zacharie

Chapitres 10 & 11 : Les bergers et les troupeaux


Au moment d’aborder ces chapitres, nous désirons insister sur un caractère des sion à la première venue de Christ, se joint, sans aucune transition, à la scène à venir
prophéties de Zacharie, qui, s’il est bien compris, dissipe plus d’une obscurité dans où sa colère sera embrasée contre les bergers.
l’étude de ce prophète. Il est de fait qu’il y a, dans cette partie de l’Écriture, «des
choses difficiles à comprendre» (2 Pierre 3: 16), mais elles deviennent claires pour la C’est alors seulement qu’il fera de la maison de Juda «son cheval de gloire dans la
plupart si l’on se souvient que Zacharie joint habituellement dans sa prophétie, sans bataille» (v. 3).
aucune transition, la première venue de Christ sur la terre, avec son apparition fu- Il faut en conclure que les premières relations de Christ avec son troupeau seront
ture pour Israël. Toute la parenthèse de l’Église, qui du reste n’entre jamais dans le suivies, à la fin des temps, d’une reprise de ces mêmes relations avec Juda, inter-
cadre des prophètes de l’Ancien Testament, est absolument passée sous silence. rompues brusquement par la réjection et la crucifixion du Messie. Alors seulement
Nous ne rencontrons aucune indication qui nous avertisse d’un intervalle quel- se dérouleront les événements dont la fin de ce chapitre nous entretient. Ce passage
conque entre la première et la seconde apparition du Messie. Le chapitre 9, dont est donc un exemple de la difficulté dont nous avons parlé plus haut ; question des
nous avons déjà parlé, est remarquable sous ce rapport: il parle du Roi qui vient se plus instructives, en ce qu’elle nous montre que rien ne peut interrompre
présenter en Sion comme cela eut lieu d’après les récits évangéliques ; mais, immé- l’accomplissement des conseils de Dieu. Les voies qui les accompliront suivent leur
diatement après, le Seigneur a été rejeté, et le prophète ne présente pas trace de cours immuable. Il en est de ces voies comme du soleil qu’un nuage vient cacher à
cette réjection ; il est impossible de distinguer, en le lisant, que ce passage a trait à nos yeux : quelques heures après nous le voyons reparaître, sa course s’est conti-
deux événements séparés par des siècles. Immédiatement après ce fait, nous trou- nuée sans interruption, il est le même qu’auparavant, tout en occupant un autre
vons la bénédiction qui en découle pour Israël, car l’apparition de Christ comme roi point du ciel. Pas d’arrêt dans sa marche, il est resté le même, il n’a pas changé de
en Sion est le signal de son règne. direction. La lacune n’existe que pour les yeux des hommes qui voient le nuage tan-
Dans les chap. 10 et 11, le ministère passé du Seigneur et sa présence future au mi- dis que le soleil leur est caché.
lieu d’Israël sont de nouveau comme soudés l’un à l’autre. Au commencement du «De lui est la pierre angulaire, de lui le clou, de lui l’arc de guerre, de lui sortent tous
chap. 10, la bénédiction est à la porte : «Demandez à l’Éternel de la pluie, au temps les dominateurs ensemble. Et ils seront dans la bataille comme des hommes forts qui
de la pluie de la dernière saison. L’Éternel fera des éclairs, et il leur donnera des foulent aux pieds la boue des rues ; et ils combattront, car l’Éternel sera avec eux; et
ondées de pluie : à chacun de l’herbe dans son champ» (v. 1). La pluie de la première ceux qui montent les chevaux seront couverts de honte» (v. 4, 5). Le Résidu de Juda
saison, lors de l’effusion du Saint Esprit à la Pentecôte, est entièrement passée sous qui, comme nous l’avons vu au chapitre précédent, s’enfuit lors de la grande tribula-
silence. Mais, avant que la seconde pluie, annoncée par Joël (2: 23-30), ait lieu, l’état tion, rentrera dans son pays et le Seigneur le reconnaîtra comme le troupeau dont il
de Juda nous est décrit : «Car les théraphim ont dit des paroles de vanité, et les de- sera le Berger. Juda aura désormais la prééminence dans le royaume. C’est de lui que
vins ont vu un mensonge, et ils ont prononcé des songes trompeurs ; ils consolent en sort le Christ, la pierre angulaire, le Christ, clou fixé dans un lieu sûr, auquel sera
vain. C’est pourquoi ils sont partis comme le menu bétail ; ils sont opprimés, parce suspendue toute la gloire de la maison de David (v. 4 ; És. 22: 23-24). «L’arc de
qu’il n’y a point de berger. Ma colère s’est embrasée contre les bergers, et je punirai guerre et tous ceux qui dominent en Israël» sortiront de Juda, selon la prophétie de
les boucs ; car l’Éternel des armées a visité son troupeau, la maison de Juda» (v. 2-3). Jacob : «Le sceptre ne se retirera point de Juda, ni un législateur d’entre ses pieds,
Ces versets sont une preuve éclatante de ce que nous avons avancé. Le prophète jusqu’à ce que Shilo vienne ; et à lui sera l’obéissance des peuples» (Gen. 49: 10).
remonte à l’idolâtrie d’Israël, et nous en présente la conséquence; ils sont partis Dans ce temps-là, Juda sera appelé par le Seigneur à tenir tête à l’Assyrien qui, après
comme le menu bétail, les nations les ont opprimés, et ils n’ont point de berger pour avoir envahi la Palestine, puis conquis l’Égypte, sera tenu en échec par le Résidu qui,
les conduire. C’était exactement la condition du peuple à la première venue du Sei- sous les princes de Juda, sans force apparente, courra de victoire en victoire (Michée
gneur, qui venait se présenter comme le Berger d’Israël : Voyant les foules, il était 5: 5-6).
ému de compassion pour elles, car ils étaient las et dispersés comme des brebis qui
n’ont pas de Berger (Marc 6: 34). Alors il dit : «Ma colère s’est embrasée contre les Dans la dernière partie de ce chapitre (v. 7-12.), nous trouvons non plus Juda, mais
bergers, et je punirai les boucs». Quand il visite son troupeau, la maison de Juda, il Éphraïm, «la maison de Joseph», rassemblée d’entre les peuples (particulièrement
dit, sans doute : «Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites !» en les regardant l’Assyrie et l’Égypte), pour être ramenée dans la terre d’Israël et ne plus former dé-
tout à l’entour avec colère. Mais, comme nous le verrons au chap. 11, ces mêmes sormais qu’un peuple, le peuple de l’Éternel. (Cf. És. 11: 12-16 ; 27: 12-13.)
circonstances se répéteront à la fin des temps, en sorte que ce passage qui fait allu-
Zacharie
Le chapitre 11: 1-3 nous présente le jugement d’Israël, la dévastation par le feu de beront enfin dans la main de leur roi, l’Antichrist, souvent appelé «le roi» dans les
tous ceux qui dominent sur le peuple, des nobles et des puissants. Ce jugement at- prophètes, et le Berger qu’ils ont rejeté ne tournera plus sa face vers eux.
teint particulièrement les bergers, les conducteurs du peuple, sur lesquels la colère
«Et je me mis à paître le troupeau... voire même les pauvres du troupeau» (v. 7). Au
du Christ s’exécutera (chap. 10: 3). Déjà ces conducteurs, en la personne des rois,
milieu de ce troupeau de la tuerie qu’Il venait paître en vain, quelques-uns, les
avaient été supprimés, parce qu’au lieu de paître le troupeau, ils se paissaient eux-
pauvres du troupeau, se sont groupés autour de lui et ont entendu la voix du bon
mêmes (Ézéch. 34: 1-10). Aux jours du Seigneur, tous les conducteurs du peuple
Berger. Ce sont ceux-là qu’il déclare bienheureux : «Bienheureux les pauvres en
avaient montré le même caractère. Enfin, dans les derniers jours, lors de l’invasion
esprit, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux... bienheureux les débonnaires, car
de Juda par les nations, les bergers du peuple, sous l’Antichrist, subiront le même
c’est eux qui hériteront de la terre» (Matt. 5: 3-5). Tels étaient les disciples qui en-
sort.
touraient le Seigneur pendant sa carrière ici-bas.
Aux v. 4-6 nous voyons l’apparition d’un berger nouveau, représenté par le prophète
«Et je pris deux bâtons ; Je nommai l’un Beauté, et je nommai l’autre Liens, et je me
Zacharie en personne. Ce passage est une nouvelle illustration du fait que la prophé-
mis à paître le troupeau» (v. 7). Ces deux bâtons, attributs d’autorité, mais aussi
tie de Zacharie relie, sans aucune transition, la première venue de Christ avec sa
instruments du Berger, ont une signification, comme on le voit dans les versets sui-
venue pour la délivrance de Juda et le jugement de ses adversaires. Ce fait est plus
vants. Si le peuple avait alors reçu son Messie, le royaume aurait été établi ; les na-
frappant encore, si l’on met notre passage en regard du chapitre 34 d’Ézéchiel, qui
tions se seraient rassemblées autour du roi, et Juda et Israël réunis auraient retrouvé
traite tout entier de la destruction des mauvais pasteurs et de l’apparition du Sei-
l’ancienne unité du peuple sous son sceptre. C’est avec ce caractère que le Seigneur
gneur, l’Éternel, fils de David, comme Berger des brebis. En Ézéchiel, cette apparition
se mit à paître le troupeau. Mais l’hostilité des conducteurs, de ceux qui avaient la
n’a trait qu’au temps futur où le Seigneur sera reconnu comme Conducteur de son
prétention d’être les bergers du peuple, et n’étaient de fait que «des voleurs et des
peuple ; ici nous trouvons tout autre chose :
larrons», ne cessa de poursuivre le Seigneur. Aussi est-il dit : «Et je détruisis trois des
«Ainsi dit l’Éternel, mon Dieu : Pais le troupeau de la tuerie, que leurs possesseurs bergers en un mois, et mon âme fut ennuyée d’eux, et leur âme aussi se dégoûta de
tuent, sans passer pour coupables, et dont les vendeurs disent . Béni soit l’Éternel, je moi» (v. 8). À quoi cette destruction des trois bergers fait-elle allusion ? On l’a assi-
me suis enrichi ! Et leurs bergers ne les épargnent pas. Car je n’épargnerai plus les milée à la défaite des pharisiens, des sadducéens et des hérodiens dans le mois de la
habitants du pays, dit l’Éternel. Et voici, je ferai tomber les hommes dans les mains vie du Sauveur qui a précédé la croix (Matt. 22: 15-16). Quoi qu’il en soit, nous
l’un de l’autre et dans la main de son roi ; et ils écraseront le pays, et je ne délivrerai sommes tenus d’accepter ce fait, même sans l’expliquer, sur la foi de la parole de
pas de leur main» (v. 4-6). Le prophète est ici le type de Christ, le Berger, comme Dieu.
auparavant Joshua et Zorobabel avaient été ses représentants comme sacrificateur
«Et je dis : Je ne vous paîtrai pas : que ce qui meurt, meure ; et que ce qui périt, pé-
et roi. Ce Berger qui apparaît si abruptement, quand le sort définitif de tous les ber-
risse ; et quant à ce qui reste, qu’ils se dévorent l’un l’autre» (v. 9). Devant l’inimitié
gers d’Israël est déjà fixé, ce Berger, dis-je, a une mission spéciale. Il doit paître le
du peuple, le Seigneur quitte son caractère de Berger et les abandonne à la ruine et à
troupeau de la tuerie. Ce troupeau a trois caractères: ses possesseurs, les nations
la destruction. Il renonce pour le moment à sa prérogative : «À lui sera l’obéissance
qui l’oppriment, le tuent pour profiter de sa chair et ne passent pas pour coupables ;
(ou le rassemblement) des peuples» (Gen. 49: 10). Il rompt son bâton Beauté,
ses vendeurs, les chefs du peuple, ont accepté le joug des nations dans leur propre
l’alliance avec toutes les nations, il brise son bâton Liens, la fraternité entre Juda et
intérêt ; enfin ses bergers, ses conducteurs politiques ou religieux, ne l’épargnent
Israël (v. 10, 14). Le rassemblement général est remis à un temps futur, comme nous
pas. Tous ces traits caractérisent le peuple, tel que l’a trouvé le Christ à sa première
le voyons en Ézéchiel 37: 15-28, mais «les pauvres du troupeau, qui prenaient garde
venue.
à moi, connurent ainsi que c’était la parole de l’Éternel» (v. 11). Au milieu de cet état
Je ne crois nullement, pour mon compte, que ce troupeau de la tuerie soit, comme de choses, les pauvres étaient les intelligents, parce que la personne du Seigneur
on l’a prétendu, le Résidu de Juda : j’y vois le peuple juif tel qu’il était au temps du avait de la valeur pour eux ; ils comprirent que leurs espérances juives ne pouvaient
Seigneur. Jésus a été envoyé à Israël comme son Berger, alors qu’il était sous le triple se réaliser quand le Roi était répété ; ils reçurent l’instruction de Celui en qui ils
joug des Romains, d’Hérode et de ses propres chefs. Christ est entré par la porte avaient mis leur confiance, quand il répondit à leur question : «Est-ce en ce temps-ci
dans la bergerie, répondant à toutes les qualités qui sont exigées d’un bon berger ; il que tu rétablis le royaume pour Israël ?» (Actes 1: 6). Leur Maître était rejeté, un
est venu en grâce au milieu de ce peuple, pour lequel ses entrailles étaient émues de nouvel ordre de choses allait être introduit, mille fois supérieur à tout ce que ces
compassion. Ce qu’il y a rencontré, — l’indifférence, puis l’hostilité et la haine, puis pauvres disciples avaient osé espérer, tant que leur Maître était avec eux. Jusque-là,
la révolte ouverte qui l’a mis à mort — attirera sur le peuple un jugement final : «Je ils avaient espéré qu’il était «Celui qui doit délivrer Israël» (Luc 24: 21) ; maintenant,
n’épargnerai plus les habitants du pays». Ils se dévoreront les uns les autres, ils tom- par la mort et la résurrection du Sauveur, ils étaient introduits dans la partie céleste
du royaume, et ils connaissaient «que c’était la parole de l’Éternel».
Zacharie
«Et je leur dis : Si cela est bon à vos yeux, donnez-moi mon salaire; sinon, laissez-le. Telle sera la conséquence du rejet du bon Berger. Le peuple sera livré aux mains du
Et ils pesèrent mon salaire, trente pièces d’argent. Et l’Éternel me dit : Jette-le au berger insensé, du pasteur de néant. Toute la miséricorde du Seigneur envers ceux
potier, ce prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux. Et je pris les trente pièces qui périssent, qui sont dispersés ou blessés, trouvera sa contrepartie dans
d’argent, et je les jetai au potier, dans la maison de l’Éternel» (v. 12-13). C’est ainsi l’oppression terrible que l’Antichrist fera peser sur le troupeau de la tuerie, sur le
qu’ils ont estimé le Berger d’Israël ! Trente pièces d’argent étaient la valeur d’un peuple qui aura choisi cet homme satanique pour son Roi. Mais lui-même, le pas-
esclave (Ex. 21: 32). Les sacrificateurs qui connaissaient si bien la loi et les prophètes, teur de néant, tombera sous le jugement de Dieu. Sa puissance sera détruite, en
accomplirent ce que les Écritures disaient d’eux ; Judas l’accomplit de même (Matt. même temps qu’il sera entièrement aveuglé pour ne pas voir le sort qui subitement
26: 15-16). La parole de Dieu les condamnera au dernier jour. l’atteindra.
Maintenant Zacharie est appelé à représenter un autre berger : «Et l’Éternel me dit : Insistons de nouveau, en terminant ce chapitre, sur le fait que le Seigneur est pré-
Prends encore les instruments d’un berger insensé. Car voici, je suscite un berger senté ici comme Berger en Juda, ne trouve que les pauvres du troupeau qui prennent
dans le pays, qui ne visitera pas ce qui va périr, qui ne cherchera pas ce qui est dis- garde à lui, est rejeté, livré pour trente pièces d’argent, et qu’en suite de ce rejet un
persé, qui ne pansera pas ce qui est blessé, et ne nourrira pas ce qui est en bon état; berger insensé paraît subitement sur la scène, sans que toute la période qui sépare
mais il mangera la chair de ce qui est gras, et rompra la corne de leurs pieds. Mal- ces deux événements soit même mentionnée.
heur au pasteur de néant qui abandonne le troupeau ! L’épée tombera sur son bras
et sur son oeil droit. Son bras sera entièrement desséché, et son oeil droit sera entiè- RETOUR
rement obscurci» (v. 15-17).

Troisième Section : Chapitres 12 à 14


«L’oracle de la parole de l’Éternel» au sujet du dernier jour et de la restauration du sur le bras et l’oeil droit du «pasteur de néant» ; son histoire est close (chap. 11), et,
pays. après elle le dernier jour commence.
Nous arrivons, avec le chap. 12, à la troisième Section du second livre de Zacharie. Avant d’entrer dans les détails de ces chapitres, nous ne pouvons assez répéter que
La précédente (chap. 9-11) commençait par ces mots : «L’Oracle de la parole de Zacharie introduit la personne de Christ d’une manière très inattendue. D’un cha-
l’Éternel dans le pays de Hadrac», et cet oracle annonçait le jugement des nations pitre à l’autre, le Seigneur vient soudain prendre la place des autres personnages,
qui entourent Israël. La section dont nous allons nous occuper commence par ces qui, n’étant que ses faibles représentants, disparaissent et s’évanouissent devant Lui.
mêmes mots : «L’Oracle de la parole de l’Éternel», mais cet oracle est «sur Israël», il Tel Joshua aux chap. 3 et 6, Zorobabel au chap. 4. D’autres fois il paraît, sans aucune
n’est pas en jugement, mais en délivrance. préparation, comme le Roi en Sion (chap. 9), comme le Berger, représenté par Za-
charie (chap. 11), ou comme Celui qui n’est «pas prophète» au chap. 13. Sa per-
En effet, ces chap. 12 à 14 sont remplis des événements futurs qui auront lieu à
sonne occupe une place centrale au milieu des événements et en est le point de
Jérusalem et en Juda. Comme nous l’avons souvent remarqué, Jérusalem et Juda
départ. S’il n’en était pas ainsi, la prophétie perdrait complètement sa valeur. Cher-
occupent presque exclusivement le prophète Zacharie et le sort des dix tribus n’est
chons-y donc la personne de Christ, donnons-Lui la place qui lui appartient, et tout le
touché qu’incidemment, quand il s’agit du rétablissement de l’unité d’Israël, pour la
champ de la prophétie en sera illuminé. C’est pour avoir négligé ce principe, que tant
gloire du royaume de Christ. (Voyez chap. 10 et 11.)
de chrétiens ne trouvent dans les prophètes que des paroles incompréhensibles et
Les choses qui vont nous être révélées se relient entièrement aux souffrances de un livre fermé.
Christ et à son apparition en gloire pour son peuple. Les chapitres précédents avaient
***
décrit les bergers de Juda ; celui que nous commençons nous présente un nouveau
sujet. Il est caractérisé par ces mots : «En ce jour-là», répétés quinze fois dans les Abordons maintenant les événements qui caractérisent le dernier jour et commen-
trois derniers chapitres et chaque fois avec de nouveaux détails. En effet, ces cha- çons par les présenter d’une manière générale.
pitres ne nous parlent pas des derniers jours, mais du dernier jour et des événements
qui le caractérisent. Ils ne nous présentent ni la Bête romaine (sauf en 12: 3 d’une Lors du retour, encore à venir, du peuple juif incrédule en Palestine, Jérusalem est
manière tout à fait générale), ni le faux prophète, c’est-à-dire l’Antichrist. Leur sort devenue la ville de l’Antichrist. Il s’y trouve encore une petite partie du Résidu fidèle
est déjà fixé et leur histoire terminée quand s’ouvre le chap. 12 : l’épée est tombée de Juda, dont les chefs sont voués au martyre, tandis que la plus grande partie de ce
même Résidu, s’est enfuie et réfugiée parmi les nations environnantes. Jérusalem
Zacharie
devient alors le centre de toutes les voies finales et de tous les jugements de Dieu. peau y restent. Le roi du Nord, avec toutes ses forces, fond sur l’Égypte. Pendant ce
Elle est menacée par l’Assyrien de la fin qui voudrait s’emparer de la Judée et réussit temps, le Résidu de Juda qui s’était enfui parmi les nations, rentre dans son pays et,
à se créer des partisans en Palestine. L’Antichrist, chef temporel et spirituel du par la force que Dieu lui fournit, tient en échec la puissance de l’Assyrien et porte
peuple apostat, et Jérusalem, forteresse de sa puissance, s’appuient, pour résister à même la guerre jusque sur son territoire. À l’ouïe de ces nouvelles, le roi du Nord
l’ennemi, sur la Bête, ou empereur romain, chef d’une confédération de dix rois, et revient d’Égypte et entoure Jérusalem de ses armées. C’est alors que le Seigneur
dont Rome est la capitale. Cette alliance a pour but avoué de résister au roi du nord, délivre son peuple et la cité bien-aimée, pour établir enfin son règne sur Israël et sur
chef des armées de l’Assyrien, mais son but caché est de livrer combat au Christ, en les nations.
s’opposant à l’établissement de son royaume. Le Seigneur, sortant du ciel avec ses
armées, détruit ces deux chefs apostats et les jette vivants «dans l’étang de feu em- Ce court exposé était nécessaire pour montrer dans quel cercle limité se meut
brasé par le soufre» (Apoc. 19: 20). C’est proprement depuis ce moment-là que l’action des derniers chapitres de Zacharie (*).
commencent les événements des trois derniers chapitres de Zacharie, car tout n’est (*) Pour de plus amples détails, qui sortiraient de notre cadre, voyez : «L’histoire
pas terminé avec la destruction du faux prophète et de la Bête romaine. Jérusalem prophétique des derniers jours et les Cantiques des Degrés par H. R.»
reste encore aux mains des gouverneurs établis par l’Antichrist, qui oppriment le
pauvre Résidu souffrant dans cette ville. Après la disparition de la puissance occiden-
tale associée à l’Antichrist, le «roi du Nord» envahit comme un torrent le pays
d’Israël et, sous sa direction, les nations environnantes font le siège de Jérusalem. La
ville est prise, une partie de sa population emmenée captive, les pauvres du trou- RETOUR

Chapitres 12 à 13 : Le dernier jour.


Chapitre 12 tous les peuples d’alentour, et Jérusalem demeurera encore à sa place, à Jérusalem.»
(v. 6). Ce combat des chefs de Juda a lieu, selon Michée 5: 1, contre l’Assyrien ; ici, en
Examinons maintenant brièvement le contenu du chap. 12.
faveur de Jérusalem, car Jérusalem est, comme nous l’avons dit souvent, le thème
Dans les v. 1 à 5, «Jérusalem sera une coupe d’étourdissement pour tous les principal du prophète Zacharie ; mais Jérusalem n’aura pas la première part dans la
peuples». Ce passage contient la seule allusion générale de ces chapitres, sur ce qui délivrance, afin qu’elle ne s’élève pas contre Juda et qu’il ne puisse y avoir de rivalité
arrivera avant la destruction de l’Antichrist. Tous les peuples, non seulement entre eux (v. 7). «Jérusalem demeurera encore à sa place» parce que l’Éternel en
l’Assyrien et les nations qui environnent la Palestine, mais les armées puissantes de protège les habitants (v. 8). Alors, même ceux d’entre eux qui chancellent, seront
l’Occident, trouveront en Jérusalem une coupe qui leur fera perdre le sens. «Tous parés de la dignité royale et «la maison de David sera comme Dieu, comme l’Ange de
ceux qui s’en chargeront s’y meurtriront», l’Empire romain comme les autres na- l’Éternel devant eux», c’est-à-dire que la royauté elle-même sera revêtue d’un carac-
tions. La Bête et le faux prophète avaient cru trouver, dans la possession de Jérusa- tère divin, allusion, je n’en doute pas, à celui qui est appelé «le Prince» en Ézéchiel,
lem, le moyen d’empêcher le vrai Roi d’y établir le centre de son gouvernement. et qui sera sur la terre le représentant du Roi de gloire (Ézéch. 45: 7-8, 22-24).
Mais, en ce jour-là, l’Éternel frappera de terreur chevaux et cavaliers et «ouvrira ses
yeux sur la maison de Juda». Mais la restauration de Jérusalem ne pourra s’effectuer que par la repentance (v. 10-
14) qui sera provoquée par la présence de toutes les nations contre Jérusalem (v. 9).
Lors du retour du peuple incrédule en Palestine, il nous est dit, en Ésaïe 18, que
l’Éternel «restera tranquille», et qu’avant la moisson il exercera le jugement sur ce Nous trouvons ici, non seulement le tableau de ce qui arrivera à Jérusalem, mais
peuple. Mais ici nous le voyons ouvrir ses yeux sur la maison de Juda. Quelle grâce aussi l’histoire morale de chacun de nous. Nous ne pouvons retrouver Dieu, dont
que la sienne ! C’était la maison de Juda qui l’avait rejeté ; c’est elle qu’il regarde nous nous sommes éloignés par le péché, que par la repentance. Cette repentance
d’abord ! Puis il commence à agir par les chefs de Juda : «Les chefs de Juda diront en ne sera pas le désespoir pour les habitants de Jérusalem; elle ne peut l’être non plus
leur coeur : Les habitants de Jérusalem seront ma force, par l’Éternel des armées, pour le croyant. L’affliction de ceux qui trouvent un Sauveur dans «Celui qu’ils ont
leur Dieu» (v. 5). Leur soutien moral sera le Résidu de Jérusalem, resté fidèle à son percé», n’est pas le désespoir. Elle ressemble au sentiment des frères de Joseph qui
Dieu. reconnurent, dans leur Libérateur, le frère qu’ils avaient vendu aux nations. Tous se
lamentent, tous pleurent ; chacun a affaire avec Dieu pour lui-même au sujet de son
«En ce jour-là je rendrai les chefs de Juda semblables à un foyer de feu au milieu du
péché qui est le rejet du Sauveur. Les familles ne se présentent pas devant Dieu dans
bois et à une torche de feu dans une gerbe, et ils dévoreront à droite et à gauche
leur ensemble, mais les hommes à part, les femmes à part. «Ils se lamenteront sur
Zacharie
lui, comme on se lamente sur un fils unique.» Cette parole nous fait comprendre le millénaire du Christ. Alors, comme aujourd’hui, la Parole sera le moyen mis en
caractère de leur amertume : L’objet qu’ils avaient rejeté, celui de la mort duquel ils oeuvre dans ce but. Rien ne pourra subsister, pendant le règne de Christ, qui ne soit
avaient été la cause, était digne de tout l’amour du peuple. Leur douleur et leur conforme à cette purification. «En ce jour-là, dit l’Éternel des armées, je retrancherai
amour se fondront dans une humiliation générale. Il y aura à Jérusalem des lamenta- du pays les noms des idoles, et on ne s’en souviendra plus; et j’ôterai aussi du pays
tions comme il n’y en eut qu’une seule fois en Israël (v. 11). Le roi Josias avait été les prophètes et l’esprit impur» (v. 2). La purification s’étendra à tout le pays d’Israël
l’instrument du réveil le plus extraordinaire, aux derniers temps de la royauté de et ne sera pas limitée à Jérusalem. Un esprit de sainteté sera répandu dans tous les
Juda. Ce même Josias, en conflit avec le roi d’Égypte, avait été enlevé à la fleur de ses coeurs ; les liens naturels les plus intimes ne pourront prévaloir contre lui. Le père et
jours, et les «Lamentations de Jérémie» témoignent du deuil dont cet événement la mère transperceront leurs propres enfants, s’ils prophétisent, et leur diront : «Tu
avait rempli le coeur du peuple et celui du prophète. Mais combien l’affliction sera ne vivras pas, car tu dis des mensonges au nom de l’Éternel» (v. 3). Ils ne souffriront
plus grande, quand les croyants à Jérusalem regarderont vers Celui qu’ils ont percé, plus que l’on se serve du nom de Dieu pour accréditer l’oeuvre de Satan, père du
et que chacun d’entre eux devra se dire : C’est moi qui ai été la cause de la mort du mensonge. Mais les prophètes eux-mêmes auront honte du rôle qu’ils avaient joué
Messie ! pour s’accréditer, en se donnant l’apparence des vrais prophètes -- un manteau de
poil — pour faire l’oeuvre de l’ennemi. Hélas ! ces faux prophètes, leur dehors et
La maison de David, la famille royale ; celle de Nathan, la famille prophétique ; celle
leurs coutumes, ne se trouvent pas seulement en Israël, mais, de nos jours, dans
de Lévi (*), la famille sacerdotale ; enfin la famille des Shimhites, fraction de la mai-
toute nation à laquelle Dieu a confié son nom et son témoignage. Oh ! qu’Il donne à
son de Guershon (Nomb. 3: 21) qui avec Kehath et Merari forment la famille des
tous ses enfants le zèle de Phinées, un zèle qui ne tolère pas le mal quand il se pré-
Lévites proprement dits : «Toutes les familles», dit le prophète, «qui seront de reste»
sente à eux, paré du nom de l’Éternel. Il n’est besoin, pour son service, que d’une
se lamenteront. Elles représentent ceux qui ont les rapports les plus intimes avec le
chose : il faut que Lui et l’honneur de son nom soient l’objet souverain de nos affec-
Christ dans son royaume.
tions. (retour au texte de la Bible)
(*) Ce terme «la maison de Lévi» se retrouve en plusieurs passages, particulièrement
***
en Malachie, pour indiquer la sacrificature.
Après avoir présenté ce tableau de la purification future du peuple, le prophète voit
Toute cette scène sera la réalisation finale du grand jour des expiations. C’est alors
tout à coup et sans aucun préambule, surgir devant lui le Berger qu’il avait été appe-
seulement que le peuple de Dieu comprendra toute la portée de ce type. «En ce
lé à représenter au chap. 11. Il est là, lui-même, en personne devant Zacharie ; Il
jour-là», était-il dit, «vous affligerez vos âmes» (Lév. 16: 29); mais, en ce jour même,
parle et dit : «Je ne suis pas prophète». Il ne dit pas, comme Amos : «Je n’étais pas
Israël affirmait que pour une année la propitiation avait été faite ! Pour le Résidu,
prophète» et je le suis devenu (Amos 7: 14-15) ; mais : Je ne le suis pas. Cela signifie
cette affliction aura lieu une fois pour toutes, quand il connaîtra la vraie propitia-
qu’il entre en scène avec un tout autre but et sous un tout autre caractère. Sans
tion. Il n’y aura plus de place, dans le règne millénaire de Christ, pour le jour des
doute Christ était prophète, comme il était docteur et évangéliste ; car il réunissait
Propitiations, mais seulement pour la Pâque, mémorial du sacrifice de l’Agneau, et
dans sa personne tous les dons de l’Esprit; les Évangiles font même ressortir, d’une
pour la fête des Tabernacles dont la fin de notre prophète va nous parler (chap. 14,
manière particulière, sa qualité de prophète, mais ce n’était pas pour cela qu’il était
cf. Ézéch. 45: 21-25). (retour au texte de la Bible)
venu dans le monde. «Je suis», dit-il, «un homme qui laboure la terre; car l’homme
*** m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse» (v. 5). Tel était son caractère comme
homme. Au chap. 3 de la Genèse, à la suite de la chute de l’homme dans le jardin
Chapitre 13
d’Éden, Dieu lui dit: «Maudit est le sol à cause de toi; tu en mangeras en travaillant
Le commencement du chapitre 13 mentionne une autre bénédiction: «En ce jour-là, péniblement tous les jours de ta vie», et «l’Éternel Dieu le mit hors du jardin d’Éden,
une source sera ouverte pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem, pour labourer le sol, d’où il avait été pris» (v. 17, 23). Celui qui se présente ici et que
pour le péché et pour l’impureté» (v. 1). Dans ce passage, il n’est pas question de la l’Éternel appelle «son Berger» vient donc s’assujettir aux conséquences du péché ; il
purification par le sang, car nous avons vu, au chapitre précédent, la scène qui cor- prend la place et la condition assignées à l’homme, en vertu de sa désobéissance ; il
respond au grand jour des expiations. Ceux dont il est question ont déjà affligé leurs travaille péniblement, souffre de la faim au désert, sent la fatigue et la soif au puits
âmes et trouvé la propitiation par le sang de l’Agneau et, ce qui en est inséparable, de Sichar. Bien plus encore, il ne s’assujettit pas seulement en grâce aux consé-
ils ont été purifiés par le lavage de la régénération, en regardant vers Celui qu’ils ont quences de la chute, dont l’homme pécheur devait porter le poids, mais il
percé, vers un Christ mort sur la croix, du côté duquel a coulé l’eau de la purification s’assujettit à l’homme : «Car l’homme m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse»
avec le sang de l’expiation. Mais il y aura pour eux une source toujours ouverte pour (v. 5). S’anéantissant lui-même et prenant la forme d’esclave (Phil. 2: 7), il devient le
le péché et pour l’impureté, une purification pratique continue pendant le règne serviteur de l’homme qu’il a créé, de l’homme en révolte contre Dieu ! Il consent à
Zacharie
être acquis par l’homme (Ex. 21: 2-6 ; Deut. 15: 12-18) ; à lui reconnaître des droits bénir, est «le compagnon de l’Éternel», son autre Lui-même qu’il s’était choisi, qui
sur Lui, dès sa jeunesse, pour le servir ! (Lam. 3: 27 ; Ps. 129: 1). Jamais on ne vit marchait avec Lui dans une communion absolue de tous les instants. En contemplant
abnégation pareille ! Le Créateur de l’homme vient se mettre humblement au ser- le Berger, nous avons la révélation du coeur de Christ qui s’est donné lui-même et a
vice de celui-ci, pour le délivrer des conséquences du péché, fruit de sa désobéis- mis sa vie pour ses brebis, mais aussi du coeur de Dieu que nous voyons sacrifier son
sance ; il vient lui-même s’astreindre à ces conséquences, les éprouver, les sentir en propre compagnon pour nous!
grâce pour pouvoir tendre à l’homme une main secourable ! «Et on lui dira : Quelles
«Frappe le berger, et le troupeau sera dispersé.» Cette épée qui frappera l’oeil droit
sont ces blessures à tes mains ? Et il dira : Celles dont j’ai été blessé dans la maison
et le bras du pasteur de néant (11: 17) a dû frapper le vrai Pasteur, et ne l’a pas
de mes amis» (v. 6). Il se présente ici personnellement devant les siens. Auparavant
épargné, quand Dieu, pour nous délivrer, a condamné sur Lui «le péché dans la
ils avaient regardé par la foi vers Lui qu’ils avaient percé (12: 10) ; maintenant ils le
chair». Lui qui était venu rassembler le troupeau d’Israël, a dû voir son oeuvre
voient lui-même. Comme Thomas jadis, lors de sa résurrection (Jean 21: 27), ils peu-
comme frappée de néant, et le «troupeau de la tuerie» dispersé aux quatre vents
vent le toucher, car c’est en résurrection qu’il se présente devant eux. Ils constatent
des cieux.
ce qui avait été dit de lui par le prophète : «Ils ont percé mes mains et mes pieds»
(Ps. 22: 16). Et que leur répond-il ? Ces blessures m’ont été faites «dans la maison de Mais écoutons cette parole consolante : «Je tournerai ma main sur les petits». En
mes amis». Il les avait appelés ses amis ! N’est-elle pas merveilleuse cette place que vertu du sacrifice de Christ ces «pauvres du troupeau» qu’il avait déjà distingués,
le Seigneur Jésus est venu prendre ? Serviteur des hommes ennemis de Dieu, et venu nourris pendant sa vie (11: 7, 11), deviennent l’objet spécial de son attention et de
comme ami au milieu des pécheurs! Ah! comme ils se doutaient peu, les pharisiens ses soins. Ses faibles disciples d’alors se relient, dans leur témoignage, au peuple
et les docteurs de la loi, de la vérité profonde contenue dans l’injure qu’ils lui jetaient futur qui remplira la terre et jouira des bénédictions magnifiques du règne du Mes-
à la face : «Un ami des publicains et des pécheurs !» Tous l’outragent : il dit: «Mes sie, car nous ne parlons pas même ici de l’Église, du peuple céleste dont les douze
amis». Judas le trahit par un baiser : «Ami», lui dit Jésus, «pourquoi es-tu venu ?» Un apôtres sont devenus le noyau. Merveilleux tableau ! Toute espérance est perdue du
ami est celui pour lequel on laisse sa vie (Jean 15: 13). Pouvait-il ne pas les appeler côté d’Israël ; le troupeau de la tuerie subira son sort ; toute l’oeuvre du Berger frap-
amis, quand il venait mourir pour eux ? Tel est l’amour divin. Mais qu’a-t-il trouvé pé semble anéantie et se résume dans le salut de quelques pauvres du troupeau ;
chez eux ? «Il vint chez soi», car la maison de ses amis était sa propre maison, «et les mais Dieu pourrait-il borner à cela la récompense de l’homme qui est son compa-
siens ne l’ont pas reçu» (Jean 1: 11). Bien plus encore, ils percent ses mains et ses gnon ? Impossible ! «Demande-moi», dit-il, «et je te donnerai les nations pour héri-
pieds ! Nous ne pouvons nous représenter ce qu’un tel amour a ressenti devant la tage, et, pour ta possession, les bouts de la terre» (Ps. 2 :8), et, quant à Israël : «Ton
haine satanique de l’homme ; mais, combien moins encore pouvons-nous mesurer peuple sera un peuple de franche volonté, au jour de ta puissance, en sainte magni-
ce qu’il a éprouvé sous le jugement de Dieu ? «Épée, réveille-toi contre mon berger, ficence. Du sein de l’aurore te viendra la rosée de ta jeunesse» (Ps. 110: 3). Oui, ce
contre l’homme qui est mon compagnon, dit l’Éternel des armées; frappe le berger, faible Résidu se multipliera à l’infini par la puissance divine, pour devenir le vrai
et le troupeau sera dispersé» (v. 7). Spectacle rempli d’épouvante ! Le Berger de Israël sous les bénédictions du royaume millénaire.
Dieu, le seul qui ait droit à ce titre, qui remplisse toutes les conditions nécessaires
Dans ce but, il faudra que le Résidu soit affiné, comme on affine l’argent. Deux par-
pour s’acquitter de cette fonction bénie, doit subir le jugement de Dieu ! N’était-il
ties seront retranchées ; un tiers qui représente le vrai peuple de Dieu, demeurera
pas entré par la porte dans la bergerie, accomplissant tout ce que les prophètes
de reste (v. 8). Ce tiers lui-même traversera la fournaise de la grande tribulation,
avaient dit de Lui, depuis Béthléhem jusqu’au baptême de Jean ? N’était-ce pas de
dont les Psaumes et les prophètes nous parlent si souvent. Alors ils l’invoqueront des
lui que l’Éternel avait dit : «Je susciterai sur eux un pasteur qui les paîtra, mon servi-
lieux profonds, et Lui dira : «C’est ici mon peuple», et eux diront : «L’Éternel est mon
teur David : lui les paîtra, et lui sera leur pasteur» ? (Ézéch. 34: 23 ; Psaume 78: 70-
Dieu» (v. 9).
72). Son caractère de bon Berger qui paît son troupeau, qui par son bras rassemble
les agneaux et les porte dans son sein, qui conduit doucement celles qui allaitent (És.
40: 11), s’était-il démenti un seul instant dans le cours de son ministère ? Et mainte-
nant il avait fallu que ce Berger fût frappé à mort ! (Matt. 26: 31; Marc 14: 27). Mais
voici que celui qui tomba sous ce jugement paraît tout à coup au milieu des siens, RETOUR
«ramené d’entre les morts», comme le grand Berger des brebis ! (Hébr. 13: 20). Voici
qu’il reparaît pour les paître, les conduire aux fontaines d’eau vive et ne plus jamais
les quitter ! (És. 40). Ah ! comme ils sentiront alors, dans un élan d’infinie reconnais-
sance, les profondeurs d’un tel amour. Celui que l’Éternel a frappé pour pouvoir les
Zacharie

Chapitre 14 : Sièges de Jérusalem et sa délivrance


En commençant ce chapitre, il est utile de répéter que les événements des chap. 12 à salem, vers l’orient.» (v . 4) Alors se réalisera ce que les anges annonçaient aux dis-
14 ont lieu dans le dernier jour, et non dans la dernière demi-semaine de Daniel, ciples, témoins de l’ascension du Seigneur sur la montagne des Oliviers. «Ce Jésus
temps de l’Antichrist et de la Bête romaine ; un ou deux des faits qui nous sont rap- qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez
portés remontent, tout au plus, aux derniers jours de cette période. Cette remarque vu s’en allant au ciel.» (Actes 1: 11-12.) Au moment même où Jérusalem, humiliée,
sert à éclaircir une des questions les plus difficiles de la prophétie, celle des deux parle depuis la terre et où sa parole s’élève de la poussière comme un murmure (És.
sièges de Jérusalem, au commencement de notre chapitre (*). Quand auront lieu 29: 3-4), l’heure de sa délivrance a sonné: le Seigneur apparaît aux siens, la mon-
ces deux sièges ? Quel intervalle de temps les sépare ? Zacharie, dont l’habitude est tagne des Oliviers se fend «par le milieu, vers le levant et vers l’occident, une fort
de présenter des faits, séparés par un long intervalle, comme formant un seul évé- grande vallée.» Un grand tremblement de terre accompagne cette apparition de
nement continu, ne nous renseigne pas à ce sujet. D’autres prophètes établissent l’Éternel des armées (És. 29: 6). La population s’enfuit comme aux jours d’Osias
clairement la différence. Une certaine confusion entre le dernier jour et la dernière (Amos 1: 1), à travers la vallée produite par ce phénomène extraordinaire. (v. 5) Je
demi-semaine de Daniel, m’avait fait supposer que le premier siège aurait lieu vers le ne pense pas que cette fuite soit celle du Résidu de Jérusalem ; j’y vois au contraire,
commencement de la demi-semaine. J’ai dû abandonner cette pensée. Le chapitre 8 celle du reste de la population apostate. Le mot «vous» la désigne, comme on le voit
de Daniel, bien que mentionnant les jours, au point de vue de la prophétie accomplie aussi en Malachie 3: 5-7. Elle fuit pour rencontrer un jugement plus terrible encore
par l’histoire d’Antiochus Épiphane (v. 8-14), me semble indiquer qu’entre la fin de la de la part du Seigneur. Au milieu de Jérusalem affligée et humiliée, resteront «les
demi-semaine de Daniel et la destruction du roi du Nord ou de l’Assyrien, les événe- pauvres du troupeau», le Résidu, qui verra dans la personne du Sauveur l’homme,
ments du dernier jour trouveront largement leur place. Ce sera le temps qui séparera jadis ressuscité d’entre les morts pour aller s’asseoir à la droite de la Majesté dans
le premier du second siège de Jérusalem. Je recommande du reste ce sujet à l’étude les cieux.
attentive de ceux qui s’occupent des détails de la prophétie (*).
Après avoir décrit cet événement, le prophète ajoute : «Et l’Éternel, mon Dieu, vien-
(*) Voir: «L’histoire prophétique des derniers jours et les Cantiques des degrés», par dra, et tous les saints avec toi» (v. 5). Tout ce que ce chapitre nous révèle est comme
H. R. le prélude de ce grand fait : l’Éternel, le Dieu des prophètes, viendra. La Parole nous
«Voici, un jour vient pour l’Éternel, et tes dépouilles seront partagées au milieu de présente la venue du Seigneur sous plusieurs faces. Après sa première venue
toi. Et j’assemblerai toutes les nations contre Jérusalem, pour le combat ; et la ville comme homme ici-bas, nous avons sa venue du ciel comme Étoile du matin pour
sera prise, et les maisons seront pillées, et les femmes violées, et la moitié de la ville recevoir les siens auprès de Lui. Ensuite sa venue, quand il sortira du ciel avec ses
s’en ira en captivité; et le reste du peuple ne sera pas retranché de la ville » (v. 1-2). armées pour frapper les nations avec la Bête et le faux prophète. Puis sa venue
quand il sera vu des siens sur la montagne des Oliviers et les délivrera de
Ce passage a trait au premier siège de Jérusalem. Au «dernier jour» après le juge- l’Assyrien. Enfin, dans notre passage, sa venue en gloire avec tous les saints pour
ment de l’Antichrist et de la Bête romaine, Jérusalem sera attaquée par les nations établir le royaume et poser les bases de son gouvernement. Ce sera le moment où il
environnantes. Cette attaque aura lieu, si ce n’est sous la direction personnelle de s’assiéra sur le trône de sa gloire, et où toutes les nations seront assemblées devant
l’Assyrien, au moins sous son patronage. Jérusalem sera prise, mise à sac; la moitié lui pour être récompensées ou jugées selon sa justice rétributive (Matt. 25: 31-46.).
des habitants de la ville sera emmenée en captivité ; mais le reste du peuple ne sera
pas retranché. Parmi ceux qui seront épargnés se trouve le faible Résidu, dont une Ce passage nous montre que le royaume s’établit à la suite de la délivrance de Jéru-
partie, les «deux témoins» de l’Apocalypse a déjà subi le martyre. C’est la dernière salem, non pas au même moment sans doute, mais, lorsque la gloire du Seigneur
épreuve qui atteint la ville malheureuse et coupable. apparaît sur la montagne des Oliviers, tout obstacle à Son règne a disparu. Nous
avons déjà fait remarquer que Zacharie rattache toutes les bénédictions futures au
Plus tard, le roi du Nord ou l’Assyrien revient d’Égypte avec son immense armée,
sort de Jérusalem qui forme avec Juda le point central d’où le prophète contemple
entoure la ville bien-aimée et c’est alors qu’ont lieu les événements mentionnés au
les événements à venir. Sa vision prophétique correspond à ce qui nous est dit au Ps.
v. 3 de notre chapitre : «Et l’Éternel sortira et combattra contre ces nations comme
132: 13-18 : «L’Éternel a choisi Sion ; il l’a désirée pour être son habitation : C’est ici
au jour où il a combattu au jour de la bataille.» C’est ici une allusion à ce qui s’était
mon repos à perpétuité; ici j’habiterai, car je l’ai désirée. Je bénirai abondamment
passé lorsque le Seigneur, sorti du ciel avec toutes ses armées, avait anéanti celles de
ses vivres, je rassasierai de pain ses pauvres; et je revêtirai de salut ses sacrificateurs,
la Bête et du faux prophète. Mais maintenant, un nouvel événement a lieu : «Et ses
et ses saints exulteront en chantant de joie. Là je ferai germer la corne de David. J’ai
pieds se tiendront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers qui est en face de Jéru-
Zacharie
préparé une lampe à mon Oint. Je revêtirai de honte ses ennemis; et sur lui fleurira Prosternons-nous devant Lui! Chantons le cantique nouveau : «Tu es digne !» Oui,
sa couronne.» «digne est l’Agneau qui a été immolé de recevoir la puissance, et richesse, et sa-
La partie céleste du royaume est aussi comprise dans cette parole : «Tous les saints gesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction !»
avec toi». C’est le commencement de toute son oeuvre. ***
*** Le jour de la manifestation du Seigneur, pour délivrer son peuple et sa ville bien-
aimée en fendant la montagne des Oliviers, est accompagné d’autres phénomènes
Arrivés à ce point, il importe que nous jetions de nouveau un regard en arrière et
miraculeux. «Et il arrivera, en ce jour-là, qu’il n’y aura pas de lumière, les luminaires
que nous résumions ce que Zacharie nous enseigne au sujet de la personne du Sei-
seront obscurcis; mais ce sera un jour connu de l’Éternel, pas jour et pas nuit ; et au
gneur sous ses aspects divers.
temps du soir il y aura de la lumière» (v. 6-7). Ce jour rappelle la journée de la croix,
Dans le premier chapitre, il est l’Ange de l’Éternel qui dirige, sous une forme encore où il y eut des ténèbres sur tout le pays ; mais ici, la lumière brillera au temps du soir,
mystérieuse, tous les événements des royaumes du monde pour les faire concourir à à l’heure où une profonde obscurité règne d’habitude sur la terre. «Le temps du
l’établissement de son royaume et à la gloire de son peuple avec Jérusalem pour soir» est celui où l’épouvante s’étendra sur la multitude des peuples, parce que
centre. l’Éternel les reprendra, et avant le matin elles ne seront plus. (Voyez És. 17: 12-14.)
C’est à ce moment-là, que le jour se lèvera pour la ville bien-aimée.
Dans le troisième chapitre, il est le vrai souverain Sacrificateur, entouré de ceux dont
il a fait ses compagnons. Il est en même temps le fondement de toutes les pensées «Et il arrivera, en ce jour-là, que des eaux vives sortiront de Jérusalem, la moitié vers
de Dieu, celui sur lequel s’élèvera le temple futur bâti par l’Éternel. la mer orientale, et la moitié vers la mer d’occident; cela aura lieu été et hiver» (v. 8).
Voici un nouveau phénomène d’ordre à la fois symbolique et terrestre. Mais c’est
Au quatrième chapitre, il est le vrai Roi, le Seigneur de toute la terre, et la pierre du
surtout à ce dernier point de vue que notre chapitre semble envisager les change-
faîte, sortant avec acclamations, sur laquelle la faveur de Dieu est inscrite à toujours.
ments géographiques qui, ayant lieu à la suite de l’apparition du Seigneur, accompa-
Au chapitre sixième, la sacrificature et la royauté sont réunies dans sa personne et, gneront l’établissement de son règne, et en rehausseront la splendeur.
comme tel, il est couronné et assis sur son trône.
Ici, les eaux vives sortent de Jérusalem, sujet particulier de la prophétie de Zacharie.
Au chapitre neuvième, il apporte à Jérusalem le salut comme Roi de justice et Roi de Au chap. 47 d’Ézéchiel, elles sortent de dessous le seuil de la maison, du sanctuaire,
paix. et se déversent à l’orient dans la mer Salée ou mer Morte qu’elles vivifient. Ézéchiel
ne mentionne pas le lieu où débouche le second bras de la «double rivière» (v. 9).
Au chapitre onzième, il est présenté à Israël comme son Berger, rejeté et vendu pour
Mais Zacharie nous renseigne sur sa direction. Elle passe à travers Jérusalem (car
trente pièces d’argent, mais reconnu par les pauvres du troupeau.
nous savons, d’après Ézéchiel, que le temple sera séparé de la ville elle-même); la
Au chapitre douzième, il est vu comme le Messie par ceux qui l’ont percé. moitié sort vers la mer Orientale (la mer Morte) comme en Ézéchiel, l’autre moitié
vers la mer d’Occident, la Méditerranée. À Jérusalem même, les ruisseaux de ce
Au chapitre treizième, toute sa carrière depuis son entrée dans le monde jusqu’à la
fleuve réjouiront «la ville de Dieu, le saint lieu des demeures du Très-Haut» (Ps. 46:
croix nous est retracée. C’est en vertu de son sacrifice qu’Il pourra dire à Lo-Ammi :
4).
«C’est ici mon peuple», et que son peuple pourra dire : «C’est ici mon Dieu».
Au point de vue symbolique, ces eaux représentent l’Esprit de Dieu, comme puis-
Enfin, au chapitre quatorzième, il apparaît en personne pour délivrer Jérusalem et
sance de vie, faisant tout fructifier sur son passage (Jean 7: 38, 39 ; 4: 14). C’est dans
vient régner comme l’Éternel, le Dieu d’Israël, environné de tous ses saints.
ce sens que l’Apocalypse nous montre le fleuve d’eau vive sortant du trône de Dieu
Ce tableau n’est-il pas merveilleux et digne d’admiration ? Lui est le centre éternel et de l’Agneau, dans la nouvelle Jérusalem, et apportant à tous les bénédictions
de toute bénédiction ! Et cependant ce ne sont pas là tous les caractères de Christ. vivifiantes et divines. Dans Zacharie, où l’allusion symbolique n’est pas non plus né-
Lisez le premier chapitre de l’évangile de Jean, vous y verrez ses gloires, se multi- gligée, nous voyons la vie succéder à la lumière qui a paru au temps du soir.
pliant à l’infini. Et ce chapitre lui-même, dans son incomparable richesse, ne les con-
«Et l’Éternel sera roi sur toute la terre. En ce jour-là, il y aura un Éternel, et son nom
tient pas toutes. Lisez l’épître aux Éphésiens et vous l’y trouverez comme le centre
sera un.» (v. 9) «En ce jour-là», — car ce n’est pas autant de la suite des événements
des conseils de Dieu, la Tête glorifiée dans le ciel, ayant pour corps son Église sur la
que le prophète nous entretient, que des divers aspects du dernier jour — l’Éternel,
terre, unie à son Chef par le Saint Esprit. Et vous l’y trouverez encore comme l’Époux
le Dieu d’Israël, le Christ, sera Roi, mais ce Roi est celui qui est appelé «mon Dieu»
qui a aimé son Épouse et se la présentera sainte et sans défaut dans la gloire.
au v. 5. Il sera Roi, non seulement sur son peuple, mais sur toute la terre. Les nations
Zacharie
reconnaîtront le Dieu d’Israël comme «le seul Dieu». Dieu est un, selon la révélation Les v. 12 à 20 nous parlent des plaies qui atteindront les nations, soit avant, soit
juive (Deut. 6: 4 ; Marc 12: 29, 32), un aussi selon la révélation chrétienne (1 Tim. 2: après l’établissement du règne millénaire de Christ. Il est bon de se souvenir que les
5). Mais la religion future et universelle se rattachera à l’unité du Dieu d’Israël, ma- trois derniers chapitres du prophète traitent du dernier jour comme d’un ensemble
nifesté, comme tel, dans la personne de Christ. et qu’il ne faut pas y chercher une succession chronologique des faits prophétiques.
Dans les v. 12 à 15, Zacharie revient en arrière pour décrire la plaie qui frappera les
«Tout le pays, de Guéba à Rimmon qui est au midi de Jérusalem, sera changé pour
nations assemblées contre Jérusalem, alors que Juda prendra part au combat,
être comme l’Araba, et Jérusalem sera élevée et demeurera en son lieu, depuis la
comme nous l’avons vu précédemment. Outre le jugement guerrier, dont le Résidu
porte de Benjamin jusqu’à l’endroit de la première porte, jusqu’à la porte du coin, et
de Juda sera en partie l’instrument, l’Éternel frappera de plaie tous les peuples qui
depuis la tour de Hananeël jusqu’aux pressoirs du roi» (v. 10). Nous trouvons ici un
auront fait la guerre contre Jérusalem. Leur chair se fondra, leurs yeux se fondront
quatrième phénomène; il clôt la série des événements miraculeux ayant pour sphère
dans leurs orbites, leur langue dans leur bouche. De plus, ils s’élèveront l’un contre
le territoire d’Israël. Chacun sait qu’une profonde dépression de terrain, dans la-
l’autre, pour s’entre-détruire. C’est aussi ce qu’on trouve en Ézéchiel au sujet de la
quelle coule le Jourdain, s’étend du lac de Génézareth à la mer Morte. Cette dépres-
destruction de Gog, le roi du Nord (Ézéch. 38: 21-22). Même les bêtes seront frap-
sion est la plus remarquable que l’on connaisse sur toute la surface du globe. Le lac
pées et leur plaie sera pareille à celle de l’homme. Ce dernier avait oublié Dieu, sans
de Génézareth, que le Jourdain traverse d’abord, est enfoncé de 208 mètres, et la
lien moral avec Lui ; il sera assimilé, dans le jugement, à la bête brute, au niveau de
mer Salée (ou mer Morte), de 394 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée.
laquelle il s’était ravalé.
Primitivement cette vallée était souvent appelée Araba, comme en témoignent les
passages suivants : Deut. 1: 7 ; 3: 17 ; 4: 49 Jos. 3 :16 ; 8: 14 ; 11 : 2 ; 12: 1, 3, 8 ; 18 : (v.16-19) Mais il y aura un résidu d’entre les nations qui étaient venues contre Jéru-
18 ; 2 Sam. 2: 29; 4: 7 ; 2 Rois 14: 25 ; 25: 4 ; Jér. 52: 7 ; Amos 6: 14. Dans une foule salem, comme il y aura un Résidu de Jérusalem, de Juda et d’Israël. Celles qui auront
d’autres passages, le mot Araba peut être traduit par «plaine». De nos jours, la partie été épargnées monteront d’année en année à Jérusalem et au temple, pour se pros-
de cette vallée qui s’étend de la mer Morte à la langue orientale de la mer Rouge terner devant l’Éternel et célébrer la fête des Tabernacles, cette fête qui suit la mois-
(nommée Akaba) a gardé le nom d’Araba, mais elle n’a pas de rapport avec le pas- son et la vendange. Elle représentait pour Israël la joie d’un repos paisible sous des
sage de Zacharie que nous venons de citer. Guéba est une ville de Benjamin au nord tabernacles de feuillage, en souvenir de l’habitation sous des tentes au désert (Deut.
de Jérusalem, elle joindrait par une ligne horizontale le Jourdain aux environs de 23: 43). Ce souvenir n’était accompagné d’aucun regret, d’aucune amertume pour le
Jéricho ; Rimmon est une ville de la tribu de Siméon qui joindrait, de la même ma- peuple, car il était dit : «L’Éternel, ton Dieu, le bénira dans toute ta récolte et dans
nière, la mer Morte vers les deux tiers de son étendue du côté du sud. tout l’ouvrage de tes mains; et tu ne seras que joyeux» (Deut. 16: 15). Maintenant les
temps de jugement et d’humiliation sont passés. Le grand jour des expiations où
Ces divers points établis, il semble que tout le pays compris entre Guéba et Rimmon
Israël affligeait son âme (Lév. 16: 29, 31) a eu lieu pour les fidèles lors de la «grande
sera changé et amené au niveau de l’Araba, c’est-à-dire de la vallée du Jourdain. La
lamentation de Jérusalem» (12: 11). Ils ont alors regardé vers Celui qu’ils avaient
conséquence de ce phénomène extraordinaire sera que Jérusalem, «demeurant en
percé et qui, une fois pour toutes, avait fait propitiation pour leurs péchés. Jamais,
son lieu», sera élevée à tous les regards au milieu de la terre d’Israël. Elle dominera
dès lors, ce jour ne pourra se renouveler pour le peuple de Dieu, ni celui de la Pen-
tout le pays et sera vue de loin, cette cité du grand Roi. Toutes les tribus, toutes les
tecôte, car Israël aura reçu définitivement l’effusion du Saint Esprit, la pluie de la
nations, accourront à la montagne de la maison de l’Éternel pour adorer. «Et il arri-
vera, à la fin des jours, que la montagne de la maison de l’Éternel sera établie sur le dernière saison. La fête des Tabernacles subsistera seule avec la Pâque , mémorial
sommet des montagnes, et sera élevée au-dessus des collines; et les peuples y af- de l’expiation et de la délivrance accomplie (Ézéchiel 45: 21, 25).
flueront; et beaucoup de nations iront, et diront: Venez, et montons à la montagne Les nations, comme nous l’avons dit, auront part à la fête des Tabernacles, mais, si
de l’Éternel, et à la maison du Dieu de Jacob» (Michée 4: 1-2). une immense multitude d’entre elles sera sauvée (Apoc. 7: 9-12), elles ne le seront
«On y habitera, et il n’y aura plus d’anathème; et Jérusalem habitera en sécurité» (v. pas comme nations. Il faudra qu’elles se soumettent au sceptre de fer du Messie,
11). Après tant de malédictions et de menaces de la part de Dieu, après tant de re- sinon elles seront brisées (Ps. 2: 9). Nous voyons ici, que celles qui ne monteront pas
vers, de sièges et de pillages, la cité sainte sera tranquille, un asile paisible et sûr à Jérusalem, à la fête des Tabernacles, pour se prosterner devant le Roi, seront frap-
pour ses habitants. C’est à ce moment que ceux-ci, délivrés à tout jamais de pées d’une plaie. La pluie qui fertilise leur territoire leur sera refusée, fait littéral,
l’Assyrien, verront de leurs yeux le Roi dans sa beauté, et qu’il sera dit : «Regarde comme tous ceux que contient ce chapitre, mais image aussi des bénédictions spiri-
Sion, la cité de nos assemblées solennelles! Tes yeux verront Jérusalem, une de- tuelles dont se privent ceux qui n’obéissent pas au Seigneur. Telle sera la peine de
meure tranquille, une tente qui ne sera pas transportée» (És. 33: 16-20). leur péché, plaie bien différente, du reste, de celle qui avait atteint les nations révol-
tées contre Dieu et contre son Oint.
***
Zacharie
En ce jour-là, ajoute le prophète (v. 20-21), tout, à Jérusalem (car c’est toujours Jéru- mélange de ce qui est pur avec ce qui est impur, que l’introduction de l’incirconcis et
salem qui est en vue), sera sanctifié et consacré à l’Éternel, de telle sorte que, pour du Cananéen dans la maison de Dieu ! Quel déshonneur pour Celui dont il est dit :
cuire les sacrifices, toute chaudière à Jérusalem et en Juda pourra servir aussi bien «La sainteté sied à ta maison, ô Éternel», car «Il est saint ; l’Éternel, notre Dieu, est
que les chaudières de la maison de l’Éternel. saint !» (Ps. 93: 5 ; 99: 3, 5, 9).
«Et il n’y aura plus de Cananéen dans la maison de l’Éternel des armées, en ce jour- Souvenons-nous constamment du caractère de notre Dieu. Comme Celui qui nous a
là» (v. 21b), selon ce que dit aussi le prophète Ézéchiel: «C’en est assez de toutes vos appelés est saint, nous aussi soyons saints dans toute notre conduite, et si, par les
abominations, maison d’Israël, que vous ayez amené les fils de l’étranger, incirconcis humiliantes expériences du temps présent, quant à l’Église et quant à nous-mêmes,
de coeur et incirconcis de chair, pour qu’ils fussent dans mon sanctuaire — ma mai- nous sommes obligés de constater combien nous avons déshonoré le Seigneur, por-
son — pour le profaner, quand vous avez présenté mon pain, la graisse et le sang; et tons nos regards en avant, vers cette scène future où tout sera consacré à l’Éternel
ils ont rompu mon alliance par toutes vos abominations ! Et vous n’avez pas vaqué et où Il trouvera Lui-même son repos dans tout ce qui sera conforme à sa sainteté et
au service de mes choses saintes, mais vous avez établi pour vous des étrangers pour à son amour !
vaquer à mon service dans mon sanctuaire» (Ézéch. 44 :6-8).

Appliquons-nous ces paroles. N’est-ce pas aussi le crime de la chrétienté profes-


RETOUR
sante au sujet du culte de notre Dieu ? Des incirconcis de coeur n’ont-ils pas une
part au service des choses saintes ? Quelle humiliation pour le peuple de Dieu, que le

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