Palmier à huile : Elaeis guineensis
Origine et historique :
• D’origine Ouest africaine, le palmier à huile est Introduit au 16eme siècle dans le
bassin du congo inférieur.
A l’état spontané il se rencontre dans les forêts de la zone littorale de l’Afrique
occidentale et équatoriale.
Deux espèces sont distinguées chez le palmier à huile:
• Elaeis guineensis: la plus répandue en peuplement naturel et en plantation sur toute la
côte-ouest de l’Afrique.
• Elaeis melanococca: rencontrée principalement en Amérique Latine.
En fonction de l’épaisseur de la coque et de la pulpe qui l’entoure, on distingue
plusieurs variétés:
• Dura: à coque très épaisse
• Pisifera: sans coque
Tenera: (hybride Dura × Pisifera) à coque très fine (inférieur à 2mm) avec une importance
épaisseur de pulpe.
Utilité de la culture :
Principale culture oléifère tropicale
• Les fruits fournissent deux sortes d’huile: les huiles industrielles (huile de palme)
extraite de la couche charnue du péricarpe et les huiles alimentaires (huile de palmiste)
provenant des noix de palme.
Les huiles industrielles sont utilisées en savonnerie, pour la fabrication des bougies et des
lubrifiants.
• Les huiles de palmistes sont utilisées pour l’alimentation humaine
• Les fruits de palmier contiennent 26- 27% de protéines, les tourteaux 14-20% de
protéines, 4-6% de lipides et 45-51% de matières extractives azoté.
• Les tourteaux servent de fourrage pour les animaux
La serve sucré recueillie des pédoncules floraux sert à la préparation de vin de palme.
Caractères botaniques :
• Appartient à la famille des Palmacéaé réunissant 1700 espèces
• Les deux espèces les plus importantes et la plus répandues: Elaeis guineensis et Elaeis
oléifera rencontré en Amérique du sud en peuplement spontané
La classification des variétés peut se faire suivant 3 caractères:
La couleur des fruits
La présence ou l’absence de la caroténoïde dans la pulpe à maturité
L’épaisseur des coques (critère le plus important)
Description botanique
Le palmier possède des racines bien développées (9 mètres en profondeurs, 15 mètres
latéralement) A l’état spontané le tronc peut atteindre 30 mètre de hauteur et plus
Le palmier cultivé ne dépasse pas 15-20 mètre de haut
Les feuilles sont grosses et peuvent atteindre 3-5 mètres de long
Le palmier à huile est une plante monocarpique à sexe séparée sur le même individu
Le fruit est une drupe entourée d’un mésocarpe contenant de l’amande oléagineuse
Ecologie :
Le palmier à huile requiert des conditions pédoclimatiques aussi homogènes que possible.
Tout écart par rapport aux conditions optimales entraine une baisse de production.
Sols
Nécessite des sols profonds, meubles,
perméables à bon pouvoir de rétention, riches en humus et éléments minéraux.
- les sols à horizon compact (curasse, lit
gravillonnaire) à faible profondeur sont peu favorables.
- Tout en excluant des sols à engorgement
prolongé l’arbre peut supporter des inondations temporaires de 2 à 3 mois s’il sont facilement
drainables (bas-fonds).
Pluviométrie: il faut une bonne répartition des pluies totalisant 1.800 à 2.00mm par an
pour une meilleur expression du potentiel de production de l’arbre.
Hygrométrie
Moyenne mensuelle de 75 à 80%
Température: minima : 22°c
maxima : 28° à 30°c
L’arbre est très sensible aux brusques écarts d’amplitude thermique.
Eclairement
1.500 à 2.000 heures de durée annuelle d’insolation.
La situation pluviométrique très particulière du Bénin limite la culture du palmier à huile aux
Départements du Sud ( Atlantique, Ouémé et Mono) et au sud du Département du Zou.
2. Techniques culturales
2.1 Semences
La production des semences résulte des opérations de fécondations artificielles qui sont
réalisées dans le cas du Bénin à la station de Recherches de Pobè. Les semences sont fournies
sous forme:
- des graines sèches ou préchauffées (pour des personnes ou institutions ayant des dispositions
de levée de dormance et de germination)
- de graines germées (à mettre en pépinière)
- de plantules (à mettre en pépinière)
- de plants (à mettre directement en plantation)
2.2 Prépépinière et pépinière
Site
Doit être choisi près d’une source suffisante en eau pour assurer l’arrosage sans difficulté. Le
terrain doit être le moins accidenté que possible.
Mise en place d’une pré pépinière :
- Matériel : pots ou sachets de polyéthylène de 1Kg de capacité
- Terreau issu d’ordures ménagères ou de toutes matières végétales suffisamment
décomposées, désinfectées aux fongicides.
- Disposition: une planche est composée de 10 lignes de 100 à 150 pots avec une séparation
de 0.80 m entre planches.
- Repiquage: les graines germées sont repiquées à raison d’une seule par sachet à une
profondeur n’excédant pas 3 cm
- pratiquer un arrosage copieux des pots la veille des opérations de repiquage.
Le repiquage s’effectue en Février/Mars. La position de la graine repiquée est très
déterminante pour la levée.
- Entretien: arrosage matin et soir à raison de 100 litres d’eau/planche et par jour.
+ pose d’ombrière
+ binage et désherbage des pots et des allées
+ surveillance phytosanitaire
La prépinière dure de 3 à 4 mois.
Mise en place de la pépinière
- Matériel: sachets en polyéthylène de 40 × 40 cm avec des trous d’aérations à la base, de
capacité 15 à 20 kg de terreau.
- Disposition: en triangle équilatéral de 60 cm de côté.
- Repiquage: se fait à l’aide du plantoir Richard en Juillet/Août.
- Entretien: arrosage régulier à raison de 10 litres d’eau pour 4 à 5 pots par jour.
- Paillage autour des plants pour limiter l’évaporation
- Pose d’ombrière à alléger au fur et à mesure que les plants grandissent.
- Fumure appliquée par alternance tous les 15 jours à la dose de 5g d’urée et 5g de NPK (15-
15-15) par pot pendant les trois premiers mois et de 10g par type d’engrais par suite pendant 3
mois.
- Surveillance phytosanitaire permanente
Les plantules passent une période de 7 à 8 mois en pépinière.
2.3 Travaux de plantation
Délimitation du terrain
Piquetage préliminaire et précis du réseau routier (plantation industrielle).
Abattage du sous-bois (forêt) ou de la végétation naturelle (défrichement pour une
plantation villageoise) sans incinération de la matière végétale.
Ouverture des routes et dessouchage total (plantation industrielle)
Piquetage des têtes de lignes et semis de légumineuses de couverture (plantation
industrielle).
Piquetage des lignes de plantation
- 9 m d’intervalle sur lignes et 7,80 m entre lignes en quinconce, donnant une densité de 143
arbres/ha pratiquée en culture pure.
- 9 m d’intervalle sur lignes et 14 à 20 m d’intervalle alternés avec 1 à 2 lignes de palmiers
donnant un e densité de 80 arbres/ha pouvant être associés aux cultures annuelles de façon
quasi-permanente.
Trouaison: fosse de 40 × 40 cm à faire 10 jours au moins avant plantation
Choix des plants: plants sains, vigoureux, ayant un ensemble foliaire vert foncé avec une
motte importante de terre autour des racines dans les pots, un diamètre au collet de 8 à 12 cm
et une hauteur de 1,30 à 1,50 m.
Mise en place
Position bien verticale du plant dans le trou
Collet du plant juste au niveau du sol.
Combler les interstices en tassant au fur et à mesure en évitant de tasser la motte elle-
même au risque de blesser les racines.
2.4 Travaux après plantation
Protection des plants
- Pose de grillage à maille de 15 mm de 0,70 m de hauteur et 0,25 m de diamètre autour du
plant pour lutter contre les rongeurs. Le grillage est enlevé après 2 ans.
- Paillage de 15 à 20 cm d’épaisseur appliqué en couronne de 30 à 40 cm de largeur à 25 cm
autour du collet du plant. Les débris végétaux peuvent être utilisés.
Entretien des plantations
- Ronds: dégagement sur 1,5 à 2 m autour des arbres à la fréquence de 2 à 3 tours/an.
- Interlignes: rabattage à fréquence de 2 à 3 tours/ans (l’entretien mécanique des interlignes
peut se faire à la charrue landaise ou au rouleau débroussaillant tiré par un tracteur d’environs
60 Ch )
- Sentiers et aires de récolte: entretien régulier à fréquence de 3 à 4 tours/an.
- Elagage: la coupe des feuilles se limite à celles (1 à 2) qui se trouvent sous les régimes. Ils
est effectué au moins 1 fois/an.
Au jeune âge, l’élagage des arbres se limite à une coupe annuelle des feuilles sèches.
- Fumure: les doses recommandées dans les conditions pédoclimatiques du Bénin sont
indiquées comme suit:
Nature d’engrais Kg/arbre/année après plantation
0 1 2 3 4 5
Urée 0,200 0,350 0,500 0,500 4 (selon DF)
Chlorure de potassium 0,200 0,200 0,500 0,500 0,750 1,000
( DF = diagnostic foliaire )
Application en fin de grande saison de pluies ( juillet/ Août) en couronne à l’aplomb des
extrémités des feuilles.
- Castration: enlèvement de toutes les inflorescences à l’état spathe à la fréquence d’un tour
par mois. L’outil utilisé est le ciseau. Elle commence le 18è mois après la plantation et
s’arrête en début de la 4è année.
Récolte :
Maturité des régimes: un régime est considéré comme mûr et récoltable quand 12 à 15
fruits détachés tombent au pied de l’arbre.
Technique de récolte:
- la coupe au ciseau se pratique dans les jeunes plantations de 4 à 7 ans en se servant
de l’outil de castration.
- la coupe à la machette: dans les plantations de 7 à 12 ans.
- la coupe à la faucille: technique très rapide évitant le grimpage (couteau malais) mais
nécessitant un bon entrainement pour le coupeur
- ramassage: à l’aide des paniers avec rassemblage des régimes en rang sur les aires de
récoltes
Transport
A l’aide de remorque tirée par un tracteur,
des camions a benne basculante, des charrettes à traction animale ou de pousse –
pousses couplés à une motocyclette.