Absorption et dispersion PSI 2022-2023

Correction TD n◦ 28
ENCPB - Pierre-Gilles de Gennes

Résumé
?Exercice niveau CCP
• Exercice niveau Centrale/Mines
 Exercice nécessitant un sens physique particulier.

1. Dispersion dans une chaı̂ne infinie d’atomes? Pour les très grandes longueurs d’ondes (k ≈ 0), le milieu est non dispersif et
la vitesse de phase vaut vϕ = aω0 .
1. Attention de bien établir cette équation en partant de l’expression de la tension
d’un ressort. Pour rappel, celle-ci vaut :
2. Propagation d’ondes longitudinales dans un plasma?
~T = −K(` − `0 )~uressort→masse
On utilise le modèle du plasma peu dense et non relativiste mais on retire l’hy-
pothèse localement neutre. On s’intéresse à la propagation d’ondes planes progres-
où ` désigne la longueur du ressort (et non la position de la masse). En étant ~
rigoureux, on obtient : sives harmoniques, de la forme ~E = ~E0 e j(ωt−k·~r) avec ~k = k~ex .
1. L’équation de Maxwell-Gauss donne :
mẍn (t) = −K(xn (t) − xn−1 (t)) − K(xn (t) − xn+1 (t))
ρ ρ
2. En remplaçant l’expression fournie dans l’équation ci-dessus, on obtient : div~E = ⇔ − j~k · ~E = 6= 0
ε0 ε0
−mω 2 = −K(1 − eika ) − K(1 − e−ika ) ⇔ mω 2 = K(2 − 2 cos(ka))
Le champ ~E n’est plus transverse à la direction de propagation. Attention,
ka erreur dans le sujet, il faut lire ~E0 = E0~ex .
⇔ ω = 2ω0 sin
2 2. On a une OPPH donc on peut utiliser une relation de structure :

3. Une onde se caractérise par une double périodicité spatiale et temporelle. La − j~k ∧ ~E ~k ∧ ~E
− jω ~B ⇒ ~B = = ~0
relation liant ces deux périodes est la relation de dispersion. Pour qu’une onde = ω
puisse se propager, le couple (ω, k) (équivalent au couple (T, λ )) doit vérifier
la relation de dispersion et k doit être réel. 3. On peut utiliser l’équation de Maxwell-Ampère :
Dans le cas de la chaı̂ne d’atomes, pour ω > 2ω0 , il n’y a aucune valeur de
~ ~
k réelle qui puisse vérifier la relation de dispersion (car | sin x| ≤ 1). Aucune ~0 = µ0~j(M,t) + µ0 ε0 ∂ E (M,t) ↔ ~j(M,t) = −ε0 ∂ E (M,t) (1)
onde de pulsation ω > 2ω0 ne peut donc se propager dans la chaı̂ne. Celle-ci ∂t ∂t
agit donc comme un filtre passe-bas de pulsation de coupure ωc = 2ω0 .
Par ailleurs, l’écriture du PFD appliqué à {un électron} donne :
4. On peut faire un développement limité autour de k = 0 :
ka ω d~v ∂ ~j n? e2 ~
ω = 2ω0 sin ≈k=0 ω0 ka ⇒ = aω0 m = −e~E ↔ (M,t) = E(M,t) (2)
2 k dt ∂t m
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La transformation de la dérivée droite en dérivée partiel vient du passage du L’équation de propagation s’obtient en partant de :
point de vue lagrangien (~v(t) désigne la vitesse d’un électron et ne dépend que !
du temps) au point de vue eulérien (~j(M,t) désigne le courant au point M à −→− →~ ~ −→ ∂ ~B
~
rot(rotE) = −∆E ⇒ rot − = −~∆~E
l’instant t). En combinant les deux équations, on en déduit : ∂t
!
∂ 2 ~E n? e2 ∂ ∂ ~E
(M,t) + ~E(M,t) = ~0 ⇒− µ0 σ ~E + µ0 ε0 εr = −~∆~E
∂t 2 mε0 ∂t ∂t

soit, en introduisant la pulsation plasma du cours : ∂ ~E ∂ 2 ~E

⇒ ~∆~E = µ0 σ + µ0 ε0 εr 2
∂t ∂t
∂ 2 ~E
(M,t) + ω p2 ~E(M,t) = ~0 2. La relation de dispersion s’écrit :
∂t 2
k2 = −µ0 σ jω + µ0 ε0 εr ω 2
4. La ”relation de dispersion” s’écrit : ω = ω p . Cela signifie qu’indépendamment
de la longueur d’onde, le champ ~E vibre toujours à la pulsation ω p . On ne peut 3. Il faut comparer les deux termes de droites. Si le premier terme est majoritaire,
pas vraiment parler d’”onde” dans ce cas. on obtient une relation de dispersion de type ”diffusion” : l’absorption sera
majoritaire. Si le second terme est majoritaire, le vecteur d’onde est réel, il n’y
5. Le vecteur de Poynting est nul. La densité d’énergie électromagnétique vaut : a aucune absorption. On pourra donc négliger ce phénomène si :
1 µ0 σ ω << µ0 ε0 εr ω 2
u(M,t) = ε0 ~E 2 (M,t)
2
σ
⇔ ω >> ⇔ ω >> 8, 8.109 s−1
Le bilan d’énergie donne : ε0 εr
Cela correspond à une fréquence de l’ordre du GHz. En absence d’absorption,
∂u ∂ ~E
(M,t) = ε0 ~E(M,t) · (M,t) = −~E(M,t) · ~j(M,t) la relation de dispersion se simplifie en :
∂t ∂t (1)
k2 = µ0 ε0 εr ω 2
On retrouve le bilan local d’énergie électromagnétique.
c
et la vitesse de phase vaut vϕ = √ .
εr
3. Ondes hertziennes dans l’eau de mer? 4. Dans un concours E3A ou CCP, le sujet proposera certainement de négliger
Remarque : Les ondes hertziennes sont les ondes de fréquence inférieure à la le deuxième terme pour f = 100MHz. Dans un concours plus exigeant, on
centaine de gigahertz. La conductivité du cuivre est de l’ordre de 6.107 S.m−1 . Elle peut imaginer qu’il faille effectuer le calcul complet. Dans ce cas, on écrit
est 10 millions de fois plus élevée que celle de l’eau. k = kr + jki et on sépare partie réelle et partie imaginaire :
( 2
1. Les 4 équations de Maxwell s’écrivent : kr2 − ki2 = εr ωc2
2kr ki = −µ0 σ ω
~

divE
 =0
div~B

=0 En substituant kr dans la première équation et en mulitpliant tout par ki2 :
−→ ~
rot~E = − ∂∂tB
(µ0 σ ω)2 ω2


−
 →~ ~ − ki4 = εr 2 ki2
rotB = µ0 σ ~E + µ0 ε0 εr ∂ E∂t 4 c
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Pour trouver ki , on effectue le changement de variable X = ki2 . X est alors

solution du polynôme :

ω2 (µ0 σ ω)2
X 2 + εr X − =0
c2 4

On trouve :
√
ω2 ∆
X = −εr 2 ±
2c 2

4
avec ∆ = εr2 ωc4 + (µ0 σ ω)2 La seule solution acceptable est la solution positive.
D’où :
s √
ω2 ∆
ki = ± −εr 2 +
2c 2

Si on suppose une propagation dans le sens des r croissants, kr > 0 et ki < 0 et

on a :
 µ0 σ ω
kr = r ω 2 √∆

2 −εr 2 + 2
q 2c √ Le PFD appliqué à {un morceau de corde} donne :
k = − −ε ω 2 + ∆

i r 2c2 2
∂ 2x
µdz ~ex = µdzg~ez + ~T (z + dz) − ~T (z)
∂t 2
1
La distance d’atténuation vaut δ = = 21mm . Les ondes électromagnétiques La projection du PFD dans la base donne :
|ki |
 2
hertziennes sont donc très fortement atténuées par l’eau. La vitesse de phase  ∂ x
ω µ 2 = ∂ (T (z,t)∂sin
z
α(z,t))

s’exprime par vϕ = . A la pulsation considérée, elle vaut 1, 2.107 m.s−1 .Cette ∂t

kr −µg = ∂ (T (z,t)∂cos α(z,t))

z
valeur dépendant de ω, il y a dispersion.
Dans l’approximation des petits angles, la deuxième équation s’intègre en
T (z) = cste − µgz. En z = `, la tension est nulle donc T (z) = µg(` − z) . En
remplaçant dans la première composante, on obtient :
4. Corde verticale•
∂ 2x
 
∂ ∂x
1. On reprend le bilan des forces sur la portion de tige sauf qu’on ne néglige plus (z,t) = g(` − z) (z,t)
∂t 2 ∂z ∂z
le poids. La corde étant fixe, il est plus facile de positionner l’origine au niveau
du point d’attache et d’orienter l’axe vertical vers le bas (sens du poids). En développant le deuxième terme, on obtient bien l’équation demandée.
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2. L’équation se simplifie en : 2. On part de manière classique :

∂ 2x ∂ 2x −
→− → −−→
∂x
= −g + g` 2 rotrot~E = grad(div~E) −~∆~E
∂t 2 ∂z ∂z
1 ∂ 2 ~E ~ ~
= ∆E
La relation de dispersion en découle : c2 ∂t 2

ω 2 = g jk + g`k2 Le champ électrique est solution d’une équation de d’Alembert. En projetant

sur ~ex , on obtient :
f (y)00 + k02 − kg2 f (y) = 0


Cette équation admet deux solutions complexes de la forme :
√ 3. L’équation ci-dessus est une équation du second ordre :
1 4ω 2 `g − 1 j
k = −j ± − ± kr
2` = δ — Si |k0 | > |kg |, on a une solution sinusoı̈dale,
la solution + correspondant à une onde se propageant dans le sens des z — Si |k0 | = |kg |, on a une solution affine,
croissants. Si on s’intéresse uniquement à cette dernière (en supposant par — Si |k0 | < |kg |, on a une solution exponentielle
exemple que la corde est excitée sinusoı̈dalement en z = 0), la forme complexe
Etant donné que les parois métalliques imposent la nullité du champ en y = 0
de l’onde sera :
z et y = b (continuité de la composante tangentielle du champ électrique), seul
x(t) = x0 e j(ωt−kz) = x0 e δ e j(ωt−kr z) le premier cas peut convenir (les deux autres formes de solutions conduisent à
et l’onde réelle s’écrira : ~E = ~0. Introduisons donc K tel que K 2 = k2 − kg2 , on a :
0

z
x(t) = x0 e δ cos(ωt − kr z) f (y) = A cos(Ky) + E0 sin(Ky)

On voit que l’amplitude de l’onde croı̂t avec z. Attention, ceci n’est valable La condition en y = 0 impose A = 0. La deuxième condition impose Kb = nπ
que dans l’approximation de départ, à savoir z << `. On ne peut donc pas où n ∈ N? . On en déduit :
généraliser ce résultat quand z devient très grand. nπy
f (y) = E0 sin
b
5. Guide d’onde rectangulaire• et le champ électrique total s’écrit :
On considère un guide d’onde métallique creux d’axe Oz, dont la section droite
est le rectangle 0 < x < a et 0 < y < b. L’intérieur du guide est rempli d’air assimilé ~E = E0 sin nπy cos(ωt − kg z)~ex
au vide. On adopte pour les parois le modèle du conducteur parfait. On se propose b
d’étudier la propagation suivant Oz dans ce guide d’une onde électromagnétique
progressive monochromatique de pulsation ! dont le champ électrique s’écrit : ~E = Il s’agit d’un champ ”mixte” : il se propage dans la direction (Oz) mais il est
f (x, y)cos(ωt − kg z)~ex où f (x, y) est une fonction réelle de x et y et kg une constante stationnaire dans la direction (Oy). Il est polarisé rectilignement suivant (Ox).
positive. On posera kg = 2π λg (λg est la longueur d’onde guidée) et on notera k0 =
En x = 0 et x = a, le champ dans le guide est normal aux parois métalliques.
2π ω Cela laisse prévoir l’existence d’une densité surfacique de charge non nulle
= c
λ0 sur ces parois. Noter que les conditions initiales ne sont pas suffisantes pour
1. A l’intérieur du guide d’onde, il n’y a que du vide, donc div~E = 0 ⇔ ∂∂Exx = 0. déterminer l’expression de E0 .
L’amplitude de l’onde ne dépend pas de x mais elle dépend tout de même de 4. Pour trouver le champ magnétique, on n’utilisera pas les relations de structure
y : l’onde n’est pas plane. car on n’a pas une OPPH ici. On restera en réel et on utilisera l’équation de
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Maxwell-Faraday : On l’obtient en différenciant la relation

ω2
 
∂ Bx
E0 sin nπy
∂
−
→ ∂ ~B ∂x b cos(ωt − kg z)  ∂t  K2 = − kg2
rot~E = − ⇔ ∂
∧ 0 = −  ∂∂tBy  c2
∂y
∂t ∂ 0 ∂ Bz :
∂z ∂t
r
2 ω c2  nπc 2
dK = 0 = 2 2 dω − 2kg dkg ⇒ vg = =c 1− <c
On en déduit l’expression des composantes de ~B : c vϕ bω
  .
0
~B(M,t) = E0 kg sin(Ky) cos(ωt − kg z)
ω
E0 ωK cos(Ky) sin(ωt − kg z)

On note que le champ magnétique n’est pas transverse : il a une composante

suivant ~ez . La composante normale du champ magnétique est continue, et
doit s’annuler sur les parois, ce que l’on observe en y = 0 et y = b, où la
composante selon ~ey s’annule bien. En x = 0 et x = a, c’est pareil. Par contre
on note que la composante tangentielle du champ magnétique est non nulle,
signe qu’il y a un courant surfacique.
5. D’après les calculs précédents, on a :
r
2 n2 π 2 ω 2 n2 π 2
K = k02 − kg2 ⇒ kg2 = k02 − ⇒ kg = − 2
b2 c2 b

On en déduit :
λ0
λg = r  2
1 − nλ2b
0

Il n’y a plus de propagation à partir du moment où la racine n’est plus

nc
définie, c’est-à-dire pour f < 2b . Le guide d’onde est un filtre passe-bas.
Numériquement, on trouve b = 6 cm.
6. La vitesse de phase est définie par :
ω c
vϕ = =q >c
kg nπc 2


1− bω

On rappelle que cette vitesse désigne la vitesse d’une OPPH seule qui dans la
réalité n’existe pas. La vitesse de groupe est définie par :
dω
vg =
dkg