République Tunisienne
Ministère de L’Agriculture
des Ressources Hydrauliques et de la Pêche
MISE EN PLACE D’UNE OLIVERAIE
Masmoudi Charfi Chiraz*, Msallem Monji*, Larbi Ajmi*, Ben Dhiab Ali*
Kharrat Mondher**, Bayoudh Chokri ***
* Institut de l’Olivier – Station de Tunis
** Agence de Vulgarisation et de la Formation Agricole AVFA
*** Direction Générale de la Production Agricole DGPA
Document élaboré dans le cadre des activités de la commission nord
pour la promotion du secteur oléicole
1
SOMMAIRE
3
Introduction: ......................................................................................................................
3
1-Exigences climatiques de l’olivier : ................................................................
4
2 - Exigences édaphiques de l’olivier: ............................................................
7
3 - Travaux préparatifs de la plantation: ....................................................
15
4- La plantation: .............................................................................................................
17
5- Entretien de la parcelle après sa mise en demeure:........................................
20
Conclusion :............................................................................................................................
20
Références Utiles :...........................................................................................................
2
Introduction :
L’installation d’une oliveraie doit être précédée par une
étude pédo-climatique du site à cultiver, qui concerne
en particulier le climat, le sol et les ressources hydri-
ques. La mise en place de la parcelle se fera par la suite
en se référant aux normes d’installation des vergers
d’olivier, [3] mais en tenant compte toutefois des résul-
tats de l’étude. Dans ce qui suit nous présenterons les
exigences de l’olivier et l’itinéraire technique à suivre pour la mise en place de
la nouvelle plantation.
1- Exigences climatiques de l’olivier
L’olivier est une plante à lumière. Elle tolère les températures élevées mais craint
le froid, la grêle et la gelée. Les effets dépressifs de la température apparaissent
au niveau de la croissance et de la production en dehors de la fourchette 6°C-
35°C.
Le facteur le plus limitant de la culture de l’olivier est l’eau. Les besoins annuels
sont estimés à 600 mm (6000 m3 /ha) pour l’olive à huile et à 800 mm pour
l’olive de table. La distribution des précipitations tout au long du cycle annuel
est primordiale. L’eau doit être disponible à la plante pendant les périodes de
croissance des fruits et des pousses (mars - octobre) mais également au cours de
la période de formation des bourgeons à fleurs (février).
1- Stade formation de bouton floral 2- Stade floraison 3- Stade lipogenèse
L’olivier tolère des périodes de sécheresse prolongées mais ceci n’est pas sans
conséquences sur sa croissance et son rendement. Ses effets sont d’autant plus
néfastes que le manque d’eau se produit pendant les phases critiques du déve-
loppement de la culture et notamment au cours de la formation des bourgeons,
de la floraison et de la lipogenèse.
3
L’olivier craint l’hydromorphie. Les dégâts (chute des feuilles, pourriture des
racines, brunissement de la plante) sont observés lorsque la stagnation de l’eau
se prolonge au-delà de 30-45 jours.
L’olivier craint également les humidités élevées qui augmentent les risques
d’affections fongiques.
Toutefois, la sensibilité de l’espèce aux aléas climatiques dépend largement des
conditions de culture et de la variété.
2 - Exigences édaphiques de l’olivier
2-1-Critères physiques
A- Relief: Les bas fonds ne conviennent pas à l’olivier vu les risques de stagna-
tion de l’eau et d’asphyxie des arbres. Les terrains avec une pente inférieure à
15% sont à privilégier. Lorsque la pente est supérieure à 30%, le terrassement du
sol selon les courbes de niveaux devient nécessaire.
Plantation de l’olivier selon les courbes de niveaux
B- Texture et structure: Le sol doit être adapté à la culture de l’olivier en termes
de texture et de structure sur une profondeur d’au moins un mètre. L’équilibre
textural est nécessaire. Il est pris comme un critère de choix.
-Les sols sableux sont convenables à la culture de l’olivier. Ils permettent une
extension aisée des racines aussi bien en surface qu’en profondeur et constituent
un avantage lorsque l’eau est disponible. Dans le cas de la culture irriguée, ce
type de sol doit être régulièrement pourvu en eau et en éléments minéraux en
raison de son pouvoir élevé de filtration, qui engendre une perte massive des
nutriments.
4
-Les sols argileux conviennent à l’olivier si leur teneur en argile est inférieure
à 30%. Leur capacité de rétention de l’eau est importante pouvant atteindre une
réserve de 250 mm (2500 m3 /ha). Dans ce genre de sols, les fentes de retraits
observées en été accélèrent l’évaporation de l’eau et exposent les racines au
dessèchement. Le labour estival peut réduire considérablement ces pertes d’eau.
Fente de retraits observées en terre argileuse
C – Profondeur : C’est un critère de base pour le choix du sol à olivier. Le
système radiculaire de l’olivier se développe dans les 60 premiers cm du sol,
mais certaines racines peuvent dépasser cette profondeur à la recherche d’un
supplément d’eau.
La profondeur minimale de bonne terre nécessaire pour le développement des
racines est de 1,0 m dans les conditions normales et de 1,5 m dans le cas de
la présence d’une nappe phréatique. La présence d’une roche-mère ou d’une
croute calcaire à moins de 0,5 m de la surface du sol est préjudiciable au déve-
loppement des racines.
1 - Sol profond d’un 1m, 2 - Profondeur du sol limitée 3 - Profondeur du sol limitée par
convenable pour l’olivier par la roche-mère une nappe d’eau
Les sols de type 2 et 3 ne sont pas convenables à la culture de l’olivier.
5
2-2-Critères chimiques
L’olivier préfère les sols à pH neutres ou basiques. Les carences en éléments
nutritifs sont fréquentes aussi bien dans les sols acides (pH<6,5) que basiques
(pH>8,9). Pour corriger ces sols, d’importantes quantités de produits alcalini-
sants (carbonate de calcium ou chaux vive pour corriger les sols acides) ou aci-
difiants (soufre, matière organique, engrais vert pour corriger les sols alcalins)
sont nécessaires. Il est donc conseillé de faire le bon choix du sol dès le départ
pour éviter un surplus de dépenses.
Le calcaire actif devient nocif à l’olivier
lorsque son taux dépasse 40%. Il peut être
présent dans le sol sous forme d’encroû-
tement continu ou d’ilots isolés. Dans les
deux cas il faut éviter sa remontée en surfa-
ce par le labour profond ou le défonçage.
Symptome de carence ferrique en sol calcaire
Le sel devient nocif au-delà d’une teneur
de 2,5 g/l de résidu sec. Dans ce cas, une analyse fine des sels est nécessaire pour
identifier leur type (chlorures, sulfates…etc.).
Le recours aux ados permet de surmonter les contraintes liées à l’hydromorphie
associée ou non à la salinité de l’eau ou du sol.
3-3-Critères phytosanitaires
Le sol doit être exempt de pathogènes qui peuvent infester les arbres qui y se-
ront plantés. Il faut surtout prévenir les attaques de Verticillium. Des précautions
doivent être prises avant la mise en demeure des boutures en particulier dans les
terrains précédemment cultivés de solanacées (tomate, poivron, melon, pomme
de terre). Il est indispensable de respecter les délais requis et éventuellement
traiter le sol aprés une culture de solanacée.
Symptome d’attaque de verticilium
brunissement des branches
6
Un bon sol à olivier, de composition équilibrée devrait avoir les critères sui-
vants :
Critères de choix des sols à oliviers
Texture Sable 20-75% Limon 5-35% Argile 5-35%
Structure Friable
Capacité de rétention de l‘eau 30-60 %
Perméabilité mm/h
10-100 mn/h
pH 7-8
Matière Organique >1%
Azote > 0,1%
Phosphore disponible 5-35 ppm
(P2O5)
Potassium échangeable 50-150 ppm
Calcium échangeable 1650-5000 ppm
Magnésium échangeable 10-200 ppm
Les terres franches, saines, à tendance sablo-argileuse, profondes de 0,8m-1m,
à pente inférieure à 15% et de composition équilibrée en éléments minéraux
sont idéales à la culture de l’olivier.
3 - Travaux préparatifs de la plantation
Il y a 16 étapes à suivre pour préparer la plantation.
3 -1- Faire des profils de sols.
Avant de procéder à la plantation, il est nécessaire d’exa-
miner le profil du terrain à cultiver et d’analyser les
horizons de sol dans lesquels le système radiculaire se
concentrera. Les échantillons de sol à analyser devront
être représentatifs de la parcelle.
Pratiquement, on creuse des trous au Poclain ou à la sape,
profonds d’au moins 0,5 m. Lorsque le terrain est homo-
gène, le nombre de profils est en moyenne de 2 par hec-
tare. Il faudra multiplier le nombre d’échantillons dans le
cas des terrains accidentés et hétérogènes.
Profil de terrain
Procéder à l’analyse physico-chimique des échantillons prélevés et relever les
défaillances (faible profondeur de sol, présence de croute calcaire continue ou
diffuse, roche-mère proche de la surface du sol, présence de gypse ou d’une
couche de marne, fertilité faible).
7
Présence d’un encroutement calcaire à faible profondeur , limitant Racines se développant en chignon
le développement des racines aux couches superficielles faute d’espace
Après une culture de solanacée (tomate, piment, melon, pomme de terre…),
il est recommandé de ne procéder à la mise en place de la plantation d’olivier
qu’après au moins une année de la saison de culture. L’oléiculteur profitera de
ce temps pour faire le labour profond c.-à-d. le défonçage ou le sous-solage. Le
choix de l’une ou de l’autre de ces deux opérations dépendra des résultats du
profil du sol.
- Une analyse bactériologique suivie de traitement peut s’avérer nécessaire
lorsque l’antécédent cultural est une solanacée.
3 -2- Choix des variétés.
Le choix des variétés doit être effectué en tenant compte de l’expérience acquise
dans chaque zone de culture. Il devra porter sur les variétés les plus adaptées à la
région afin de pouvoir bénéficier de (1) leur potentiel à valoriser les conditions
locales et (2) des qualités du produit fini qu’elles offriront.
Les variétés couramment utilisées sont pour :
L’olive de Table:
Meski, Zarrazi, Bidh Hmam, Manzanille, Ascolana, Picholine.
L’olive à Huile:
Chétoui, Chemlali, Ouesleti, Zalmati, Jerboui, Sayali, Chemchali,
Koroneiki, Arbequina, Arbosana, Coratina.
La carte suivante présente la répartition des variétés autochtones et types locaux
d’olivier. [4] Elle offre la possibilité d’introduire les variétés dites secondaires
qui peuvent valoriser une localité donnée.
8
Oliviers de Tunisie
Site et répartition des Variétés Autochtones et des Types Locaux
Source Oliviers de Tunisie. Catalogue des variétés autochtones et types locaux- 2002. Volume I. 159 pages.
M’sallem M., Trigui A., 2002 [4]
9
Quelques données pour mieux choisir la variété à planter :
-Meski: variété de table. Elle existe au nord et notamment dans les nouveaux
périmètres irrigués à Kairouan et à Sidi Bouzid. Elle doit être cultivée en asso-
ciation avec d’autres variétés dites pollinisatrices comme la variété Besbessi.
Elle est sensible à l’œil de paon qui est favorisé par les taux élevés d’humidité
(zone côtière).
-Chemlali: variété à huile. Sa plantation dans le nord peut favoriser l’apparition
de la tuberculose.
-Picholine (variété à double fins) et Manzanille (variété de table) s’apprêtent
bien à l’intensification (200 à 300 pieds / ha).
-Manzanille: murit plus tôt que la variété Picholine d’environ trois semaines.
- Gerboui : variété à double fins, Kef et Jendouba.
- Oueslati : variété à huile résistante à la tuberculose, Siliana et Kairouan.
- Chemchali : variété à double fins, dans les oasis de Gafsa.
- Zalmati : variété à huile, Sud Est (Zarzis, Jerba, Ben Gardane).
-Marsaline : variété à double fins, Bouarada.
- Chétoui : dans le nord.
L’œil de paon sur Meski Tuberculose sur Chemlali
Le mélange variétal est recommandé pour favoriser la pollinisation
croisée (associer 2 à 3 cultivars à périodes de floraison concordantes).
3 -3- Prospection des ressources en eau
La disponibilité de l’eau est le premier facteur à prendre en compte pour choisir
la densité de plantation et le mode de conduite.
La prospection de l’eau est suivie d’une analyse quantitative et qualitative.
Il faudra s’assurer que le débit de source soit suffisant pour couvrir les besoins
en eau de la plantation en période de pointe (juillet-août).
A titre indicatif une source d’eau fournissant un débit de 1 litre/s permet d’irri-
guer à la fois 5 ha de jeunes oliviers (< 5 ans) ou 2,5 ha d’oliviers en production à
condition que la salinité de l’eau d’irrigation ne dépasse pas 2g/l de résidu sec.
10
3 -4- Installation des brise-vents.
En plus des espèces couramment utilisées
(cyprès, caswarina, ...), on peut utiliser la
variété d’olivier Frenjivento. L’oléiculteur
profitera de ses olives et de son effet pro-
tecteur. Le brise vent couvre une distance
d’environ 10 fois sa hauteur.
Brise vent Frenjivento
3 -5- Nettoyage de la parcelle
Elle consiste à défricher le terrain pour éliminer les résidus végétaux et extirper
les racines des cultures qui ont précédé. Il est
ensuite important de niveler le terrain. Cette
opération se fait dès la fin de l’hiver par un la-
bour superficiel. Dans le cas de la présence de
mauvaises herbes pérennes (chiendent), il faut
prévoir au printemps un désherbage chimique
à base de glyphosate. Labour superficiel de défrichement
3 -6- Sous solage / Défonçage
Cette opération est nécessaire dans les sols ca-
ractérisés par des horizons imperméables qui
empêchent le développement en profondeur
des racines. Ce labour se fait en été sur une
profondeur de 0,8-1m. On utilise un chisel
tracté par un chenillard de 75 CV. Cette opéra-
tion permet d’aérer le sol, de casser la semelle Une sous - soleuse
de labour et d’emmagasiner l’eau de pluie. Dans les sols sableux, cette opération
n’est pas toujours nécessaire.
La décision de faire un sous - solage ou un défonçage dépendra des résultats du
profil du sol. Dans le cas de la présence d’un encroûtement calcaire, ou d’un-
sous-sol pierreux, le défonçage est à proscrire. On évite ainsi la montée du
calcaire en surface et l’enterrement de la couche superficielle de terre arable.
3 -7- Commande des boutures semi-ligneuses.
La commande se fait au début de l’été auprès des pé-
piniéristes agrées. Il faut majorer leur nombre de 5%
afin de pouvoir remplacer les manquants ou ceux qui
auront subit des dommages au moment du transport.
Les oléiculteurs qui auront commandé leurs boutures Boutures semi ligneuses en pépinière
plus tôt bénéficieront d’un meilleur choix au moment de la livraison.
11
3 -8- Epandage de la fumure de fond
Les engrais phospho-potassiques et le fumier sont distribués en automne. On
peut procéder soit à un :
-Epandage intégral sur toute la surface du sol au moyen d’un pulvérisateur
d’engrais à raison de 200 kg/ha de super - phosphate 45 et de 200 kg/ha de sul-
fate de potasse (83%).
-Epandage localisé à raison de 1,5 kg d’engrais phosphaté et 1,2 kg d’engrais
potassique par trou de plantation. Dans ce cas, la fumure et les engrais seront
mélangés avec la terre de surface qui a été retirée à part au moment de la confec-
tion du trou de plantation.
L’épandage du fumier se fait à raison de 20-30 T/ha de fumier mûr âgé de 5-6
mois suivi d’une labour pour enfouissement. Le fumier ovin présente une teneur
en sels plus élevée que celle du fumier bovin. Le fumier peut véhiculer le chien-
dent.
3 -9- Nivellement et recroisement du sol
Ces opérations sont réalisées en automne peu de temps avant la plantation, au
moyen d’outils à dents. Elles permettent de briser les grosses mottes formées
lors du labour profond et d’uniformiser la surface du sol afin que la plantation se
fasse sur une terre émiettée, facile à irriguer et à labourer.
3 -10- Choix du mode de conduite et de la densité de plantation
La pluie et les ressources hydriques disponibles sont les critères de base. On
adoptera les écartements suivants en fonction des quantités de pluie de la région.
La présence de source d’eau permanente nous permet de passer à une densité
plus élevée.
Conduite Pluviometrie (mm/an) Ecartement à adopter Nombre de
pieds/ha
En irrigué - 6mx6m 7mx7m
204 à 285
6mx7m 7mx5m
> 500 7mx7m 204
400 - 500 8 m x 9 m ou 9 m x 9 m 125
300 - 400 10 m x 10 m ou 8 m x 12 m 100
En pluvial
250 - 300 12 m x 12 m ou 14 m x 14 m 50 - 70
200 - 250 17 m x 17 m 34
< 200 24 m x 24 m 17
12
3 -11- Choix de l’orientation du verger. N
6m
Pour les plantations disposées en rectangle, il faut 5m
adopter l’orientation Nord- – Sud des couloirs
comme il est indiqué dans le schéma.
S
3 -12- Traçage et piquetage de la parcelle.
On utilise des roseaux et une chaine à planter
qui nous permettent de respecter l’alignement
et l’écartement entre les futurs oliviers qui se-
ront plantés à l’endroit des piquets.
Les réseaux seront implantés à l’envers pour
éviter leur repousse. Piquetage d’une parcelle préalablement tracée
3 -13- Décider et procéder à l’installation du système d’irrigation.
- Le choix du système d’irrigation se fait avant la plantation afin de prévoir
l’emplacement des installations (conduites, station de pompage...).
- Le système d’irrigation localisée (parties aériènne et souterraine) devra être
installé à partir de la première année de culture. Son coût représente environ
40% du coût total d’installation de l’hectare d’olivier.
-Pour les plantations sur sol léger, il est nécessaire de prévoir des goutteurs à fai-
ble débit et de multiplier leur nombre (par exemple 6 goutteurs de 2,3 l/h/olivier).
-Pour les sols argileux, on préconisera moins de goutteurs mais avec des débits
plus élevés (par exemple 3 - 4 goutteurs de 4 l/h/olivier).
- Le système à double rampe permet une distribution plus homogène de l’eau.
Cependant son coût est plus élevé. On recommande son utilisation à partir de
la 6 ème année de culture en raison de l’augmentation des besoins en eau de la
culture.
Double rampe avec 6 goutteurs par arbre
REMARQUE : Il est conseillé de suivre une formation dans le domaine de la ges-
tion des réseaux d’irrigation dans l’un des Centres de Formation Professionnelle
spécialisés relevant de l’Agence de la Vulgarisation et de la Formation Agricoles.
13
3 -14- Confection des ados.
Ce système est réservé aux sols hydromorphes et qui sont sujets à la salinité. Il
peut être utilisé aussi dans le cas des
sols peu profonds.
Confection des ados Schéma de construction des ados
Les taches grises sont témoins
d’une mauvaise aération du sol
Oliviers installés sur ados, permettant le drainage de l’eau et des sels
3 -15- Confection des trous de plantation.
Elle se fait au Poclain ou à la tarière hydraulique ou à la sape. On confectionne
des trous de :
- 1m3 si le sol n’a pas été labouré en profondeur,
- 0,6 m / 0,8 m en terre argileuse préalablement défoncée
- 0,4 m en terre sableuse préalablement défoncée.
Incorporer le fumier (20-30 kg/trou) s’il n’a pas été distribué comme fumure de
fond. Mélanger de la bonne terre avec le fumier mûr puis couvrir le trou. Au mo-
ment de la plantation, il suffit de donner un coup de sape et de placer la bouture
sans sachet en couvrant son tiers inférieur de terre.
Trous de plantation creusés aux endroits des piquets
G: Poclain D: Tarière hydraulique
14
Précaution : Après avoir creusé les trous de plantation, il est conseillé de
briser la surface interne du trou qui a été lissée par la tarière.
3 -16- Acquisition des boutures.
- Assurer leur transport dans des conditions optimales pour éviter leur dessèche-
ment. Les pulvériser d’eau et si nécessaire les transporter de nuit.
- Une bouture de qualité est une bouture équilibrée qui se reconnait par son état
végétatif et sanitaire. Les boutures vigoureuses ne sont pas nécessairement les
meilleures. Un diamètre du tronc d’environ 1 cm est adéquat.
Bouture semi ligneuse racinée
L’oléiculteur peut bénéficier de la subvention de l’état qui est allouée pour les
plantations irriguées d’olivier. Cette opération se fait à travers les services des
CRDAs.
4- La plantation
4-1 - Epoque de plantation
L’utilisation de boutures cultivées dans les sachets permet de planter à n’importe
quelle période de l’année à condition d’arroser les plants. Toutefois, il sera utile
de garder à l’esprit que les meilleures époques de plantation sont:
- En irrigué : planter au printemps. Le froid hivernal peut en effet endommager
les boutures.
- En pluvial : planter en automne afin de bénéficier des pluies de la saison.
15
4-2 - Etapes de la plantation
- Sur un terrain déjà défoncé, creuser un trou au moyen d’une sape le jour même
de la plantation.
- Enlever le sachet noir et placer la bouture dans le trou. Garder la motte consoli-
dée autour des racines. Couvrir de terre fine le système radiculaire de la bouture
enterrée au 1/3 de sa hauteur.
Coup de sape Mise en demeure de la bouture
- Tasser aux pieds autour de la bouture pour chasser l’air et la stabiliser.
-Tuteurer la bouture au moyen d’un tuteur en bois d’au moins 1 m de haut et
de 3 cm de diamètre. Le tuteur doit être enfoncé du côté nord à environ 30 cm
dans le sol et ligaturé à la bouture par de la raphia ou avec du fil ‘scoubidou’ à 2
niveaux ou en serpent.
Tassement du sol aux pieds Tuteurage et ligature
REMARQUE : Si on utilise des tuteurs en roseau à titre provisoire, il faut les
enfoncer à l’envers
-Confectionner des cuvettes de 1m2 de surface et profondes de 20-25 cm.
-Arroser la bouture juste après la plantation à raison de 50 à 100 litres/arbre se-
lon la saison de plantation, le type de sol et la région de culture. Pour éviter que
l’eau ne s’infiltre au niveau du tronc, entourer le pied de la bouture d’une motte
de terre.
-Commencer l’irrigation localisée de suite.
16
5- Entretien de la parcelle après sa mise en demeure
5-1- Elagage de la base du tronc
Cette opération se fait au moment de la plantation et consiste à nettoyer la base du
pied sur 20-25 cm. Les coupes doivent être franches sans laisser de bout.
Il faut conserver dans tous les cas l’axe central de l’arbre qui assurera la croissance
en hauteur de l’olivier. Il sera pris par la suite comme une des charpentes prin-
cipales.
Axe central conservé Opération d’élagage du tronc
Importance du tuteurage et de l’élagage de la base du tronc:
Un mauvais tuteurage et l’absence de l’élagage de la base du tronc au cours
des deux premières années de culture favorisent un développement incliné de
l’arbre et l’apparition de nombreux rejets à la base du tronc. Ceci nécessitera
des coupes sévères au moment de la taille de formation pour redresser l’arbre.
La perte de bois est importante et plusieurs années de culture seront nécessaires
pour reconstituer cette masse. Il en résulte un retard d’entrée en production d’au
moins deux années.
Des pratiques à éviter
1 2 3
Absence d’un tuteur solide, le Des coupes sévères sont néces- La coupure de l’axe central est
pied de l’olivier s’est dévelop- saires pour redresser l’arbre. à proscrire dans tous les cas
pé avec une inclinaison d’en- Seul l’axe central et droit sera
viron 30% par rapport à l’axe conservé.
central. Apparition de nom-
breux rejets à la base du tronc.
17
5-2- Fertilisation azotée:
On apportera 50g d’azote / arbre /année d’âge. C’est-à-dire que les arbres de 1
an recevront 50g d’azote, ceux de 2 ans recevront 100g d’azote…etc.
5-3-Traitement sanitaire :
L’association solanacée-olivier est à proscrire en raison de la contamination pos-
sible notamment par le fusarium.
5-4 - Irrigation:
Aussitôt plantées, les boutures doivent être
arrosées. On apportera à la plantation:
- 70 à 100 litres d’eau / arbre lorsque la plan-
tation est réalisée au printemps ou sur un sol
argileux.
- 50 à 80 litres d’eau / arbre lorsque la plan-
tation est réalisée en hiver ou sur un sol léger
(fractionner l’apport d’eau).
Pendant les deux premières années de cultu-
re, la jeune plantation d’olivier doit être irri-
guée de manière continue.
Pendant cette période d’installation, l’irriga-
tion se fait le plus souvent à la cuvette et au
moyen d’une citerne, cependant il est possi-
ble d’irriguer au g/g dès la 1ère année si les Irrigation à la cuvette avec citerne
moyens le permettent.
On recommande les doses suivantes pour les deux premières années de culture:
- Cas d’une irrigation complémentaire
Zones à pluviométrie supérieure à 450 mm/an: il faut prévoir 5 irrigations de
juin à septembre à raison de 70 à 100 l/olivier/irrigation. On irriguera de préfé-
rence toutes les 3 semaines.
Zones à pluviométrie inférieure à 450 mm/an: il faut prévoir des irrigations
plus rapprochées entre juin et octobre à raison de 50 à 80 l/olivier/irrigation. On
irriguera de préférence toutes les 2 semaines.
- Dans le cas d’une irrigation permanente, un calendrier approprié en fonction
des données climatiques et édaphiques pourra être élaboré avec les spésialistes
matières. Toutefois et à titre indicatif on peut suggérer les quantités portées au
tableau suivant selon la région et l’âge de la culture:
18
Besoin en eau maximal de l’Olivier (mm) par an
Principales zones de culture
Kas
Me Ca Sah seri S. B
Ag dje Béj b-B ne + ouz Ga Oa
e rda a el Silia bès ziz
on na id
1-2 ans 170 200 160 190 220 180 175 235
3-5 ans 220 250 220 230 290 240 230 330
N.b : 1 mm = 10 m3 /ha = 10 litres /m2 d’eau
Ces quantités ont été calculées à partire de la méthode universelle de la FAO.
On apporte 10 à 12% des besoins en eau durant la 1ère période (10 Février - 20
Mars) et le reste des besoins durant la 2 ème période d’irrigation
(10 Mai - 20 Octobre)
Les travaux de recherches récents menés par l’Institut de l’Olivier ont mon-
tré que 40 à 60 % des quantitées indiquées dans le tableau sont suffisants
pour mener à bien la culture. On appliquera par conséquent 40% de ces
valeurs pour les jeunes plantations de moins de 2 ans et 60% de ces doses
pour les vergers plus âgés .
Recommandation:
- Si l’hiver est peu pluvieux, l’irrigation est nécessaire au mois de février-mars
pour favoriser la croissance printanière des pousses et des racines.
- Il est toujours préférable d’irriguer en été soit au début de la matinée ou tard
dans l’après – midi.
- La présence de journées successives de sirocco peut imposer le rapproche-
ment des irrigations. Au contraire, l’occurrence d’une pluie supérieure à 20
mm pendant la période estivale peut permettre l’allongement de l’intervalle
entre deux irrigations.
- Dans le cas des zones affectées par le sel, la saison d’irrigation doit com-
mencer tôt dès la fin de l’hiver afin de bénéficier de l’humidité encore pré-
sente dans le sol. L’irrigation devra se poursuivre jusqu’aux premières pluies
importantes de l’automne (pluie supérieure à 20 mm). Une irrigation de sur-
face, dite de lessivage peut s’avérer nécessaire dans le cas des eaux titrant
plus de 2,5 g/l de sels totaux. Elle se fait au cours de l’été si des symptômes
de stress apparaissent sur les feuilles ou en cas d’accumulation de sels dans la
zone des racines. La fraction lessivante, qui est ajoutée à la dose d’irrigation,
dépendra de la salinité de l’eau et de celle de la solution du sol.
19
Conclusion :
Le bon choix du site de culture et l’application du paquet technique
approprié au mode de conduite choisis conditionnent la réussite de
la plantation. De même, il est plus facile et moins coûteux de suivre
l’itinéraire recommandé que de corriger les erreurs de plantation.
Jeune plantation mode pluvial Jeune plantation mode intensif
Références Utiles en relation avec le thème:
.áfƒàjõdG ó¡©e .2006 ` 2 OóY á«æa á≤«Kh ` á`jhôªdG ¿ƒàjõdG äɰSGôZ ` [1]
2006 .»YɰùdG ô«°ûÑdG ,º∏°ùe »éæªdG ,»aô°ûdG …Oƒª°üªdG RGô°T
ó¡©e 2006 ` 3 OóY á«æa á≤«Kh ` ¿ƒàjõdG äɰSGôZ »a …ôdG √É«e »a ±qô°üàdG ` [2]
2006 .»aô°ûdG …Oƒª°üªdG RGô°T . áfƒàjõdG
[3] -Normes d’installation des plantations intensives d’olivier. Série Document
Technique de l’Institut de l’Olivier. M’sallem M., Say M.B., 1994
[4] - Oliviers de Tunisie. Catalogue des variétés autochtones et types locaux. Vo-
lume I. 159 pages. M’sallem M., Trigui A., 2002
ƒµàdGh OɰTQ’E
dG øj G
»MÓØ
DGPA
ádÉch
A V FA
20
Equipe de rédaction
Institut de l'Olivier - station de Tunis
Msmoudi Charfi Chiraz
Msallem Monji
LarbiAjmi
Ben DhiabAli
Agence de Vulgarisation et de la Formation Agricole
Kharrat Mondher
Direction Générale de la Production Agricole
Bayoudh Chokri
Conception et Impression
AVFA
www.avfa.agrinet.tn
2éme édition 2016
conception-AVFA