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Corrosion Aqueuse BILAL

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GENERALITE SUR LA CORROSION

Corrosion aqueuse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


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La corrosion désigne l'altération d'un objet manufacturé par
l'environnement. Les exemples les plus connus sont les
altérations chimiques des métaux dans l'eau — avec ou sans
oxygène — telles la rouille du fer et de l'acier, ou la formation de
vert-de-gris sur le cuivre et ses alliages (bronze, laiton). Ces
altérations chimiques sont regroupées sous le terme de
corrosion aqueuse. Elles sont dues à des effets de plusieurs
sortes : dissolution des métaux dans l'eau, apparition de piles
électrochimiques, existence de gradients de concentration,
aération différentielle ou piqûration. Globalement, la corrosion
aqueuse est un phénomène dont l'impact économique est très
important, nécessitant une grande variété de moyens de
protections des métaux.
Sommaire

[masquer]
 1 Corrosion généralisée : la dissolution des métaux
 2 Corrosion galvanique (pile électrochimique)
o 2.1 Généralités
o 2.2 Principe
o 2.3 Exemple : cas des boîtes de conserve en
tôle d'acier étamé
 3 Corrosion par pile de concentration
o 3.1 Corrosion par aération différentielle
 3.1.1 Généralités
 3.1.2 L'effet Evans
 4 Corrosion par différence de concentration
 5 Les piqûres
o 5.1 Généralités
o 5.2 Cas de l'aluminium
 5.2.1 Le phénomène
 5.2.2 Vitesse de propagation de la
piqûre
 6 Les organismes vivants
 7 Phénomènes d'interface
 8 Les méthodes d'étude de la corrosion aqueuse
o 8.1 Etudes en laboratoire
o 8.2 Suivi in situ

1
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
 9 Protection contre la corrosion aqueuse
 10 Voir aussi

 11 Bibliographie

Corrosion généralisée : la dissolution des métaux [modifier]

La corrosion des métaux consiste essentiellement en leur


oxydation, qui est un « retour à l'état naturel. » Cependant,
l'oxydation n'est pas nécessairement la combinaison d'un
élément avec de l'oxygène. D'une manière plus générale, il s'agit
d'une réaction chimique au cours de laquelle un composé
considéré cède des électrons.
Par exemple, le fer s'oxyde en présence du dioxygène de l'air
pour former de l'hématite (Fe203) :

peut s'écrire

L'hématite peut donc être décrite comme un cristal ionique


(Fe3+2, O2-3), ce qui n'est pas tout à fait exact, mais donne une
bonne approche du phénomène d'oxydation. Au cours de la
réaction, le fer perd des électrons : on dit qu'il est oxydé.
L'oxygène gagne de ce fait des électrons : on dit qu'il est réduit.
La corrosion des métaux en milieu aqueux résulte de l'oxydation
du métal, mais pas nécessairement par le dioxygène de l'air qui
est dissout dans l'eau : l'oxydation peut également se produire
avec d'autres espèces chimiques, notamment des ions.
Lorsque l'on plonge du fer dans une solution acide (pH < 7), le
fer se dissout avec un dégagement de dihydrogène. En fait, il
s'agit là d'une version accélérée de la corrosion en milieu
aqueux :

Les ions Fe3+ passent alors en solution, et peuvent


éventuellement se combiner avec l'oxygène dissout dans l'eau et
former de l'hématite. Cette dissolution est favorisée en milieu
acide, mais elle est aussi possible dans une solution aqueuse
neutre (pH = 7) ou basique (pH > 7) puisque l'eau contient de
toutes manières des ions H3O+.
Cette dissolution dans l'eau par oxydation s'appelle corrosion

2
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
généralisée.
L'oxydation peut aussi se produire sans dissolution. Par
exemple, l'oxygène réagit avec l'aluminium pour former une
couche d'oxyde (alumine Al2O3) ; si cette couche est compacte et
adhérente, elle protège la pièce. On dit que le métal est passivé.
Une pièce passivée continue à se dissoudre, mais à une vitesse
extrêmement lente, la couche d'oxyde dite « passive » fait un
écran. La pièce est donc considérée comme totalement protégée
contre la corrosion.

Diagramme potentiel-pH simplifié du fer à 25°C


La stabilité du fer dans l'eau dépend :
 du pH, qui détermine la concentration d'ions H3O+ dans
l'eau ;
 du potentiel électrique de la pièce en fer par rapport à
la solution, qui détermine la capacité des électrons à
quitter le fer.

On peut ainsi tracer un diagramme potentiel-pH (E, pH), en


indiquant les zones de stabilité du fer (Fe), les zones de stabilité
de l'ion Fe2+ (ou « ion fer II »), les zones de stabilité de l'ion
Fe3+ (ou « ion fer III ») et les zones de passivation. Il s'agit
donc d'une sorte de « carte », les zones délimitées par des
frontières indiquant les couples de valeurs (E, pH) pour
lesquelles une espèce est stable. Ce diagramme porte le nom de
diagramme de Pourbaix, et peut être tracé pour tous les métaux.
Pour savoir si un matériau est adapté à un milieu, il suffit de
regarder le diagramme de Pourbaix de ce matériau. Si le couple
(E, pH) se situe dans une zone de stabilité, le matériau est

3
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
protégé contre la corrosion généralisée.

Corrosion galvanique (pile électrochimique) [modifier]

Généralités [modifier]

Exemple de corrosion galvanique pour un assemblage de tôles


aluminium et cuivre par un rivet sans isolation. Le potentiel de
dissolution de l'aluminium étant inférieur à celui du cuivre, il y a
corrosion
Une pile électrochimique est créée lorsque deux métaux de
natures différentes sont mis en contact. Un des métaux s'oxyde
et se dissout (anode), tandis que sur l'autre métal a lieu une
réduction (cathode), et éventuellement formation d'une couche
de produits de réaction (des espèces chimiques de la solution se
réduisent et se déposent, notamment dépôt calco-magnésien).
On parle de corrosion galvanique. Ce phénomène explique :
 le principe de la « protection cathodique par anode
sacrificielle » : on crée une pile électrochimique qui
impose un sens de parcours aux électrons pour
empêcher la réaction de corrosion ; l'anode se dissout
(elle est sacrifiée) et la cathode reste stable, elle est
de plus parfois protégée par une couche de produits de
réaction ;
 le principe de la « protection cathodique par courant
imposé » : à la place de l'anode sacrificielle, on peut
imposer le sens de parcours des électrons en
établissant une différence de potentiel entre la pièce et
le milieu avec un générateur de tension, par exemple
alimenté par des panneaux solaires ;

4
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
 pourquoi lorsque l'on met deux métaux différents en
contact, l'un se corrode très rapidement.

C'est exactement le même type de réactions chimiques qui ont


lieu dans une pile d'alimentation électrique, une batterie ou un
accumulateur.

Principe [modifier]

La pile de Volta : le zinc à l'anode est consommé en libérant des


électrons qui alimentent le circuit électrique.
Pour avoir une corrosion galvanique, trois conditions sont
nécessaires :
1. Des métaux de nature différentes : C'est la différence
de potentiel de dissolution entre les deux métaux qui
provoque le phénomène. L'expérience montre qu'il faut
une différence de potentiel de 100 mV pour voir
apparaître la corrosion.
2. La présence d'un électrolyte en général aqueux : La
présence d'ions dans le milieu aqueux (exemple : eau
de mer), accélère le phénomène. Ce type de corrosion
peut également exister dans un milieu anhydre mais
ionique comme l'ammoniaque liquide.
3. La continuité électrique entre les deux métaux : Le
phénomène diminue très rapidement en éloignant les
deux métaux. Il faut qu'il y ait transfert de charges
électriques pour avoir le phénomène de corrosion.

La masse de métal consommé est donnée par la loi de Faraday :

 m: masse (g)
 A : masse atomique du métal
 n : valence (exemple : 3 pour l'aluminium)
 I : intensité électrique (A)
 t : temps (s)

L'intensité est fonction de :


5
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
 La nature de l'électrolyte : elle augmente si le milieu
est salin,
 polarisation : certains produits de corrosion peuvent
faire obstacle et ralentir ou bloquer les réactions
chimiques,
 la surface relative de la cathode et de l'anode. On peut
établir le ratio suivant :

Aucune source spécifiée dans le document actif.


K augmente si la surface de la cathode augmente et/ou la
surface de l'anode diminue. La corrosion galvanique sera donc
très importante si l'on a une grande cathode et une petite anode.

Exemple : cas des boîtes de conserve en tôle d'acier étamé


[modifier]

Une tôle étamée (fer-blanc) est une tôle d'acier sur laquelle a
été appliquée une fine couche d'étain (Sn) pour la protéger.
Le revêtement peut présenter de légères discontinuités.
En présence d'eau le potentiel de dissolution du couple Fe2+/Fe
est plus faible que celui du couple Sn2+/Sn. Il y a donc une très
petite anode (Fe) et une très grande cathode (Sn) ce qui
entraîne une corrosion galvanique rapide et une perforation de
la boîte de conserve.

Corrosion galvanique d'une tôle étamée en milieu aqueux, sur


une discontinuité de la couche d'étain, avec création d'une
piqûre.

6
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
En présence d'acide citrique (fréquent dans les liquides
alimentaires) par complexation de différents éléments
chimiques, la position relative des couples Fe2+/Fe et Sn2+/Sn
s'inverse.

Positions relatives des couples Fe2+/Fe et Sn2+/Sn en milieu


aqueux et en milieu aqueux + acide citrique (liquide
alimentaire).
Il y donc dans ce cas une grande anode (Sn) et une petite
cathode (Fe), et dissolution par corrosion de l'étain. Mais compte
tenu du rapport de surface, cette dissolution est extrêmement
lente et sur une très grande surface, ce phénomène assurant la
durabilité de la boîte de conserve.

Corrosion galvanique d'une tôle étamée dans un liquide


alimentaire.

Corrosion par pile de concentration [modifier]

La corrosion par pile de concentration est un cas très proche de


la corrosion galvanique. La différence tient dans le fait qu'il y a
corrosion sur une pièce de même métal. Il n'y a pas couplage de
deux métaux de natures différentes. Seule la concentration du
fluide qui baigne le métal varie en concentration.
Ce type de corrosion a lieu sur une même pièce. Elle a lieu
lorsque la composition du milieu varie. En effet, le potentiel
7
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
électrochimique est déterminé par le couple matériau/milieu, il
suffit que l'un des deux varie pour que le potentiel varie. Par
exemple, si une pièce dans un courant d'eau présente une
cavité, l'eau dans cette cavité stagne et sa composition évolue
avec les réactions chimiques d'oxydo-réduction ; par ailleurs,
l'eau à l'extérieur de la cavité est continuellement renouvelée et
garde la même composition, on peut donc avoir une pile qui se
crée entre la cavité et l'extérieur de la pièce, donc une corrosion
accélérée.
On voit ici qu'une même pièce se comportera de manière
différente en eau stagnante et en eau mouvante. Si une
canalisation présente un coude franc, le liquide à l'extérieur du
coude est moins agité, il stagne, tandis que le liquide à
l'intérieur du coude est agité, ce qui peut aussi produire une pile.

Corrosion par aération différentielle [modifier]

Généralités [modifier]

L'expérience de Ewans
La corrosion par aération différentielle se produit lorsqu'un
même matériau est en contact avec deux milieux de teneurs en
oxydant différentes. Par exemple, si un piquet est planté dans la
terre ou la vase, la partie proche de la surface est en contact
avec plus de dioxygène que la partie profonde, il peut donc se

8
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
créer une pile entre la partie profonde et la partie en surface. La
corrosion par aération différentielle se rencontre aussi pour les
pièces immergées, lorsque la concentration en dioxygène évolue
avec la profondeur. C'est parfois le cas des coques de bateaux.
La couche d'eau proche de la surface est plus riche en oxygène
que les couches profondes. Il peut y avoir corrosion au niveau de
la ligne de flottaison.
Le problème d'aération différentielle peut se poser lorsqu'une
pièce n'est peinte qu'en partie, ou lorsque la peinture est rayée.

L'effet Evans [modifier]

L'existence de la corrosion par aération différentielle a été


démontrée en réalisant l'expérience suivante :
Deux électrodes en acier strictement identiques sont plongées
dans un bain salin (avec du chlorure de sodium par exemple). Ce
bain est séparé en deux moitiés par une céramique qui laisse
passer les ions mais pas les molécules. Comme pour une pile, les
deux électrodes sont reliées par un conducteur électrique. Dans
une moitié du bain, on fait barboter de l'oxygène et dans l'autre
de l'azote. Un courant électrique apparaît alors, la cathode étant
du côté où l'eau est plus riche en oxygène.

Corrosion par différence de concentration [modifier]

Corrosion d'une tôle d'aluminium immergée par différence de


concentration [Var02]
Le même phénomène est observable pour des différences de
concentration d'autres éléments. On aura le même phénomène
que pour la pile d'Evans en supprimant le barbotage de gaz et en
9
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
ayant des concentrations différentes de cations métalliques dans
chaque compartiment.
Pour les tôles d'aluminium immergées, c'est la différence de
concentration en ion chlorure entre le ménisque (où
l'évaporation est plus importante) et l'eau plus profonde qui
peut provoquer la corrosion. Le phénomène étant renforcé par le
fait que les potentiels de dissolution sont plus importants si la
lame d'eau est plus faible [Var02]. L'apparition de corrosion
dans ce cas dépend des alliages. L'expérience montre que
certains alliages ne présentent pas de corrosion dans ce cas.
Cette corrosion est d'ailleurs parfois appelée corrosion à la ligne
de surface.

Les piqûres [modifier]

Généralités [modifier]

La formation de piqûres est un phénomène de corrosion qui


survient lorsqu'une pièce est protégée contre la corrosion
généralisée par un film passif, souvent un oxyde protecteur(par
exemple, acier inoxydable ou aluminium).
Il s'agit d'une corrosion localisée. En surface, on ne voit qu'un
petit point, mais en dessous, il y une cavité bien plus importante.
Ceci entraîne à terme la perforation de la pièce et sa
fragilisation.
La formation de piqûres est un phénomène d'autant plus redouté
qu'il surprend l'utilisateur : celui-ci a pensé à la corrosion
généralisée, il pense être protégé, et la trace extérieure de
corrosion est quasiment indétectable.
Mécanisme général
La piqûre commence toujours par une rupture locale du film
passif (l'oxyde protecteur formé sur le métal) souvent au droit
d'hétérogénéités du métal près desquelles le film est moins
stable - par exemple inclusions de type sulfure pour les aciers
ixoxydables. Ensuite, la propagation est entretenue par deux
phénomènes :
- l'intérieur de la piqûre est dépassivé et contient un milieu
désaéré, alors que l'extérieur est passivé et en milieu aéré. Il se
crée dont un effet de pile entre l'intérieur et l'extérieur, il s'agit
en fait d'une corrosion galvanique localisée.
10
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
- La réduction de l'oxygène à l'extérieur de la piqûre, sur le
métal passif, alimente l'oxydation du métal à l'intérieur, ce qui
produit des cations métalliques. Lorsque la concentration en
cations augmente se produit une réaction d'hydrolyse, par
exemple pour les aciers inoxydables : Cr 3+ + 3H 2O --> Cr(OH)3
+ 3 H+.
On voit que cette réaction d'hydrolyse libère de l'acidité. La
production de cations H+ va entraîner la migration d'anions à
l'intérieur de la piqûre afin de rétablir la neutralité électrique,
généralement des chlorures, agressifs pour le métal. L'addition
de ces deux phénomènes entraîne donc la formation d'un milieu
acide et concentré en chlorures, qui à son tour accélère la
propagation de la piqûre. Pour les aciers inoxydables, des
milieux de pH 0 et de concentration en chlorures d'une mole par
litre ont pu être ainsi identifiés dans les piqûres, alors que le
milieu externe était proche de la neutralité (pH 7) et peu chargé
en chlorures.
Cependant, au bout d'un certain temps, la corrosion ne
s'accélère plus car la cinétique devient contrôlée par la diffusion-
migration des anions provenant de l'extérieur, alors que les
chemin à parcourir s'allonge en raison de la croissance de la
piqûre.

Cas de l'aluminium [modifier]

Le phénomène [modifier]

Schéma simplifié de la corrosion par piqûre d'un alliage


d'aluminium suivant Vargel [Var79]

11
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION

Coupe d'une piqûre sur un alliage d'aluminium de la famille des


2000, Microscope optique, grossissement ×200)
L'aluminium est naturellement recouvert d'une couche de
protection, ou couche de passivation. Il s'agit d'une couche
d'oxyde formée suivant la réaction :

La très forte réactivité de l'aluminium est due à une valeur


élevée de l'énergie libre (-1675 kJ)
La piqûration est provoquée par la rupture du film d'oxyde dans
un milieu contenant par exemple des ions chlorure (Cl-). La
piqûration est influencée par le milieu dans lequel se trouve
l'aluminium : acide, nourriture. La composition de l'alliage peut
également rentrer en ligne de compte. La présence de cuivre
dans l'alliage peut par exemple être une cause de piqûration.
Cependant, le milieu extérieur est le facteur dominant [Alt82]
Après la rupture du film protecteur, l'aluminium nu devient une
anode où se produit la réaction d'oxydation suivante :

À la cathode sur la surface du métal, nous avons les réactions


suivantes :

Globalement, l'aluminium métal se dissout pour former de


l'hydroxyde d'aluminium (souvent appelé par erreur alumine
dans le langage courant) suivant la réaction :

Aspect de surface Aspect de surface Piqûre (gros plan)


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BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
d'un alliage
d'un alliage
d'aluminium type
d'aluminium type
7000 avec des piqûres
7000 avec des piqûres
de corrosion (après
de corrosion.
décapage)

Piqûres avec Piqûre sans


l'hydroxyde l'hydroxyde
d'aluminium Gros plan, la pustule
d'hydroxyde d'aluminium est
bien visible

Vitesse de propagation de la piqûre [modifier]

La profondeur de la piqûre augmente rapidement au départ, puis


la vitesse d'augmentation ralentit avec le temps [Var02] :

 d: profondeur de la piqûre
 t : temps
 k : constante dépendant de l'alliage et des conditions
(température, nature du fluide etc.)

En effet, dans le cas d'une piqûre hémisphérique de rayon r


idéale, la quantité de métal dissout pendant un temps t est :

Les organismes vivants [modifier]

13
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
Nous avons vu que la corrosion résultait de l'interaction entre la
pièce manufacturée et l'environnement. Outre les propriétés
chimiques et physiques de l'environnement, la présence
d'organismes vivants influe également sur la corrosion.
En effet, le métabolisme des organismes peut modifier
localement la composition chimique à l'interface de la pièce, et
donc créer une corrosion localisée. C'est notamment le cas des
bactéries sulfato-réductrices (BSR). Les crustacés, qui se fixent
sur les coques de bateaux et les piliers immergés, peuvent aussi
poser problème, c'est la raison pour laquelle on utilise des
peintures anti-fouling.
La protection contre la corrosion peut aussi avoir un impact
négatif sur l'environnement, en libérant des substances
toxiques. C'est ainsi que les peintures anti-rouille au minium ont
été abandonnées. La teneur en zinc due à la dissolution des
anodes sacrificielles peut aussi poser problème, c'est la raison
pour laquelle on travaille de plus en plus vers des solutions de
protection cathodiques par courant imposé.
Le problème de l'interaction entre le métal et le milieu vivant se
pose aussi dans le cas d'implants et de prothèses, notamment
pour les soins dentaires (plombages, couronnes), les prothèses
articulaires (par exemple prothèse de hanche), et les broches,
plaques et vis posées à titre provisoire ou permanent pour
soigner certaines fractures et luxations. On utilise en général
comme matériau des céramiques et du titane.

Phénomènes d'interface [modifier]

La corrosion est un phénomène d'interface (contact entre la


surface de la pièce et l'environnement). Tout ce qui modifie les
propriétés de l'interface peut avoir une influence sur la
corrosion.
Notamment, la circulation d'eau provoque un renouvellement de
la solution, et modifie le transfert des espèces dans la solution
(diffusion). La présence de particules (par exemple grains de
sable) peut créer une érosion qui raye la couche protectrice
(corrosion-érosion). Si l'on met la pièce en extension, on modifie
l'énergie d'interface, donc l'adsorption des espèces, donc les
réactions chimiques pouvant avoir lieu (corrosion sous
contrainte).

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BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
Les méthodes d'étude de la corrosion aqueuse [modifier]

Etudes en laboratoire [modifier]

Nous avons vu que les principaux facteurs de la corrosion des


métaux en milieu aqueux sont la température, le pH et le
potentiel électrochimique, et que la corrosion implique une
circulation d'électrons. L'étude de la corrosion va donc se faire
par suivi du pH avec un pH-mètre et de la température avec un
thermomètre, ou bien en les imposant en maîtrisant la
composition de la solution et sa température pour des études ex
situ (c'est-à-dire en laboratoire).
Pour le suivi du potentiel, on utilise un voltmètre relié d'un côté
à la pièce métallique, et de l'autre à une électrode de référence,
en général une électrode au calomel saturée en KCl (ECS) - en
fait, en raison de la précision nécessaire, on utilise un appareil
appelé « potentiomètre » qui possède d'autres fonctions. Ce
montage permet de mesurer le « potentiel d'abandon », c'est-à-
dire le potentiel pris naturellement par la pièce étudiée par
rapport à la solution, on peut ainsi déterminer si la pièce est
passivée ou au contraire se corrode. Le suivi du courant permet
de mesurer la vitesse de corrosion. Pour cela, il faut une
troisième électrode. On utilise ainsi une électrode inerte, par
exemple en graphite ou en platine.
Outre ces méthodes passives, on peut imposer un potentiel ou
un courant et voir comment le système se comporte. En effet, les
phénomènes de corrosion mettent en œuvre des réactions
d'oxydo-réduction, mais aussi des phénomènes de diffusion et
d'adsorption. On peut modéliser la relation entre le courant de
corrosion et le potentiel par un circuit RLC ; ainsi, en envoyant
des perturbations sinusoïdales et en regardant la réponse du
système, on peut définir une impédance Z, et déduire de cette
impédance les phénomènes qui ont lieu.
Pour simuler la circulation d'eau, on peut bien sûr employer une
pompe pour créer un flux laminaire, mais on peut aussi faire
tourner la pièce, la vitesse de rotation symbolisant la vitesse de
circulation de l'eau. On s'éloigne ainsi des conditions « réelles »,
mais en revanche, on maîtrise mieux la vitesse, et l'on peut ainsi
envoyer des perturbations sinusoïdales à la vitesse de rotation
et déterminer une impédance de rotation (c'est-à-dire regarder
la variation de potentiel et de courant en fonction de la variation
15
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
de la vitesse), ce qui donne accès à d'autres paramètres,
notamment à ce qui concerne la diffusion dans le liquide.
Les techniques perturbatoires ont un inconvénient majeur : il
faut imposer les conditions de potentiel au système, de ce fait, il
ne se comporte pas de manière « naturelle ». Pour éviter cela,
on peut mesurer les fluctuations naturelles du potentiel et du
courant, ce que l'on appelle le « bruit électrochimique », et en
déduire de même une impédance.
Les méthodes ci-dessus sont globales, elles donnent des valeurs
moyennes sur la pièce. Or, on sait que les phénomènes de
corrosion sont très souvent localisés. Pour mesurer le potentiel,
on peut utiliser une électrode ayant la forme d'une fine aiguille
et faire une cartographie de potentiel. On peut ainsi détecter des
zones anodiques et des zones cathodiques sur une pièce, par
exemple dans les phénomènes de piqûration. Cette technique est
appelée SRET (scanning reference electrode technique), ou SVET
(scanning vibrating electrode technique) si la pointe vibre.
Certains phénomènes produisent des sons, par exemple la
création de bulles d'hydrogène. On peut aussi faire un suivi de
corrosion en enregistrant ces sons.

Suivi in situ [modifier]

Il est aussi nécessaire de suivre la corrosion sur des installations


industrielles ou portuaires, afin d'effectuer de la maintenance
préventive et d'éviter les accidents. Outre l'inspection visuelle,
on peut suivre in situ l'évolution du potentiel et ou du courant et
en déduire l'état de la pièce. Mais on peut aussi utiliser des
mesures macroscopiques, comme des mesures d'épaisseur de
pièces (pièces fonctionnelles ou témoins de corrosion). On peut
aussi chercher des cavités (par exemple des piqûres) avec des
ultrasons.

Protection contre la corrosion aqueuse [modifier]

Pour protéger les métaux corrodables mouillés, on a le choix


d'isoler ces métaux de l'eau avec de la peinture, de les recouvrir
de matière plastique ou d'effectuer une oxydation anodique
chromique colmatée (alliage d'aluminium uniquement). On peut
aussi utiliser la Protection cathodique soit avec une anode
sacrificielle dite anode réactive, soit en utilisant un dispositif à
16
BAOUCHE BILAL
GENERALITE SUR LA CORROSION
courant imposé.

Voir aussi [modifier]

 Corrosion
o Corrosion aqueuse
o Corrosion atmosphérique
o Corrosion sous contrainte
o Fatigue-corrosion
o Corrosion à haute température

Bibliographie [modifier]

 [ASM96] : Corrosion 5è éd., vol. 13 de ASM Handbook,


éd. ASM International (American Society for
Materials), 1996
 [Lan93] : Corrosion et chimie de surfaces des métaux,
D. Landolt, vol. 12 de Traité des matériaux, éd. Presses
Polytechniques et Universitaires Romandes, 1993
 [Phi98] : Métallurgie, du minerai au matériau, J.
Philibert et coll., éd. Masson, 1998

[Var02] : Corrosion de l'aluminium, Christian Vargel, 2d. Dunod


2002, ISBN 2-10-006569-6
[Var79] : Le comportement de l'aluminium et des ses alliages,
Christian Vargel, Dunod 1979, ISBN 2-04-010078-4
[Alt82] : Aluminium Viewed from Within, D.Altenpohl,
Aluminium-Verlag, Düsseldorf, 1982, ISBN 3-87017-138-3
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BAOUCHE BILAL

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