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Correction Études Transversales III Et IV

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Correction études transversales III et IV

Transition entre études transversales I / II et III / IV : le motif de la révolte est une


condition préalable à l’émancipation. La révolte du jeune poète est à la fois sociale politique
(corpus 1), religieuse et sociale (corpus 2)

III.
1 a. « Sensation » : cadre spatio-temporel, métaphore de la nuit « Par les soirs bleus
d’été »: impression de douceur et d’éternité. « Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien »
vers 7, absence de but, le tout est d’aller « par » et non « vers ». Fugue infinie, fuite, pas de
point d’aboutissement, le seul plaisir est dans le fait d’aller. L’aventure en question est
davantage métaphysique que réelle. Ce qui compte ce n’est pas l’objectif mais le trajet
et le fait même de partir. Vers 1 et 7, verbe de mouvement au futur, expression d’un
désir d’aventure, de fuite.
1b. poète « rêveur » vers 3
1c. Dans « Sensation » ; le poète vit son errance comme une aventure absolue et une
communion onirique. Onirisme : caractéristique de la poésie symboliste. Vers 4 et 5 :
absence de mouvement volontaire, attitude contemplative qui laisse toute sa puissance à
la Nature et à son évocation. Moment de communion où le poète semble s’oublier. Il
s’abandonne dans la nature. « L’amour infini » suggère qu’il n’est pas seulement charnel.
La sensation relève du mysticisme (autre caractéristique de la poésie symboliste).
L’élévation est spirituelle : il est question de l’amour qui « montera dans l’âme du
poète » vers 6, élévation spirituelle crée par le contact avec la Nature montée juvénile du
désir dans une nature grisante vers 14.
2. Les lieux : dans « Au Cabaret-Vert » et « La Maline »: il est question d’un cabaret de
routiers à Charleroi : « j’entrais à Charleroi. / - Au Cabaret-vert » (vers 2 et 3). Dans
« Roman » : « un beau soir », « des cafés », « la promenade », les bons soirs de juin, la
ville, nuit de juin, jusqu’au mois d’août, un soir : thème romantique de la nuit. A la fin le
poète souligne que « la ville n’est pas loin » et il regagne « les cafés éclatants » vers 29.
Rimbaud s’émancipe de la représentation romantique du poète qui trouve son
inspiration dans la nuit d’été. Il souligne la montée juvénile du désir dans une nature
grisante vers 14. Cf partie II / la nature : « Sensation » « dans les sentiers », sur les
chemins dans « Cabaret-vert », « sous le ciel » « au bord des routes » dans « Ma
Bohème ».
La déambulation : dans « les réparties de Nina », les déplacements champêtres avec N
sont rêvés : cf conditionnel « nous irions/ aux frais rayons/Du bon matin ». « Au Cabaret-
vert » : « Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines / aux cailloux des chemins » vers 2
et 3 // thème de la fugue, « Ma Bohème » : « je m’en allais les poings dans mes poches
crevées » « J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal », aller à l’imparfait valeur itérative ;
« Mon auberge était à la grande-ourse », « Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-
frou/ Et je les écoutais, assis au bord des routes, ces bons soirs de septembre ».
3. Le poète est caractérisé par sa liberté. L’adolescent fugueur est libre, et découvre,
émerveillé un monde sans contraintes. Le sonnet donne une image colorée, vive et
presque enfantine dans la provocation, de l’adolescent libéré de toute
convention. « Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table ».
4. Voyage à deux dans « les réparties de Nina » Lui + elle = « nous » et « Rêvé pour
l’hiver » ; le voyage est alors associé aux plaisirs sensuels. « L’hiver, nous irons dans un
petit wagon rose »
5. Le déplacement pend la forme d’une déambulation mais pas seulement. Il est aussi
source d’inspiration → ivresse des sens au contact de la nature. L’errance est à la
source de la création poétique : dans « Roman », le jeune poète compose des sonnets à
l’occasion de sa promenade sous les tilleuls. « Le cœur fou robinsonne à travers les romans
[…] Vous êtes amoureux. Vos sonnets la font rire ».
Ce qui inspire le poète dans ses voyages sont aussi ses arrêts : dans « Au Cabaret-
vert », pause dans une déambulation qui dure «Depuis huit jours, j‘avais déchiré mes
bottines/Aux cailloux des chemins » (vers 1 et 2). De même, dans « La Maline », le poète
profite du bonheur de l’instant présent « dans la salle à manger brune » (vers 1). Le voyage
sur le mode de l’errance reste le modèle à suivre. Dans « Ma Bohème », le dénuement
du poète lui permet d’accéder à une perception unique de l’univers.

6. Tonalité lyrique donc Rimbaud est encore un poète qui s’inscrit dans la tradition
lyrique. Présence du pronom « je », thème de la nature, expression des sentiments.

Bilan : ce qui compte ce n’est pas l’objectif mais le trajet et le fait même de partir.
Rimbaud : « L’homme aux semelles de vent ». Le voyage contribue à l’inspiration du
poète ; sur son chemin, il fait halte dans des lieux qui l’inspirent et où il fait des
rencontres dignes de devenir des poèmes. En montrant son personnage de poète en
déplacement permanent et en voyant la bohème comme source du bonheur sensuel et
de la création poétique, Rimbaud fait du voyage la condition de la création. Ses fugues
comme ses poèmes témoignent de son désir de se libérer des contraintes morales,
sociales et esthétiques.

Poème de René Char « Tu as bien fait de partir Arthur Rimbaud » pages 111 et 112.
Autre réf à exploiter dans une dissertation « La Prose du Transsibérien » B. Cendrars
pages 120 et 121 où le poète invente une nouvelle forme poétique. Paratexte page 119 :
Cendrars mène une vie aventureuse et dès l’âge de seize ans, il fugue et part à la
découverte de l’Asie. Il crée un nouvel univers poétique et renouvelle la poésie grâce
au vers libre. Au début de ce poème, le poète fait son autoportrait et revient sur une
expérience fondatrice : sa traversée de la Sibérie au départ de Moscou, voyage en partie
imaginaire. Le début du poème fait la jonction entre tradition poétique et modernité. A travers
l’image du train, il restitue la vitesse de la jeunesse et de l’élan poétique.
Correction IV (édition Hatier pages 149 à 159)

Le poète s’émancipe de la poésie

1. La forme traditionnelle du sonnet se retrouve dans 12 poèmes sur 22.

2.Le poète fait évoluer cette forme en se conformant et en jouant avec les traditions ; il
assouplit la forme avant tout. Il joue avec la forme du sonnet : dans « Vénus », volte au
vers 11 et non au vers 8, dans Cabaret-vert page 94 pas d’opposition vers 8 / vers 9,
page103 « Ma Bohème » : enchaînement vers 8 et 9 « Et je les écoutais, ces bons soirs de
septembre ».

Les alexandrins sont presque tous bousculés, les conventions du sonnet ne sont pas
respectées : les deux premiers quatrains ne sont pas fondés sur les mêmes rimes, il n’y pas
d’opposition entre les quatrains et les tercets. Les enjambements sont très nombreux et
audacieux : vers 3 et 4, 5 et 6.

3. Autre forme dans : « Première soirée », « Sensation », « Le Forgeron », « Soleil et


chair » : long poème de 129 vers réparties en IV parties, réécriture de la genèse,
« Ophélie », « Bal des pendus » « Les réparties de Nina » (dialogue), « A la musique »,
« Les effarés » « Roman ».

4. Alexandrin majoritaire, octosyllabe dans « Les réparties de Nina », « les effarés »,


hexasyllabes dans « Rêvé pour l’hiver ». Mais spécificité : les nombreux enjambements.
Le poète multiplie les enjambements, rejets et contre-rejets, à l’origine d’une certaine
fluidité et modernité à la phrase poétique. Exemple : vers 3 et 4 « Au Cabaret-vert » page
94 « je demandai/ des tartines de beurre et du jambon qui fût à moitié froid ». Le contre-
rejet met en valeur l’élément trivial inattendu, et crée la surprise.

5. Forme de la ballade, parodie de « La ballade des pendus » de F. Villon (page 38


anthologie 1ère). Ballade : forme fixe médiévale composée trois strophes, à la fin de
chaque strophe, un envoi. Ici, pas de description pathétique mais au contraire rire grinçant.
Reprise burlesque pleine d’humour noire, où émerge le fantastique.

Parodie modèles romantique et parnassien dans « Ophélie » : 9 quatrains et dans quatrains


5 et 8 oraison d’Ophélie. + Parodie de « La femme aux roses » de Banville, « Vénus »
parodie de « Les petites vieilles » Baudelaire. Dans « Roman », reprise ironique des codes
du romantisme.

Bilan : certes le poète se libère de la tradition mais nuance à apporter puisque des
éléments de la tradition sont bien présents. Le poète joue avec la tradition dans ces
poèmes de jeunesse qui annoncent une orientation moderne sans constituer pour
autant l’émancipation complète des formes poétiques que présenteront les poèmes du
recueil Les Illuminations.

Le poète s’émancipe par la poésie

6. Dans « Le Buffet » description d’un meuble, dans « Les réparties de Nina » page 57 « ca
sentira l’étable pleine / de fumiers chauds », ou « une vache fientera, fière, à chaque pas »
(vers 69 et 70), scènes de genre dans « Au Cabaret-vert » et « La Maline » : évocation
triviale et prosaïque d’éléments apoétiques. →Poésie du quotidien. Autre exemple
« L’huître » Le parti pris des choses, F. Ponge, page 131.

7. Familiarités et oralité : « tes palsambleu bâtards tournant comme des paons » dans « Le
Forgeron » page 23, « Oh ! le peuple n’est pas une putain » « crapule » répété page 26,
« Merde à ces chiens-là » page 28. Tonalité polémique car réquisitoire du forgeron.
Interjections orales, dans Ma Bohème « oh la la que d’amours splendides j’ai rêvées »
« Hurrah » « Hola » dans » Bal de pendus » pages 43 et 44, « Hein ? nous irions ». Dans les
réparties de Nina » page 54, «dans « La Maline » vers 14 parole de la servante : « sens
donc, j’ai pris une froid sur la joue » : j’ai pris froid. Expression régionale populaire.

8. Le poète crée des néologismes. Lexique rimbaldien : effaré : sorte de surprise mêlé
d’effroi dans Ophélie « Et l’infini terrible effara ton œil bleu ». « Et l’infini terrible effara ton
œil bleu » page 40 dans Ophélie ; « malinement » dans première soirée » page 17, « le
cœur fou robinsonne » page 68 dans « Roman » : verbe crée par le poète, au sens de le
cœur vagabonde, verbe forgé sur le nom de Robinson Crusoé roman de Daniel Defoe publié
au début du XVIIIe. Le poète joue avec les mots, signe de sa liberté créatrice.
9. Transfiguration du réel grâce à la poésie : « Au Cabaret-Vert » : poème qui allie la
simplicité du thème (les plaisirs de la chère et de la chaire) et la simplicité poétique,
dans un lexique prosaïque, voire apoétique : « jambon », « tartine », « gousse d’ail ».
Le bonheur de la liberté, de ce moment volé, fait de cette scène banale un tableau
impressionniste. Le bonheur se pare d’atemporalité. Le dernier vers ouvre à une
communion des sens avec la nature : le substantif « mousse » désigne au départ la bière, et
par syllepse, il peut évoquer la « mousse de bois », d’autant plus qu’il est éclairé par un
« rayon de soleil ». La serveuse devient une déesse de l’amour. Exemple vers 59 et 60 page
23 « Le Forgeron » : « Bastille… bête suait du sang à chaque pierre », dans « Soleil et
Chair » : célébration univers païen et foi dans animisme à travers une réécriture de la
genèse du monde évoquée à travers la métaphore filée de l’accouplement. + Dans
« Ma Bohème » : vers 3 et 4, 9 à 11. Dimension merveilleuse : métamorphose des
lacets, terme concret en lyres. + réf à la lyre, et donc à la poésie lyrique dans la lignée
d’Orphée. Les lacets sont les cordes des lyres : mouvement d’abstraction du réel.
Vers 14 : il confond le siège du lyrisme, le cœur, poncif de la poésie romantique avec le pied
du poète blessé par la marche →autodérision par laquelle les éléments biographiques
sont détournés par la création poétique. Dans ces jeux de rupture avec la tradition
poétique, autre lecture du dernier hémistiche : le pied que R porte près de son cœur fait
penser au nom donné quand on est enfant à la syllabe constitutive de l’alexandrin.
→Renouveau poétique : le pied, malmené, « blessé » est plus proche du cœur du poète,
au sens où il est plus signifiant.

Une tension s’opère dans la poésie de Rimbaud ; le poète

I .Invente des formes poétiques

1. Se libère des contraintes de la versification


2. Rompt la barrière prose/poésie (enjambements)
3. Créer un objet poétique
4. Jouer avec les mots (néologismes)

II. Redéfinit le langage poétique


1. Considère le mot comme une chose
2. Place l’image au cœur de la poésie

Bilan de IV : redéfinir la poésie comme un projet existentiel. Le poète invente un


monde nouveau que seule la création poétique permet de transfigurer.

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