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Reperes Pastoraux Divorces v100602 Opti

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Repères pour une pastorale

des personnes séparées,


divorcées, seules
ou « en nouvelle union »

A l’adresse des prêtres, diacres, laïcs,


acteurs de cette pastorale

Mai 2010
Table des matières

Introduction.........................................................................................................3

1. Quelques repères pastoraux pour les prêtres, diacres et laïcs


acteurs de cette pastorale..............................................................................5
1 Attitude d’accueil, sortir du juridisme
et ne pas se placer d’abord dans « la loi ».........................................................5
2 L’indissolubilité du mariage sacramentel.............................................................5
3 Les séparés ou divorcés et l’Église......................................................................6
4 Qu’en est-il des séparés, divorcés non engagés dans une nouvelle union ?......6
5 Qu’en est-il des divorcés en « nouvelle union », remariés civilement ou non
et des baptisés épousant une personne divorcée ?..........................................7
6 Validité du mariage sacrement, reconnaissance de nullité ?...............................9
7 Et les enfants du mariage suivi d’une séparation ?.............................................10
8 Enjeu œcuménique...........................................................................................10

2. Adresse à nos frères et sœurs catholiques....................................................11

3. Comment accueillir ces personnes et cheminer avec elles ?


Modalités pastorales d’accueil et d’accompagnement..................................19
1 Attitudes des accueillants..................................................................................19
2 Groupes d’accueil, de parole et de prière.........................................................20
3 Propositions pastorales para-liturgiques.............................................................20
4 A l’occasion de la demande faite à l’Église pour une nouvelle union
d’un - ou deux - divorcé(s)................................................................................20

Sources et documents de référence...................................................................23

Annexe : Conscience et loi .................................................................................24

2 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
Introduction

Lorsqu’un couple se rompt, vous le savez bien, la souffrance marque durement la vie
des personnes concernées et de leur entourage. Il serait normal qu’elle trouve aussi écho
dans le cœur des disciples du Christ, sensibles à toute réalité profondément humaine,
heureuse ou malheureuse. Dès lors, la question surgit pour les pasteurs, les diacres et
pour tous ceux qui sont impliqués dans la pastorale du couple et de la famille : comment
accueillir ces personnes souffrantes ? Comment les accompagner sans rajouter bles-
sure sur blessure, mais sans non plus dissimuler l’appel à la conversion qui retentit dans
l’Evangile – et qui nous concerne tous – ? Question cruciale, tant il est vrai que nous nous
trouvons alors guettés par les deux écueils contraires du juridisme et de la compassion
émotionnelle.
C’est pourquoi je me réjouis aujourd’hui de pouvoir vous faire parvenir ce document
« Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou “en nouvelle
union” » élaboré par le service diocésain de la pastorale des familles. Je vous en recom-
mande la lecture attentive. Il contient non seulement des repères pastoraux mais aussi des
propositions pratiques d’accueil et d’accompagnement. C’est un outil au service de votre
charité pastorale.
Il existe déjà, dans notre diocèse, quelques groupes d’accueil et d’accompagnement
de divorcés et divorcés remariés, et j’ai participé avec joie à la rencontre de l’un d’entre
eux. J’encourage les paroisses à créer de tels groupes, en prenant le temps de s’asseoir,
de réfléchir et discerner, et de se former.
Ce document pourra aider à la mise en œuvre d’une vraie pastorale pour les personnes
blessées dans leur vie conjugale.
Je vous assure de mon soutien et de ma prière.

Guy de Kerimel
Evêque de Grenoble-Vienne

Accueillir dans l’Amour et la Vérité

La multiplication des ruptures conjugales, séparations et divorces invite vivement les


chrétiens à réfléchir à leur responsabilité pastorale, celle-là même à laquelle nous invitait déjà
Jean-Paul II dans son Exhortation sur la famille. L’accueil des personnes concernées n’est pas
optionnel ; ces personnes font partie intégrante de la communauté des chrétiens.
Chaque histoire humaine est faite de joies et de difficultés, d’échecs et de réussites. Le
divorce constitue une remise en cause profonde, un ébranlement intérieur, car le mariage est
une construction à deux, et la séparation est une déchirure, pour le couple et les enfants. Et
aussi, pour l’environnement social, amical...
Toute séparation conjugale résulte d’un contexte, d’histoires personnelles antérieures,
de blessures anciennes et en provoque de nouvelles. Il s’agit d’un échec douloureux difficile
à traverser et à surmonter, qui laisse subsister une souffrance et une confiance amoindrie en
soi-même, dans les autres, dans la société, en l’Église et même en Dieu… Cette souffrance et

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 3


cette confiance méritent attention, respect et soutien de la part des pasteurs et de tous les
chrétiens.
Certes, il est impossible de gommer une histoire, aussi faut-il inviter à la revisiter… et à la
revisiter avec Dieu, capable de tirer un plus grand bien de toute brisure, de tout mal. A chacun
de trouver après l’épreuve un chemin de vie et de fécondité.
La parole de l’Église, difficilement audible aujourd’hui par beaucoup, s’enracine dans
l’Evangile. Il est vrai que Jésus appelle à un chemin exigeant, mais ce chemin est avant tout une
Bonne Nouvelle, un chemin d’amour.
Vérité et amour sont deux mots que nous avons bien du mal à tenir ensemble. Pourtant la
vérité sans l’amour peut avoir des conséquences meurtrières, devenir source de graves divisions.
Combien de blessures ré-ouvertes au nom de la vérité et avec une intention droite ! Mais l’amour
sans la vérité est tout aussi destructeur pour soi et pour l’autre. C’est la perte des repères de vie.
L’Église par sa parole sur l’indissolubilité du mariage propose et valorise un repère de vie pour les
personnes, comme pour la société.
Pour le pasteur ou le laïc acteur en pastorale, comment être, dans une relation vraie en
gardant un cœur ouvert et aimant ? Comment aimer tout en restant vrai ? Deux postures qui
semblent s’opposer. L’Esprit Saint permet de rétablir la juste relation, ce point d’articulation qui
relève et unifie. Jésus a parfaitement vécu cette unité.
De ce fait, nous sentons bien que toute parole en Église, si elle se veut signe de cette unité,
ne peut pas se satisfaire uniquement d’énoncés ou de principes. Elle doit prendre le visage
d’hommes et de femmes qui vivent profondément cette vie dans l’Esprit Saint et qui seront
capables d’être des signes à la fois de la miséricorde et de la vérité. Exercice de haute voltige
pour chacun d’entre nous. Il s’agit d’inventer une pastorale qui serve, à la fois et tout autant, ces
deux trésors évangéliques que sont l’indéfectible fidélité et l’inépuisable miséricorde.
Aussi, nous vous demandons de lire les quelques repères pastoraux proposés ci-après,
avec un cœur vigilant à garder l’unité – vérité, amour - afin que la lettre ne tue pas l’esprit.
Par ailleurs, un principe de prudence s’impose, eu égard à la culture ambiante actuelle qui
facilite les désunions et les réunions… Les propositions de l’Église ne doivent donc ni « légi-
timer » les ruptures, ni les « stigmatiser ».
Les frères et sœurs séparés, divorcés, sont des frères et sœurs blessés. Leur cri dans notre
société est un cri prophétique d’alerte ! Il a quelque chose à nous dire – aux chrétiens et à la
communauté chrétienne entière :
■■ sur le caractère précieux du lien conjugal et familial, et donc du sacrement de mariage,

■■ sur les risques et les fragilités de celui – ci, livré aux modes de vie et aux courants
d’influence multiples qui nous sollicitent,

■■ sur le soin, l’amour et la fraternité dont la communauté chrétienne toute entière est
redevable et responsable, envers les couples mariés et les familles,

■■ sur la vigueur ou non du rayonnement de notre témoignage et de notre foi en Christ…

Ce cri nous provoque à accueillir, écouter et accompagner les « rescapés » de la sépara-


tion ;... et pas seulement à les accueillir, mais à aller vers eux…
Ce document veut donc donner des repères et des pistes d’orientation pour une pastorale
des personnes séparées, divorcées et divorcées vivant « une nouvelle union ».
Il veut aider prêtres, diacres et laïcs, acteurs de cette pastorale,
■■ à s’interroger sur la façon dont nous vivons l’accueil de ces frères et sœurs souffrants,

■■ à créer et soutenir des groupes d’accueil et de soutien de ces fidèles chrétiens, en


différents lieux dans le diocèse, en lien ou au sein des communautés paroissiales.

4 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
Première partie

Quelques repères pastoraux


pour les prêtres, diacres et laïcs
acteurs de cette pastorale

1 Attitude d’accueil, sortir du juridisme


et ne pas se placer d’abord dans « la loi »

Il est bon de ne pas se placer au plan du juridisme et du moralisme (on peut, ou on ne peut
pas …, on doit, ou on ne doit pas…). Le sujet de la construction du couple et de ses difficultés
ou obstacles est trop délicat, complexe et précieux pour rester à ces niveaux-là ! La culpabilité
est un chemin de mort.
Attention que celui qui écoute et accompagne n’énonce pas d’emblée un jugement ou
une direction à suivre ou à ne pas suivre, car les personnes retombent alors dans le juridisme ou
la culpabilisation.
La personne divorcée est un blessé de la vie, comme l’homme descendant de Jérusalem
à Jéricho, qui gît au bord de la route. Souvent solitaire, affamée d’affection et d’aide matéri-
elle, relationnelle et spirituelle, portant un lourd fardeau de culpabilité, elle n’a que faire d’une
personne, sur son chemin, qui lui ferait une leçon de morale qui l’enfoncerait encore davantage ;
mais elle attend qu’un « bon samaritain » s’approche d’elle et la relève.

2 L’indissolubilité du mariage sacramentel

L’alliance formée par l’homme et la femme, dans un couple marié sacramentellement, est
considérée par les croyants comme un don de Dieu, et une promesse de bonheur. Dieu s’engage
dans cette union, auprès des mariés (grâces à recevoir et à accueillir). Chacun est invité à faire
tout son possible pour honorer ce don et cette promesse.
Si malgré cela, il y a séparation ou divorce, l’engagement que chacun avait pris vis-à-vis de
l’autre, dans son mariage religieux, et l’engagement du Christ subsistent, même après la situation
de séparation. Le lien peut être apparemment brisé, voire invisible ; il n’en demeure pas moins
pour toute la vie.
L’Église considère le mariage-sacrement comme indissoluble. Sa parole en ce sens est
importante pour la communauté chrétienne – qui voit dans le mariage sacramentel le signe de
l’alliance du Christ et de l’Église1, mais aussi pour toute la société, en affirmant ce principe, alors
que les divorces se banalisent.

1
Mt 19, 6 et Mt 19, 8 - Ep 5, 31-32

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 5


Ceci ne porte pas jugement sur les consciences individuelles en cas de séparation et de
nouvelle union, mais vaut principe universel, et l’Église l’affirme comme un bien pour les chré-
tiens et pour l’humanité.

3 Les séparés ou divorcés et l’Église

L’Église ne souhaite pas la séparation ni le divorce. Pourtant, dans certains cas, la sépara-
tion peut s’avérer un moindre mal, par rapport à des souffrances trop fortes si la vie de couple
continuait.
C’est en prenant conseil, et en l’absence d’autre solution, que se prend la décision de sépa-
ration ou de divorce. L’Église ne nie pas le divorce, contrairement à ce que l’on entend parfois.
Elle considère qu’un couple marié religieusement peut parfois se séparer et même divorcer.
Vivre séparé, ou divorcé, après une vie de couple marié chrétiennement, est une situa-
tion souvent difficile et douloureuse à porter. Les personnes concernées ont, sans doute plus
que d’autres, besoin de soutien. Elles méritent la considération et les attentions de l’Église,
des chrétiens. Elles ont besoin que leur soit rappelé l’Amour de Dieu pour elles, qu’elles sont
toujours fils ou filles de Dieu, appelées à s’unir au Christ et que leur vie a toujours un sens. La
pastorale de l’Église – qui se reconnait elle-même atteinte par tout échec d’un mariage – essaye
de proposer des lieux d’accueil, d’écoute et d’accompagnement des personnes, pour qu’elles
puissent soigner leurs blessures, retrouver un bon équilibre humain et spirituel et leur juste place
dans la communauté chrétienne.
Les baptisés séparés ou divorcés, ou divorcés remariés, continuent d’être des chrétiens,
faisant partie intégrante de l’Église : ceci a besoin d’être rappelé largement - même si la situation
ecclésiale des uns et des autres est cependant différente.

4 Qu’en est-il des séparés, divorcés non engagés


dans une nouvelle union ?

Ils sont pleinement, et à tout niveau, admis à la vie sacramentelle et appelés à participer à la
vie de l’Église (alors que la mentalité de reproche ou de condamnation est encore trop souvent
présente dans les esprits, à l’heure actuelle)
« Leur témoignage de fidélité et de cohérence chrétienne est d’une valeur toute particulière pour
le monde et pour l’Église. Celle – ci doit plus que jamais leur apporter une aide pleine de sollicitude
affectueuse, sans qu’il y ait le moindre obstacle à leur adhésion aux sacrements ».1
L’Église reconnait le témoignage précieux qu’ils apportent à d’autres : couples fidèles, veufs
et veuves, personnes qui vivent le célibat choisi ou non… Dans un monde où le divorce se bana-
lise, de telles personnes sont aussi témoins de la fidélité jusqu’au bout à la parole donnée, des
témoins de la fidélité de Dieu.
Les personnes désirant prendre ce chemin de fidélité doivent être prises en soin et leur
témoigange de fidélité « malgré tout » encouragé et soutenu.

1
Jean Paul II - Familiaris Consortio, 83

6 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
5 Qu’en est-il des divorcés en « nouvelle union », remariés civilement
ou non et des baptisés épousant une personne divorcée ?

5.1 Ils sont membres de l’Église


Ils sont membres de l’Église, même si la question de la non-admission aux sacrements est
vécue douloureusement par beaucoup, et pose question car peu « lisible » ou mal comprise.
L’Église ne saurait juger l’intime de leur conscience. Elle invite les divorcés remariés à vivre
en chrétiens leur situation, comme un chemin de sainteté possible, au sein de la communauté
chrétienne. Comme tous chrétiens, ils sont invités à approfondir leur foi, à se former, à participer
à la prière et la vie de l’Église, à faire baptiser leurs enfants et à les élever dans la foi chrétienne,
à prendre leur part dans l’engagement auprès des pauvres, des malades, des personnes dans le
besoin…
Les accompagner en Église, c’est reconnaître que quelqu’un a le droit de vivre, ce n’est pas
effacer le passé ou céder au laxisme, mais c’est ouvrir l’avenir en lui permettant de reconnaître, si
c’est le cas, sa part de péché dans les situations traversées, de s’enrichir de l’échec et d’entendre
son enseignement.
En certains endroits, la mentalité de condamnation des personnes divorcées remariées est
encore tenace. Il est nécessaire de rappeler dans les communautés que ces personnes ne sont
pas exclues de l’Église, que la vie chrétienne leur est ouverte et que, plus que d’autres sans
doute, elles ont besoin d’écoute et de bienveillance de la part de tous ceux qui se réclament
de l’Evangile…
« Avec le Synode, j’exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son
ensemble à aider les divorcés remariés. Avec un grand amour, tous feront en sorte qu’ils ne se sentent
pas séparés de l’Église, car ils peuvent, et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie » 1

5.2 Et les sacrements ?


Les sacrements du mariage et de l’eucharistie sont tous deux signes de l’alliance du Christ
et de l’Église. Aussi celle-ci demande-t-elle aux personnes divorcées remariées – qui, de fait, ne
peuvent être ce signe – de ne pas communier selon la façon habituelle aux fidèles. – En effet,
l’eucharistie n’est pas seulement une démarche privée pour exprimer notre intention. Elle est
acte communautaire public qui porte signe au-delà de ce que chacun ressent. Il leur est proposé
de vivre une « communion de désir », qui pourra porter pour elles de grands fruits. La grâce
n’est pas limitée aux sacrements : elle se déploie dans la prière, le partage, l’esprit de service, le
combat pour la justice, les différentes formes d’entraide, le pardon mutuel…
5.2.1 - Trois chemins sont ouverts pour vivre la communion eucharistique
■■ Vivre en frères et sœurs : c’est-à-dire vivre en couple sans le ciment de la sexualité ;
chemin ouvert qu’empruntent quelques – uns et qui est signe de fidélité « malgré tout »,
vécue envers son premier conjoint. Ce chemin demande beaucoup de prudence et
d’accompagnement personnel et conjugal.

■■ Vivre la communion de désir qui peut ou non s’accompagner d’un geste visible lors de la
procession eucharistique : cette pratique se développe depuis quelques années. C’est
une démarche forte, qui emprunte un espace possible entre la loi de l’Église et la misé-
ricorde, qui permet d’être en relation étroite avec Dieu et le Christ. Elle demande une
approche très spirituelle et éclairée de la foi chrétienne, pour laquelle l’eucharistie n’est

1
Jean Paul II - Familiaris Consortio, n° 84

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 7


pas la seule communion au Christ1. Cette voie peut être vécue possiblement comme voie
d’avancée spirituelle. Elle pose un geste vis-à-vis de la communauté chrétienne présente
qui célèbre l’eucharistie. Et rappelle la responsabilité qui incombe à tout chrétien qui
s’approche de la table eucharistique. Elle invite par ailleurs l’assemblée à une attention
particulière aux divorcés-remariés.

■■ Le discernement en conscience : « La conscience est le centre le plus secret de l’homme,


le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre » (…) « Au fond de sa
conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donné lui –même, mais
à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le
bien et d’éviter le mal, résonne au moment opportun dans l’intimité de son cœur : « fais ceci,
évite cela ». Car c’est une Loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir,
et c’est elle qui le jugera.2 »

■■ La conscience comme lieu ultime de décision n’est pas contraire à la loi. Elle a à être
formée et éclairée ; la loi de l’Église à portée générale et universelle y contribue.

L’accompagnement pastoral en Église a pour rôle d’aider à cet éclairage de la conscience


personnelle, pour trouver les chemins de l’union à Dieu, dans sa vie personnelle et particu-
lière, et d’opérer un jugement de conscience de l’attitude à prendre en connaissance de la loi
de l’Église. Ceci est un exercice délicat qui demande du temps, du recul, de l’objectivité, de
l’altérité, de l’accompagnement, et beaucoup d’amour de Dieu et de l’Église.
Eclairer sa conscience, qu’est-ce donc à dire ? C’est d’abord prendre au sérieux les déci-
sions et les règles de l’Église et donc d’essayer de les connaître et de les comprendre.
C’est ensuite écouter l’Esprit Saint en se donnant les moyens de pouvoir juger selon l’Evangile,
et non seulement notre seul jugement, que l’on a tendance trop souvent à faire passer comme
la « norme » évidente.
C’est accepter que d’autres chrétiens aient un regard sur ma décision et puissent apporter
leur éclairage et donner leur avis. Car la décision personnelle doit passer par l’éclairage d’une
« conscience communautaire ».
C’est enfin, seul en présence de Dieu, décider « en son âme et conscience » de ce que l’on
va faire.
La difficulté avec le Christ, c’est qu’Il ne nous dit jamais en clair ce qu’il faut faire. Nous avons
à chercher dans ses actes et ses paroles à entrer dans son Esprit, petit à petit… L’Église nous y
aide par ses repères et préceptes et nous invite à nous comporter en membres du Corps – Corps
du Christ, société humaine mise en mouvement par l’Esprit.
Chacun est situé dans une histoire et parcourt ce chemin en franchissant des étapes de
croissance. Ce qui est fondamental, c’est d’être en chemin. De nombreux divorcés – remariés
prennent ce chemin, parfois accompagnés en Église, parfois – souvent – non accompagnés…
Il serait bon que plus de prêtres ou des laïcs se mobilisent dans ce ministère d’accueil et
d’accompagnement pour aider les personnes concernées, trop souvent livrées à leur subjectivité
et leur propre jugement…
La catégorie des divorcés remariés ne peut demeurer indifférenciée ; les situations et les
histoires de chacun sont très diverses. Une attitude qui ne laisserait pas place au discerne-
ment ne serait pas éthique. Il y a des démarches spirituelles qui ne sont pas codifiables par le
droit. Cependant, il ne s’agit pas pour autant de ne renvoyer qu’à la seule intimité ou à la seule
conscience centrée sur soi…

1
Cf troisième partie : propositions pastorales
2
Vatican II – Gaudium et Spes - Constitution sur l’Église dans le monde de ce temps n° 16

8 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
A ce jour, il n’y a pas de repères officiels dans ce domaine pour les prêtres ou diacres qui
accueillent et aident à ces discernements les fidèles concernés. Seules des pistes qu’on peut
qualifier, à ce jour, de « recherches » ont été proposées par un certain nombre de pasteurs
ou de théologiens en Église. Il est bon d’aider les personnes à repérer en conscience la « Loi
divine » ou « Loi de Vie » qu’elles portent en elles. Cela ne se vit que dans la prière et l’écoute
des projets du Seigneur avec elles, et avec nous, communauté chrétienne, ensemble.
Le travail d’accompagnement ne consiste pas à simplement renvoyer les gens à leur
conscience, mais à les aider à rejoindre leur conscience et à l’éclairer, c’est-à-dire à leur donner
la possibilité d’écouter ce qu’elles portent en elles et à les aider à discerner en se questionnant
et se confrontant à un tiers, à une altérité bien choisie.
Les pasteurs, et toute personne en situation d’accompagnement ou d’aide à un discerne-
ment, sont invités à respecter la loi de gradualité (voir annexe) - et non la gradualité de la loi - de
toute croissance humaine et spirituelle. La loi de gradualité est une Bonne Nouvelle pour tous…
Elle nous situe dans un devenir.
La pratique en nos églises, en paroisses
Malgré la demande fondée de l’Église, des personnes divorcées en nouvelle union viennent
parfois (souvent !) communier. Dans la plupart des cas, le célébrant ne les connaît pas et, s’il les
connaît, il lui paraît odieux de les renvoyer publiquement à leur place. Dans ce cas, l’attitude
pastorale la meilleure consiste, ultérieurement, à les éclairer avec délicatesse sur le sens et les
enjeux de la position de l’Église, et à les inviter à se poser en conscience un certain nombre de
questions et à avancer sur un chemin de vérité et d’espérance (cf. chemins ci-dessus).
5.2.2 Le sacrement de la réconciliation
Actuellement la discipline canonique (canon 187) ne permet pas aux prêtres de donner
l’absolution sacramentelle aux personnes divorcées en état de nouvelle union. Pour autant, il est
possible d’accueillir ces personnes en confession, d’entendre leurs péchés, d’invoquer le Christ
pour le pardon de leurs péchés, dans une démarche de conversion, et de les accompagner avec
bienveillance.
Quelques pratiques pastorales proposées (cf. partie 3) peuvent aider à des démarches de
réconciliation et de conversion (le lavement des pieds, le baiser de paix, …).
5.2.3 Le sacrement des malades
Peut toujours être proposé et donné quand la vie est en danger.

6 Validité du mariage sacrement, reconnaissance de nullité ?

Un mariage chrétien n’est valide que s’il est marqué, lors de l’engagement, par certaines
conditions : la liberté, la fidélité, l’indissolubilité en Christ, et la fécondité.
La déclaration de nullité peut être reconnue si l’une de ces conditions n’est pas remplie.
En reconnaître la nullité n’est pas déclarer qu’il n’y a eu aucune union, ni gommer ce qui a été
vécu : c’est déclarer que cette union – mariage au plan civil – n’était pas en vérité un mariage
chrétien.
En cas de doute sur la validité ou la nullité du mariage, il est recommandé de recourir aux
services de l’Officialité, si l’un des conjoints le demande et après un minimum de cheminement
pour éclairer la question.
Cependant, c’est une démarche dense et engageante qui ne doit donc pas être proposée
« à la légère », ou recherchée « à tout prix ».

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 9


7 Et les enfants du mariage suivi d’une séparation ?

Pour les enfants, la situation objective aux yeux du droit, et de leur filiation, n’est pas changée.
Ils sont nés de l’amour de leurs parents, même si les conditions de l’échange des consentements
n’ont pas été réunies. La vie d’un enfant est et restera toujours une bénédiction !
La communauté chrétienne se doit de porter une attention toute particulière à ces enfants,
afin qu’ils ne soient en aucun cas stigmatisés, mais bien au contraire accueillis et entourés de
l’affection, de la tendresse et de la sollicitude de la communauté chrétienne, en reflet de l’Amour
que Dieu leur porte. Là où c’est possible, des initiatives d’accueil ou de lieux de parole spéci-
fiques pourront leur être proposées.
Dans le cas où une action en nullité du mariage chrétien de leurs parents est lancée, il s’agit
d’être attentif à la façon dont les enfants vivent cette demande, le déroulement du procès en
nullité, puis la reconnaissance de celle – ci, pour qu’ils comprennent que, pour eux, rien n’est
changé (évidemment une grande attention est à leur porter, de même que dans le cadre de la
séparation ou du divorce civil).

8 Enjeu œcuménique

Les pratiques des Églises protestantes et orthodoxes diffèrent en ce qui concerne la possi-
bilité de nouvelle union.
■■ La position de l’Église catholique sur l’indissolubilité du mariage sacrement est fondée
théologiquement et canoniquement. Benoît XVI a rappelé que les pratiques des autres
Églises « concèdent la possibilité de divorcer… et que donc le principe de l’indissolubilité
et de la vraie sacramentalité du mariage y est - selon l’Église catholique - gravement
blessé » (juillet 2005, cf. repris dans la Documentation catholique – n° 2342 – 18 sept.
2005).

■■ Dans certaines Églises protestantes, un remariage est possible après un cheminement


et discernement avec un pasteur et avis favorable de celui – ci (pour les protestants, le
mariage n’est pas un sacrement).

■■ Dans l’Église orthodoxe, une nouvelle union peut être célébrée, après discernement et
un temps d’épreuve pénitentielle, sans qu’elle revête le même caractère mystique que le
mariage original. Cette deuxième union n’est pas un sacrement, cependant il permet au
nouveau couple de retrouver place dans la communauté et de communier à nouveau.

■■ Il arrive que des fidèles catholiques divorcés, souhaitant se remarier, aillent frapper à la
porte des Églises chrétiennes sœurs (notamment issues de la Réforme). Dans ce cas, un
dialogue au cas par cas est souhaitable, et souhaité, par les Églises concernées et relève
d’un enjeu œcuménique d’actualité.

10 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
Deuxième partie
Adresse à nos frères et sœurs catholiques

rs catholiques
A nos frères et sœu
séparés
ou
riés
divorcés non rema

Avec notre évêque,


resser
nous voudrions vous ad
d’espérance
une parole d’amitié et

Page 1 du document «  A nos frères et sœurs catholiques séparés ou divorcés non remariés »

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 11


,
« Tressaillez de joie eux. »
inscrits dans les ci
car vos noms sont Jésus dans l’Evangile (Luc 10, 20)
nous dit

us som-
du pr ix au x ye ux du Seigneur, baptisés, no
Oui, nous avons e
lés à ré po nd re à l’a mour de Dieu quelle qu
mes toutes et tous appe : cé lib at ai res, mariés, veufs, divo
rcés,
da ns la vie
soit notre situation
ariés.
séparés, divorcés-rem

çu le sacrement
Vous avez un jour re
ion devait durer
de mariage. Votre un
toute votre vie...
e nous n’avons
Pour des raisons qu
séparé de votre
pas à juger, vous êtes
a peut-être été
conjoint... Le divorce
prononcé...
ntiment d’échec,
e da ns ce tte situation et de votre se
En plus de votre so uff ra nc Peut-être avez-
vo us jug é, vo ire mê me rejeté par l’Église.
peut-être vous sentez d’elle...
vos distances vis-à-vis
vous envie de prendre nnes qu’il rencon-
t a tou jou rs ac cu eil li avec amour les perso
Pourtant le Chris
trait. rist et accueillir cha-
ga rd er ce tte attitude aimante du Ch
A sa suite, l’É gli se ve ut et ses richesses.
le qu ’el le es t, av ec se s limites, ses blessures
que personne tel
t indissoluble.
gli se ca th oli qu e, le sa crement de mariage es
Pour l’É re pas »
e Di eu a un i, qu e l’homme ne le sépa
« Ce qu
Mt 19, 6
état
on cé pa r la loi civ ile , ne change rien à votre
e pron vous aussi, le Sei-
Le divorce, qui peut êtr es t et reste votre famille. A
Di eu . L’É gli se
d’époux devant
gneur dit : our »
bi en -a im é ; en lu i j’ai mis tout mon am
s
« Celui-ci est mon fil Mt 3, 17
anime et à la
vo us av ez à tém oigner de la foi qui vous
Comme tous les bapt isé s, mais aussi
les sa cre me nt s : réc onciliation, eucharistie,
nourrir par la prière et
nt des malades.
confirmation et sacreme

Page 2 du document «  A nos frères et sœurs catholiques séparés ou divorcés non remariés »

12 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
Pour cela
gn e
lle et vous accompa
L’Église vous accuei
idienne
dans votre vie quot
nseil
in d’une écoute, d’un co
™ que vous ayez beso
confesser et communier
™ que vous alliez vous ur vos enfants
us de ma nd iez le ba pt ême et la catéchèse po
™ que vo
approfondir l’Évangile
™ que vous souhaitiez
des funérailles.
™ que vous demandiez

nfiance
L’Église vous fait co
iers responsables
téc hè se de vo s en fan ts : vous êtes les prem
™ pour la ca
ienne
de leur éducation chrét
tre tem ps au service de l’Église
™ pour donner de vo on catholique
er à de s mo uv em ents familiaux ou d’acti
™ pour parti cip tholique,
s dé mu nis , av ec les équipes du Secours ca
™ pour l’aide aux plu ite des prisonniers...
CC FD , du se rvi ce de s malades ou pour la vis
du politiques...
nts sociaux, civiques et
™ pour vos engageme

plus particulièrement
L’Église vous invite la situation
à vo tre co njo int , le don de votre vie dans
™ à vivre, fidèle
actuelle int et de vos en-
po ns ab ilit és à l’égard de votre conjo
™ à assume r vo s res , à augmen-
ch em in de jus tic e, d’a paisement et de pardon
fants, sur un l’entourage
ons en famille et avec
ter la qualité des relati s profond de nous-
rd er co nfi an ce en Di eu qui nous aime au plu
™ à ga
s faiblesses
mêmes avec toutes no che, aux as-
la pr ièr e de l’É gli se et à la messe du diman
™ à participer à
semblées dominicales me situation pour
nt rer d’a ut res pe rso nnes qui vivent cette mê
™ à renco s
joie de vivre en chrétien
retrouver ensemble la e ou l’une ou l’autre de
s person-
t av ec vo tre pa ro iss
™ à prendre cont ac blessures,
ge 4 po ur po se r vo s questions, confier vos
nes figurant en pa
partager vos espoirs.

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Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 13


chré tienne, nous disons
A chaque communauté
divorcée, n’est pas
ns l’É gl ise , po ur un e personne séparée ou
Se situer da
chose facile. ’il n’appartient
ar iés se sé pa re nt, pour des raisons qu
Quand des chrétie ns m t appelé à
, ch ac un re ste m em bre de l’Église où il es
pas aux autres de juger
rist.
vivre l’Évangile du Ch onsabilité de cha-
ce tte att itu de d’a cc ue il fraternel est de la resp
Promouvoir
cun d’entre nous.
t et à sa Parole.
C’est être fidèle au Chris

uveau :
commandement no
« Je vous donne un
les autres.
aimez-vous les uns
ai aimés,
Oui comme je vous es.
ous les uns les autr
vous aussi aimez-v t po ur m es disciples,
us vo us re connaîtron
A ce ci, to les autres ».
ou r qu e vo us aurez les uns pour
A ce t am an 13, 34-35
Evangile selon Saint Je

Où s’adresser
e:
Dans votre paroiss ......
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........ ..
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............
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.... .... .... .... .... .... .... .... ....................................
....................
:
Pastorale familiale
12 Place Lavalette
Avril 2010

x1
38028 Grenoble Cede
Tél. 04 38 38 00 27
ille.html
vienne.fr/service_fam
www.diocese-grenoble-

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14 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
rs catholiques
A nos frères et sœu
divorcés
elle union
qui vivent une nouv

Avec notre évêque,


resser
nous voudrions vous ad
d’espérance
une parole d’amitié et

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Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 15


re à l’amour
, no us so m m es to us appelés à répond
Baptisés ses yeux,
us avons du prix à
de Dieu car tous no libataires, mariés,
veufs,
tr e si tu at io n : cé
quelle que soit no elle union
ré s, di vo rc és , di vo rcés vivant une nouv
sépa t ou non).
(remariés civilemen

reuve,
Vous avez connu une ép
rce.
une séparation, un divo
Vous avez fait le choix
couple.
d’un nouveau projet de

Christ
e vo tr e fa m ill e, en fidélité à la Parole du
L’Église est et rest ndre
tth ieu 19 , 1-1 3), no us vous invitons à ente
Ma int
(voir Évangile selon Sa
son message : de former
r la dé cis ion d’u n homme et d’une femme
Le mariage est constit
ué pa le d’un
fêt e du ma ria ge es t la reconnaissance socia
. La x et fécond. Les chré-
une communauté de vie n projet commun heureu
la pe rsp ec tiv e d’u ment de mariage est
couple dans cré ateur de Dieu : le sacre
sig ne de l’a mo ur tion catholique le
tiens y voient le ur fid èle de Dieu ; la célébra
nc e et de l’a mo
le signe de l’allia
t.
manifeste publiquemen ilement rompue mais,
div or ce , la communauté est civ
S’il arrive qu e le co up le De ce fait, l’Église ne
, l’a llia nc e ne peut être dissoute.
pour Dieu et po ur l’É gli se l’alliance. Pour
e un ion co mm e mariage-sacrement de
reconnaît pas un e se co nd de l’alliance : ré-
ne do nn e pa s les autres sacrements
les mêmes raisons, l’É gli se nnes divorcées
nt de pé nit en ce ), eu charistie… à des perso
conciliation (sacreme
ion.
vivant une nouvelle un crements à la suite
vo us as pirent à recevoir les sa
Cependant certa ins d’e nt re es nous disons :
ne réfl ex ion pe rsonnelle. A ces personn
d’un cheminement et d’u ur qu’ils vous
pr êtr e, un gr ou pe , d’autres chrétiens, po
prenez contact avec un , dans un
ns cie nc e et pr éc ise r vos attentes profondes
aident à éclairer votre
co s cœurs.
reg ar d de Di eu qu i se ul connaît le secret de
le
dialogue fraternel, sous ge peut s’avé-
em en t su r la va lidité du premier maria
Pour d’autres, un dis ce rn Ne pourrait-il
e all ian ce rée lle ment sacramentelle ?
rer nécessaire : était- il un us invitons
Un e pr oc éd ur e se rait alors nécessaire. No
être reconnu comme nu
l ? en dis-
pa s res ter se uls , à ren contrer un prêtre pour
à ne
ceux qui s’interrogent
cuter.

Page 2 du document «  A nos frères et sœurs catholiques divorcés qui vivent une nouvelle union »

16 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
oix
Vous qui avez fait le ch
d’une nouvelle union,
ur vous ?
quelle vie en Église po
gne
lle et vous accompa
L’Église vous accuei
idienne
dans votre vie quot
ne écoute, d’un conseil
™ que vous ayez besoin d’u sion d’un remariage civ
il
e vo us en vis ag iez un temps de prière à l’occa ts
™ qu pour vos enfan
baptême et la catéchèse
™ que vous demandiez le
profondir l’Évangile
™ que vous souhaitiez ap
s funérailles
™ que vous demandiez de

nfiance
L’Église vous fait co de
premiers responsables
ur la ca téc hè se de vo s enfants : vous êtes les
™ po
ne
leur éducation chrétien glise
temps au service de l’É
pour donner de votre catholique
™
er à de s mo uv em en ts familiaux ou d’action
pour particip tholique, du
™
s dé mu nis , av ec les équipes du Secours ca
™ pour l’aide aux plu ite des prisonniers...
malades ou pour la vis
CCFD, du service des litiques...
sociaux, civiques et po
™ pour vos engagements
ent
plus particulièrem
L’Église vous invite
n actuelle
me dans votre situatio
™ à vivre votre baptê no us aime au plus profo
nd de nous-mê-
an ce en Di eu qu i
™ à garder confi
blesses
mes avec toutes nos fai rd du premier conjoint
et de vos en-
ns ab ilit és à l’é ga
™ à assumer vos res po à augmenter
in de jus tic e, d’a pa isement et de pardon,
fants, sur un chem urage
en famille et avec l’ento
la qualité des relations me sse du dimanche, aux assem
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cip er à la pr ièr e de l’Église et à la
™ à parti
blées dominicales situation pour re-
er d’a utr es co up les qui vivent cette même
™ à rencontr
e de vivre en chrétiens
trouver ensemble la joi des personnes
ec vo tre pa roi sse ou l’une ou l’autre
™ à prendre conta ct av blessures, parta-
ge 4 po ur po ser vo s questions, confier vos
figurant en pa
ger vos espoirs.

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Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 17


chréti enne, nous disons
A chaque communauté
orcée ayant choisi de
ur un e personne séparée ou div
Se situer dans l’É gli se , po s chrétiens mariés se sé-
st pa s chose facile. Quand de
vivre une nouv ell e un ion , n’e de juger, chacun reste
’il n’a pp artient pas aux autres t
parent, pour de s rai so ns qu rist. Un nouveau proje
gli se où il est ap pe lé à vivre l’Évangile du Ch le dé sir de réu s-
membre de l’É un échec, grand est
pecté, d’autant qu’après
de couple doit être res
sir. avec bienveillan-
cu eil lir , éc ou ter et accompagner
Nous vous inviton s à ac uple, donner sa place
s qu i ve ule nt, da ns leur nouvelle vie de co
ce vos frères chrétien
à Dieu. évangélique dans un
e at-
in vit on s à po rte r sur eux un regard rti cip ati on à la vie
Nous vous ble votre vie de foi (pr
ière, pa
ne lle et à viv re en sem de pr en dr e so in de
titude frater reu x co up les on t le désir sincère
de la communauté…)
De no mb r avec Lui.
pla cer so us le reg ard de Dieu et de chemine
de la
leur nouvelle relation, r démarche.
rti en t de les accompagner dans leu
Il vous appa glise (rappelée en
m es in vit és à en te ndre la parole de l’É
Tous, nous som
page 2).
uveau :
commandement no
« Je vous donne un
les autres.
aimez-vous les uns
ai aimés,
Oui comme je vous s.
ous les uns les autre
vous aussi aimez-v m es disciples,
connaîtront pour
A ceci, tous vous re autres ».
ou r qu e vo us au rez les uns po lesur
A cet am n 13, 34-35
Evangile selon Saint Jea

Où s’adresser
e:
Dans votre paroiss ..
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..........................
.... .... .... .... .... .... .... .... ....................................
........................
:
Pastorale familiale
12 Place Lavalette
Avril 2010

x1
38028 Grenoble Cede
Tél. 04 38 38 00 27
ille.html
vienne.fr/service_fam
www.diocese-grenoble-

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18 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
Troisième partie

Comment accueillir ces personnes


et cheminer avec elles ?
ou

Modalités pastorales d’accueil


et d’accompagnement

1 Attitudes des accueillants

Prêtres, diacres et laïcs acteurs de cette pastorale. Déjà évoquées dans la première partie
de ce document (les repères), les attitudes à vivre sont :
■■ L’accueil des personnes sans jugement,

■■ L’écoute en laissant s’exprimer les personnes.

–– Etablir la confiance, dans un climat de bienveillance, fondée sur l’attitude du Christ. Il


ne s’agit pas de s’abriter derrière des principes ou des refus qui condamnent.
–– Que la personne puisse se sentir reçue dans son histoire et ses blessures, aimée telle
qu’elle est, et entendue dans sa démarche et sa ou ses demande(s). Elle est aimée
de Dieu inconditionnellement, fait partie de la communauté des chrétiens et mérite
toute sa sollicitude.
Les étapes d’un entretien pastoral pourraient être :
1. Recevoir, écouter, laisser s’exprimer

2. Vivre un temps de compassion

3. Inviter la personne à relire, puis analyser son histoire

4. Ouvrir les cœurs à une attitude de non jugement et d‘humilité, qui permette d’évoquer
le ou les pardons à donner,

5. Repérer avec la personne la vie du Christ en elle : les vertus théologales de foi, d’espérance
et de charité,

6. Proposer un temps de cheminement spirituel… et ne jamais oublier la vraie miséricorde :


celle de Dieu.

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 19


2 Groupes d’accueil, de parole et de prière

Nous demandons aux responsables des paroisses et aux acteurs pastoraux de prendre des
initiatives pour créer et soutenir des groupes d’accueil et de soutien des fidèles chrétiens
séparés ou divorcés, en différents lieux du diocèse, en lien ou au sein des paroisses.
Si quelques personnes se rendent attentives à la présence de séparés ou divorcés dans un
secteur, elles peuvent essayer de les rencontrer, de les écouter, de les regrouper et ainsi peut
naître un lieu d’écoute, de partage et de prière qui peut devenir un pôle de rencontres, de
relectures, d’aides à se « reconstruire » et de soutien mutuel dans la foi.
Il existe quelques groupes de ce type sur le Diocèse, encore peu nombreux à ce jour. Voir
coordonnées via la Pastorale des Familles.
Les responsables ou animateurs de ces groupes auront le souci de rester en lien avec
l’équipe de la Pastorale des Familles du Diocèse et de se former, en particulier à l’écoute frater-
nelle, et à la lecture en groupes de la Parole de l’écriture. Nous invitons à ce que ces groupes
soient centrés sur la Parole de Dieu et les attitudes de Jésus - Christ. Ils auront capacité à prendre
du recul entre ce qui leur est confié et leur propre histoire. Ils veilleront à participer à une super-
vision ad hoc régulière.
Ils veilleront à pouvoir adresser les personnes séparées ou divorcées qui le demandent vers
des personnes-ressources (cf antenne diocésaine d’accueil), aptes à prendre des relais auprès
d’elles pour les accompagner individuellement : prêtres, accompagnateurs spirituels, personnes
relais et/ou aussi psychologues, formateurs, thérapeutes.
Parcours et cheminements : avec au cœur la Parole de Dieu (cf paragraphes suivants)

3 Propositions pastorales para-liturgiques

Une pastorale dédiée aux personnes séparées, divorcées, divorcées – remariées sera souci-
euse d’annoncer la Bonne Nouvelle de l’Amour inconditionnel de Dieu pour chacun, accueilli
dans sa propre étape de vie, comme il (ou elle) est.
Cet Amour de Dieu, ainsi que le don de la communauté chrétienne, pourront être signifiés
dans des modes de célébrations à proposer et des gestes à poser.
Les ouvrages des pères E. Jacquinet et J. Nourissat ou bien Guy de Lachaux, cités dans
l’annexe bibliographique, proposent des parcours de cheminements avec des thèmes pour
animer les groupes d’accueil et de parole. Des fiches précises sont disponibles et proposent à
chaque rencontre schémas d’animation, questions, réflexions, textes de l’Ecriture pour partage.
Ainsi de multiples formes sont à expérimenter, telles que le lavement des pieds, la confes-
sion, le baiser de paix, l’apposition des mains, les gestes de vénération de la Parole de Dieu.

4 A l’occasion de la demande faite à l’Église pour une nouvelle union


d’un - ou deux - divorcé(s)

Dans son exhortation, le Pape a rappelé :


« Le respect dû au sacrement de mariage, aux conjoints eux-mêmes et à leurs proches et aussi
à la communauté des fidèles, interdit à tous pasteurs, pour quelque motif et sous quelque prétexte
que ce soit, même d’ordre pastoral, de célébrer en faveur des divorcés qui se remarient des cérémo-
nies d’aucune sorte. Elles donneraient l’impression d’une célébration sacramentelle de nouvelles noces
valides et induiraient en erreur à propos de l’indissolubilité du mariage contracté validement. »1

1
Familaris Consortio, N° 84

20 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
Puis, plus récemment, le Pape a précisé :
« La pastorale des divorcés et des divorcés – remariés est aujourd’hui au centre de l’attention et
des préoccupations de l’Église et des pasteurs… L’Église ne peut abandonner à eux–mêmes ceux qui
– déjà unis par les liens du sacrement du mariage – ont voulu passer à d’autres noces. Elle doit donc
s’efforcer, sans se lasser, de mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens… Que ces
hommes et ces femmes sachent que l’Église les aime, qu’elle est proche d’eux et qu’elle souffre de leur
situation. Les divorcés – remariés sont et demeurent ses membres… Mû par la miséricorde, le Seigneur
va au devant de tous ceux qui se trouvent dans le besoin avec, en même temps, l’exigence de la vérité
et le baume de la charité… Il faut les rapprocher de l’écoute de la Parole de Dieu et de la prière »1.
Lorsque le nouveau couple, à l’occasion de son mariage civil, demande à
être accueilli en Église, comment répondre à son attente ?
Il ne s’agit pas de « célébration de mariage » à propos du mariage de personnes civilement
divorcées, bien que le projet des conjoints puisse réellement accueillir l’amour de Dieu qui s’y
donne et s’y reflète, et constituer le lieu où sera vécu leur amour humain. L’amour de ce couple
peut être appelé à l’accueil de la tendresse de Dieu. Cette dimension doit être reconnue et
vécue en Église, avec le Christ, devant Dieu.
« Aucune situation humaine n’est hors de la grâce du Seigneur, et le divorcé-remarié est
appelé à vivre son état particulier comme un lieu où la grâce de Dieu est présente »2.
C’est pourquoi, si une célébration ou une cérémonie particulière ne sont
pas envisageables, il pourra être proposé un temps de prière approprié.
Au préalable, la personne autorisée qui reçoit la demande (prêtre, diacre ou laïc en pasto-
rale) aura reçu le couple en entretien pastoral d’écoute et de dialogue, en veillant à établir une
relation de confiance (voir § 1 - Attitudes) et en respectant le nouveau projet de couple.
Elle sera attentive aux points suivants :
■■ La situation et l’histoire des deux personnes concernées, leur âge, la durée du ou des
mariages précédents, le délai écoulé depuis le divorce, les raisons invoquées à celui-ci,
les torts réels ou apparents, les motivations de cette nouvelle union, la situation éventu-
elle des enfants à l’égard du nouveau couple, la vie chrétienne exprimée par chacun des
deux demandeurs, son lien à l’Église.

■■ La situation du ou des précédents conjoints (dont leur situation matérielle).

Cette écoute attentive demandera sans doute plusieurs rencontres, pour que la personne
qui reçoit puisse exercer le discernement qui s’impose, tant les situations sont diverses.
« On ne peut aider que dans le vrai. Il n’y a pas de charité hors de la vérité. Il est important de
nommer clairement les situations.3 »
Cet (en général « ces ») entretien(s) permettra(ont) de préciser leurs attentes et la demande
des personnes et aboutira(ont), ou non, à préparer un temps de prière approprié et à inviter le
couple à participer à la vie de la communauté chrétienne.
■■ Le temps de prière :

Il s’agira d’une prière amicale et familiale, où l’on doit éviter tout risque de confusion avec
une célébration de mariage. C’est aussi une prière ecclésiale, on aura le souci d’y inviter des
membres de la communauté paroissiale.

1
Jean Paul II à l’Assemblée plénière du Conseil Pontifical pour la Famille – 24 janvier 1997
2
Commission familiale des Evêques de France, 1992
3
Commission familiale des Evêques de France, 1992

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 21


Attentions particulières aux points suivants :
■■ Le contenu du faire-part : on demandera qu’il n’annonce que le mariage civil. On pourra
y joindre une invitation au temps de prière à l’intention des seuls invités dont on sait
qu’ils seront heureux d’y participer.

■■ Le moment de prière : le mieux est d’envisager pour ce temps un autre jour que celui du
mariage civil. On pourrait même le prévoir quelques semaines ou mois après, comme la
suite d’un temps de maturation et avec un accompagnement pour préparer le moment
de prière souhaité dans une grande vérité. Il est vrai que cela n’est pas toujours possible.
La demande la plus fréquente est que cela se vive le jour même. Les raisons peuvent être
compréhensibles. Il est alors recommandé de vivre le temps de prière avant le passage
à la mairie pour éviter tout risque de confusion (et la nature de ce temps de prière sera
bien expliqué à l’assemblée : pas de « remariage » chrétien sacramentel).

■■ Le lieu de la prière : c’est sans doute le point le plus sensible, le couple désirant souvent
l’église paroissiale. Oui, à l’église paroissiale lorsque cette prière n’a pas lieu le même
jour que le mariage civil. Dans le cas contraire, on envisagera un autre lieu - chapelle ou
oratoires voisins, salle de réunion, maison des époux ou de la famille, etc -.

■■ Le déroulement : On pourrait s’accorder sur le déroulement suivant :

–– Le temps de l’accueil est très important, il est conduit par le couple lui-même qui
exprime son projet, le sens du rassemblement, en précisant pourquoi il n’y a pas de
célébration du sacrement de mariage (en vérité).
–– Une demande pénitentielle : tout être humain se reconnaît pêcheur devant Dieu,
quelles que soient les circonstances du péché. Conscient de sa faiblesse et de sa
pauvreté, chacun se tourne vers Dieu pour accueillir le don de la vie renouvelée et
la force dont il a besoin pour continuer sa route.
–– Un temps de la Parole : un ou deux textes de l’Ancien et du Nouveau Testament
auxquels on pourra répondre par un chant ou un psaume. Si les textes sont imprimés
sur une feuille, les participants pourraient relire telle Parole qui les touche et dire
pourquoi. On pourra utiliser des textes profanes qui, en aucun cas, ne se substitu-
eront aux textes bibliques.
–– Une prière d’intercession pour tous les couples, pour les enfants, pour confier à
Dieu le nouveau choix de vie et s’en remettre humblement à sa miséricorde.
–– Le Notre Père, précédé, par exemple, d’une prière du couple.
■■ La forme.

On s’appliquera à respecter quelques modalités de sobriété :


Eviter tout cortège et… les cloches, signes d’une convocation publique Celui qui conduira
la prière ne se placera pas au siège de présidence ; s’il est prêtre ou diacre, il ne portera aucun
vêtement liturgique. Il n’y aura, bien entendu, ni échange des consentements, ni bénédiction et
échange des alliances, ni bénédiction nuptiale, ni signature de registres.

22 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
Sources et documents de référence

■■ Lettre apostolique Familiaris Consortio – 1994 – Jean Paul II

■■ Oser dire le mariage indissoluble - Xavier Lacroix – (ouvrage sous la direction de Xavier
Lacroix) Cerf – 2001

■■ Les divorcés remariés dans la communauté chrétienne – Commission familiale de


l’Episcopat – 1992 – Préface de Mgr Jean Cuminal (Pdt de la Commission) Centurion

■■ La Famille, § V : 15 questions à l’Église, un évêque répond – Mgr Vingt-trois – 1992

■■ Accueillir et comprendre les couples blessés dans leur amour. Aux prêtres diacres et
laïcs en responsabilité pastorale dans les Yvelines – Mgr Thomas, Evêché de Versailles –
2ème édition – janvier 1998

■■ Fidèles jusqu’à l’audace : Divorcés remariés, un chemin nouveau dans l’Église – Pères E.
Jacquinet et J. Nourissat – 2008

■■ Accueillir les divorcés : l’Evangile nous presse – Père G. de Lachaux – 2007

■■ Le divorce : Impasse ou dépassement ? – Pasteur J. Poujol et C. Poujol – 1998

■■ Se remarier après un divorce : préparons notre temps de prière – père G. de Lachaux ,


2004

■■ Orientations diocésaines pour l’accueil des personnes divorcées qui se remarient –


Diocèse de Cambrai – Mgr F. Garnier

■■ Orientations pour une pastorale des personnes divorcées et divorcées remariées –


Diocèse de Strasbourg – Mgr Doré

■■ Points de repère pour accueillir les divorcés à l’occasion de leur mariage civil – Diocèse
de valence – Mgr Lagleize - 2005

■■ Baptême et mariage : dans une pastorale d’évangélisation, harmonisation de nos


pratiques pour mieux proposer la foi , § 3 : à propos des personnes divorcées remariées
– Diocèse de Belley - Ars – 2002

■■ Accueil et accompagnement des divorcés en chemin vers une deuxième union. Document
d’entretien pastoral – Diocèse de St Etienne – 2004 (?)

■■ Pour accueillir avec clarté et bienveillance des personnes divorcées qui demandent
« quelque chose » à l’Église à l’occasion de leur remariage civil. Fiches proposées par le
service diocésain de Nantes de la Pastorale Familale. Déc. 2003

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 23


Annexe

Conscience et loi

La loi morale ne s’impose pas de l’extérieur et, selon l’enseignement de l’Église Catholique,
la décision dernière appartient à la conscience de chaque personne. Pourtant cette conscience
morale est une dimension complexe et fragile de chaque être humain. Sa pleine capacité n’est
jamais acquise définitivement pour la seule raison que nous n’avons jamais terminé de nous
humaniser… ni de nous imprégner de la Parole de Dieu. Notre conscience est appelée à se
développer, à s’approfondir, à se personnaliser. En ce sens, l’éveil de la conscience n’est jamais
achevé… Avec l’aide de l’Esprit-Saint et à son écoute, il suppose : prise de recul par rapport aux
conditionnements de voisinage ou d’environnement, enseignement par des experts pertinents,
développement du sens du bien et du mal, éclairage par le magistère de l’Église, dialogue au
sein de la communauté chrétienne, formation, discernement, accompagnement, pratique des
vertus…
« Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas
donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix qui ne cesse de le presser d’aimer
et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son
cœur. (…) C’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme. La conscience est le centre le
plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre...1 ».
Face aux dilemmes d’une vie de plus en plus complexe, l’Église – communauté des croyants
– veut apporter sa lumière qui lui vient de l’Evangile, du sens chrétien de l’homme et du monde
et émet des repères ou « lois ».
Ces repères donnés par l’Église tendent à mettre en lumière une éthique évangélique et à
être en quelque sorte « expression du désir de Dieu » pour le bien de l’humanité. Ils servent de
guide et d’éclairage des consciences, sans prétendre se substituer à elles.
Ces repères ou « lois » ne peuvent cependant tout prévoir des situations particulières qui
suscitent la conscience de chacun.
Si la loi dit ce qui va dans le sens de notre vocation humaine, dévoilée par le Christ, la
conscience, parfois en écart avec l’expression formelle de la loi, discerne quant à elle comment
agir concrètement, pour répondre à cette même vocation.
Cet écart nous conduit sur un chemin, parfois long, mais respectueux de la croissance
humaine et nous introduit à ce que nous appelons la loi de gradualité.
Cette notion est tirée de Familiaris Consortio (1981), exhortation apostolique sur les tâches
de la famille chrétienne. Dans ce document, les problèmes de la morale conjugale et sexuelle
sont soulevés au regard d’une loi, appelée la loi de gradualité. Le pape Jean-Paul II, tout en
rappelant les principes de la morale chrétienne, introduit cette notion sous le titre de « conver-
sion et gradualité ».
La vie chrétienne est un cheminement, elle n’est pas statique mais dynamique. Les personnes
ont besoin d’être aidées pour intégrer graduellement, et avec le concours de l’Esprit Saint, la
« loi de Vie ».

1
Gaudium et Spes, n° 16 – CEC n°1776 et suivants : « le jugement de la conscience », « la formation de la
conscience », « choisir selon sa conscience », « le jugement erroné »...

24 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
« L’homme (…) est un être situé dans l’histoire. Jour après jour il se construit par ses choix nombreux
et libres. Ainsi, il connaît, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d’une croissance1 ».
Aujourd’hui ce qui est demandé par l’Église est parfois mal compris et souvent mal vécu par
les fidèles.
La loi de gradualité énonce qu’« un cheminement pédagogique de croissance est nécessaire
pour que les fidèles, les familles et les peuples, et même la civilisation, à partir de ce qu’ils ont déjà reçu
du mystère du Christ et de son amour, soient patiemment conduits plus loin, jusqu’à une conscience
plus riche et à une intégration plus pleine de ce mystère dans leur vie »2 .
Il y a pour chacun un cheminement de conversion qui est graduel et qui peut parfois être
long. C’est peu à peu que la lumière du Christ fait découvrir la beauté du chemin proposé et son
sens, et que l’Esprit Saint donne les lumières et les forces spirituelles pour intégrer intelligem-
ment, dans la foi, ce à quoi la Parole de Dieu invite…
Ce qui est un exercice difficile pour l’accompagnateur, c’est de tenir à la fois miséricorde et
vérité. Or l’accompagnateur est invité à garder la profondeur des exigences de la Parole de Dieu,
sans laisser de côté la miséricorde : des cheminements peuvent parfois être très rapides, mais
parfois aussi très longs (entraves, conditionnements défavorables, déterminismes psychologiques,
blessures, péchés, …).

Comment comprendre la loi de gradualité ?


Il y a une différence entre la gradualité de la loi et la loi de gradualité. Penser la gradualité
de la loi, ce serait dire que cette loi ne s’appliquerait que de manière graduelle selon les uns et
les autres. A certains, Dieu demanderait plus et à d’autres moins. Non, la loi morale est la même
pour tous ; elle est proposée comme bonne pour tous ; mais de la part de chacun il y a une
réponse graduelle et une capacité plus ou moins grande à vivre de cette loi.
La loi de gradualité n’est pas une morale de situation ou de circonstances ; la loi morale
ne s’applique pas selon les situations. Prenons l’exemple de la polygamie : si la loi de gradualité
s’apparentait à une morale de situation, il faudrait que l’Église propose d’autres exigences pour
les cultures polygames, c’est-à-dire qu’elle adopte « une morale de circonstances », spécifique.
Or, tel n’est pas le cas.
La loi de gradualité laisse la grâce de Dieu opérer en chacun.
Elle conduit, en connivence avec la bonne volonté, à la conversion du cœur, en souplesse,
sans dureté. Elle invite à se remettre peu à peu à Dieu, selon le chemin par lequel Il conduira
chacun, et ce progressivement. L’accompagnateur n’a pas à se rendre maître et possesseur de
la grâce mais seulement à œuvrer, tel Jean-Baptiste, pour aplanir les chemins du Seigneur et
préparer le cœur.

Tenir amour et vérité


La gradualité prend à la fois le visage de la miséricorde, de la patience et de l’exigence.
Elle invite à ne pas se résigner, mais à ne pas non plus désespérer du cheminement possible de
remise à Dieu - c’est à dire de conversion. Le cheminement qui conduit à l’adhésion au désir
d’amour de Dieu, englobe toute la vie.
L’accompagnateur n’a pas à juger la personne sur une capacité ou incapacité à se convertir,
à ses yeux, mais à être essentiellement témoin de la persévérance de Dieu. Etre témoin que le
Seigneur n’abandonnera jamais la personne. La loi de gradualité prend en compte le caractère
historique de notre devenir chrétien.

1
F.C. n°34
2
F.C. n°9

Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 25


Donc, il s’agit d’inviter la personne à ne pas relativiser les exigences du Seigneur pour elle
(cf. en conscience), et en même temps de savoir l’accompagner dans un cheminement qui peut
être très long et qui varie d’une personne à l’autre.

Deux écueils, tentations à éviter


Il y a diverses sensibilités dans l’Église Catholique. Parmi ces sensibilités, deux sont à signaler
plus particulièrement. L’une aurait tendance à s’en tenir aux principes (les dogmes, la liturgie, la
loi morale, …). Cette sensibilité voit surtout la nécessité de maintenir les exigences de la loi. La
tentation est grande d’ignorer que ces principes doivent s’appliquer aux être humains et que ces
êtres humains sont des pauvres, avançant tous d’une marche incertaine.
Aussi, il serait grave de transformer les exigences morales « de sainteté du culte », en pierres
que les pharisiens s’apprêtent à jeter sur la femme adultère. Certes, il y a de grands principes de
vie, mais en même temps celui qui doit y répondre est parfois très pauvre par rapport à cela. Or
cette sensibilité est quelques fois tellement polarisée sur le maintien des principes qu’elle pour-
rait en devenir rigide (nous parlons ici des excès possibles).
Inversement, une autre sensibilité risquerait de perdre de vue les repères en raison d’un
certain relativisme. La miséricorde ne gomme pas les repères et la gradualité n’est pas le relativ-
isme. Il ne construit pas la personne et peut faire tomber dans une complicité affective, senti-
mentale. Or, ce qui est, est. On ne peut pas faire que cela ne soit pas mais les repères doivent
s’appliquer avec cœur ! Dieu, à travers sa grâce, opère dans le cœur de la personne ce à quoi
il appelle.

Quel chemin proposé ?


Le chemin proposé est celui du funambule. L’Esprit Saint est le principal inspirateur de ce
chemin. Il s’agit, avec Lui et en Lui, de repérer en chacun les désirs, les lieux de vérité et peu à
peu d’y correspondre en profondeur. Que la recherche et la découverte de cette vérité soit le
principe de toute action, dans le respect du temps de l’homme, du temps de Dieu, c’est-à-dire
tout en prudence et sagesse.

26 Repères pour une pastorale des personnes séparées, divorcées, seules ou « en nouvelle union »
Diocèse de Grenoble-Vienne - Mai 2010 27
Diocèse de Grenoble-Vienne

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Pastorale des familles


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Tél. 04 38 38 00 27 (répondeur)

Délégation catholique pour l’oecuménisme et les relations avec le judaïsme


oecumenisme@diocese-grenoble-vienne.fr
Tél. 04 38 38 00 47 (répondeur)

Sur le site Internet du diocèse :

www.diocese-grenoble-vienne.fr/mariage.html
Vous trouverez :
–– ce document à télécharger
–– le document “A nos frères et sœurs catholiques séparés ou divorcés non remariés”
–– le document “A nos frères et sœurs catholiques divorcés qui vivent une nouvelle
union”
–– le document relatif à la préparation au mariage (dossier administratif)
–– les différents formulaires
–– d’autres ressources documentaires

Version au 02/06/2010

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