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Rym Chemmam
Classe préparatoire
2
Table des matières
1 Outils Mathématiques 5
1.1 Eléments de Logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.1 Opération sur les propositions . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Différents types de raisonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 Raisonnement par l’absurde . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Raisonnement par contraposée . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.3 Raisonnement par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Quantificateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3
4 TABLE DES MATIÈRES
4 Arithmétique dans Z 53
4.1 Multiples et diviseurs d’un entier . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.1.1 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.2 Division euclidienne dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.3 Diviseurs communs de deux entiers . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.3.1 Algorithme d’Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.4 Somme de multiples de deux entiers . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.5 Entiers premiers entre eux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.6 Carctérisation du P.G.C.D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
4.7 Multiples communs de deux entiers . . . . . . . . . . . . . . . . 58
4.8 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.9 Théorème fondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.10 Valuation d’un entier n en un entier premier p . . . . . . . . . . 61
4.11 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5 Structures algébriques 65
5.1 Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.1.1 Loi de composition interne . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.1.2 Structure de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5.1.3 Groupe produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.1.4 sous-groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.1.5 Groupe engendré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.1.6 Morphismes de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.1.7 Ordre d’un élément dans un groupe . . . . . . . . . . . . 75
5.1.8 Groupe symétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
5.2 Structure d’Anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
5.2.1 Calcul dans un anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
5.2.2 Sous-anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
5.2.3 Morphisme d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
5.2.4 Anneau intègre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
TABLE DES MATIÈRES 5
6 Polynômes 95
6.1 Polynômes à coefficients dans K . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
6.2 Opérations sur les polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
6.2.1 Une addition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
6.2.2 Une multiplication interne . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
6.2.3 Une multiplication externe par les réels . . . . . . . . . . 96
6.3 Fonctions associées à un polynôme de K[X] . . . . . . . . . . . 97
6.4 Degré et valuation d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
6.5 Autres opérations sur les polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . 99
6.5.1 Composition des polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . 99
6.5.2 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
6.5.3 Dérivées successives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
6.6 Divisions dans K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
6.6.1 Division suivant les puissances croissantes . . . . . . . . 100
6.6.2 Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
6.7 Applications du procédé de Hörner . . . . . . . . . . . . . . . . 104
6.7.1 La division euclidienne par X − α (α ∈ K). . . . . . . . . 104
6.7.2 La division euclidienne par (X − α)(X − β) (α, β ∈ K) . 105
6.7.3 La formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
6.8 Propriétés arithmétiques de K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
6.8.1 Divisibilité dans K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
6.8.2 P.G.C.D de deux polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . 108
6.8.3 Algorithme d’Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
6.8.4 P.P.C.M de deux polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.8.5 Polynômes irréductibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.9 Factorisation dans K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
6.10 Formule d’interpolation de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . 117
6.11 Relations entre coefficients et racines d’un polynôme . . . . . . . 120
6.12 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
10 Matrices 171
10.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
10.1.1 Définitions et Notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
10.2 Opérations sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
10.2.1 somme de deux matrices de Mn,p (K) . . . . . . . . . . . 172
10.2.2 Mutliplication d’une matrice de Mn,p (K) par un scalaire 173
10.3 L’espace vectoriel Mn,p (K) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
TABLE DES MATIÈRES 7
Outils Mathématiques
9
10 CHAPITRE 1. OUTILS MATHÉMATIQUES
1.1.1.3 Implication
1.1.1.4 Equivalence
On dit que les assertions (P ) et (Q) sont équivalentes et on note
n = 2p + 1 ⇒ n2 = 2(2p2 + 2p) + 1
1.3 Quantificateurs
• Le quantificateur universel noté ≪ ∀ ≫ , se lit ≪ quelque soit ≫ et signifie
≪ pour tout élément... ≫ .
∀ x ∈ E, P (x) ⇔ ∃ x ∈ E, P (x).
Solution
1. ∃ x ∈ R : f (x) ̸= 0.
2. ∃ (a, b) ∈ R2 : a ≤ b et f (a) > f (b). (C’est la négation de a ≤ b ⇒
f (a) ≤ f (b)).
Erreurs à ne pas commettre
1. Croire que la négation de x ≤ 0 est x ≥ 0. (La négation de x ≤ 0 est
x > 0).
2. Confondre ≪ ⇒ ≫ et ≪ ⇔≫.
3. Refuser l’usage de ≪ ∀ ≫ et ≪ ∃ ≫ . La phase sin x ̸= x n’a pas de sens.
(tout résultat contenant une variable doit être précédé d’un quantifica-
teur adéquat).
4. La phrase f (x) ̸= 0, ∀ x ∈ R n’est pas correcte. On doit écrire ∀ x ∈
R, f (x) ̸= 0.
5. Attention ! ! ∀ x ∈ R, (f (x) = 0 ou g(x) = 0) n’a pas le même sens que
(∀ x ∈ R, f (x) = 0) ou (∀ x ∈ R, g(x) = 0).
1.4 Exercices
Exercice 1. Soient I un intervalle de R et f : I → R, une application.
1. Exprimer à l’aide des quantificateurs les assertions suivantes :
a) L’applicattion f s’annule sur I.
b) f est l’application nulle.
c) f présente un minimum sur I.
2. Ecrire les négations des assertions a), b) et c) de la question 1.
1). Exercice 2. Soient les quatres assertions suivantes :
a) ∃ x ∈ R, ∀ y ∈ R x + y > 0 ;
b) ∀ x ∈ R ∃ y ∈ R x + y > 0 ;
c) ∀ x ∈ R ∀ y ∈ R x + y > 0 ;
d) ∃ x ∈ R ∀ y ∈ R y 2 > x.
14 CHAPITRE 1. OUTILS MATHÉMATIQUES
|x − y| ≤ η =⇒ |f (x) − f (y)| ≤ ε.
Ensembles - Applications et
Relations
2.1 Ensembles
2.1.1 Ensembles et éléments
On appelle ensemble toute collection d’objets appelés éléments de cet ensemble.
Pour signifier qu’un élément x appartient à un ensemble E, on écrit x ∈ E.
Sinon, on écrit x ∈
/ E.
Remarque 2.1 L’ensemble constitué d’aucun élément est dit ensemble vide
et est noté par ≪ ∅ ≫ .
2.1.2 Sous-ensembles
Etant donnés deux ensembles E et F non vides. On dit que E est inclus dans
F (ou que E est un sous-ensemble ou une partie de F ou encore que F contient
E) et on note E ⊂ F , si tout élément de E est un élément de F .
Exemple 2.2 1. N ⊂ Z ⊂ Q ⊂ R ⊂ C.
2. {a, c} ⊂ {a, b, c}.
Remarque 2.2 1. Deux ensembles sont égaux si, et seulemenet s’ils ont
exactement les mêmes éléments c’est à dire
E = F ⇔ (E ⊂ F et F ⊂ E).
17
18 CHAPITRE 2. ENSEMBLES - APPLICATIONS ET RELATIONS
Exemple 2.3 Si E = {a, b, c}, alors P(E) = {∅, {a}, {b}, {c}, {a, b}, {a, c}, {b, c}, E}.
Remarque 2.3 L’ensemble P(∅) n’est pas vide puisqu’il contient l’ensemble
∅, c’est un singleton P(∅) = {∅}.
∀ x ∈ E, x ∈ A ∪ B ⇔ x ∈ A ou x ∈ B.
Exemple 2.6 R+ ∪ R− = R.
• Différence
A \ B est l’ensemble des éléments de E qui appartienent à A mais pas à B.
Ainsi
A \ B = A ∩ CE B.
A△B = (A ∪ B) \ (A ∩ B).
x ∈ ∩i∈I Ai ⇔ ∀ i ∈ I : x ∈ Ai .
et
x ∈ ∪i∈I Ai ⇔ ∃ i0 ∈ I : x ∈ Ai0 .
4. A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C).
5. A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C).
6. Si A ⊂ B ⇒ B ⊂ A.
7. A ∩ B = A ∪ B.
8. A ∪ B = A ∩ B.
Preuve . Les propriétés ci dessus sont faciles à établir, montrons par exemple
les propriétés 4. et 7.
4. On a
x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇔ x ∈ A et x ∈ (B ∪ C)
⇔ x ∈ A et (x ∈ B ou x ∈ C)
⇔ (x ∈ A et x ∈ B) ou (x ∈ A et x ∈ C)
⇔ (x ∈ A ∩ B) ou (x ∈ A ∩ C)
⇔ x ∈ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C).
7. On a
x∈A∩B ⇔x∈ / A∩B
⇔x∈ / A ou x ∈
/B
⇔ x ∈ A ∪ B.
D’où le résultat.
E × F = {(a, b), a ∈ E et b ∈ F }.
E × F = {(a, 1), (a, 2), (b, 1), (b, 2), (c, 1), (c, 2)}.
Généralisation
Soient n ∈ N∗ , E1 , E2 , ..., En des ensembles. On appelle produit cartésien de
∏n
E1 , E2 , ..., En noté E1 × E2 × ... × En ou simplement Ei , l’ensemble des
i=1
n-uplets (x1 , x2 , ..., xn ) tel que xi ∈ Ei pour tout i ∈ {1, 2, ..., n}.
2.2 Applications
2.2.1 Définition
On appelle application d’un ensemble E dans un ensemble F , toute opération
f permettant d’associer à tout x de E un élément bien déterminé unique de
F noté f (x). Ainsi,
Notations et vocabulaires
On note par
f : E −→ F
x 7−→ f (x)
22 CHAPITRE 2. ENSEMBLES - APPLICATIONS ET RELATIONS
3. Projections
p1 : E × F → E et p2 : E × F → F
(x, y) 7 → x (x, y) 7→ y
4. Application caractéristique de A
h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f.
ou encore
∀ (x, x′ ) ∈ E 2 , x ̸= x′ ⇒ f (x) ̸= f (x′ ).
En pratique
I Pour montrer que f : E → F est injective,
Soit x, y ∈ E tel que f (x) = f (y)... ⇒ x = y.
I Pour montrer que f n’est pas injective il suffit de trouver x0 , y0 tel que
x0 ̸= y0 et f (x0 ) = f (y0 ).
f : N −→ N
n 7−→ 2n
est injective.
26 CHAPITRE 2. ENSEMBLES - APPLICATIONS ET RELATIONS
2. L’application
g : R −→ N
x 7−→ x2
Solution Soit x, y ∈ E,
x ̸= y ⇒ x < y ou x > y ⇒ f (x) < f (y) ou f (x) > f (y) ⇒ f (x) ̸= f (y).
f surjective ⇔ ∀ y ∈ F, ∃ x ∈ E : f (x) = y.
En pratique
I Pour montrer que f : E → F est surjective
Soit y ∈ F...∃ x ∈ E, f (x) = y.
I Pour montrer que f n’est pas surjective il suffit de trouver y ∈ F qui n’a
pas d’antécédents.
g : N −→ N
n 7−→ 2n
f : R −→ R+
x 7−→ x2
est surjective.
f bijective ⇔ ∀ y ∈ F, ∃! x ∈ E : y = f (x).
f : R+ −→ R+
x 7−→ x2
est bijective.
f −1 ◦ f = idE et f ◦ f −1 = idF
Ainsi, f est inversible à gauche et à droite et son inverse est ici unique.
L’application f −1 est appelée bijection réciproque de f .
2.2. APPLICATIONS 29
(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
g ◦ f = idE et f ◦ g = idF .
g ◦ f ◦ h = (g ◦ f ) h = idE ◦ h = h
g ◦ f ◦ h = g ◦ (f ◦ h) = g ◦ idF = g
d’où g = h.
L’inverse à droite et l’inverse à gauche sont égaux. On note cette application
f −1 . Réciproquement, s’il existe une application g telle que g ◦ f = idE et
f ◦ g = idF alors f est évidemment bijective.
4. Comme
(f −1 ◦ g −1 ) ◦ (g ◦ f ) = f −1 ◦ g −1 ◦ g ◦ f = f −1 ◦ f = idE
et que
(g ◦ f ) ◦ (f −1 ◦ g −1 ) = g ◦ f ◦ g −1 = g ◦ g −1 = idF .
On en déduit que
(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
f : R \ {2} −→ F
x+5
x 7−→
x−2
f −1 : R \ {1} −→ R \ {2}
5 + 2y
y 7−→
y−1
(f −1 )−1 = f.
f (A) = {f (x) : x ∈ A} ⊂ F.
f −1 (B) = {x ∈ E : f (x) ∈ B} ⊂ E.
2.3. IMAGE DIRECTE OU RÉCIPROQUE D’UNE PARTIE 31
En pratique ! !
∀ y ∈ F, y ∈ f (A) ⇔ ∃ x ∈ A : y = f (x)
∀ x ∈ E, x ∈ f −1 (B) ⇔ f (x) ∈ B.
f : R −→ R
x 7−→ 2
f : R −→ R
x 7−→ sin x
On a
f (R) = [−1, 1], f −1 ({0}) = πZ.
3. Soit f l’application définie par
f : R −→ R
x 7−→ |x|
On a
f −1 ([0, 2]) = [−2, 2], f ([−1, 2]) = [0, 2].
4. Soit A ⊂ E
χ−1
A ({0}) = A, χ−1
A ({1}) = E.
f surjective ⇔ f (E) = F.
32 CHAPITRE 2. ENSEMBLES - APPLICATIONS ET RELATIONS
Solution
1. Soit y ∈ f (A), il existe x ∈ A tel que y = f (x). Or A ⊂ B donc il existe
x ∈ B tel que y = f (x), par suite y ∈ f (B).
2. Comme A ∩ B ⊂ A et A ∩ B ⊂ B alors, f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B).
3. Soit x ∈ A alors, f (x) ∈ f (A) et par suite x ∈ f −1 [f (A)].
4. Soit x ∈ f −1 (f (A)) alors f (x) ∈ f (A). Ainsi, il existe y ∈ A tel que
f (x) = f (y). Comme f est injective on en déduit que, x = y ∈ A.
Solution
1. Soit x ∈ f −1 (A′ ) ⇒ f (x) ∈ A′ ⊂ B ′ ⇒ f (x) ∈ B ′ ⇒ x ∈ f −1 (B ′ ).
2. Soit x ∈ f −1 (A′ ∩ B ′ ) ⇔ f (x) ∈ A′ ∩ B ′ ⇔ f (x) ∈ A′ et f (x) ∈ B ′ ⇔ x ∈
f −1 (A′ ) ∩ f −1 (B ′ ).
/ f −1 (A′ ) ⇒ f (x) ∈
3. Soit x ∈ f −1 (A′ ) ⇒ x ∈ / A′ ⇒ f (x) ∈ A′ ⇒ x ∈
f −1 (A′ ).
4. Soit y ∈ f (f −1 (A′ )) ⇒ ∃ x ∈ f −1 (A′ ) tel que y = f (x) ∈ A′ et par suite
f (f −1 (A′ )) ⊂ A′ .
5. Soit y ∈ A′ comme f est surjective, alors il existe x ∈ E tel que f (x) = y.
Or
f (x) = y ⇒ x ∈ f −1 (A′ )
⇒ f (x) ∈ f (f −1 (A′ )).
2.4. RELATION BINAIRES 33
φ : N −→ N
{
2n n pair,
n 7−→
3n + 1 n impair.
Solution
1. φ−1 ({4}) = {n ∈ N : φ(n) = 4} = {1, 2}.
2. Soit n ∈ N. n ∈ φ−1 (I) ⇔ φ(n) ∈ I ⇔ φ(n) est impair.
Ceci est impossible. Ainsi φ−1 (I) = ∅.
Remarque 2.10 Les ensembles CF f (A) et f (CE A) ne sont pas toujours com-
parables.
En effet, soient E = {a, b, c, d}, F = {1, 2, 3} et soit f : E → F telle que
∀ D, D′ ∈ E, D R D′ ⇔ D//D′
∀ D, D′ ∈ E, D R D′ ⇔ D ⊥ D′ .
x̄ = {y ∈ E : yRx}.
Tout élément de x̄ est dit représentant de cette classe.
∀ (x, y) ∈ E 2 , x R y ⇔ x = y.
xRy ⇔ x2 = y 2 .
∀ x, y ∈ Z xRy ⇔ x ≡ y(n).
1. Montrons
√ que ≪ R ≫ est une relation d’équivalence.
√ ∀ x ∈ Z, x ≡ x(n) et donc R est réflexive.
Soit x, y ∈ Z tel que xRy
x ≡ y(n) ⇔ x − y = nk, k ∈ Z,
⇔ y − x = nk ′ , k ′ = −k ∈ Z,
⇔ yRx.
y = x + kn, k ∈ Z
= nq + r + kn, q, k ∈ Z
= n(q + k) + r, q, k ∈ Z.
Solution
1. xRy ⇔ f (x) = f (y) où f : R → R
3
x +2
x 7→ .
x2 + 1
On a R ainsi définie est une relation d’équivalence .
2. en étudiant les variations de f, on peut déduire que le nombre d’éléments
de x est
√
1 élément, lorsque, x ∈] − ∞, − 12 [∪]2, +∞[,
√
2 éléments, lorsque, x ∈ {− 12 , 0, 1, 2}.
√
3 éléments, si x ∈] − 12 , 0[∪]0, 1[∪]1, 2[.
Notation et vocabulaire
1. Une relation d’ordre est notée en général ≪ ≤ ≫ . Cet ordre est dit ordre
Lexigraphique. Il faut prendre garde à ne pas céder aux automatismes que
pourrait suggérer cette notation : beaucoup de relations d’ordre ont des
propriétés très différentes de celles de l’ordre total dans R.
2. Un ensemble muni d’une relation d’ordre est dit ensemble ordonné.
3. Un ordre est dit total ou E est dit totalement ordonné si deux éléments
quelconques de E sont comparables c’est à dire
∀ x, y ∈ E, x ≤ y ou y ≤ x.
4. Un ordre qui n’est pas total est dit un ordre partiel et on dit que E est
partiellement ordonné.
2.5. EXERCICES 37
(x, y) ≺ (x′ , y ′ ) ⇔ x ≤ x′ et y ≤ y ′ .
2.5 Exercices
Exercice 1. Soit E un ensemble et soient A, B et C des parties de E.
1. Montrer que si A ∩ B = A ∪ B alors A = B.
2. Montrer que si A ∩ B = A ∩ C et A ∪ B = A ∪ C alors B = C. Une seule
des deux conditions suffit-elle ?
Exercice 2. Soit E un ensemble et A, B, et C des parties de E. On rappelle
que la différence symétrique de A et B est définie par
( ) ( )
A∆B = A ∩ B ∪ A ∩ B
χA : E −→ {0, 1}
{
1 si x ∈ A,
x 7−→
0 si x ∈
/ A.
(2.5.1)
f ) χA\B= χA (1 − χB ).
2. Déduire que pour toutes parties A, B, C, D de E on a
a) A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) .
b) A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C) .
c) A \ B = A \ C ⇔ A ∩ B = A ∩ C.
Exercice 4. Soit
{ }
D = (x, y) ∈ R2 , x2 + y 2 ≤ 1
Montrer que D ne peut pas s’écrire comme le produit cartésien de deux parties
de R.
Exercice 5. Soit f : E → F. Montrer que f est bijective si et seulement si
pour tout A partie de E on a f (A) = f (A).
Exercice 6.
1. Soit f : R → R la fonction définie par f (x) = x2 et soit A = [−1, 4] .
Déterminer
a) l’image directe de A par f.
b) l’image réciproque de A par f .
2. On considère la fonction : R → R définie par f (x) = sin x. Déterminer
[ π ] f −1
f (R) , f [0, 2π] , f 0, 2 , f [3, 4] et f −1 [1, 2] .
Exercice 7.
1. Soit f : N → N la fonction définie par f (n) = 2n + 1.
a) Déterminer f (N), f −1 ({0}) et f −1 ({1}) .
b) Soit A = {3, 4, 11} . Calculer f (f −1 (A)) et f −1 (f (A)).
c) f est elle injective ? surjective ? Peut-on parler de f −1 (m), m ∈ N?
Exercice 8. Soit
f : Z × N∗ −→ Q
1
(p, q) 7−→ p +
q
2. En déduire que
∀A ⊂ E, f (A) = f (f −1 (f (A))),
et
∀B ⊂ F, f −1 (B) = f −1 (f (f −1 (B))).
Exercice 10. Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application.
1. Montrer que pour toute famille (Ai )i∈I de parties de E, on a
a) f (∪i∈I Ai ) = ∪i∈I f (Ai ).
b) f (∩i∈I Ai ) ⊂ ∩i∈I f (Ai ).
2. Montrer que pour toute famille (Bi )i∈I de parties de F , on a
a) f −1 (∪i∈I Bi ) = ∪i∈I f −1 (Bi ).
b) f −1 (∩i∈I Bi ) = ∩i∈I f −1 (Bi ).
3. Soit B une partie de F. Montrer que f −1 (B) = f −1 (B).
Exercice 11. Soient E un ensemble, P(E) l’ensemble des parties de E et A
et B deux parties de E. On définit
f : P(E) −→ P(A) × P(B)
X 7−→ (X ∩ A, X ∩ B)
1. Montrer que f est injective si et seulement si A ∪ B = E.
(indication : pour la condition nécessaire vous pouvez raisonner par contra-
posée).
2. Montrer que f est surjective si et seulement si A ∩ B = ∅.
3. Donner une condition nécessaire et suffisante sur A et B pour que f soit
bijective.
Exercice 12. Dire si les relations suivantes sont réflexives, symétriques, an-
tisymétriques, transitives ?
1. E = Z et xRy ⇔ x = −y.
2. E = R et xRy ⇔ cos2 x + sin2 y = 1.
3. E = N et xRy ⇔ ∃ p, q ≥ 1, y = pxq (p et q sont des entiers).
Exercice 13. On définit sur Z la relation
xRy ⇔ x + y est paire
Montrer qu’on définit une relation d’equivalence. Quelles sont les classes d’équivalence
de cette relation.
Exercice 14. Soient deux ensembles E et F et f une application de E dans
F. Sur E on considère la relation R définie par
xRy ⇔ f (x) = f (y).
40 CHAPITRE 2. ENSEMBLES - APPLICATIONS ET RELATIONS
fe(cl(x)) = f (x), x ∈ E.
xRy ⇔ x2 − y 2 = x − y.
mRn ⇔ ∃k ∈ N∗ , n = mk
(x, y) ≺ (x′ , y ′ ) ⇔ x ≤ x′ et y ≤ y ′ .
a) Que vaut f0 ?
b) Calculer fn ◦ fm , pour n, m ∈ Z.
c) En déduire que fn est bijective et expliciter (fn )−1 .
4. Montrer que ∀p ∈ Z, fp ((cl(x, y))) = cl((x, y)), pour tout (x, y) ∈ E.
42 CHAPITRE 2. ENSEMBLES - APPLICATIONS ET RELATIONS
Chapitre 3
Preuve . Soit F l’ensemble des entiers n ≥ n0 tels que P (n) soit faux. Il faut
montrer que cet ensemble est vide.
Supposons que F ̸= ∅. Alors F admet un plus petit élément n1 donc n1 ≥ n0
et P (n1 ) est faux. D’après 1. n1 ̸= n0 donc n1 > n0 et n1 − 1 ≥ n0 . Comme
n1 = min F, n1 − 1 ∈ / F donc P (n1 − 1) est vraie, ce qui contredit l’implication
P (n1 − 1) ⇒ P (n1 ).
En définitive F = ∅ et donc ∀ n ≥ n0 , P (n) est vraie.
43
44CHAPITRE 3. ENTIERS NATURELS - ENSEMBLE FINIS ANALYSE COMBINATOIRE
2. En déduire le calcul de
∑
Sn = ij, n ∈ N∗ .
1≤i≤j≤n
Solution
1. Pour p = 0 on a bien le résultat. Supposons que
∑ p ( )2
3 p(p + 1)
k =
k=0
2
et montrons que
∑
p+1 [ ]2
(p + 1)(p + 2)
3
k = .
k=0
2
On a
∑
p+1
∑
p
3
k = k 3 + (p + 1)3
k=0 k=0
p(p + 1) 2
= ( ) + (p + 1)3
2
[ (p + 1)(p + 2) ]2
= .
2
Remarque 3.1 Comment calculer une somme double ? Une somme double
est une somme sur deux indices. On rencontre les deux situations sui-
vantes
√
Première situation : les indices sont indépendants. Dans ce cas l’in-
version se fait sans problèmes
∑
n ∑
n ∑
n ∑
n
aij = aij .
i=1 j=1 j=1 i=1
√
Deuxième situation : les indices sont dépendants. Dans ce cas
∑ ∑
n ∑
n ∑
n ∑
j
aij = aij = aij .
1≤i≤j≤n i=1 j=i j=1 i=1
3.1. ENTIERS NATURELS 45
2.
∑ ∑
n ∑
j
Sn = ij = ij
1≤i≤j≤n j=1 i=1
∑
n ∑ j
= j( i)
j=1 j=1
∑n
j(j + 1)
= j
j=1
2
1∑ 3
n
= (j + j 2 )
2 j=1
1 n(n + 1) 2 1 n(n + 1)(2n + 1)
= ( ) +
2 2 2 6
2
n(n + 1)(3n + 7n + 2)
= .
24
Remarque 3.2 Dans certains cas, il peut être nécessaire de regrouper dans
l’hypothèse de récurrence plusieurs niveaux successifs de la proposition P par
exemple P (n) et P (n + 1). Il faut alors démontrer que
1. P (n0 ) et P (n0 + 1) sont vraies.
2. Pour tout n ≥ n0 , (P (n) et P (n + 1)) ⇒ P (n + 2). Pour conclure que,
∀ n ≥ n0 , P (n) est vraie.
Exemple 3.2 Montrons que tout entier n ∈ N∗ , peut s’écrire sous la forme
n+1
∃ (p, q) ∈ N2 : = 2p (2q + 1),
2
d’où n + 1 = 2p+1 (2q + 1).
La proposition est donc vraie pour (n + 1).
46CHAPITRE 3. ENTIERS NATURELS - ENSEMBLE FINIS ANALYSE COMBINATOIRE
N0 = ∅ par convention.
Preuve .
◃ Si n = 1 [[1, n]] \ {a} = ∅ = [[1, n − 1]]
◃ Si n > 1. On considère
f : [[1, n]] \ {a} −→ [[1,
{ n − 1]]
x si x < a,
x 7−→
x − 1 si x > a.
Preuve . L’application
idE : E −→ E
x 7−→ x
∪
n ∑
n
card( Ei ) = card(Ei ).
i=1 i=1
48CHAPITRE 3. ENTIERS NATURELS - ENSEMBLE FINIS ANALYSE COMBINATOIRE
card(E × F ) = card(E).card(F )
∏
n
6. Soient E1 , E2 , ..., En des ensembles finis. Alors Ei est fini et on a
i=1
∏
n ∏
n
card( Ei ) = card(Ei )
i=1 i=1
Preuve .
2. Soient n = card(E), p = card(F ), E = {x1 , x2 ..., xn } et F = {y1 , y2 , ..., yp }.
Comme E ∩ F = ∅, alors xi ̸= yj pour tout 1 ≤ i ≤ n, 1 ≤ j ≤ p.
Considérons l’application f : Nn+p → E ∪ F définie par
1 2 3 ... n n + 1 ... n + p
↓ ↓ ↓ ↓ ↓
x1 x2 xn y1 yp
Or on a
F = (F \ E) ∪ (F ∩ E)
d’où
card(F \ E) = card(F ) − card(F ∩ E).
En remplaçant cette expression dans (∗) on en déduit le résultat.
3.2. ENSEMBLES FINIS 49
Par suite
∑
n
Card(E × F ) = card({xi } × F ).
i=1
f : {xi } × F −→ F
(xi , y) 7−→ y
Card({xi } × F ) = card(F )
et par suite,
Attention ! ! Les résultats ci-dessus ne sont vrais que pour les ensembles finis.
Par récurrence, le nombre d’injections de E dans F est donc bien Apn pour
tout p ∈ [[1, n]].
Remarque 3.4 Une injection de [[1, p]] dans F est dite un arrangement de p
élément de F dans un certain ordre. On utilise les arrangements dans tous les
problèmes de choix successifs de p éléments parmi n, sans répétition.
Preuve . A une injection f de [[1, p]] dans E correspond une image f ([[1, p]]) ,
qui est une partie de E de cardinal p.
Réciproquement, toute partie de E de cardinal p est l’image de [[1, p]] par p!
injections distinctes (correspond aux permutations de [[1, p]]). Le nombre de
Ap n!
parties de cardinal p est donc n = .
p! p! (n − p)!
3.3. ANALYSE COMBINATOIRE 53
p 0 1 2 3 4 5 6 7
0 1
1 1 1
2 1 2 1
3 1 3 3 1
4 1 4 6 4 1
5 1 5 10 10 5 1
6 1 6 15 20 15 = C64 6 1
7 1 7 21 35 35 21 7 1
∑
n
n
(a + b) = Cnp an−p bp .
p=0
∑
n+1
p
n+1
(a + b) = Cn+1 an+1−p bp .
p=0
On a
Par conséquent
∑
n ∑
n−1
n+1
(a + b) = Cnp an+1−p bp +a n+1
+ Cnp an−p bp+1 + bn+1
p=1 p=0
∑
n
= an+1 + bn+1 + (C p + C p−1 ) an+1−p bp
| n {z n }
p=1
∑n
p
= an+1 + bn+1 + Cn+1 an+1−p bp
p=1
∑
n+1
p
= Cn+1 an+1−p bp .
p=0
∑
n
Cnk (−1)k = (1 − 1)n = 0.
k=0
et
∑
n
Cnk = 2n .
k=1
3.4 Exercices
Exercice 1. Déterminer le cardinal de
X = {n : 1 ≤ n ≤ 250, 3 | n, 2 - n, 5 - n, 7 - n} .
Exercice 2. Soit n ∈ N∗ .
( )n
1. Montrer que 1 + n1 ≥ 2.
2. Soit k ∈ {0, .., n} , montrer que 1
C k ≤ k!1 .
nk n
3. Déduire que pour 1 ≤ k ≤ n, 1
C k ≤ 2k−1
nk n
1
.
( )n
4. Montrer que 1 + n1 < 3.
Exercice 3. Les deux questions suivantes sont indépendantes
3.4. EXERCICES 55
∑
p
p
Cnk Cm
p−k
= Cn+m .
k=0
∑
n
En déduire (Cnk )2 .
k=0
2. Soient n et p deux entiers naturels tels que 1 ≤ p ≤ n.
Déterminer le nombre de surjections S(n, p) de {1, ..., n} sur {1, ..., p} ,
pour p ∈ {1, 2, 3, 4} .
Exercice 4. Soit n ∈ N∗ , en utilisant la fonction réelle f définie par f (x) =
(1 + x)n , exprimer en fonction de n chacune des sommes
∑
n ∑
n
k−1
∑
n
1
A= kCnk , B= (−1) kCnk , C= Ck.
k=1 k=1 k=1
k+1 n
b) ij,
1≤i<j≤n
56CHAPITRE 3. ENTIERS NATURELS - ENSEMBLE FINIS ANALYSE COMBINATOIRE
∑
c) min (i, j) .
1≤i,j≤n
Exercice 7. Soit n ∈ N∗
1. Exprimer en fonction de n chacune des sommes
∑ ∑
Cnk , Cnk
0≤k≤n,k pair 0≤k≤n,k impair
Arithmétique dans Z
a.
4.1.1 Propriétés
Soit a ∈ Z∗ b, c ∈ Z.
1. Si a divise b et b divise a alors, a = ±b.
2. Si a divise b et a divise c alors a divise b + c.
3. Si a divise b et α divise β alors aα divise bβ.
4. Si a divise b et si n ∈ N∗ , alors an divise bn .
Notation
On note par D(a), l’ensemble des diviseurs de a et par aZ, l’ensemble des
multiples de a. Ainsi,
aZ = {ka : k ∈ Z}.
57
58 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE DANS Z
Preuve .
Existence L’ensemble E des multiples de b inférieurs ou égaux à a est une
partie non vide de Z majorée par a. E possède donc un plus grand élément,
que nous noterons bq. Posons r = a − bq, bq ≤ a, donc r ≥ 0. De plus
bq + |b| est un multiple de b supérieur à bq, donc bq + |b| > a, d’où r < |b|.
Unicité Supposons que a = bq + r = bq ′ + r′ , avec 0 ≤ r < |b| et 0 ≤ r′ < |b|.
On a b(q − q ′ ) = r′ − r, r′ − r est donc un multiple de b. Comme il est
strictement compris entre −|b| et |b|, il ne peut être que nul. Donc r′ = r
et par suite q ′ = q. Le couple (q, r) est donc unique.
−5 = (−3)(2) + 1, q = −3 et r = 1.
−127 = −11(12) + 5, q = 12 et r = 5.
On peut poursuivre ce raisonnement tant que le reste obtenu est non nul
La suite (b, r, r1 , ..., rk ) est une suite d’entiers naturels strictement décroissante,
elle est nécessairement finie. On aboutit donc en un nombre fini d’étapes à
un reste nul. Supposons que rk ̸= 0 et rk+1 = 0, on a alors
q q1 q2 ......qk−1 qk
a b r r1 ......rk−1 rk
r r1 r2 ......rk 0
Ainsi le P.G.C.D de deux entiers non nuls est le dernier reste non nul de
l’Algorithme d’Euclide.
60 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE DANS Z
4 1 12 5
9100 1848 1708 140 28
1708 140 28 0
aZ + bZ = { au + bv : u, v ∈ Z}.
aZ + bZ = (a ∧ b)Z.
Preuve . On pose d = a ∧ b.
I Soit x la somme d’un multiple de a et d’un multiple de b, alors x = au + bv,
avec (u, v) ∈ Z2 . Comme d divise a et b, il divise x. Ainsi x est un multiple
de d.
I Dans l’algorithme d’Euclide, d = rk = rk−2 −rk−1 qk , donc d ∈ rk−2 Z+rk−1 Z.
De proche en proche, on arrive à d ∈ aZ + bZ. A fortiori, tout multiple de
d appartient à aZ + bZ.
Ainsi 28 est bien la somme d’un multiple de 9100 et d’un multiple de 18482.
4.5. ENTIERS PREMIERS ENTRE EUX 61
Corollaire 4.2 Si un entier est divisible par deux entiers premiers entre eux,
il est divisible par leur produit
(a|c, b|c et a ∧ b = 1) ⇒ (ab|c).
Preuve . Comme a divise c et b divise c, il existe k, k ′ ∈ Z tel que c = ka =
k ′ b. Ainsi b divise ka et a et b premiers entre eux implique, que b divise k,
c’est à dire, il existe k ′ ∈ Z tel que k = k ′ b. Ainsi c = ka = k ′ ba et par suite
ab divise c.
Corollaire 4.3 Si un entier est premier avec deux autres, il est premier avec
leur produit. Ainsi,
(a ∧ c = 1 et b ∧ c = 1) ⇒ ab ∧ c = 1.
62 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE DANS Z
Conséquence
Soient (a, b) ∈ Z2 et n, m ∈ N∗ . Si a ∧ b = 1, alors an ∧ bm = 1.
Preuve .
I d = a ∧ b est un diviseur de a et b, il existe donc a′ et b′ tels que a = a′ d
et b = b′ d. Par ailleurs, il existe (u, v) ∈ Z2 tel que au + bc = d, d’ou par
simplification par d . On aura a′ u+b′ v = 1 et ceci nous donne d’après Bezout
que a′ ∧ b′ = 1.
I Si a = a′ d et b = b′ d, d est un diviseur de a et b, donc de a ∧ b. Par ailleurs,
si a′ ∧ b′ = 1, il existe (u, v) ∈ Z2 tel que a′ u + b′ v = 1, d’où au + bv = d, ce
qui signifie que d est un multiple de a ∧ b.
Comme d|a ∧ b et a ∧ b|d, et qu’ils sont tous les deux positifs, on en déduit
d = a ∧ b.
aZ ∩ bZ = (a ∨ b)Z
commun de a et b.
Réciproquement, soit M un multiple commun de a et de b, il existe (p, q) ∈ Z2
tel que M = ap = bq. On a a′ dp = b′ dq, d’où a′ p = b′ q comme a′ divise b′ q et
qu’il est premier avec b′ , il divise q. Donc il existe r ∈ Z tel que q = ra′ . Ainsi
M = ra′ b = rm.
Ainsi tout multiple commun de a et b est un multiple m.
(a ∨ b).(a ∧ b) = |ab|.
Exemple 4.5 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 23, 29, 31, 31, 41, 43, 47...sont des nombres pre-
miers.
Preuve . Dans le cas contraire, il n’y aurait qu’un nombre fini p1 , p2 , ..., pn
de nombres premiers. Soit m = p1 p2 ...pn + 1, m possède un diviseur premier q
et donc q est l’un des pi . Ce qui est absurde car q|m et q - (m − 1).
Proposition 4.1 √Si n n’est pas premier, alors il existe un nombre premier p,
tel que p|n et p ≤ n.
Preuve . Soit n > 1 tel que tout entier inférieur ou égal à n soit un produit de
facteurs premiers. On a, n+1 possède un diviseur premier p. Posons n+1 = pq.
I Si q = 1, n + 1 = p, c’est donc le produit d’un seul facteur premier.
I Si q > 1, alors q ≤ n, d’après l’hypothèse de récurrence, q est un produit de
k facteurs premiers. Donc (n + 1) est le produit de (k + 1) facteurs premiers.
Unicité : En regroupant les facteurs premiers égaux on peut écrire
les pi étant des nombres premiers distincts deux à deux. Supposons qu’un cer-
tain nombre premier p apparaisse avec l’exposant α ≥ 1 dans une décomposition
de n, et l’exposant β ≥ 1 dans une autre (on envisage β = 0 pour le cas où p
ne figurant pas dans la deuxième décomposition). On a pα a = pβ b.
a et b sont des produits de nombres premiers distincts de p, ils sont donc pre-
miers avec p.
4.10. VALUATION D’UN ENTIER N EN UN ENTIER PREMIER P 65
implique, v2 (6) + 2v2 (b) = 2v2 (a), ou encore 1 + 2v2 (b) = 2v2 (a). Ce qui
est absurde.
√
2. 3 100 ∈/ Q. Sinon, il existe (a, b) ∈ N∗ × N∗ tel que 100b3 = a3 . Ce qui
donne, v2 (100) + 3v2 (b) = 3v2 (a), c’est à dire v2 (100) = 3(v2 (a) − v2 (b)).
Comme 100 = 22 .52 , on en déduit que v2 (100) = 2 = 3(v2 (a) − v2 (b)) et
ceci est impossible.
4.11 Exercices
Exercice 1.
1. Montrer que pour tout n ∈ N, l’entier 4n − 1 − 3n est divisible par 9
66 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE DANS Z
2. Résoudre dans N2
{
x + y = 56
a) x ∨ y + x ∧ y = x + y, b)
x ∨ y = 105.
2. Caculer v2 (10!) et v2 (100!) (on pourra écrire 100! = 250 × 50! × k où k
est le produit de nombres impairs).
√
3. En déduire que 100! ∈ / Q.
4.11. EXERCICES 67
Structures algébriques
5.1 Groupes
5.1.1 Loi de composition interne
Définition 5.1 Soit E un ensemble non vide. On appelle loi de composition
interne dans E (en abrégé l.c.i), une opération de E × E dans E, notée
∗ : E × E −→ E
(x, y) 7−→ x ∗ y
∀ x, y ∈ A, x ∗ y ∈ A.
69
70 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
∀ x ∈ E, x ∗ e = e ∗ x = x.
∗ : Q2 −→ Q
x+y
(x, y) 7−→ x ∗ y =
2
n’est pas associative. En effet, (−1 ∗ 0) ∗ 1 ̸= −1 ∗ (0 ∗ 1).
3. Soit E un ensemble. La loi ∗, définie par
est une loi commutative, associative, l’ensemble vide est l’élément neutre.
Proposition 5.1 Soit ∗ une l.c.i dans E possédant un élément neutre e. Alors
e est unique.
∀ x ∈ E, x∗e=e∗x=x (1)
et
∀ x ∈ E, x ∗ e′ = e′ ∗ x = x (2)
En prenant x = e′ dans (1) et x = e dans (2), on en déduit que e = e′ .
5.1.1.2 Monoı̈de
Définition 5.4 On appelle monoı̈de un ensemble E muni d’une l.c.i associa-
tive et possédant un élément neutre.
Exemple 5.4 (N, +), (N, ×), (P(E), ∩) et (P(E), ∪) sont des monoı̈des.
5.1. GROUPES 71
Remarque 5.1 Le plus souvent, la l.c.i d’un monoı̈de est notée de façon ad-
ditive x + y ou multiplicative xy. Quand c’est une notation additive, on note
par (−x) le symétrique de x et quand c’est une notation multiplicative, on note
x−1 le symétrique de x ou encore l’inverse de x.
Proposition 5.3 Soient (E, ∗) un monoı̈de, x, y ∈ E. Si x et y sont symétrisables
alors x ∗ y est symétrisable et on a
(x ∗ y)−1 = y −1 ∗ x−1 .
Preuve . En utilisant le fait que (E, ∗) est un monoı̈de, on a
(y −1 ∗ x−1 ) ∗ (x ∗ y) = y −1 ∗ e ∗ y = e
et
(x ∗ y) ∗ (y −1 ∗ x−1 ) = x ∗ e ∗ x−1 = e.
On en déduit que (x ∗ y) est symétrisable et que
(x ∗ y)−1 = y −1 ∗ x−1 .
72 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
∀ (x, y) ∈ E 2 , x ∗ a = y ∗ a ⇒ x = y.
E −→ E
c’est à dire si l’application est injective.
x 7−→ x ∗ a
2. régulier à gauche, si
∀ (x, y) ∈ E 2 , a ∗ x = a ∗ y ⇒ x = y.
E −→ E
c’est à dire si l’application est injective.
x 7−→ a ∗ x
3. régulier, s’il est régulier à droite et à gauche.
x ∗ a = y ∗ a ⇒ x ∗ a ∗ a′ = y ∗ a ∗ a′ ⇒ x = y.
Attention ! ! La réciproque est fausse puisque dans (N, +), 2 est régulier,
mais il n’a pas d’opposé dans N.
Exemple 5.5 1. (Z, +), (Q, +), (R, +), (C, +), (Q∗ , ×), (R∗ , ×) et (C∗ , ×)
sont des groupes abeliens.
2. (Bij (E), ◦), où Bij (E) est l’ensemble des applications bijectives de E sur
E est un groupe non abélien.
Remarque 5.3 La l.c.i d’un groupe quelconque est souvent notée multiplica-
tivement (ou additivement). S’il n’y a pas d’ambiguı̈té, on notera le groupe G
sans préciser la l.c.i.
Proposition 5.4 1. Un groupe est non vide, il contient au moins son élément
neutre.
2. L’élément neutre d’un groupe est unique.
3. Le symétrique d’un élément dans un groupe est unique.
4. Dans un groupe, tout élément est régulier.
5. Soit G un groupe. Pour tout (a, b) ∈ G2 , l’équation ax = b a une solution
unique, x = a−1 b. De même l’équation xa = b, a une solution unique,
x = ba−1 .
Définition 5.8 Soit (G, .) un groupe. Si G est de Cardinal fini, on dit que G
est fini ou d’ordre fini.
∀ x, y ∈ Z/nZ, x + y = x + y.
5.1.4 sous-groupe
Définition 5.10 On appelle sous-groupe d’un groupe G toute partie H de G,
stable par la l.c.i du groupe et qui muni de la l.c.i induite, est encore un groupe.
En notation multiplicative :
1) H ̸= ∅,
H sous-groupe de G ⇔ 2) ∀ x, y ∈ H, xy ∈ H,
3) ∀ x ∈ H, x−1 ∈ H.
ou encore
< a >= {na : n ∈ Z}, quand G est additif.
Définition 5.12 1. Un groupe est dit monogène s’il est engendré par un
de ses éléments c’est à dire, s’il existe a ∈ G tel que G =< a >.
2. Un groupe est dit cyclique s’il est monogène et fini. a est appelé générateur
de G.
G→G
Exemple 5.12 1. L’application , est un morphisme de groupes.
x 7→ e′
(R∗+ , ×) → (R, +)
2. L’application , est un isomorphisme de groupes.
x 7→ Logx
fa : G → G
3. Soit a ∈ (G, .). On définit , fa est un automorphisme
x 7→ axa−1
(dit automorphisme intérieur).
Définition 5.14 Deux ensembles sont dits isomorphes s’il existe un isomor-
phisme de l’un dans l’autre.
Preuve .
78 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
1. On a f (e) = f (ee) = f (e)f (e) et f (e) = f (e)e′ , d’où, f (e)f (e) = f (e)e′ ,
et, comme f (e) est régulier, f (e) = e′ .
2. Comme f est un morphisme de groupes on a
f (xx−1 ) = f (x)f (x−1 ) et f (xx−1 ) = f (e) = e′ , d’où, f (x)f (x−1 ) = e′ ,
c’est à dire f (x−1 ) = [f (x)]−1 .
3. Comme e′ = f (e), ceci preuve que e′ ∈ f (H) et par suite f (H) ̸= ∅.
Soit x, y ∈ f (H), montrons que xy −1 ∈ f (H). Comme x, y ∈ f (H),
alors il existe a, b ∈ H tels que x = f (a) et y = f (b), on en déduit que,
x.y −1 = f (a).[f (b)]−1 = f (a.b−1 ).
Ainsi en utilisant le fait que H est un sous-groupe de G, on a bien x.y −1
appartient à f (H).
4. Comme e′ = f (e), ceci prouve que e ∈ f −1 (H ′ ).
D’autre part, soit x, y dans f −1 (H ′ ) montrons que x.y est dans f −1 (H ′ ),
c’est à dire que f (x.y) est dans H ′ .
On a f (x.y) = f (x)f (y) et comme f (x), f (y) sont dans H ′ et H ′ est un
sous-groupe de G′ on en déduit que f (x.y) est dans H ′ et donc x.y est
dans f −1 (H ′ ).
(R, +) −→ (C∗ , ×)
Exemple 5.13 L’application , est un morphisme de groupes,
x 7−→ eix
dont le noyau est ker f = {x ∈ R : eix = 1} = 2πZ sous-groupe de (R, +).
(R, +) −→ (C∗ , ×)
Exemple 5.14 L’image du morphisme , est
x 7−→ eix
Z −→ < a >
n 7−→ an
est un isomorphisme de Z dans < a >. Dans ce cas le groupe < a > est infini.
• Si n0 ̸= 0, n0 est le plus petit entier strictement positif tel que an0 = e. On
l’applle l’ordre de a. Dans ce cas, le groupe engendré par a est fini, de cardinal
n0 et
< a >= {e, a, a2 , ..., an0 −1 }.
Exemple 5.15 1. Dans (C∗ , ×) l’ordre de (−1) est 2, l’ordre de (i) est 4,
l’ordre de (j) est 3, l’ordre de (e2iπ/n ) est n.
2. Dans (Z/4Z, +) l’ordre de (1̄) est 4, l’ordre de (2̄) est 2, l’ordre de (3̄) est
4 et l’ordre de(0̄) est 1.
Soit
f : G −→ G′
ak 7−→ f (ak ) = bk , k ∈ [[0, n − 1]].
De plus, pour tout x ∈ ker f, il existe k ∈ [[0, n − 1]] tel que f (x) = f (ak ) = e′
et donc k est un multiple de n. Par suite ak = e. Ainsi, ker f = {e} et donc f
est injective.
Comme Card(G) = Card(G′ ), on en déduit que f est bijectif .
5.1. GROUPES 81
Théorème 5.6 Soit G = < a > un groupe cyclique d’ordre n. Les générateurs
de G sont les ak , 1 ≤ k ≤ n − 1 avec k et n premiers entre eux.
Preuve . Si k ∈ {1, 2, ..., n−1} est premier avec n, le théorème de Bezout nous
dit qu’il existe deux entiers relatifs u et v tels que uk + nv = 1, ce qui entraine
que a = (ak )u ∈< ak > et G =< ak > . Réciproquement, si k ∈ {1, 2, ..., n − 1}
est tel que G =< ak >, il existe u ∈ Z tel que a = (ak )u . Donc a1−ku = e et par
suite 1 − ku ∈ nZ. Ainsi il existe v ∈ Z tel que ku + nv = 1 et donc k ∧ n = 1.
Remarque 5.8 Dans le cas où G est additif cyclique d’ordre n, les générateurs
de G sont les ka, 1 ≤ k ≤ n − 1 avec k et n premiers entre eux.
Exemple 5.16 Z/5Z = < 1̄ > = < 2̄ > = < 3̄ > = < 4̄ >.
Exemple 5.17 ( )
1 2 3 4 5 6
σ=
3 1 2 5 6 4
signifie que σ(1) = 3, σ(2) = 1, σ(3) = 2, σ(4) = 5, σ(6) = 4.
{( )} {( ) ( )}
1 1 2 1 2
Exemple 5.19 S1 = , S2 = , .
1 1 2 2 1
Remarque 5.10 On a (S1 , ◦) et (S2 , ◦) sont des groupes abéliens. Mais pour
n ≥ 3, (Sn , ◦) n’est pas commutatif.
5.1.8.5 Transposition
Définition 5.18 On appelle transposition une permutation qui échange deux
éléments distincts en laissant tous les autres invariants. Nous notons τij la
permutation qui échange i et j avec i ̸= j.
( )
1 2 3
Exemple 5.21 = τ23
1 3 2
Remarque 5.11 τij ◦ τij = e, donc il est clair que toute transposition est
d’ordre 2, elle est sa propre inverse : c’est une involution.
5.1. GROUPES 83
Définition 5.19 On dit qu’une pertmutation s est un p cycle s’il existe {x1 , x2 , ..., xp }
tel que
s(xk ) = xk+1 1 ≤ k ≤ p − 1,
s(xp ) = x1 ,
s(xj ) = xj p + 1 ≤ j ≤ n.
Le cycle sera noté C = (x1 , x2 , ..., xp ). L’entier p est appelé longueur du cycle.
L’ensemble {x1 , x2 , ..., xp } est appelé support du cycle.
( )
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Exemple 5.23 1. Soit σ = .
3 5 7 6 4 2 1 10 9 8
On a σ = (1 3 7)(2 5 4 6)(8 1 0) = τ17 ◦ τ13 ◦ τ26 ◦ τ24 ◦ τ25 ◦ τ810 .
84 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
( )
1 2 3 4 5
2. Soit σ = .
5 3 4 1 2
On a σ = (1 5 2 3 4) = τ14 ◦ τ13 ◦ τ12 ◦ τ15 = τ15 ◦ τ52 ◦ τ23 ◦ τ34 .
5.1.8.6 Inversion
Définition 5.20 Soit σ ∈ Sn . On appelle inversion de σ toute paire {i, j}
d’élément de [[1, n]] telle que si i < j alors σ(i) > σ(j).
( )
1 2 3 4 5
Exemple 5.24 Soit σ = .
5 3 4 1 2
Les inversions de σ sont {1, 2}, {1, 3}, {1, 4}, {1, 5}, {2, 4}, {2, 5}, {3, 4}, {3, 5}.
ε(σ) = (−1)I(σ) .
Corollaire 5.1
ε(σ −1 ) = [ε(σ)]−1 = ε(σ).
Une permutation et son inverse ont même parité.
les inversions de τij sont {i, i + 1}, {i, i + 2}, ...., {i, j − 1}, {i, j}, {i + 1, j},
{i + 2, j}, ...., {j − 1, j}. Elles sont en nombre impair
ε(σ) = (−1)k−1
( )
1 2 3 4 5 6 7 8
Exemple 5.26 Soit σ = .
3 5 4 1 7 8 6 2
On a σ = (1 3 4)(2 5 7 6 8) = τ14 ◦ τ13 ◦ τ28 ◦ τ26 ◦ τ27 ◦ τ25 .
Ainsi, ε(σ) = (−1)6 = 1.
Remarque 5.14 1. Une permutation paire ne peut être que le produit d’un
nombre pair de transpositions et une permutation impaire ne peut être
que le produit d’un nombre impair de transpositions.
2. La décomposition en produit de transpositions peut être utilisé pour déterminer
la signature d’une permutation.
3. Un cycle de longueur pair est une permutation impair.
86 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
( )
1 2 3 4 5 6 7 8
Exemple 5.27 Soit σ = = σ = (1 3 4) (2 5 7 6 8).
3 5 4 1 7 8 6 2 | {z } | {z }
C1 C2
ordre (C1 ) = 3, ordre (C2 ) = 5 et par suite ordre(σ) = 15. Ainsi, par exemple,
σ 2012 = (σ 15 )134 σ 2 = (1 3 4)2 (2 5 7 6 8)2 .
Exemple 5.28 (Z, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×), (C, +, ×), sont des anneaux
commutatifs.
∀ (a, b) ∈ A2 , a − b = a + (−b).
5.2. STRUCTURE D’ANNEAU 87
En particulier, on a
∑
n−1
∗
∀ n ∈ N , 1 − x = (1 − x)
n
xk .
k=0
5.2.2 Sous-anneau
Définition 5.23 On appelle sous-anneau B de A toute partie B de A vérifiant
1. 1A ∈ B,
2. Pour tout (x, y) ∈ B 2 , x − y ∈ B,
3. Pour tout (x, y) ∈ B 2 , xy ∈ B.
fa : A −→ A
a 7−→ axa−1
∀ (x, y) ∈ A2 , xy = 0A ⇒ x = 0A ou y = 0A .
∀, a, b, c ∈ A, ab = ac et a ̸= 0A ⇒ b = c.
x2 = 1 ⇒ (x − 1)(x + 1) = 0
⇒ x = 1 ou x = −1
alors que dans un anneau non intègre, soit par exemple Z/8Z, l’équation x̄2 = 1
a pour solution 1̄, 3̄, 5̄, 7̄.
Théorème 5.8 Z/nZ muni des deux l.c.i. (+) et (×) habituelles est un an-
neau commutatif, de plus Z/nZ est un anneau intègre si, et seulement si n est
premier.
Preuve .
Il est facile de voir que (Z/nZ, +, ×) est un anneau commutatif.
Montrons que si Z/nZ est un anneau intègre alors nécessairement p est pre-
mier. Pour cela, supposons que n n’est pas premier et n ≥ 2 alors il existe a, b
tels que
n = ab avec 1 < a, b < n.
90 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
Théorème 5.9 L’ensemble des éléments inversibles d’un anneau est un groupe
multiplicatif.
Preuve .
Soient A un anneau et G l’ensemble des éléments inversibles.
1. G est stable par ×, en effet
Exemple 5.33 1. Le groupe des éléments inversibles de Z est ({−1, 1}, ×).
2. Le groupe des éléments inversibles de C est (C∗ , ×).
5.3. STRUCTURE DE CORPS 91
5.4 Exercices
Exercice 1. On définit sur R la loi (⋆) par
a ⋆ b = a2 + b2 .
Etudier l’associativité, la commutativité, l’existence d’un élément neutre pour
(⋆).
Exercice 2. Soit E = R \ {1} muni de la loi (⋆) définie par
x ⋆ y = x + y − xy.
92 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
Déterminer x∗n .
Exercice 3. Soit G un groupe. Soient H et K deux sous-groupes de G. On
pose
HK = {x ∈ G, ∃ (h, k) ∈ H × K; x = hk} .
Montrer que HK est un groupe si et seulement si HK = KH.
Exercice 4. Soient G un groupe et A une partie finie de G telle que
A est stable ⇔ ∀x ∈ A, ∀y ∈ A on a xy ∈ A.
Montrer que A est un sous-groupe de G. Donner un contre exemple lorsque A
est infini.
Exercice 5. Soit G un groupe multiplicatif. On note
Z(G) = {a ∈ G, ∀b ∈ G on a ab = ba} .
Z [j] = {z = p + jq; p, q ∈ Z} .
am = e ⇔ n/m.
Exercice 11.
1. Montrer que U = {z ∈ C∗ : ∃n ∈ N∗ , z n = 1} est un groupe multiplicatif.
Soit n ≥ 1 et Un ={z ∈ C∗ : z n = 1} .
94 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
fa (x) = ax et ga (x) = xa
sont bijectives.
2. En déduire que A est un corps.
3. Soit n un entier tel que n ≥ 2, montrer qu’il y a équivalence entre
a) Z/nZ est corps.
b) Z/nZ est intègre.
c) n est premier.
·
( On pourra montrer que si a ∈ Z alors a est inversible dans Z/nZ si
et seulement si a ∧ n = 1.)
Exercice 27. Soit d ∈ N. On pose Ad = {(n, m) ∈ Z2 : n − m ∈ dZ} .
1. Montrer que Ad est un sous-anneau de (Z2 , +, .) .
Soit A un sous-anneau de (Z2 , +, .) .
2. Vérifier que pour tout n ∈ Z, (n, n) ∈ A.
3. Montrer que (n, m) ∈ A si et seulement si (n − m, 0) ∈ A.
4. On pose H = {n ∈ Z : (n, 0) ∈ A} .
a) Montrer que H est un sous groupe de Z.
b) En déduire qu’il existe d ∈ N tel que A = Ad .
98 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES
Chapitre 6
Polynômes
99
100 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
L’addition est donc une l.c.i dans K [X] . Elle est évidemment commutative, as-
sociative, le polynôme nul est l’élément neutre et tout polynôme P = (a0 , a1 , ..., an , 0, ...),
a un opposé −P = (−a0 , −a1 , ..., −an , 0, ...). Ainsi
La multiplication est donc une l.c.i dans K [X] . Elle est commutative, asso-
ciative et est distributive par rapport à l’addition. De plus, la multiplication
admet pour élément neutre le polynôme 1K[X] = (1, 0, ...). Ainsi
On confond 1 ∈ K avec la suite (1, 0, ...). Ainsi, tout polynôme P = (a0 , a1 , ..., an , 0, ...)
avec ai ∈ K, s’écrit
∑
n
n
P = P (X) = a0 + a1 X + ... + an X = ak X k , avec la convention X 0 = 1.
k=0
∑
n ∑
m
p
Par conséquent si P = ap X et Q = bp X p , alors
p=0 p=0
∑
max(n,m)
∑
n+m ∑p
p
P+ Q = (ap + bp )X et PQ = ( ak bp−k )X p .
p=0 p=0 k=0
6.3. FONCTIONS ASSOCIÉES À UN POLYNÔME DE K[X] 101
P : K −→ K
x 7−→ P (x) = a0 + a1 x + ... + an xn .
P : E −→ E
α 7−→ P (α) = a0 + a1 α + ... + an αn .
P : K −→ K
x 7−→ P (x) = x + x2 .
P1 : E −→ E P2 : E −→ E
et
f 7−→ f + f 2 f 7−→ f + f ◦ f
On a donc
P0 : E −→ E
k̄ 7−→ k̄ + k̄ 2 = 0̄
Propriétés
Soient P, Q ∈ K[X]. Alors on a
1. d˚(P + Q) ≤ max(d˚P, d˚Q),
2. d˚(P Q) = d˚P + d˚Q,
3. val(P + Q) ≥ min(val(P ), val(Q)),
4. val(P Q) = val(P ) + val(Q),
5. d˚(λP ) = d˚P et val(λP ) = val(P ), pour tout λ ∈ K \ {0}.
et
val(P + Q) = 0, val(P + R) = 1 > min(val(P ), val(R)).
Remarque 6.1 Les éléments inversibles de K[X] sont les polynômes de degré
nul. En effet, si P est inversible dans K[X] alors il existe Q ∈ K[X] tel que
P Q = 1K[X] . Ainsi, d˚(P Q) = d˚(P ) + d˚(Q) = 0 et donc d˚(P ) = d˚(Q) = 0.
L’ensemble des polynômes constants noté K0 [X] est un corps commutatif.
6.5. AUTRES OPÉRATIONS SUR LES POLYNÔMES 103
6.5.2 Dérivation
Soit P = an X n + an−1 X n−1 + ... + a1 X + a0 , avec ai ∈ K.
Le polynôme dérivé de P est défini par
Il s’ensuit que
P ′ = 0 ⇔ P = cte.
De plus on a les propriétés suivantes
Propriétés
Soient P, Q ∈ K[X]. Alors on a
104 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
P ′ = (10X +3)(X 3 +2)+(5X 2 +3X +1)(3X 2 ) = 25X 4 +12X 3 +3X 2 +20X +6.
A = B(2X − X 2 + X 3 ) + X 5 (X − 1).
Ceci donne
ap p
Ap = B(Qm + X ) + X n+1 Rm .
b0
ap
On prend alors Rp = Rm et Qp = Qm + X p et on a d˚Qp ≤ n.
b0
Unicité : Soient (Q1 , R1 ) et (Q2 , R2 ) tels que
Propriétés
Soient A, B, C et Q dans K[X]. On a
1. A = CQ + B ⇔ A ≡ B mod (C).
2. A ≡ A mod(C).
3. A ≡ B mod(C) ⇔ B ≡ A mod(C).
4. Si A ≡ B mod(C) et B ≡ D mod(C) ⇒ A ≡ D mod(C).
C’est à dire la relation ” ≡ ” est une relation d’équivalence.
5. Si A1 ≡ B1 mod(C) et A2 ≡ B2 mod(C), alors
A1 + A2 ≡ B1 + B2 mod(C) et A1 A2 ≡ B1 B2 mod(C)
c’est à dire
X 2012 = (X 99 − 1)Q + X 32 , Q ∈ R[X].
2. Soit A = X 12 + 8X 11 + 7X 9 + 5X 6 − 3X 4 + X 2 − 5.
Alors on a
( )
A ≡ 1 + 8X 2 + 7 + 5 − 3X + X 2 − 5 mod X 3 − 1 ,
n = pq + r avec 0 ≤ r ≤ p − 1.
X n − an ≡ apq (X r − ar ) mod(X p − ap )
P 1 −5 8 0 −3 Reste
2 0 1 −3 2 4 5
Et par suite
P (X) = (X − 2)(X 3 − 3X 2 + 2X + 4) + 5.
P 1 −1 1 −1 1 −1 Reste
1 0 1 0 1 0 1 0
Et par suite
P (X) = (X − 1)(X 4 + X 2 + 1).
Ainsi, 1 est une racine de P.
6.7. APPLICATIONS DU PROCÉDÉ DE HÖRNER 109
P 1 1 −1 1 0 −1 1 1 Reste
1 0 1 2 1 2 2 1 2 3 = P (1)
2 0 0 1 4 9 20 42 85 172 = Q1 (2)
D’où
P (X) = (X − α)n Pn (α) + (X − α)n−1 Pn−1 (α) + ... + (X − α)P1 (α) + P (α)
P (k) (α)
αk = , ∀ 0 ≤ k ≤ n.
k!
On peut alors énoncer le théorème suivant
P 2 -1 4 1 Reste
-1 0 2 -3 7 -6
-1 0 0 2 -5 12
-1 0 0 0 2 -7
-1 0 0 0 0 2
suivant. D’où
∑
n ∑
n
P (k) (α)
P (X) = αk (X − α) k
= (X − α)k avec n = d˚P.
k=0 k=0
k!
∑
n
Posons Q(X) = αk X k c’est à dire P (X) = Q(X − α) et donc P (k) (β) =
k=0
Q(k) (β − α) pour 0 ≤ k ≤ n. Ce qui donne
∑
n
P (k) (β)
P (X) = (X − β)k
k=0
k!
∑
n
Q(k) (β − α)
= (X − β)k .
k=0
k!
Q(k) (β − α)
Les coefficients sont données par le tableau de Hörner.
k!
On en déduit que P (X) = (X +2)4 −15(X +2)3 +82(X +2)2 −193(X +2)+164.
112 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
2. On dit que deux polynômes A et B sont associés s’il existe λ ∈ K∗ tel que
B = λA.
3. Dans toutes les propriétés de divisibilité on peut remplacer un polynôme
par un polynôme associé.
1
Exemple 6.15 X − , 2X − 1, −2X + 1 sont associés.
2
AU1 + BV1 = ∆.
A ∧ B = 1 ⇔ ∃ U, V ∈ K[X] : AU + BV = 1.
3. Soit λ ∈ K∗ , λA ∧ B = A ∧ B.
4. Soit P un polynôme unitaire, alors (P A) ∧ (P B) = P (A ∧ B).
5. Si A∧B = 1 alors, pour tout n ≥ 1 et pour tout m ≥ 1, on a, An ∧B m = 1.
6. Soient A et B ∈ K[X] non nuls, Ap ∧ B p = (A ∧ B)p , ∀ p ≥ 1.
Lemme 6.1 Soient A et B dans K[X] avec B non nul et d˚B ≤ d˚A. Soit R
le reste de la division euclidienne de A par B. Alors
A ∧ B = B ∧ R.
Preuve . On a
A = BQ + R, d˚R < d˚B.
Soient ∆ = A ∧ B et D = B ∧ R, alors ∆|R et donc ∆ divise D.
Réciproquement, si D divise B et R alors D divise A et B donc D divise ∆.
Par suite ∆ = D (car ils sont unitaires).
Si R1 = 0 alors A ∧ B = B (normalisé).
Si R1 ̸= 0, on divise B par R1 , on obtient
La suite (Rk )k≥1 est finie car la suite (d˚Rk )k≥1 est strictement décroissante
à partir de d˚B.
Il en résulte qu’il existe m ∈ N tel que Rm ̸= 0 et Rm+1 = 0. De plus on a
A ∧ B = B ∧ R1 = R1 ∧ R3 = ... = Rm ∧ Rm+1 = Rm
Remarque 6.8 On peut remplacer à chaque étape le reste trouvé par le po-
lynôme unitaire qui lui est associé.
On trouve A ∧ B = X + 3.
2. Soient n, p ∈ N∗ tels que p ≤ n et a ∈ R∗ . On a n = pq + r avec
0 ≤ r ≤ p − 1. D’où
X n − an ≡ apq (X r − ar ) mod(X p − ap ).
Donc
(X n − an ) ∧ (X p − ap ) = (X p − ap ) ∧ (X r − ar ).
Il s’ensuit que (X n − an ) ∧ (X p − ap ) = X d − ad où d = n ∧ p.
6.8. PROPRIÉTÉS ARITHMÉTIQUES DE K[X] 115
Ceci donne
AB(Q1 + Q2 ) = 1 − AU0 − BV0 .
D’où
AU0 + BV0 = 1.
AB = λ (A ∧ B) (A ∨ B) .
AB = (∆A1 )(∆B1 ) = λM ∆.
Remarque 6.10
Exemple 6.19 1. Soit P ∈ K[X] tel que d˚P = 1, alors P est irréductible.
En effet si P = AB alors d˚P = 1 = d˚A + d˚B, c’est à dire d˚A = 0 ou
d˚B = 0.
2. Le polynôme X 2 +1 est irréductible dans R[X], mais il est réductible dans
C[X].
3. Tout polynôme P ∈ R[X], irréductible dans C [X] est irréductible dans
R[X].
Lemme 6.3 Tout polynôme non constant P ∈ K[X] admet un diviseur irréductible
dans K[X].
mj −nj
∏
Comme Pj ∧ Pini = 1, alors mj = nj et α = β.
i̸=j
Exemple 6.20 On a
X 4 + 1 = X 4 + 2X 2 + 1 − 2X 2
= (X 2 + 1)2 − 2X 2
√ √
= (X 2 + 2X + 1)(X 2 − 2X + 1) dans R[X].
Définition 6.11 On dit que le nombre a est une racine d’ordre de multiplicité
m (∈ N∗ ) de P si (X − a)m divise P et (X − a)m+1 ne divise pas P .
∏
m
Remarque 6.13 Si P = (X − ai )αi Q ∈ K[X], alors on a pour αi ∈ N∗ ,
i=1
∑
m
m≤ αi ≤ d˚P.
i=1
Donc a est une racine de P d’ordre m si, et seulement si P (k) (a) = 0 pour
0 ≤ k ≤ m − 1 et P (m) (a) ̸= 0.
P 1 0 −9 16 −9 0 1 Reste
1 0 1 1 −8 8 −1 −1 0
1 0 0 1 2 −6 2 1 0
1 0 0 0 1 3 −3 −1 0
1 0 0 0 0 1 4 1 0
1 0 0 0 0 0 1 5 6
Ceci donne
λ 5 2 3
P (X) = X − X + λX + µ, λ, µ ∈ R.
5 3
6.10. FORMULE D’INTERPOLATION DE LAGRANGE 121
On en déduit que
λ 5 2 3 6 1
P (X) = X − X + λX − λ − , λ ∈ R.
5 3 5 3
P (ai ) = bi , 1 ≤ i ≤ n.
On en déduit que les seuls polynômes irréductibles dans C[X] sont les po-
lynômes de degré 1. De plus on a le théorème suivant
Propriétés
1. Soit P ∈ R[X], alors P̄ = P et donc si a ∈ C, est racine de P d’ordre m,
ā l’est aussi. Il en résulte que tout polynôme de R[X] admet un nombre
pair de racines non réelles (chacune comptée autant de fois que son ordre
de multiplicité).
2. Tout polynôme de R[X] de degré impair, admet au moins une racine
réelle et plus précisement un nombre impair de racines réelles (chacune
comptée autant de fois que son ordre de multiplicité).
3. Les polynômes irréductibles de R[X] sont les polynômes de degré 1 et ceux
de degré 2 de la forme aX 2 + bX + c avec a ∈ R∗ , b, c ∈ R et b2 − 4ac < 0.
On déduit alors le théorème suivant
6.10. FORMULE D’INTERPOLATION DE LAGRANGE 123
∏
ℓ
P = an (X − zk )pk avec zk ∈ C (distincts) et pi ∈ N.
k=1
Ainsi
∏
s ∏
q
P = an (X − zk ) pk
[(X − zj )(X − z̄j )]pj
k=1 j=1
∏
s ∏ q
= (X − zk )pk [(X 2 − 2Re (zj ) + |zj |2 )]pj
k=1 j=1
Par suite
{ {
coef(X) = 1 = −2a − 2b (2a)(2b) = −1
⇔
2
coef(X ) = 1 = 2 + 4ab (2a) + (2b) = −1
√
2 5−1
Ainsi, 2a et 2b sont racines de t + t + 1 = 0 et donc t1 =
√ √ 2 √
− 5−1 2π 5−1 4π − 5−1
et t2 = . On en conclut que cos = et cos = .
2 5 4 5 2
124 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
∑
n ∏
n
Preuve . On a P = ak X k = an (X − xi ). En identifiant le coefficient
k=0 i=1
de X n−p dans les deux membres on obtient le résultat.
2. Résoudre en x, y, z ∈ C, le système
x+y+z =2
1 1 1 1
+ + =
x y z 2
(xy)2 + (yz)2 + (xz)2 = −7
X 3 − 2X 2 + X − 2 = 0 = (X − 2)(X 2 + 1)
ou de
X 3 − 2X 2 + 7X − 14 = 0 = (X − 2)(X 2 + 7).
{ √ √ }
D’où x, y, z ∈ {2, 1, −1} ou x, y, z ∈ 2, i 7, −i 7 .
6.12 Exercices
Exercice 1. Résoudre les équations suivantes où l’inconnue est un polynôme
P ∈ R [X]
1. P (X 2 ) = (X 2 + 1)P (X).
2. P ◦ P (X) = P (X).
Exercice 2.
1. Effectuer les divisions euclidiennes de X 2 + 5X 3 + 12X 2 + 19X − 7 par
X 2 + 3X − 1 et de X 3 − iX 2 − X par X − 1 + i.
2. En utilisant le tableau de Hörner, donner la division euclidienne de P =
X 4 − 2X 3 + X 2 − 1 par (X − 2)4 et de P = 2X 3 + 4X + 1 par (X + 1)3 .
3. Trouver le reste des divisions euclidiennes de P = (X + 1)n − X n − 1 par
a) Q = (X − 3) (X − 2) .
b) Q = X 2 + X + 1.
– Trouver le reste de la division euclidienne de P = (cos θ + X sin θ)n par
X 2 + 1.
∑
n
Exercice 3. Soient n et p deux entiers naturels non nuls et soit P = ak X k ∈
k=0
C [X] .
Pour chaque k ∈ {0, 1, ..., n} , on note rk le reste de la division euclidienne
de k par p.
Montrer que le reste de la division euclidienne de P par X p − 1
∑n
est le polynôme R = ak X rk .
k=0
1 − A2 (X) = (1 − X 2 )B 2 (X).
126 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
Pn = X n+2 − X n − 2X + 2.
P (0) = 0 et P (X 2 + 1) = (P (X))2 + 1.
P = X 2n − (2 cos α)X + 1,
en produit de facteurs irréductibles dans R [X] .
Exercice 20.
1. Décomposer en produit de polynômes irréductibles dans R [X] et dans
2
C [X] les polynômes X 4 + 1, X 8 − 1, (X 2 − X + 1) + 1.
a) Factoriser P (X) = (X + i)n − (X − i)n , n ≥ 1.
∏m
kπ
b) En déduire (z 2 + cot g 2 ), z ∈ C.
k=1
2m + 1
6.12. EXERCICES 129
Exercice 21.
1. Déterminer les triplets (x, y, z) dans C3 tels que
x+y+z =1
1
+1+1 =1
x y z
xyz = −4
x + y + z = 0.
Etablir que
( )( )
x5 + y 5 + z 5 x2 + y 2 + z 2 x3 + y 3 + z 3
= .
5 2 3
Exercice 23. On considère la suite des polnômes (Pn )n≥0 vérifiant la relation
de réccurence suivante
P0 = 1, P1 = X et Pn+2 = XPn+1 − Pn pour n ≥ 0.
1. Déterminer P2 ; P3 et P4 .
2. Montrer que P2 ∧ P3 = P3 ∧ P4 = 1.
3. Montrer que pour tout n ≥ 0,
a) deg(Pn ) = n,
b) Pn est unitaire,
c) Pn+1 ∧ Pn = 1,
d) Pn (−X) = (−1)n Pn (X).
4. a) Montrer que ∀ n ≥ 0, ∀ θ ∈ ]0, π[ Pn (2 cos θ) = sin(n+1)θ
sin θ
.
π
b) En déduire que ∀ n ≥ 0, Pn (0) = cos(n ) et Pn (2) = n + 1.
2
5. a) Soit n ∈ N∗ . Resoudre dans ]0, π[ l’équation sin(n + 1)θ = 0.
130 CHAPITRE 6. POLYNÔMES
∏
n
kπ
b) En déduire que pour tout n ≥ 1 Pn = (X − 2 cos ).
k=1
n + 1
c) Montrer que les racines de Pn sont deux à deux opposées.
∑n
kπ
∏
n
kπ
d) Donner les valeurs de cos n+1 et sin 2(n+1) .
k=1 k=1
Chapitre 7
Fractions rationnelles
On vérifie que la relation R est une relation d’équivalence dans K [X]×(K [X] \ {0}) .
P
= {(R, S) ∈ K[X] × (K[X] \ {0}) : P S = QR}.
Q
P
On dit que (P, Q) est un représentant de la fraction . L’ensemble des frac-
Q
tions rationnelles est noté K(X) et la relation R est appelée égalité des frac-
tions rationnelles.
131
132 CHAPITRE 7. FRACTIONS RATIONNELLES
P A P S + QA
+ =
Q S QS
0
La loi est associative, commutative, admet un élément neutre la fraction ,
Q
P
Q ̸= 0, appelé fraction nulle et toute fraction admet un opposé
Q
P −P P
− = = .
Q Q −Q
7.1.1.2 multiplication
La loi (×) est définie dans K(X) par
P A PA
× = .
Q S QS
La loi est associative, commutative, admet un élément neutre qui est la fraction
P P
, P ̸= 0, appelé fraction unité et toute fraction non nulle admet un inverse
P Q
P Q
et ( )−1 = . De plus, la loi est distributive sur l’addition.
Q P
Remarque 7.1 Notons que
P
Définition 7.2 On dit que la fraction est irréductible, si les polynômes P
Q
et Q sont premiers entre eux.
P
Dans toute la suite on désignera par une fraction irréductible.
Q
7.1. DÉFINITION D’UNE FRACTION RATIONELLE 133
P
Définition 7.3 On appelle degré de la fraction rationnelle et on note
Q
P
d˚( Q ), l’entier relatif définie par
P
d˚( ) = d˚P − d˚Q.
Q
P
Définition 7.4 1. On appelle zéros de la fraction rationnelle , les racines
Q
du numérateur P.
P
2. On appelle pôles de la fraction rationnelle , les racines du dénominateur
Q
Q.
P
Remarque 7.3 Si d˚P < d˚Q alors la partie entière de est le polynôme
Q
nul.
X4 − X2 12X − 2
F (X) = 2 = X 2 + 3X + 6 + 2
X − 3X − 2 X − 3X + 2
R1 R2 R1 R2
F = + avec d˚( ) < 0 et d˚( ) < 0.
Q1 Q2 Q1 Q2
∏
s
Corollaire 7.1 Soit Q = (X − ai )mi un polynôme Scindé. Toute fraction
i=1
rationnelle de dénominateur Q et de degré strictement négatif se décompose
P ∑s
Ri
de façon unique en = , 1 ≤ i ≤ s, d˚Ri < mi .
Q i=1
(X − a i )mi
Preuve . Comme les facteurs (X −ai )mi sont premiers entre eux deux à deux,
il suffit d’appliquer (s − 1) fois le théorème précédent.
Notation
Ri
Le terme est appelée partie polaire relative au pôle ai .
(X − ai )mi
C1 C2 Cm
F = + + ... + .
X − α (X − α)2 (X − α)m
Ck
Les fractions de la forme sont appelées éléments simples de première
(X − α)k
espèce.
∑
m−1
R(k) (a)
R= (X − a)k .
k=0
k!
On en déduit
R ∑ R(k) (a)
m−1
= (X − a)k−m
(X − α)m k=0
k!
R(a) R′ (a) R(m−1) (a)
= + + ... + .
(X − a)m (X − a)m(−1 (m − 1)!(X − a)
136 CHAPITRE 7. FRACTIONS RATIONNELLES
X2 + X + 1 R(X)
F = =
(X − 1)2 (X − 1)2
on a
∑
2
R(k) (1)
X2 + X + 1 = (X − 1)k
k=0
k!
et donc
X2 + X + 1 3 3
= + + 1.
(X − 1)2 (X − 1)2 X − 1
X3 + 1
F =
(X − 2)4
Comme
X 3 + 1 = (X − 2)(X 2 + 2X + 4) + 9
et que
X 2 + 2X + 4 = (X − 2)(X + 4) + 12,
on en déduit que
1 6 12
F = + + .
X − 2 (X − 2) 2 (X − 2)3
∑ ∑
p mi
Ci,k
F =E+ .
i=1 k=1
(X − αi )k
7.2. DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS SIMPLES 137
4X 3 4X 3
Exemple 7.3 1. Soit G = = .
(X 2 − 1)2 (X − 1)2 (X + 1)2
Il existe C1 , C2 , C3 et C4 telles que
C1 C2 C3 C4
G= + + + .
X − 1 (X − 1) 2 C + 1 (X + 1)2
Comme G est impaire et d’après l’unicité de la décomposition, on peut dé
duire que C1 = C3 et C2 = −C4 . D’autre part, pour calculer C2 , multiplions
G par (X − 1)2 et remplaçons après simplification X par (−1), on obtient
On en déduit que, C1 = 2.
Par suite
2 1 2 1
G(X) = + + −
X − 1 (X − 1)2 X + 1 (X + 1)2
X2 + 1
2. Décomposons F = .
X(X − 2i)
On a
2iX + 1 A B
F =1+ =1+ + .
X(X − 2i) X X − 2i
Ainsi
1
A = XF (X) = i,
X=0 2
et
B = (X − 2i)F (X) = 3i
X=2i
Par suite
2iX + 1 i 3i
F =1+ =1+ + .
X(X − 2i) 2X X − 2i
138 CHAPITRE 7. FRACTIONS RATIONNELLES
P P C1 R
= = + .
Q (X − α)Q1 X − α Q1
Or
P P
C1 = (X − α) =
Q X=α Q1
D’autre part, comme Q′ (X) = Q1 (X) + (X − α)Q′1 (X), on en déduit que
Q′ (α) = Q1 (α).
1
Exemple 7.4 Décomposons en éléments simples dans C(X). Comme
Xn −1
1 1 2ikπ
= n−1 avec wk = e n , 0 ≤ k ≤ n − 1,
Xn −1 ∏
(X − wk )
k=0
alors,
1 ∑ n−1
Ck
= .
X − 1 k=0 X − wk
n
1 wk
Ck = n−1
= .
n(wk ) n
Par suite
1 ∑ n−1
e n
2ikπ
= .
X n − 1 k=0 n(X − e2ikπ/n )
7.2. DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS SIMPLES 139
∑
N ∑
lk
bj,k ∑∑ r kα
Cj,k X + Dj,k
F =E+ +
k=1 j=1
(X − ak )j
k=1 j=1
(X 2 + pk X + qk )j
A B C C
F = + + + .
X X +1 X −j X −j
De plus,
et
j−1 1 1
C= = 2 = − = −j
j(j + 1)(j − j) j (j + 1) j
7.2. DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS SIMPLES 141
aX + b
I Les éléments simples de seconde espèce : , pour ceux-là la
X2 + pX + q
méthode est la suivante. On fait apparaı̂tre la dérivée du trinôme X 2 +pX +q
au numérateur et on compense les X en multipliant par un facteur adéquat,
puis on compense les constantes en ajoutant ce qu’il faut, ce qui donne
aX + b a 2X + p ap 1
= + (b − ) 2 .
X2 + pX + q 2
2 X + pX + q 2 X + pX + q
u′
La première de ces deux fractions est facile à intégrer (du type ). Pour la
u
deuxième fraction, on met le trinôme X 2 + pX + q sous sa forme canonique
u′
afin de mettre la fraction sous la forme α où u est une fonction de x,
1 + u2
cette fonction s’intègre en arctan(u).
∫ x
dt
Exemple 7.8 Calculons F (x) = sur ]−1, +∞[ .
1 + t3
1
On décompose la fraction rationnelle 3 en éléments simples dans R (X),
X +1
ce qui donne
1 1 X −2
= −
X3 + 1 3(X + 1) 3(X 2 − X + 1)
1 1 2X − 1 3 1
= + − .
3(X + 1) 2 X 2 − X + 1 2 X 2 − X + 1
Ainsi
√
1 1 3 2x − 1
F (x) = ln(x + 1) − ln(x − x + 1) +
2
arctg( √ ).
3 6 3 3
7.3 Exercices
Exercice 1. Décomposer en éléments simples sur C (X) les fractions ration-
nelles suivantes :
X 2 + 2X + 5 2X 2 + 5 1 1 1
, , , n , n .
(X − 1) (X − 2) (X 2 − 1) (1 + X) (X 2 + X + 1) X − 1 X + X
2 3 n−1 + ... + X + 1
nelles suivantes :
X X2 + 1 X6 − X5 + X4 + 1
, , ,
X 4 − 1 (X 2 − 1) (X 2 + X + 1) X 3 (X 2 + 1)
X3 8 2X + 1
2, 2, .
(X + X + 1) (X − 1) (X + 1) (X − 2) (X 2 + 1)2
2 2 2
Exercice 3.
1. Décomposer en facteurs irréductibles sur R [X] le polynôme
P = X 8 + X 4 + 1.
2. En utilisant la parité de P et la relation P (iX) = P (X), décomposer en
éléments simples sur R (X) la fraction rationnelle 1/P.
3
Exercice 4. Soit F = (X 3 −1)2
.
1. Vérifier que F (X) = F (jX) = F (j 2 X).
2. Décomposer en éléments simples sur C (X) la fraction rationnelle F.
Exercice 5. Pour n ∈ N∗ , on pose
n!
F = .
X(X + 1) (X + 2) ... (X + n)
1. Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle F.
∑
n
(−1)k Cn
k
2. En déduire k+1
.
k=0
3. Calculer la dérivée nième de F.
1
Exercice 6. Soit F = X 2 +1
.
1. Décomposer en éléments simples sur C (X) la fraction rationnelle F.
2. Montrer qu’il existe Pn ∈ Rn [X] tel que F (n) = Pn
(X 2 +1)n+1
.
3. Déterminer les racines de Pn .
∏
n
Exercice 7. Soit n ∈ N∗ et P = (X − xi ) , où x1 , ..., xn ∈ C deux à deux
i=1
distincts.
1. Pour p ∈ {0, 1, ..., n − 1} , exprimer la décomposition en éléments simples
de XQ à l’aide des P ′ (xk ) .
p
∑
n
xpk
2. En déduire, pour p ∈ {0, 1, ..., n − 1} , la valeur de ′
P (xk )
.
k=1
Exercice 8.
1
1. Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle F = X(X 2 −4)
.
144 CHAPITRE 7. FRACTIONS RATIONNELLES
∑
n 1
2. Simplifier l’expression de la suite Sn = puis calculer sa li-
k=3 k (k 2− 4)
mite.
∑
n 3k + 5
3. Procéder de même pour calculer la limite de la suite Tn = .
k=0 k3 + 6k 2 + 11k + 6
Chapitre 8
Espaces vectoriels
+ : EX × EX → EX . : K × EX → EX
(f, g) 7→ f + g (λ, f ) 7→ λ · f
145
146 CHAPITRE 8. ESPACES VECTORIELS
Proposition 8.1 1. ∀ α ∈ K, ∀ x ∈ E,
α · x = 0E ⇔ (α = 0K ou x = 0E ).
2. ∀ (α, β) ∈ K2 , ∀ x ∈ E, (α − β) · x = α · x − β · x.
3. ∀ α ∈ K, ∀ x, y ∈ E, α · (x − y) = α · x − α · y.
Preuve .
1. 0 · x = (0 + 0) · x = 0 · x + 0 · x. D’où 0 · x = 0E .
D’autre part, α · 0E = α · (0E + 0E ) = α · 0E + α · 0E et donc α · 0E = 0E .
1 1
Inversement, si α · x = 0E et α ̸= 0, alors · (α · x) = · 0E = 0E et donc
α α
x = 0E .
2. α · x = ((α − β) + β) · x = (α − β) · x + β · x, d’où α · x − β · x = (α − β) · x.
3. α · x = α · (x − y + y) = α · (x − y) + α · y. Par suite, α · x − α · y = α · (x − y).
Caractérisation
Une partie F d’un K-espace vectoriel E est un sous-espace vectoriel de E si,
et seulement si
• F est non vide,
• F est stable par combinaison linéaire, c’est à dire
∀ α ∈ K, ∀ (x, y) ∈ F, αx + y ∈ F.
E1 ∪ E2 sous-espace vectoriel de E ⇔ E1 ⊂ E2 ou E2 ⊂ E1 .
Preuve .
1. Vect(A) est un sous-espace vectoriel de E, comme intersection de sous-
espaces vectoriels de E. D’autre part, par définition de Vect(A), on a
A ⊂ V ect(A). Soit F un sous-espace vectoriel de E contenant A. Par
définition de Vect(A), on a Vect(A) ⊂ F. Ainsi, Vect(A) est un sous-
espace vectoriel de E contenant A, et il est inclus dans tout sous-espace
vectoriel de E contenant A.
2. Le singleton {0E } est à l’évidence le plus petit sous-espace vectoriel de E
contenant le ∅. Supposons A ̸= ∅ et notons C l’ensemble des combinaisons
linéaires d’éléments de A
{ }
∑
n
C= x ∈ E : ∃ n ∈ N∗ , ∃ (a1 , a2 , ..., an ) ∈ An , ∃ (λ1 , λ2 , ..., λn ) ∈ Kn , x = λi a i
i=1
∑
n ∑
p
∑
n+p
x+y = λi ai + µj bj = νk ck
i=1 j=1 k=1
Ainsi, F = < (1, 0, −1), (0, 1, −1) > . F est donc un sous-espace vectoriel
de R3 .
2. Soient E = R[X] et F = {P ∈ R[X] : d˚P ≤ 4}
F =< 1, X, X 2 , X 3 , X 4 > .
150 CHAPITRE 8. ESPACES VECTORIELS
F + G = {x ∈ E : ∃ (xF , xG ) ∈ F × G, x = xF + xG }.
F + G = V ect(F ∪ G).
Preuve . F + G ̸= ∅ car 0 = 0 + 0 ∈ F + G.
Soit (x, y) ∈ (F + G)2 . Il existe (x1 , x2 ) ∈ F × G, (y1 , y2 ) ∈ F × G tels que
x = x1 + x2 et y = y1 + y2 . Soit λ ∈ K, on a λx + y = (λx1 + y1 ) + (λx2 + y2 ) ∈
F + G. De plus soit H un sous-espace vectoriel de E qui contient F et G. Soit
x1 + x2 ∈ F + G. Comme x1 ∈ F, x2 ∈ G, on a x1 ∈ H et x2 ∈ H et donc
x1 +x2 ∈ H, d’où F +G ⊂ H. Ainsi F +G est le plus petit sous-espace vectoriel
de E contenant F et G.
E = F ⊕ G ⇔ E = F + G et F ∩ G = {0E }.
E = F1 ⊕ F2 = F1 ⊕ F3 .
Définition 8.9 Une famille qui n’est pas libre est dite liée. On dit que les n
vecteurs sont linéairement dépendants.
En pratique ! !
Pour voir si une famille {x1 , x2 , ..., xn } est libre ou liée, on considère une
combinaison linéaire nulle de ces vecteurs et on cherche les coefficients.
∑n
Soit donc (λ1 , λ2 , .., λn ) ∈ K , tel que
n
λi xi = 0E . Cela nous donne un
i=1
système dont les inconnues sont λ1 , λ2 , ..., λn .
Si l’unique solution de ce système est λ1 = λ2 = ... = λn = 0, alors la famille
est libre.
S’il existe une autre solution, alors la famille est liée.
152 CHAPITRE 8. ESPACES VECTORIELS
Exemple 8.9 1. R3 =< (1, 0, 0), (0, 1, 0), (0, 0, 1) >=< (1, 1, −1), (1, −1, 1), (−1, 1, 1) >
.
2. Soient E = R3 [X] et α ∈ R. D’après la formule de Taylor, on peut écrire
∑
3
P (k) (α)
P = (X − α)k
k=0
k!
8.7 Bases de E
Définition 8.11 Une base de E est une famille libre et génératrice de E.
B = {e1 = (1, 0, 0, ..., 0), e2 = (0, 1, 0, ...0), ..., en = (0, 0, 0, ..., 1)}
Preuve . Supposons que la famille {x1 , x2 , ..., xn } est une base de E alors
pour tout v ∈ E, il existe (α1 , α2 ..., αn ) ∈ Kn tel que v = α1 x1 + ...αn xn .
Supposons qu’il existe (α1′ , α2′ ..., αn′ ) ∈ Kn tel que v = α1′ x1 + ... + αn′ xn . On a
donc (α1 −α1′ )x1 +(α2 −α2′ )x2 +...+(αn −αn′ )xn = 0E et comme {x1 , x2 ..., xn } est
une famille libre de E. On en déduit que αi = αi′ , pout tout 1 ≤ i ≤ n. D’autre
part, si tout vecteur de E s’écrit d’une manière unique comme combinaison
linéaire de x1 , ..., xn , alors la famille {x1 , ..., xn } est une famille génératrice de
E.
Vérifions qu’elle est libre. Soit (α1 , α2 ..., αn ) ∈ Kn tel que α1 x1 +...+αn xn = 0E .
Par unicité de la décomposition du vecteur nul, on a α1 = α2 = ... = αn = 0.
Ainsi, la famille {x1 , x2 ..., xn } est libre. C’est une base de E.
λ1 e1 + ... + λn en + λj ej = 0E .
8.8. DIMENSION D’UN ESPACE VECTORIEL 155
De plus on a, λj ̸= 0.
En effet, si λj = 0 alors λ1 e1 + ... + λn en = 0E et donc λ1 = λ2 = ... = λn = 0
car la famille est libre. On peut donc écrire
λ1 λn
ej = e1 + ... + en .
λj λj
Ainsi, tout j ∈ {n + 1, ..., k}, ej est combinaison linéaire de {e1 , ..., en }. Tous
les vecteurs de G sont dans Vect(G) donc Vect(G) ⊂ Vect(B).
Autrement dit Vect(B) = E et donc B est une famille génératrice de E. Comme
elle est libre, c’est une base de E.
Corollaire 8.1 Tout espace vectoriel de dimension finie, non réduit à {0E }
admet une base.
Théorème 8.3 Dans un espace vectoriel de dimension finie, une famille libre
ne peut avoir plus d’éléments qu’une famille génératrice.
La famille {l1 , ..., lk+1 } étant libre les coefficients αk+1 , ..., αm ne sont pas tous
nuls on peut donc supposer que αk+1 ̸= 0. On a donc
∑k
αi 1 ∑m
αi
gk+1 =− li + lk+1 − gi .
i=1
αk+1 αk+1 i=k+2
αk+1
156 CHAPITRE 8. ESPACES VECTORIELS
Théorème 8.4 Toute les bases d’un espace vecotoriel E de dimension finie
ont le même nombre d’éléments, appelé dimension de E et noté dim E.
Preuve . Supposons l’existence de deux bases B = {e1 , e2 , ..., en } et B ′ =
{e′1 , ..., e′p } comme B est libre et B ′ génératrice alors n ≤ p. De plus, comme
B ′ est libre et B génératrice alors p ≤ n et par suite n = p.
Preuve . Soit n = dim E. Les familles libres de F sont les familles libres de
E elles ont donc au plus n éléments.
L’ensemble des cardinaux des familles libres de F est une partie non vide de N
majorée par n admet donc un plus grand élément p. On en déduit comme dans
le théorème 8.2, l’existence d’une base de F à p éléments. Donc dim F = p et
dim F ≤ dim E.
Si dim F = dim E, une base de F est une famille libre de E à n éléments c’est
aussi une base de E et F = E.
Preuve . Soient {e1 , e2 , ..., en } une base de E et {f1 , f2 , ..., fp } une base de F .
Montrons que B = {(e1 , 0), ..., (en , 0), (0, f1 ), ..., (0, fp )} est une base de E × F.
Montrons que B est libre : Soit λ1 , ..., λn , µ1 , ..., µp des éléments de K
∑
n ∑
p
∑n ∑
p
λi (ei , 0) + µj (0, fj ) = (0E , 0F ) ⇔ ( λi e i , µj fj ) = (0E , 0F )
i=1 j=1 i=1 j=1
⇔ λi = 0 et µj = 0.
Par suite B est libre dans E. De plus, pour tout (x, y) ∈ E × F, il existe
λ1 , λ2 , ..., λn , µ1 , ..., µp des éléments de K tels que
∑
n ∑
p
∑
n ∑
p
(x, y) = ( λi e i , µ j fj ) = λi (ei , 0) + µj (0, fj )
i=1 j=1 i=1 j=1
Preuve . Soit {e1 , e2 , ..., ep } une base de F et donc {e1 , e2 , ..., ep } est une
famille libre de F. D’après le théorème de la base incomplète, on peut compléter
la famille {e1 , ..., ep } par {ep+1 , ..., en } de façon que {e1 , e2 ...ep , ep+1 ...en } soit
une base de E. On pose G = < ep+1 , ep+2 ...en >. On a bien G ⊕ F = E.
F ′ ∩ G = (F ′ ∩ F ) ∩ G
= F ′ ∩ (F ∩ G)
= {0E }.
8.10. RANG D’UNE FAMILLE FINIE DE VECTEURS 159
D’autre part,
F + G = (F ′ + F ∩ G) + G
= F ′ + (F ∩ G + G)
= F ′ + G.
Ainsi,
dim(F + G) = dim(F ′ ⊕ G) = dim F ′ + dim G
et
dim F = dim(F ′ ⊕ F ∩ G) = dim F ′ + dim(F ∩ G).
On en déduit donc que
En pratique ! !
Soit E un K espace vectoriel et E ′ , E ′′ deux sous espaces vectoriels de E.
Montrer que E ′ et E ′′ sont supplémentaire dans E revient à montrer que
ou bien
E ′ ∩ E ′′ = {0E } et dim E ′ + dim E ′′ = dim E.
Montrons que F = F ′ .
Soit v ∈ F. v est donc combinaison linéaire de e1 , ...ep , or e1 = e′1 − α2 e2 ... −
αp ep , par suite v est une combinaison de e′1 , e2 ...ep et donc v ∈ F ′ . D’où F ⊂ F ′
et on montre de même que F ′ ⊂ F . Ainsi, F = F ′ .
8.11 Exercices
Exercice 1. Détérminer lesquels des ensembles sont des espaces vectoriels ?
E1 = {(x, y, z) ∈ R3 : x + y + z = 0, x + y − z = 0} ,
E2 = {(x, y, z) ∈ R3 : x2 − z 2 = 0},
E3 = {f ∈ F (R, R) : f (1) = 0} ,
E4 = {f ∈ F (R, R) : f (x) = f (1 − x), x ∈ R} ,
E5 = {P ∈ R[X] : (X − a)|P, a ∈ R} ,
E6 = {(x1 , x2 , .....xn ) : x1 x2 = 0} ,
{ }
E7 = (un ) ∈ RN : un+2 = un + 2, n ∈ N .
Exercice 2. Soit E un K espace vectoriel, F , G, H des sous espaces vectoriels
de E.
1. Montrer que
F ∪ G sous-espace vectoriel ⇔ F ⊂ G ou G ⊂ F.
8.11. EXERCICES 161
2. Montrer que
G ⊂ F ⇔ F ∩ (G + H) = G + (F ∩ H).
3. Montrer que si F ∩ G = F ∩ H, F + G = F + H et G ⊂ H alors G = H.
Exercice 3.
1. Montrer que a = (1, 2, 3), b = (2, −1, 1) engendrent le même sous-espace
de R3 que c = (1, 0, 1) et d = (0, 1, 1).
2. Soit u1 = (0, 1, −2, 1), u2 = (1, 0, 2, −1), u3 = (3, 2, 2, −1). Montrer que
a) < u1 , u2 , u3 > = < (1, 1, 0, 0), (−1, 1, −4, 2) > .
b) (1, 1, 0, 0) ∈ < u1 , u2 > ∩ < u1 , u2 , u3 > .
Exercice 4.
1. Les systèmes suivants forment-ils des familles libres, géneratrices, bases
de R3 ?
S1 = {(1, −1, 0), (2, −1, 2)};
S2 = {(1, −1, 0), (2, −1, 2), (1, 0, a)} avec a réel (on discutera suivant la
valeur de a).
2. Montrer que les vecteurs u1 = (0, 1, 1), u2 = (1, 0, 1) et u3 = (1, 1, 0)
forment une base de R3 . Trouver dans cette base les coordonnées du
vecteur u = (1, 1, 1).
Exercice 5.
1. Soit (P1 , P2 , ..., Pn ) une famille de polynômes de C [X] non nuls à degré
échelonnés c’est à dire d0 P1 < d0 P2 ... < d0 Pn .
Montrer que (P1 , P2 , ..., Pn ) est une famille libre.
2. Montrer que les polynômes P1 , P2 , P3 , P4 dans R3 [X] définie par :
P1 = 1 + X, P2 = X 2 + X + 1, P3 = X 3 + 1, P4 = 2,
forment une base de R3 [X]. Donner dans cette base les coordonnés du
polynôme Q(X) = 2X 3 − X 2 + X − 1.
3. Soit n dans N∗ et soit (a, b) dans
( R tel que
2
) a ̸= b.
a) Justifier que la famille B = (X − a) k
, est une base de R2n [X].
o≤k≤2n
b) Déterminer les coordonnées de (X − a)n (X − b)n dans la base B.
(Indication : remarquer que X − b = X − a + (a − b)).
Exercice 6. Soient F et G les sous-espaces vectoriels de R3 définis par
{ }
F = (x, y, z) ∈ R3 , x − 2y + z = 0
et { }
G = (x, y, z) ∈ R3 , 2x − y + 2z = 0 .
162 CHAPITRE 8. ESPACES VECTORIELS
F = {(x, y, z, t) ∈ R4 ; x + y + z = 0 et 2x + y + z − t = 0},
et
G = vect{(1, −2, 1, 1), (1, 2, −3, 1), (5, −3, −2, 5)} ⊂ R4 .
1. Calculer la dimension de F .
2. Montrer que G ⊂ F et conclure que G = F .
3. Déterminer un supplémentaire de F .
Exercice 9. Soit n un entier supérieur ou égal à 2 et soit E = Rn [X]. Soit
H l’ensemble
des polynômes P de E tels que P (1) = P ′ (1) = 0.
1. Montrer que H est un sous-espace vectoriel de E.
2. Montrer que P appartient à H si et seulement si (X − 1)2 divise P .
3. Donner une base de H et déterminer sa dimension.
Exercice 10. On considère dans R4
v1 = (1, 2, 0, 1), v2 = (1, 0, 2, 1), v3 = (2, 0, 4, 2), w1 = (1, 2, 1, 0),
w2 = (−1, 1, 1, 1), w3 = (2, −1, 0, 1) et w4 = (2, 2, 2, 2).
1. Montrer que (v1 , v2 ) est libre et que (v1 , v2 , v3 )est liée.
2. Montrer que (w1 , w2 , w3 ) est libre et que (w1 , w2 , w3 , w4 ) est liée.
3. Montrer que (v1 , v2 , w1 , w2 ) est libre.
4. Soit F le sous-espace vectoriel de R4 engendré par (v1 , v2 , v3 ).
a) Déterminer une base de F .
b) Donner un supplémentaire de F .
8.11. EXERCICES 163
F = {(x, y, z, t) ∈ R4 : x + y = 0 et x + z = 0}.
1. Donner une base de F .
2. Compléter la base trouvée en une base de R4 .
3. On pose u1 = (1, 1, 1, 1), u2 = (1, 2, 3, 4) et u3 = (−1, 0, −1, 0). La famille
(u1 , u2 , u3 ) est-elle libre ?
4. On pose G l’espace vectoriel engendré par les vecteurs u1 , u2 et u3 .
Quelle est la dimension de G?
5. Donner une base de F \ G.
6. En déduire que F + G = R4 .
7. Est-ce qu’un vecteur de R4 s’écrit de façon unique comme somme d’un vec-
teur de F et d’un vecteur de G?
Exercice 12. Déterminer le rang des vecteurs suivants
1. a = (3, 2, 1, 0), b = (2, 3, 4, 5), c = (0, 1, 2, 3), d = (1, 2, 1, 2),
e = (0, −1, 2, 1).
2. Dans R3 discuter suivant la valeur de m le rang de
a = (m − 2, 2, −1), b = (2, m, 2) et c = (2m, 2(1 + m), m + 1).
3. Dans R4 [X] , on considère le système : S = (P1 , P2 , P3 , P4 ) avec
P1 = X 3 + X + 1, P2 = X 3 − 2X − 1, P3 = X 3 + X et
P4 = −2X 4 + X 3 − 10X − 6. Déterminer le rang de S.
164 CHAPITRE 8. ESPACES VECTORIELS
Chapitre 9
Applications linéaires
Définition 9.1 Une application f de E dans F est dite linéaire si elle possède
les deux propriétés suivantes
1. Pour tout u, v ∈ E, f (u + v) = f (u) + f (v).
2. Pour tout u ∈ E et λ ∈ R, f (λu) = λf (u).
L’ensemble des applications linéaires de E dans F est noté L(E, F ).
165
166 CHAPITRE 9. APPLICATIONS LINÉAIRES
Preuve .
1. Supposons que f est injective et considérons une combinaison linéaire des
f (ei ) qui s’annule . On a
∑
n ∑
n
αi f (ei ) = 0F ⇒ f ( αi ei ) = 0F .
i=1 i=1
168 CHAPITRE 9. APPLICATIONS LINÉAIRES
∑
n
Ceci implique que αi ei ∈ ker f . Comme f est injective, on en déduit
i=1
∑
n
que αi ei = 0E . La famille {e1 , e2 , ..., en } étant libre, on en déduit que
i=1
α1 = α2 = ... = αn = 0.
2. Soit x ∈ E. Comme {e1 , e2 , ..., en } est une famille génératrice de E, on a
∑n ∑
n
x= αi ei . Ainsi f (x) = αi f (ei ) et par suite f (x) ∈ Imf = F d’où
i=1 i=1
F = < f (e1 ), f (e2 )...f (en ) >.
∑
k ∑
r
αi f (ui ) + βi f (wi ) = 0F ,
i=1 i=1
∑
r ∑
r
ceci implique que βi f (wi ) = 0F c’est à dire βi vi = 0F et comme (v1 , ..., vr )
i=1 i=1
est une famille libre de F , on en déduit que βi = 0, pour tout 1 ≤ i ≤ r. En
remplaçant dans l’égalité (∗) et en utilisant le fait que (u1 , ..., uk ) est une fa-
mille libre de E, on en déduit que αi = 0, pour tout 1 ≤ i ≤ k.
D’autre part soit x ∈ E, on a f (x) ∈ Imf et donc il existe βi , 1 ≤ i ≤ r tels
que
∑r ∑
r
f (x) = β i vi = βi f (wi ).
i=1 i=1
Par suite
∑
r
f (x − βi wi ) = 0F ,
i=1
∑
r ∑
r
et donc x − βi wi ∈ ker f . Il existe donc αi , 1 ≤ i ≤ k tel que x − βi w i =
i=1 i=1
∑
k
αi ui et par suite
i=1
∑
k ∑
k
x= βi w i + αi ui .
i=1 i=1
Preuve . On pose
g : L(E, F ) −→ F
| × F {z
× ... × F}
nf ois
f 7−→ (f (e1 ), f (e2 )...f (en ))
| × F {z
dim(L(E, F )) = dim(F × ... × F}) = np
nf ois
Soit x ∈ E, comme
x = p(x) + (x − p(x)),
et que p(x) ∈ Imp et x − p(x) ∈ ker p, on a
E = Imp + ker p.
et
x ∈ ker p ⇔ p(x) = 0E .
Comme p est un projecteur, on a
9.3.2 Symétries
Définition 9.6 Soient F et G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires
d’un K-espace vectoriel E. On appelle symétrie par rapport à F parallèlement
à G, l’application de E dans E qui, à x = x1 + x2 (x1 ∈ F, x2 ∈ G) associe
x1 − x2 .
Proposition 9.6 Un endomorphisme d’un K espace vectoriel E est une symétrie
si, et seulement s’il est involutif c’est à dire s ◦ s = idE .
Preuve . Si s est la symétrie par rapport à F parallèlement à G, pour tout
x = x1 + x2 avec x1 ∈ F, x2 ∈ G, s(x) = x1 − x2 et s ◦ s(x) = x1 + x1 = x d’où
s ◦ s = idE .
D’autre part, soit s un endomorphisme de E tel que s ◦ s = idE . On pose
1 1
p1 = (idE + s) et p2 = (idE − s).
2 2
p1 et p2 sont des projecteurs et on a p1 + p2 = idE donc si p1 est la projection
sur F parallèlement à G, p2 est la projection sur G parallèlement à F , on a
s = p1 − p2 .
s est donc la symétrie par rapport à F parallèlement à G.
172 CHAPITRE 9. APPLICATIONS LINÉAIRES
9.5 Exercices
Exercice 1. Soit E l’espace vectoriel réel des applications dérivables de R
vers R. On considère les applications
E → E E → E ∫x
φ: et ψ :
f 7→ f ′ f 7→ ψ (f ) , ψ (f ) (x) = 0 f (t)dt.
1. Déterminer f ◦ f.
2. Montrer que Imf ⊂ ker f.
3. Trouver dim Imf, en déduire que Imf = ker f.
Exercice 3. Soient v1 = (1, 0, 0, 0) , v2 = (1, 1, 0, 0), v3 = (1, 1, 1, 0) et v4 =
(1, 1, 1, 1) des vecteurs de R4 .
9.5. EXERCICES 173
f (v1 ) = (2, 1, 1), f (v2 ) = (3, 2, 1) , f (v3 ) = (4, 2, 2) et f (v4 ) = (4, 3, 1).
Matrices
10.1 Définitions
10.1.1 Définitions et Notations
Définition 10.1 Soient n et p deux entiers non nuls. On appelle matrice
à coefficients réels (resp. complexes) la donnée de n × p nombres réels (resp.
complexes) notés (aij )1≤i≤n . On représente la matrice sous forme d’un tableau
1≤j≤p
A à n lignes et p colonnes
a11 a12 ... a1p
a21 a22 ... a2p
A = .. .. .. .. = (aij )1≤i≤n .
. . . . 1≤j≤p
an1 an2 ... anp
On dit que aij est le terme général de la matrice A. Le premier indice (ici i)
désigne toujours l’indice de ligne et le second indice (ici j) l’indice de colonne.
On écrit aussi sous forme condensée A = (aij )n,p ou encore A = (aij ) s’il n’y
a aucune ambiguı̈té. Le couple (n, p) s’appelle le format de la matrice et on dit
que A est de type (n, p).
Définition 10.2 Deux matrices A = (aij )n,p et B = (bij )m,q sont éagles si,
et seulement si,
I A et B ont même format : n = m et p = q
et
I ∀ k ∈ {1, ..., n}, ∀ j ∈ {1, ...p} aij = bij .
Notation Soit K un corps commutatif. On désigne par Mn,p (K) l’ensemble
des matrices à coefficients dans K ayant n lignes et p colonnes.
175
176 CHAPITRE 10. MATRICES
Attention ! !
On ne peut additionner que des matrices de même types.
∀ A, B ∈ Mn,p (K), A + B = B + A.
2. + est associative :
On a donc
λ11 λ12 ... λ1p 0 0 ... 0
λ21 λ22 ... λ2p 0 0 ... 0
.. .. .. .. = .... .. ..
. . . . . . . .
λn1 λn2 ... λnp 0 0 ... 0
et par suite ∀ (i, j) ∈ {1, 2, ..., n} × {1, 2, ..., p} , λij = 0. La famille (Ei,j ) est
donc libre.
• La famille F engendre Mn,p (K) : Soit A = (aij ) ∈ Mn,p (K). On remarque
que
∑n ∑ p
A= aij Ei,j .
i=1 j=1
∑
p
cij = aik bkj 1 ≤ i ≤ n et 1 ≤ j ≤ q.
k=1
Attention ! !
Le produit de deux matrices n’est pas toujours défini. Le produit AB n’a de
sens qui si le nombre de colonnes de A est égal au nombre de lignes de B.
( ) 2 1 0 1
0 2 3
Exemple 10.4 Soient A = et B = 0 1 0 3 . Calculer
0 1 2
1 0 1 1
si possible AB et BA.
Comme A est de type (2, 3) et que B est de type (3, 4), le produit AB est
possible et est de type (2,4) pas contre le produit BA n’existe pas. On peut
disposer de cette manière
2 1 0 1
0 1 0 3
1 0 1 1
( ) ( )
1 2 3 5 3 3 10
=
0 1 2 2 1 2 5
Attention ! !
Le produit matriciel n’est pas commutatif. En effet le produit AB peut avoir un
sens alors que BA n’en a pas (voir l’exemple ci dessus), et même si les produit
AB et BA ont un sens les matrices AB et BA ne sont pas en général égales
comme le montre l’exemple suivant
( ) ( ) ( )
0 1 0 −1 1 0
Exemple 10.5 Si A = et B = alors AB =
( ) 0 0 1 0 0 0
0 0
et BA = .
0 1
On a AB = O mais A ̸= O et B ̸= O.
2. On n’a pas le droit de simplifier une égalité matricielle : Si AB = AC, ceci
n’implique pas forcément que B = C.
180 CHAPITRE 10. MATRICES
A(BC) = (AB)C.
A(B + C) = AB + AC
et
(A + B)C = AC + BC.
Preuve .
1. Si A = (aij )n,p , B = (bij )p,q et C = (cij )q,τ alors la matrice D = BC, a pour
terme général
∑q
D = (dij )p,τ où dij = bik ckj
k=1
∑
p
∑
p
∑
q
E = (eij )n,τ où eij = aiℓ dℓ,j = aiℓ bℓk ckj .
ℓ=1 l=1 k=1
∑
p
F = (fik )n,q où fik = aiℓ bℓk
ℓ=1
∑
p
∑
p
∑
q
G = (gij )n,τ où gij = fik ck,j = aiℓ bℓk ckj .
k=1 l=1 k=1
Comme on peut permuter deux sommes finies, on en déduit que les matrices
E = A(BC) et G = (AB)C qui ont même format (n, τ ) et même terme
général sont égales.
10.5. TRANSPOSÉE D’UNE MATRICE 181
D’autre part, les matrices AB et AC ont même format (n, q) et pour terme
∑
p
∑
p
général respectif aik bkj et aik ckj . Donc la matrice E = AB + AC a
k=1 k=1
pour format (n, q) et pour terme
∑
p
∑
p
eij = aik bkj + aik ckj = dij .
k=1 k=1
D’autre
∑p part, la matrice AB a pour format (n, q) et comme terme général
k=1 aik bkj . Donc la matrice D = λ(AB) a pour format (n, q) et pour terme
général ( p )
∑
dij = λ aik bkj = cij .
k=1
Comme C et E ont même format et même terme général, on en déduit
l’égalité.
Preuve .
1. Si A = (aij )n,p et B = (bij )n,p alors la matrice A + B = (aij + bij )n,p et
donc (A + B)t a pour terme général (aji + bji ). D’autre part la matrice t A
est de terme général (aji ) et la matrice t B est de terme général (bji ), donc
la matrice t A + t B est de terme général (aji + bji ). D’où l’égalité.
2. Si la matrice A = (aij )n,p , la matrice At = (aji )p,n et donc (At )t = (aij )n,p =
A.
3. Soit A = (aij )n,p et B = (bij )p,q alors AB a pour format (n, q) et pour terme
∑
p
∑ p
t
général aik bkj par conséquent C = (AB) = ajk bki . D’autre part les
k=1 k=1
matrices t A et t B ont respectivement pour format (p, n) et (q, p) et donc le
produit D = t B t A est de format (q, n) et pour terme général
∑
p
dij = bki ajk = cij ,
k=1
Définition 10.8 1. Soit A = (aij )n une matrice d’ordre n, les termes aii
constituent la diagonale principale de A.
2. Une matrice A = (aij )n est dite diagonale, si tous ses termes sont nuls, sauf
peut être ceux de la diagonale principale
5. Une matrice A est triangulaire inférieure si c’est une matrice dans tous les
termes au-dessus de la diagonale principale sont nuls
∀ A ∈ Mn (K), AIn = In A = A.
{
1 si i = j
∀ (i, j) ∈ {1, 2, ..., n} ,
2
bij =
0 sinon
Donc, cij = aij bjj = aij . Ainsi, AIn = A et on montre de même que In A = A.
Preuve de l’unicité
Supposons qu’il existe deux matrices B1 et B2 telles que
AB1 = B1 A = In = AB2 = B2 A.
et donc B1 = B2 .
Notation
On note par GLn (K) l’ensemble des matrices carrées inversibles de Mn (K).
Théorème 10.2 Une matrice A ∈ Mn (K) est inversible si, et seulement si,
elle est inversible à droite ou inversible à gauche.
Preuve
√ .
Il est clair que si A est inversible alors elle est inversible à gauche et à
√ droite.
Supposons que A soit inversible à gauche, alors il existe A′ ∈ Mn (K) telle
que A′ A = In . Soit fA l’application définie par
fA : Mn (K) −→ Mn (K)
X 7−→ AX.
X ∈ ker fA ⇔ AX = O ⇔ A′ AX = O ⇔ X = O.
(AB)−1 = B −1 A−1 .
Proposition 10.7 Si A est une matrice carrée inversible, alors At est inver-
sible et (At )−1 = (A−1 )t .
∑
n
tr(A) = aii .
i=1
Proposition 10.8 L’application (tr) est une forme linéaire de Mn (K) vérifiant
tr(AB) = tr(BA).
186 CHAPITRE 10. MATRICES
∑
n
tr(αA + B) = (αaii + bii )
i=1
∑
n ∑
n
= α aii + bii
i=1 i=1
= αtr(A) + tr(B).
De plus
∑
n ∑
n
tr(AB) = aij bji
i=1 j=1
∑n ∑ n
= bji aij
j=1 i=1
= tr(BA).
∑
n
∀ j ∈ {1, ..., p}, f (ej ) = aij e′i .
i=1
f : R3 [X] −→ R2 [X]
P 7−→ P ′
188 CHAPITRE 10. MATRICES
∑
p
∑
p
∑n
f (x) = ξj f (ej ) = ξj ( aij e′i )
j=1 j=1 i=1
∑n ∑p
= ( aij ξj )e′i
i=1 j=1
10.9. MATRICE D’UNE APPLICATION LINÉAIRE 189
y = f (x) ⇔ Y = AX.
Y = AX + BX = (A + B)X.
est linéaire comme elle est bijective, c’est un isomorphisme d’espaces vectoriels.
On retrouve, en particulier l’égalité des dimensions
Remarque 10.8 Comme A est une matrice de type (n, p), on en déduit que
rg(A) ≤ inf(n, p).
f : R −→ R3
P 7−→ (P (0), P (1), P (2))
1. Déterminer la matrice A de f .
2. Montrer que A est inversible et calculer A−1 .
Solution
Comme f (1) = (1, 1, 1), f (X) = (0, 1, 2) et que f (X 2 ) = (0, 1, 4), on en déduit
que la matrice A de f relativement au système de bases canoniques est
1 0 0
A= 1 1 1
1 2 4
Calculons le rang de A
1 0 0
rg(A) = rg 1 1 0 = 3
1 2 2
Ou encore
x=a
y = − 32 a + 2b − 21 c
z = 12 a − b + 12 c
On en déduit que
x a
y = A−1 b .
z c
Ainsi,
1 0 0
A−1 = − 32 2 − 12
1
2
−1 1
2
alors
ξ1 ξ1′
ξ2 ξ2′
MB (x) = X = .. et MB′ (x) = .. = X′
. .
ξn ξn′
Exemple 10.8 On pose e′1 = 2e1 +5e2 , e′2 = e1 +7e2 . Soit B la base canonique
de R2 et B′ = {e′1 , e′2 }. On a
( )
2 1
PBB′ = .
5 7
XB = PBB′ XB′ ′ .
Définition 10.14 Deux matrices sont équivalentes si, et seulement si, elles
représentent une même application linéaire dans des bases différentes.
Remarque 10.10 On vérifie que l’équivalence des matrices est une relation
d’équivalence dans Mp,n (K).
Proposition 10.12 Deux matrices équivalentes ont même rang.
Preuve . Soit A et B deux matrices de Mp,n (K), f et g les applications
linéaires qui leurs sont canoniquement associés. Si A et B sont équivalentes,
elles reprèsentent par ailleurs une même application linéaire u dans un autre
système de bases on a
Soit alors
A′ = P −1 AP.
Solution
1. Comme dim R3 = card(e′1 , e′2 , e′3 ) = 3. Montrer que B ′ est une base de R3
revient à montrer que B′ est une famille libre de R3 . Pour cela cherchons le
rang de (e′1 , e′2 , e′3 ).
1 0 0
rg(e′1 , e′2 , e′3 ) = rg 1 j − 1 j 2 − 1
1 j2 − 1 j − 1
1 0 0
= rg 1 j − 1 0
1 j − 1 −3(j − j )
2 2
= 3.
Il s’ensuit que B ′ = {e′1 , e′2 , e′3 } est une base de R3 .
a b c
2. La matrice M de f dans la base B est M = c a b .
b a a
Déterminons la matrice M ′ de f dans la base B ′ .
1ère Méthode
1 1
On a f (e′1 ) = M 1 = (a + b + c)e′1 , f (e′2 ) = M j = (a + bj + cj 2 )e′2
1 j2
1
′
et f (e3 ) = M j 2 = (a + bj 2 + cj)e′3 .
j
On a donc
a+b+c 0 0
M (f, B ′ ) = M ′ = 0 a + bj + cj 2 0
2
0 0 a + bj + cj
10.12. EXERCICES 197
2ème Méthode
On a
M (f, B ′ ) = PB′ B M(f,B) PBB′
1 0 0
avec PBB′ = P = 1 j j 2 . Cherchons P −1 ?
1 j2 j
P X = Y ⇔ X = P −1 Y
x a
Soit X = y et Y = b . On a
z c
x+y+z =a
PX = Y ⇔ 2
x + jy + j z = b
x + j 2 y + jz = c
et donc a+b+c
x=
3
y= a
+ b
+ c(− 3j1 − 13 )
3 3j
z= a
3
− 1
3j
(1 + j)b + 1
3j
c
et par suite
1 1 1
3 3 3
−1
= − 3j1 − .
1 1 1
P 3 3j 3
1
3
− 13 − 1
3j
1
3j
10.12 Exercices
Exercice 1. Calculer lorsqu’ils sont définis les produits AB et BA dans cha-
cun des cas suivants
0 2 1 ( )
2 0 1
1. A = 1 1 0 , B = .
−1 1 2
−1 −2 −1
198 CHAPITRE 10. MATRICES
1 2 ( )
−1 1 0 1
2. A = 1 1 , B = .
2 1 0 0
0 3
Exercice 2.
1. Pour n ≥ 2, déterminer le reste de la division euclidienne de X n par X 2 −
3X + 2.
0 1 −1
2. Soit A = −1 2 −1 . Déduire de la question précédente la valeur
1 −1 2
de An , n ≥ 2.
0 1 1
Exercice 3. Soit A = 1 0 1
1 1 0
1. Montrer que A3 − 3A − 2I = O.
2. En déduire que A est inversible et calculer A−1 .
3. Calculer A6 − 3A − 6A − 4I.
4. Calculer An , n ∈ N.
Exercice 4. Soit (an ) , (bn ) et (cn ) trois suites réelles telles que a0 = 1, b0 = 2
et c0 = 7 et vérifient la relation de réccurence
an+1 = 3an + bn
bn+1 = 3bn + cn
Cn+1 = 3cn
n(n − 1) 2
An = 3n I + 3n−1 nN + 3n−2 N .
2
En déduire an , bn et cn en fonction de n.
10.12. EXERCICES 199
2. Montrer que R3 = E1 ⊕ E2 .
3. Soit v1 = (1, 0, −1), v2 = (0, 1, −1) et v3 = (1, 1, 1).
a) Montrer que B ′ = (v1 , v2 , v3 ) est une base de R3 .
b) Soit P la matrice de passage de B à B ′ . Montrer qu’il existe une matrice
D diagonale telle que AP = P D.
c) Calculer An , pour n ∈ N.
Exercice 13. On munit R3 de sa base canonique et soit f ∈ L (R3 ) définie
par f (e1 ) = −e2 − 2e3 , f (e2 ) = −e1 + e2 − e3 et f (e3 ) = 2e1 + e2 + 4e3 .
1. Ecrire la matrice A de f relativement à la base B = (e1 , e2 , e3 )
2. Déterminer une base de chacun des sous espaces ker(f − id) et ker(f − 2id).
3. Soient e′1 = (1, 1, 1), e′2 = (1, 0, 1) et e′3 = (0, 1, 1).
a) Montrer que B ′ = (e′1 , e′2 , e′3 ) est une base de R3 .
b) Donner la matrice de passage de la base B à la base B ′ .
c) Ecrire la matrice T de f relativement à la base B ′ .
4. Calculer T n , pour n ∈ Z et en déduire An pour n ∈ Z.
Exercice 14. Un endomophisme f ∈ L(E) est dit nilpotent s’il existe p ∈ N
tel que f p = 0, dans ce cas l’indice de f est le plus petit p tel que f p = 0.
On suppose que f est un endomorphisme nilpotent d’indice p.
1. Soit u ∈ E er u ∈
/ ker f p−1 . Montrer que (u, f (u), f 2 (u), f 3 (u), ..., f p−1 (u))
est libre.
2. Montrer que si dim E = n alors f n = 0.
On suppose dans la suite que si f est un endomorphisme nilpotent alors
idE + f est un endomorphisme inversible. Déterminer dans ce cas l’inverse
de idE + f.
3. Soit f un endomorphisme de R3 nilpotent d’indice 2. Montrer qu’il existe
une base de R3 dans laquelle
0 0 0
la matrice de f s’écrit 1 0 0
0 0 0
202 CHAPITRE 10. MATRICES
Chapitre 11
Déterminants et systèmes
linéaires
11.1 Déterminants
11.1.1 Applications multilinéaires
Définition 11.1 Soient E et F deux K-espaces vectoriels et m un entier
naturel. Soit
f : E m −→ F
(x1 , x2 , ..., xm ) 7−→ f (x1 , x2 , ..., xm )
une application. f est dite m-linéaire si elle linéaire par rapport à chacune des
variables c’est à dire, ∀ i ∈ {1, 2, ..., m}, l’application xi → f (x1 , x2 , ..., xi , ...xm )
est linéaire.
Exemple 11.1 1. Pour m = 1, la notion d’application 1-linéaire coincide avec
celle de l’application linéaire.
2. L’application nulle est m-linéaire.
3. Le produit scalaire canonique sur R2 ,
R2 × R2 −→ R
((x1 , x2 ) , (y1 , y2 )) 7−→ x1 y1 + x2 y2
est une forme 2-linéaire (on dit plutôt bilinéaire).
4. Rappelons que si u = (x1 , x2 , x3 ), v = (y1 , y2 , y3 ) alors le produit vectoriel de
u et v noté u ∧ v est défini par
u ∧ v = (x2 y3 − x3 y2 , x3 y1− x1 y3 , x1 y2 − x2 y1 ).
Le produit vectoriel sur R3 est une application bilinéaire
203
204 CHAPITRE 11. DÉTERMINANTS ET SYSTÈMES LINÉAIRES
f est bilinéaire.
xi = xj ⇒ f (x1 , x2 , ..., xm ) = 0.
f : R3 × R3 −→ R3
(u, v) 7−→ u ∧ v
3. Si {x1 , x2 , ..., xm } est une famille liée dans E alors f (x1 , x2 , ..., xm ) = 0.
Preuve .
1. Soit i < j comme f est alternée, on a
Par suite
11.1. DÉTERMINANTS 205
f (x1 , x2 , .., xi , xi+1 , .., xi , .., xm ) + f (x1 , .., xj , xi+1, .., xi , ..., xm )
+f (x1, x2 , .., xj , xi+1 , .., xi, .., xm ) + f (x1, x2 .., xj , xi+1 , .., xj , .., xm ) = 0.
D’où
f (x1 , ..., xj , ..., xi , ..., xm ) = −f (x1 ..., xi , ..., xj , ..., xm )
2. I Cas d’une transposition Soit (i, j) ∈ {1, 2, ..., m}2 tel que i < j,
notons τij la transposition qui échange i et j et laisse les autres éléments
de {1, 2, ..., m} fixés. Comme
on en déduit que
f (xτij (1) , xτij (2) , ..., xτij (m) ) = ε(τij ) f (x1 , x2 , ..., xm ).
f (xσ(1) , xσ(2) , ...xσ(m) ) = −f (xτ2 ◦...◦τN (1) , xτ2 ◦...◦τN (2) , ...xτ2 ◦...◦τN (m) )
.
= ..
= (−1)N f (x1 , x2 , ..., xm ) = ε(σ)f (x1 , x2 , ..., xm ).
3. Si {x1 , x2 , ..., xm } est une famille liée alors l’un au moins des x1 , x2 , ..., xm
s’exprime donc comme combinaison linéaire des autres.
∑m
Supposons par exemple que x1 = ai xi
i=2
Ainsi
∑
m
f (x1 , x2 , ..., xm ) = ai f (xi , x2 , ..., xm ) = 0.
i=2
206 CHAPITRE 11. DÉTERMINANTS ET SYSTÈMES LINÉAIRES
∑
p
Plus généralement, si xi = aij ej alors
j=1
∑
f (x1 , x2 , ..., xm ) = ( ε(σ)a1σ(1) ...amσ(m) )f (e1 , e2 ..., em )
σ∈Sm
11.1. DÉTERMINANTS 207
où, pour chaque j ∈ {1, ..., m}, (aij )1≤i,j≤m sont les composantes de xi dans la
∑m
base B .(xi = aij ej ).
j=1
L’élément detB (x1 , x2 , ...xm ) est appelé le déterminant de (x1 , x2 , ..., xm ) dans
la base B.
Pour toute base B de E, (detB ) est une base de ∧m (E).
det B = 1.
B
det
′
(S) = det
′
(B) det(S).
B B B
3. Soit S ∈ E m
S liée ⇔ det(S) = 0
B
Preuve .
208 CHAPITRE 11. DÉTERMINANTS ET SYSTÈMES LINÉAIRES
On note
a11 a12 ... a1n
a21 a22 ... a2n
det A = .. .. .. .. .
. . . .
an1 an2 ... ann
2. Posons
φ : E n −→ K
(x1 , x2 , ...xn ) 7−→ φ(x1 , x2 ...xn ) = det(u(x1 ), ...u(xn ))
B
c’est à dire
Ainsi,
det(u(x1 ), u(x2 ), ..., u(xn )) = det u det(x1 , x2 , ...xn ).
B B
a11 a12
= a11 a22 − a12 a21
a21 a22
2. Cas où n = 3
a11 a12 a13
a21 a22 a23 = a11 (a22 a33 −a32 a23 )−a12 (a21 a33 −a31 a23 )+a13 (a21 a32 −a22 a31 )
a31 a32 a33
Remarque 11.4 On remarque qu’il ya trois termes affectés d’un signe (+) et
trois termes affectés d’un signe (−) correspondant aux permutations impaires.
Un moyen de calculer le déterminant d’ordre trois d’une manière très ra-
pide c’est d’utiliser la règle de Sarrus à savoir : On recopie à droite les deux
premières colonnes du déterminants les trois termes affectés de (+) sont les
produits des coefficients d’une parallèle à la diagonale principale et les trois
termes affectés du signe (−) sont les produits des coefficients d’une parallèle à
la diagonale secondaire
1 −2 3
Exemple 11.4 1. Soit A = 0 −1 −1
2 1 −1
1 −2 3 1 −2
det A = 0 −1 −1 0 −1 = 1 + 4 − (−6) − (−1) = 12
2 1 −1 2 1
On a, ∑
det A = ε(σ)a1σ(1) a2σ(2) ...anσ(n)
σ∈Sn
Pour toute permutation σ autre que l’identité, il existe i ∈ {1, 2, ..., n} tel
que σ(i) < i. On a alors, aiσ(i) = 0 et donc a1σ(i) a2σ(2) ...anσ(n) = 0. Ainsi,
on en conclut que
det A = a11 a22 ...ann .
De plus, si A est diagonale c’est à dire
a11 0 ... 0
0 a22 ... 0
A = .. .. .. ..
. . . .
0 0 ... ann
Preuve .
Soit A = (aij ) ∈ Mn (K) tel que t A = (a′ij ) ∈ Mn (K) et a′ij = aji
∑
det(t A)) = ε(σ)a′1σ(1) ...a′nσ(n)
σ∈Sn
∑
= ε(σ)aσ(1)1 ...aσ(n)n
σ∈Sn
1 2 3 4
4 2 3 1
D=
3 4 1 2
2 3 4 1
10 2 3 4 1 2 3 4
10 2 3 1 1 2 3 1
D= = 10 .
10 4 1 2 1 4 1 2
10 3 4 1 1 3 4 1
1 0 0 0
1 0 0 −3
D = 10 .
1 2 −2 −2
1 1 1 −3
En permutant la deuxième et la quatrième colonne et par l’opération C4 ←
C4 + C3 , on obtient,
‘1 0 0 0 1 0 0 0
1 −3 0 0 1 −3 0 0
D = −10 = −10 = −120.
1 −2 −2 2 1 −2 −2 0
1 −3 1 1 1 −3 1 2
1 a+b ab
1. Calculons 1 b + c bc
1 b+a ca
Par les opérations L2 ← L2 − L1 et L3 ← L3 − L1 , on obtient
1 a + b ab 1 a + b ab
1 b + c bc = 0 c − a b(c − a) .
1 c + a ca 0 c − b a(c − b)
1 a + b ab 1 a + b ab
0 c − a b(c − a) = (c − a)(c − b) 0 1 b
0 c − a a(c − b) 0 1 a
11.1. DÉTERMINANTS 213
Par opération L3 ← L3 − L2 , on a
1 a + b ab 1 a + b ab
0 1 b = 0 1 b = a − b.
0 1 a 0 0 a−b
D’autre part,
det(A.A−1 ) = det A det A−1 = det(In ) = 1.
Par suite comme det A ̸= 0, on en déduit que det A−1 = 1
det A
.
214 CHAPITRE 11. DÉTERMINANTS ET SYSTÈMES LINÉAIRES
Soit σ ∈ Sn+1 .
∏
n+1
I Si σ(n + 1) ̸= n + 1, alors aσ(i)i = 0, car le dernier facteur de ce produit
i=1
est nul.
ISi σ(n + 1) = n + 1, alors
∏
n+1 ∏
n
aσ(i)i = aσ(i)i
i=1 i=1
∑
n
Cj = aij Ei .
i=1
∑
n
det A = aij det(C1 , ..., Cj−1 , Ei , Cj+1 , ...Cn ).
i=1
∑
n
Ou encore det A = aij Aij avec
i=1
∑
n
det A = (−1)i+j aij det(Aij ).
c=1
1 2 3
Exemple 11.6 1. Calculons ∆ = 4 5 6
7 8 9
En développant suivant la première colonne on a
5 6 2 3 2 3
∆= −4 +7 =0
8 9 8 9 5 6
m 1 1 1
1 m 1 1
2. Calculons ∆ =
1 1 m 1
1 1 1 m
En efféctuant les opérations C1 ← C1 − mC4 , C2 ← C2 − C4 et C3 ← C3 − C4 ,
on obtient
0 0 0 1 0 0 0 1
1−m m−1 0 1 1 1 0 1
∆= = (1−m)(m−1)2 = −(m−1)3 D1
1−m 0 m−1 1 1 0 1 1
1 − m2 1−m 1−m m 1+m −1 −1 m
1 1 0 1 0 0
D1 = 1 0 1 =− 1 −1 1 (C2 ← C2 − C1 )
1 + m −1 −1 1 + m −2 − m −1
= −(1 + 2 + m) = −(3 + m)
−1 1 0 1 0 −1
b11 = = −2 b12 = − = −1 b12 =
2 0 −1 0 −1 2
218 CHAPITRE 11. DÉTERMINANTS ET SYSTÈMES LINÉAIRES
où
a11 ... a1,i−1 y1 a1,i+1 ... a1n
a21 ... a2,j−1 y2 a2,i+1 a2,n
Ai =
an1 ... ani−1 yn ani+1 ... ann
2 −3 −2
det A = 4 −1 −5 = 5 ̸= 0
1 1 −1
−1 −3 −2 2 −1 −2 2 −3 −1
1 32 1 3 1
x= 0 −1 −5 =− , y= 4 0 −5 =− et z= 4 −1 0 = −5
5 5 5 5 5
−2 1 −1 1 2 −1 1 1 −2
E2 −→ a11 E2 − a21 E1
..
.
Ep 7−→ a11 Ep − ap1 E1
11.2. SYSTÈMES LINÉAIRES 221
Exemple 11.10
x + 2y − 2z = 2 (L1 )
(S) 2x + 4y − 3z = 5 (L2 )
5x + 10y − 8z = 12 (L3 )
On effectue les opérations élémentaires suivantes pour faire disparaitre les x
des lignes (2) et (3).
L1 x + 2y − 2z =2
L2 −→ L2 − 2L1 → z =1
L3 7−→ L3 − 5L1 2z =2
et donc {
x + 2y = 4
(S) ⇔
z =1
11.3 Exercices
Exercice 1.
1. Calculer les déterminants suivants :
2 0 2 4 1 3 3 2
0 3 1 0 3 1 2 3
D1 = , D2 =
0 −1 5 0 3 2 1 3
4 0 −1 3 2 3 3 1
2. Soit a, b, c, d ∈ R, calculer les déterminants suivants :
a a a a
0 a b 1 1 1
a b b b
D1 = a 0 c , D2 = cos a cos b cos c , D3 = .
a b c c
b c 0 sin a sin b sin c
a b c d
1+a a a
b 1+b b = 1 + a + b + c.
c c 1+c
Exercice 2.
1. Soit A ∈ Mn (C) telle que t A = A. Montrer que det A ∈ R.
2. Soit A un matrice antisymétrique d’ordre 2n + 1. Montrer que det A = 0.
Ce résultat est-il vrai lorsque A est d’ordre pair.
Exercice 3. Soient x ∈ R et n ∈ N∗ . On considère le déterminant d’ordre n
donné par
1 + x2 x 0 ··· 0
. .. ..
x 1 + x2 x .
.
∆n = 0 x 1 + x2 . . 0
.. ... ... ...
. x
0 ··· 0 x 1 + x2
1. Montrer que ∆n − ∆n−1 = x2 (∆n−1 − ∆n−2 ) .
224 CHAPITRE 11. DÉTERMINANTS ET SYSTÈMES LINÉAIRES
2. En déduire ∆n .
Exercice 4. Soit Dn = det (aij ) le dé terminant d’ordre n définit par
{
aii = i + 1, 1≤i≤n
aij = 1, 1 ≤ i ̸= j ≤ n
1 a1 a21 · · · an−1
1
1 a2 a22 · · · an−1
2
Vn = .. .. .. ..
. . . .
1 an a2n · · · an−1
n
∏
n−1
1. Soit P (x) = (x − ai ) , montrer que
i=1
1 a1 a21 · · · P (a1 )
1 a2 a22 · · · P (a2 )
Vn = .. .. .. ..
. . . .
1 an a2n · · · P (an )
∏
n−1
2. En déduire que Vn = (an − ai ) Vn−1 .
i=1
∏
3. Montrer alors que Vn = (aj − ai ) .
1≤i<j≤n
∑
n
λk
1. En écrivant R(x) = , vérifier que
k=1
x + bk
1
a1 +b1
··· 1
a1 +bn−1
R(a1 )
1 .. .. ..
Cn = . . .
λn 1
an +b1
··· 1
an +bn−1
R(an )
1
2. En déduire que Cn = R(an )Cn−1 .
λn
3. Montrer que ∏
(aj − ai ) (bj − bi )
1≤i<j≤n
Cn = ∏
(ai + bj )
1≤i,j≤n
Exercice 7.
1. Résoudre les systèmes suivants
x+y−z+t=0
x+y+z =1
x − y + 3t = 2
2x − y = −1 ,
x + 2y + z = 1
−x + 2y + z = 2
y − 3z + 2t = −1.