Maroc: Plan National Contre Désertification
Maroc: Plan National Contre Désertification
 Le Programme d’Action
National de Lutte Contre
   la Désertification :
Actualisation et adaptation
  aux spécificités zonales
                                                   Juin 2013
    PRÉFACE
         La désertification, phénomène complexe s’il en est, est certainement l’un des défis majeurs, actuels et à venir,
auxquels la communauté internationale est confrontée.
         Au sommet de la terre, tenu à Rio de Janeiro en 1992, la désertification s’est imposée dans l’agenda international, et
la convention UNCCD est venue concrétiser cette prise de conscience internationale d’abord, mais aussi elle vient souligner
l’importance de ce phénomène, l’urgence d’agir et la nécessité d’unir les efforts et de réunir les moyens pour une action
intensive, à même d’inverser les tendances et de restaurer les équilibres des écosystèmes. Si 15% des terres émergées étaient
touchées par la dégradation en 1990, actuellement 45% des terres sont touchées, soit 4 Milliards d’hectares dégradés à
l’échelle de la planète.
         A l’échelle nationale, le Maroc, signataire de la convention UNCCD, s’est employé dès 1992 à adopter une
démarche basée sur une meilleure connaissance de la dynamique des écosystèmes, un diagnostic des effets et des causes
de dégradation des sols et des ressources naturelles, pour construire des plans d’actions précis dans leurs objectifs. Le
colloque d’Ifrane, tenu en 1996 sur les forêts, a constitué sans nul doute un point d’inflexion majeur qui a donné corps
à cette ambition, en produisant un ensemble de schémas directeurs, tels que le plan des bassins versants, le plan des
aires protégées, ou encore le plan national de reboisement, les uns et les autres constituant l’axe fondateur d’actions
opérationnelles, sur les plans technique, scientifique et socio-économique, en adoptant une approche raisonnée pour
l’établissement des priorités compte tenu des moyens humains et financiers disponibles. Des avancées importantes ont été
réalisées, 700.000 ha de bassins versants ont été traités réduisant significativement l’envasement des barrages et par voie
de conséquence allongeant leur durée de vie, en plus de la protection des terres à l’amont de ces barrages.
         La sécurisation foncière, restée pendante pendant des décennies est en phase d’être achevée ; 98% des terres
forestières sont déjà délimitées. Le solde négatif reboisement – déboisement s’est inversé à la faveur des plans de
reboisement du plan décennal, en enregistrant un taux de croissance de 4,9% comparativement à l’année 2000. Les efforts
de reconstitution de la biodiversité touchent près de 2,5 millions d’hectares avec plus de 150 sites d’intérêt biologique et
écologique. L’actualisation et la mise à niveau des cadres légal et réglementaire, l’organisation des usagers et des ayants
droit, la déconcentration des actions du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, les
méthodes participatives et la gouvernance adoptées viennent donner les conditions de réussite des projets. Face à ces
acquis, beaucoup reste à faire dans un domaine où les réponses aux problèmes ne sont pas uniquement d’ordre technique,
mais appellent la prise en compte permanente du contexte socio-économique d’une part, et d’autre part l’intégration des
actions dans le temps écologique, qui transcende tous les autres temps.
         L’année 2001 constitue le point de départ du plan national de lutte contre la désertification (PANLCD). Beaucoup
d’acquis, certains écueils, forment désormais le socle d’une approche rénovée dans ses méthodes, et qui intègre des
données actualisées, ou de nouveaux éléments fournis par l’état actuel de nos connaissances techniques et scientifiques.
         Nous livrons, dans ce document, le fruit d’un travail qui vient consolider cette démarche du plan décennal du
Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, et qui répond à un double objectif : d’une
part, la nécessité de disposer de critères et d’indices objectifs permettant de mesurer l’efficience des actions réalisées et en
rétroaction, ajuster et concevoir les politiques publiques en matière de lutte contre la désertification. D’autre part, dans une
vision qui s’appuie sur les spécificités de chaque territoire avec ses atouts, ses contraintes, ses potentiels et ses fragilités,
il était devenu nécessaire de travailler dans un contexte d’espaces homogènes, conçus sous forme « d’écorégions »,
afin de mieux prendre en compte le concept de développement durable et les modèles de développement économique
compatibles avec les fragilités de chaque espace.
         Puisse ce travail constituer une étape avancée dans nos approches, alliant réactivité et proactivité, pour prévoir les
ruptures, en évitant celles qui sont indésirables, et en provoquant celles qui permettent de réorienter et d’ajuster nos actions.
Les acquis enregistrés démontrent la pertinence des choix d’orientation, les effets de redressement et de restauration des
écosystèmes, à charge pour nous d’augmenter les rythmes et les cadences d’exécution, en mobilisant les moyens humains
et financiers nécessaires, et de les inscrire dans cette nouvelle vision d’évaluation à travers des paramètres et des indices
synthétiques objectifs, et des indicateurs du développement durable. Faudra-t-il que nous le fassions pour que l’on nous en
croit capables ?
Avant-propos 10
Contexte 11
1 - Opportunité
              d’actualisation du panlcd :
    agir dans le cadre logique du nouveau contexte                                  12
2-A
   pproche adoptée : une démarche globale
  mais un traitement différencié                                                        13
3-S
   patialisation de la problématique :
  adaptation du panlcd aux spécificités de chaque zone                             14
  3.1. Zonage selon une approche différenciée 			                                            14
  3.2. Programme d’action par zone homogène				                                              19
4-O
   pérationnalisation du système
  de suivi-évaluation du panlcd 				                                                32
  4.1. Démarche méthodologique globale adoptée					                                          32
  4.2. Sélection des observatoires au niveau national				                                    33
  4.3. Mise en place d’espaces d’observation par zone homogène		                             34
  4.4. Élaboration du modèle conceptuel pour le choix des indicateurs		                      37
  4.5. État de référence pour la zone pilote :
        renseignement et calcul de la grille minimale d’indicateurs                           43
  4.6. Coût de mise en place du dispositif de suivi-évaluation 		                            47
5 - Conclusion et recommandations 49
Le Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification actualisé et adapté aux Spécificités Zonales
est le produit d’un processus ayant mis à contribution l’expertise de deux équipes multidisciplinaires, l’une pour l’adaptation
du PANLCD aux spécificités zonales et l’autre, en vue de l’opérationnalisation du système de suivi-évaluation du PANLCD
d’une manière différenciée. Cette analyse multidisciplinaire a bénéficié de l’appui des services centraux et régionaux du
HCEFLCD et des autres départements ministériels concernés qui ont largement collaboré à la réalisation de ce travail et
enrichi ses résultats et ses conclusions.
Le soutien du Projet « Protection de la Nature et Lutte contre la Désertification PRONALD », financé par la GIZ et
l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), en plus de la coopération de nombreux spécialistes relevant de différentes
disciplines ayant trait au domaine de l’environnement et des ressources naturelles, a également été d’un apport précieux
pour l’accomplissement de ce travail.
L’implication des acteurs locaux, essentielle dans ce processus, a été favorisée à travers des ateliers régionaux ayant connu
la participation de nombreux partenaires engagés dans la politique de développement et des programmes de lutte
contre la désertification : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM), Haut Commissariat au Plan (HCP),
Département de l’Environnement (DE), Agences de bassins, Universités, établissements de formation et de recherche
(INRA, IAV Hassan II, ENFI), ONGs, organismes internationaux (OSS, ONUDI, GIZ).
Cette démarche de concertation a largement contribué à améliorer les investigations et les diagnostics et à valider les outils
élaborés et les dispositifs proposés dans le cadre de ce programme.
Ce processus d’actualisation du PANLCD a été fondé sur un zonage du territoire national résultant de
l’intégration des facteurs biophysiques et socio-économiques dans l’optique de définir des territoires
homogènes par rapport à la problématique de désertification. La finalité de cette réflexion est de définir, pour
une échéance décennale, les contours d’un programme différencié par zone homogène avec la mise en place
d’un système, basé sur des observatoires par zone, selon des indicateurs agrégés pour le suivi des phénomènes
de dégradation des terres et l’évaluation des impacts des actions de lutte contre la désertification.
Le Maroc a adhéré à la Convention des Nations Unies sur la           Néanmoins, certaines insuffisances persistent encore et
Lutte Contre la Désertification (UNCCD) en 1994 et l’a ratifiée      entravent la mise en œuvre du PAN, notamment sur le plan
en 1996. Pour honorer ses engagements dans le cadre de               conceptuel et méthodologique, telles que :
cet accord international, un Programme d’Action National
                                                                       - L ’analyse globale et non territorialisée des causes et des
de Lutte Contre la Désertification (PANLCD) a été élaboré,
                                                                          manifestations de la désertification, ainsi que l’absence
dans le cadre d’un processus de planification participative
                                                                          de l’évaluation des degrés de dégradation ;
impliquant des acteurs au niveau national, régional et
local (Départements ministériels, ONGs, Organismes de                  - L a définition d’orientations et objectifs globaux sans
coopération, Organismes de financement, etc.). L’option                   cibles quantifiables pour être évalués périodiquement ;
retenue par le PANLCD consiste à privilégier les mesures
                                                                       - L a prédominance de l’approche sectorielle dans l’inter-
susceptibles de compléter les programmes sectoriels
                                                                          vention ;
existants, de catalyser leur mise en œuvre et de promouvoir
une véritable dynamique de développement, basée sur                    - Une multiplicité des acteurs, conjuguée à des objectifs
l’intégration, la territorialisation, le partenariat et l’adoption        parfois non convergents, induisant dans certaines zones
de l’approche participative.                                              le non respect des vocations des terres et l’exacerbation
                                                                          du phénomène de désertification.
La mise en œuvre du PAN, depuis sa validation, a enregistré
les acquis suivants :                                                De ce fait, des ajustements se sont avérés nécessaires pour
                                                                     actualiser ce programme, tenant compte des insuffisances
  - L’évolution progressive des projets sectoriels vers des
                                                                     relatées mais également des évolutions intervenues aussi
    projets de développement intégré (ABV/PMVB, DRI, …) ;
                                                                     bien au niveau national (lancement de nouveaux plans
  - Une contribution effective et progressive des partenaires       et initiatives après l’adoption du PANLCD en 2001) qu’à
     de coopération au développement dans la mise en                 l’échelle internationale, pour un alignement avec la stratégie
     œuvre du PANLCD, permettant ainsi d’augmenter la                décennale de la Convention.
     cadence des réalisations dans plusieurs domaines ;
  - L’implication active de la société civile, notamment dans        La finalité du PANLCD actualisé est de favoriser la
     les régions du Sud du Maroc (Sous-Massa Draa, Tafilalet          convergence, la cohérence et la synergie des politiques et
     et Figuig) ;                                                     programmes concourant à la lutte contre la dégradation des
                                                                      terres en vue d’assurer la gestion durable des écosystèmes
  - L’élaboration d’une base de données importante,                  selon la vocation des terres, la restauration et le maintien
     progressivement construite à travers les projets sur les         des grands équilibres environnementaux et contribuer
     processus de la désertification et les impacts des actions       aux objectifs stratégiques de lutte contre la pauvreté et de
     de lutte.                                                        sécurité alimentaire.
Suite à l’évolution des contextes aussi bien au niveau                                            Cette actualisation vise l’adaptation du PANLCD aux
national qu’à l’échelle internationale, et notamment en ce                                        spécificités zonales et l’opérationnalisation du système
qui concerne la Stratégie décennale pour le renforcement                                          de suivi-évaluation tout au long du processus de sa mise
de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies                                            en œuvre. Afin d’y parvenir, un ensemble d’objectifs
sur la lutte contre la désertification, le Haut Commissariat                                      stratégiques, déclinés en objectifs opérationnels, ont été
aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification                                        fixés. Ainsi des actions spécifiques additionnelles ont été
a initié, depuis 2010, une réflexion sur l’actualisation du                                       définies. Le cadre logique d’actualisation du PANLCD est
PANLCD.                                                                                           présenté par la figure 1.
 Assurer une meilleure connaissance des phénomènes                                                                                  Assurer l’aménagement des bassins versants et
   de dégradation des terres et leur suivi-évaluation                                                                                        renforcer les programmes CES
 Assurer une gestion durable des ressources naturelles                                                                           Promouvoir l’aménagement des espaces de parcours
    en les valorisant selon leurs potentialités et en                                                                                permettant de réduire la pression pastorale
            réduisant la pression humaine                                                                                                    et la dégradation des terres
                                                              Objectifs
                                                    Actualisation du PANLCD
                                                         Actions spécifiques
                                                             Diagnostic et zonage écosystémique
      Évaluer l’état des lieux avec analyse critique de                                                                           Faire une analyse hiérarchique, par zone homogène,
  l’existant en matière de lutte contre la désertification                                                                       pour déterminer le modèle de sélection du/des site(s)
                                                                                                   Système de Suivi-Evaluation
        Rechercher une approche différenciée pour                                                                                      Mettre en place sur le terrain des espaces
          l’intervention (Zonage écosystémique)                                                                                       d’observation (observatoires) suffisamment
                                                                                                                                         représentatifs des zones homogènes
L’actualisation du PANLCD pour tenir compte des spécifi-                                La seconde phase, réservée à l’opérationnalisation du
cités des zones et afin d’opérationnaliser son système de                               système de suivi-évaluation, est basée sur des
suivi-évaluation (SSE) décentralisé s’est déroulée en deux                              observatoires représentatifs des différentes situations
grandes phases dont chacune a connu plusieurs étapes.                                   de dégradation des terres et sur une grille d’indicateurs
                                                                                        à renseigner régulièrement pour rendre compte des
La première phase consacrée à l’Adaptation du PANLCD                                    évolutions intervenues.
aux spécificités zonales s’est attelée d’abord à définir un
zonage spécifique pour la lutte contre la désertification et                            Les figures 2 et 3 présentent successivement les étapes
un diagnostic de la situation actuelle selon une analyse                                suivies pour l’adaptation du PANLCD aux spécificités
SWOT/DPSIR par zone homogène définie, puis à l’élabo-                                   zonales et les grandes étapes de l’approche méthodo-
ration d’outils d’aide à la décision permettant de fixer                                logique adoptée pour la mise en place du système de
les objectifs stratégiques et éléments de programmes                                    suivi-évaluation environnemental.
opérationnels par zone homogène selon les moyens
prévisibles sur 10 années.
                                                                                 ENJEUX ET DÉFIS
                                                                                 • Domaines d’analyse
                                                                                 • CES : Érosion hydrique et éolienne
                                                                                 • Parcours : Dégradation, conservation, réhabilitation
                                                                                 • Perte de productivité et coûts (forêts, parcours, agriculture)
Afin de fournir un instrument approprié en vue d’une                 critères de zonage pertinents pour la problématique de
approche d’intervention adaptée aux spécificités territoriales,      désertification. Les cartes thématiques clés utilisées pour
la lutte contre la désertification exige une analyse par éco-        la définition et la délimitation des zones homogènes sont
système. Ainsi, la stratégie de lutte contre la désertification et   les suivantes :
de gestion durable des ressources naturelles sera fondée sur
« les zones homogènes » comme cadre d’investigation, de              1) L a carte du relief : qui intervient essentiellement comme
planification et de programmation des mesures et actions                facteur d’aggravation des phénomènes d’érosion hydri-
de lutte contre la désertification.                                     que, ce qui réduit les surfaces cultivables et augmente le
Cette approche permettra de rationaliser les interventions,             risque de désertification.
d’optimiser les moyens et de faciliter et d’adapter les appro-
                                                                     2) L a carte climatologique : les fluctuations de répartition
ches partenariales et participatives.
                                                                        des précipitations dans l’espace et dans le temps
                                                                        constituant la principale contrainte naturelle responsable
                                                                        de la sécheresse et de l’accentuation du risque de
3.1. Z
      onage selon une                                                  désertification. Le déficit pluviométrique est aggravé
     approche différenciée                                              par des irrégularités inter-saisonnières dont les impacts
                                                                        peuvent être préjudiciables à l’activité agricole et la
L’approche adoptée consiste à caractériser les grands                   stabilité des écosystèmes.
systèmes constituant des unités « homogènes » du point
de vue biophysique, climat, social et type de problématique          3) L a carte du capital sol : la diversité des conditions
de désertification en vue d’assurer l’intégration des actions           de pédogenèse liée à la diversité des substrats, des
au niveau de ces écosystèmes afin de permettre un suivi                 climats, de la végétation et du relief rend complexe
régulier à travers un minimum d’indicateurs spécifiques                 une répartition synthétisée des sols. L’aridité et le relief
pertinents.                                                             ne favorisent guère une pédogenèse très évoluée.
D’une manière globale, l’approche poursuivie pour la                    L’aire des sols fertiles, profonds et stables, se limite
réalisation de la réflexion est basée sur le recueil de                 aux plaines et plateaux atlantiques et aux plaines
l’information à partir de la documentation existante,                   d’accumulation intérieures, alors que sur les pentes
appuyée et complétée par des travaux de cartographie                    fortes et dans les zones arides, le capital sol devient
et des investigations de terrain à l’échelle régionale et               déficient et fragile : sols peu évolués, squelettiques,
provinciale à travers des ateliers régionaux organisés dans             lessivés ou fortement érodés comme c’est le cas pour le
les zones homogènes préalablement définies.                             Rif et le Haut Atlas, sur roches peu cohérentes, ou bien
                                                                        appauvris en surface et dégradés sur les substrats durs
L’analyse s’est déroulée selon les étapes succinctement                 ne permettant qu’une pédogenèse très lente, comme
décrites dans les paragraphes suivants.                                 dans le Moyen Atlas.
3.1.1. Définition des zones homogènes de mise                       La carte ainsi obtenue a été ajustée en tenant compte de la
        en œuvre du panlcd                                           carte de l’utilisation des terres. Sur cette base, huit « zones
                                                                     homogènes » sont définies au niveau du territoire national
L’identification et la délimitation des grandes zones                comme le montre la carte 1. Les superficies respectives
homogènes sont réalisées en se basant sur les résultats              de ces zones ainsi que leurs limites géographiques sont
des différents zonages déjà disponibles, tout en ciblant les         décrites dans le tableau 1.
3.1.2. Diagnostic participatif et progressif                             dpsir (Forces Motrices, Pressions, Etat, Impacts et Réponses)
                                                                         qui permet de décrire les interactions entre la société et
Cette étape vise à recueillir et analyser les informations               l’environnement au moyen d’indicateurs environnementaux.
existantes, à partir de la documentation existante, de
l’instruction des questionnaires auprès des acteurs locaux et            Les forces motrices représentent les principaux facteurs bio-
des échanges lors des ateliers régionaux. Les informations               physiques et socio-économiques susceptibles de constituer
ainsi collectées, qui sont en relation avec l’état des lieux             les sources potentielles génératrices de pressions directes
des principales manifestations de la désertification et                  et d’effets sur les ressources naturelles. Elles sont en rapport
les approches mises en place en matière de lutte contre                  avec les conditions édapho-climatiques et les modes d’utili-
la désertification ainsi que leur impact sur les ressources              sation et d’exploitation des espaces agricoles, pastoraux et
naturelles, sont structurées et hiérarchisées selon le modèle            forestiers décrits par ailleurs. Les états et les impacts résultant
                                                                         de ces forces et de ces pressions qui sont analysés sont :
 Forces motrices                                                             (i) la détérioration de la qualité des sols (dégradation de
  - Conditions édapho-climatiques défavorables
  - Démographie, analphabétisme
                                                                                  la structure des sols, salinisation et urbanisation et
  - Politiques de l’Etat                                                          perte de terres agricoles) ;
  - Tourisme du désert                                                       (ii) la dégradation et le déboisement des espaces boisés ;
                                                                             (iii) la dégradation des parcours naturels.
 Pressions
                                                                         Toutefois, l’importance de ces facteurs varie selon les zones
  - Pompage
  - Consommation du bois de feu                                          homogènes de mise en œuvre du panlcd élaborées.
  - Défrichements                                                        La figure 4 résume, à titre d’exemple, l’état des lieux de la
  - Pâturage                                                             zone homogène 2 (Zone Sud-atlasique présaharienne)
  - Braconnage                                                           selon le modèle dpsir.
 États                                                                    Réponses
  - Salinisation du sol                                                    - Aménagement hydro-agricole
  - Rareté, détérioration de la qualité des eaux                          - Nouvelles formes d’organisation des éleveurs
  - Érosion éolienne, ensablement                                          - Promotion de la foresterie d’environnement
  - Couvert végétal dégradé                                                - Régénération des espèces autochtones
  - Surpâturage potentiel de production / nombre de tête                   - Développement des recherches sur les espèces
                                                                           -Inventaire et cartographie des ressources végétales
                                                                           - Filières plantes aromatiques et médicinales
 Impacts
  - Perte de productivité des écosystèmes pastoraux et agricoles
  - Perte de la qualité et de la disponibilité de l’eau potable
  - Dégradation de la biodiversité
  - Perte de la productivité du cheptel
  - Émigration                                                                                        Figure 4 : État des lieux de la zone
                                                                                                      homogène 2 (Zone Sud-atlasique
                                                                                                    présaharienne) selon le modèle DPSIR
                                                                    C. Pression pastorale
                                                                    Concernant la pression sur les parcours, il est à rappeler que
                                                                    le « coefficient de surpâturage », ou indice de pression pas-
                                                                    torale, constitue l’un des critères pertinents pour renseigner
                                                                    sur l’état de dégradation des parcours, sous l’impulsion de la
                                                                    charge animale. Le « coefficient de surpâturage (CS) », qui
         Carte 2 : État de l’érosion hydrique des sols              représente le rapport de la charge animale réelle à la charge
                                                                    d’équilibre, permet de définir des classes de pression corres-
L’examen de cette carte révèle que les zones homogènes
                                                                    pondant à des niveaux de dégradation des ressources pasto-
2 (Zone pré-désertique), 4 (Chaîne atlasique) et 8 (Chaîne
                                                                    rales et d’établir ainsi la carte 4 de surpâturage.
rifaine) sont les plus affectées par une érosion hydrique
moyenne à forte.
                                                                     L’analyse des données relatives à la répartition des
                                                                     différentes classes de surpâturage à l’échelle nationale
                                                                     montre que la pression de pâturage est relativement
                                                                     faible sur 9% du territoire national ; alors qu’elle est forte et
                                                                     excessive sur 26% du territoire, avec un dépassement des
                                                                     potentialités de 2 à 5 fois selon les zones.
D. Sensibilité à la désertification
Pour la prise de décision en vue d’orienter l’intervention
et fixer les priorités, une carte de sensibilité à la
désertification a été élaborée au niveau national,
en intégrant les paramètres biophysiques et socio-
économiques jugés pertinents pour la thématique.
                          IQV (Végétation)
                         (RI x PE x RS x CV)1/4
Les constats des déséquilibres, appuyés par les outils            Le programme d’action, qui vise à répondre aux objectifs
d’aide à la décision préalablement élaborés (cartes des           stratégiques et opérationnels spécifiques mentionnés
états érosifs, carte de surpâturage et carte de sensibilité       auparavant, s’articule autour des composantes suivantes :
à la désertification), ont permis de déboucher sur les            i) Le programme d’aménagement des bassins versants à
grands enjeux qui vont guider les acteurs vers un système             court terme consiste en la consolidation et la poursuite
de protection des ressources naturelles et un véritable               du programme d’action (2010-2014), dans le cadre du
programme de réhabilitation des écosystèmes dégradés                  Programme décennal (2005-2014) du HCEFLCD, au niveau
dans une intégration parfaite, assurant cohérence et                  des bassins versants de Moulouya (oued Za, Al Athlagh,
synergie dans les interventions programmées.                          Melloulou, Haut Moulouya, El Hai, Bouaanan, El Maader),
                                                                      du Neckor, de l’Oum Errabia (Lakhdar, Tassaout, Laabid) du
A. Objectifs quantifiés                                               Sebou (Beht, Allal El Fassi, Ouergha), du Bouregreg, de Tensift
Les « objectifs opérationnels » spécifiques ci-après gui-             (Ghighaya, Rhdat, Imintanoute), du Mellah, du Sous-Massa
deront l’action que toutes les parties prenantes et                   (Aoulouz, Issen, Lahouar), du Draa et du Ziz. Le programme
tous les partenaires dans le cadre du PANLCD mèneront à               d’aménagement des bassins versants prioritaires consiste
court et à moyen terme pour contribuer à la réalisation des           en un programme identifié en amont des retenues des
objectifs stratégiques mentionnés plus haut. Ces objectifs            ouvrages programmés par le Département de l’Eau,
sont structurés autour des principales manifestations de              à moyen et long terme, dans le cadre de la nouvelle
dégradation des terres dans les différents espaces et sont            stratégie nationale du secteur de l’Eau.
exprimés comme suit :                                             ii) Le programme de lutte contre l’ensablement porte sur
                                                                       des actions de fixation ou de stabilisation mécanique et
                                                                       biologique des dunes. L’intervention dans le cadre de ce
 O1. Assurer l’aménagement des bassins versants et
      renforcer les programmes de Conservation des Eaux                programme consolidera et poursuivra la fixation des
      et du Sol en vue de réduire l’érosion hydrique et la             dunes dans les zones homogènes 1, 2 et 6, pour la pro-
      dégradation des sols sur une surface de 6 millions              tection des infrastructures routières, des palmeraies et
      d’hectares, à l’horizon 2030.                                   des agglomérations. Toutefois une attention particulière
                                                                      sera accordée à l’installation des ceintures vertes autour
 O2. Renforcer la lutte contre l’ensablement, permettant             des villes, en partenariat avec les collectivités locales au
      d’atténuer les effets biophysiques et socio-éco-                niveau des provinces de ces zones.
      nomiques de l’érosion éolienne, avec une cadence
      moyenne annuelle de fixation des dunes de l’ordre de        iii) Le programme prévisionnel prioritaire de la composante
      800 à 1 000 ha, au niveau des zones menacées.                     « amélioration des parcours et pastoralisme » pour la
                                                                        prochaine décennie (2012-2022) a pour objectif général
 O3. Assurer la réhabilitation et la reconstitution des éco-
                                                                        de rétablir l’équilibre sylvo-pastoral sur 25% de la surfa-
      systèmes forestiers et des espaces boisés en vue :
                                                                        ce, où la pression est moyenne à forte ou excessive (22
      d’améliorer le taux de couvert végétal ; de renforcer
      la lutte contre l’érosion ; de contribuer au rétablisse-          millions d’ha), en particulier dans les zones homogènes
      ment de l’équilibre sylvo-pastoral en renforçant la               3, 4, 5, 6 et 7.
      cadence de la régénération des forêts naturelles pour       iv) Le programme « d’amélioration de la production
      couvrir une surface de l’ordre de 10 000 ha /an et en            agricole » s’inscrit dans le cadre du « Plan Maroc Vert ».
      accélérant le rythme des reboisements pour atteindre
                                                                       Le pilier II de ce plan concerne l’accompagnement
      une surface de l’ordre de 40 000 ha/an sur 10 années à
      l’échelle nationale.                                             solidaire des agriculteurs les plus précaires, notamment
                                                                       dans les zones enclavées et arides, en développant une
 O4. Promouvoir l’aménagement des espaces de parcours                 approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, à tra-
      permettant de réduire la pression pastorale et la                vers une amélioration significative des revenus agricoles
      dégradation des terres sur une surface de l’ordre de 6           des exploitants les plus fragiles. Les actions conduites
      millions d’ ha, au cours des dix prochaines années.              dans le cadre de ce programme - pilier II contribuent par-
 O5. Promouvoir et développer l’agriculture solidaire en
                                                                       faitement à la Lutte Contre la Désertification, en particu-
      zones pluviales : reconversion des exploitations                 lier dans les zones 2, 3, 4, 6 et 8.
      fragiles, substitution des cultures extensives annuel-      v) Enfin, les autres actions à promouvoir par zone homogène
      les par des arbres fruitiers (olivier, amandier, figuier,       sont définies selon cinq domaines : conservation des eaux
      dattier, etc.) à haute valeur marchande sur 175 000
                                                                      et du sol, préservation et développement des forêts et
      ha ; diversification et création d’opportunités de re-
                                                                      biodiversité, amélioration des parcours et pastoralisme,
      venus complémentaires pour les exploitants vulné-
      rables.                                                         amélioration de la production agricole et sensibilisation
                                                                      et éducation. Leur intégration dans le cadre de projets
 O6. Sensibiliser sur les enjeux liés à la lutte contre la           intégrés fédérateurs constitue le défi majeur à relever,
      désertification par tous les moyens d’information               à travers la concertation et des accords multipartites et
      disponibles et éduquer les jeunes pour éviter la                pourra engendrer des impacts significatifs aussi bien sur
      dégradation des terres engendrant la désertification.           les ressources naturelles que sur les populations.
Tableau 2 : Répartition de la superficie, en pourcent, des zones homogènes par classe d’états érosifs, de pression pastorale et de
sensibilité à la désertification
                                   État érosif           État érosif éolien      Pression pastorale     Sensibilité à la désertification
                Surface
   Zone                           hydrique (%)                  (%)                     (%)             et à la dégradation des terres
               x1 000 ha
                               Moyen         Fort        Moyen           Fort    Moyen        Fort      Moyen         Fort      Variable
     1            32 153         2,7           1,6         8,6            72,2      4           0          -           4*           96
     2            11 000        18,8          17 ,6       12,8            0,0      10           1         70           18            -
     3            3 437         10,6          12,0         0,0            0,0      51          16         41           19            -
     4            6 657         20,7          31,3         0,3            0,0      58          24         16           23            -
     5            3 922          5,3           1,0         1,0            2,2      53          47         0            21            -
     6            7 062         13,9           7,9        28,7            0,0      66           8         32            8            -
     7            3 707         18,1           4,6         0,8            0,4      52           0         1             4            -
     8            1 142         31,8          27,9         0,0            0,0      18          81         5            16            -
Ainsi, les cartes de 6 à 13 présentent les cartes de sensibilité à la désertification et la dégradation des terres au niveau des huit
zones homogènes. L’analyse de ces cartes et celle du tableau 1 révèlent que pour :
3.2.2. Principales composantes à cibler par les programmes d’action dans les zones homogènes
Le tableau 3 présente les facteurs discriminant de la désertification pour l’ensemble des zones homogènes, ainsi que les
composantes constituant les noyaux durs des programmes d’actions.
Tableau 3 : Matrice récapitulative des composantes constituant les noyaux durs des programmes d’action
 Zone homogène        Facteurs discriminant                                    Composante ciblée
        1            - Érosion éolienne          - Lutte contre l’ensablement, réhabilitation de l’écosystème d’acacia
                     - Érosion hydrique
        2                                        - Conservation de l’eau et des sols, aménagement des parcours
                     - Érosion éolienne
                     - Pression du pâturage      - Pastoralisme,
        3
                     - Érosion hydrique          - Conservation de l’eau et des sols
                     - Pression pastorale        - Pastoralisme,
        4
                     - Érosion hydrique          - Conservation de l’eau et des sols
        5            - Pression pastorale        - Pastoralisme et développement agricole
                     - Pression du pâturage      - Pastoralisme,
        6
                     - Érosion éolienne          - Conservation de l’eau et des sols
                                                 - Conservation de l’eau et des sols,
        7            - Inondations
                                                 -A ménagement des bassins versants, y compris conservation du couvert forestier
                                                 -C onservation de l’eau et des sols à travers l’aménagement intégré des bassins
        8            - Érosion hydrique
                                                   versants, y compris la restauration du couvert forestier
Tableau 4 : Programme d’aménagement des bassins versants au niveau du bassin versant de l’oued Ziz
                         Période de construction                                       Traitements antiérosifs*                 Coût
    Bassin versant                                           Barrage
                               du barrage                                         Biologique (ha)     Mécanique (m3)         (*1000 DH)
                                    ---                   Hassan Eddakhil              1 150              30 000                22 200
                                 2009-2012                     Timkit                  3 300              30 000                30 250
   Guir-Ziz-Rheris
                                 2010-2013                    Tiouine                  2 900              25 000                27 510
                                 2013-2019                 Kheng Grou                   700               4 000                 8 000
                                 2013-2019                    Tiliwine                 1 500              10 000                8 210
*1. Reboisement de protection et consolidation des plantations anciennes ; 2. Amélioration sylvo-pastorale ; 3. Régénération et réhabilitation
des forêts naturelles ; 4. Promotion de l’arboriculture fruitière ; 5. Construction de seuils de sédimentation ; 6. Ouverture de pistes ;
7. Réhabilitation de pistes ; 8. Actions de promotion du développement local.
Tableau 6 : Programme 2012-2022 d’aménagement et de gestion durable des parcours dans la zone 3
Années
                                                                                                                         Total (Ha)
    1            2            3         4            5           6          7         8           9           10
Espace prioritaire pour l’aménagement et la gestion durable des parcours
  28 785       28 785       57 570    57 570      115 140     115 140     57 570    57 570      28 785       28 785       575 698
Action de mise en repos avec indemnisation (PU/ha : 500 DH)
  14 393       14 393       28 785    28 785       57 570      57 570     28 785    28 785      14 393       14 393       287 849
Travaux de sol avec enrichissement de la flore ou ensemencements (PU/DH : 2 500 Dh)
   8 636        8 636       17 271    17 271       34 542      34 542     17 271    17 271       8 636        8 636       172 710
Plantations d’arbustes fourragers (PU/ha : 4 500 DH)
   4 318        4 318        8636      8 636       17 271      17 271     8 636     8 636        4 318        4 318        86 355
Création de réserves semencières clôturées (PU/ha : 1 500 DH)
   1 439        1 439       2 879      2 879        5 757      5 757      2 879     2 879        1 439        1 439     28 785
                                                   Coût total estimé (base PU/ha proposé)                        986 985 500 DH
Composante forestière
Dans cette zone, le programme de foresterie est axé sur le reboisement, la sécurisation du domaine forestier et la
conservation et la valorisation de la biodiversité en cohérence avec les autres programmes.
Pour la période 2011-2014, la sécurisation du domaine forestier portera sur une superficie de 308 900 ha pour un coût
de 5 620 000 DH, le reboisement et l’amélioration pastorale couvriront une superficie de 3 750 ha pour un coût de
22,9 millions de dirhams et l’aménagement des parcs et SIBEs nécessitera 7,6 millions de dirhams. Au-delà de 2014, le
programme de reboisement, notamment la régénération de l’arganier sera renforcé.
Tableau 9 : Programme 2012-2022 d’aménagement et de gestion durable des parcours dans la zone 4
 Années
                                                                                                                        Total (Ha)
    1          2           3         4           5          6          7         8        9                 10
Espace prioritaire pour l’aménagement et la gestion durable des parcours
  68 234     68 234     136 469   136 469     272 937    272 937    136 469   136 469   68 234          68 234           1 364 685
Action de mise en repos avec indemnisation (PU/ha : 500 DH)
  34 117     34 117     68 235     68 235     136 469    136 469     68 235    68 235   34 117          34 117           682 343
Travaux de sol avec enrichissement de la flore ou ensemencements (PU/DH : 2 500 Dh)
  20 470     20 470     40 941     40 941      81 881    81 881      40 941    40 941   20 470          20 470           409 406
Plantations d’arbustes fourragers (PU/ha : 4 500 DH)
  10 235     10 235     20 470     20 470      40 941    40 941      20 470    20 470   10 235          10 235           204 703
Création de réserves semencières clôturées (PU/ha : 1 500 DH)
   3 412      3 412      6 823      6 823      13 647    13 647       6 23      6 823   3 412               3 412          68 234
                                                 Coût total estimé (base PU/ha proposé)                             2 388 201 000 DH
Tableau 10 : Programme en cours d’exécution d’aménagement des bassins versants d’Oum Errabia et du Tensift
                                                                                 Traitements antiérosifs*                 Coût
   Bassin versant        Sous bassin versant              Barrage
                                                                             Biologique (ha)   Mécanique (m )  3       (*1000 DH)
                            Oued Lakhdar                 Hassan 1er               2 440            21 000                21 088
      Oum Errabia
                            Oued Tassaout              Moulay Youssef             2 180            15 000                17 806
                             Oued Laabid               Bin El Ouidane             5 580            45 000                45 241
                              Ghighaya                                            3 660            25 000                30 191
   Tensift Ksob &
                                Rhdat                                             3 821            30 000                29 905
    Igouzoulen
                             Imintanoute                                          1 000            15 000                22 500
Tableau 11 : Programme d’aménagement des bassins versants Souss-Massa, Tensift Ksob et Igouzoulen (projections au-delà de 2014)
                    Période de construction                                      Traitements antiérosifs*                 Coût
 Bassin versant                                         Barrage
                          du barrage                                         Biologique (ha)   Mécanique (m3)          (*1000 DH)
                             2011                     Tlet Nouarab                 170              7 000                 4 284
  Souss-Massa
                             2011                         Kikou                   1 100            10 000                17 240
                           2013-2019                     Taghzirt                 2 100            10 000                23 340
                             2010              Yacoub El Mansour (Wirgane)        5 700            84 780                72 801
                             2010                        Taskourt                 4 271            42 500                45 487
 Tensift Ksob &
                             2010                         Zerrar                  1 700             4 000                12 200
  Igouzoulen
                           2013-2019                   Boulaouane                 1 050            15 000                13 320
                           2013-2019                     Aït Ziyat                1 400            12 500                16 741
Composante forestière
Le programme d’action de la composante foresterie (tableau 12), élaboré pour la période 2011-2014, consiste en la
consolidation et la poursuite des actions de conservation, d’aménagement et de développement durable des écosystèmes
forestiers dans le cadre du Programme décennal (2005-2014) du HCEFLCD.
Tableau 13 : Programme 2012-2022 d’aménagement et de gestion durable des parcours dans la zone 5
Années
                                                                                                                  Total (Ha)
    1          2           3         4           5           6          7         8        9          10
Espace prioritaire pour l’aménagement et la gestion durable des parcours
  49 025     49 025      98 050    98 050     196 100     196 100     98 050    98 050   49 025      49 025        980 500
Action de mise en repos avec indemnisation (PU/ha : 500 DH)
  24 513     24 513      49 025    49 025      98 050     98 050      49 025    49 025   24 513      24 513        490 250
Travaux de sol avec enrichissement de la flore ou ensemencements (PU/DH : 2 500 Dh)
  14 708     14 708      29 415    29 415      58 830     58 830      29 415    29 415   14 708      14 708        294 150
Plantations d’arbustes fourragers (PU/ha : 4 500 DH)
   7 354      7 354      14 708    14 708      29 415     29 415      14 708    14 708   7 354        7 354        147 075
Création de réserves semencières clôturées (PU/ha : 1 500 DH)
   2 451      2 451       4 903     4 903      9 805       9 805      4 903      4 903   2 451        2 451          49 025
                                                  Coût total estimé (base PU/ha proposé)                      1 715 875 000 DH
Tableau 14 : Programme 2012-2022 d’aménagement et de gestion durable des parcours dans la zone 6
Années
                                                                                                                  Total (Ha)
    1          2           3         4           5           6          7         8        9          10
Espace prioritaire pour l’aménagement et la gestion durable des parcours
  65 324     65 324     130 647   130 647     261 294     261 294    130 647   130 647   65 324      65 324        1 306 470
Action de mise en repos avec indemnisation (PU/ha : 500 DH)
  32 662     32 662      65 324    65 324     130 647     130 647     65 324    65 324   32 662      32 662        653 235
Travaux de sol avec enrichissement de la flore ou ensemencements (PU/DH : 2 500 Dh)
  19 597     19 597      39 194    39 194      78 388     78 388      39 194    39 194   19 597      19 597        391 942
Plantations d’arbustes fourragers (PU/ha : 4 500 DH)
   9 799      9 799      19 597    19 597      39 194     39 194      19 597    19 597   9 799        9 799        195 971
Création de réserves semencières clôturées (PU/ha : 1 500 DH)
   3 266      3 266       6 532     6 532      13 065     13 065      6 532      6 532   3 266        3 266          65 324
                                                  Coût total estimé (base PU/ha proposé)                      2 286 328 000 DH
Tableau 15 : Programme en cours d’exécution d’aménagement des bassins versants au niveau des bassins versants de la
Moulouya
                                                                                 Traitements antiérosifs*                  Coût
   Bassin versant           Sous bassin versant            Barrage
                                                                             Biologique (ha)    Mécanique (m3)          (*1000 DH)
                                 Oued Za                    Hassan II             1 550             10 000                 25 750
                                 Al Atlagh                                        2 000             25 000                 44 250
                                Melloulou                                         9 148             10 000                 79 433
      Moulouya
                              Haute Moulouya                                      9 900             107 000                106 340
                                Oued El Hai                                       6 448              2 500                  43 688
                              Oued Bouaanan                                       1 000              5 000                  13 100
Tableau 16 : Projections du programme d’aménagement des bassins versants au niveau des bassins versants de la Moulouya
                          Période de construction                                Traitements antiérosifs*                  Coût
   Bassin versant                                          Barrage
                                du barrage                                   Biologique (ha)    Mécanique (m )  3       (*1000 DH)
                                   2010                    Tamalout               16 050            53 000                 72 935
                                 2011-2012                 Bine Lajraf             400              7 500                  7 225
      Moulouya                   2013-2019                Bni Azimane              300              1 400                  2 340
                                 2013-2019               Targa Ou Madi
                                                                                  4 628                6 000               37 372
                                 2013-2019             Moyenne Moulouya
Composante forestière
Le programme d’action de la composante foresterie (tableau 17), élaboré pour la période 2011-2014, consiste en la
consolidation et la poursuite des actions de conservation, d’aménagement et de développement durable des écosystèmes
forestiers dans le cadre du Programme décennal (2005-2014) du HCEFLCD.
Dans cette zone à vocation pastorale, le programme de foresterie vient en appui aux programmes d’aménagement et de
gestion des parcours et d’aménagement des bassins versants. À cet effet, il est axé principalement sur le reboisement, en
particulier, de protection et sylvopastoral, sur la sécurisation du domaine forestier et sur la régénération et la réhabilitation
des forêts.
Tableau 18 : Programme en cours d’exécution d’aménagement des bassins versants au niveau des bassins versants du Sebou et
du Bouregreg
                                                                               Traitements antiérosifs*              Coût
   Bassin versant       Sous bassin versant            Barrage
                                                                           Biologique (ha)   Mécanique (m3)       (*1000 DH)
                           Sebou amont                Allal El Fassi            19 500           30 921             158 775
                               Beht                    El Kansera               10 000           10 000              69 300
       Sebou
                             Ouergha                                            19 750           50 000             153 920
                            Bouregreg                SMB Abdellah               14 000           10 000             98 300
     Bouregreg               Lagaara                                             500             5 000               2 840
Tableau 19 : Projections du programme d’aménagement des bassins versants au niveau des bassins versants du Sebou et du
Bouregreg
                    Période de construction                                       Traitements antiérosifs*            Coût
  Bassin versant                                       Barrage
                          du barrage                                          Biologique (ha) Mécanique (m3)       (*1000 DH)
                           2020-2025                   Tizimellal
                           2011-2012                Bab Ouender                    4 500            30 000           67 170
                           2011-2012                 Sidi Abbou
                           2025-2030                     Aoulai
      Sebou
                           2025-2030                  Sidlmokhfi
                             2010                   Ouljet Soltane                 14 310           23 000           106 161
                             2010             Complexe Mdez Ain Timedrine          14 006           14 600           103 187
                           2020-2025                  Adarouch                     3 560            19 500            41 085
                           2020-2025                  Sidi Omar                    2 000             9 000           17 293
    Bouregreg              2025-2030                  Boukhmis                     1 200             4 000            7 650
                           2025-2030                    Tiddas                     2 300            10 000           22 690
Composante forestière
Le programme d’action de la composante foresterie (tableau 20), élaboré pour la période 2011-2014, consiste en la
consolidation et la poursuite des actions de conservation, d’aménagement et de développement durable des écosystèmes
forestiers dans le cadre du Programme décennal (2005-2014) du HCEFLCD.
Cette zone, non touchée par la désertification, est par excellence la zone de la sylviculture intensive du chêne liège, de
l’eucalyptus et des pins. À cet effet, le programme de foresterie est axé principalement sur le reboisement, en particulier de
production ligneuse, appuyé par la compensation des mises en défens suite aux plantations.
Tableau 21 : Programme en cours d’exécution d’aménagement des bassins versants au niveau des bassins versants du Sebou, du
Loukkos et du Nekkor
                                                                                      Traitements antiérosifs*                Coût
       Bassin versant           Sous bassin versant           Barrage
                                                                              Biologique (ha)       Mécanique (m3)         (*1000 DH)
 Loukkos, Tang. & Côt. Méd           El Hachef                  9 avril             822                 17 150                16 696
          Nekkor                                                                   1 520                11 000
          Sebou                      Ouergha                                       19 750               50 000               153 920
Tableau 22 : Projections du programme d’aménagement des bassins versants au niveau des bassins versants du Loukkos
                     Période de construction                                             Traitements antiérosifs*              Coût
  Bassin versant                                             Barrage
                           du barrage                                                Biologique (ha) Mécanique (m3)         (*1000 DH)
                                2010                          Remel                        109            9 380                14 770
                                2010                           Martil                     2 098          10 800                22 965
                                2010                        Dar Khrofa                    4 600          10 000                30 900
  Loukkos, Tang.                2010                        My Bouchta                    2 350          10 000                14 100
    & Côt. Méd                  2011                         Ben Amer                       400           2 000                 1 730
                                2011                       Oued Laanasar                    950           1 000                 2 860
                              2013-2019                      Kharroub                     1 900           5 000                13 720
                              2025-2030                        Amsa                        1000          10 000                10 100
                              2013-2019                        Rhiss                       1 920          6 000                19 678
Composante forestière
Le programme d’action de la composante foresterie (tableau 23), élaboré pour la période 2011-2014, consiste en la
consolidation et la poursuite des actions de conservation, d’aménagement et de développement durable des écosystèmes
forestiers dans le cadre du Programme décennal (2005-2014) du HCEFLCD.
Dans cette zone, les actions forestières sont très diversifiées en raison de la nature géographique et géomorphologique
de la zone (chaîne rifaine), de conditions édapho-climatiques favorables (zone humide et perhumide) et des besoins
des populations locales. Le programme est structuré autour de la sécurisation des terres forestières, primordiale pour la
conservation des écosystèmes, voire pour le développement de la zone. Cette opération est soutenue par le reboisement, la
régénération, la reconstitution des forêts et la compensation des mises en défens suite aux plantations, en cohérence avec
le programme d’aménagement des bassins versants.
Tableau 24 : Matrice des actions à promouvoir dans le cadre des programmes d’action par zone homogène
                                                                                                                                   Zones
  Composante                                                     Actions
                                                                                                                               concernées
                   Promouvoir la réalisation de reboisements périurbains dans un cadre partenarial.                         1, 2, 3, 4, 5, 6
                   Promouvoir et renforcer la réalisation des programmes de développement intégrés dans les
                                                                                                                            1, 3, 4, 7, 8
                   zones périforestières.
                   Opérationnaliser le plan d'action national pour la conservation et l'utilisation durable de la
Préservation et    biodiversité : mettre en œuvre la stratégie sur les zones humides et celles relatives aux usages         1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
développement      touristiques des aires protégées.
des forêts et de   Accélérer l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’aménagement des parcs et SIBE.                   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
la biodiversité    Accélérer le rythme de reboisement des espaces improductifs.                                             3, 4, 5, 6
                   Réhabiliter les écosystèmes dégradés (promouvoir les espèces autochtones mieux adaptées à
                                                                                                                            3, 4, 5, 6, 7, 8
                   l’évolution des bioclimats).
                   Prévenir les risques d’adversités : consolider et généraliser la stratégie phytosanitaire et le
                                                                                                                            4, 7
                   système de prévention, d’alerte et de lutte contre les feux.
                   Développer la filière cameline.                                                                          1
                   Appuyer les organisations professionnelles (ANOC, Union de coopératives pastorales,
                                                                                                                            1, 3, 4, 5, 6
                   organisations pastorales).
Amélioration       Appuyer la filière viande rouge, notamment ovine.                                                        2, 4, 5, 6
des parcours et    Accélérer le rythme de l’amélioration pastorale (ensemencements, réserves semencières et
                                                                                                                            2, 5
pastoralisme       plantations d’arbustes fourragers).
                   Encourager la valorisation des produits de terroirs (PAM, truffes…).                                     2, 3, 4, 6, 7, 8
                   Appuyer le développement des sources d’énergies alternatives au bois de feu.                             7, 8
                   Activer la délimitation du domaine forestier et alfatier.                                                8
                   Renforcer et accélérer les programmes de restructuration et de développement des Palmeraies              1, 2, 6
                   Accélérer le rythme de la collecte des eaux superficielles à des fins d’irrigation : aménagement
                                                                                                                            2, 5, 6
                   et réhabilitation de puits, Seguias, Khettara, barrages collinaires.
                   Intensifier la Petite et Moyenne Hydraulique (PMH) dans un cadre partenarial.                            2, 3, 4, 8
Amélioration
                   Aménager les zones salées : dessalage et correction des sols sodiques ; Suivi de la qualité des
de la                                                                                                                       2, 3, 5, 6, 7
                   sols dans les PI.
production
agricole           Développer et mettre en œuvre des paquets technologiques pour l’amélioration de la
                   productivité des cultures (techniques de travail du sol, semences sélectionnées, fertilisation,          2, 3, 4, 5, 6, 8
                   traitements phytosanitaires, taille, récolte, plantations fruitières associées à la CES, etc.)
                   Encourager le développement des cultures à productivité élevée en vue d’augmenter le revenu
                                                                                                                            4, 5, 7, 8
                   des populations.
                   Renforcer le PNABV et la solidarité amont-aval entre régions et acteurs : mise en cohérence et
                                                                                                                            2, 3, 4, 6, 8
                   synchronisation des actions amont-aval.
                   Accélérer le rythme des programmes de CES (Lutte antiérosive agronomique par : apports
                   de MO, fertilisation, travail du sol, etc. ; lutte antiérosive et conservation des sols : haies vives,
Conservation       cordons de pierres sèches, éléments de banquettes lutte antiérosive par l’installation de brise-         2, 5, 6, 7, 8
des eaux et        vents (haies vives, haies inertes) pour limiter la vitesse du vent ; correction et traitement des
des sols           ravins : végétalisation par des espèces adaptées).
                   Accélérer le rythme de reboisement des espaces improductifs.                                             2
                   Poursuivre et consolider les efforts de mobilisation des ressources en eau conventionnelles et
                                                                                                                            3, 4, 5, 6, 7, 8
                   non conventionnelles ainsi que la généralisation de l’accès à l’eau potable.
                   Renforcer les capacités de traitement et de réutilisation des eaux usées                                 3, 4, 5, 6, 7, 8
Sensibilisation    Organisation de rencontres (conférences, séminaires, ateliers).
éducation envi-    Elaboration et diffusion de supports (dépliants, brochures…).
ronnementale       Diffusion de spots, documentaires, interview et articles.                                                1,2,3,4,5,6,7 et 8
et renforcement    Organisation des sessions de formation continues.
des capacités
Renforcement
des bases          Promulgation des textes légaux qui serviront de bases juridiques aux interventions en matière
                                                                                                                            1,2,3,4,5,6,7 et 8
juridiques et      de LCD.
législatives
3.3. T
      YPES DE PROJETS INTEGRÉS INITIÉS ET RÉALISÉS DANS UN
     CADRE PARTENARIAL
Afin de mettre à contribution les Conventions des Nations Unies issues de RIO, notamment celle sur la lutte contre la
désertification et pour permettre la mobilisation de ressources financières additionnelles sous forme de dons et/ou de prêts
à taux préférentiels, des projets à caractère intégré ont été conçus et financés dans le cadre de la coopération bilatérale ou
multilatérale.
Tableau 29 : Projet d’aménagement des bassins versants en cours de réalisation dans la zone 7
                                                Financement/
       Projet             Zone d’action                                                         Types d’actions
                                                    durée
                                                                       - Reconstitution de l’écosystème forestier dégradé.
                        Amont du barrage        3 165 000 000          - Amélioration des terrains de parcours et de culture.
 Aménagement du          Allal El Fassi et          Jap. Yen           - Traitement des terres affectées par l’érosion.
 Bassin Versant         du bassin versant          (JICA, BG)          - Amélioration des infrastructures.
                         Oued El Mellah          (2008-2013)           - Amélioration des conditions de vie de la population locale.
                                                                       - Équipement pour le renforcement institutionnel.
 Les stratégies de développement et les planifications opérationnelles devront, désormais, tenir compte des spécificités
 zonales et du cadre de planification stratégique dédiée à chaque zone dans le cadre du présent PANLCD. À cet effet, un
 portefeuille de projets fédérateurs, construits autour des noyaux durs, devra être constitué pour chaque zone homogène
 selon une démarche intégrative et de concertation élargie.
4.1. D
      ÉMARCHE                                                       Les indicateurs sont scindés en deux grands groupes :
                                                                     un groupe d’indicateurs biophysiques et un groupe
     MÉTHODOLOGIQUE                                                  d’indicateurs socio-économiques.
     GLOBALE ADOPTÉE                                                 Il est à rappeler que le premier groupe d’indicateurs intégrés
                                                                     dans le cadre du modèle MEDALUS, adapté au contexte
Pour une meilleure connaissance du phénomène de désertifi-           marocain, a permis de définir l’Indice de sensibilité à la
cation et de ses incidences, il a été jugé utile de se doter de      désertification.
mécanismes et d’un réseau de surveillance permettant d’orien-
                                                                     L’intégration des paramètres biophysiques et socio-écono-
ter la politique de lutte contre la désertification sur une base
                                                                     miques selon le modèle SAATY a permis de définir l’indice
objective. À cet effet, un réseau d’espaces d’observation (obser-
                                                                     de vulnérabilité à la désertification générant une carte de
vatoires) est défini au niveau des différentes zones homogènes,
                                                                     vulnérabilité par zone homogène avec des poids diffé-
pour faire l’objet d’observation et de veille périodique afin de
                                                                     rents attribués à chaque paramètre, selon la spécificité
permettre d’identifier les changements qui s’y opèrent, selon
                                                                     de la zone.
des indicateurs sélectionnés.
Zones homogènes
Z1 Z2 Z3 Z4 Z5 Z6 Z7 Z8
                Sélection de la batterie des       Fiches de renseignement sur les            Test au niveau de deux
                    indicateurs de S&E                    indicateurs de S&E                       zones pilotes
Dispositif de collecte des données Situation de référence pour chacune des zones
 La détermination des observatoires s’est faite en trois étapes. La première étape est la définition d’un modèle intégrant tous
 les critères retenus dans le modèle de Saaty. Le résultat issu de ce modèle donne lieu à une spatialisation de la vulnérabilité
 des sols en 4 classes (très faible vulnérabilité, faible vulnérabilité, vulnérabilité moyenne et vulnérabilité élevée). Le résultat
 est illustré par une cartographie par zone homogène
 La deuxième étape consiste à superposer, par zone, la carte de vulnérabilité (Saaty) à la carte de sensibilité des sols
 (MEDALUS). Le résultat est obtenu sous forme d’une carte avec des classes de valeurs ij où i correspond aux classes de la
 carte Saaty et j à celles de MEDALUS. À partir de ce résultat, une nouvelle carte a été dérivée en conservant les valeurs ij
 pour lesquelles i = j. Il est utile de mentionner qu’au minimum un site par classe de sensibilité/vulnérabilité sera sélectionné
 pour le suivi-évaluation.
 Durant la troisième étape, au sein de chaque classe, un espace a été identifié en tenant compte aussi de la proximité
 des Douars.
La répartition des sites d’observation au niveau national est matérialisée sur la carte 14 suivante :
  Carte 15, bis 3 : Superposition sensibilité et vulnérabilité           Carte 15, bis 6 : Sites d’observation de la désertification
                       Zone de l’Oriental                                                     Zone de l’Oriental
L’importance surfacique de chaque système écologique est             L’analyse des données de ce tableau montre l’importance
illustrée au niveau du tableau 31.                                   relative des systèmes écologiques de steppes à alfa, steppes
                                                                     à armoise et ses écosystèmes de dégradation (Noeae,
Tableau 31 : Importance relative des systèmes écologiques au         Anabasis, Peganum…).
sein de la zone de l’Oriental
      Système               Superficie        Importance             Ainsi, l’importance relative de ces systèmes au sein des
    écologique                 (Ha)          surfacique (%)
                                                                     espaces d’observation (Communes Rurales proposées)
   Alfa et armoise          1 650 263             72,5               constitue un critère d’une grande importance pour le choix
  Forêt et matorral          452 871              20,0               définitif de ces dernières.
Le tableau 32 présente l’importance relative des différents          Le croisement de la carte de vulnérabilité/sensibilité des
systèmes écologiques par Commune Rurale.                             terres à la désertification (HCEFLCD 2011b) à celle des grands
                                                                     écosystèmes écologiques au niveau de la zone de l’Oriental
Tableau 32 : Importance relative (exprimée en % de la
superficie totale) des principaux systèmes écologiques par
                                                                     (carte 16) permet de visualiser les espaces d’observation
Commune Rurale
                                                                     (CR) qui présentent la meilleure représentativité, à la fois
                                                                     des systèmes écologiques et des classes de vulnérabilité /
                          Steppes à alfa
 Commune Rurale                             Forêt et matorral        sensibilité à la désertification.
                            et armoise
    Ahl Oued Za                  96                4
    Guenfouda                    63                37                Pour le test des indicateurs au niveau local, le choix s’est
     Aïn Lehjer                 100                 0                porté sur la Commune rurale d’Aïn Beni Mathar pour la zone
 Mechraa Hammadi                 65                35                de l’Oriental.
  Aïn Beni Mathar               100                 0
d’espace
                                                                                                       Superficie des
                                                        Eaux de           Évolution de la superficie                      Imagerie
                                                                                                       corps d’eau de
                                                        surface           des corps d’eau de surface                      satellitaire
                                                                                                       surface
                                                                                                       Superficie des
                                                                                                                          Imagerie
                                                                          Évolution de l’occupation    différentes
                                                         Occupation                                                       satellitaire
                                                                          des sols au pic de           classes
                                                          des sols                                                        Vérité terrain
                                                                          production                   d’occupation
                                                                                                       des sols
                                                                                                                          Imagerie
                                                                                                                          satellitaire
                                                                                                       Superficies
                                                                          Taux de défrichement                            Statistiques
                                                                                                       défrichées
                              Biologique
                                                                                                                          MAPM
                                                           Couvert
                                                                                                                          Enquêtes
                                           Végétation      végétal
                                                                                                       Superficie
                                                                                                                          Indices de
                                                                          Évolution de la surface du   occupée par
                                                                                                                          végétation (NDVI,
                                                                          couvert végétal pérenne      la végétation
                                                                                                                          SAVI, EVI)
                                                                                                       pérenne
                                                                                                                          Mesures de
                                                                          Évolution de la              Phytomasse
                                                                                                                          terrain et imagerie
                                                         Production       phytomasse totale            totale aérienne
                                                                                                                          satellitaire Analyse
                                                                          aérienne (kg MS/ha)          (kg MS/ha)
                                                                                                                          de régression
                                                                                                                                 - Statistiques et
                                                                                                              Charges               enquêtes
                                                                                 Évolution du coefficient
                                                                                                              animales, réelle   - Carte des faciès
                                                                                 de surpâturage
                                                                                                              et d’équilibre        pastoraux et leur
                                                                                                                                    phytomasse
                                                                                 Proportion du cheptel
                                                                                                              tel exogène        économique
                                                                                 exogène transhumant par
                                                                                                              transhumant par    Statistiques MI
                                                                                 camion par an
                                                                                                              camion par an
                                                                                                              % agriculteurs
                                                                                                                                 Statistiques
                                                                                 Taux d’utilisation des       utilisant des
                                                                Agriculture                                                      et enquêtes
                                                                                 intrants de synthèse         intrants de
                                                                                                                                 ménages
                                                                                                              synthèse
                                                                                                                       Revenu par
                                                                                         % de la population en         ménage et par
                                                                                                                                           Statistiques et
                                                                                         dessous du seuil de           activité courante
                                                                                                                                           enquête
                                                                                         pauvreté                      (élevage,
                                                                         Pauvreté                                      agriculture…)
     INDICATEURS D’IMPACT
Socio-économiques
                                                                                                                       Bien-être des
                                                                                         IDH                                               Statistiques HCP
                                                                                                                       populations
                                                         Social
                                                                                                                       Proportion de
                                                                                         Taux de croissance de la
                                                                                                                       la population       Statistiques HCP
                                                                                         population rurale
                                                                                                                       rurale
                                                                       Démographie
                                                                                                                       Proportion de
                                                                                                                                           Statistiques HCP
                                                                                                                       la population
                                                                                         Taux d’exode rural                                Enquête
                                                                                                                       quittant le
                                                                                                                       milieu rural
                                                                                                                       Superficies de
                                                                                         Évolution des superficies                         Données
                                                                                                                       parcours / forêts
                                                                                         de parcours / forêts /                            HCEF&LCD, MAPM
                                                                                                                       / palmeraies
     INDICATEURS DE RÉPONSE
                                                                       Réhabilitation
                                 Mesures de LCD
                                                                                                                       Superficies des
                                                                                         Évolution des superficies                         Données
                                                                       Conservation                                    aires protégées
                                                                                         des aires protégées et SIBE                       HCEF&LCD
                                                                                                                       et SIBE
B - Indice de surpâturage
La carte 18 illustre l’indice de surpâturage au niveau de la
zone homogène de l’Oriental. Il en ressort que la pression de
pâturage est forte à excessive sur une bonne partie de cette
zone. Le tableau 36 présente les superficies des différentes
classes de pression animale.
 Août                       0,2       0,4          0,3         0,1    Le tableau 41 présente les classes d’occupation des terres
 Septembre                  22,0     23,5          23          0,1    retenues avec leurs superficies.
 Octobre                    0,6       1,1          0,9         0,4
 Novembre                   7,2       9,7          8,6         0,6    Tableau 41 : Superficies des classes de l’occupation des sols :
                                                                      CR Aïn Beni Mathar
 Décembre                   11,4     13,5          12,5        0,4
 Toute l’année              8,7       9,1          8.,9        0,1     Classe                             Superficie en hectare
                                                                       Cultures irriguées                         4 600
Avec :                                                                 Noeae                                     63 540
 IA = 0 : Régions hyper-arides - Déserts absolus                       Armoise                                   54 205
 IA = 5 : Régions arides - Régions désertiques                         Anabasis                                  52 695
 IA = 10 : Régions semi-arides                                         Stipa tenacissima                         27 262
 IA = 20 : Régions semi-humides                                        Bâti                                        521
 IA = 30 : Régions humides                                             Sols nus                                   2 639
*   Une unité de formation au Maroc équivaut à une session de 3 jours et l’équivalent de 30 000 DH pour une population de 15 stagiaires
     (soit 2 000 DH/stagiaire/jour/ formation)
** Une unité de stage à l’étranger équivaut à 15 jours y compris les délais de route
(1) Prévoir l’intervention d’experts internationaux à raison de 0,5 p-m chacun et l’intervention des 4 experts nationaux à raison de 0,25
     p-m chacun et 100 participants des institutions publiques et non gouvernementales impliquées dans le projet à raison de l’équivalent
     d’une journée de formation par participant.
La réalisation de nouveaux équilibres socio-écologiques,              1. La lutte contre la désertification constitue une véritable
imposée par l’état actuel de la dégradation du milieu naturel             préoccupation nationale dans laquelle sont impliquées
et la tendance au changement climatique, constitue le défi                toutes les forces du pays. En dépit de la dimension des
majeur à relever, dans les perspectives d’actualisation et                problèmes à résoudre, des solutions restent possibles
d’opérationnalisation du PANLCD. Cette évolution implique                 dans la mesure où :
que les actions LCD doivent concourir, d’une part, à la
                                                                        La coordination des décisions et des interventions sera
satisfaction des besoins fondamentaux et au développement
                                                                        effective. Ces solutions sont à rechercher dans la durée et
des populations et, d’autre part, agir sur l’environnement.
                                                                        dans un contexte intégré, par des actions correspondant
                                                                        aux besoins identifiés et aux spécificités zonales.
Les analyses effectuées dans le cadre de ce plan stratégique,
confortées par des informations fournies lors du processus
                                                                      2. Les programmes LCD incorporent des interventions
de concertation élargie sous forme d’ateliers régionaux,
                                                                          de lutte contre l’érosion, de reconstitution des massifs
ont permis de dégager des enjeux et des défis à relever,
                                                                          forestiers mais aussi des actions d’intensification et de
pour améliorer le niveau d’efficacité de la mise en œuvre
                                                                          développement de la production agricole et animale, de
du PANLCD, ainsi que les axes stratégiques principaux pour
                                                                          renforcement des infrastructures socio-économiques de
l’orientation des actions en cohérence avec les nouvelles
                                                                          base, etc. Il n’en demeure pas moins vrai que la difficulté
initiatives nationales et la Stratégie Décennale 2008-2018
                                                                          de mobilisation des moyens de financement de ces
de la CNULD.
                                                                          programmes se pose de manière récurrente.
L’actualisation du PANLCD proposée repose sur les cinq                  Ces contraintes devront être surmontées, en particulier, à
éléments principaux :                                                   travers :
(i) l’élaboration de la carte des zones ‘‘homogènes’’ pour la           - L ’internalisation institutionnelle des programmes dans
lutte contre la désertification et la dégradation des terres              les politiques sectorielles concernées (agriculture, eau,
afin de combler l’insuffisance d’informations biophysiques                pastoralisme, énergie, forêts, etc.) ;
et socio-économiques et de promouvoir une orientation                   - L ’intégration des actions relevant des différents départe-
territorialisée des programmes ;                                          ments concernés ;
(ii) la construction et la spatialisation, suivant ces zones,           - La mise en place de nouveaux mécanismes de fi-
d’outils pertinents d’aide à la décision ;                                 nancement assurant la pérennité et la régularité des
(iii) la définition des objectifs et des orientations pour l’action        ressources.
en matière de LCD en fonction des spécificités zonales et en
rapport avec l’adaptation au changement climatique ;                  3. Le Maroc a développé un cadre d’investissement intégré
                                                                          facilitant la mobilisation de ressources nationales,
(iv) la proposition d’actions et de mesures d’appui qui
                                                                          bilatérales et multilatérales pour la lutte contre la
constituent le facteur de succès de la mise en œuvre
                                                                          désertification et la dégradation des terres en intégrant
différenciée du PANLCD et
                                                                          dans les documents des Lois de finances, à partir de 2008,
(v) l’opérationnalisation du système de suivi évaluation,                 des rubriques spécifiques à la lutte contre la désertification
à travers la mise en place des observatoires par zone                     et l’appui au PAN.
homogène et la définition d’indicateurs spécifiques de
suivi-évaluation.                                                       Il est recommandé de développer et d’opérationnaliser
                                                                        ce cadre en s’appuyant sur une approche proactive aussi
L’analyse des progrès réalisés dans la mise en œuvre du                 bien vis-à-vis des principaux Bailleurs de Fonds (BF) actifs
PANLCD et des principaux atouts (forces et opportunités)                au Maroc que vis-à-vis des ONGs internationales, en
et contraintes (faiblesses et menaces) relevés au niveau des            cohérence avec la stratégie décennale de la CNULD.
différentes zones ‘‘homogènes’’ met en relief non seulement
la pertinence des orientations et des choix en matière
  Ainsi, le PANLCD nécessitera une enveloppe minimale               - Le croisement des données avec les outils de
  (pour les noyaux durs des programmes thématiques)                    planification du territoire (SRAT, PDAIRE, PCD…) et
                                                                       leur optimisation pour contribuer à la lutte contre la
  évaluée à près de 13,722 millions de dirhams sur une
                                                                       désertification ;
  durée d’application de 10 ans avec une adaptation des
  programmes à mi-parcours. À cet effet, la planification,          - Un réseau de stations de collecte de données sur le
  le suivi et l’évaluation auront un rôle déterminant pour             terrain (Phytomasse par exemple) en vue d’établir
  parvenir à ce résultat.                                              des modèles spécifiques aux zones ‘‘homogènes’’
                                                                       et permettant de lier ces données aux informations
7. Pour suivre le processus de désertification et les effets          issues des images satellitaires (NDVI…) ;
    des actions de lutte, il est nécessaire d’asseoir un système    - Un système national de circulation et de diffusion
    de suivi-évaluation complet, basé sur des observatoires            des informations qui favoriserait des prises de décision
    représentatifs des différentes zones ’‘homogènes’’ identi-       concertées entre acteurs clés.
    fiées.
8. Les coûts de dégradation des terres sont principalement        Ainsi, les besoins pour l’achèvement de mise en place du
    liés aux pertes partielles ou totales des productivités        dispositif complet de suivi-évaluation dans les huit zones
    agricole, pastorale et forestière. La mise en œuvre et         homogènes sont évalués à 5,76 Millions de Dirhams.
    l’utilisation efficace du modèle proposé nécessitent de
    disposer de données pertinentes relatives aux différents