La Maison A Patio de La Casbah D'alger.
La Maison A Patio de La Casbah D'alger.
La Maison A Patio de La Casbah D'alger.
Dédicace :
mes parents
es frères et sœurs
a grand-mère
tous ceux qui ont su m'apporter aide et soutien aux moments propices
REMERCIEMENT
Remerciements :
n grand merci à toute ma famille, Merci à mes chers parents, mes frères et
sœurs, qui m’ont toujours soutenue, spécialement ma petite sœur Khoukha et sa
copine Meriem, pour m’avoir accompagné dans mes sorties sur terrain, je
remercié aussi mon amie Meriem pour son soutien moral et physique durant tout
notre cursus à l’epau.
e tiens à remercier mon encadreur, Dr ZENBOUDJI, d’avoir suivi mon travail,
et guidé ma réflexion, de m’avoir comblée par sa gentillesse, sa compréhension
et sa disponibilité.
e remercie les membres du jury d’avoir accepté d’examiner ce travail ainsi que
Mme LAMANI qui m’a orienté vers plusieurs organismes culturels pour
achever la partie pratique de ce travail.
n grand merci aux habitants généreux qui m’ont reçue dans leurs demeures,
erci à tous les organismes qui m’ont accueillie, merci au Hadj Korchi de la
fondation Casbah, Mme SADKI : la directrice de l’agence national des secteurs
sauvegardés, ainsi qu’à l’archéologue Tarek et Salima LOUAIFI.
nfin, merci pour toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin, à la
réalisation de ce mémoire.
ii
RESUME
Résumé :
Les traditions et les coutumes des sociétés ont un impact direct sur la formation des espaces
résidentiels ; Dans ce sens , notre étude sur la maison à patio de la médina d’Alger consiste en
premier lieu à détecter leurs caractéristiques génotypiques qui ne sont que la matérialisation
de cet impact culturel dans l’espace ; l’étude utilise la méthode de la syntaxe spatiale qui met
en évidence la relation fondamentale existante entre la configuration d'un espace et la manière
dont il fonctionne. Toutefois, quand ce dernier devient inadapté, l’usager procède à des
modifications qui se manifestent par un processus d’appropriation spatiale. C’est le cas de la
maison à patio de la médina d’Alger qui subit des transformations spatiales et sociales, dans le
but de les repérer et de connaitre leurs sens, un deuxième corpus sera analysé sur la base des
synthèses établies dans la recherche génotypique qui cible la hiérarchisation des espaces, les
secteurs fonctionnels ainsi que le rôle du patio.
Abstract:
The traditions and customs of societies have a direct impact on the formation of residential
spaces. In this sense, our study based on the courtyard house of the medina of Algiers
consists primarily on finding their genotypic characteristics, which are the materialization of
this cultural impact; the study uses the method of space syntax which highlights the
fundamental relationship existing between the configuration of a space and the way it works.
However, when the latter becomes inadequate, the inhabitants proceed to some modifications,
which are manifesting by a process of spatial appropriation. This is the case of courtyard
house in the medina of Algiers, which undergoes spatial and social transformations. In order
to locate them and to know their meaning a second corpus will be analyzed based on the
syntheses established in the genotypic research that targets spaces hierarchy, functional areas
as well as the role of the courtyard.
Keywords:
Space syntax, courtyard house, the casbah of Algiers, the genotype,
iii
ملخص:
تؤثرالتقاليK Kد وأعراف المجتمعات تأثيرا مباش Kرا على تشكيل المساحات السكنية .به Kذا الصدد ،فK Kإن دراس نت ا القائمة حول المن Kازل
ذات الفناء المتواجدة في مدينة الجزائر القديمة نت طلق أوال من محاولة تشفير خصائصها الموروثة ،والتي يرتكز عليها تحقيق هذا
األثر الثقافي؛ تعتمد الدراسة طريقة التركيبة المجالية .إن التركيبة
لك ن المجالية توضح بجالء العالقة األساسية الموجودة بين هيئ المجال والطريقة التي يسير بها.
هذه ة
الفضاءات قد تصبح غير مالئمة فيضطر ساكنوها إلجراء جملة من التغ يرات ال Kتي تمث Kل طريقتهم الخاصKة في التعب Kير عن الفضKKاء
الذي ي Kالئمهم ،هذه الحالة تعبر عما يحصل في مدينة الجزائر القديمة الKتي تشهد تحKوالت مكانية واجتماعيKة .من أجل تحدي Kد
ماهيتها ومعرفة معناها سيتم تحليل مجموعة من الفضاءات على
ضوء نتائج البحوث الوراثية التي تستهدف التسلسل الهرمي الفضائي ،المجاالت الوظيفية وكذلك دور الفناء.
الكلمات الداللية:
التركيبة المجالية ،المنزل ذو الفناء ،قصبة الجزائر ،الخصائص الموروثة
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1. Introduction.......................................................................................................................2
2. problématique générale.................................................................................................... 3
3. Le cas d’étude.................................................................................................................... 4
4. Problématique spécifique................................................................................................. 5
5. Les objectifs....................................................................................................................... 5
5.1. L’objectif général...........................................................................................................5
5.2. Objectifs spécifiques......................................................................................................5
6. Hypothèses......................................................................................................................... 6
7. Méthodologie......................................................................................................................6
v
TABLE DES MATIERES
4.2. Le rôle fonctionnel.......................................................................................................21
4.3. Le rôle socio-culturel...................................................................................................22
4.3.1. L’intimité et la hiérarchie spatiale....................................................................................22
4.3.2. Les interactions sociales et les liens familiaux.................................................................22
4.3.3. L’équité et la modestie....................................................................................................23
4.3.4. L’hygiène..........................................................................................................................23
4.3.5. La spiritualité...................................................................................................................23
4.4. Le rôle environnemental..............................................................................................24
4.4.1. Le contraste entre la cour et la rue, la séquence de l’extérieur à l’intérieur...................25
5. Approches et études de la maison à cour..................................................26
5.1. La complexité de l’espace et la nécessité d'une théorie analytique de l'architecture
29
6. Conclusion....................................................................................................30
vi
4.2.1. Convex map ou l’analyse des graphes justifiées..............................................................39
4.3. La notion de génotype ?........................................................................................ 43
4.4. Les indicateurs retenus et la procédure d’analyse................................................ 43
5. Les corpus d’étude......................................................................................44
5.1. Présentation du premier corpus d’étude.......................................................................44
5.2. Présentation du deuxiéme corpus d’étude....................................................................46
5.2.1. La premiére maison.........................................................................................................46
5.2.2. La deuxiéme maison........................................................................................................47
5.2.3. La troisiéme maison.........................................................................................................48
5.2.4. La quatriéme maison.......................................................................................................49
6. Conclusion....................................................................................................49
CONCLUSION GENERALE..........................................................................89
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................91
1. Introduction :
L'existence de l'Homme au sein d'une société l'oblige à respecter des lois et règles, placées
pour consolider et souder la vie sociale, sur la base du respect de plusieurs valeurs qui
trouvent leurs racines dans les habitudes, la culture et la religion. L’environnement qui devait
accueillir ce nouveau mode de vie ou les individus vivent ensemble a été matérialisé dans le
cadre de ces principes, en considérant les besoins individuels et collectifs de l’être humain qui
ne se limitent pas aux besoins physiologiques, mais les dépassent aux aspects psychologiques,
sociologiques et spirituels1 .
L’habitat constitue le premier environnement construit pour la plupart des gens, au niveau
duquel la culture revêt le plus, 2c’est le système3qui accompagne l’être humain pendant toute
sa vie : de la naissance à la mort, le lieu dans lequel l’individu s’exprime 4, c’est pour cela que
l’habitat possède cette capacité informative, il exprime lui aussi les vies de la société grâce à
ces valeurs socio-culturelles qui constituent son âme. Une relation pareille est difficilement
cernée, c’est difficile de voir la culture mais il est facile de voir ses productions 5. La maison
traditionnelle fait partie des productions culturelles dans la mesure où elle témoigne des
pratiques sociales des sociétés traditionnelles qui ont façonné ses espaces en considérant leurs
propres cultures et besoins. C’est de cette manière que l’habitat traditionnel est né et s’est
développé en une architecture spontanée cohérente avec l’environnement, le climat dominant,
la culture et les intérêts de la famille et ses générations futures.6
Parmi les typologies traditionnelles, la maison à cour, qui a fait l’objet de plusieurs
recherches, Lawrence avance qu’elle répond parfaitement aux références culturelles et
préoccupations sociales7 .C’est un type d'habitation important dans l'histoire de l'homme. Elle
a été connue dans de nombreuses civilisations anciennes et a été également influencée par de
nombreux facteurs afin de créer des milieux où la vie sociale est plus agréable.
Chaque société est exposée aux changements affectant sa structure sociale. A cause de
plusieurs facteurs tels que les interactions sociales, industrielles et le développement
technologique ainsi que les dégâts naturels ou les guerres. Plusieurs phénomènes au cours du
demi-siècle passé, sous l’effet de la globalisation et la modernisation, ont bouleversé les styles
de vie et les paradigmes culturels .cette question a été traité par De Bono8, selon lui les
transformations et les changements dans les paradigmes culturels engendrent un changement
des pensées qui entraine quant à lui une modification dans les altitudes et les actions à
l’égard des problèmes
1
Abraham Maslow, théorie des besoins de l’être humain selon Maslow, psychologue américain (1916-1972)
2
Amos Rapoport, Culture, architecture ET design.
3
Hassan Estaji , Flexible Spatial Configuration in Traditional Houses, The Case of Sabzevar.
4
Lawrence, cité par Javad Samadi, Investigating the Courtyards of Traditional Houses and the Effect of Western
Architecture.
5
Rapoport A. Using “Culture” in housing design. Housing and society. Talk from Annual Conferences (Canada
1992and Korea 1998) of the American Association of Housing
6
Javad Samadi, Investigating the Courtyards of Traditional Houses and the Effect of Western Architecture
7
Lawrence 1987 ; cite par Wezha Hawez Baiz1 ; Shaida Jamal Fathulla , Urban Courtyard Housing Form as a
Response to Human Need, Culture and Environment in Hot Climate Regions: Baghdad as a Case Study , nt.
Journal of Engineering Research and Application , ISSN : 2248-9622, Vol. 6, Issue 9, ( Part -1) September2016,
pp.10-19.
8
Cité par Ashraf Salama, A typological perspective: the impact of cultural paradigmatic shifts on the evolution
of courtyard houses in Cairo.
2
que les individus sont susceptibles de rencontrer. Cela affecte effectivement notre manière de
vivre, nos intérêts, nos relations ainsi que notre espace vécu.
‘’True identity is the result of a living culture, the imposition of external values leads
only to the loss of identity with unsustainable results ‘’ 9
2. problématique générale :
L’habitat traditionnel qui assure sa durabilité dans le temps en s’adaptant et apportant la
modification nécessaire ne se développe plus, au lieu de démarrer d’un acquis en vue de
l’améliorer, on a remplacé l’ancien par un nouveau, étranger, qui continue à prouver son
échec.
Kevin Mitchell met la main sur la notion de continuité, il plaide pour une continuité
typologique qui dépasse l’imitation d’un type prédéfini. Il nous invite non pas à créer un idéal
mais à assurer une continuité qui va au-delà de la distinction entre ce qui est traditionnel et ce
qui est moderne en se basant sur des principes de base qui servent d’appui aux futurs
concepteurs et qui ouvrent un champ libre à la créativité. 11
On a besoin alors d’une vivification de la typologie à cour qui sera basée sur une fusion des
valeurs du passé avec celles du présent12.Ceci dit, il faut considérer le passé non pas comme
9
Lycett, W. (1996) Cultural identity and development. In International Development &Practice: Bridging the
Gap. Proceedings of the 13th Inter-Schools Conference on Development, 26–27 March, edited by Dr Magda
Behloul, Huddersfield, University of Huddersfield.
10
Roxana Waterson; cité par Tarek Abdel salama; Ghada Mohamed Rihan, The impact of sustainability trends on
housing design identity of Arab cities.
11
Kevin Mitchell, type as a tool: courtyard housing and the notion of continuity. Courtyard Housing Past, Present
and Future, edited by Brian Edwards, magdasibley, mohamad hakmi and peterland 244/350.
12
Yacine bada , New design thinking for contemporary courtyard housing, Courtyard Housing Past, Present and
Future, edited by Brian Edwards, magdasibley, mohamad hakmi and peterland.
une image figée mais comme une présentation d’un processus historique en cours d’évolution
et qui est incomplet mais continue à changer en s’adaptant avec la société qui utilise l’espace.
Alors qu’est ce qu’on doit maintenir et qu’est ce qu’on doit abandonner dans la maison à cour,
comment la mettre à jour pour assurer une continuité qui respecte l’identité locale et s’adapte
aux besoins contemporains et surtout comment apporter les qualités existantes dans ces
dernières aux logements collectifs pour améliorer leurs réputation .
3. Le cas d’étude :
« Elle est unique. Elle n’a pas sa pareille. .13
André Ravereau,
Pour répondre à ce questionnement, on propose de travailler sur un chantier vivant : les
maisons à patio de la médina d’Alger, qui constituent de véritables joyaux de l’architecture
traditionnelle, une des raisons pour lesquelles la casbah a été inscrite par les Nations Unies au
patrimoine de l’humanité en 1992 .Cette médina risque toutefois de disparaitre , malgré
qu’elle bénéficie des travaux de restauration, Djaffar Lesbet14appelle à une restauration d’une
autre dimension , une restauration des rapports qu’entretient l’homme avec son milieu .
Après l’indépendance de l’Algérie, La casbah voit sa réalité se transformer, elle a subit une
densification causant un entassement de plusieurs familles dans les maisons, là où résidait une
seule famille étendue se trouvent plusieurs ménages qui partagent les espaces de la maison.
Ce phénomène (de densification) mérite d’être analysé spatialement, pour répondre à nos
questionnements précédents, on va tenter de comprendre la relation socio-spatiale entre
l’espace et ses pratiques modifiées influencées par le changement des usagers et le type
d’usage. Cela nous permettra également d’ouvrir une piste de recherche pratique pouvant
répondre au questionnement d’Amos Rapoport15, se focalisant sur l’espace cour, et sa capacité
d’être partagée par la même /plusieurs familles. Autrement dit, est ce que les cours doivent
être spécifiques à une maison unique ou une seule famille (même prolongée) ou bien peuvent-
elles exister pour des groupes ou des agrégats. Nous trouvons intéressant l’étude comparative
des différents rôles remplis par les espaces dans les deux cas, la recherche se veut une réponse
à ce questionnement :
Quelles leçon peut ‘on retenir de l’analyse des maisons à patio de la médina d’Alger dont
l’usage de l’espace a changé d’une seule famille à plusieurs, et comment s’appuyer sur cette
leçon pour enrichir la typologie à cour et perfectionner son fonctionnement tant à l’échelle
individuelle qu’à l’échelle collective.
13
14
André Ravereau, La Casbah d’Alger, et le site créa la ville. Ed. Sindbad. Paris.
Lesbet, Djafar. - La Casbah d’Alger: gestion urbaine ET vide social. - Alger, O.P.U., 1985.
15
Amos Rapoport, the Nature of the Courtyard House: A Conceptual Analysis.
4. Problématique spécifique :
1- Quels sont les rôles de la maison à cour d’autrefois et quels sont les critères qui ont
participé à sa persistance dans le temps ?
2- Existe-t-il une logique sociale dans la configuration spatiale originelle dans les
maisons à patio de la médina d’Alger ?
3- Cette logique persiste t’elle malgré les changements sociaux qui sont arrivés en terme
d’usage spatial ? si oui quels aspects des maisons traditionnelles ont été conservés ? et
si non quels principes ont pris leur place ?
5. Les objectifs :
Nos objectifs vont dans le même sens que ce qui a été dit par Peter Land16, dans son article
Courtyard housing : an afterthought, en ce qui concerne le perfectionnement de la maison à
cour en l’adaptant aux grandes densités, notre recherche se veut une base théorique et un
début de réflexion dans ce cadre.
Nos questions vont ouvrir un champ d’expérimentation assez intéressant, pour :
16
Peter land, courtyard housing: an afterthought, Courtyard Housing Past, Present and future edited by Brian
Edwards, magdasibley, mohamad hakmi and peter land.
traditions de l’architecture. On tentera d’avancer des pistes de réflexions pour perfectionner le
modèle de la maison à patio.
6. Hypothèses :
7. Méthodologie :
Il est indispensable d’établir une méthodologie bien spécifique à notre recherche qui se
caractérise par sa complexité, de par sa relation directe avec la société et l’importance donnée
aux espaces vécus du plus commun au plus intime, nécessitant l’accès à tous les coins des
maisons.
1- En premier lieu , le choix des maisons à patio de la médina d’Alger en s’appuyant sur
les plans traditionnels disponibles, la seule référence étant l’ouvrage de Sakina
Missoum, malgré la disponibilité de quelques plans de manière dispersée dans d’autres
sources , il est difficile voir quasi impossible de repérer leurs emplacement dans la
médina .
3- Pour observer et annoter les pratiques sociales actuelles dans les maisons à patio de la
médina d’Alger, on établira un relevé habité qui est un moyen simple pour
comprendre comment une personne évolue dans son habitation, ses activités et son
rapport à l’espace.
4- L’analyse syntaxique des maisons à patio dont l’usage a changé sous la lumière des
résultats établis dans l’étape ‘’ 2 ‘’ à l’aide de la space syntax pour révéler les
changements qu’apporte le nouvel usage.
Premier chapitre
Maison à cour, maison à patio :
Essai de définition et état de l’art
‘’ let your buildings grow from the daily lives of the people who live in
them, shaping the houses to the measure of the people songs, weaving the patterns
of a village as if on the village looms, mindful of the trees and the crops that will
grow there, respectful to the skyline and humble before the seasons. ‘’
CHAPITRE 01 : maison a cour, maison a patio : Essai de définition et état de l’art
1. Introduction :
Les maisons à cour ont été construites et conçues partout dans le monde. On peut les trouver
en Turquie, en Iran, en inde, en chine, en Espagne, au brésil ; dans les pays méditerranéens :
en Afrique du nord à savoir en Algérie, en Tunisie et au Maroc ; dans les pays du moyen
orient : en Syrie, au Liban et au Yémen... Etc. C'est pourquoi plusieurs études comparatives
variées sur les maisons à cour ont vu le jour (tableau 1) 17. Axées sur leurs caractéristiques et
avantages, leurs résultats ont révélé que, autour du monde, la cour peut avoir une forme
similaire mais ses attributs varient d’une maison à l’autre en fonction non seulement de la
région mais aussi d’autres critères et caractéristiques climatiques et culturelles.
Aborder la maison à cour nécessite donc un brassage multidisciplinaire en termes de climat,
d’histoire, de topographie, de culture, de société, d’architecture et d’urbanisme …etc. Mais
pour commencer notre sujet la question principale qui a suscité notre intérêt concerne la
typologie que nous devons traiter : parlons-nous de la maison à cour ou à patio ? Quelle
relation existe entre les deux et comment faire la distinction ? En fait, il est très important de
bien cerner cette question avant de commencer sa recherche.
17
Mohammad Taleghani ; Martin Tenpierik ; Andy van den Dobbelsteen , Environmental impact of courtyards-a
review and comparison of residential courtyard buildings in different climates , Article in Journal of Green
Building , April 2012. 5/25.
8
2. Maison à cour ou maison à patio ?
On entame cette recherche par un essai de cadrage visant une meilleure compréhension du
contexte et un ciblage du sujet traité, ceci à travers la justification du choix d’appellation de
notre recherche. Autrement dit pourquoi maison à patio et non pas maison à cour ?
Déjà il faut souligner que notre intérêt se concentre sur les cours des maisons, sachant que les
cours existent aussi dans d’autres types de bâtiments à savoir les mosquées et les madrasa , ce
qui donne à leurs pratique et usage un sens complétement différent et ainsi des définitions
diversifiées que l’on ne va pas traiter dans cette recherche .
Pour commencer, le patio, la cour et l’atrium sont souvent confondus et traités comme des
variantes d’un même espace ; une définition de ces termes parait donc nécessaire en se basant
sur de multiples références.
18
19
Traduit de l’anglais à partir de : https://en.oxforddictionaries.com/definition/courtyard.Consulté le : 05.08.2017.
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/cour/19870?q=cour#19756. Consulté le: 05.08.2017.
20
Fatma Abass; Lokman Hakim Ismail; Mohamed Solla. A review of courtyard house: history evolution forms,
and functions. Article in ARPN Journal of Engineering and Applied Sciences .Vol: 11, NO. 4, Février
2016.page1/7.
21
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/patio/58668?q=patio#58309. Consulté le 07.08.2017.
22
Traduit de l’anglais à partir de : http://www.thefreedictionary.com/patio. Consulté le 07.08.2017.
Le CNTRL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) en faisant référence à
l’Espagne et aux zones méridionales, témoigne qu’un patio est une Cour intérieure d'une
maison de style andalous, à ciel ouvert, souvent entourée d'arcades, dallée avec un bassin
central.23
La définition donnée par (Chun et al, 2004) 25parait la plus complète, puisque elle est
directement liée à l’architecture, en plus elle traite toutes les typologies déjà citées.
Leur recherche envisage les cours (figure 03) comme des espaces de transitions, ces zones
sont des espaces architecturaux où l’intérieur et l’extérieur fusionnent. Ainsi ils divisent les
espaces de transitions en trois types :
Le premier (a) concerne les cours intérieures, l’atrium (3) cette cour recouverte d'un toit vitré,
et les patios (2). Le second type inclut les espaces semi-ouverts attachés qui sont légèrement
couverts (b), comme le balcon, le porche, le corridor, la rue couverte ou l’arcade. Dans le
23
http://www.cnrtl.fr/definition/patio. Consulté le 07.08.2017
24
Traduit de l’anglais à partir de : https://www.britannica.com/technology/patio. Consulté le 07.08.2017
25
Mohammad Taleghani; Martin Tenpierik; Andy van den Dobbelsteen. Environmental impact of courtyards-a
review and comparison of residential courtyard buildings in different climates. Article in Journal of Green
Building, April 2012, 6/25.
troisième type le bâtiment est complétement entouré d’un espace ouvert (c) comme dans les
pergolas, la station de bus ou le pavillon.
Fig. 3 : (a) : espace ouvert à l'intérieur du bâtiment, (b) : espace ouvert attaché au bâtiment, (c) :
espace ouvert entourant le bâtiment
Toutes ces définitions traitent l’aspect formel, mais d’après le vice-président d’ICOMOS
France, Samir Abdulac, en plus de sa position géométrique centrale, le patio se caractérise par
son rôle fonctionnel complexe et sa dimension sociale comme un espace de vie, tandis que la
cour sert beaucoup plus au passage. 26
John Reynolds traite la même dimension27, pour lui, tout ce qu’on vient d’introduire ne suffit
pas pour définir un patio, il met le doigt sur d’autres caractéristiques qui font du patio un
espace domestique à savoir :
L'ouverture au ciel ;
Etre une partie intégrante de la maison
Le caractère privé et sécurisé assuré par son caractère clos.
26
Samir Abdulac, Les maisons à patio Continuités historiques, adaptations bioclimatiques et morphologies
urbaines,
27
ICOMOS Paris, 2011, P283/305.
Cité par Sekkour Issam, Un système de l'architecture aurèssienne, Une étude génétiquo-syntaxique, Mémoire
présentée en vue de l’obtention Du diplôme de Magister, Soutenue publiquement le 2011 -02-13.
effectivement à contenir diverses activités domestiques. Mais le caractère qui lui confère sa
spécificité est son aspect social d’espace privé et sécurisé.
Pour mieux voir comment s’est manifestée la maison à cour dans le temps et mieux
comprendre ses évolutions et ses caractéristiques, on a essayé de l’étudier à travers les
différentes civilisations historiques.
Fig. 5 : Distribution des cours dans le monde (d’après Vellinga et al, 2007, cité par Fatma Abass et al)
La maison à cour est une forme de construction qui était présente depuis que l’homme a
commencé à construire sa maison28 . (Edwards 2006) 29témoigne dans son livre ‘’ The Past,
Present and Future of the courtyard’ ’que les cours n’appartiennent pas à une période
historique spécifique. Selon lui elles existent depuis toujours : l’idée de la cour en tant que
configuration planimétrique remonte à des milliers d’années aux colonies néolithique.
Comme on peut le voir dans (la figure 05), les cours sont réparties dans de nombreuses
régions dans le monde entier, de différents climats à différentes civilisations.
Des recherches archéologiques ont prouvé leurs existences depuis La nuit des temps à savoir
depuis l’antiquité, présentes dans les villes de Mésopotamie, de Grèce, chez les phéniciens et
les romains, chaque civilisation lui a donné une appellation qui diffère des autres30.
Dans son livre Dwellings : The House Across the World, Paul Oliver a mentionné également
que «les maisons à cour ont une histoire ancienne : des exemples ont été creusés à Kahun, en
28
Bridson, 2012; Cité par Fatma Abass; Lokman Hakim Ismail; Mohamed Solla, Traduit à partir de: A review of
courtyard house: history evolution forms, and functions, p1/7. VOL. 11, NO. 4, FEBRUARY 2016 ISSN 1819-
6608 ARPN Journal of Engineering and Applied Sciences.
29
Edwards, 2006; Cité par Fatma Abass; Lokman Hakim Ismail; Mohamed Solla, Traduit à partir de: A review
of courtyard house: history evolution forms, and functions, p1/7. VOL. 11, NO. 4, FEBRUARY 2016 ISSN
1819- 6608 ARPN Journal of Engineering and Applied Sciences.
30
Kassab.T, 1998 ; cité par BOUAKAZ Mohamed Essadek El-Amine, Optimisation morphologique du
comportement aéraulique d’une maison à patio, Magister en architecture Soutenu publiquement le : 03/12/2015.
Egypte, qui sont censés avoir 5000 ans, tandis que la ville chaldéenne d'Ur, datant d'avant
2000 avant JC, était également composée de maisons de ce type’’. 31
Samir Abdulac32, quant à lui renvoi l’origine de ces maisons à 6000 ans en Mésopotamie
comme en témoignent les vestiges d’espaces centraux ouverts relevés ; il relève aussi leur
présence dans la Grèce à l’époque hellénistique et à Rome pendant la période romaine.
Une recherche publiée en anglais en 2012 33 basée sur l'examen d’une littérature diversifiée, a
identifié en synthèse quatre époques dans l'évolution historique des cours :
a) Les civilisations anciennes en Afrique du Nord et en Chine,
b) Les civilisations classiques en Grèce et à Rome,
c) Le moyen âge et les civilisations de la Renaissance impliquant le monde islamique,
d) L'ère moderne.
Schoenauer et Seeman suggèrent dans leur livre "The Court-Garden House" 34que la société la
plus primitive et homogène à avoir construit des maisons à cour était probablement celle qui a
construit les villages troglodytes à Matmata dans le Sud de la Tunisie.
Fig. 7 : maisons à cour souterraine à Matmata Fig. 6 : maison à cour souterraine de Matmata,
Tunisie (source : Rapoport / traité par l’auteur)
31
Paul Olivier, The house across the world, 2003, p. 136; cité par Mohammad Taleghani, Traduit à partir de:
Dwellings on Courtyards Exploring the energy efficiency and comfort potential of courtyards for dwellings in
the Netherlands.p63/354.
32
Samir Abdulac, Les maisons à patio Continuités historiques, adaptations bioclimatiques et morphologies
urbaines, ICOMOS PARIS, 2011, 283/305.
33
Mohammad Taleghani. Traduit à partir de : Dwellings on Courtyards Exploring the energy efficiency and
comfort potential of courtyards for dwellings in the Netherlands.p63/354Idem
34
Schoenauer et Seeman, The Court-Garden House , 1962 ; cité par Mohammad Taleghani ; Martin Tenpierik ;
Andy van den Dobbelsteen, Environmental,Article publié dans le : Journal of Green Building, Avril
2012,Traduit à partir de : https://www.researchgate.net/figure/257419004_fig6_FIGURE-8-Differences-of-size-
of-openings- between-southern-facade-and-northern-facade-in .
"Chaque unité d'habitation est construite autour d'un cratère ouvert au ciel, ayant des murs en
pente et un fond flottant, qui est la cour"35 (Fig. 6).
Cette forme de construction primitive a été précédée par les «douars» en Afrique du Nord, les
campements de tribus nomades en Afrique de l'Ouest, les «Kraals de Bechuanaland» en
Afrique du Sud et les premières habitations rectangulaires au Maroc.
Schoenauer et Seeman36considèrent que les «noualas», les habitations composites
rectangulaires du Maroc, marquent la transition entre les douars primitifs et les dernières
maisons courantes.
Vers 2000-1500 A.JC, des maisons similaires ont été construites dans la vallée de l'Indus en
utilisant la même philosophie. Les maisons ont été conçues comme une série de chambres
ouvrant sur une cour centrale37.
Dans une autre partie du monde, les premières maisons chinoises étaient très influencées par
les principes de Yin et Yang. Il existe une similitude frappante entre la forme la plus simple
des établissements souterrains chinois à Honan et les habitations troglodytes en Tunisie.
35
Idem
36
Idem
37
Nangia, 2000 ; cité par Mohammad Taleghani ; Martin Tenpierik ; Andy van den Dobbelsteen, Environmental
impact of courtyards-a review and comparison of residential courtyard buildings in different climates,Article
publié dans le : Journal of Green Building, Avril 2012,Traduit à partir de :
https://www.researchgate.net/figure/257419004_fig6_FIGURE-8-Differences-of-size-of-openings-between-
southern-facade-and-northern-facade-in .
Les palais omeyyades aussi étaient caractérisés par la cour entourée de galléries couvertes,
comme c’est le cas au palais d’AL Touba en Jordanie et le palais d’el hayr al Gharbi.
38
Traduit de l’anglais de: http: //www.khanacademy.org/humanities/ancient-art-civilizations/greek-art/beginners-
guide-greece/a/introduction-to-greek-architecture, Consulté le 11 /08/2017; Lisa C. Nevett, House and Society in
the Ancient Greek World.
CHAPITRE 01 : maison a cour, maison a patio : Essai de définition et état de l’art
Légende :
Fig. 14 : Le plan de la maison romaine ‘’ Pansa ‘’ à Pompéi (source : BNF et traité par l’auteur)
La maison romaine est un quadrilatère fermé sur l’extérieur, dépourvue des fenêtres sur celui-
ci. Mais dans certaines maisons, des balcons en saillie vers l’extérieur existaient. Les espaces
de la maison s’organisent en général autour de l’atrium. Ces caractéristiques peuvent varier
d’une maison à l’autre en fonction de sa taille ainsi que la date de sa construction.
La maison ‘’ Pansa ‘’, dessinée par François Mazois au XIX siècle 39 est une grande maison :
l’entrée donne accès à l’atrium, qui dans les premiers temps était découvert, une toiture
ensuite vient être rajoutée, un trou au centre permet de rassembler les eaux pluviales
directement dans un bassin ‘’ imprivium’’ implanté dans le sol de l’atrium. A partir de II
siècle Av. J-C, d’autres rajouts ont été marqués à savoir une deuxième cour ‘’ le jardin à
péristyle’’, entourée de colonnes. La chercheuse Izza Noureddine reporte ceci à l’influence
romaine par l’architecture grecque40.
39
http://passerelles.bnf.fr/explo/maison_romaine/index.php. Consulté le 16.08.2017.
40
Traduit de l’arabe à partir de : https://www.facebook.com/Maniton/posts/585105984979128:0, consulté le
16.08.2017.
17
CHAPITRE 01 : maison a cour, maison a patio : Essai de définition et état de l’art
Pendant le moyen âge, seules des traces de maisons à cour ont été trouvées dans le cortile
italien et les cloîtres monastiques. Ravereau définit un cloitre comme un jardin entouré d’une
galerie qu’on regarde plus que l’on y circule41.
Sullivan42observe que «la vie du monastère bénédictin a généralement tourné autour d'un
espace central, fermé et à quatre côtés avec une promenade couverte sur laquelle les moines
sont venus étudier et méditer».
41
André Ravereau, La casbah d’Alger, et le site créa la ville, paris, P60.
42
Sullivan , 2002 , p.102 ; cité par Mohammad Taleghani ; Martin Tenpierik ; Andy van den Dobbelsteen,
Environmental impact of courtyards-a review and comparison of residential courtyard buildings in different
climates,Article publié dans le : Journal of Green Building, Avril 2012,Traduit à partir de :
https://www.researchgate.net/figure/257419004_fig6_FIGURE-8-Differences-of-size-of-openings-between-
southern-facade-and-northern-facade-in .
43
Stefano Bianca, Urban Form in the Arab World: Past and Present, Zürich: vdf, 2000. 348 pp., Paperback,
ISBN 3-7281-1972-5.
18
a. Les maisons maghrébines : du Maroc à la Tunisie
- Un sous-sol
- Un rez de chaussée qui comporte les espaces de vie
principales appelé ‘’ Al Salamlek ‘’ Fig. 16: L’iwan de Achik
Bash House à Aleppo. (Photo
- Un premier étage qui comporte les pièces privées prise par E.mahmoud zein al
appelé ‘’ Al Haramlek ‘’, abidin
La cour donne accès à un espace ouvert couvert qui est très important grâce à sa plateforme
surélevée d’une ou deux marches, cet espace permet d’apprécier toute la beauté de la cour et
44
Stefano Bianca, Urban Form in the Arab World: Past and Present, Zürich: vdf, 2000. 348 pp., Paperback, ISBN
3-7281-1972-5.
45
Idem.
46
E.mahmoud zein al abidin , The courtyard houses of Syria , Article publié dans Courtyard Housing
Past, Present and Future edited by Brian Edwards, Magda Sibley, Mohamad Hakmi and Peter land.
CHAPITRE 01 : maison a cour, maison a patio : Essai de définition et état de l’art
offre un espace agréable et confortable en plein air pour les réceptions et les soirées musicales.
Pour capter la brise fraiche en été l’iwan se trouve généralement sur la façade nord.
47
Stefano Bianca, Urban Form in the Arab World: Past and Present, Zürich: vdf, 2000. 348 pp., Paperback, ISBN
3-7281-1972-5.
48
Nermine Abdel Gelil Mohamed ; Waleed Hussein Ali , Traditional Residential Architecture in Cairo from a
20
CHAPITRE 01 : maison a cour, maison a patio : Essai de définition et état de l’art
Green Architecture Perspective , Arts and Design Studies , ISSN 2224-6061 (Paper) ISSN 2225-059X (Online)
Vol.16, 2014
21
3.4. Les cours dans l’architecture moderne :
En Europe, les maisons à cour de masse sont devenues une forme populaire comme réponse
sociale à la demande de logements destinés à la classe ouvrière, Macintosh 49 estime que ces
habitations n'avaient rien à voir avec les précédents dans l'architecture. Il observe que "le plan
quadrangulaire symétrique a été retravaillé" depuis le début du XXe siècle. D’un autre côté, et
en ce qui concerne l’habitat individuel, le même auteur fait référence à la maison à cour
moderne construite par Hugo Haring en 1928 comme étant la première maison moderne
construite selon cette typologie.
49
Macintosh (1973) , cité par Mohammad Taleghani ; Martin Tenpierik ; Andy van den Dobbelsteen,
Environmental impact of courtyards-a review and comparison of residential courtyard buildings in different
climates, Article publié dans le : Journal of Green Building, Avril 2012,Traduit à partir de :
https://www.researchgate.net/figure/257419004_fig6_FIGURE-8-Differences-of-size-of-openings-between-
southern-facade-and-northern-facade-in.
CHAPITRE 01 : maison a cour, maison a patio : Essai de définition et état de l’art
“Yet, the courtyard is more than just an architectural device for obtaining privacy and
protection. It is, like the dome, part of a microcosm that parallels the order of the
universe itself.” 50
Hassan Fathy
“The courtyard itself provides a critically important setting or subsystem of settings, within
which specific activities occur as part of a larger system of activities, within a larger
system of settings (which is the dwelling)”.
50
Hassan Fathy , Architecture for the Poor: An Experiment in Rural Egypt , p57 /366
51
André Ravereau, La casbah d’Alger, et le site créa la ville, paris, p60.
52
Idem , p58
53
AMOS Rapoport, The Nature of the Courtyard House: A Conceptual Analysis, tdsr volume xviii number II,
2007, p. 59.
54
Amer Al-jokhadar ; WassimJabi ,Enhzncing social-cultural sustainability in tall buildings : a trace from
24
CHAPITRE 01 : maison a cour, maison a patio : Essai de définition et état de l’art
vernacular houses , 2016 , p6/10
25
jour et nuit, cet espace peut devenir un prolongement de l’espace cuisine le matin ou un autre
espace de réception en plein air pour divertir les invités pendant les soirées. Le patio alors
ainsi que d’autres espaces de la maison peuvent être domaine privé ou public, leurs rôle
change temporairement pour s’adapter aux besoins des usagers, c’est tout un mécanisme de
flexibilité qui met l’accent sur la notion dynamique de l’espace.
Un grand intérêt a été accordé à la notion d’intimité, ceci a été matérialisé dans la maison à
travers différents dispositifs architecturaux, à savoir : les cours et les espaces de transition et
de circulation interne, la distribution adéquate des ouvertures, la hiérarchie des espaces du
public au privé.
L’introversion de la maison vers la cour donne un sens de protection et préserve l’intimité des
habitants surtout qu’elle est contournée visuellement par rapport à l’extérieur par des espaces
intermédiaires.
C’est cet attribut qui donne au patio sa vraie valeur et le différencie de la cour. Le patio est le
centre des activités féminines, ou les femmes font la lessive et la vaisselle tout en discutant,
c’est l’espace de jeux des enfants en toute liberté sans toutefois déranger les voisins. Les
habitants peuvent même se reposer sur des matelas faciles à installer dans les heures chaudes
de la journée. Et pendant les fêtes cet espace privé se transforme en un lieu de réception pour
accueillir les invités.
Dans les grandes demeures et dans le but de consolider les liens familiaux, quand les
descendants se marient, l’espace peut se prolonger horizontalement en semi indépendantes
sous-unités ou verticalement ou chaque génération occupe un niveau.
55
Amer el Jokhadar ; WassimJabi , Enhancing-social-cultural-sustainability-in-tall-buildings-a-trace-from-
vernacular-houses
4.3.3. L’équité et la modestie :
La plupart des pièces sont similaires dans leurs formes et leurs dispositions sociales, rien dans
les murs extérieurs ne montre le statut social et économique ou la composition de la famille
qui habite à l’intérieur.
Ces paramètres reviennent à la volonté partagée par les communautés, qui grâce à leur
croyances religieuses ne laissent pas exposer les différences dans les classes sociales.
4.3.4. L’hygiène :
Les seuils définissent les zones les plus privatives, mais en même temps, grâce au petit
changement de niveau, la maison est protégée de la propagation de la poussière. Les marches
qui séparent le coin propre du salon des niveaux inférieurs où sont placés les chaussures et les
outils, présentent une réponse à ce besoin hygiénique.
4.3.5. La spiritualité :
Dans les croyances soufies, la cour est vue comme un symbole d’un paradis perdu 56, l’histoire
commence une fois les êtres humains chassés du paradis, ils cherchaient alors à le retrouver et
ils continuent à le faire, cependant ils n’ont qu’un vague souvenir de ce paradis que tous les
artistes traditionnels et les artisans tentent de créer dans leurs œuvres : peinture, tapis, tissu et
même à travers l’architecture.
La cour iranienne plantée est conçue dans ce sens, comme le paradis décrit dans le coran (47 ;
15)57.D’autres significations sont associées à la cour, cette fois à travers le vide, qui a un sens
spirituel en étant symbole de la présence divine dans toutes les choses 58. Ahmadi59associe la
cour à un espace de solitude, où le soufie se met en relation avec l’univers, car la cour le
connecte avec la terre, le ciel et le soleil.
56
Ardalan, N. (2002), “Simultaneous Perplexity”: the Paradise Garden as the Quintessential Visual Paradigm of
Islamic Architecture and beyond , In Petruccioli,A. &Piriani, K (eds.) Understanding Islamic Architecture, New
York, Routledge ; cité par Yazdanpanah . P; Walker, S., the Traditional Iranian Courtyard: an Enduring Example
of
57
Design for Sustainability.
Idem
58
Nasr 1987.pp185-186; cité par Yazdanpanah .P; Walker, S., The Traditional Iranian Courtyard: an enduring
Example of Design for Sustainability.
59
Ahmadi, F. (2005), “City-Home Courtyard”, Sofeh, scholar seasonal journal, SBU, No.41, fall-winter
2005, pp. 90-113; cité par Yazdanpanah. P; Walker, S., The Traditional Iranian Courtyard: an enduring Example
of Design for Sustainability.
4.4. Le rôle environnemental :
Les cours fonctionnent comme des modificateurs du microclimat dans la maison, en raison de
leurs capacité à 60:
a- Atténuer les températures élevées
b- Canaliser les brises
c- Ajuster le degré de l’humidité
a- L’utilisation des matériaux clairement colorés dans les sols et les murs qui
apportent plus de lumière du jour
b- L’utilisation des plantes et des points d’eau.
Les cours sont utilisées dans les climats chauds et froids, elles s’adaptent avec les besoins de
chaque région61. Ceci dit que la cour peut jouer différents rôles entre les deux types de climat :
a. Dans les zones chaudes, on cherche à éviter les expositions directes aux
rayons solaires, une question primordiale qui a guidé la conception des cours.
- Les ombres sont recherchés par l’utilisation des murs hauts et les avants
toits, l’exposition des surfaces verticales est minimisé en partageant les
murs entre les voisins, ces derniers participent aussi dans le confort
intérieur grâce à leur grande épaisseur.
-Les cours sont parfois aménagées par des plantes, des fontaines et des plans
d’eau, ce qui participe dans le rafraichissement de la maison.
b. Dans les climats du nord, la cour est un moyen qui laisse pénétrer l’air et la
lumière aux différents espaces de la maison, les chambres alors grâce à
l’introversion vers la cour peuvent recevoir des grandes fenêtres sans toutefois
perdre leurs caractère privé.
60
Courtyard houses: An overview, Swasti Sthapak ; Abir Bandyopadhyay ,Recent Research in Science and
Technology 2014, 6(1): 70-73 ISSN: 2076-5061.
61
Jaime.J.Ferrer Forres, Courtyard housing: Environmental Approach in Architectural Education.
4.4.1. Le contraste entre la cour et la rue, la séquence de l’extérieur à l’intérieur :
62
Luis José Garcia-puildo , Bioclimatic devices of Nasrid domestic buildings , papers by the 2011-2012
AKPIA@MIT
5. Approches et études de la maison à cour :
En raison de leur dimension internationale, les recherches sur les maisons à cours n’ont plus
de frontières ; dans tous les pays connus par ces typologies, les chercheurs ont lancé des pistes
de réflexion ayant des objectifs variés certes, mais qui visent généralement l’enrichissement
des recherches scientifiques en termes de patrimoine traditionnel et de promotion de l’habitat.
Sans doute, l’entame des recherches cible la mise en lumière des caractéristiques
architecturales et architectoniques propres aux maisons traditionnelles à cour qui ont fait
qu’elles persistent encore jusqu’à aujourd’hui. Des leçons d’architecture doivent
effectivement être tirées, nécessaires pour comprendre la démarche d’une communauté à
l’égard d’une problématique sensible, concernant la construction d’un habitat qui répond à ses
besoins dans un contexte particulier.
Les historiens et les architectes du patrimoine ont marqué l’évolution de ces typologies à
travers les civilisations différentes, les urbanistes focalisaient beaucoup plus sur les tissus que
forme l’agencement de plusieurs unités. La maison est alors étudiée sous différentes échelles,
à l’échelle de l’urbain, l’échelle de la maison, et l’échelle de l’élément architectonique pour
des études plus approfondies.
A l’âge de la globalisation et de l’urbanisation continue, les architectes sont confrontés à des
grandes responsabilités pour concevoir des maisons confortables mais aussi qui créent des
synergies entre les aspects sociaux et historiques des communautés, malheureusement les
constructions actuelles en contraste avec l’architecture traditionnelle ne favorisent ni cohésion
sociale ni identité locale , c’est pour cela que les chercheurs en effectuant des recherches
comparatives plaident pour des solutions qui prennent en considérations les avantages déjà
disponibles dans l’architecture traditionnelle .
Pour ce faire et dans une tentative d’intégrer cette typologie dans notre ère, ceux qui ont cru
en sa capacité d’adaptation ont commencé à poser des questionnements pertinents, mettant en
relation l’habitat traditionnel à cour avec les évènements actuels. Certains s’intéressent aux
changements climatiques et aux notions de bioclimat. Ils présentent la cour comme une
stratégie passive pour maximiser l’usage des éléments naturels comme le soleil et le vent.
Taleghani ; Tenpierik et Dobbelsteen63, ont effectué une comparaison des maisons à cour dans
quatre climats différents à savoir le climat chaud et sec, neigeux, tempéré et tropical.
63
Mohammad Taleghani; Martin Tenpierik; Andy van den Dobbelsteen. Environmental impact of courtyards-a
review and comparison of residential courtyard buildings in different climates, Article in Journal of Green
Building .April 2012.
Cette adaptation polyvalente confirme la flexibilité climatique de la cour. Une autre étude sur
les maisons à cour nasrides64défend l’idée que le développement de ces dernières n’est dû
qu’aux impacts climatiques et aux changements du climat dans le passé. Ceci à travers
l’orientation nord-sud, l’installation d’eau dans les cours, et l’introversion vers l’intérieur.
Pour se protéger du froid, les quatre portiques couverts de la cour ont été conçus, ainsi
que la
Tableau 2: comparaison des caractéristiques des maisons à cour dans 4 climats (source :
Mohammad Taleghani ; Martin Tenpierik ; Andy van den Dobbelsteen. Traduit par l’auteur)
64
Luis José Garcia-Pulido, Bioclimatic Devices of Nasrid Domestic Buildings, Papers by the 2011-2012
AKPIA@MIT.
65
Sang Hae Lee , Continuity and consistency of the traditional courtyard house plan in modern Korean dwellings,
Traditional Dwellings and Settlements Review , Vol. 3, No. 1 (FALL 1991), pp. 65-76
à la fin que l’idée de la cour existe toujours dans l’architecture contemporaine, en prenant
toutefois d’autres formes .Ceci a servi selon lui à promouvoir la continuité et la cohérence de
l’architecture coréenne traditionnelle. Il s’est basé en cela sur la littérature existante et sur des
diagrammes personnels basiques. (Tableau 3).Toutes les informations introduites
précédemment concernant le rôle de la cour s’appliquent au type coréen, l’auteur se concentre
surtout sur la présence de l’espace’’ cour’’ comme le seul moyen pour accéder aux autres
espaces ainsi que sur l’emplacement de l’espace féminin qui doit se trouver toujours dans la
partie la plus profonde de la maison pour des raisons d’intimité .
Les constatations et les remarques établies par l’auteur sont certes pertinentes mais restent
subjectives.
Vu la complexité de la question soulevée il est plus juste de se baser sur une approche
scientifique qui analyse les relations spatiales en détail. On se demande alors sur quelles bases
pouvons-nous vérifier que la présence d’un espace se manifeste de la même manière ou
évolue dans le temps ? N’est-il pas nécessaire d’abord de déchiffrer comment l’espace a été
matérialisé à des périodes précises ? D’explorer des paramètres communs pouvant constituer
le fond d’une comparaison objective qui combine données quantitatives et qualitatives ?
Mais premièrement et avant se lancer dans des questions aussi complexes, il est plus
important de comprendre ce qu’est un espace, qu’est ce qui fait sa complexité, et quels sont
les aspects ou les paramètres qui influencent son organisation ?
66
Le constat que dressent Bill Hillier et Jullienne Hanson lorsqu’ils publient leur ouvrage « The social logic of
space » en 1984 ; cité par T. Martal. « Space Syntax », une approche scientifique de l’analyse du tissu viaire.
Publié dans : https://cremaschiblog.wordpress.com/2016/11/16/space-syntax-une-approche-scientifique-de-
lanalyse-du-tissu-viaire-t-martal/.
5.1. La complexité de l’espace et la nécessité d'une théorie analytique de
l'architecture :
‘’ Le fait humain par excellence est peut-être moins la création de l’outil que la
domestication du temps et de l’espace, c'est-à-dire la création d'un temps et d'un espace
humain. ‘’ 67
André Leroi-Gourhan : Le Geste et la Parole
67
Bill Hillier; Julienne Hanson .The social logic of space. Bartlett School of Architecture and Planning University
College London.1984.P 2/269.
68
C. Norberg-Schulz .The Roots of Modern Architecture. Shahidi, Tehran (2007) ; cité par Mojtaba Parsaee ;
Mohammad Parva ; Bagher Karimi. Space and place concepts analysis based on semiology approach in
residential architecture: The case study of traditional city of Bushehr, Iran. HBRC Journal (2015) 11, 368–383.
P 369/383. 69 Geometries of architectural description: Shape and spatial configuration, Dr John Peponis Georgia
Institute of Technology, United States of America. Space Syntax first international symposium. London.P1/8.
70
Bill Hillier Julienne Hanson .The social logic of space. Bartlett School of Architecture and Planning University
College London.
71
Markus, A.T., 1993, Buildings & Power : Freedom and Control in the Origin of Modern Building Types,
Routledge, New-York ; cité par Pelin Dursun, Architects are Talking about Space, Istanbul Technical University,
Faculty of Architecture, Istanbul, Turkey, P 2/10.
72
Proshansky, H.M., Ittelson W.H., Rivlin L.G., 1970, Environmental Psychology : Man and His Physical
Setting, Holt, Rinehart and Wiston, USA ; Lefebvre, H., 1998, The Production of Space, Blachwell Publishers
Ltd, Oxford, UK ; cités par Pelin Dursun, Architects are Talking about Space, Istanbul Technical University,
Faculty of Architecture, Istanbul, Turkey, P 2/10.
Il crée des paramètres qui organisent nos vies, nos activités et nos relations73. D’après
Hillier74, l'espace n'est jamais simplement le fond inerte de notre existence matérielle. C'est un
aspect clé de la manière dont les sociétés et les cultures sont constituées dans le monde réel et,
grâce à cette constitution, structurée pour nous comme des réalités «objectives». L'espace est
plus qu'un cadre neutre des formes sociales et culturelles car il est intégré complétement dans
ces formes.
Selon ces dires on peut conclure que l’espace porte des idées sociales. Le comportement
humain ne se produit pas simplement dans l’espace, car ce sont les pratiques sociales qui lui
donnent son sens. Fortement influencées par les coutumes et les traditions de la communauté,
ces pratiques ont un impact direct sur la fonction résidentielle à travers la manière dont
laquelle sont formés et configurés les espaces intérieurs. C’est par cet intermédiaire que les
objectifs sociaux pour lesquels l'environnement construit est créé sont exprimés75
Un grand intérêt était donc accordé au concept de configuration spatiale qui a été reflété dans
les théories architecturales et leur application. Dans l’ouvrage intitulé‘’ la logique sociale de
l’espace’’ publiée en 1984, Bill Hillier et ses collègues du Collège universitaire de Londres
ont révélé la base d’une nouvelle théorie appelée ‘’ la space syntax ‘’.
6. Conclusion :
Les caractéristiques inhérentes aux maisons à patio se concrétisent par : la centralité formelle
de la cour, la présence des galeries, ainsi la polyvalence de l’espace central qui participe à lui
attribuer son rôle social. Ceci nous a permis d’opter pour l’appellation la plus adéquate de la
maison de l’ancienne médina d’Alger : c’est une maison à patio, qui trouve ses origines
préalablement dans la maison romaine à atrium, car cette dernière présente des similitudes
avec les types maghrébins et plus précisément la maison à patio algéroise.
La maison à cour participe grâce à plusieurs attributs à faciliter la vie de ses habitants. D’un
côté, sur le plan environnemental, elle prévoit un confort climatique basé sur des procédés
naturels, de l’autre côté, elle propose une configuration spatiale sur mesure avec les valeurs
des usagers.
Pour saisir ce rôle complexe, et cette relation entre l’être humain (usager) et son
environnement bâti (la maison à patio) ; l’usage des approches habituelles parait insuffisant,
car pour décoder cette relation, l’architecture a besoin d’une approche analytique qui soit plus
objective et crédible, comme la space syntax.
73
Lawson, B., 2005, The Language of Space, Architectural Press, Oxford, UK ; cité par Pelin Dursun, Architects
are Talking about Space, Istanbul Technical University, Faculty of Architecture, Istanbul, Turkey, P 2/10.
74
Hillier, B., 1996, Space is the Machine, A Configurational Theory of Architecture, Cambridge University Press,
UK.
75
Idem.
Deuxième chapitre
De la maison à cour au corpus d’étude ;
La space syntax comme approche
1. Introduction :
32
2. La maison à patio de la médina d’Alger :
2.1. Généralités :
76
http://www.wikiwand.com/fr/Casbah_d%27Alger#/Structure_socio-urbaine
77
http://www.wikiwand.com/fr/Casbah_d%27Alger#/Nassima_Dris.2C_2002
configurations possibles : découvert ou partiellement couvert, ménageant un puits de lumière
et de ventilation appelé al-chbak
c. Al-bit ou ‘’chambre’’ :
Les chambres sont des espaces multifonctionnels
de forme rectangulaire qui s’organisent autour du
Wast al-dar, et s’encastrent en formant une hélice,
elles s’ouvrent toutes sur les galeries quand elles
existent. Dans la maison habitée par une seule
famille, les portes sont pensées ouvertes 81et restent
ainsi toute la journée.
Fig. 22 : Femmes maures, Alger
78
RAVEREAU, André. La casbah d’Alger, et le site créa la ville. Paris: Sindbad, 1989, 232P.
79
MISSOUM, Sakina. Alger à l'époque ottomane : La médina et la maison traditionnelle. Aix-en-Provence :
Edisud, cop, 2003, 280P.
80
RAVEREAU, André. La casbah d’Alger, et le site créa la ville. Paris : Sindbad, 1989, 232P.
81
RAVEREAU, André. La casbah d’Alger, et le site créa la ville. Paris: Sindbad, 1989, 232P.
e. Les espaces de service : cuisine, salle d’eau et buanderie :
Ces espaces se trouvent généralement réunis près de l’entrée. Il existe des maisons qui
disposent d’un espace réservé à l’élaboration des aliments qui s’avère être un espace de
récupération des abords immédiats de l’escalier, comme il existe celles qui n’en disposent
pas , le kanoun ‘brasero’ qui se transporte facilement jusqu’au Wast al dar est utiliser pour
cuisiner quotidiennement à découvert ou sous la galerie.
f. La terrasse et le Manzah :
Dans les maisons à patio de l’ancienne médina d’Alger, les terrasses sont accessibles. C’est
un espace féminin pour la réunion féminine ou le travail en groupe ou uniquement pour sécher
le linge. Le Manzah situé dans la terrasse est un espace semi ouvert qui permet d’observer
facilement ce qui se passe sur la mer et de se protéger du soleil d’été.
D’après Mazouz et Benhsain82, l’ancienne médina d’Alger a été approchée par plusieurs
disciplines dont les chercheurs ont abordé des sujets divers. D’une part les géographes
s’intéressaient au processus de développement de la ville, tandis que les questions sociales et
culturelles constituaient le terrain des sociologues et anthropologues. Les archéologues et
historiens de leurs côtés continuent à avancer des hypothèses et théories sur l’origine de la
ville et les influences possibles sur cette dernière.
Par ailleurs, l’étude physique de la structure de la ville et des maison constitue la spécialité
des morphologues, il était nécessaire de relever les différents plans de la médina, ceux des
maisons certes déjà établies par l’atelier casbah (1968) sur lesquels le travail de Missoum a
été largement basé , aujourd’hui dans une ville classée dans le patrimoine mondiale , les
relevés des maisons n’existent pas en entier , et ceux qui sont disponibles ne sont pas à jour .
La plupart des architectes proposent une autre lecture de la médina en énumérant ses
typologies grâce aux approches typo morphologiques, et en décrivant son analyse spatiale
(Missoum83 et Ravereau84). Toutefois, et comme on a déjà traité la complexité de l’espace
dans le chapitre précédent, la médina et ses maisons n’ont jamais été étudiées en se basant sur
une approche complétement scientifique et objective qui prend en considération cette
complexité de l’espace et l’influence de la société sur sa configuration. Pourtant ce genre
d’approche a été très répandu dans les pays du monde entier et appliqué sur un grand éventail
de maisons à cour que ce soit en Turquie (Dursun et Saglamer, 2003), en Iraq (Ali Mustafa et
Sanusi Hassan, 2010) … etc.
En Algérie, Bellal85 a utilisé l’approche de la space syntax pour observer la structure sous-
jacente des maisons du M’Zab. Alors que Mazouz traitait la question de l’evolution des
systèmes urbains prenant la médina d’Alger comme exemple, mais en comparant la structure
des maisons avec d’autres systèmes à savoir les mosquées , les fondouks et les madrasas en
vue de déceler les relations existantes entre ces types , dans sa recherche, le patio a été traité
comme une seule entité et les galeries n’ont pas été prises en charge car l’objectif de Mazouz
diffère de le nôtre .
82
MAZOUZ, Said; BENHSAIN, Nawel. Handling Architectural Complexity by Combining Genetic and
Syntactic Approaches The Case of Traditional Settlements in North Africa. [En ligne]. Disponible sur :
http://www.sss7.org/Proceedings/03%20Spatial%20Analysis%20and%20Architectural%20Theory/073_Mazouz
_Benshain.pdf . (Consulté le : 01/10/2017).
83
MISSOUM, Sakina. Alger à l'époque ottomane : La médina et la maison traditionnelle. Aix-en-Provence :
Edisud, cop, 2003, 280P.
84
RAVEREAU, André. La casbah d’Alger, et le site créa la ville. Paris: Sindbad, 1989, 232P.
85
BELLAL, Tahar. Spatial interface between inhabitants and visitors in m’zab houses. [En ligne]. Disponible sur
: http://www.spacesyntaxistanbul.itu.edu.tr/papers%5Clongpapers%5C061%20-%20Bellal.pdf . ( Consulté le :
01/10/2017 )
Fig. 25 : application de la space syntaxe sur un ensemble
de maisons de différentes typologies (Source : Mazouz)
Pour mieux comprendre cette approche et choisir les paramètres pouvant être utiles dans notre
recherche concentrée uniquement sur la maison à patio de la médina d’Alger, l’approche sera
étudiée en détail dans ce qui suit.
86
Hillier, B., 1996, Space is the Machine : A Configurational Theory of Architecture, Cambridge University
Press, Cambridge ; Hillier, B., Hanson, J., 1984, The Social Logic of Space, Cambridge University Press,
Cambridge ; cités par Pelin Dursun, space Syntax in architectural design, Proceedings, 6th International Space
Syntax
87
Symposium, İstanbul, 2007.
Jiang Bin & Claramunt Christophe. (2002). Integration of Space syntax into GIS: New Perspectives in urban
Morphology. Transactions in GIS, 6(3), 295–309 ; cité par Priya Choudhary ; Vinayak Adane ; Vrinda Joglekar,
Spatial configurations and user preferences : Built environments in urban India, International Journal of
Scientific and Research Publications, Volume 3, Issue 8, August 2013 ,1 ISSN 2250-3153
dans le sens où elle offre la possibilité de quantifier ces relations à travers une série de
paramètres numériques. La configuration de l’espace est ainsi décrite en se basant sur des
relations topologiques ou de profondeur plutôt que des distances métriques88.
Il est important de saisir qu’il existe trois types d’analyse syntaxique qui sont : l'analyse du
champ visuel, l'analyse des nœuds et l'analyse axiale (Fig. 26 ).89
(a)(b)(c)
Fig. 26: (a) la représentation de la façon dont les gens se déplacent, principalement le long d'une
ligne ; (b) espace convexe où les utilisateurs se voient et dans lequel les interactions se déroulent ;
(c) la visibilité déposée (isoviste), qui a une forme différente selon la position de l’observateur.
Ce sont les trois façons de représenter l'espace qui montrent la même chose sous différentes
perspectives. La première représentation est principalement utilisée dans les cartes axiales
pour analyser les systèmes urbains. Le second est le meilleur pour analyser les pièces, et
d'autres structures fermées. L’isoviste englobe la zone qui peut être vue ou perçue par un
utilisateur dans un point particulier de l'espace. Il est surtout utilisé pour montrer différentes
perspectives dans les squares et les espaces publics ouverts. Dans cette recherche, on va
s’intéresser à l’outil des graphes justifiés ou Convex map car elle répond parfaitement à notre
problématique, chose qu’on va justifier par l’analyse de deux exemples de recherches basées
sur cet outil. 90
88
Weronika Dettlaff, Space syntax analysis – methodology of understanding the space, PhD Interdisciplinary
Journal; Priya Choudhary; Vinayak Adane; Vrinda Joglekar, Spatial configurations and user preferences: Built
environments in urban India, International Journal of Scientific and Research Publications, Volume 3, Issue 8,
August
89
2013, 1 ISSN 2250-3153.
Priya Choudhary ; Vinayak Adane ; Vrinda Joglekar, Spatial configurations and user preferences : Built
environments in urban India Priya Choudhary p2/7, International Journal of Scientific and Research
Publications, Volume 3, Issue 8, August 2013 1 ISSN 2250-3153.
90
Weronika Dettlaff, Space syntax analysis – methodology of understanding the space, PhD Interdisciplinary
Journal
ou les obstructions qui freinent les piétons ou leurs champ visuel (les obstacles en 3D sont pris
en considération).
Chaque nœud indique une cellule spatiale, et sa disposition sera en fonction de sa profondeur
respective par rapport à un autre nœud généralement choisi à l’extérieur appelé le point d’origine
‘ carrier ‘, et ainsi les nœuds ou cellules qui ont la même valeur de profondeur se trouveront sur
la même ligne horizontale fictive (Fig. 27). Des liens sont tracés entre les nœuds pour indiquer
l’ordre de passage d’un espace à l’autre en fonction des rapports de perméabilité à travers les
portes par exemple. Une limite dotée d’une double nature : elle fonctionne comme une limite ou
frontière en créant un espace intérieur et une forme de contrôle d’accès.91
Fig. 27 : exemple d'un graphe (b) déduit à partir d'un plan (a), source : Hillier
91
Quentin Letesson, Du phénotype au génotype : analyse de la syntaxe spatiale en architecture minoenne
(MMIIIB-MRIB), p6/514 ; I. Aluclu, H. Özyılmaz. Space analysis of traditional houses: Diyarbakir sample
Turkey. International Journal of Academic Research Part A; 2012; 4(6), 255-262. DOI : 10.7813/2075-
4124.2012/4-6/A.35.
a. Indicateurs visuels / qualitatifs :
La mesure de l’espace dépend de la classification des espaces en quatre types basés sur les
caractéristiques topologiques de ces espaces, comme suit 92:
a- L’espace de type a : espace unique liée appelé cellule en
cul de sac, sa position ne lui permet pas d’être traversé,
c’est pour cette raison que cet espace est privilégié pour
l’occupation fonctionnelle plutôt qu’au mouvement,
comme les chambres à coucher et les espaces dédiés aux
études.
b- L’espace de type b : celui qui a deux liaisons, intercède
l’accessibilité entre deux espaces, augmentant la
profondeur de système.
c- L’espace de type c : a plus qu’une seule liaison et se
trouve dans des anneaux ou le nombre d’espaces est égale
au nombre des connexions.
d- L’espace de type d : a plus que deux liaison et se trouve
dans plusieurs anneaux, il permet les choix de Fig. 28: Types
topologiques d’espaces
mouvement et augmente l’accessibilité
(graphe) d’après
Hillier 1996, p.318, fig.8.16
cité par Quentin Letesson.
b. Indicateurs quantitatifs :
Les données quantitatives offertes par la space syntax constituent le soutènement crédible de
l’observation visuelle des graphes, cela facilite aussi la comparaison entre plusieurs graphes
grâce aux différentes valeurs des paramètres disponibles et leur interprétation basée sur la
théorie déjà présentée, ce tableau résume ces indicateurs 93:
92
Quentin Letesson, analyse de la syntaxe spatiale en architecture minoenne (MMIIIB-MRIB), Presses
universitaires de Louvain, 2009. Depot légal: 2009/9964/41.p16/524; Faris Ali Mustapha; Ahmed Sanusi, Spatial
fonctional analysis of Kurdish courtyard houses.
93
Quentin Letesson, analyse de la syntaxe spatiale en architecture minoenne (MMIIIB-MRIB), Presses
universitaires de Louvain, 2009. Dépôt légal : 2009/9964/41.p16/524 ; Faris Ali Mustapha ; Ahmed Sanusi,
Spatial fonctional analysis of kurdish courtyard houses ; Boutabba Hynda, Spécificités spatiales et logiques
sociales d'un nouveau type d'habitat domestique du Hodna oriental Le type "Diar Charpenti», Soutenue
publiquement : le 28 janvier 2013.
Tableau 4 : Les indicateurs quantitatifs, (source : auteur)
4.3. La notion de génotype ?
La théorie de la space syntax a généré des techniques qui servent à identifier et décrire
certains aspects répétitifs dans les espaces architecturales, résultat de la relation forte entre
l’espace et la société (l’expression de la société). Toujours en référence à la space syntax, La
consistance cohérente, une fois détectée dans une configuration spatiale, permet de définir ce
qu’on appelle un génotype. La matérialisation des aspects abstraits de ce dernier sous
différentes formes architecturales donne naissances à des phénotypes.
La recherche génotypique vise à Identifier et mettre en relation les caractéristiques répétitives
abstraites qui structurent les valeurs sociales dans l’espace.
‘’ Alors que les manifestations phénotypiques devraient se développer dans une variété
infinie, les modèles de génotype maintiennent les mêmes descriptions, pour délimiter
l'expression abstraite de la société dans l'espace’’ 94
94
Cunha, Viviane. Can genotype patterns change over time?
bien, elle présente un espace ségréguée où se déroulent des activités plus privatives,
autrement dit vérifier la polyvalence de cet espace.
Fig. 31 : plans de la maison I.10 (source : Missoum) Tableau 5 : légende des plans de premier
corpus ( source : Missoum )
5.2. Présentation du deuxiéme corpus d’étude :
Etant à la recherche des modifications et changements spatiaux subis par la maison à patio , il
était nécessaire de relever l’usage actuel de ces derniéres . Sur ce point on a effectué des
visites au site en question . Au début nous avons fixé les maisons du premier corpus comme
destination
, malheureusement la tache était un peu dificile malgrés la proposition de l’association
‘’fondation casbah ‘’ de nous offrir un guide , vu le temps nécessaire pour l’accomplir , et vu
la situation de quelques maisons dans des agrégats internes loins des ruelles principales . ça
aurait été plus intéréssant et plus rapide de travailler sur les mémes maisons dans les deux
corpus , mais par manque du temps on a du visiter les maisons à patio sans guide , ceci
explique notre choix des maisons situées dans la partie que nous consédérons la plus animée.
ci-dessous une présentation de chacune de maison , une par une , présentant son emplacement
ainsi que quelques caractéristiques spatiales et historiques racontées par les habitants .
Chambre
L’espace sqifa Entrée Chambre Cuisine Latrine Buanderie
multifonctionnelle
Le code Sq En Bt Bmt Cu Bm Bs
Salle à
L’espace Terrasse Salon Wast al dar Boutique Galerie Rangement
manger
Le code Trs Sl Sm Cr Hn Ga Db
Tableau 6 : Codification des espaces de premier corpus (source
La premiére maison donne sur la rue sidi ramdane , elle est composée de 3 niveaux , le niveau
wast al-dar , le niveau Shin ainsi que le niveau Stah , dans lequel des piéces ont été rajoutées
et un escalier était démoli .
Le propriétaire de la maison occupe le deuxiéme niveau , alors que les piéces du niveau
inférieur sont louées à trois familles , le dernier niveau n’est pas habité mais abrite deux
chambre et une cuisine qu’occupait le propriétaire dans le passé .
On remarque qu’au niveau wast al-dar , la sqifa a la forme d’un couloir directement reliée
avec l’une des galeries .
P4
P5
P4
Elle donne sur la rue sidi driss hamidouche , et constitue une propriété étatique partagée entre
cinq familles , c’est la seule maison ou on a peu repérer plusieurs modifications à savoir :
- Dans le niveau wast al-dar (Fig. 36) , la famille P3 s’est approprié la galerie qui dessert
leur piéce ( Fig. 38).
- Des rideaux existent dans les galeries du niveau Shin pour filtrer les vues vers le centre de
la maison ( Fig. 37) .
- Un petit obstacle a été construit entre les deux piéces qui appartiennent à la famille P4.
Desservie par la rue azzouzi mohamed , cette maison est partagée par deux sœurs , chacune
occupe un niveau ( wast al-dar et Shin ) , le stah est très réduit , il n’offre également aucune
vue vers la mer ( Fig. 39).
cette maison selon ses propriétaire a une histoire tragique dont la mesure ou elle abritait la
famille d’un criminel qui utilisait wast al-dar pour exécuter ses crimes , les victimes sont
ensuite jetées dans un passage creusé fermé actuellement par un mur , qui méne vers l’ex
prison serkadji reconvertie aujourd’hui en musée de la mémoire .
5.2.4. La quatriéme maison :
Cette maison est une maisonette à chbek adjacente à la maison M.2 , elle abrite une seule
famille étendue , chaque niveau a été aménagée du façon à prévoir une vie indépendante aux
fils mariés
, comme les maisons précédentes elle se compose de trois niveaux , le manzah situé dans le
niveau Stah a été reconvertie en cuisine , tandis que deux piéces ont été construites pour
accuillir une petite chambre et un dressing (Fig. 40 ).
6. Conclusion :
Les transformations physiques qu’a subit la maison à patio de la médina d’Alger sont
facilement perceptible en comparant l’état actuel et la description de la littérature existante,
toutefois on ne peut pas à ce stade vérifier leur crédibilité. Pour ce faire, nous avons choisis
trois indicateurs de la space syntax, à savoir, les relations topologiques, l’intégration et la
profondeur moyenne, à travers l’application de la space syntax sur le premier corpus nous
pouvons extraire les caractéristiques génotypiques des maisons à patio d’Alger, le résultat de
cette analyse peut constituer plus tard la référence grâce à laquelle la comparaison d’usage
devient possible.
Troisième chapitre
La maison à patio de la médina d’Alger,
recherche de génotype et usage actuel.
‘’ Vous croyez sans doute comme tout le monde que la casbah est un quartier ?
Eh ben non, la casbah n'est pas un quartier,
C’est un état d'esprit.
C'est la conscience endormie de la civilisation.
‘’
CHAPITRE 03 : La maison à patio de la médina d’Alger,
Recherche de génotype et usage actuel.
I. Introduction :
Une cité mythique et une ville qui n’est pas comme les autres villes algériennes, la médina
d’Alger, ou chaque coin refléte une identité et chaque espace témoigne de l’histoire d’une
communauté passée, se distingue par sa singularité urbanistique et architecturale qui
réside dans l’harmonie de ses volumes et par son intégration à un site escarpé en face de la
mer . Malgrés tous ces avantages, la casbah d’aujourd’hui est en péril, elle subit
dificilement l’effet du temps, la négligence et le manque d’entretien .
Parmis les problémes majeurs qui accélèrent le processus de dégradation de la médina
d’Alger, la surpopulation des maisons, ayant le (TOL) le plus élevé dans le pays. En effet,
une piéce toute seule peut abriter de 8 à 10 personnes. 95 Ce phénomène a été largement
influencé par les changements sociaux et politiques qu’a connu l’Algérié : durant la
colonisation française, plusieurs familles venaient se réfugier dans la casbah d’Alger
causant un entassement dans les maisons . Cette société continue de muter, après
l’indépendance , les propriétaires des anciennes demeures préféraient les logements
européens, du coup les maisons de l’ancienne medina sont squatées par d’autres familles
venues de partout .
On assiste alors à un changement dans le mode d’usage et de vie dans les maisons à patio
de la médina d’Alger , donnant lieu à une réappropriation des espaces ; ces espaces qui
dans un temps passé étaient en accord avec les besoins de la société algéroise et qui sont
devenus aujourd’hui en quelque sorte inadaptés avec cette derniére.
C’est cette nouvelle apropriation de l’espace que nous tentons de détecter en s’appuyant
sur une analyse de quatres maisons à patio relevées dans la médina d’Alger . Etant donné
que la compréhension de l’état actuel et des modifications en terme d’usage nécessite
fortement une connaissance de la structure originelle , sa configuration et le rôle que
jouaient ses espaces , une recherche génotypique est indispensable . Cette derniére a pour
objectif la découverte des récurences qui nous permettra de mettre au jour des éléments
pouvant faire partie de la structure originelle de la maison à patio . La démarche suivie va
étre expliquée en détail dans ce chapitre consédéré comme l’apllication pratique du
chapitre précédent qui traite de l’approche de la space syntax . Les résultats de
l’application de cette derniére sur le premier corpus vont étre présentés afin de servir
comme base à la deuxiéme analyse appliquée sur le deuxiéme corpus .
95
DRISS, Nassima .Habiter le patrimoine : monde en marge et identité urbaine, La Casbah d’Alger ou le refuge
des exclus. Habiter le patrimoine Enjeux, approches, vécu... [En ligne] .2005 . P 93-104. Disponible sur
http://books.openedition.org/pur/2229#authors. (Consulté le 29/09/2017).
51
II. La recherche génotypique de la logique sociale des maisons à
patio de la médina d’Alger :
Notre étude s'intéresse à la recherche de la genèse syntaxique de la maison à patio de la
médina d’Alger, donc l’identification du génotype qui était à la base de sa génération, en
passant par un phasage qui s’appuie sur la théorie de la space syntaxe.
Le corpus d’étude comporte seize maisons à patio présentées dans le chapitre deux .Tous les
plans montrent le niveau West al-dar, les niveaux Shin ainsi que le niveau Stah.
Comme nous avons expliqué dans le chapitre précédent , les seize plans vont être décomposés
en leur organisation convexe afin de clarifier la configuration de l'espace et les modèles de
perméabilité des maisons en utilisant le logiciel AGRAPH, une application ordinateur,
développée pour être appliquée dans une étude de doctorat à l’école d’architecture et de
design à OSLO, par Bendik Manum, Espen Rusten et Paul Bneze96. Conçu pour dessiner des
graphs sur la base d’images importées et placées en arrière-plan, son utilité réside en plus
dans le fait qu’il permet d’effectuer automatiquement les calculs des paramètres syntaxiques.
1. La phase de représentation graphique :
96
MANUM, Bendik; RUSTEN, Espen; BENZE. AGRAPH, Software for Drawing and Calculating Space Syntax
Graphs. [En ligne].Disponible sur : http://spacesyntax.tudelft.nl/media/Long%20papers%20I/agraph.pdf.
(Consulté le 29/09/2017).
97
PAULA, Cunha. Can genotype patterns change over time ?[En ligne].Disponible sur
http://www.vcasustentabilidade.com.br/imagens/publicacad/7/Paper8215.pdf. (Consulté le 10 / 08 / 2017).
98
AMORIM, Luiz. The sector’s paradigm, Understanding modern functionalism and its effects in configuring
domestic space. [En ligne].Disponible sur : http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?
doi=10.1.1.572.5915&rep=rep1&type=pdf . Consulté le 13/08/2017
multiples entre espaces qu’offrent les graphes justifiés originaux. La difficulté rencontrée en
essayant de projeter cette sectorisation sur les maisons à patio de la casbah d’Alger et le fait
que les espaces sont généralement multifonctionnels, la Squifa à titre d’exemple fonctionne
comme un espace de transition, mais elle sert aussi à accueillir les invités masculins, de même
que les chambres , qui sont appelées ‘’ byout lek’aad ‘’ pouvant contenir des fonctions variées
selon l’heure de la journée . Nous avons tenté alors de regrouper les espaces selon la logique
montrée dans le Tableau 7, en distinguant les espaces de circulation verticale, horizontale, les
espaces ouverts, les espaces de service...Etc.
2. L’analyse syntaxique :
Après avoir dessiné tous les graphes, Une analyse syntaxique est présentée, par maison, afin
d’avoir une idée sur : la configuration spatiale de chacune d’elles, les typologies spatiales des
espaces (définies dans le deuxième chapitre), les espaces intégrateurs des systèmes ainsi que
les valeurs de profondeur. Un décompte statistique et fonctionnel est proposé pour la totalité
des données en vue de voir les récurrences existantes dans la prochaine phase.
Fig. 42 : Les étapes suivies dans l'analyse syntaxique par spécimen (source : auteur)
2.1. L’analyse du premier spécimen (La maison I.0) :
La Squifa se trouve sur un niveau de profondeur faible, elle est en contact direct avec
l’extérieur. La galerie 1 est le pivot de circulation interne car elle dirige la circulation vers les
espaces situés au niveau Wast ed-dar et Shin par le biais de l’escalier1 qui se trouve à l’angle
et qui contrôle parfaitement la circulation verticale entre les deux niveaux.
La galerie 1 de type (d), donne naissance à trois entités spatiales : les latrines (a), l’escalier (b)
par le biais de l’angle c2, ainsi qu’un sous complexe constitué de quatre anneaux juxtaposés
composés de cellules de types (d) et (c), ayant la galerie 1 comme base, et la cour comme
centre. Les galeries 2 et 3 faisant partie de ces anneaux donnent à des espaces d’occupation
(en cul de sac (a)) à savoir les chambres et la cuisine, toutes les deux (les galeries) jouent un
rôle de séparation entre un espace d’occupation et la cour, hormis la galerie4 qui n’est liée à
aucun espace en dehors du sous complexe auquel elle appartient.
En ce qui concerne les valeurs de la profondeur moyenne, on constate d’après la courbe
(Fig.44) que les espaces les moins profonds sont l’escalier 1, les angles c5, c2 ainsi que les
galeries 1,6, 3,5avec une valeur qui va de 3.37 à 4.06. On remarque que la cour comparée à
ces espaces est un peu plus profonde, de même pour les galeries restantes qui gagnent
considérablement en profondeur. Quant aux espaces de service, les latrines ont deux valeurs
de profondeur : 4.78 et 5.62, la cuisine avec une valeur de 5.25 prend une situation centrale
sur la courbe. La plupart des chambres présentent les espaces les plus profonds dans le
système pour la simple raison que ces espaces nécessitent un degré plus important en terme
d’intimité, il existe cependant des chambres ayant des valeurs moyennes.
Fig. 44 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.0 (source : auteur)
En termes d’intégration (Tableau 8), L’escalier 1 et les deux angles qui se trouvent l’un à sa
base et l’autre à son extrémité sont les plus intégrés avec une valeur de 0,15, d’un ordre moins
important la galerie1, 3 et 6 avec une valeur de 0,18. Par contre la valeur la plus grande dans
le système est de 0,33 dans les espaces les plus ségrégués à savoir le magasin et une chambre
qui se trouve en phase terminale desservie par la galerie 8.
Fig. 46 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.1 (source : auteur)
Fig. 48 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.4 (source : auteur)
Les espaces ayant les meilleures valeurs d’intégrations sont : la Sqifa, l’escalier 1, 2 et l’angle
c1 avec une valeur de 0.19 et la galerie 5 ayant une valeur d’intégration égale à 0.20 ( Tableau
8), ces mêmes espaces présentent les valeurs les plus faibles de profondeur (Fig. 48) .
Toutes Les chambres se trouvent dans la phase terminale (a), mais comme dans l’exemple
précédent, elles ne possèdent pas des valeurs constantes en termes de profondeur ( Fig. 48), les
latrines cette fois bénéficient d’une grande valeur de profondeur égale à 6.26. Le système est
très profond par rapport aux systèmes précédents présentant une valeur maximale de
profondeur égale à 7.97.
Fig. 50 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.10 (source : auteur)
On remarque l’existence de deux cuisines, une d’elles possède la plus grande valeur de
profondeur moyenne égale à 7.44 alors que la deuxième est moins profonde (5.07), tandis
que l’escalier 1 et la galerie 4 sont les espaces les moins profonds dans le système qui se
caractérise par sa profondeur, comme le cas de la maison I.4. Les latrines possèdent une
profondeur moyenne égale à 5.88. (Fig. 52).
Fig. 52 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.10 (source : auteur)
Dans cet exemple, on remarque qu’il existe trois types de galeries :
- Les galeries de type (c) : notamment la galerie 1 qui relie l’espace Skifa avec
toute la première entité, qui est un espace intégrateur, et la galerie 3 présentant
l’espace le plus ségrégué dans la série des galeries
- La galerie de type (a) : la galerie2, qui relie les deux galeries de type (c) et
connecte entre ces dernières directement et indirectement à travers la cour (d)
- Les galeries de type (b) : il en existe trois ce sont les galeries 4,5 et 6
L’escalier 3 , jouit d’un potentiel fort en terme d’intégration avec la valeur la plus faible
comparé aux exemples déjà analysés (Tableau 8) en plus de la galerie 2 qui constitue le
sommet du nœud mineur et l’angle c2 qui présente la base du deuxième anneau majeur .
Ce dernier aussi ne contient que des espaces de circulation de type (c) qui donnent vers
d’autres espaces, la galerie la plus intégrée étant la galerie 6 dirige la circulation vers le
niveau stah, les autres galeries à savoir 5 et 8 aboutissent à des chambres. L’Angle le plus
ségrégué comparé aux nœuds de l’anneau majeur aboutit à un espace de service à savoir la
cuisine qui a une
profondeur moyenne égale à 6.61 (Fig. 54), tandis que l’espace le plus ségrégué dans le
système soit la terrasse 2.
La plupart des chambres bénéficient d’une grande profondeur dans le système, n’empêche
que les espaces Manzah possèdent une plus grande profondeur (Fig. 54).
A travers cet exemple on constate que le système est structuré autour des espaces de
circulation à savoir l’escalier et la galerie (dont l’angle fait partie), aucun espace d’occupation
n’est directement lié à l’un des espaces intégrateurs sauf la chambre connectée avec la galerie
2, on trouve souvent des espaces moins intégrés qui font la transition.
Fig. 54 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen II.3 (source : auteur)
Ce graphe justifié (Fig. 55) ressemble fortement à celui de la maison I.0 ; la différence
frappante se manifeste dans les bases des deux anneaux qui sont inversés : dans l’exemple
I.0 la Squifa
s’ouvre vers une galerie et l’escalier aboutit dans l’angle, ici c’est le contraire, la Squifa
aboutit dans l’angle et l’escalier qui contrôle l’accessibilité vers le niveau supérieur se termine
dans une galerie.
Par contre l’espace le plus intégré est l’angle c3 avec une valeur très faible de 0.13, ainsi que
l’escalier 2 avec une différence relativement faible (0.14) ( Tableau 8). De son côté l’espace le
plus ségrégué se manifeste par la chambre de type (a) qui se trouve en phase terminale et qui
constitue l’espace le plus profond dans la maison (7.29) (Fig. 56).
On remarque aussi que les espaces de service à savoir les latrines sont desservies à partir des
angles que ça soit au niveau Wast al dar par l’angle c1 qui a une valeur d’intégration égale à
0.18 , ou bien pour le niveau Shin par l’angle c6 qui a une valeur égale à 0.19 , ces espaces
occupent une profondeur moyenne dans le système qui égale à 5.26 , la cuisine également
dans le même niveau de profondeur ( 5.24) est accessible à partir de l’angle c5 .
Fig.5756: :Les
Fig. Lesvaleurs
valeursdedeprofondeur
profondeurmoyenne
moyennedans
danslelespécimen
spécimenII.13
II.13(source
(source: : auteur)
Fig. 59 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen II.35 (source : auteur)
L’observation du graphe justifié (Fig. 60) révèle une configuration composée de deux anneaux
qui sont très similaires par rapport à la nature topologique des espaces.
Le premier anneau composé d’une combinaison d’espaces du type (c) et (d), chacun d’eux se
ramifié en une série d’espaces de type (a) et/ou (b), la même description est valable pour le
deuxième nœud, sauf que ce dernier soit principalement constitué d’espaces de type (c).
L’espace jouissant de la meilleur valeur d’intégration est l’angle c1 (comme l’exemple
précédent), avec une valeur très intéressante de 0.12, suivi par l’escalier ayant une valeur de
0.13, ce dernier joue un rôle important en reliant les bases d’anneaux (angle c1 et c2) et ainsi
contrôlant la perméabilité entre le niveau Wast al dar et le niveau Shin. Les espaces ou la
ségrégation est la plus manifeste cette foi constitue les espace les plus profonds, une
profondeur de 6.56 et une intégration égale à 0.30 caractérisent les chambres. En ce qui
concerne les espaces de service (cuisine et latrine), on peut énumérer deux situations :
- Dans la première l’espace possède une profondeur moyenne
- Dans la deuxième les espaces sont très profonds.
Fig. 61 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen III.2 (source : auteur)
2.10. L’analyse du dixième spécimen (maison IV.7)
La structure spatiale de ce spécimen (Fig. 62) est représentée par un anneau composé de
nœuds du type (c) et (d), chaque nœud vient introduire une série d’espaces de type (a) et (b).
On peut constater dans ce cas, l’existence de deux Sqifa, la deuxième aboutit directement dans
la cour de type (d) qui bénéficie d’une intégration égale à 0.17. L’espace intégrateur qui
structure le système est le vestibule (0.15) constituant la jonction entre l’escalier 1(0.16) et la
bipolarité présentée par la galerie 4 et l’escalier 2 ayant la même valeur d’intégration qui est
égale à (0.18). Contrairement au cas le plus répandu ou on a relevé l’existence de deux
anneaux, cette fois on remarque que le deuxième anneau a l’impression d’être explosé
générant ainsi une structure arborescente augmentant la profondeur du système qui va jusqu’à
7,58, les deux espaces les plus ségrégués se trouvent dans ce même niveau de profondeur
(chambre et latrines) avec une valeur forte de 0.43.
Comme toutes les maisons déjà analysées, les chambres n’ont pas des valeurs stables en terme
de profondeur, elles se différencient toujours entre : celles qui sont profondes, d’autres qui
sont moyennement profondes et les dernières qui présentent les espaces les plus ségrégués
(Fig. 63).
Fig. 63 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen IV.7 (source : auteur)
La structure cette fois est très développée (Fig. 64), on constate la présence de trois complexes
d’anneaux, les deux derniers sont très semblables, comme les exemples précédents les nœuds
des anneaux donnent naissance à des ramifications composées d’espaces du type (a) et (b),
La binarité spatiale composée de la galerie 5 et l’angle 5, jouissent d’un potentiel très faible
en terme d’intégration, avec une valeur égale à 0.14, elle présente alors le pole intégrateur du
système qui contrôle la circulation entre les deux premiers complexes d’anneaux. La
ségrégation se manifeste dans les espaces les plus profonds (la chambre qui se trouve en phase
terminale par rapport à tout le système avec une profondeur égale à 8.62 (Fig. 65) possède la
valeur d’intégration la plus grande qui est égale à 0.36).
Les espaces de service (cuisine et latrines) bénéficient d’une valeur moyenne égale à 5.97
(Fig. 65)
Fig. 65 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen IV.8 (source : auteur)
La base du graphe justifié (Fig. 66) nous fait rappeler celle du la maison I.4, et révèle une
configuration composée de deux entités principales ayant comme appuis séparément l’escalier
1 et 2.
La première entité est constituée de 4 anneaux ou se combinent des cellules du type (c) et (d)
donnant accès à des espaces d’occupation de type (a). La deuxième entité commence du
vestibule qui dessert une série d’espaces : les latrines du type (a), et deux escaliers du type (b).
Chaque escalier donne naissance à une sous-entité, la première est matérialisée par un anneau
composé des nœuds de type (c) à partir desquels des espaces du type (a) se détachent, la
deuxième sous-entité est une structure arborescente composée d’espaces de type (b)
augmentant la profondeur du système (une valeur maximale de 9.24) , et desservant des
espaces de type (a).
La binarité spatiale vestibule et escalier 2 présente les espaces intégrateurs autour desquels le
système est structuré avec une valeur d’intégration égale à 0.20, ces espaces de circulation se
situent dans un niveau peu profond. Contrairement à tous les exemples déjà présentés les
latrines dans ce cas jouissent de la profondeur la plus faible par rapport à l’ensemble du
système (Fig. 67).
Fig. 67 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen IV.11 (source : auteur)
Fig. 69 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen V.1 (source : auteur)
Fig. 70 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio V.2 (source : auteur)
Le graphe (Fig. 70) justifie une configuration composée d’un anneau ou se combinent espaces
du type (d) et (c), ayant la cour comme centre. L’angle c3, l’un des espaces intégrateurs (en
plus de la galerie 2 et l’escalier 1) appartient à cet anneau et donne naissance à une structure
secondaire arborescente. Le graphe justifié ressemble aux formes déjà présentées (II.3 et
III.13) sauf que dans cet exemple le deuxième anneau n’est pas complètement formé.
Les espaces les plus profonds à savoir les latrines et la chambre connectée avec la galerie 8
possèdent une grande valeur de profondeur (8.32), alors que la cuisine est moins profonde
(6.67) .
La même remarque faite pour l’ensemble des cas analysés s’applique sur les espaces de
circulation les plus intégrés présentant les valeurs les plus faibles en termes de profondeur
(Fig. 71).
Fig. 71: Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen V.2 (source : auteur)
Fig. 73: Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen V.3 (source : auteur)
Fig. 75 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen V.4 (source : auteur)
Tableau 8 : L'ordre des valeurs d’Intégration par spécimen
Conclusion partielle :
L’analyse syntaxique des maisons à patio du premier corpus nous révèle quelques traits
génotypiques , nous remarquons que la structure dominante est une structure composée
d’anneaux , le premier est un complexe ayant la cour comme base (type d ) et le second
présentant le niveau supérieur constitue un autre anneau qui schématise la circulation au
niveau des galeries , l’interprétation première des valeurs de profondeur révèle une
sectorisation spatiale ainsi qu’une hiérarchisation dans les espaces de circulation. En ce qui
concerne les valeurs d’intégration de l’espace cour, nous constatons d’après le tableau
(Tableau 8) que la cour est placée dans des niveaux de profondeur différents par rapport aux
espaces intégrateurs.
3. Discussions et résultats :
La comparaison des différents résultats (Tableau 8, ou les espaces les plus intégrés sont
marqués en gras) nous révèle que les espaces les plus intégrés dans chaque spécimen sont des
espaces de circulation horizontale ou verticale .Ceci ne contredit en aucun cas la définition de
l’intégration, qui sert à prédire le potentiel en termes d’occupation de l’espace et de présence
des gens dans un lieu donné. Autrement dit, plus l’intégration est importante, plus le lieu est
propice à la circulation et au passage des usagers, moins elle est importante, plus la circulation
des usagers diminue et plus l’espace en question est favorable à l’occupation ; il devient
visuellement incontrôlable.
La seule confusion qui vient témoigner de l’importance des galeries se manifeste dans la maison
I.10 Fig. 31) où le nombre de galeries est minime par rapport au cas le plus répandu (4
galeries). L’espace intégrateur du système est alors ‘’ la cour’’. A notre avis , il est logique
qu’elle ne figure pas ainsi dans le reste des spécimens , ou elle a une valeur d’intégration
inférieur par rapport aux espaces les plus intégrés , ceci peut être justifié par le fait que la
cour est un espace féminin par excellence où se déroulent les activités domestiques , ce qui
signifie que son usage n’est pratiqué généralement que par les femmes nécessitant que cet
espace soit moins intégré que les espaces de circulation principales . Ces derniers dont les
galeries font parties - qu’on traitera en premier lieu en détail- participent à absorber les flux de
circulation et ainsi réserver la cour à d’autres activités. Nous aborderons ensuite le rôle de la
cour dans la maison originelle à patio de la médina d’Alger en se basant sur des indicateurs
quantitatifs à savoir les valeur de l’intégration , enfin , on comparera les valeurs de profondeur
que présentent les espaces de service pour essayer de détecter une logique spatiale et sociale
derrière leur positionnement dans le système .
3.1. Comparaison entre les espaces intégrateurs de l’ensemble du corpus :
Pour mieux comparer entre les différents graphes justifiés en termes de configuration, rôle des
espaces de circulation et de la cour, on a réduit les graphes justifiés en espaces de circulation
montrant à chaque fois l’emplacement de la Sqifa et de la cour ainsi que les relations
existantes entre les espaces (Tableau 9) .
On a constaté alors que la maison à patio de la médina d’Alger peut être structurée autour de
ces espaces :
1- L’escalier (qui contrôle la circulation entre le niveau Wast al dar et le niveau Shin)
avec les deux espaces qui se trouvent l’un avant lui et l’autre dans son aboutissement,
comme suit :
● L’escalier relie entre deux angles ou deux galeries (maison I.0 / I.15)
● L’escalier démarre d’une galerie et aboutit dans une intersection de galeries ou
l’inverse (II.3 / V2 / V3)
● L’escalier qui démarre d’une cour et aboutit dans une galerie
(I.1) 2- La galerie ou l’intersection de deux galeries, comme suit,
● Celle qui contrôle la circulation vers tout le système à partir de l’entrée (II.3 /II.35.
III.2 / II.13 / V.4)
● Celle qui contrôle la circulation entre les niveaux 2 et 3 (V.1)
3- La cour (I.10)
4- Le vestibule (IV.7) ou l’escalier et le vestibule (VI.11)
5- La Sqifa et les escaliers reliés avec cette dernière contrôlant l’accès vers les différents
niveaux (I.4)
D’après le nombre de récurrences, on peut repérer deux génotypes de la maison à patio dans
la médina d’Alger :
- le premier structuré autour de la polarité escalier – galerie qui dessert tout le
niveau 1 ainsi que le niveau 2 (l’escalier peut relier deux galeries, deux angles
ou un angle et une galerie).
- Le deuxième structuré autour de la galerie la moins profonde dans le système.
Dans les deux génotypes, la circulation principale est très proche des espaces de vie
quotidienne (la cour et les chambres), autrement dit elle est interne à la maison et gère mieux
les relations entre les personnes appartenant à la même famille et partagent tous les espaces de
la maison équitablement. Les autres types sont considérés comme des phénotypes jusqu’à ce
que le contraire soit prouvé (une recherche qui prendra en compte un nombre plus large de
spécimens).
Dans ces derniers (les phénotypes) on constate d’autres types de circulation :
1- Les espaces de circulations principales externes :
Qui permettent de desservir les différents niveaux sans passer par les espaces de vie,
gérant les relations entre des personnes étrangères (I.4 / VI.11)
2- La combinaison de type génotype (circulation interne) et du premier phénotype
(circulation externe) :
Dans ce cas la circulation passe par les espaces de vie puis dans les niveaux supérieurs se
décompose en plusieurs espaces de circulation, chacun contrôlera l’accès vers un niveau. Les
niveaux supérieurs sont indépendants les uns par rapport aux autres mais restent dépendants
du premier niveau. Ce type de circulation convient parfaitement à une famille élargie
composée de sous familles nucléaires qui bénéficient d’une vie privative mais partageant
toujours l’espace avec les autres membres dans le niveau Wast al dar. (VI.7).
NS service MD moy
I.0 Bm 4.78 / 5.03 Cu 5.25 / 5.96 4.79
I.1 Bm 4.75 Cu 4.67 3.99
I.4 6.26 / 5.81
I.10 5.07 / 3.59
I.15 5.88 5.06 / 7.44 5.58
II.3 5.52 6.61 5.52
II.13 5.29 / 5.4 5.14 5.24
II.35 / / 4.00
III.2 5.37 / 5.86 4.76/6.24 5.04
VI.7 5.38 / 7.58 5.38 5.15
VI.11 6.2 5.75 / 6.48 6.08
V.1 6.8 6.06
V.2 5.97 / 8.32 6.67 5.70
V.3 4.51 3.93 / 4.77 4.39
V.4 5.12 / 5.23 5.07 4.87
Comme on l’a annoncé précédemment dans l’analyse syntaxique maison par maison , on a
repéré l’existence de plusieurs espaces de circulation ayant des valeurs de profondeurs
croissantes , séparant entre l’espace intégrateur , la cour et les espaces d’occupation , le
tableau ci-dessus vient témoigner de l’emplacement des espaces de service qui présentent une
profondeur qui dépasse légèrement la profondeur moyenne dans la maison en ce qui concerne
les latrines , tandis que les espaces de cuisine sont plus profonds . Dans les exemples où il
existe deux cuisines ou deux latrines (I.0 / II.15 / I.13 / III.2 / VI.7 /VI.11 / V2), le deuxième
espace présente toujours une grande profondeur. Missoum dans son livre, a mentionné que la
présence
ou l’absence de l’espace cuisine dépend de la taille de la maison, alors il existe des maisons
ou la cuisine existe et d’autres dont la cuisson des éléments se fait sous la galerie ou dans le
centre de la maison à travers un kanoun (brasero) 99 . Nous constatons que la deuxième cuisine
n’a pas lieu d’être dans la maison à patio originelle, surtout celles localisées dans le niveau
stah, ce dernier en principe constitue un lieu de vie ou se déroulent plusieurs activités : lieu de
réception, de lessive et d’étalement de linge…etc., conçu pour profiter du soleil et des vues
vers la mer100
,mais aujourd’hui devenu un niveau aménagé comme les niveaux Shin .
3.3. Comparaison entre les valeurs d’intégration de l’espace cour et les valeurs
d’intégration moyenne des systèmes :
Pour révéler le rôle de la cour dans la maison à patio de la médina d’Alger, nous avons tenté
de comparer à chaque fois sa valeur d’intégration avec la valeur d’intégration moyenne
(Tableau 11), les résultats (Fig. 76) montrent trois possibilités en ce qui concerne la position
de la cour dans le système par rapport aux espaces intégrateurs :
a- La cour fonctionne comme un espace de transition entre les espaces
intégrés et les espaces ségrégués, du coup on peut lui assimiler deux rôles :
premièrement comme espace de circulation (transition) et deuxièmement
comme un espace social interne où peuvent se dérouler les activités
domestiques, elle est pour la femme un extérieur à l’intérieur.
99
MISSOUM, Sakina. Alger à l'époque ottomane : La médina et la maison traditionnelle. Aix-en-Provence :
Edisud, cop, 2003, 280P.
100
RAVEREAU, André. La casbah d’Alger, et le site créa la ville. Paris: Sindbad, 1989, 232P.
b- La cour tend vers l’intégration, dans ce cas elle est fortement liée avec
l’espace intégrateur ou fait partie carrément de ce dernier, ce qui fait
qu’elle est dédiée beaucoup plus à la circulation.
Mais la question qui se pose, quel rôle des deux jouait la cour de la maison à patio originelle.
Supposons que le fonctionnement de la cour comme un espace de circulation n’est qu’une
manifestation phénotypique dû aux transformations de la maison à patio, la suite de notre
recherche va vérifier cette hypothèse, étant donné qu’on peut à travers le deuxième corpus
révéler les changements physiques in situ en interrogeant les habitants, du coup la
comparaison entre un avant et un après changement est possible.
4. Conclusion :
Dans notre quête du génotype de la maison à patio dans la médina d’Alger , on a suivi
l’approche de la space syntax basée sur un logiciel numérique qui est le AGRAPH , notre
démarche consistait d’abord à transformer les plans des seize spécimens en graphes justifiés
composés d’espaces convexes liés par des liaisons spatiales topologiques après avoir codifié
ces derniers . Ensuite on a établi une analyse syntaxique par maison décrivant la structure
générale de système, en commentant les types topologiques et en présentant les valeurs
d’asymétrie et de profondeur moyenne pour chaque cas .Cette étape nous a permis de saisir
que :
c- les espaces les plus intégrés sont généralement des espaces de circulation
d- La cour jouit de deux rôles à savoir sa situation par rapport aux espaces
intégrés et le nombre de galeries qui l’entourent.
e- Les chambres multifonctionnelles se trouvent souvent en phase finale dans
les graphes justifiés et dans la plupart des temps figurent parmi les espaces
les plus ségrégués
f- La maison de la médina d’Alger est structurée autour de la polarité qui
réunit l’escalier et la/les galeries/angles ou seulement la galerie qui a la
valeur la plus faible en terme de profondeur moyenne dans le système
g- Parmi les caractéristiques des phénotypes détectés, la circulation
indépendante de la vie qui se déroule autour de Wast al dar.
h- Les galeries se manifestent dans des niveaux différents en termes de
profondeur moyenne :
les moins profondes gèrent la circulation entre les niveaux et vers la cour
celles qui sont plus profondes fonctionnent comme espace de transition
entre la cour et les autres espaces de service ainsi que quelques chambres
multifonctionnelles.
les galeries situées au Shin généralement liées aux espaces intégrateurs
sont les plus profondes parmi les trois et donnent généralement vers les
chambres les plus ségréguées dans le système
i- Les Latrines occupent une profondeur moyenne dans le système tandis que
les cuisines sont plus profondes et ségréguées.
III. Analyse syntaxique des maisons à patio du deuxième corpus, à la lumière
des résultats de la recherche génotypique :
Le même logiciel sera appliqué cette fois sur les maisons à patio transformées sur la base des
plans présentés dans le chapitre précédent, l’objectif cette fois est de comparer les résultats de
cette application avec ce qu’on a déjà repéré comme étant les caractéristiques génotypiques de
la maison à patio d’Alger, toujours par rapport à la position des espaces de service dans la
maison ainsi qu’au rôle joué par le patio (la cour et les galeries).
Espaces intégrateurs :
La sqifa / l’escalier 1 / c1/c5
Type de circulation : externe
Ra cour : 0.16
RAmoy=0.22
Profondeur moyenne des espaces
de service
Cu f1: 6.63
Cu f2 : 7.65
Bm f : 6.13
Cu f3 : 7.77
Bm p : 6.38 Cu p1 : 5.06
M1 ( maison à plusieurs familles ) Cu p2 : 6.52
Espaces intégrateurs :
l’escalier 1 / c3
Type de circulation : interne
Ra cour =0.18
RAmoy=0.25
Profondeur moyenne des espaces
de service
Cu f1 : 5.88
Cu f2 : 6.8
Bm : 5.66 Cu f3 : 6.86
Cu f4 : 6.83
M.2 ( maison à plusieurs familles )
Espaces intégrateurs :
l’escalier 1 / Escalier 3 / C5
Type de circulation : Externe
RA cour = 0.27
RAmoy=0.27
Profondeur moyenne des espaces
de service
Bm f1 :6.29 Cu f1 :5.78
Bm f2a : 6.21 Cu f2a : 6.1
Bm f2b :6.1 Cu f2b :7.94
M.3 ( maison à une seule famille )
Espaces intégrateurs :
Escalier 2
Type de circulation : Interne
Tableau 12 : comparaisons des graphes justifiés et des données syntaxiquse de deuxiéme corpus
Le (Tableau 12) Présente l’ensemble des données jugées nécessaires pour comparer les
maisons à patio du deuxième corpus avec les résultats de l’analyse appliquée sur le premier
corpus.
Fig. 81 : (a) : cuisine familiale (M.3) / (b) : Cuisine individuelle (M.3) / (c) :
le manzah devenue cuisine (M.4) ( source : auteur )
2. La profondeur des espaces de service :
D’après le Tableau 12, il est clair que les latrines se trouvent sur des niveaux différents en
terme de profondeur (M1 / M3) tandis qu’elles bénéficient d’une profondeur moyenne,
(caractéristique du génotype) dans les maisons (M2 /M4), où il existe une seule latrine,
partagée par plusieurs familles ou partagée par les membres d’une famille élargie, par manque
d’espace ou de moyens.
Tableau 14: les graphes justifiés et les valeurs d'intégration avant départage des pièces en sou- espaces dans
les niveaux Wast al-dar occupés par plusieurs familles (source : auteur)
Conclusion partielle :
Le rôle que joue le patio diffère entre la maison habitée par une seule famille et celle habitée
par plusieurs familles, dans la première on a constaté que les valeurs d’intégration sont égales
ou très proches de la valeur d’intégration moyenne dans le système, la cour se trouve dans une
position centrale entre les espaces les plus ségrégués et les plus intégrés, grâce à la présence
des galeries, le lien horizontal entre la Skifa et l’escalier. Tandis que dans la deuxième
l’espace cour est plus intégré que ségrégué, il est principalement dédié à la circulation
principale.
4. Conclusion
Pour découvrir le génotype architectural de la maison à patio de l'ancienne médina d’Alger,
on a appliqué l'approche de la space syntax sur deux corpus. Dans notre étude, nous avons
focalisé sur la configuration de l’espace et sa relation avec l’usager, en traitant la notion de
mouvement (circulation) et d’occupation. Nous avons conclu que la circulation dans la
maison à patio de la médina d’Alger est concentrée autour de l'escalier et des galeries
.Eléments de circulation horizontale et de transition, ces dernières sont hiérarchisées afin de
filtrer et contrôler l'usage d’autres espaces qui font partie de la maison, dans notre cas nous
sommes focalisé sur l’espace cour et les espaces de service.
CONCLUSION
GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale :
Les transformations dans les espaces traditionnels domestiques ne sont qu’une stratégie
d’appropriation dans laquelle l’habitant est l’acteur principal. L’objectif derrière la recherche
de ces nouvelles stratégies d’appropriation est de comprendre leurs causes et leurs
significations, en vue de contribuer à améliorer la qualité de vie dans ces espaces et ainsi nous
pouvons tester la capacité des maisons traditionnelles à conserver leur fonctionnement en tant
que patrimoine vivant.
Dans ce sens, L’analyse des maisons à patio de l’ancienne médina à travers la méthode de la
space syntax a révélé leur inadaptation à l’usage multifamilial. Cet espace qui est le patio, une
cour entourée de galeries distribuant à son tour les pièces jouit d’un rôle social dans la mesure
où il constitue le centre de la vie féminine, sur cela Missoum dit :’’ … cette unanimité sur
l’organisation des chambres autour du patio et sur l’utilisation des terrasses à travers les
siècles reflète la persistance d’un modèle de maison typique d’Alger…’’
Dans ce sens, et pour confirmer ou nier ces dires, le premier volet de la partie pratique de
notre recherche tourne autour de la notion du génotype, définit comme le type originel détecté
en cas de présence de paramètres récurrents après comparaison de plusieurs systèmes.
L’examen des maisons à patio appartenant au premier corpus témoigne de la persistance de
certains attributs jugés fondamentaux.
Toutefois, les modifications susceptibles d’avoir lieu peuvent à leur tour changer la logique
sociale et spatiale propres aux maisons traditionnelles à patio qui constituait autrefois une
réponse à un certain besoin
A travers L’analyse de premier corpus nous avons déduit la persistance de certaines attributs
témoignant de la présence de certain traits génotypiques liées au rôle du patio , à la
hiérarchisation des espaces, et enfin à la sectorisation de certaines fonctions , à savoir dans
notre cas les espaces de service . Premièrement, nous avons constaté que la maison à patio de
la médina d’Alger est conçue pour être habitée par une seule famille, le rôle du patio dans ce
cas est double , d’une part il constitue un espace de circulation secondaire ou tertiaire entre les
galeries les moins intégrées et les pièces , d’autre part , il jouit d’une polyvalence intéressante
dans la mesure où il permet la pratique des activités domestiques et sociales. La valeur
d’intégration qui est égale exactement à la valeur moyenne témoigne de cette double
fonctionnalité, car la cour en fin de compte n’est ni espace intégré ni espace ségrégué, elle est
juste entre les deux. Deuxièmement, Nous avons relevé également que les latrines ont une
profondeur moyenne dans tout le système dans le cas de plusieurs spécimens, nous pouvons
justifier ceci par le partage de cet espace entre tous les niveaux, tandis que la cuisine est
légèrement plus profonde, de par un usage limité aux femmes, du coup c’est un espace qui
devait être plus ségrégué qu’intégré. Finalement, nous avons conclu l’existence d’un système
hiérarchisé de circulation représenté principalement par les galeries, ayant des profondeurs
variées dans le système, elles permettent de diriger la circulation principale vers le niveau
supérieur ainsi que vers la cour ou vers les galeries les plus profondes qui à leur tour
distribuent les pièces. La présence des galeries est le facteur principal grâce auquel la cour
peut garder sa polyvalence.
89
Par contre dans la deuxième analyse qui traite les maisons à patio transformées, après le
relevé des fonctions nouvelles, Nous avons constaté que la cour n’est plus polyvalente dans
les maisons habitées par plusieurs familles, elle sert beaucoup plus à la circulation principale,
puisqu’elle tend vers l’intégration.
Ce phénomène est dû à l’augmentation des profondeurs des pièces situées tout autour de Wast
al-dar, ces pièces sont devenues des maisons à part entière, elles sont à la fois la chambre, le
salon, la cuisine, toutes ces fonctions sont dans un seul espace. D’un autre côté, la cour sans
galerie est propice à la circulation comme l’a montré l’analyse de la maison M.4 sans galeries,
confirmant ainsi notre hypothèse sur le rôle des galeries dans l’absorption des flux.
Enfin, grâce à Ces constatations on peut conclure que les maisons de la casbah d’Alger sont
inadaptables à l’usage par plusieurs familles étrangères. Ceci doit être considéré pour
plusieurs raisons, parmi lesquelles les conditions de vie dans les maisons à patio, au cas où le
partage se fait par plusieurs familles (étrangères), est très difficile surtout dans celles où il
existe encore des latrines partagées. Tous les avantages qu’offre la maison à cour (comme la
polyvalence de la cour et de la terrasse, les vues de la galerie vers le Wast al-dar)
disparaissent, puisque ces derniers matérialisent la limite entre une famille et l’autre, et
franchir ces limites est une atteinte à la liberté d’autrui.
Malgré l’incapacité de la maison à patio à abriter plusieurs familles, Est-il possible de penser
à une adaptation créative ? Un terme introduit par Amos Rapoport101, qui le défini par le rejet
de certaines innovations et l’adoption d’autres et leur intégration dans le système culturel .il
est intéressant de pouvoir adapter les principes qui ont généré le plan de la maison à patio
pour concevoir des projets de qualité mais qui offrent en même temps une vie partagée par
plusieurs familles, autrement dit, composer un habitat collectif dont l’unité est une maison à
cour. Certains ont introduit le concept de personnalisation des masses « mass-customisation »
par opposition à la production en masse « mass production » concept vers lequel sont orientés
les architectes du mouvement moderne, La personnalisation des masses illustre une
automatisation du langage architectural spécifique, parmi les programmes utilisés en
architecture ‘le PLG Plan Layout Génération 102‘ appliqué sur les maisons de Mardin en
Turquie. le PLG assiste le projeteur dans la première phase de conception, ayant une structure
ouverte, il permet au projeteur d’ajouter ses propres règles pour avoir un outil personnalisé ,
peut-on utiliser le même programme pour générer des plans de maisons de la casbah à partir
des résultats de nos conclusions pour aboutir à une architecture flexible économique et
efficace et rompre avec la répétitivité , le manque d’options et de variantes qui caractérisent
l’architecture de nos jours ? .
101
RAPOPORT, Amos. Culture, architecture et design,
102
TORUS, Belinda; ÇOLAKOĞLU, Birgül. A Rule-Based Plan Layout Generator for Mardin Houses
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Disponible sur : https://scienceflora.org/journals/index.php/rrst/article/viewFile/1168/1153
40. SUVANAJATA, Rapiat. Relations in Architectural Space Designs and Effects in Space of the
Traditional Thai Houses and Temples. [En ligne]. Volume One PhD. The Bartlett, University College
London .2001.
96
déroulent ; (c) la visibilité déposée (isoviste), qui a une forme différente selon la position de
l’observateur.............................................................................................................................39
Fig. 27 : exemple d'un graphe (b) déduit à partir d'un plan (a), source : Hillier.......................40
Fig. 28: Types topologiques d’espaces (graphe) d’après Hillier 1996, p.318, fig.8.16 cité par
Quentin Letesson......................................................................................................................41
Fig. 29 : situation de corpus d'étude par rapport à la rue Arbadji Abderrahmane (source :
Auteur)......................................................................................................................................44
Fig. 30 : localisation des maisons à patio de premier corpus par rapport à la rue Arbadji
Abderrahmane (source : auteur)................................................................................................44
Fig. 31 : plans de la maison I.10 (source : Missoum)...............................................................45
Fig. 32 : plans de la maison III.2 (source : Missoum)..............................................................45
Fig. 33 : Plan schématique de la maison M.1 ( source : auteur )............................................46
Fig. 34 : Chambre multifonctionnelle dans le niveau Shin (source : auteur)...........................47
Fig. 35 : Une chambre à usage varié au niveau 1 : coin chambre à droite, coin cuisine à
gauche (source : auteur)............................................................................................................47
Fig. 36 : Plan schématique de la maison M.2 (source : auteur)................................................47
Fig. 37 : Galerie fermée par un rideau et lieu d'étalement du linge (source : auteur)...............48
Fig. 38 : Galerie fermée par un mur et un rideau (source : auteur)..........................................48
Fig. 39 : Plan schématique de la maison M.3 (source : auteur)................................................48
Fig. 40 : : Plan schématique de la maison M.4 (source : auteur)..............................................49
Fig. 41 : Application de AGRAPH sur le niveau 1 de la maison I.0 (source : auteur).............53
Fig. 42 : Les étapes suivies dans l'analyse syntaxique par spécimen (source : auteur)............53
Fig. 43 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio I.0 ( source :
auteur )......................................................................................................................................54
Fig. 44 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.0 (source : auteur).............55
Fig. 45 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio I.1 (source :
auteur).......................................................................................................................................55
Fig. 46 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.1 (source : auteur).............56
Fig. 47 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio I.4 (source :
auteur).......................................................................................................................................56
Fig. 48 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.4 (source : auteur).............57
Fig. 49 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio I.10 (source :
auteur).......................................................................................................................................58
Fig. 50 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.10 (source : auteur)...........58
Fig. 51: Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio I.15 (source :
auteur).......................................................................................................................................59
Fig. 52 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen I.10 (source : auteur)...........59
Fig. 53 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio II.3 (source :
auteur).......................................................................................................................................60
Fig. 54 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen II.3 (source : auteur)............61
Fig. 55 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio II.13 (source :
auteur).......................................................................................................................................61
Fig. 56 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen II.13 (source : auteur)..........62
Fig. 57 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen II.13 (source : auteur)..........62
Fig. 58 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio II. 35 (source :
auteur).......................................................................................................................................62
Fig. 59 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen II.35 (source : auteur)..........63
Fig. 60 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio III.2 (source :
auteur).......................................................................................................................................63
Fig. 61 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen III.2 (source : auteur)...........64
Fig. 62 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio IV.7 (source :
auteur).......................................................................................................................................65
Fig. 63 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen IV.7 (source : auteur)...........66
Fig. 64 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio IV.8 (source :
auteur).......................................................................................................................................66
Fig. 65 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen IV.8 (source : auteur)...........67
Fig. 66 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio IV.11 (source :
auteur).......................................................................................................................................67
Fig. 67 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen IV.11 (source : auteur).......68
Fig. 68 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio V.1 (source :
auteur).......................................................................................................................................68
Fig. 69 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen V.1 (source : auteur)............69
Fig. 70 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio V.2 (source :
auteur).......................................................................................................................................69
Fig. 71: Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen V.2 (source : auteur).............70
Fig. 72 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio V.3 (source :
auteur).......................................................................................................................................70
Fig. 73: Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen V.3 (source : auteur).............71
Fig. 74 : Le graphe justifié et les relations topologiques de la maison à patio V.4 (source :
auteur).......................................................................................................................................71
Fig. 75 : Les valeurs de profondeur moyenne dans le spécimen V.4 (source : auteur)............72
Fig. 76 : résultats de la comparaison (source : auteur).............................................................80
Fig. 79 : pièce aménagée en salon (maison M.2).....................................................................83
Fig. 79 : pièce aménagée en chambre (maison M.2)................................................................83
Fig. 79 : Pièce polyvalente (maison M.3).................................................................................83
Fig. 80 : Schéma de l'organisation spatiale d'une pièce habitée par 5 personnes dans la maison
M.1 (source : auteur).................................................................................................................84
Fig. 81 : (a) : cuisine familiale (M.3) / (b) : Cuisine individuelle (M.3) / (c) : le manzah
devenue cuisine (M.4) ( source : auteur )..................................................................................84
Fig. 82: schéma synthétique (source : auteur)..........................................................................87
Fig. 83 : plans de la maison I.0 (source : Missoum)...............................................................101
Fig. 84: plan de la maison I.4 (source : Missoum)..................................................................102
Fig. 85 : plans de la maison I.1 (source : Missoum)..............................................................102
Fig. 86 : plan de la maison I.15 (source : Missoum)...............................................................103
Fig. 87 : plans de la maison II.03 (source : Missoum)...........................................................104
Fig. 88 : Plan de la maison II.13 (source : Missoum).............................................................105
Fig. 89 : Plan de la maison II.35.............................................................................................106
Fig. 90 : plan de la maison IV.8 (source : Missoum).............................................................107
Fig. 91: plan de la maison IV.7 (source : Missoum)..............................................................107
Fig. 92 : plan de la maison V.1 (source : Missoum)...............................................................108
Fig. 93: plans de la maison IV.11 (source : Missoum)...........................................................108
Fig. 94 : plans de la maison V.2 (source : Missoum).............................................................109
Fig. 95 : plans de la maison V.3 (source : Missoum).............................................................109
Fig. 96 : plans de la maison V.4 (source : Missoum).............................................................110
Annexe :
101
Fig. 85 : plans de la maison I.1 (source : Missoum)