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Antigone Scene1

Transféré par

Abderrahim Choulli
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© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
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Antigone, scène 2: Antigone et la nourrice

Questionnaire: 30 questions.
Répondez aux questions par une réponse courte ou assez courte.
1. À quelle heure la nourrice est-elle allée à la chambre pour répondre comme si chacun n’entendait pas l’autre.
d'Antigone ? Comment peut-on appeler ce dialogue ?

2. Quelle figure de style peut-on identifier dans les paroles 16. Relevez un anachronisme dans la première tirade de la
de la nourrice: "Ah ! c'est du joli ! c'est du propre ! Toi, nourrice.
la fille d'un roi ! " ?
17. Quelle information la didascalie initiale donne-t-elle sur
3. Quelle information la didascalie initiale donne-t-elle sur le moment où débute l'action ?
le lieu dans lequel se situe l'action ?
18. À la lumière de votre lecture de la scène, qu'est-ce
4. Quelle première explication Antigone donne-t-elle à la qu'Antigone est allée faire dehors pendant la nuit ?
nourrice sur ce qu'elle faisait dehors pendant la nuit ?
19. « Oui, nourrice, oui, le pauvre. J'ai un amoureux »: À
5. Par quel adjectif la nourrice qualifie-t-elle Ismène ? qui Antigone fait-elle référence en qualifiant la
personne qu’elle aime de « pauvre » ?
6. « C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux
hommes », « Et il n'y avait que moi dans toute la 20. Comment s'appelait la mère d'Antigone ?
campagne à penser que c'était le matin ». Quel
sentiment psychologique voulu et choisi par Antigone 21. Par quel aspect se caractérise la nature décrite et
vient confirmer la présentation faite d’elle par le admirée par Antigone dans sa première réplique ?
prologue ?
22. Quel indice dans la didascalie initiale montre
7. Quand Antigone rentre-t-elle à la maison ? qu'Antigone cache un secret en rentrant de l'extérieur ?

8. Quels sont les quatre qualificatifs dépréciatifs que la 23. Qu'avait promis la nourrice à la mère d'Antigone ?
nourrice emploie à l'adresse d'Antigone ?
24. Quels sont les personnages en présence dans cette scène ?
9. Qu'est-ce que la nourrice est allée faire dans la chambre
d'Antigone pendant la nuit ? 25. Quel est le rang social des personnages ?

10. Qui a intercepté Antigone devant la porte ? 26. De quoi la nourrice menace-t-elle Antigone ?

11. Quelle image la nourrice avait-elle d'Antigone avant 27. Relevez un exemple d'anachronisme dans la première
l'incident ? réplique d'Antigone.

12. Comment la nourrice qualifie-t-elle le caractère 28. Cette scène est construite autour d’une situation qui résulte
d'Antigone ? d'un malentendu entre Antigone et la nourrice. Comment
appelle-t-on ce genre de malentendu au théâtre ?
13. Que soupçonne la nourrice ?
29. Quel personnage pose les questions ?
14. Quelle figure de style peut-on identifier dans la réplique
d'Antigone "Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, 30. Relevez les trois didascalies qui soulignent l’attitude
nourrice" ? énigmatique d’Antigone. (en dehors de la didascalie
initiale)
15. Dans les premières répliques, les personnages ne
prennent pas vraiment en compte les paroles de l'autre

Antigone : scène

Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L'éclairage s'est modifié sur
la scène. C'est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr'ouvre la porte et rentre de
l'extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.

Mohammed Bouchriha. Lycée Ibn Sina. Marrakech. E-mail : bouchrihamed@gmail.com Page 1


Francaislycee_Marrakech https://sites.google.com/site/francaislycee/
LA NOURRICE __ D'où viens-tu ?
ANTIGONE __ De me promener, nourrice. C'était beau. Tout était gris. Maintenant, tu ne peux pas savoir, tout est déjà
rose, jaune, vert. C'est devenu une carte postale. Il faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs.
Elle va passer.
LA NOURRICE __ Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre, pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant
et je ne te trouve plus dans ton lit !
ANTIGONE __ Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne
pense pas encore aux hommes.
LA NOURRICE __ Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebâillée.
ANTIGONE __ Dans les champs, c'était tout mouillée, et cela attendait. Tout attendait. Je faisais un bruit énorme toute
seule sur la route et j'étais gênée parce que je savais bien que ce n'était pas moi qu'on attendait. Alors j'ai enlevé mes
sandales et je me suis glissée dans la campagne sans qu'elle s'en aperçoive...
LA NOURRICE __ Il va falloir te laver les pieds avant de te remettre au lit.
ANTIGONE __ Je ne me recoucherai pas ce matin
LA NOURRICE __ A quatre heures ! Il n'était pas quatre heures ! Je me lève pour voir si elle n'était pas découverte. Je trouve
son lit froid et personne dedans.
ANTIGONE __ Tu crois que si on se levait comme ça tous les matins, ce serait tous les matins aussi beau, nourrice, d'être la
première fille dehors ?
LA NOURRICE __ La nuit ! C'était la nuit ! Et tu veux me faire croire que tu as été te promener, menteuse ! D'où viens-tu ?
ANTIGONE, a un étrange sourire. __ C'est vrai, c'était encore la nuit. Et il n'y avait que moi dans toute la campagne à penser
que c'était le matin. C'est merveilleux, nourrice. J'ai cru au jour la première aujourd'hui.
LA NOURRICE __ Fais la folle ! Fais la folle ! Je la connais, la chanson. J'ai été fille avant toi. Et pas commode non plus, mais
dure tête comme toi, non. D'où viens-tu, mauvaise ?
ANTIGONE, soudain grave. __ Non. Pas mauvaise.
LA NOURRICE __ Tu avais un rendez-vous, hein ? Dis non, peut-être.
ANTIGONE, doucement. __ Oui. J'avais un rendez-vous.
LA NOURRICE __ Tu as un amoureux ?
ANTIGONE, étrangement, après un silence. __ Oui, nourrice, oui, le pauvre. J'ai un amoureux.
LA NOURRICE, éclate. __ Ah ! c'est du joli ! c'est du propre ! Toi, la fille d'un roi ! Donnez-vous du mal ; donnez-vous du mal
pour les élever ! Elles sont toutes les mêmes ! Tu n'étais pourtant pas comme les autres, toi, à t'attifer toujours devant la
glace, à te mettre du rouge aux lèvres, à chercher à ce qu'on te remarque. Combien de fois je me suis dit : « Mon Dieu,
cette petite, elle n'est pas assez coquette ! Toujours avec la même robe, et mal peignée. Les garçons ne verront qu'Ismène
avec ses bouclettes et ses rubans et ils me la laisseront sur les bras ». Hé bien, tu vois, tu étais comme ta sœur, et pire
encore, hypocrite ! Qui est-ce ? Un voyou, hein, peut-être? Un garçon que tu ne peux pas dire à ta famille : « Voilà, c'est lui
que j'aime, je veux l'épouser ». C'est ça, hein, c'est ça ? Réponds donc, fanfaronne !
ANTIGONE, a encore un sourire imperceptible. __ Oui, nourrice.
LA NOURRICE __ Et elle dit oui ! Miséricorde ! Je l'ai eue toute gamine ; j'ai promis à sa pauvre mère que j'en ferais une
honnête fille, et voilà ! Mais ça ne va pas se passer comme ça, ma petite. Je ne suis que ta nourrice, et tu me traites comme
une vieille bête ; bon ! mais ton oncle, ton oncle Créon saura. je te le promets !
ANTIGONE, soudain un peu lasse __ Oui, nourrice, mon oncle Créon saura. Laisse-moi, maintenant.
LA NOURRICE __ Et tu verras ce qu'il dira quand il apprendra que tu te lèves la nuit. Et Hémon ? Et ton fiancé? Car elle est
fiancée ! Elle est fiancée et à quatre heures du matin elle quitte son lit pour aller courir avec un autre. Et ça vous répond
qu'on la laisse, ça voudrait qu'on ne dise rien. Tu sais ce que je devrais faire ? Te battre comme lorsque tu étais petite.
ANTIGONE __ Nounou, tu ne devrais pas trop crier. Tu ne devrais pas être trop méchante ce matin.
LA NOURRICE __ Pas crier ! Je ne dois pas crier par dessus le marché ! Moi qui avais promis à ta mère... Qu'est-ce qu'elle
me dirait, si elle était là ? « Vieille bête, oui, vieille bête, qui n'as pas su me la garder pure, ma petite. Toujours à crier, à
faire le chien de garde, à leur tourner autour avec des lainages pour qu'elles ne prennent pas froid ou des laits de poule
pour les rendre fortes ; mais à quatre heures du matin tu dors, vieille bête, tu dors, toi qui ne peux pas fermer l'œil, et tu les
laisses filer, marmotte, et quand tu arrives, le lit est froid ! » Voilà ce qu'elle me dira ta mère, là-haut, quand j'y monterai, et
moi j'aurai honte, honte à en mourir si je n'étais pas déjà morte, et je ne pourrai que baisser la tête et répondre :
« Madame Jocaste, c'est vrai ».
ANTIGONE__ Non, nourrice. Ne pleure plus. Tu pourras regarder maman bien en face, quand tu iras la retrouver. Et elle te
dira : « Bonjour, nounou, merci pour la petite Antigone. Tu as bien pris soin d'elle ». Elle sait pourquoi je suis sorti ce matin.
LA NOURRICE __ Tu n'as pas d'amoureux ?
ANTIGONE __ Non, nounou.
LA NOURRICE __ Tu te moques de moi, alors ? Tu vois, je suis trop vieille. Tu étais ma préférée, malgré ton sale caractère.
Ta sœur était plus douce, mais je croyais que c'était toi qui m'aimais. Si tu m'aimais, tu m'aurais dit la vérité. Pourquoi ton
lit était-il froid quand je suis venu te border ?
ANTIGONE __ Ne pleure plus, s'il te plaît, nounou. (Elle l'embrasse) Allons, ma vieille bonne pomme rouge. Tu sais quand je
te frottais pour que tu brilles ? Ma vieille pomme toute ridée. Ne laisse pas couler tes larmes dans toutes les petites rigoles,
pour des bêtises comme cela -pour rien. Je suis pure, je n'ai pas d'autre amoureux qu'Hémon, mon fiancé, je te le jure. Je
peux même te jurer, si tu veux, que je n'aurai jamais d'autre amoureux... Garde tes larmes, garde tes larmes ; tu en auras
peut-être besoin encore, nounou. Quand tu pleures comme cela, je redeviens petite... Et il ne faut pas que je sois petite ce
matin. Entre Ismène.

Pour le corrigé, consultez la page des questionnaires et QCM interactifs.

Mohammed Bouchriha. Lycée Ibn Sina. Marrakech. E-mail : bouchrihamed@gmail.com Page 2


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