Remarques historiques
• Les propriétés R1, R2, R3 et le théorème R4 sont intrinsèques à la construction de R (que nous
admettons).
• Il y a un grand saut entre Q et R : on peut donner un sens précis à l’assertion « il y a beaucoup plus
de
nombres irrationnels que de nombres rationnels », bien que ces deux ensembles soient infinis, et
même
denses dans R.
D’autre part, la construction du corps des réels R est beaucoup plus récente que celle de Q dans
l’histoire
des mathématiques.
• La construction de R devient une nécessité après l’introduction du calcul infinitésimal (Newton et
Leibniz
vers 1670). Jusqu’alors l’existence d’une borne supérieure était considérée comme évidente et
souvent
confondue avec le plus grand élément.
• Ce n’est pourtant que beaucoup plus tard, dans les années 1860-1870 (donc assez récemment dans
l’histoire des mathématiques) que deux constructions complètes de R sont données :
— Les coupures de Dedekind : C est une coupure si C ⊂ Q et si ∀r ∈ C on a r
0 < r =⇒ r
0∈C.
— Le suites de Cauchy : ce sont les suites (un
)n∈N vérifiant la propriété
∀ε > 0 ∃N ∈ N (m > N , n > N) =⇒ |um − un
|6ε.
Les réels sont l’ensemble des suites de Cauchy (où l’on identifie deux suites de Cauchy dont la
différence tend vers 0).
Mini-exercices.
1. Soit A une partie de R. On note −A = {−x|x ∈ A}. Montrer que minA = − max(−A), c’est-à-dire que si
l’une des deux quantités a un sens, l’autre aussi, et on a égalité.
2. Soit A une partie de R. Montrer que A admet un plus petit élément si et seulement si A admet une
borne inférieure qui appartient à A.
3. Même exercice, mais en remplaçant min par inf et max par sup.
4. Soit A =
(−1)
nn
n+1
|n∈N
. Déterminer, s’ils existent, le plus grand élément, le plus petit élément,
les majorants, les minorants, la borne supérieure et la borne inférieure.
5. Même question avec A =
1+x
| x ∈ [0,+∞[