ASTUCES PASTEURS POUR GERER SON
MINSISTERE
Rainisoalambo
La compréhension de la tâche que Dieu lui assigne se résume à deux
activités Principales : prêcher et enseigner.
La prédication comme ministère de délivrance inclut la prière pour la guérison
et l’exorcisme. Alors que l’enseignement inclut l’alphabétisation et la
communication des valeurs chrétiennes que les croyants découvrent à travers la
lecture communautaire et individuelle de l’Écriture.
Ces personnes, comme premiers fruits de son ministère, seront plus tard parmi ses
proches collaborateurs.
La stratégie de Rainisoalambo consiste à former des « envoyés4 » et à développer la
vie communautaire à la lumière de l’Écriture dans un village pilote du nom de
Soatànana (village béni). Ces « envoyés » sillonnent tout le pays pour implanter de
nouvelles Églises. Les Églises ainsi nées sont confiées à la société missionnaire qui
œuvre dans la région. Dans le district de Tamatave, pour donner un exemple, le
nombre des Églises passe de 13 à 124 pour la période qui va de 1907 à 19245. Le feu
du Réveil embrase des régions entières en deux décennies.
L’écoute de la Parole sous forme de prédications, d’études bibliques et de
méditations, est au centre de cette célébration. L’écoute de l’autre y occupe
également une place de choix. Aussi, la cure d’âme et l’exorcisme font-ils partie
intégrante de la vie des « pèlerins » pendant ces jours de célébration.
Simon Kimbangu
Le message de Kimbangu est simple. Le Christ délivre du péché et de Satan. Il délivre
des maladies et des souffrances. Le prophète dénonce le fétichisme, l’idolâtrie sous
ses diverses formes, les immoralités et la polygamie. Le salut qu’il prêche est pour
tout l’homme, corps et âme
La volonté de lutter contre la léthargie des Églises
existantes.
En effet, après quelques dizaines d’années d’existence, les Églises ont de moins en moins
de défis à relever. Certaines arrivent à un état de l’autosatisfaction tel qu’elles en perdent
l’esprit de combativité et le zèle pour l’annonce de l’Évangile.
Un renouveau théologique
Les grandes figures du christianisme africain que nous avons mentionnées n’étaient
pas des théologiens au sens strict. Elles ont cependant eu le courage de « penser
autrement ». La théologie classique, marquée par le mode de pensée occidental qui
est perçu comme trop conceptuel, n’a pas toujours réussi à aider à s’approprier tout
l’Évangile. En outre, elle n’a pas pris en compte le contexte culturel et religieux du
milieu d’accueil. Elle a ignoré, par exemple, l’enseignement biblique sur les esprits.
Ainsi, des besoins réels et légitimes des peuples africains ont été rejetés à la périphérie
du discours théologique classique, comme le soulignent nombre de théologiens
évangéliques africains.
Car il est tout à fait légitime de concevoir un nouveau discours théologique à la
lumière de la pratique, à savoir la prédication, la prière, la lutte contre le fétichisme,
la guérison et l’exorcisme, et cela, sans pour autant oublier les vérités
fondamentales que sont la réconciliation par l’œuvre de la croix, le pardon comme
besoin primordial, ou l’Écriture comme Parole de Dieu.
Réveils en Afrique
Ces hommes osaient aussi agir autrement au risque de perdre la confiance des
autorités ecclésiastiques et leur crédibilité. Ils sont allés là où les non croyants se
trouvaient. Par exemple, Harris acceptait volontiers de vivre dans un village, d’être
logé par une famille qu’il ne connaissait pas et de manger dans la même calebasse
que ses hôtes. Ces hommes de Dieu ont mis en pratique « la théologie de
proximité »
Les Réveils aujourd’hui
La prolifération des Eglise indépendante avec une même théologie.
Celle-ci est axée sur le visible et le spectaculaire. Elle développe un prophétisme
extrabiblique et relègue parfois au second rang la Révélation écrite chère à la
Réforme.
Elle exprime un intérêt particulier pour les promesses matérielles et le bonheur
immédiat, ici et maintenant.
Solomon ANDRIA
Une lecture hâtive du christianisme africain actuel peut donc induire en erreur et
faire croire que le continent connaît de nouveau un grand Réveil comme au début
du siècle précédent.
Nous concluons que l’Église, qu’elle soit en Afrique ou en Occident, ne peut
déclencher ni programmer un Réveil. Dieu, dans sa souveraineté, interviendra
quand il le voudra et là où il le voudra. Elle peut cependant tenir le peuple de Dieu
« en éveil », par exemple par une théologie qui aide à la pleine appropriation de
l’Évangile. Cette théologie doit véhiculer toute la pensée de Dieu d’une manière
intelligente et intelligible, pour que les chrétiens d’Afrique, vivant dans un nouvel
environnement, apprennent à articuler les vérités de Dieu dans leurs langues et
dans leurs langages. Ainsi, l’accommodation qui a toujours été l’ennemie du
christianisme authentique cédera-t-elle la place à l’appropriation.
