Chapitre 4 - Ferraillage Complet D-Une Poutre
Chapitre 4 - Ferraillage Complet D-Une Poutre
Chapitre 4 - Ferraillage Complet D-Une Poutre
METIERS
___________
(Code CCV226)
Sommaire
2017-2018
CNAM CCV226 – Béton armé avancé 3
4.1. Généralités
Nous avons vu dans les cours précédents (CCV109) comment déterminer le ferraillage résistant d’une
poutre, composé essentiellement par les aciers longitudinaux et les aciers transversaux.
Nous avons vu lors du cours CCV109 comment calculer une section d’acier théorique pour un moment
de flexion donné, et ce pour les aciers tendus et les éventuels aciers comprimés.
Si on prend une poutre dans sa totalité, les sollicitations (effort tranchant et moment de flexion) varient
le long de cette poutre, et par conséquent les sections d’aciers théoriques également.
Il serait donc absurde de mettre en place, sur toute la longueur de la poutre, une section d’armature qui
corresponde au moment de flexion max.
Pour cela, on trace une épure d’arrêt des barres longitudinales, à partir de la courbe du moment
fléchissant enveloppe, qui permet de déterminer la longueur exacte des différents lits d’armatures à
mettre en place.
Bien entendu, dans les rares cas ou la poutre ne comporte qu’un seul lit d’armatures longitudinales, il
n’est pas nécessaire de faire une épure d’arrêt des barres.
Le décalage de la courbe des moments est nécessaire du fait que l’élément est sollicité à la fois par un
moment fléchissant M(x) qu’il soit à l’ELU ou l’ELS et un effort tranchant V(x).
En effet, dans les démonstrations abordées au chapitre sur la flexion simple (cf chapitre 9), nous avons
considéré une section verticale dans laquelle les armatures en traction équilibrent un effort de
compression dans le béton par le diagramme suivant :
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Contrairement au chapitre sur la flexion, on notera ici « yu », la position de l’axe neutre à l’ELU pour ne
pas confondre ce terme avec « x » qui est l’abscisse d’arrêt des barres.
En réalité, du fait des fissures obliques dues à l’effort tranchant, la section sur laquelle on écrit l’équilibre
n’est pas droite mais inclinée (en fonction de l’angle d’inclinaison des bielles). Par conséquent, l’effort
de traction supporté par une armature à l’abscisse « x » équilibre l’effort de compression dans le béton
à une abscisse « x+al » (article 9.2.1.3 de l’EC2). Cette valeur al est appelée valeur de décalage de la
courbe de moment.
d
zc
A Ns
x al
x + al
Nous rappelons que « zc » représente le bras de levier entre le centre de gravité de la section comprimé
et celui des armatures tendues (utilisé lors du dimensionnement des armatures tendues en flexion
simple).
Pour réaliser l’épure d’arrêt des barres, on considère que la valeur de z c est constante sur toute la
longueur de la poutre et égale à z c 0.9d .
D’après le diagramme ci-dessus, on voit que la valeur du décalage dépend de l’angle d’inclinaison des
bielles, ce qui est une hypothèse prise lors du dimensionnement à l’effort tranchant. Nous rappelons
que cet angle peut varier entre 21.8° et 45°.
Il est donc impératif, pour le bon équilibre de la poutre, d’assurer une cohérence des hypothèses de
calcul entre la détermination des armatures transversales et le calcul de l’épure d’arrêt des armatures
longitudinales :
Faire un calcul avec un angle d’inclinaison des bielles proche de 21.8° va réduire la quantité
des armatures transversales mais augmenter la longueur des armatures longitudinales.
Au contraire, faire un calcul avec un angle d’inclinaison des bielles proche de 45° va augmenter
la quantité des armatures transversales mais réduire la longueur des armatures longitudinales.
Il n’y a donc pas de règle unique pour déterminer la solution la plus économique, mais c’est un
choix de départ à prendre au cas par cas.
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Dans le cas des poutres, on doit toujours considérer la 2ème proposition puisque l’on doit obligatoirement
mettre en place un pourcentage minimum d’armatures transversales (voir chapitre précédent sur le
dimensionnement à l’effort tranchant).
Comme on peut le voir sur le schéma de droite, la courbe enveloppe des moments doit être décalée sur
toute la longueur de la poutre, aussi bien pour les moments en travée que les moments sur appuis.
De plus, afin de simplifier les calculs, on considère le bras de levier « z c » constant sur toute la longueur
de la poutre (égal à la valeur du point de moment max). Nous avons vu précédemment que l’on peut
prendre par approximation z c 0.9d .
Il est également possible (et plus précis) de considérer la valeur de z c obtenue lors du dimensionnement
en flexion simple.
Bien entendu, dans les rares cas où la section de béton armé est sollicitée uniquement par un moment
fléchissant M(x) (par exemple, dans le cas d’un couple imposé), il n’y a pas lieu de décaler la courbe
M(x).
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4.2.3.1. Méthodologie
En pratique pour le calcul des longueurs des armatures :
2. On calcule les armatures longitudinales nécessaires dans les sections de moment maximaux (
en travée et sur appuis).
3. On calcule les moments résistants des aciers pour chaque lit tel que défini dans les chapitres
suivants.
4. On trace ensuite les longueurs de chaque lit sur le graphe de la courbe enveloppe des moments
décalée de la valeur de en prolongeant les armatures de al .
A L’ELU
Pour déterminer le moment résistant de chaque lit d’armatures, il suffit d’inverser les formules que l’on
a vues au chapitre 9 sur la flexion simple.
Pour chaque lit i, on peut donc exprimer le moment résistant M rui par la formule M rui Ai. s .zc
avec :
Ai : section des armatures du lit considéré,
s f e / s
z : bras de levier des armatures.
On suppose que la valeur du bras de levier Z trouvé lors du calcul de la section d’armatures équilibrant
le moment maximal (sur appui ou en travée) est constante sur la longueur de la poutre (cette
simplification va dans le sens de la sécurité).
A L’ELS
Dans ce cours, nous nous intéresserons uniquement à l’épure d’arrêt des barres ELU.
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la la
Bien entendu, le raisonnement inverse est vrai également : lorsque l’on démarre une barre à une
abscisse donnée, le moment résistant et la contrainte admissible dans la barre croient de 0 à la valeur
maximale sur la longueur d’ancrage.
La droite inférieure en rouge correspond à l’épure d’arrêt des barres et ne doit jamais croiser la courbe
de moment.
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Avant l’abscisse B de départ du 2ème lit, seule le 1er lit est présent, ce qui correspond à un moment
résistant égal à M1 .
Le fait que le lit 2 commence à l’abscisse B ne veut pas dire qu’il soit « mobilisable » à 100% à cette
abscisse => il faut ajouter la longueur d’ancrage droit nécessaire pour que ce lit puisse résister à 100%
de ces capacités. Ainsi, on aura le moment résistant total M1 M 2 qu’à partir du point A sur le schéma
ci-dessus.
Pour plusieurs groupes de barres arrêtés à des niveaux différents, il est important de vérifier si la
distance entre deux points d’arrêt permet de placer la longueur d’ancrage Lbd :
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PRINCIPES
Arrêter toujours les armatures par groupes symétriques par rapport au plan moyen.
Pour les armatures supérieures : mêmes règles que ci-dessus, en commençant par les nappes les plus
basses.
Il faut veiller que la courbe d’arrêt des barres soit bien située à l’extérieur de la courbe des moments
fléchissants :
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Section : 20 cm x 60 cm ; d = 55cm.
Matériaux :
o Béton C20/25
o Acier S400B
Portée : 5,40 m
Poutre soumise à une charge répartie de valeur Pu= 55 KN/ml
Le calcul en flexion simple nous donne les valeurs suivantes :
o 1er lit : 3HA20 (9.42 cm²)
o 2e lit : 2HA16 (4.02 cm²)
Inclinaison des bielles pour dimensionnement effort tranchant (= 45°).
Classe d’exposition : X0
Condition d’adhérence médiocre.
On prendra donc zc 47 cm pour le calcul des moments résistants et la détermination de l’épure
d’arrêt des barres.
Mu = 0,200 MNm
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140
23.5 88
153.5
270
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On remarque que le 2ème lit d’armatures (4HA14) est arrêté à 110cm du nu de l’appui de gauche (soit à
130cm de l’axe de l’appui. Nous allons déterminer cette valeur manuellement.
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0.504 m
Mr1= 0.284 MN.m
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qu .x ² qu .l.x
Sous charge répartie, l’équation du moment s’écrit M ( x) , ce qui nous donne :
2 2
0,124.x ² 0,124 7,2.x
M ( x) 0,062.x ² 0,446x
2 2
Attention => dans cet exercice, on considère l’origine (x=0) à l’axe de l’appui de gauche.
On peut mettre en place 3 lits d’armatures en choisissant : 2 lits de 4HA20 + 1 lit de 4HA16, soit une
section totale de 33.18cm².
Pour déterminer le moment résistant de chaque lit d’armatures, nous allons considérer le bras de levier
déterminé précédemment en flexion simple: zc 0.57m
4HA20= 12.57 cm² => Mr1= 0.001257*434.78*0.57=0.311 MN.m
4HA20= 12.57 cm² => Mr2= 0.001257*434.78*0.57=0.311 MN.m
4HA16= 8.04 cm² => Mr3= 0.000804*434.78*0.57=0.199 MN.m
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Le point d’intersection entre la droite « Mr1 + Mr2 » et la courbe de moment peut se déterminer
graphiquement où en reprenant l’équation du moment de flexion. Dans ce cas, on cherche x tel
que M(x)= 0.622 MN.m
o M ( x) 0,062.x ² 0,446 x 0.622 => 0,062.x ² 0,446 x 0.622 0
o La résolution du polynôme du 2nd degré nous donne deux valeurs
x1 1.89m (depuis l’axe de l’appui gauche).
x2 5.30m (depuis l’axe de l’appui gauche).
Le décalage de la courbe de moment d’une valeur de al 0.5 zc 28.5cm (bielles à 45° et
armatures transversales verticales) nous donne un arrêt de barre à 1.89-0.285= 1.60m depuis
l’axe de l’appui, ce qui correspond à 1.40m depuis le nu de l’appui.
On vérifie ensuite que l’ancrage de la barre est bien respecté et que l’on ne coupe pas la
courbe de moment théorique :
. sd 434.78
o La longueur d’ancrage vaut lbd lb ,rqd 36 36 1.6 57.6cm
4. f bd 43
pour un HA16.
o Notre épure est correcte.
La demi-longueur des barres en HA16 est donc de 3.4-1.40= 2.00m, soit une longueur totale
de barre de 4.00 m.
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Ces armatures constructives sont définies dans les articles suivants de l’EN1992-1-1 :
Article 7.3.3(3)
Article 9.2.4
Annexe J
L’article 7.3.3(3) stipule que dans le cas des poutres d’une hauteur totale supérieure ou égale à 1m,
dans lesquelles les armatures principales sont concentrées sur une petite portion de la hauteur, il
convient de prévoir des armatures de peaux supplémentaires pour maitriser la fissuration sur les joues
de la poutre.
Ces armatures de peaux sont à répartir dans la partie tendue (partie située entre l’axe neutre et les
aciers de flexion), à l’intérieur des cadres.
D’après la Clause 9.2.1.1 (1) NOTE 2 de l’Annexe Nationale Française, les armatures de peau peuvent
être prises en compte lors de la vérification de la section minimale d’armatures.
Autrement dit, les aciers de peau peuvent s’ajouter à la section d’armatures longitudinales tendues
lorsque l’on vérifie que celle-ci est bien supérieure à As,min (donnée par les articles 7.3.2 et 9.2.1.1).
Act
As , min k c k Fct .eff
s
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Avec
N ed
c : contrainte moyenne dans le béton => c (Ned est positif si compression).
bh
*
Définition de h :
o h * h pour h < 1,0m.
o h * 10m pour h 1,0m.
Définition de k1 :
o k1 1,5 si Ned est un effort de compression
2h *
o k1 si Ned est un effort de traction.
3h
Exemple :
Les diamètres et espacements sont donnés par les tableaux suivants, en considérant une contrainte de
l’acier deux fois plus faibles que pour les aciers de flexion (du fait de la valeur de k qui est fixée à 0.50
au lieu de 1 pour les aciers de peaux) :
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L’article 7.3.3 (3) de l’EC2 indique que les aciers de peaux ainsi calculés doivent être placés à l’intérieur
des cadres et régulièrement répartis entre les armatures longitudinales de traction et l’axe neutre.
Le problème est que la position de l’axe neutre est variable sur la longueur de la travée, nous adopterons
donc les principes ci-dessous, afin de simplifier le plan de ferraillage et éviter de mettre en place une
épure d’aciers de peaux.
As , min
On calcul afin d’avoir une section à répartir en cm²/ml.
h'
On réparti ensuite les armatures de peaux sur toute la travée, en considérant la valeur la plus faible de
h' min( h'travée ; h'appui ) .
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On utilisera pour les aciers de peaux des barres de petit diamètre (ou des treillis soudés) que l’on placera
à extérieur des cadres, et dans ce cas, la section d’aciers de peau sera donnée par :
As 0,01Act,ext
où Act,ext est la section de béton tendu extérieure aux cadres :
Cette règle s’applique également dans le cas des paquets de barres de diamètre équivalent supérieur
à 32mm.
Là aussi, on utilisera pour les aciers de peau des barres de petit diamètre (ou des treillis soudés), et la
section sera égale à 0,005 Act ,ext dans chaque direction.
ATTENTION, contrairement à l’article 7.3.3, dans ces cas particuliers, les armatures doivent être
placées à l’extérieur des cadres, en respectant un enrobage cnom. Dans certains cas, il faudra
donc décaler l’ensemble des armatures (armatures longitudinales et transversales).
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Cette notion d’appuis indirects (la poutre secondaire n’est pas reprise par un porteur vertical) est définie
à l’article 9.2.5 de l’EN1992-1-1.
Dans ce cas, la réaction d’appuis de la poutre secondaire sur la poutre principale n’est pas appliquée
en fibre supérieure et on distingue essentiellement deux cas de figure :
Si la hauteur de la poutre portée (poutre 1 sur le schéma ci-dessus) est de faible hauteur par
rapport à la poutre porteuse et que les fibres supérieures sont alignées => la réaction d’appui
est appliquée en zone de compression et la résistance de l’assemblage ne pose aucun soucis.
Dans le cas contraire, la réaction d’appui de la poutre portée (charge suspendue) doit être
remontée en partie supérieure de la poutre porteuse :
o Soit par un resserrement local des cadres :
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Dans le cas de croisement de poutres, il convient donc d’appliquer l’article 9.2.5 de l’EN1992-1-1 qui
indique :
On voit notamment que cet article de l’Eurocode 2 limite la longueur de répartition des armatures
transversales nécessaires à la remontée de la charge, ce qui correspond à la zone pochée en gris sur
le schéma ci-dessus. Nous reviendrons sur ce point ci-après.
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L’armature de suspente à mettre en place doit être capable d’équilibrer la réaction d’appui Vu de la
poutre portée :
As= Vu / fyd
On obtient donc une section en cm² qui doit être répartie sur une certaine longueur (limitée par l’EC2
comme nous l’avons vu précédemment), dans le cas d’une reprise de la charge par resserrement des
armatures transversales.
Lorsque l’on a déterminer la section totale à mettre en œuvre, il convient de la distribuer sur une
longueur L (afin d’avoir des cm²/ml) qui dépend de la géométrie du nœud :
h’ Poutre portée
Poutre porteuse h1
b2
Comme nous l’avons vu précédemment, cette longueur L de distribution de ces armatures transversales
doit respecter l’article 9.2.5 de l’EC2 repris ci-dessous, qui donne une limite de h1/2 à partir de l’axe de
la poutre portée et une limite de h1/3 depuis le nu de la poutre portée.
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En d’autres termes, la longueur L (totale) de répartition des armatures transversales doit être considérée
comme étant inférieure à :
ℎ1
𝐿 ≤ min(ℎ1 ; 𝑏2 + 2 × )
3
Illustration
Attention, la section d’armatures transversales ainsi obtenue (en cm²/ml) doit être ajoutée à la
section nécessaire pour reprendre l’effort tranchant de la poutre porteuse.
Application numérique
Prenons l’exemple d’une soumise à une charge ponctuelle de 705 KN à mi- travée qui engendre un
effort tranchant de 353 KN au droit de cette charge.
Supposons que le calcul à l’effort tranchant nous donne une section d’armatures transversale de
6.80cm²/ml => si la charge ponctuelle est appliquée en partie supérieure de la poutre, la section ainsi
trouvée correspond bien à la section totale d’armatures transversales à mettre en place.
Supposons maintenant que cette charge ponctuelle correspond à la réaction d’appui (ELU) d’une autre
poutre perpendiculaire à l’élément considéré et donc le point d’application est décalé depuis la fibre
supérieure :
La section nécessaire pour remonter la charge est de As= Vu / fyd= 0.705/435= 16.2cm² (en
considérant un acier à 500Mpa).
Il faut ensuite déterminer la longueur de répartition des armatures transversales nécessaires pour
remonter la charge suspendue et cumuler ces valeurs avec les armatures transversales d’effort
tranchant calculées précédemment :
Prenons le cas précédent d’une charge suspendue avec un décalage de h’=1.15m et une
largeur de charge b2= 0.40m) => la longueur de répartition est de L= 0.40 + 2*(1.40-1.15)= 0.9m
< 1.33m (condition EC2 déterminée précédemment) => on a donc une section transversale
théorique de 6.80 + 16.2/0.90= 24.80 cm²/ml
Prenons le cas de la même charge suspendue avec un décalage de 0.50m (largeur de charge=
0.40m) => la longueur de répartition est de L= 0.40 + 2*(1.40-0.50)= 2.2m => on a donc une
section transversale théorique de 6.80 + 16.2/2.20= 14.20 cm²/ml. Le problème est que cette
longueur de répartition de 2.20m est supérieure à la limite imposée par l’article 9.2.5 de l’EC2.
Il nous faut donc limiter la longueur de répartition et recalculer la section d’armatures nécessaire
=> en considérant donc L= 1.33m (limite calculée précédemment), on obtient une section totale
d’armatures transversales de 6.80 + 16.2/1.33= 18.98cm²/ml => on voit donc que cette limite
de l’EC2 amène à concentrer les armatures transversales pour remonter la charge.
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Dans le cas où l’on souhaite « remonter » la charge suspendue par barre bateau, le calcul est un peu
plus simple car ces armatures sont indépendantes des armatures transversales d’effort tranchant et
nous ne sommes pas tenu d’appliquer la limitation de longueur de répartition de l’article 9.2.5 de l’EC2.
La géométrie de la barre est définie par la géométrie de la poutre portée (hauteur et largeur) :
Décalage de la
charge
Si on considère un angle « » d’inclinaison des barres bateau (généralement pris égale à 45°) et une
réaction ELU Vu à remonter, l’aire totale As de barres bateau à mettre en place vaut :
As= 0.5*Vu*cos/Fyd
Bien entendu, il est possible de mettre autant de barre bateau que voulu sur la largeur de la poutre =>
en général, on place autant de barres bateau que d’aciers longitudinaux par lits.
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La présence de trémies dans les poutres nécessite la plupart du temps le calcul des aciers de
renforcement autour de la trémie.
Le distinguo entre les deux derniers types de trémie se fait en fonction des dimensions (largeur-hauteur)
de la trémie et a une influence sur la répartition de l’effort tranchant, comme on le verra un peu plus loin
dans ce cours.
On utilisera les termes suivants pour distinguer les éléments constitutifs autour de la trémie :
Linteau supérieur : partie de la poutre située au-dessus de la trémie.
Linteau inférieur : partie de la poutre située au-dessous de la trémie, que l’on peut également
appelé allège.
Nous avons vu, lors du cours sur l’effort tranchant (CCV109) qu’une poutre fonctionne, vis-à-vis de
l’effort tranchant, comme une poutre treillis :
En réalité, une poutre est composée de plusieurs treillis simples successifs, on parle alors de treillis
multiple.
Un treillis simple est défini par une bielle comprimée et une armature transversale faisant office de
tirant.
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La hauteur du treillis simple est « z » et la longueur en base du treillis est de z (cot cot ) :
Tirant
Bielle (Armature transversale)
comprimée
Le nombre « m » de treillis élémentaires correspond au nombre de tirants qui coupent une bielle :
cot cot
m z. .
s
V
Chaque treillis élémentaire reprendra donc un effort .
m
4.8.2. Ouvertures de petites dimensions.
4.8.2.1. Définition
On placera dans la catégorie des ouvertures de petites dimensions les ouvertures qui ne perturbent pas
le fonctionnement de cette « poutre-treillis » vis-à-vis de l’effort tranchant :
La zone comprimée n’est pas coupée par une ouverture.
La trémie ne coupe pas les armatures longitudinales tendues.
La trémie ne doit pas couper les cours d’armatures à calculer.
Les largeurs de bielles sont suffisantes pour reprendre la compression.
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On voit que les cadres 2 et 5 sont inefficaces car les bielles comprimées qui sont situées à gauche de
ces cadres sont perturbées. Il faudra donc s’assurer que l’effort tranchant VEd pourra être remonté par
les cadres 1, 3 et 4.
En d’autres termes, cela signifie que l’on peut considérer une ouverture ou un ensemble d’ouvertures
comme étant de petite dimension si on peut tracer dans cette poutre au moins un treillis isostatique qui
assure la reprise du moment et de l’effort tranchant.
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Asw/s
z.cot
Les montants (armatures transversales) doivent pouvoir « remonter » l’effort tranchant VEd .
Asw V
La section d’armatures transversales doit donc vérifier Ed . f yd .
s z. cot
Dans cette vérification, la valeur de VEd doit être prise à une distance z. cot du centre du cours
d’armature que l’on vérifie.
Si cette vérification n’est pas satisfaite, il peut être judicieux de mettre en place des barres relevées
pour venir renforcer les armatures transversales.
Lorsque l’on fait cette vérification, il convient (le cas échéant) de prendre en compte la transmission
directe.
Remarques importantes :
On voit que ces vérification sont longues et fastidieuses, il est donc conseiller d’éviter de couper les
brins d’armatures transversales avec des trémies, sauf à dimensionner une ouverture de grande
dimensions.
Il est également fortement déconseillé de placer une ouverture, même de petite dimensions dans la
bielle d’about, car cela imposerait alors de mettre en place des aciers de bielles : dans le schéma ci-
dessous, si la 1ère trémie est placée plus haut, elle va couper la bielle d’about et compromettre l’équilibre
de la poutre sur appui.
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Par opposition aux ouvertures de petites dimensions, lorsqu’une trémie ne respecte un des points
illustrés au paragraphe précédent, on est dans le cas des ouvertures de grandes dimensions => il n’est
plus possible de faire passer un treillis isostatique. On doit donc dimensionner des aciers de renfort.
Attention, une série d’ouvertures de petites dimensions, proches les unes des autres peut amener à
considérer une ouverture équivalente de grandes dimensions (cerclées en rouge sur le schéma ci-
dessous).
On dit qu’une ouverture est isolée si sa distance à une autre ouverture proche (ou à un appui) est
supérieure à 2 fois la hauteur de la poutre.
> 2h > 2h
Cette limite n’est pas indiquée dans l’Eurocode mais est donnée dans l’ouvrage de Mr Paillé. Il apparait
que cette limite est trop contraignante et amène à devoir considérer, dans la plupart des cas, des
ouvertures successives.
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Une condition moins-contraignante est de vérifier que la distance entre deux trémies est suffisantes
pour pouvoir dimensionner une bielle unique qui relie le haut des cadres de la 1 ère trémie avec le bas
des cadres de la 2ème trémie :
h z
Bielle comprimée
zcot
On voit donc sur ce schéma que la distance minimale entre deux trémies dépend donc de l’angle de
l’inclinaison de la bielle. Cet angle peut aller jusqu’à 60°(ce qui est au-delà de la limite que l’EC2 fixe
pour les bielles courantes).
En considérant z=0.8h (valeur approchée), on a donc une distance minimale de z0.5h, en considérant
un angle de 60°.
Bien entendu, il faut également vérifier que la compression dans la bielle ne dépasse pas la valeur
admissible :
La largeur maximale de la bielle vaut « z.sin ».
L’effort dans la bielle vaut : « V/sin » (V étant l’effort tranchant au droit de la trémie).
f ck
La contrainte de compression maximale dans la bielle vaut : Rd ,max 0,61 . f cd
250
Si la compression dans la bielle n’est pas vérifiée ou si la distance entre les deux trémies est inférieure
à z.cot, on devra alors faire une étude en considérant des « ouvertures successives ».
On considère les efforts à reprendre (effort tranchant et moment de flexion) calculés à l’abscisse
correspondant au milieu de la trémie.
La méthode consiste à étudier séparément les deux linteaux situés au-dessus et au-dessous de
l’ouverture (comme deux demie-consoles). Ces deux linteaux doivent transmettre les efforts suivants :
Transmission de l’effort tranchant par un système de bielles (fonctionnement en treillis).
Transmission de la flexion par des efforts de compression et de traction dans les linteaux.
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Soit une poutre de largeur bw , comportant une trémie de largeur « a » et de hauteur « c », située à une
abscisse « x » :
h1 Vu
c Mu h
b
h2
x a
On calcul les sollicitations Vu et Mu (effort tranchant et moment de flexion) à l’abscisse x+a/2 (milieu de
la trémie) en considérant la poutre sans ouverture.
Il faut donc répartir ces efforts internes (Vu et Mu) dans les deux linteaux :
Répartition de l’effort tranchant Vu dans les deux linteaux, au prorata des inerties ou des
sections (fonction du rapport entre la largeur de l’ouverture et la hauteur des linteaux).
Reprise du moment de flexion Mu en traction-compression par le bras de levier « z ».
Lorsque la largeur « a » de la trémie est plus grande que la hauteur de chaque linteau, on considère
que les déformations des linteaux sont dues essentiellement à la flexion et la répartition de l’effort
tranchant se fait au prorata des inerties des linteaux :
h1 Vu1
c h
h2 Vu2
x a/2
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Lorsque la largeur « a » de la trémie est plus petite que la hauteur de chaque linteau, on considère que
les déformations de ces linteaux sont dues essentiellement à l’effort tranchant et la répartition de Vu se
fait alors au prorata des sections :
Lorsque l’on équilibre une section en flexion simple, on a un effort de compression Fc sur le béton
comprimé et un effort de traction Fs sur les aciers tendus (voir cours de flexion) :
Fc Fs 0,8.b.x. f cd avec x .d
La détermination de l’axe neutre « x » se fait donc en considérant la poutre sans ouverture, par un calcul
classique à l’ELU (axe neutre théorique noté usuellement 𝑥𝑢 en flexion simple à l’ELU).
En fonction de la position de l’axe neutre de la poutre (considérée sans trémie), on a les efforts Fc et
Fs qui sont excentrés par rapport au centre de gravité des deux linteaux. On ramène donc ces efforts à
ces centres de gravité de façon à pouvoir faire un calcul des linteaux en flexion composée.
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CNAM CCV226 – Béton armé avancé 36
La position de l’axe neutre se calcul à partir de la formule suivante (pour une section rectangulaire) :
1
.bw .x1 ² Ast . e .( d x1 ) Asc . e .( x1 d ' ) 0
2
Pour calculer la position de l’axe neutre, il faut donc avoir calculée au préalable la section d’armature
ELS.
On calcul ensuite la contrainte dans les aciers tendus et le béton comprimé à partir des formules ELS.
M ser
s
x1
A(d )
3
x
bc s . 1
e d x1
A partir des contraintes, on en déduit les efforts dans le béton et les armatures :
Dans les aciers : Fs A. s
Par équilibre de la section, on a pour le béton : Fc Fs
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CNAM CCV226 – Béton armé avancé 37
Les schémas que nous venons d’appliquer correspondent au cas où l’axe neutre (sans considérer la
trémie) tombe dans la hauteur du linteau haut.
Dans le cas où l’axe neutre tombe dans l’ouverture, on doit considérer que la compression est reprise
en intégralité par le linteau haut.
On considère alors que le béton travaille à sa contrainte maximale ( f cd à l’ELU, f ck ou 0.6 f ck à l’ELS)
et on place des aciers comprimés pour reprendre l’effort manquant (aciers placés symétriquement).
On fait ensuite un calcul en section entièrement comprimée (voir cours de flexion composée).
Pour le calcul des linteaux, il ne faut pas oublier de ramener les sollicitations calculées précédemment
au droit de la section d’encastrement (voir exercice ci-après).
Attention, du fait que l’on a un point d’inflexion au centre de la trémie (voir schéma ci-dessous), il y a un
changement du bras de levier entre la console de gauche et la console de droite :
Les armatures calculées doivent être ancrées au-delà de l’appui sur une longueur au moins égale à :
h1 lbd , req pour le linteau supérieur.
h2 lbd , req pour le linteau inférieur.
Bien entendu, du fait d’un dimensionnement en flexion composée, on distinguera les différents cas de
figures possibles (section partiellement comprimée, entièrement comprimée ou entièrement tendue)
définis dans le cours sur la flexion composée.
Cette même distinction devra se faire pour le dimensionnement des armatures d’effort tranchant (voir
ci-dessous).
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En flexion composée avec compression, l’effort tranchant résistant dans les bielles comprimées vaut :
cw .bw .z. 1. f cd
VRd , max (formule considérant des armatures transversales verticales).
cot tan
cw 1 pour les structures non-précontraintes ou non soumises à un effort normal sous
chargement externe.
f ck
1 0,61
250
Dans le cas d’une flexion composée avec traction, l’effort tranchant résistant dans les bielles
comprimées vaut :
cwt .bw .z. 1. f cd
VRd , max
cot tan
cwt 1 ct où ct est la contrainte de traction en Mpa (comptée négative) et f ctm la
f ctm
résistance moyenne du béton en compression (comptée positive).
ATTENTION, dans le cas où ct f ctm => cwt 0 et VRd ,max 0 => l’effort tranchant doit alors être
repris intégralement par les armatures (voir ci-dessous).
Autre remarque importante : dans le cas d’une section en flexion composée avec traction, l’angle des
bielles doit respecter la condition suivante :
ct ct
1 cot 2,5. 1
f ctm f ctm
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Dans le cas où l’on a une section entièrement tendue (ce qui peut être le cas du linteau inférieur), il n’y
a plus de zone comprimée en partie supérieure permettant de faire « fonctionner » un treillis multiple,
tel que décrit dans la théorie des EC2.
L’effort tranchant doit alors être repris intégralement par les armatures (cas de figure qui n’est d’ailleurs
pas traiter dans l’EC2, sauf dans l’annexe nationale Allemande).
Une des méthodes consiste donc à revenir au fonctionnement de base d’une poutre-treillis, de type
poutre-treillis de Howe (treillis simple). Dans ce cas de figure, l’angle d’inclinaison des bielles doit être
compris entre 45 et 90°(cas des éléments entièrement tendus)
Sur ce schéma, les lignes en gras correspondent aux parties tendues (en haut à gauche et en bas à
droite) des membrures supérieures et inférieures.
Si on prend une bielle à 45°, on aura une largeur de référence de treillis de z.cot45= z. Il en résulte que
la largeur de référence du module ne peut pas être supérieure à z.
Sur le schéma ci-dessus, on peut voir la répartition des efforts dans les bielles comprimées (efforts
positifs) et dans les tirants.
La hauteur du treillis simple, notée « z » correspond à la distance entre le centre de gravité des deux
nappes (inférieures et supérieures) d’armatures longitudinales du linteau
2017-2018
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On voit sur ce schéma que sous l’effet de l’effort tranchant, une bielle de compression (de largeur
z
variable) va se former. La largeur de cette bielle est limitée à .
2
Il nous faudra donc faire deux vérifications de contraintes dans la bielle de compression :
Une vérification en partie centrale de la bielle.
Une vérification à la naissance de la bielle
Lorsque les efforts à reprendre dans la bielle sont trop importants (et que l’on ne peut pas jouer de façon
plus importante sur l’angle d’inclinaison des bielles), on admet un treillis multiple mais toujours en
limitant la largeur de la bielle comprimée à z/2 (voir exercice un peu plus loin).
La limite de compression dans la bielle est définie par l’article 6.5.2 qui nous donne la formule suivante
(cours effort tranchant – CCV109) :
f ck
Rd , max 0,61 . f cd
250
Si on zoom sur le schéma précédent, on voit que la bielle est reprise sur un nœud dans lequel on a un
cadre transversal et une armature longitudinale. On considère alors une surface d’impact de « 3
diamètres », ce qui nous donne la contrainte suivante dans la bielle :
F V
c
bw .3 bw .3 . sin
Cette surface d’impact est celle qui est définie dans l’EC2.
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Soit une surface d’impact de √((𝑘. ∅)2 + (3. ∅′)², la valeur de k étant :
k= 3 si une file de cadre.
k= 5 si deux files de cadres
k= 7 si trois files de cadres.
Dans le cas d’un seul cadre, on retrouve le schéma qui est dans l’ouvrage de Jean-Marie PAILLE (aux
éditions Eyrolles) :
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La résistance de la bielle est définie à l’article 6.5.4(c) de l’EC2 qui traite des nœuds soumis à
compression et traction avec armatures dans deux directions :
k3 0.75 => valeur qui peut être modifiée par l’annexe nationale de chaque pays. Cette valeur
a été adoptée par la France.
f
v ' 1 ck
250
L’EC2 indique qu’il est possible de majorer cette résistance de 10% si au moins une des conditions
suivantes est satisfaite :
Une compression tri-axiale est assurée.
Tous les angles des bielles et tirants sont 55 .
Les contraintes au droit des appuis ou des charges ponctuelles sont uniformes, et le nœud est
confiné par des armatures transversales.
Les armatures sont disposées selon plusieurs cours.
Le nœud est confiné de manière fiable par une disposition particulière d’appui ou par frottement.
Dans le cas qui nous intéresse, le linteau comporte des armatures transversales (qui confinent le nœud),
ce qui nous permet de retenir comme résistance finale de la bielle de compression :
Rd , max 1,10.k3 .v'. f cd
Lorsque cette vérification n’est pas satisfaite, il convient de rajouter des cadres latéraux dans la poutre
(voir exercice ci-après).
D’après le schéma du treillis-simple que nous avons vu précédemment, les cadres devront remonter un
effort V, ce qui nous donne la vérification suivante :
V
Asw
f yd
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Il faut mettre en place des aciers verticaux qui bordent l’ouverture et qui doivent remonter la charge
Vu1à droite de l’ouverture et Vu2 à gauche. Ces aciers doivent également retourner le moment
d’encastrement des linteaux.
Par conséquent, ces armatures transversales en bord de trémie devront également vérifier :
h1 V
h1 A1 Ate A1. u1
Atw Ate
ht f yd
ht
h2 V
Atw A2 . u2
A2 h2
ht f yd
35 cm
1,10 m
50 cm
25 cm
60 cm
Le but est de calculer les renforts de trémies et de donner un schéma de ferraillage. Pour cela, on donne
les sollicitations de la poutre, à l’abscisse correspondant au centre de la trémie :
Charges permanentes :
o Effort tranchant => VG= 0.290MN.
o Moment de flexion => MG= 0.232MN.m
Surcharges d’exploitation :
o Effort tranchant => VQ= 0.210MN.
o Moment de flexion => MQ= 0.168MN.m
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Il suffit de reprendre les sollicitations données dans l’énoncé et de les pondérer avec les coefficients
ELU et ELS. Ces sollicitations ont été calculées en flexion simple, sans tenir compte de l’ouverture.
A l’ELU, on a :
VEd 1,35.VG 1,50.VQ 1,35 0,290 1,50 0,210 0,707MN
M Ed 1,35.M G 1,50.M Q 1,35 0,232 1,50 0,168 0.565MN.m
A l’ELS, on a :
Vs VG VQ 0,290 0,210 0,500MN
M s M G M Q 0,232 0,168 0,400MN .m
On voit donc que le dimensionnement en flexion de la poutre nous donne une section d’armatures
longitudinales inférieures de 12,74cm².
2017-2018
CNAM CCV226 – Béton armé avancé 45
On détermine les efforts dans les linteaux aux ELU et aux ELS.
Les efforts dans les linteaux sont calculés à partir du schéma suivant :
D’après le schéma que l’on vient de voir, on a la distribution des efforts suivantes :
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Pour le calcul des linteaux, on considère deux consoles de part et d’autres du point d’inflexion de la
poutre, ce qui nous amène à considérer (par le principe d’équilibre) les conventions suivantes :
Vu1
Mu1
Nu1 G0
G0
Nu1
Mu1
Vu1 Vu2
Mu2 Mu2
G0
G0 Nu2
Nu2
Vu2
Ensuite, en fonction des signes, ces efforts seront ramenés au centre de gravité de chaque
encastrement.
Toute la complexité de l’exercice est donc de ne pas se tromper dans les conventions de signe lors de
ce transfert à la section d’encastrement.
Il faut maintenant déterminer la répartition de l’effort tranchant dans les linteaux haut et bas.
On a donc :
h13 0,353
Vu1 Vu . V . 0,733.Vu
h13 h23 0,353 0,253
u
h23 0,253
Vu 2 Vu . 3 Vu . 0,267.Vu
h1 h23 0,353 0,253
Ce qui nous donne :
Vu1 0,733 0,707 0,518MN
Vu 2 0,267 0,707 0,189MN
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CNAM CCV226 – Béton armé avancé 47
Vu1
Nu1 G0
Mu1 Il faut ramener ces efforts à la section
d’encastrement du linteau, notée G0 dans le
schéma ci-contre.
30cm
En considérant qu’il n’y a pas de charges directement appliquées sur le linteau, on a les efforts suivants
au droit de l’encastrement :
M G 0 M u1 0,30.Vu1
VG 0 Vu
NG 0 Nu
Ce qui nous donne :
M uG 0 0,078 0,30 0,518 0,233MN.m
VuG 0 Vu 0,518MN
N uG 0 N u 0,553MN
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CNAM CCV226 – Béton armé avancé 48
cnom 20mm
Cadre HA10 maximum et aciers longitudinaux en HA10 maximum (à vérifier après calcul)
Enrobage= 20+10+5= 35mm
La position des aciers des aciers tendus est donnée par le schéma suivant :
Il faut ensuite ramener les sollicitations ELU au centre de gravité des aciers tendus :
N uG 0 N u 0,553MN
h 0,35 M 0,233
e A e0 (d ) 0,42 (0,31 ) 0,56m avec e0 u 0,42m
2 2 N u 0,553
M uA 0,553 0,56 0,310MN.m
Puis on calcul BC :
h h 0,35 0,35
BC 0,8 (1 0,4 ) 0,8 (1 0,4 ) 0,495
d d 0,31 0,31
Dimensionnement ELU :
Hauteur utile : d=0,31m
Moment réduit : cu 0,387
Bras de levier zc 0,27m (voir schéma précédent).
Pour une classe d’exposition XC, le moment réduit limite vaut lu 0,372 .
On a donc cu lu => présence d’aciers comprimés.
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CNAM CCV226 – Béton armé avancé 49
Le calcul des aciers tendus doit être mené avec un moment correspond à lu :
M lu
lu => M lu lu .bw .d ². f cd 0,372 0,50 0,31² 16,67 0,298MN .m
bw .d ². f cd
M lu 0,298
Calcul de la section d’armatures : A1 25,38cm²
zc . f yd 0,27 434,78
On met en place :
5HA10 en aciers comprimés (aciers en face supérieure du linteau)
5HA20= 15,70 cm² en aciers tendus (aciers en face inférieure du linteau).
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CNAM CCV226 – Béton armé avancé 50
On détermine les armatures transversales en considérant des aciers verticaux (= 90°).
Vu1
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Il faut ensuite ramener les sollicitations ELU au centre de gravité des aciers tendus, en suivant le
schéma suivant :
Aciers tendus
d euA
h/2
e0u
d’
Aciers comprimés Nu
N uG 0 N u 0,553MN
h h 0,35
euA e0 (h d ) e0 (d ) 0,145 (0,315 ) 0,29m avec
2 2 2
M 0,08
e0 u 0,145m
Nu 0,553
M uA 0,553 0,29 0,160MN.m
M uA 0,160
cu 0,193
bd ² Fbu 0,50 0,315² 16,67
Puis on calcul BC :
h h 0,35 0,35
BC 0,8 (1 0,4 ) 0,8 (1 0,4 ) 0,494
d d 0,315 0,315
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D’un point de vue théorique, il suffirait de mettre en place le pourcentage minimum. Mais pour des
raisons de facilité de mise en œuvre, on prolongera les aciers supérieurs du linteau droit sur toute la
longueur du linteau haut (soit 5HA10).
On a le schéma suivant :
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CNAM CCV226 – Béton armé avancé 53
En considérant qu’il n’y a pas de charges directement appliquées sur le linteau, on a les efforts suivants
au droit de l’encastrement :
M G 0 M u 2 0,30.Vu 2
VG 0 Vu 2
NG0 Nu2
Il faut ensuite ramener les sollicitations ELU au centre de gravité des aciers tendus :
Mg0
G0 h/2
d
G0
N e0
eA A
N
N uG 0 N u 0,553MN
h 0,25
e A e0 (d ) 0,177 (0,23 ) 0,072m avec
2 2
M 0,098
e0 uG 0 0,177m
Nu 0,553
M uA 0,553 0,072 0,040MN.m
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CNAM CCV226 – Béton armé avancé 54
Vu2
2017-2018
CNAM CCV226 – Béton armé avancé 55
En considérant qu’il n’y a pas de charges directement appliquées sur le linteau, on a les efforts suivants
au droit de l’encastrement :
M G 0 M u 2 0,30.Vu 2
VG 0 Vu 2
NG0 Nu2
M uG 0 0,016
On calcul l’excentricité à l’ELU, on a : e0 0,029m
Nu 0,553
h 0,25
On vérifie que e0u d 0,22 0,095m
2 2
On est donc dans le cas d’une section entièrement tendue avec le schéma suivant (du fait que
l’excentricité est positive) :
A1
d1
eA1
zs e0u
eA2
h/2
d2
A2
h
e A1 d1 e0u 0,125 0,03 0,029 0,066m
2
h
e A2 d 2 e0u 0,125 0,03 0,029 0,124m
2
2017-2018
CNAM CCV226 – Béton armé avancé 56
N u e A2 0,553 0,124
A1 8,30.10 4 m² 8,30cm²
(e A1 e A2 ) Fed (0,066 0,124) 434,78
N u e A1 0,553 0,066
A2 4,42.10 4 m² 4,42cm ²
(e A1 e A2 ) Fed (0,066 0,124) 434,78
Nous venons de voir que la partie gauche du linteau inférieure, il nous faut donc faire un calcul particulier
pour les armatures transversales.
Comme nous l’avons précédemment, on peut partir du treillis classique suivant (il s’agit d’un treillis
simple) :
Nous avons vu que la largeur de référence ne doit pas dépasser z, de façon à avoir un angle de bielle
supérieure ou égal à 45°. De plus, il est conseillé de mettre en place un nombre pair d’espacements
pour avoir une symétrie des efforts.
L’ouverture à une largeur totale de 60cm, on choisit donc de mettre en place 3 cours de cadres, soit 4
espacements de 15cm.
15 15 19
On peut donc calculer l’angle d’inclinaison des bielles : cot arctg 51.71 .
z 19 15
2017-2018
CNAM CCV226 – Béton armé avancé 57
Chaque cours de cadre doit reprendre un effort V=0.189MN (voir schéma du treillis), ce qui
0.189
nous donne une contrainte de sw 401.27Mpa f yd 434.78Mpa => OK
0.000471
La limite de compression dans la bielle est définie par l’article 6.5.2 qui nous donne la formule suivante :
f ck 25
Rd ,max 0,61 . f cd 0.60 1 16.67 9Mpa
250 250
2017-2018
CNAM CCV226 – Béton armé avancé 58
Si on augmente le diamètre des cadres, il nous faut mettre en place des HA14 pour pouvoir vérifier la
condition de compression sur la bielle :
V 0.189
c 11.47Mpa
bw .3 . sin 0.50 3 0.014 sin 51.71
Cette solution fonctionne mais impose un diamètre de cadre assez important.
2017-2018
CNAM CCV226 – Béton armé avancé 59
h1 V
h1 A1 Ate A1. u1
Atw Ate
ht f yd
ht
h2 V
Atw A2 . u2
A2 h2
ht f yd
En considérant deux cadres et 1 étrier (voir schéma ci-dessous) en HA10, on a donc 6HA10 en section
transversale, ce qui nous donne At 4,74cm ² .
6.70
Il faut donc placer n 1,41 , soit 2 cadres espacés de 5cm.
4,74
En considérant deux cadres et 1 étrier (voir schéma ci-dessous) en HA10, on a donc 6HA10 en section
transversale, ce qui nous donne At 4,74cm ² .
17,05
Il faut donc placer n 3,60 , soit 4 cadres espacés de 5cm.
4,74
2017-2018
CNAM CCV226 – Béton armé avancé 60
5HA10
h1+Lbd
h2+Lbd
5HA16
5HA16 + 4HA16
Cours composés de 2 cadres HA10
+1 étriers espacés de 7.5cm
Les aciers supérieurs (5HA10) seront prolongés sur toute la longueur de la poutre pour servir
d’aciers de montage.
Les aciers horizontaux qui bordent l’ouverture (5HA20 et 5HA16 sur le schéma ci-dessus)
seront ancrés sur une distance hi lbd ( hi étant la hauteur du linteau considéré).
En ce qui concerne les aciers inférieurs du linteau inférieur (5HA16+4HA16) :
o Le 1er lit (5HA16) sera prolongé sur toute la travée et ancrer sur appuis.
o Le 2ème lit sera arrêté en fonction de l’épure d’arrêt des barres (sans tenir compte de
l’ouverture). Cependant, la longueur au-delà de l’ouverture ne pourra pas être inférieure
à hi lbd .
2017-2018