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Yonne (rivière)

rivière française, affluent de la Seine

L'Yonne est une rivière de la moitié nord de la France. Elle coule principalement à l'ouest de la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle est le principal affluent gauche de la Seine. Elle a donné son nom au département de l'Yonne.

Yonne
Le cours de l'Yonne au centre avec en arrière plan la ville d'Auxerre, dont une cathédrale et une église.
L'Yonne à Auxerre.
Carte
Carte interactive de l' Yonne
Caractéristiques
Longueur 292,3 km [1]
Bassin 10 836 km2 Courlon-sur-Yonne[2]
Bassin collecteur Bassin de la Seine
Débit moyen 93 m3/s (Courlon-sur-Yonne) [2]
Régime Pluvial océanique
Cours
Source Mont Préneley, Morvan
· Localisation Glux-en-Glenne, France
· Altitude 738 m
· Coordonnées 46° 57′ 19″ N, 4° 00′ 38″ E
Confluence Seine
· Localisation Montereau-Fault-Yonne, France
· Altitude 55 m
· Coordonnées 48° 23′ 20″ N, 2° 57′ 27″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive droite Cure, Serein, Armançon, Vanne
Pays traversés Drapeau de la France France
Régions Bourgogne-Franche-Comté, Île-de-France
Départements Yonne, Nièvre, Seine-et-Marne
Principales localités Clamecy, Auxerre, Joigny, Sens

Sources : SANDRE : « F3--0200 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

Par sa direction et son débit, supérieur à celui de la Seine à Montereau-Fault-Yonne, leur confluence, l'Yonne a joué un grand rôle dans le développement et l'approvisionnement de Paris, depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque des chemins de fer, notamment pour le flottage du bois de chauffage depuis le Morvan et la descente des vins de Basse-Bourgogne.

Hydronymie

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Le nom de l'Yonne est issu du celtique Icauna[3], qui a donné leur nom aux habitants du département du même nom, les Icaunais.

Géographie

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La source

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Vue panoramique de la tourbière d'où sort l'Yonne, sur le mont Préneley.

L'Yonne prend sa source dans une tourbière sur le mont Préneley à 738 mètres d'altitude, au cœur de la forêt de La Gravelle dans le massif du Morvan. Elle se situe sur le territoire de la commune de Glux-en-Glenne[4], au sud-est de Château-Chinon.

Le cours de l'Yonne

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La pente moyenne de l'Yonne est de 2,38 pour mille. Son bassin-versant est estimé à 10 836 km2[1]. L'Yonne apporte à la Seine une moyenne de 93 m3/s (voir le module ci-dessous).

Plusieurs retenues ont une incidence sur l'Yonne :

Par sa longueur de 292,3 km[1], l'Yonne est la 16e rivière de France et la Seine est son principal affluent.

Elle se jette dans la Seine à Montereau-Fault-Yonne, dans le département de Seine-et-Marne.

Départements et principales villes traversés

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Principaux affluents et sous-affluents

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Cours de l'Yonne et de ses affluents de plus de 30 km.

D'amont en aval :

Seine ou Yonne ?

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Confluence de la Seine et de l'Yonne à Montereau-Fault-Yonne. La Seine est à gauche (pont à deux arches), l'Yonne à droite (pont à trois arches).

L'Yonne est parfois présentée comme le véritable fleuve du bassin de la Seine. Dans cette perspective, ce ne serait pas l'Yonne qui se jetterait dans la Seine, mais l'inverse : la Seine qui se jetterait dans l'Yonne[5],[6].

Juste avant le confluent, le débit moyen de l'Yonne est nettement supérieur à celui de la Seine (95,2 m3/s à Courlon-sur-Yonne pour l'Yonne[7], contre 65,4 m3/s à Bazoches-lès-Bray pour la Seine[8]). C'est toutefois la Seine qui a parcouru le plus de trajet depuis sa source (environ 305 km pour la Seine contre 292 km pour l'Yonne, selon les données cartographiques fournies par le SANDRE[1],[9]).

Si on considère qu'un fleuve porte le nom du cours d'eau le plus important, la logique voudrait qu'on nomme « Yonne » le cours d'eau en aval du confluent. Cependant, les hydronymes sont plus affaire d'histoire que de données géographiques brutes : la Seine est décrite comme le cours d'eau principal depuis plusieurs millénaires (au Ier siècle av. J.-C., Jules César, dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, mentionne par exemple que Lutèce, la future Paris, est située dans une île de la Seine[10]).

Hydrologie

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l'Yonne à Courlon-sur-Yonne

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L'Yonne en crue
près des rochers de Basseville à Surgy.

Le débit de l'Yonne a été observé sur une période de 51 ans (19582008), à Courlon-sur-Yonne, localité du département de l'Yonne, située à peu de distance de son confluent avec la Seine à Montereau-Fault-Yonne[2].

Le module de la rivière à cet endroit est de 92,7 m3/s pour une surface de bassin de 10 700 km2.

L'Yonne présente des fluctuations saisonnières de débit assez importantes, avec des crues d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 125 et 172 m3/s, de décembre à mars inclus (maximum en février), et des basses eaux d'été de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'au niveau de 41,1 m3/s au mois d'août, ce qui reste assez élevé.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : H2721010 - Courlon-sur-Yonne pour un bassin versant de 10 700 km2[2]
(données calculées sur 51 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE

Étiage ou basses eaux

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En saison d'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 14 m3/s, en cas de période quinquennale sèche.

D'autre part, les crues sont connues pour être fort importantes. En effet, le débit instantané maximal enregistré a été de 750 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale a été de 726 m3/s le 12 janvier de la même année. Le QIX 10 est de 710 m3/s, tandis que le QIX 20 vaut 820 et le QIX 50 en vaut 960. Quant aux QIX 2 et QIX 5, ils valent quant à eux respectivement 430 et 600 m3/s.

À titre de comparaison, rappelons que le QIX 10 de la Marne aux portes de Paris vaut 510 m3/s, tandis que son QIX 50 est de 650 m3/s. Cela montre bien qu'en période de crue, l'influence du débit de l'Yonne sera bien plus importante que celle de la Marne sur le débit de la Seine.

Lame d'eau et débit spécifique

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La lame d'eau écoulée dans le bassin de l'Yonne est de 274 millimètres annuellement, ce qui reste modéré, quelque peu inférieur à la moyenne d'ensemble de la France, mais assez supérieur à celle de l'ensemble du bassin versant de la Seine (220 millimètres). Le débit spécifique (ou Qsp) se monte à 8,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Il faut enfin souligner que l'importance des débits de crue de l'Yonne en amont de Paris a une grande influence sur le niveau des crues de la Seine dans la capitale.

Débits des cours d'eau du bassin de l'Yonne

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Nom Localité Débits (en m3/s) Côte
max(m)
Max.
instant.
Max.
journ.
Lame
d'eau
(mm)
Surface
(km2)
Module VCN3
(étiage)
QIX 2 QIX 5 QIX 10 QIX 20 QIX 50
Yonne Corancy 2,81 0,270 24 29 32 35 - 1,35 45,9 37,7 907 98
Houssière Chaumard 1,53 0,078 13 17 20 23 - 1,45 33,3 26,6 880 55
Yonne Montigny-en-Morvan 5,25 0,270 25 38 46 53 64 0,94 - 53,5 770 216
Yonne Dornecy 9,07 0,460 72 100 120 140 - 3,10 142 110 367 781
Beuvron Ouagne 2,06 0,160 26 37 44 51 60 2,41 58,6 43,1 247 264
Druyes Surgy 1,57 0,150 3,8 5,2 6,1 7,1 8,2 1,24 7,2 7,18 256 194
Cure Arcy-sur-Cure 16,00 1,300 110 150 180 200 240 3,15 257 214 430 1 180
Yonne Gurgy (Auxerre) 40,60 6,700 210 290 340 400 460 4,09 401 386 336 3 820
Serein Chablis 7,80 0,120 67 100 120 140 170 3,64 146 114 221 1 120
Armançon Brienon/Armançon 29,60 1,900 190 280 330 390 450 4,49 349 338 314 2 990
Yonne Joigny 86,10 7,500 390 550 650 750 880 3,58 725 307 8 880
Tholon Champvallon 0,85 0,210 3,6 5,5 6,7 8 9,5 2,06 17,9 10,1 204 131
Vrin Précy-sur-Vrin 0,72 0,160 3,9 7 9,1 11 14 1,29 14,4 10 163 139
Vanne Pont-sur-Vanne 5,41 2,200 9,7 13 15 17 19 0,76 16,3 18,6 197 866
Yonne Courlon-sur-Yonne 92,60 14,000 430 600 710 820 950 4,04 750 726 274 10 700
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Vue d'Auxerre. À l'avant-plan, le port fluvial. À gauche, la cathédrale.

L'Yonne est classée navigable sur 108 km depuis Auxerre jusqu'à Montereau. Ses 26 écluses sont au gabarit minimum de 93 m sur 8,30 m.

Elle est reliée à la Saône par le canal de Bourgogne qui débute à Migennes, et à la Loire par le canal du Nivernais dont le point de départ est Auxerre.

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1 800 000 tonnes de marchandises sont transportées annuellement sur l'Yonne. Cela représentait, en 2005, 134 millions de tonnes-kilomètres. En 2006, les travaux d'élargissement à 10,50 mètres de l'écluse de Port-Renard à Courlon ont été menés à bien et inaugurés. Désormais des convois de 1 000 tonnes (contre 400 à 450 tonnes auparavant) peuvent naviguer sur l'Yonne depuis la Seine jusqu'à l'aval de Migennes (début du canal de Bourgogne). Ces convois transportent surtout des céréales, du bois et des produits des carrières. Avec l'ouverture du canal Seine-Nord-Europe, le trafic pourra s'étendre vers le Nord-Pas-de-Calais et l'Europe du Nord. La capacité de transport de l'Yonne est encore sous-utilisée et pourrait facilement doubler.

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Il existe trois ports de plaisance sur l'Yonne : Joigny, Villeneuve-sur-Yonne et Auxerre. Avec Migennes, Saint-Florentin et Brienon-sur-Armançon, situés non loin de la rivière sur les canaux adjacents, ces six ports de plaisance constituent le réseau départemental. Ces ports sont des endroits où les bateaux peuvent résider toute l’année. On y trouve du personnel portuaire et des professionnels du nautisme.

On constate une présence nettement plus importante de plaisanciers sur la partie méridionale de la rivière ainsi que sur son prolongement sud, le canal du Nivernais. Selon les années, entre 45 et 60 % des plaisanciers sont Français. Ils proviennent surtout d'Île-de-France et de la région Rhône-Alpes. Parmi les étrangers, ce sont les Allemands qui sont les plus nombreux, mais on note une présence importante d'Italiens et de Belges.

Outre ces ports de plaisance, douze haltes nautiques ont été établies sur l'Yonne. Il s'agit d'équipements légers offrant un service minimum. Ils permettent un arrêt de courte durée afin de se ravitailler dans une localité ou passer quelques heures sur la terre ferme (spectacle, restaurant, visite touristique, etc.).

Notes et références

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  1. a b c et d Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Yonne (F3--0200) » (consulté le ).
  2. a b c et d Banque Hydro - Ministère de l'Écologie, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Yonne à Courlon-sur-Yonne (H2721010) » (consulté le ).
  3. Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, , 26e éd. (lire en ligne sur Gallica), p. 2026.
  4. Laurenne Jannot, « Où l'Yonne prend-elle sa source ? », sur lyonne.fr, L'Yonne républicaine, (consulté le ).
  5. « Ce n'est pas la Seine qui coule à Paris ! », sur vivreparis.fr, (consulté le )
  6. Christophe Pacalet, « On vous explique - Rivière ou fleuve : pourquoi l'Yonne a été détrônée par la Seine », sur lyonne.fr, L'Yonne Républicaine, (consulté le )
  7. « Site hydrométrique - F359 0001 : L'Yonne à Courlon-sur-Yonne - Fiche de synthèse - Données hydrologiques de synthèse », sur hydro.eaufrance.fr (consulté le )
  8. « Station hydrométrique - F240 0001 06 : La Seine à Bazoches-lès-Bray - Station débitmétrique (depuis 2015) - Fiche de synthèse - Données hydrologiques de synthèse », sur hydro.eaufrance.fr (consulté le )
  9. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Seine (----0010) » (consulté le )
  10. (la) César, Commentaires sur la guerre des Gaules, vol. VII,

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • P. Verdier de Pennery, « Les gués de la Seine et de l'Yonne de Nogent-sur-Seine et d'Auxerre à Paris », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 56, nos 11-12,‎ , p. 731-748 (lire en ligne)

 

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