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Il avait une maison à Arboussols
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Il avait une maison à Arboussols
Livre électronique169 pages2 heures

Il avait une maison à Arboussols

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À propos de ce livre électronique

"Il avait une maison à Arboussols" retrace le destin d’Étienne, né dans une famille noble belge et élevé au cœur d’un domaine majestueux de 250 hectares. Entre la passion pour la nature transmise par son père, un mariage, la naissance de ses fils et des péripéties qui le mèneront jusqu’au sud de la France, chaque page révèle les secrets, les désirs et les choix qui façonnent une vie hors du commun.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Eugène de Moffarts voit dans l’écriture le moyen le plus subtil d’exprimer ses pensées. Plus précise que la parole, elle lui offre un espace de créativité où l’imagination s’épanouit sans limites.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie3 oct. 2025
ISBN9791042285456
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    Aperçu du livre

    Il avait une maison à Arboussols - Eugène De Moffarts

    Chapitre I

    Nieuwenhoven

    Paragraphe 1

    Premiers pas au Château

    Le château de Nieuwenhoven est depuis longtemps dans la famille.

    Pendant une journée particulièrement froide de l’hiver de 1932, les résidents du château font un feu dans l’âtre du grand salon et partent en promenade. Le conduit de cheminée est obstrué par un nid de choucas. En revenant de cette balade, le couple de promeneurs insouciant constate avec horreur que le feu de bois a communiqué son ardeur dévorante à l’ensemble de la toiture du château. Tout part en flamme. Les tapis d’Orient, le coffre rempli de pierres précieuses traverse les étages, les porcelaines de Chine peintes à la main, les statues en ivoire ciselé, les couverts en vermeil, les tableaux de maîtres, tout est détruit. Les pompiers avec les équipements de l’époque atteignent à peine le premier étage. Hubert, le père d’Étienne, le héros du roman, assiste, éberlué, à la scène. Le régisseur Rémy Vavedin, d’un courage héroïque, monte sous le toit avec une lance et parvient à tuer le feu insatiable. La partie ancienne est préservée, mais la nouvelle partie est réduite en carcasse fumante. Jeanne, la veuve Van Willigen, reconstruit l’aile détruite en style gothique mosan avec une tour hexagonale pourvue de grandes baies vitrées sans parvenir à terminer le chantier. Elle est soucieuse du bien-être de sa belle-fille Clarance. Celle-ci viendra habiter Nieuwenhoven avec son époux Hubert lorsqu’il aura hérité du château. Clarance a déjà trois enfants, et attend une petite fille.

    Arrivée au château, Clarance est heureuse d’avoir quitté l’ambiance oppressante du château familial de Schulen, qui est dominé par le beau-frère Armand, maire du village, ancien capitaine de la guerre 39-45, époux de la Baronne Chantal de Giey, famille mieux argentée que les Moffarts et les Powis, trouve enfin un chez elle, lors d’un lumineux jour de printemps, bien rare sous ce climat belge maritime, où les jours de soleil se comptent sur les doigts de la main et où la grisaille est de mise. C’est le temps de la bénédiction, de la floraison des cerisiers près de la chapelle de Gingelom à Saint-Trond, pour bénir des récoltes futures. Cela donne une petite ambiance japonaise à cette campagne limbourgeoise.

    Les perce-neige tapissent en abondance les sous-bois ombragés environnants, les jonquilles d’un jaune éclatant embaument l’air, la grive musicienne entame sa mélodie enchanteresse. Les derniers lambeaux de brumes quittent la surface ondulée de l’étang, ceinturant la ferme château.

    Un cri rauque signale le départ d’un héron cendré dérangé, un gardon au bec. Un vol de canards colverts termine sa course près de la presqu’île dans un éclaboussement magistral, et Hubert y voit la promesse de chasses giboyeuses. Les foulques en place manifestent leur territorialité par des courses poursuites répétitives.

    Tout est dans un état d’abandon notable depuis l’incendie il y a vingt ans. Il s’agit de se retrousser les manches. Première décision de Clarance : embaucher une cuisinière et une nounou, baptisée Myselle par Étienne, qui à ce moment n’a que deux ans. Il devient rapidement le chouchou incontestable de Myselle sous le surnom Coco.

    Hubert, de son côté, engage 3 ouvriers agricoles : Plévoets, Jan (djenske lawet), comme chef ouvrier, un éternel gueulard, qui se montra dans le futur ne pas être un homme de confiance, Toine, son frère, est le jardinier, qui éveilla chez Étienne la vocation de jardinage, secondé par Myselle, ayant de multiples flèches à son arc et de souche paysanne pleine de bon sens et affectueuse à souhait. Ce sont de belles qualités pour prendre soin des neuf enfants de Mamy. Les naissances se succèdent sur une vingtaine d’années à un rythme effréné : Mariane, Xavier, Étienne, Jeanne, Antoine, Goderic, Hélène, Patrocle et la petite dernière Marie-Louise.

    Paragraphe 2

    Première naissance à Nieuwenhoven

    Jeanne a une naissance, tout ce qu’il y a de plus banal. Elle devra gagner l’estime de soi de haute lutte. Son père la traite de bécasse. Cet oiseau a la réputation d’être idiot. Un jour, son père lui demande de répéter : « Vous vous moquez d’une sotte », et elle marche dans le coup sans se douter que son père parle d’elle. Lors d’un bal masqué, ses parents la déguisent en Bécassine, héroïne d’une bande dessinée de cette époque.

    À l’âge adulte, elle devient ergothérapeute et s’occupe d’enfants à motricité déficiente. Découvrant qu’elle n’est pas si idiote, elle fait une formation de psychanalyste qu’elle réussit avec brio. Elle ouvre un cabinet dans sa maison de maître à Beez en bord de Meuse près de Namur.

    Elle se marie avec Michaël Dieppre. Il a ses exigences : Jeanne doit lui faire à manger, monsieur aime se faire servir. Lui, de son côté, est fonctionnaire pour les finances du parlement européen.

    Pour l’entretien des 5000 m2 de terrain autour de la maison, les deux se complètent. Il tond la pelouse. Il aime les machines et s’y connaît en mécanique. Elle adore jardiner, et est douée pour faire un jardin paysager. Elle entretient les plates-bandes, les arbres fruitiers, les légumes et les fleurs. Les tulipes sont ses fleurs préférées. Avec l’aide de Michaël, elle a installé une serre en verre pour cultiver des tomates, des poivrons et des aubergines.

    Elle a rénové l’intérieur de la maison qui comporte trois étages. Au rez-de-chaussée, il y a une cuisine intégrée, un salon, une salle à manger et l’accès à la cave contenant un grand réservoir récoltant l’eau de pluie.

    Au premier se trouve la pièce professionnelle où elle reçoit les enfants perturbés psychologiquement après avoir auditionné les parents pour mieux comprendre l’origine du déséquilibre. On y trouve aussi la chambre à coucher, la chambre d’ami, la salle d’eau.

    Au second, c’est un large grenier aménageable en un appartement supplémentaire. Jeanne finit par divorcer de Michaël et reprend sa liberté avec bonheur. Ce dernier ira chercher l’amour ailleurs, mais ne retrouvera jamais son équilibre. Il finira par se suicider.

    Étienne visite régulièrement Jeanne : c’est sa sœur préférée. Il participe à l’entretien du jardin, lui apporte des bulbes de tulipes et lui prodigue des conseils de jardinage. C’est l’histoire de sa vie depuis son enfance. Pendant sa dernière psychanalyse, il logera quelques mois dans sa chambre d’ami. Son psychanalyste, initiateur de la psychanalyse prénatale, se trouvant à deux pas de chez elle.

    Paragraphe 3

    Naissance d’Antoine.

    Dernier accouchement à la maison : Antoine en a marre de l’étroitesse de son premier logement en tant qu’être fraîchement incarné. Il rue dans les brancards. Pour Clarance, c’est la délivrance tant attendue.

    Neuf mois de nausées et dégoûts. Et maintenant l’appréhension des douleurs intenses de l’accouchement. La voie est préparée par les quatre passages précédents. Elle se pose une question en même temps : par quelle force mystérieuse je tombe enceinte chaque fois ? Pas par le Saint-Esprit quand même ? Il y a bien eu une tourterelle de bois venue planer au-dessus de ma tête il y a neuf mois pendant que je soignais mes parterres dans la cour intérieure, mais cela n’est qu’une image biblique, cette histoire de colombe fécondant la mère de Jésus me fait sourire et cet ange Gabriel annonçant l’évènement à venir, c’est du grand n’importe quoi ! Les chiens n’ont pas besoin de colombes pour se multiplier, sauf pour les dévorer. Mais je les préfère dans mon assiette que sous les dents de Sidi, mon chien de compagnie. Il est bien incapable d’en attraper. Finalement, je les préfère en l’air.

    Merde alors ! Cette nuit même, ce gros porc vicieux d’Hubert m’a encore souillé avec son appendice devenu raide et énorme qu’il a introduit dans mon intimité sans rien me demander dans mon demi-sommeil. Il a même hurlé dans un violent spasme après quelques minutes d’excitations. C’est dégueulasse. Après, il s’est retourné et est tombé dans un profond sommeil. Je n’existais plus. Habituellement, dans ma maison, il est docile, sauf le soir au lit quand il revient bredouille de sa chasse aux palombes. Là, il me regarde avec un air bizarre qui me fait peur. La nuit qui suit est, pour moi, chaque fois un cauchemar éveillé. Un éclat de clarté dans sa conscience : là où ça entre, ça sort ! Je vais lui donner du mort aux rats… ça suffit la multiplication de sa descendance. Il a deux fils qui portent son nom. Cinq marmots-stops bruyants, et envahissant mon espace de vie, troublant ma sacro-sainte tranquillité. Heureusement que je délègue tout ce travail à ma bonne. Elle fait admirablement le boulot. Je l’ai bien choisie, cette petite paysanne de Vroenhoven. Cette perle rare, je ne suis pas prêt à la renvoyer. Je suis fière de moi. Mon père, Josef m’a dit : « tu es la plus intelligente de mes enfants et ma préférée. »

    Myselle est fidèle à son poste de sage-femme et démêle le cordon ombilical enroulé à double tour autour du cou d’Antoine. Elle coupe le cordon après ligature et rend l’enfant à sa mère en train d’expulser le placenta. Sidi son chien, va s’en régaler. Clarance porte Antoine à son sein pour calmer les hurlements qui lui cassent les oreilles.

    Antoine grandit sans problème majeur et se révèle le plus brillant de ses rejetons. C. I. dépassant 150. Il est capable de gérer 3 activités simultanément. Il devient une sommité en médecine chinoise et acuponcture après une période d’adhérent au mouvement maoïste : « tout le pouvoir aux travailleurs » où son nom secret était Antoon. Il établit son cabinet à Bruxelles. Il se marie avec Francette Schildpat après avoir acheté une villa à Bruxelles. Il a deux enfants. L’aîné, Baryton, naît autiste, puis vient Pierrot. La difficulté de gestion de l’enfant autiste, « maladie » inconnue à cette époque, aboutit au divorce du couple. Il transfère son cabinet à Gand, la ville la plus progressiste des Flandres. Il se remarie avec une de ses patientes, Annette, qui travaille à la télévision flamande. Un couple solide et durable en résulte avec des attachements profonds et une complicité grandissante. Le couple prend son domicile dans la maison d’Annette à Bruxelles. À l’âge de la retraite, il transmet son cabinet à une Marocaine. Le couple va habiter Gand. À l’heure actuelle, ils y vivent toujours et coulent une retraite paisible, avec un voyage par an et des petites sorties journalières en vélo, séances de photos à la clé. Goderic, son frère, plus jeune, a un tout autre caractère.

    Paragraphe 3 :

    Goderic atterrit sur terre

    Goderic a un physique ingrat en naissant. Il est d’une nature dépendante. Il n’a pas de volonté propre et se demande ce qu’il fait ici. Il trouvera une protection sous l’ombre d’une énergie masculine puissante, son frère qui le succédera après la venue d’Hélène, Patrocle.

    Malgré cela, il a des qualités. Il adhère au leitmotiv de la famille Moffarts « Nisi justitiam quaero : je ne chercherai que la justice « à travers la fonction sociale qu’il choisit, avocat puis juge à la commission des demandeurs d’asile. Oui ou non, faut-il accepter leur demande ? Il peut s’agir d’une question de vie ou de mort ou de simulateurs cherchant une vie plus confortable par rapport à leur pays d’origine. Pourtant, le rôle du juge est de prendre une décision. Il faut trancher malgré le cas de conscience que cela pose. Impossible d’aller vérifier sur place la parole du requérant. La motivation de l’immigré peut être d’envoyer de l’argent à sa famille qui se trouve dans une misère avancée par suite de guerres ethniques tribales ou à des effets secondaires du colonialisme occidental.

    Goderic y trouve son compte et se sent socialement utile. Timide de nature, cette fonction l’oblige à sortir de sa coquille et affronter la vie

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