Loup-garou: Nouvelle lune
Par Cantin Boulerot
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Cantin Boulerot a toujours été fasciné dans la littérature par cette capacité unique à créer des mondes imaginaires et à les partager avec autrui à travers le pouvoir des mots. En janvier 2023, animé par cette passion, il se lance dans l’écriture de "Loup-garou", avec pour ambition de transcrire une histoire où un simple jeu de loup-garou prend une tournure terriblement réelle.
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Avis sur Loup-garou
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Aperçu du livre
Loup-garou - Cantin Boulerot
Chapitre 1
Lucie
Première journée au lycée. Ce fut assez fatigant de devoir retenir tout ce qu’on nous dit sur notre nouvel établissement, mais heureusement, c’est fini. Je m’empresse de prendre la route pour rentrer chez moi et vois que Chloé et Charlène me suivent, m’emboîtant le pas pour faire la discussion le temps du trajet. Là où Charlène me fait rire en me parlant de la prof de chimie qui est toute poilue et qui ressemble plus à un animal qu’à une femme, Chloé me fait part de ses mauvais pressentiments vis-à-vis des prochains devoirs à rendre. Elle se retrouve déjà avec une centaine d’exercices de maths à compléter pour demain, mais elle n’est pas très forte dans cette matière. Je remarque que mon mollet me gratte beaucoup ; je verrai avec mes parents si je ne peux pas faire quelque chose contre les démangeaisons. Après quelques instants, elles partent chacune de leur côté, et me laissent seule face à ma maison. J’éprouve une grande satisfaction à retrouver mes parents. C’est bizarre, pourtant je suis quasiment sûr de les avoir vus ce matin. Et ma maison me paraît bien plus imposante qu’à l’accoutumée. J’ai du mal à comprendre pourquoi, mais j’ai l’impression de ne pas vouloir rentrer chez moi. J’essaie alors de crier, mais aucun son ne sort de ma bouche. J’ai beau y mettre toutes mes forces, impossible. Je suis devenue muette ? Mais comment j’ai pu parler avec les filles alors ? Bon, il faut que j’en parle à mes parents. J’ouvre alors la porte de ma maison et tombe nez à nez avec une petite fille, assise par terre, de dos. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il se passe, c’est qui ?
« Tu ne te souviens pas de moi Lucie ? »
Comment connaît-elle mon prénom ? Attends, cette voix… Elle tourne la tête, me regardant dans les yeux et me laissant découvrir son visage décomposé, à moitié mangé par les vers.
« S’il te plaît, ne m’oublie pas ! »
Je connais ton nom. Je sais qui tu es ! Allez. Il faut que j’arrive à parler pour lui dire, il faut que le son sorte ! Je crie, je crie, mais rien n’y fait.
« Tu t’en es sorti et pas moi, ne m’oublie pas ! »
Je continue de crier et…
« Zoé ! criée-je avant de me cogner la tête contre quelque chose.
— Aïe, Lucie, ça fait mal ! » me répondit Maxime d’un air énervé.
J’ouvre les yeux, que je découvre remplis de larmes, et arrive à voir que je ne suis pas du tout chez moi, mais dans un bus partant dans une direction inconnue.
« Lucie, t’es réveillée ? »
Je tourne la tête, en me la frottant suite au coup auto-infligé par mon coup de boule, et vois Charlène foncer entre les sièges pour nous rejoindre Maxime et moi.
« Faut que t’arrêtes ton délire de princesse au bois-dormant. T’es toujours la dernière à te réveiller, se plaint Charlène.
— T’arrêtes un peu ? Elle s’est réveillée, c’est déjà ça. Et puis toi tu t’es réveillée y a 20 minutes, donc t’as rien à dire, la réprime Chloé.
— Oui bah c’est bon, on a tous besoin de temps de sommeil différent, ça va.
— Je dis juste que toi, t’as attendu le réveil de Lucie 20 minutes, moi ça va bientôt faire deux heures que j’attends que vous vous réveilliez tous, enchaîne Chloé.
— Ça y est, vous recommencez à vous chamailler, expire Maxime. Je croyais que vous vous entendiez mieux depuis la virée en jet ? »
Cette remarque arrive à faire passer Charlène au rouge fluo.
« Je vois pas le rapport, et puis mêle-toi de tes affaires toi, parce que jusqu’à preuve du contraire, t’as que 12 ans, donc il s’agirait de rester à sa place quand on s’adresse… »
Beaucoup de choses se chamboulent dans ma tête encore abîmée. Mais je commence à me rappeler de ce qu’il s’est passé au camp, après la découverte de toute l’histoire autour des monos et de Noah. Mais quand même, qu’est-ce qu’on fout dans ce bus ? Pourquoi j’ai rêvé de Zoé ? C’était un rêve ou un cauchemar ? Est-ce que tout le monde va bien ? Chloé a peut-être appris des trucs pendant qu’elle était réveillée ? Mon mollet, j’ai encore la flèche ? Je vais avoir une sacrée bosse demain.
« Lucie ? Ça va ? me demande gentiment Maxime.
— Oui, oui. C’est juste que tout ce qu’il s’est passé au camp me revient bien fort en mémoire, répondis-je toujours en me frottant le front.
— Normal, c’est vrai que quand on relate les informations de ces derniers jours, difficile de croire que tout s’est réellement passé, continue, Chloé.
— Ouais, mais n’empêche, quelqu’un sait où nous emmène ce bus ? prononce Charlène, espérant trouver des réponses.
— Aucune idée, lance Chloé.
— Alors tout porte à croire que c’est les mêmes personnes qui travaillaient avec Noah. Si ça se trouve, y a une espèce de mafia qui est derrière tout ça et qui nous kidnappe pour demander des rançons parce qu’ils nous tiennent responsables de la mort de leur pote, théorise Charlène.
— Ça tient pas debout ton histoire…
— Pardon ? dit sèchement Charlène suite à la remarque de Maxime.
— Non, mais juste que je vois pas pourquoi une mafia organiserait ce genre de jeu pour trouver des enfants à enlever, et puis si c’est une vengeance, je pense plus que ce serait un autre mono qu’on voudrait venger. Parce que le seul qui savait vraiment dans quoi il s’embarquait, c’était Noah. Pour ma part, je pense plus qu’on nous amène vers l’endroit où on va pouvoir choisir notre récompense pour avoir réussi à gagner cette partie, et qu’on va ensuite nous ramener chez nous, peut-être en nous effaçant la mémoire avant pour être sûr qu’on ne dise rien à personne.
— Nous effacer la mémoire ? Hors de question ! Pas question d’oublier ce qu’il s’est passé avec Zoé, et pas question de l’oublier. Aucun trésor ne pourra me faire changer d’avis ! criée-je de peur que Maxime ait raison.
— T’inquiète pas Lucie. On est pas chez les Men in blacks. Je vois pas pourquoi ils nous effaceraient la mémoire. J’imagine plus dans ce cas une clause, du genre si tu fermes pas ta gueule, on te retrouve et on te tue. Un truc bien flippant, histoire qu’on ait pas envie de l’ouvrir, essaye de me rassurer Charlène.
— C’est pas contre toi Maxime, mais franchement, tu penses vraiment qu’on nous a kidnappés après nous avoir forcés à participer à un massacre pour nous dire félicitations, voilà un cadeau
 ? continue de théoriser Chloé. Non. Déjà, la première chose qu’il faut savoir, c’est si ce sont les mêmes personnes qui ont envoyé Noah dans la colo et qui nous ont mis dans ce bus. Si c’est le cas, je pense pas qu’on puisse se réjouir de ce qu’il va se passer. Et si au contraire, on a à faire à d’autres personnes, alors notre futur est imprévisible. 
— Super. Donc si je comprends bien, soit on est dans la merde, soit on est peut-être dans la merde, conclut Charlène. Je sais pas si t’essayais de nous rassurer Chloé, mais je crois que c’est raté.
— C’est pas vraiment ça. Ce que je voulais dire, c’est surtout que le plus important pour l’instant, c’est d’obtenir un maximum d’informations sur qui sont nos ravisseurs.
— Et tu proposes quoi pour ça ? » demande Charlène, prête à passer à l’action.
Chloé jette des coups d’œil autour d’elle, avant de nous faire un signe pour se rapprocher, histoire d’être sûr que personne n’entend.
« OK, je sais ce qu’on va faire, murmure Chloé. Il n’y a que 2 personnes pour nous surveiller : le conducteur et un autre gars à l’avant. Je vais essayer de parler au conducteur, si l’autre gars essaye de m’en empêcher, Charlène, tu vas te mettre au fond du bus et le provoquer pour qu’il vienne te voir.
— Comment ça le provoquer ? Je fais comment ?
— Je sais pas, t’auras qu’à te moquer de son crâne chauve, ou tu lui mets un coup de boule. Sinon, pendant que moi je discuterai avec le chauffeur pour essayer d’avoir des infos, Lucie et Maxime, vous essayez de trouver tous les indices qui pourrait nous renseigner sur leur identité, ça peut être un pin’s, un autocollant, une veste bizarre, faites gaffe à tous les détails. Compris ?
— Compris, répondons-nous tous les trois en même temps avant de nous redresser. »
Bon, il faut pas qu’on se rate, ce sera sûrement notre seule chance de prendre des infos, donc comme a dit Chloé, tout est bon à voir. Je me positionne sur les places de devant, Maxime me suivant et se mettant à côté de moi, laissant l’allée centrale entre nous deux. Charlène reste vers le fond du bus et Chloé s’avance vers le conducteur.
« Excusez-moi ? commence Chloé. Est-ce qu’on pourrait savoir où on va s’il vous plaît ? »
Un long silence accompagne cette question. Je crois que c’était pas prévu dans le plan de bataille, ça. Charlène lance un regard interrogateur à Chloé, qui lui répond avec de l’incompréhension. Elle reprend son visage déterminé pour tourner de nouveau la tête vers le conducteur et continuer son interrogatoire.
« C’est que je dois aller aux toilettes. On s’arrête bientôt ? »
Comme seule réponse, elle eut le doigt du deuxième homme se tournant vers l’allée centrale pour montrer les cabinets du bus.
« Non, mais sérieux ! s’énerve Charlène. On va pas pisser et chier là-dedans ! C’est immonde ! Et puis la moindre des choses ce serait de nous dire qui vous êtes ! Je sais pas si vous le savez, mais endormir des enfants à l’aide de fléchettes tranquillisantes pour les mettre dans un bus et les emmener dans un endroit qu’ils ne connaissent pas, ça s’appelle un kidnapping !
— Charlène, tais-toi ! se permet Maxime. Laisse faire Chloé. »
Il faut croire que Maxime a soudainement gagné en charisme, car Charlène s’est rassise et s’est mise à bouder après cette remarque. Je regarde Maxime, stupéfaite, et il avait l’air plutôt fier de ce qu’il avait fait.
« D’ailleurs, vous allez tout de suite nous dire où on va, qui vous êtes et peut-être qu’on vous laissera la vie sauve ! renchérit Maxime en parlant au deuxième homme en espérant que son charisme reste.
— Ferme ta gueule et rassis-toi sagement ! » lui dit sèchement le deuxième homme, brisant les rêves de Maxime et faisant ricaner Charlène par la même occasion.
Bon, pas de réponse en essayant de discuter, il va falloir y aller avec la manière forte. Je jette un coup d’œil vers Charlène, comme pour lui indiquer qu’il faut faire avancer le plan. Elle me répond par un sourire en coin qui signifie « bien reçu, je vais le défoncer » ce qui n’est pas de très bon augure.
« Eh, le gros tas de merde chauve ? J’ai qu’une envie, là, tout de suite c’est de te fracasser le crâne contre l’accoudoir. Vu qu’on t’appelle crâne d’œuf, on va pouvoir vérifier s’il y a du jaune qui sort, provoqua méchamment Charlène. »
On y vient, c’est toujours dans ces moments-là que j’imagine tout ce que Charlène pourrait me dire, et je ne sais pas si je pourrais résister à une telle violence psychologique. En attendant, on dirait que les phrases de Charlène font leur petit effet face à notre ami le non chevelu. Son teint rougit petit à petit, jusqu’à ce qu’il se tourne vers le conducteur.
« Permission de calmer les passagers ? demanda le vigile.
— Permission accordée », répondit le chauffeur.
L’homme ne perd pas une seconde, il court en direction de Charlène. C’est mon moment, à la seconde où il passe à côté de moi, je me penche pour prendre son pistolet à fléchette, mais me voyant arriver, il me met un coup d’épaule en pleine joue. J’ai juste le temps de faire glisser son pistolet hors de sa poche avant de tomber sur le siège derrière moi. Par chance, il continue sa route vers Charlène sans avoir fait attention à mon méfait. J’ai juste le temps de me relever pour montrer ma réussite à Maxime que je me rends compte que l’arme n’est pas chargée. Je tourne alors la tête, et vois Charlène se faire charger par le chauve, tellement qu’elle n’a même pas le temps de réagir que sa tête frappe déjà le bas du siège central de la dernière rangée et elle s’évanouit sur le coup. C’est trop tard pour faire marche arrière, c’est la manière forte ou rien.
« Maxime, continué-je, il faut qu’on trouve une fléchette pour endormir le gros, ensuite on aura tout le temps de parler avec le conducteur.
— D’accord, mais je vois pas les fléchettes sur lui, je sais pas où elles sont. »
Je tourne la tête autour de moi, cherchant l’endroit où elles ont pu être rangées, et vois le carton de fléchettes posé à côté du conducteur.
« Chloé, les fléchettes ! »
Aussitôt, Chloé tourne la tête en direction du carton, arrive à le prendre avant que le conducteur ne mette la main dessus et jette le carton dans ma direction. Je l’attrape, commence à ouvrir le pistolet pour le charger et derrière moi, l’homme se rend compte du vol qu’il a subi et se relève vite pour récupérer ses affaires. Maxime se jette alors sur lui pour le ralentir, mais se prend une méchante droite qui le laisse KO contre une vitre du bus, mais au moins, j’ai eu le temps de charger l’arme que je pointe vers l’homme, qui me regarde d’un regard tueur, et tire avant qu’il n’ait pu m’atteindre, mais le coup ne l’arrête pas. Il continue sa course en poussant un cri si fort que j’ai l’impression d’avoir à faire à un ours qui m’attaque. Je commence à paniquer, j’essaye d’escalader les sièges pour fuir mon agresseur et très vite, je l’entends s’endormir et tomber au sol. Je reprends mon souffle entre 2 enjambées de siège et Chloé me rejoint.
« Bon, bah au moins on va pouvoir parler au chauffeur aussi longtemps qu’on veut », essaye de relativiser Chloé.
Sa réflexion me fait sortir un rire spontané, mais très vite je me reconcentre, et pars vers le chauffeur, le pistolet à la main.
J’arrive face au chauffeur, qui ne prend le temps que de jeter un rapide coup d’œil vers nous et je braque immédiatement mon pistolet vers lui.
« Dites-moi tout ce que vous savez sur les personnes qui nous ont enlevés, dis-je froidement.
— Oulah, je doute pouvoir vous dire grand-chose avec cette question, jusqu’à preuve du contraire, c’est moi et mon collègue qui vous avons enlevé.
— Te fous pas de notre gueule ! enchaîne Chloé en lui assénant un coup dans les côtes. On sait très bien qu’il n’y a pas que vous dans l’histoire. Y a d’autres personnes qui vous ont demandé de faire tout ça, alors dit nous qui. Est-ce que ces personnes ont un lien avec la partie de Loup-garou qu’on a fait au camp ? »
Le chauffeur grimace légèrement suite au coup de Chloé, mais je vois dans ses yeux qu’il s’amuse de la situation, comme s’il savait tellement de choses qu’il pouvait se permettre de nous donner des indices juste pour le plaisir, ou qu’il sait que nous ne savons tellement rien qu’il peut nous inventer n’importe quoi et nous allons-y croire.
« Il est possible que les personnes qui m’emploient soient satisfaites de ce qu’il s’est passé, en effet.
— Ça veut dire quoi ça ? Concours de circonstances ? continua Chloé.
— Oh non, plutôt qu’elles avaient peur de s’ennuyer avec votre cas, mais heureusement, vous leur avez donné un spectacle grandiose, c’était pas le cas de tout le monde.
— Comment ça tout le monde
 ? » 
Le chauffeur lâche un grand sourire et un petit ricanement qui me fait froid dans le dos.
« Bah faut dire que parmi les 20 jeux, on en a eu des morts, et des beaux, mais rien qui n’égale la stupidité d’avoir jeté Noah dans les flammes, et tout ça pour ensuite devoir sacrifier votre amie, comment c’était déjà ? Zaïs, Zello… Zoé. Et quelle perte de temps de l’enterrer alors que le dernier loup-garou rôdait encore, je ne comprends même pas comment vous avez pu survivre, mais bon, le final valait le coup… »
L’entendant prononcer toutes les horreurs que nous avons vécues en les critiquant comme s’il parlait d’un mauvais déplacement au jeu de dames, je ne retiens pas mon poing et vient lui coller ma main gauche en plein dans la mâchoire, ce qui le fait se taire immédiatement.
« Maintenant tu fermes ta gueule ! Je sais pas ce qu’il se passe ici, mais la prochaine fois que tu parleras de mes amis comme si tu regardais une série télé, je te tire une fléchette au milieu du visage.
— Si tu fais ça, on meurt tous », répondit-il sèchement.
Je regarde autour de moi, essayant de comprendre pourquoi il dit ça, et je vois l’indicateur de vitesse sur le tableau de bord approchant les 150 km/h.
« C’est bon ? T’as compris ? S’il m’arrive quoi que ce soit, je catapulte ce bus directement dans la rambarde de bord de route, et on se retrouve tous éjectés hors du véhicule. Quasiment aucune chance de survivre, surtout pour vous et vos 2 potes qui ne sont pas attachés. »
Je comprends tout de suite que nous n’avons jamais eu l’avantage de la situation. J’échange un regard avec Chloé, qui me comprend directement et part attacher Charlène et Maxime sur des sièges. Quant à moi, je vais continuer cette petite discussion avec le chauffeur.
« Très bien, pourtant vous répondez à nos questions, donc on va continuer ce petit jeu. Quel est le lien en Noah et ceux qui vous ont demandé de nous kidnapper ? »
À l’évocation du prénom de Noah, le sourire du chauffeur s’efface, je sens que j’ai touché un point sensible, j’ai peut-être plus d’info qu’il ne le pensait.
« Noah ? C’était qu’un premier grade, un simple larbin qui organise une partie et espère qu’elle sera suffisamment distrayante pour attirer l’œil des hauts gradés et pour pouvoir prendre du galon.
— Des hauts gradés ? C’est quoi cette histoire ?
— Crois-moi, vaut mieux pas mettre le nez là-dedans. C’est un bordel sans nom, c’est pour ça que j’ai préféré rester à l’écart en faisant office de taxi pour les gagnants, je regarde les jeux gratis, et j’évite les problèmes, mais y en a qui veulent toujours une meilleure place, pouvoir être quelqu’un, compter dans l’autre système.
— L’autre système ? »
De nouveau, je sens à son regard qu’il n’est pas très satisfait d’avoir craché ce mot, et vu comment change son humeur, je doute qu’il va vouloir répondre à cette question.
« Très bien, alors une autre question, qui est Sêrpul poume pour cet autre système
 ? » 
Le chauffeur tourne la tête soudainement et me regarde droit dans les yeux, c’est la question de trop, sa malice et sa supériorité ont laissé la place à de la peur et de la panique, tout compte fait, je n’aurais pas dû poser cette dernière question.
Dans le fond du bus, une voix me crie :
« LUCIE, MAINTENANT ! »
Je ne perds pas de temps, je pointe mon pistolet sur le chauffeur et tire. Dans la foulée, il tourne tout de suite la tête vers la route et le volant à gauche tout comme pour renverser le bus. Je plonge sur le chauffeur et attrape le volant pour virer tout bord à droite, heureusement grâce à la fléchette, j’arrive à rivaliser avec le chauffeur et bouge ses pieds pour écraser la pédale de frein. Je repense à mon père qui a essayé de m’apprendre comment fonctionne une voiture en me disant : « Crois-moi ma fille, il n’est jamais trop tôt. » Et en effet, papa, ce n’était pas trop tôt. Malgré de gros à-coups, j’arrive à peu près à stabiliser l’engin, mais dès que la fléchette fait effet et endort le chauffeur, je propulse le bus vers la droite, et celui-ci se retourne sur le flanc. Je suis projeté contre le pare-brise, ma tête heurtant le rétroviseur, qui s’encastre dans la fenêtre du conducteur, me plongeant dans un noir absolu.
Chapitre 2
Chloé
« LUCIE, MAINTENANT ! »
À peine ai-je le temps de prononcer cette phrase que la gâchette est enclenchée et le bus commence déjà à vriller dans tous les sens. Heureusement pour moi, ma ceinture me permet de rester à peu près en place. Mais dès les premiers impacts, je vois que Charlène, encore évanouie à côté de moi, n’a aucun contrôle sur son corps et sa tête va pour se fracasser contre la poignée située au milieu du siège juste devant. Mon premier réflexe est de venir mettre ma main pour retenir sa tête, mais impossible d’amortir quoi que ce soit, sa tête ne se fracasse donc pas directement, mais vient plutôt écraser ma main contre la poignée. Une douleur monstrueuse me fait lâcher un : « AH LA PUTE ! » et j’enlève instinctivement ma main juste avant que le bus bascule sur le côté gauche et que Charlène tombe sur moi, me bloquant les côtes entre le poids de Charlène et l’accoudoir du bus. Après quelques secondes, le bus s’immobilise.
« Lucie, ça va ? »
Aucune réponse. J’essaye alors de regarder devant moi, mais derrière le grand siège du conducteur, rien ne laisse montrer de signe de vie. J’arrive à me détacher en faisant attention à ne pas laisser tomber Charlène la tête contre l’accoudoir et je la détache ensuite, la posant contre le sol de manière à pouvoir vérifier que tout aille bien. Par chance, j’arrive encore à sentir son pouls. Je me retourne ensuite vers le fond du bus pour voir où est Maxime, mais quand je regarde à la place où je l’ai laissé attacher, il n’est plus là.
« Maxime ? »
Toujours aucune réponse. Je commence frénétiquement à regarder partout autour de moi, à chercher son corps, savoir s’il s’est réveillé, s’il n’a pas bougé et si je peux l’aider. Je baisse les yeux et comprends immédiatement la scène. Maxime n’avait personne pour amortir sa chute. Il est glissé sous sa ceinture et est venu s’écraser la tête contre le sol avant l’arrêt total du véhicule. Devant moi se trouve le visage de Maxime, sans vie, ayant perdu la moitié de sa tête contre le sol sur les quelques mètres traversés.
« MAXIME ! »
Un chagrin énorme s’empare de moi face à cette scène horrible. Mais très vite, et encore le visage dégoulinant, je tourne la tête et pars en direction de Lucie pour voir ce qu’il en est. Arrivé au poste du conducteur, Lucie, la tête complètement désossée de son corps me fixe d’un regard vide. Je fonds sur le corps, mais aucun battement de cœur ne se fait entendre. Sa tête ayant frappé violemment contre le rétroviseur et lui provoquant un coup du lapin fatal qui ne lui laisse pas le temps de réaliser sa mort.
De nouveau mon cœur s’emballe, c’est ma faute, c’est moi qui étais responsable de Maxime, c’est moi qui l’ai attaché. Et pareille pour Lucie, c’est moi qui lui ai dit de tirer sur le chauffeur, c’est ma faute. Je devais protéger mes amis, sur 3 d’entre eux je n’ai même pas réussi à en sauver 2. Tout ça parce que je voulais protéger Charlène, mes sentiments m’ont fait prioriser la vie d’une personne sur celles de 2 de mes amis.
« Non, non, non, c’est ma faute, c’est moi, ils sont morts à cause de moi, c’est ma faute… »
Me coupant dans ma réflexion, un téléphone se met à sonner. Je regarde autour de moi et remarque que la sonnerie provient de la poche du chauffeur. Je fouille et trouve dans sa poche un téléphone semblable en tout point à celui de Noah, je décroche et lâche un timide :
« Allô ?
— Bonjour, Chloé. »
Je ne reconnais pas la voix à laquelle je parle, mais vu le contexte de la situation, je me doute qu’il doit s’agir là d’un des hauts gradés de l’autre système dont nous a parlé le chauffeur.
« C’est pas très beau ce qu’il s’est passé ici, n’est-ce pas ?
— Vous êtes qui ?
— Disons que je suis quelqu’un qui peut arranger les choses. »
À ces mots, beaucoup de pensées se bousculent dans ma tête. Certes, je ne peux pas faire confiance à cette personne, mais je n’ai pas d’autres solutions que d’écouter ce qu’elle a à me dire.
« Comment ça ?
— Et bien ce n’est pas très joli ce que vous avez fait là. Vous avez renversé un de nos bus censés vous amener à la suite des événements, tué 2 de nos camarades ainsi que 2 des vôtres.
— Quelle suite ?
— Hop, hop, hop, je ne suis pas là pour parler de ça, je suis là pour te proposer un marché. »
Ça devient de plus en plus étrange. Pile au moment où je me retrouve tout seul et où mes choix viennent de coûter la vie à mes amis, quelqu’un apparaît en me disant qu’il peut arranger les choses ? J’ai peur
