Sueurs froides
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À propos de ce livre électronique
Michèle Plomer
Romancière et traductrice, Michèle Plomer est née d’une mère acadienne et d’un père britannique et a grandi à l’ombre du Parc Belmont à Montréal. Sa trajectoire de vie a été modifiée à tout jamais en lisant Le lotus bleu à l’âge de neuf ans. Après des études en droit et en linguistique, elle s’envole pour la Chine où elle enseignera à l’université de Shenzhen pendant quatre ans. Le jardin sablier (prix Alfred-DesRochers, mention spéciale prix Anne-Hébert, finaliste prix de la relève Archambault); HKPQ (prix France-Québec 2010, finaliste prix Archambault et prix Alfred-DesRochers, en lice prix des Libraires); la trilogie Dragonville (2011-2013), Étincelle (prix Alfred-DesRochers, finaliste prix des Libraires), Habiller le coeur. Son roman HKPQ a été publié en France et en Belgique chez Genèse Édition avec le titre La petite voleuse de perles. En 2015, elle a cofondé les Éditions Chauve-souris, où elle a coécrit les romans jeunesse à succès Sueurs froides et À l'eau. De nature solitaire, Michèle vit et écrit là où les lieux, motifs et moteurs de ses romans, l’appellent. Avant toute chose, son rapport à la littérature est celui d’une femme qui lit pour le plaisir et pour nourrir sa lutte pour l’émancipation des femmes et de l’esprit. Les héroïnes qu’elle met en scène sont engagées sur ce même parcours.
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Aperçu du livre
Sueurs froides - Michèle Plomer
1
Ma mère appelle ça des vacances !
Dans ma famille, partir en vacances c’est monter dans un avion qui descend vers le sud. En Floride, au Mexique ou dans une ile au climat tropical. En tout cas quelque part au sud de Longueuil, là où j’habite avec ma mère et Marc, son nouvel amoureux. Dans leur grande sagesse d’adultes en amour ayant perdu la carte, ils ont décidé d’aller seuls à Cuba et de m’envoyer en vacances au nord. Pas au nord dans le genre Laurentides. Non ! Au nord comme dans le nord du Nord.
Je n’ai pas eu mon mot à dire.
Pendant que ma mère et Marc vont se la couler douce sur une plage à plus 30 °C, moi, je serai en visite chez tante Bizarre à moins 40 °C. C’est la première fois que ma mère prend des vacances sans moi. Pendant une semaine, 70 degrés Celsius et 4282 kilomètres me sépareront d’elle.
Comme prix de consolation, notre chien Oscar, une boule d’énergie de sept kilos, m’accompagne. Je suis prêt à parier ma carte de hockey Carey Price contre une poupée qui fait pipi que maman l’envoie en vacances avec moi pour économiser les frais de chenil.
J’ai beau vouloir être raisonnable, comme me l’a demandé ma mère, et comprendre qu’elle et Marc ont besoin d’intimité, mais en apercevant l’immensité blanche par le hublot de l’avion à notre approche de Kuujjuaq, j’ai le cœur gros.
Maman nous a largués, Oscar et moi, au pays des ours polaires.
2
Choc thermique sur le tarmac
Au lieu de survoler une mer turquoise et de se poser sur une piste taillée entre des palmiers, l’avion atterrit dans un paysage de neige, de roches et de conifères rabougris.
Pas d’iglous en vue.
Le pilote souhaite la bienvenue à Kuujjuaq en inuktitut, en anglais et en français. L’inuktitut, c’est la langue de ceux qui cohabitent avec les ours polaires.
Depuis un mois, ma mère me fait répéter tous les jours le mot nakurmiik¹ qui veut dire merci dans cette langue.
— Tu me promets de t’habiller en ognon ? ajoutait-elle chaque fois. Et de ne jamais aller dehors sans ton passe-montagne et ta tuque ?
À l’aéroport, elle me l’avait fait promettre pour la millième fois avant de me laisser avec une employée de la compagnie First Air responsable de me remettre en un seul morceau à tante Bizarre.
— Je te le promets.
— Et tu me promets d’être poli et de dire nakurmiik ?
J’avais levé les yeux au ciel, désespéré.
— Croix de fer, croix de bois ? avait-elle insisté.
J’avais tracé une croix sur mon cœur le plus discrètement possible. Ma mère a de ces façons de m’humilier en public !
Debout en sandwich entre deux rangées de sièges d’avion, je superpose mes pelures d’ognon : mon chandail de laine par-dessus mon t-shirt, suivi d’un polar, puis de mon nouveau parka Canada Goose. Je songe à Oscar enfermé dans sa cage depuis notre départ. Disons que la cage n’est pas son endroit préféré. Ce doit être pire trimbalé au milieu de valises et de caisses. Au comptoir d’enregistrement des animaux, il tremblait et geignait pendant que maman et moi peinions à fermer la porte grillagée. Contrairement à nous qui nous énervions, un chien à l’apparence d’un loup et un géant attendaient, impassibles. Quand leur tour est venu, le géant à la peau usée par le soleil et le vent a murmuré quelque chose en inuktitut. Le chien est entré docilement dans sa cage et la porte s’est refermée sans faire de chichi. Je dois avouer que même si je ne la comprends pas, l’inuktitut est une langue aux sons doux… tant que ma mère ne me demande pas de répéter après elle.
J’espère de tout cœur que, dans la soute, les portes des cages sont restées fermées. Aux yeux du loup, mon yorkshire-terrier doit avoir l’air d’un appétissant lapin.
L’agente de bord me fait signe. Il est temps, car je serai un ognon bien cuit sous tous ces vêtements d’hiver lorsque je retrouverai tante Bizarre. J’empoigne ma tuque et mon passe-montagne. Je m’apprête à respecter sagement les consignes maternelles en enfilant ma tête dans le passe-montagne digne d’un voleur de banque et à ajouter ma tuque par-dessus. Et puis zut ! Maman est à des milliers de kilomètres d’ici. Je les fourre dans mon sac à dos que je jette nonchalamment sur mon épaule. Je vais avoir l’air cool sur le tarmac. L’agente de bord me regarde en souriant.
D’un côté, c’est une bonne chose de ne pas avoir mis ma tuque. Le vent souffle avec une telle force qu’elle ne tiendrait pas. D’un autre côté, sans cagoule, j’ai peur que mes oreilles et mon nez ne tombent. Au secours ! Ma mère m’envoie en vacances dans un congélateur géant !
— Ici, il faut bouger si on ne veut pas se transformer en iceberg, dit l’agente de bord en me poussant doucement pour m’inviter à avancer.
Pas moyen de rebrousser chemin. La tête enfoncée entre les épaules, j’enfouis les mains dans mes poches et j’avance courageusement dans le froid. Pour ajouter à ma chance, le sol du tarmac est glacé. Mon pied droit s’écarte dangereusement du gauche. Un grand écart digne d’un gardien de but est en vue. L’agente de bord m’attrape in extrémis par le capuchon avant que je ne fasse un fou de moi.
Je ne survivrai jamais une semaine ici.
¹ Consulte le glossaire à la fin du roman pour connaitre la signification des mots en inuktitut.
3
Tante bizarre
Tante Bizarre, c’est la sœur de ma mère. Pour de vrai, elle s’appelle Marie, mais personne ne l’appelle Marie tout court parce qu’elle adopte un nouveau surnom chaque fois qu’elle déménage. Quand elle suivait des cours de yoga en Inde, elle signait ses courriels Marie-Ambuda qui signifie Marie-Nuage. Quand elle enseignait l’anglais en Chine, elle téléphonait à maman en disant que l’appel venait de Marie-Lei, qui veut dire Marie-Tonnerre. Je pourrais continuer comme ça pour tous les endroits sur la Terre où tante Bizarre a habité. Depuis qu’elle travaille à Kuujjuaq, elle s’appelle Marie-Blizzard. Un blizzard, c’est un vent glacial et très violent, accompagné de tempêtes de neige. Avec le vent qui souffle aujourd’hui, je commence à comprendre pourquoi elle a choisi ce nouveau surnom. Peu importe, je vais continuer à l’appeler secrètement tante Bizarre. C’est le surnom qui lui va le mieux.
Impossible de ne pas repérer ma tante dans la petite foule d’Inuits et de Blancs. Toute souriante dans son manteau vert pomme, cheveux roux en bataille, elle brandit une bannière sur laquelle est écrit en grosses lettres : Bienvenue à Kuujjuaq, Caz !
Je voudrais ramper sous un banc pour me cacher.
Elle est bien la sœur de ma mère ! Elle a le même don de me faire honte en public. Je lui souris sans découvrir mes dents pour lui faire comprendre que je l’ai vue et qu’il n’est pas nécessaire de crier mon nom pour signaler sa présence.
Heureusement tout le monde est occupé à regarder ailleurs.
Des enfants assis par terre s’amusent avec de petites motoneiges en bois, des vieillards rigolent entre eux, des femmes et des hommes se saluent en se donnant la main. Au contraire du chaotique aéroport Pierre-Elliot-Trudeau, ici, il n’y a qu’une seule salle pour les arrivées et les départs, et pas de voyageurs impatients.
Une tuque des Canadiens de Montréal attire mon attention. Le gars qui la porte a la carrure d’un solide joueur de hockey. Chaussé de patins, il ferait presque un mètre quatre-vingt.
Je tourne la tête vers le carrousel à bagages qui s’est mis en branle. Oscar et mon bâton de hockey vont arriver d’une minute à l’autre.
— Bonjour, mon beau Casimir ! dit tante Bizarre en posant affectueusement sa main sur mon épaule.
Ouf ! L’affiche de bienvenue a disparu.
— Bonjour, tante Marie.
En la saluant, je me détends un peu. Le bec sur la joue que je craignais n’a pas l’air au programme.
— Ton vol a été agréable ?
Je lui réponds d’un oui distrait, fasciné par un bébé qui babille de joie assis dans le capuchon géant du manteau de sa mère.
— C’est beau, ces manteaux à grand capuchon pour transporter les bébés au chaud, n’est-ce pas ? Ça s’appelle un amauti, m’explique ma tante qui a suivi mon regard.
— En tout cas, ça a l’air confortable.
— En parlant de confortable, as-tu mangé dans l’avion ? Tes oreilles sont rouges. As-tu eu froid ? Est-ce que l’agente de bord était gentille ?
Ma tante me bombarde de questions, ne me laissant pas le temps de répondre, lorsqu’un tintamarre du côté du carrousel à bagages me fait sursauter. Je pirouette d’un coup sec.
Ce n’est pas vrai !
La cage d’Oscar a basculé sur le plancher et la porte s’est ouverte. Mon chien en a profité pour se libérer de sa prison. Il est vêtu d’un manteau et de chaussettes aux couleurs des Bruins de Boston. Un cadeau de ma mère. Ses jappements aigus font vibrer la salle. Toutes les têtes se tournent vers lui.
Encouragé par cette attention, Oscar galope en fou, à gauche, à
