Liann et le dernier elfe noir: Roman jeunesse

Table des matières

Liann et le dernier Elfe noir 3

Chapitre 1 4

Chapitre 2 9

Chapitre 3 14

Chapitre 4 19

Chapitre 5 24

Chapitre 6 29

Chapitre 7 33

Chapitre 8 39

Chapitre 9 44

Chapitre 10 49

Chapitre 11 54

Chapitre 12 58

Chapitre 13 63

Des mêmes auteurs 67

Dans la même collection 68

Suzanne Max (Textes)

& Alain Benoist (Illustrations)

Liann et le dernier Elfe noir

ISBN : 979-10-388-0037-3

Collection Saute-Mouton

ISSN : 2610-4024

Dépôt légal : octobre 2020

© Couverture Alain Benoist pour Ex Aequo

© Illustrations Alain Benoist

© 2020 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. Toute modification interdite

Éditions Ex Aequo

6 rue des Sybilles

88370 Plombières les Bains

www.editions-exaequo.com

Chapitre 1

Liann et son ami Khali s’étaient éloignés de la fauneraie{1} où ils vivaient avec leur peuple pour gravir la montagne escarpée qui dominait leur forêt. Essoufflés, ils se laissèrent tomber sur un rocher en surplomb et restèrent un moment muets devant la vue qui s’offrait à eux.

Les deux jeunes faunes avaient déjà eu l’occasion de quitter leur territoire et de s’aventurer en direction de la vallée habitée par les humains. Mais jamais encore ils n’avaient exploré la zone hostile qui s’élevait vers le Nord. Là, à perte de vue, ils découvraient des étendues sauvages qui semblaient impénétrables. En contrebas, une épaisse brume donnait l’impression de dissimuler quelque mystère, ce qui piqua la curiosité de Khali :

— C’est étrange ce brouillard, remarqua-t-il, il n’y en a qu’à cet endroit-là. Sais-tu pourquoi, Liann ?

— Il doit s’agir des Gorges Secrètes. Mon grand-père, le Roi Silvère, m’en a souvent parlé. Les gorges ont été creusées par un torrent qui descend du nord et rejoint plus loin la vallée. C’est un espace effrayant, presque inaccessible, et toujours enveloppé de brume.

Il n’en fallait pas plus pour éveiller chez Khali sa soif d’aventure :

— Oh, Liann ! s’écria-t-il les yeux brillants. Est-ce là que se cache la fameuse Grotte Royale ? Celle qui renferme la Plume d’Harmonie ?

Liann resta pensif. Il connaissait suffisamment son ami pour savoir qu’il n’en resterait pas là et qu’il allait se mettre en tête de partir à la découverte de la Grotte. Et de cela, il n’était pas question. Depuis la nuit des temps, on enseignait aux jeunes faunes qu’il leur était interdit de pénétrer dans les Gorges Secrètes. De père en fils se transmettaient des histoires effrayantes qui les mettaient en garde contre les dangers et les obstacles qui en protégeaient l’accès. Avec un soupir résigné, Liann répondit à son ami :

— Oui, c’est bien là que se trouve la Grotte, Khali. Mais tu sais comme moi que tu ne peux pas y aller, alors n’en parlons plus.

Khali eut un sourire espiègle :

— Mais toi, Liann, tu es de lignée royale, tu as le droit de pénétrer dans la Grotte ! Et tu peux même y conduire qui tu veux... Je t’en prie, Liann, emmène-moi là-bas !

— C’est hors de question, Khali ! N’insiste pas, je ne pénétrerai dans ces Gorges que lorsque le moment sera venu.

Khali sentit la colère le gagner. Une fois de plus, se disait-il, Liann le prenait de haut, comme s’il se sentait supérieur à lui. Liann, petit-fils du Roi Silvère et futur Roi des Faunes, était un héros pour son peuple : il connaissait le langage des Humains, il avait pour alliés des Elfes ou des Fées… Toutes ces aventures qu’il avait vécues lui faisaient-elles oublier son ami ?

— Lorsque le moment sera venu ? répéta Khali sur un ton brusque. Et c’est toi qui choisiras ce moment, bien sûr... Comme toujours, tu décides de tout. Eh bien, puisque c’est ainsi, je rentre au village... Mais tu sais, je n’ai pas dit mon dernier mot !

— Khali... commença Liann.

Mais il s’interrompit. Son ami lui tournait déjà le dos et entamait la descente qui le ramènerait à la fauneraie. Liann n’insista pas. Lorsque Khali était en colère, il était inutile de vouloir le raisonner. Comme d’habitude, cela finirait bien par lui passer…

Liann se cala sur le rocher plat qui surplombait les gorges et laissa son esprit vagabonder. « Je ne