Psycho pat: Traque d’un psychopathe par un ex-gendarme
Par Olivier Therond
()
À propos de ce livre électronique
Plongez dans une enquête palpitante à deux voix, celles de Patrick Hall, un psychopathe impitoyable, et de Théo Templier, ancien gendarme devenu professeur. À tour de rôle, ces deux personnages dévoilent leur vision des événements tragiques et de la traque sans merci qui s’organise autour d’une enquête complexe. Patrick, manipulateur et calculateur, laisse derrière lui une série de crimes terrifiants, tandis que Théo s’engage dans une course contre la montre pour l’arrêter avant qu’il ne frappe à nouveau.
Découvrez ce thriller intense où le jeu du chat et de la souris vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière page. Une immersion au cœur d’une enquête à glacer le sang !
EXTRAIT :
"J’avais minutieusement préparé mon coup. Je m’étais procuré une bonne quantité de puissants somnifères au black. On pouvait tout trouver. Moi, je me ravitaillais dans les petits boui-bouis du Boulevard Gambetta. C’était de véritables supermarchés : drogue, armes, médocs… Donc, j’avais glissé un petit somnifère dans le verre de la dame et je commençais à m’énerver car l’effet se faisait tardif.
— Je commence à avoir la tête qui tourne… me dit-elle… Le champagne… je…
— Oui, tu es certainement un peu saoule, dis-je en lui posant la main sur la jambe gauche.
— Je…
Elle s’était enfin endormie. J’allais donc ouvrir la trappe et revenait pour la porter dans sa nouvelle demeure. Je la posai donc à sa place et lui attachai le cou avec un collier. Elle dormait et serait certainement surprise à son réveil.
Je ne lui rendis visite que le lendemain soir. J’avais décidé de ne pas la tuer, du moins pour l’instant. Il me restait à inventer le scénario idéal, celui qui me conduirait à l’extase…"
À PROPOS DE L'AUTEUR :
Olivier Therond est éducateur spécialisé depuis trente ans et auteur de sept romans, dont six polars captivants publiés chez « Mon Petit Éditeur ». Marié et père de deux enfants, il habite Angervilliers depuis 18 ans, où il a été conseiller municipal et est président de l’association « Angervilliers Citoyens ». Passionné par l’écriture depuis plus de trois ans, Olivier nous entraîne dans des récits intenses où l'intrigue, la psychologie des personnages et le suspense sont au cœur de ses histoires.
Lié à Psycho pat
Livres électroniques liés
- Croix de bois, Croix de fer si tu mens…: DOUBLON Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Marche ou greffe !: Un thriller médical haletant Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- La dernière danse de Joséphine: Prix d'honneur 2008 de l'académie poétique et littéraire de Provence Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- J'ai rêvé que je vivais Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Pâté de corbeau aux amandes amères: Les enquêtes gourmandes d’Arsène Barbaluc - Tome 1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Commissaire Marquanteur et les nuits de Marseille : polar français Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- L’œuvre des pieux: Une enquête du commissaire Velcro - Tome 6 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Commissaire Marquanteur et les mademoiselles mortes : France polar Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Nantes, le passager du Jules-Verne: Une enquête du commissaire Anconi - 8 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- euclide, une rancœur obsessionnelle: roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Palace du Sillon, chambre 607: Une enquête de Nazer Baron Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le raisin coule à Lesneven: Les enquêtes de Laure Saint-Donge - Tome 9 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Il n'est jamais trop tard Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Citoyen… flic ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Lavandières rouges à Daoulas: Enor Berigman Enquête N°3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Plumes sèches à Beg-Meil: Les enquêtes du capitaine Paoli - Tome 2 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Ballesky, souvenirs d'enquêtes: « Impitoyable justice » Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le tueur des Trois Vallées: Les enquêtes de Victor Tarin Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le miroir des yeux Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Remous en eaux troubles: Thriller Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Caval à Saint-Guénolé: Les enquêtes du capitaine Paoli - Tome 4 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Mortelle Bigoudène: Les enquêtes du capitaine Paoli - Tome 6 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le festin des goélands Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- L'Inconnu du parc Montsouris: Une enquête de Théodore Méry Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- L'Or assassin: Enquête en Guyane Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Les aventures complètes d'Arsène Lupin: 19 romans & 4 recueils de nouvelle (Collection complète) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Miettes de thon à La Turballe: Une enquête du commissaire Anconi - Tome 11 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le cimetière perdu: Une enquête du commissaire Baron - Tome 8 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Quimper sonne les cloches: Les enquêtes du capitaine Paoli - Tome 3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le tribunal des insoumis: Saint-Malo - Cancale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Procédure policière pour vous
- Si elle savait (Un mystère Kate Wise – Volume 1) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- La Femme Parfaite (Un thriller psychologique avec Jessie Hunt, Tome n°1) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- La maison d’à côté (Un mystère suspense psychologique Chloé Fine – Volume 1) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- La neige la plus sombre Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Meurtres sur le glacier: Laura Badía, criminologue Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le Mensonge Idéal (Un thriller psychologique avec Jessie Hunt, tome n°5) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- La fille, seule (Un Thriller à Suspense d’Ella Dark, FBI – Livre 1) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Ne fermez pas ma tombe Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Les arbres qui ont oublié leurs noms Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- La Queue Entre les Jambes (Une Enquête de Riley Paige – Tome 3) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Choisi (Les Enquêtes de Riley Page – Tome 17) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- A Tout Jamais (Une enquête de Riley Paige — Tome 10) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le Quartier Idéal (Un thriller psychologique avec Jessie Hunt, tome n 2) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Les Pendules à l’heure (Une Enquête de Riley Paige – Tome 4) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- De Sac et de Corde (Une enquête de Riley Paige—Tome 7) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Piégée (Les Enquêtes de Riley Page – Tome 13) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Presque Perdue (La Fille Au Pair — Livre Deux) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Une famille normale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Si elle craignait (Un mystère Kate Wise—Volume 6) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Le Sourire Idéal (Un thriller psychologique avec Jessie Hunt, tome n°4) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Si elle entendait (Un mystère Kate Wise—Volume 7) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Réaction en Chaîne (Une Enquête de Riley Paige – Tome 2) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Mourir sur Seine: Best-seller ebook Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
- La Liaison Idéale (Un thriller psychologique avec Jessie Hunt, tome 7) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Les roses sauvages: Roman Policier Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
- Regards Perdus Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Un Plat Qui se Mange Froid (Une Enquête De Riley Paige — Tome 8) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
- Le Train en Marche (Une Enquête de Riley Paige — Tome 12) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
- Où reposent les âmes ? Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Catégories liées
Avis sur Psycho pat
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Psycho pat - Olivier Therond
Policier
Éditions « Arts En Mots »
Illustration graphique : © Flora Duboc
« La colère est une courte folie » Horace
« Jamais la psychologie ne pourra dire sur la folie la vérité, puisque c’est la folie qui détient la vérité de la psychologie » Michel Foucault.
1
Tout est clair ici. Les murs sont blancs, d’un blanc immaculé. Le sol est blanc aussi. Blanc et brillant. Tellement brillant que parfois j’ai l’impression d’être sur un lac. Mon lit est blanc, l’armoire, incrustée solidement dans un des murs est blanche, la table, solidement ancrée au sol est blanche ainsi que la chaise elle aussi impossible à bouger. Bref, tout est blanc. Que de théories j’ai pu lire sur cette couleur. Saviez-vous que pour certains, le blanc n’est pas une couleur, mais « la teinte obtenue en mélangeant la lumière de toutes les couleurs » ? Ces gens- là ont été inspirés par les travaux d’Isaac Newton sur ses expériences de décomposition et de recomposition des couleurs. Mais le plus croustillant, du moins à mes yeux, demeure l’association du blanc, dans notre culture occidentale à de nombreux concepts positifs du sacré. J’ai ri de bon cœur quand j’ai lu que, symboliquement, il s’oppose autant à la souillure, quelle qu’en soit la nature, matérielle ou morale, qu’au noir et aux autres couleurs. Je fais mon intéressant. Il me plaît de penser que mon érudition fait de moi quelqu’un d’un peu à part. Contrairement à beaucoup, je porte un grand intérêt au monde qui m’entoure. Là encore, vous constaterez que je ne manque ni d’intelligence, ni d’humour quand vous saurez…
J’ai aussi réfléchi au concept de liberté. Le sens commun, voudrait que la définition ne soit uniquement ce qu’on a envie de faire. Une absence de contrainte, une visée d’indépendance. J’ai lu « Sur la route », de John Kerouac. Le héros, un vagabond n’est assujetti à aucun ordre social, en ce sens il se sent libre. J’ai lu Nietzsche, Kant et Rousseau… La liberté, la loi… Il serait trop long ici de m’appesantir. Dans mon monde blanc, je réfléchis…
J’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Patrick. Patrick Hall. Non pas que cette présentation soit absolument nécessaire mais, même si je n’ai pas eu beaucoup d’éducation, on m’a néanmoins appris à me présenter correctement ce qui était le signe d’une certaine politesse. J’aurais d’ailleurs dû commencer par là… J’ai aujourd’hui quarante ans. Bien sûr, je n’ai pas parlé comme ça, je ne me suis pas toujours intéressé aux choses qui m’entouraient, je n’en avais tout simplement jamais eu l’idée. Ne vous méprenez pas, ce n’était pas une question de temps. Non, juste une question d’opportunité.
Je m’intéresse au monde qui m’entoure depuis une dizaine d’années, vous comprendrez pourquoi plus tard. Avant, ma vie n’était qu’une quête. Comme le héros de Kerouac, je parcourais la France sans vraiment savoir pourquoi. J’ai fait quelques truculentes rencontres. Je doute cependant que ceux qui m’ont rencontré puissent maintenant en témoigner. Je sais que quelques privilégiés ont pu le faire. J’ai d’ailleurs conservé leurs témoignages sur le bureau, là-bas. Des coupures de journaux. C’est amusant de lire des articles qui vous concernent. L’espace d’un instant, c’est vous le héros. J’ai simplement un peu de mal avec les compliments. Je préfère les critiques, même acerbes. J’aime inspirer la crainte, la peur dans les yeux de l’autre me remplit d’aise.
Prendre la plume n’a pas été pour moi une chose aisée. Je n’avais aucune envie de partager mon expérience. Qui étaient donc ces gens pour que je leur parle ? Ils n’auraient certainement rien compris à la complexité de ma personnalité. Et puis, vous savez, le temps fait son œuvre, lentement, patiemment. Je dois vous avouer qu’il est difficile, aussi de rester éloigné des préoccupations du simple des mortels. Que de questions m’a-t-on posées! Que d’interrogations sur ma personnalité ! Que de curiosité sur mon parcours ! Je dois vous avouer qu’être un sujet qui pique la curiosité de mes semblables a de quoi me combler…
Pour vraiment comprendre qui on est, il faut savoir d’où on vient. Je vous expliquerai le moment venu. Je crois qu’aujourd’hui il fait beau. Je le devine à la luminosité qui traverse la petite lucarne protégée par des barreaux, tout là- haut. C’est peut-être la lumière du jour qui me manque le plus. Pour en revenir à ce que je disais plus haut, la liberté c’est peut-être laisser les rayons du soleil caresser votre peau, laisser la chaleur envahir votre corps…
Je n’ai pas terminé de vous décrire mon home suit home. Je me rappelle certaines maisons qui avaient la particularité de posséder d’immenses baies vitrées qui, pour la plupart, offraient une vue imprenable sur un paysage magnifique. Ma baie vitrée donne sur un couloir. C’est vrai que j’ai parfois l’impression d’être une bête curieuse à qui on rend une petite visite uniquement pour s’offrir une petite frayeur sans risque. Je me rappelle le zoo de Maubeuge, c’était avec mon grand-père, si ma mémoire ne me trahit pas. Le lion effectuait des allées et venues incessantes derrière sa vitrine de verre. La plupart des enfants s’effrayaient à la vue de ce roi déchu. Pour ma part, j’avoue que je l’enviais. Sa beauté, sa puissance, le fait que même là où il était, il continuait à faire peur, tout chez lui me ravissait.
Je suis depuis quinze ans derrière ces trois murs et cette baie vitrée. Je me trouve quelque part au cœur de la Lozère dans un centre unique au monde. Il s’agit d’une prison ultra moderne où sont enfermés les plus beaux spécimens que la criminalité a pu enfanter. Nous ne sommes que trois détenus ici. Nous ne nous connaissons pas. Aucun contact. Rien. Je suis plutôt bien traité. Ils ont intérêt d’ailleurs. Le Professeur Joulin, psychiatre de son état et responsable du lieu, organise des conférences. Je sais que je suis son sujet préféré. Il faut le voir, lui et ses semblables pénétrer dans mon appartement. Oui, je sais, j’utilise le mot appartement. Je trouve celui de cellule bien trop vulgaire. Où en étais-je ? Oui, le Professeur entre donc chez moi. Auparavant, quatre molosses noirs entrent et me prient instamment de leur offrir mes chevilles et mes poignets. Ils m’installent aussi une espèce de muselière. Tout ce foin à une raison, je vous la dévoilerai en temps utile.
J’ai oublié de vous parler de l’autre table, celle où je mange. Au milieu, un trou, mon assiette… et un verre, une espèce de récipient incrusté dans la table. Chaque repas, j’ai droit à une paille… Le grand luxe !! Bien sûr, à chaque repas, mes amis les molosses me tiennent à distance pendant que le cantinier me verse négligemment mon repas dans mon auge. Je sens que je vieillis, j’ai de moins en moins envie de me rebeller, je crois bien que j’ai fait le tour. D’ailleurs, j’ai pris une décision importante, vitale même ! Je vous en ferai part en temps utile.
Je suis un psychopathe, c’est du moins ce qu’ils disent… C’est bizarre cette manie de voir combien il est important pour la plupart des gens de mettre des noms sur tout… Je souris car je me souviens de la fois où des savants chinois sont venus me rendre visite. Derrière la vitre, ils avaient l’air aussi curieux qu’apeurés. Je me suis fait un plaisir de m’approcher de la vitre et de pousser un hurlement à réveiller les morts ! Vous les auriez vus… Panique générale à bord, les jaunes étaient devenus blancs comme des linges ! Cet épisode m’avait valu une leçon de morale de la part du professeur Joulin.
Sinon, ma vie est rythmée par quelques visites. Les repas bien sûr et chaque jour, un médecin. On me prélève une petite quantité de sang, on m’attache sur le lit pour me passer un scanner grâce à leur matériel digne de Star War. Je ne sais pas ce qu’ils cherchent… Mais ils cherchent !!
Deux fois par semaine, j’échange quelques mots avec une jeune psychologue. Je crois qu’elle fait ses études à Montpellier. La première fois que je l’ai vu, elle portait un décolleté qui a ravivé en moi des sensations qui ne demandaient qu’à revenir au grand galop. Depuis, Pauline, c’est comme ça qu’elle s’appelle, porte des cols roulés Encore un coup du professeur… Mais le parfum délicat de Pauline me transporte dans des contrées, que, même en liberté, il m’aurait été impossible de visiter. Ah ! si seulement je pouvais bouger…
Si aujourd’hui j’ai décidé de parler c’est à la fois, car, comme je vous le disais, j’ai pris une décision importante, mais aussi parce que j’ai eu une chance incroyable : Dieu m’a rencontré ! Je sais, vous allez me prendre pour un cinglé, mais pourtant, je vous jure… Dieu est venu jusqu’ici pour me voir. Il avait dépêché pour moi le Père Gabriel. J’ai compris en le voyant qu’il n’était que la voix de Dieu… Dieu l’avait envoyé dans l’unique but de me sauver, mais avant, il fallait qu’il me comprenne, c’est ce que le Père Gabriel m’a gentiment expliqué. Au début, j’ai eu beaucoup de mal à le croire. Une question me taraudait. Pourquoi Dieu n’était-il pas venu lui-même ? J’avoue avoir eu quelques craintes. Peut-être Dieu ne voulait-il pas avoir affaire à moi directement, car je n’étais pas à proprement parler une « bonne personne ». Après m’être calmé un peu et avoir beaucoup réfléchi je me suis dit que ce n’était pas à moi de me mettre en « position basse ». Moi, je n’ai jamais rien demandé, à personne… Alors, j’ai laissé le Père Gabriel venir à moi. Même s’il est ridicule dans sa soutane, si son ton péremptoire m’agace souvent un peu, il me dit des paroles qui m’apaisent. J’ai parfois l’impression qu’il lit dans mes pensées. Alors, j’essaie par tous les moyens d’effacer mentalement toutes mes mauvaises pensées. Je sais, vous ne comprenez certainement rien à ce que je vous raconte mais, je vous promets qu’il y a un sens à tout cela. J’ai juste une crainte. Celle que le Père Gabriel ne me vole mes pensées car, pour l’instant, j’ai l’ascendant sur lui. Je sais qu’il veut que je me confesse. Il m’a parlé l’autre jour de la paix de mon âme… Foutaise ! Où était-il Dieu, quand je souffrais ? Qu’a-t-il fait pour moi jusque-là ? Bon, je m’égare et surtout je sens monter en moi cette haine que j’ai mis tant de temps à apprivoiser.
Je vais essayer de vous raconter mon histoire. Pas une confession, non… juste ma vie, telle que je l’ai vécue. J’essaierai de vous montrer à quel point les autres ne me comprenaient pas, à quel point ma quête de liberté a été plus forte que tout. J’ai fait des voyages, des routes à travers la France, j’ai rencontré une multitude de personnes intéressantes, elles vivent encore d’ailleurs… les autres…
2
Je m’appelle Théo Templier. J’ai quarante-deux ans. Je suis professeur de sciences humaines à l’université de Metz. J’ai toujours habité la région. Mes parents se sont rencontrés ici. Ma mère était originaire de Saint-Etienne, mon père lui, venait de Paris. Il était professeur de lettres, il a effectué toute sa carrière dans la faculté où j’enseigne. C’est drôle d’ailleurs de me dire que suis certainement assis, bien des années plus tard, au même bureau que lui et que je m’adresse peut-être aux enfants de ses étudiants. Ma mère elle, était coiffeuse. Ils se sont rencontrés au mariage d’un ami. Il paraît que papa était passablement éméché et qu’il avait laissé à maman son adresse… sur un bock de bière. Ils en reparlaient quelquefois en souriant. Je suis fils unique. Aujourd’hui, je suis marié, j’ai deux garçons. Ma femme est dentiste et tout va bien pour tout le monde !
Je n’ai pas toujours été professeur. Dans mes jeunes années, j’ai eu envie de tester la vie. J’étais amateur de séries policières et dès que j’ai pu, j’ai fait le nécessaire pour être gendarme de réserve. J’aimais le contact avec ces hommes et ces femmes au service de la loi. Je me suis d’ailleurs engagé pendant vingt ans, en parallèle, j’ai mené à bien mes études ce qui n’a d’ailleurs pas été simple, vous comprendrez pourquoi.
Ma première affaire, j’avais tout juste vingt-deux ans. Je m’en souviens comme si c’était hier car elle a conditionné une bonne partie de mon existence.
C’était en 1994. Le 1er juillet. Nous avions été appelés à la Ferme de Saint-Joux près de Gravelotte un petit patelin au sud-ouest de Metz. Le facteur, qui effectuait sa tournée, était rentré dans la propriété et avait découvert une scène apocalyptique. Il avait été tout d’abord étonné de ne voir personne dans la cour de la ferme. Il y avait effectivement trois bâtiments en « U ». L’étable, le lieu de vie et la remise. Habituellement, Roger, le propriétaire des lieux vaquait à ses occupations. Ce jour-là, rien, pas âme qui vive si ce n’était le berger allemand qui tiraient désespérément que sa laisse en fer solidement attachée au-devant de la maison. Il glapissait en émettant un son inhabituel. Il semblait à la fois craintif et plaintif. Le facteur était donc descendu de son scooter et était entré dans la cour. Contrairement aux idées reçues, nul besoin pour lui de déguerpir devant le molosse. La bestiole, grâce à Roger, avait pris l’habitude de le côtoyer et lui faisait même la fête à chaque visite. Il s’était approché de l’animal en murmurant son nom, Tyrex. Tyrex s’était instantanément calmé. Après l’avoir caressé, le facteur frappa à la porte. Point de réponse. Il remarqua que la porte n’était pas fermée. Qu’elle ne soit pas fermée à clé n’avait rien de surprenant. Roger disait toujours qu’il ne servait à rien de s’enfermer. Qui donc voudrait bien entrer ? Sa femme,
