Prise au piège avec lui, épisode 2: Avec son milliardaire

Chapitre 1

Rien n’a de sens. La neige tombe du ciel et atterrit sur ma peau, fondant sur mes cils et se frayant un chemin dans l’espace entre ma manche et mon gant. La lumière se reflétant sur la poudre blanche était si brillante que j’ai presque oublié où j’étais.

C’est vrai. J’étais dehors. Nous étions enfin dehors.

Et cette lumière, ce n’était pas seulement le soleil. Non, c’était le clignotement constant des appareils. Des photos prises. Un mur de gens avec des appareils photo au lieu de têtes, qui suivait tous mes mouvements.

Mais je n’étais pas seule. C’était un sentiment de chaleur. Le contact de la main de Matt sur moi alors qu’il m’agrippait et m’entraînait.

C’était comme si nous courions au ralenti. Je ne pouvais pas entendre les voix qui criaient autour de moi. Je n’entendais rien d’autre que les bruits de nos respirations haletantes dans l’air froid.

Où courions-nous ? Je ne savais pas, et ça n’avait pas d’importance. Tant que la chaleur de la main de Matt restait dans de la mienne.

Puis, il s’est mis à crier.

— Taxi !

Le taxi s’arrêta devant nous, projetant de la neige sur mon manteau. La porte s’ouvrit et nous nous sommes engouffrés à l’intérieur. Dès que le conducteur a vu nos visages, sa bouche s’est ouverte.

— Hé, n’êtes-vous pas...

Matt poussa une liasse de billets vers le chauffeur.

— Roulez, dit-il.

Sans rien ajouter, l’homme prit l’argent et fila dans la direction opposée aux paparazzi. Bientôt, ils n’étaient plus que de petits points dans le rétroviseur.

Chapitre 2

À l’arrière du taxi, Matt tenait toujours ma main. L’odeur de fumée était imprégnée dans les sièges, tout comme les morceaux séchés de vieux chewing-gum. J’ai regardé par la fenêtre les bâtiments qui défilaient devant nous, et c’est là que je me suis souvenue.

De tout. Être piégée dans la bibliothèque. Découvrir que Matt n’était pas vraiment Matt. Il était Matthieu Eamon Dufour. Un milliardaire. Il m’avait menti.

J’ai retiré ma main.

— Ne me touche pas ! ai-je crié.

— Quoi ? Matt m’a regardée, les yeux écarquillés. Qu’est-ce qui ne va pas ?

— Qu’est-ce qui ne va pas ? ai-je répété. Qu’est-ce qui ne va pas, comment oses-tu me demander ça ?

J’aurais aimé avoir quelque chose à jeter.

— Es-tu fâchée contre moi ?

Je ne pouvais pas le croire. Étais-je en colère ? Bien sûr que j’étais en colère ! Comment pouvait-il en être autrement ?

— Tu m’as menti, dis-je. Je ne sais même pas qui tu es.

Matt prit une profonde inspiration et me regarda dans les yeux.

— Je ne t’ai pas menti, je cherchais juste le bon moment...

J’ai serré les poings et frappé le siège sale.

— Le bon moment pour quoi ? Mr Matthieu Eamon Dufour, pour me dire que tout ceci n’était qu’une plaisanterie, pour me dire que tu voulais juste baiser avec moi ? ai-je crié.

C’était si fort que je me suis même surprise.

— Penny, je...

Le chauffeur de taxi arrêta la voiture et nous avons été projetés en avant. Il se retourna.

— Écoutez-moi tous les deux, dit-il, je ne sais pas ce qui se passe derrière, mais si vous n’arrivez pas à vous calmer, je vous éjecte tous les deux hors de ma voiture. Il attendit que nous ayons hoché la tête avant de se retourner. Je me fiche de qui vous êtes, ajouta-t-il. Et il n’y aura pas de remboursement non plus.

Après un moment, la voiture se remit en route. J’ai sorti un vieux reçu de ma poche et griffonné mon adresse dessus. Puis je l’ai tendu au chauffeur de taxi.

— Emmenez-moi ici aussi vite que possible, je veux m’éloigner de ce saligaud, dis-je.

— Oui M’dame, répondit-il.

Puis je me suis rassise sur mon siège, les bras croisés, observant par la fenêtre pour ne pas avoir à regarder le visage de Matt. Pendant un moment, nous n’avons rien dit. La seule chose qui nous entourait était le bruit de la ville.

Je n’étais même pas sûre de ce que je ressentais. J’étais fâchée. Je ne voulais plus jamais lui parler. Mais une partie de moi avait envie que Matt me parle. Qu’il s’excuse. Qu’il me dise que tout allait bien. Je voulais à nouveau sentir sa main chaude dans la mienne. Étais-je dans l’erreur ?

— Que veux-tu savoir ? demanda Matt.

J’ai lentement tourné la tête pour le regarder. Il n’y avait aucune colère sur son visage. Il avait juste l’air... triste. En le voyant comme ça, j’ai ressenti de la douleur dans mon cœur. Était-ce à cause de moi ?

Je détournais de nouveau les yeux et regardais par la fenêtre. Non. J’étais celle qui était blessée dans le cas présent.

— Quel est ton nom ? ai-je. Ton vrai nom.

— C’est Matt, comme je te l’ai dit.

Je tournais la tête et le regardais fixement.

— D’accord, d’accord, Matthieu Eamon Dufour, c’est ce qui est écrit sur mon certificat de naissance, mais personne ne m’appelle comme ça, tout du moins, personne qui m’importe, sauf pour ma