Gabe

Un grand merci à tous ceux qui ont attendu si longtemps pour que ce tome de la série de la Meute de la Lune sorte.

CHAPITRE UN

— Épouse-moi.

— Pas question, non !

Gabe avait l’air horrifié par sa meilleure amie, Faith Jarod. Elle était assise au comptoir de sa cuisine, mangeant de la glace dans une tasse parce que, comme d’habitude, tous ses bols étaient sales. Ses cheveux sombres étaient relevés dans une queue de cheval et ses yeux bruns pétillaient d’humour tandis qu’elle le regardait.

— Ohhh… Allez, Gabe. Tu es l’homme parfait ! Tu cuisines, tu nettoies et tu laves même tes propres sous-vêtements.

— Je baise des hommes.

Faith haussa les épaules comme si ça ne portait pas à conséquence.

— Alors, tu as un léger défaut.

Gabe se mit à rire tandis qu’il grattait le fond du pot de crème glacée et remplissait une tasse pour lui.

— Cela pourrait mettre un frein à ta vie sexuelle.

Après s’être débarrassé du récipient, il prit une bouchée de son épaisse glace au chocolat, fermant les yeux de bonheur alors que la saveur crémeuse emplissait sa bouche. La voix de Faith rompit son obsession momentanée de chasser tous les petits morceaux de brownie avec sa langue.

— Pas avec les gars avec qui je suis sortie dernièrement et sérieusement, tous les architectes dans notre société sont gays ou quoi ?

— Ce serait statistiquement impossible. D’ailleurs, ce serait discriminatoire d’embaucher quelqu’un en se fondant sur sa préférence sexuelle.

— Ouais, mais s’ils ne demandent pas, ils ne peuvent pas être poursuivis en justice.

Gabe fit un rapide examen mental de tous les architectes du cabinet.

— Je pense que la majorité d’entre eux sont gays, mais tu sais que je n’ai jamais eu un très bon instinct pour ce genre de choses. Un mec doit pratiquement t’écrire en lettres rouges sur son cul pour que je comprenne qu’il veut sortir avec moi.

— Vrai.

Faith eut un petit rire.

— Tout à fait vrai ! Tu te souviens de Nicky ? Il t’a envoyé des fleurs pendant une semaine rien que pour attirer ton attention.

— Ouais, il était très romantique, dit Gabe en soupirant. Mais mauvais au lit. Aucune alchimie quelle qu’elle soit.

— Et qu’en est-il d’Anthony ?

— Le patron ?

Gabe frissonna.

— Je pense que son petit ami est le « Parrain » local ou quelque chose comme ça, il a toujours de grands voyous qui le suivent. En plus, Anthony me rend nerveux, il y a quelque chose qui cloche sérieusement chez lui.

Gabe soupçonnait Anthony d’être un métamorphe, ou un magicien, ou un être surnaturel quelconque. Sa grand-mère lui avait tout dit du monde invisible quand il était enfant, et qu’elle lui racontait des histoires avant de dormir, rien que des contes de fées fantastiques. Elle aimait particulièrement les métamorphes. Alors qu’il grandissait, il avait vu assez de choses étranges dans sa vie pour savoir qu’il y avait une part de vérité dans les contes de sa grand-mère.

— Je pense qu’il est doux, dit Faith, loyalement. À chaque fois que je demande un congé, il approuve toujours, et l’année dernière quand ma grand-mère a eu besoin d’être opérée, il a payé les frais d’hospitalisation.

— Je n’ai pas dit qu’il n’était pas un bon patron. J’ai dit qu’il est effrayant. Il a des yeux bizarres et as-tu rencontré ce nouveau consultant ? Quel genre de gars ne travaille que la nuit ? Maladie de peau, mon cul, il aime juste dormir le jour. Nous travaillons pour un groupe bizarre, Faith. Un jour, nous allons entendre aux infos que ce sont tous des extra-terrestres ou quelque chose comme ça.

Faith eut un petit rire.

— Je pense que tu es juste en colère parce que nous sommes dans un bureau rempli d’hommes sexy et qu’aucun d’entre eux ne nous donnera jamais l’heure.

Il sourit à contrecœur.

— Peut-être. Mais tu sais qui je trouve le plus sexy ?

— Qui ?

Faith se pencha en avant, dans l’attente de la réponse de Gabe.

— J’ai vu cet homme rendre visite à Anthony une fois, son nom était Dare. Seigneur, j’adorerais lécher tous ces muscles.

— Que s’est-il passé ?

Gabe haussa les épaules.

— Rien. Je lui ai souri. Il m’a tapoté le dos comme si j’étais son nouveau meilleur ami et puis le gars avec lui, qui je suppose, était son petit ami, m’a regardé comme s’il voulait m’arracher la tête et me frapper avec. Pourquoi les meilleurs sont-ils toujours avec des crétins ?

— Peut-être qu’il était juste protecteur.

Gabe se souvint du regard adorateur que le petit ami de Dare avait adressé à l’homme amical.

— Peut-être, mais j’aimerais un homme comme ça.

— Comme quoi ?

— Beau et amical. Ce n’est pas trop demandé, n’est-ce pas ?

— Et qu’en est-il dans un lit ?

— S’il est magnifique, il sera bon au lit.

— Comment le sais-tu ?

— Pratique. Toute personne qui est belle a forcément beaucoup de pratique.

Faith claqua sa cuillère contre la sienne.

— Touché !

Le jeu était bon et le dîner après, délicieux.

— Je n’arrive pas à me souvenir de la dernière fois que j’ai mangé un steak aussi parfait, dit Gabe en souriant à Faith, profitant d’une soirée avec son amie.

— Moi non plus. C’était une excellente soirée. Merci de m’avoir invitée.

— C’était le moins que je puisse faire pour ton anniversaire, puisque tu es devenue si vieille, la taquina Gabe, admirant son teint éclatant et ses cheveux brillants.

— Oui, c’était la moindre des choses, dit Faith en le tapant sur le bras.

— Veux-tu aller boire un verre ?

Gabe agita la tête vers le bar devant lequel ils venaient de passer.

Faith secoua la tête.

— Je suis crevée et je veux que ma présentation soit prête pour demain.

Elle travaillait pour la division « architecture paysagiste » de leur entreprise et passait une bonne partie de son temps à persuader les clients d’acheter des plants locaux.

— Bonne chance.

— Merci.

Elle monta dans sa voiture et Gabe attendit