LAET

This article examines how personal habits related to energy consumption both in a domestic setting and during day-to-day transport use are initially acquired and how they subsequently develop; it also focuses on the nature of the changes that have occurred since the latest jump in energy prices. The analysis presented here draws on the findings of the socio-anthropological component of the TransEnergy research project, financed by the Agence Nationale de la Recherche as part of the Villes Durables (Sustainable Cities) programme, which examined the impact of energy price rises on households living and working in the peri-urban fringe zone of France's second city, Lyon.

Our daily life and ways of inhabiting are shaped by routines. Those routines are both dynamics and immutable, individual and social. To understand the origin of these routines and their mutual articulation, we consider them in the many dimensions of daily life. Understanding how routines change or do not change is a way to understand social evolutions. In this article we will investigate routines – identified or not as being sustainable – and their justification in order to rethink the relations between the various domains of everyday life and their justification. The article is based on a fieldwork conducted in California.

La grande mobilité géographique professionnelle qui implique pour un individu de résider et de travailler dans des lieux distants de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de kilomètres, reste un phénomène social mal connu.
Pourtant, cette mobilité spatiale singulière, emblématique de notre modernité, transforme profondément le quotidien privé et professionnel des travailleurs mobiles, et impose des façons de vivre et de travailler bien spécifiques intégrant l'éloignement géographique, l'absence, mais aussi des séparations et des retours récurrents. L'apprentissage et le vécu de la grande mobilité participent ainsi d'enjeux portant aussi bien sur les usages et les représentations de l'espace et du temps, que sur des négociations entre diverses appartenances familiales, territoriales et professionnelles.
Prenant appui sur une longue enquête qualitative effectuée auprès des familles françaises et britanniques confrontées quotidiennement aux effets du travail à distance, cet ouvrage a pour ambition de documenter à la fois les raisons qui furent à l'origine de la grande mobilité professionnelle, et l'incidence de celle-ci sur la vie du groupe familial. "La vie en deux" propose à cet égard de replacer les salariés au cœur des multiples scènes de leur quotidien pour appréhender comment ces différents moments participent à la construction de l'identité des travailleurs mobiles et de leur famille, en interrogeant le sens donné au travail au loin dans ces trajectoires de vie.

L’objectif du projet TransEnergy financé par l’ANR Villes Durables 2010 était d’apporter des éléments de connaissance sur les stratégies d’adaptation des ménages et des entreprises à la transition énergétique en comparant les choix de localisation des ménages et des entreprises des métropoles de Lille et de Lyon. La recherche, conçue sur une analyse systémique, s’est appuyée sur une analyse des différentes échelles du territoire, des secteurs d’activités industriels et des contraintes des ménages. Elle a été produite grâce à une complémentarité disciplinaire (ont été mobilisées la sociologie, l’anthropologie, l’aménagement et les sciences de l’ingénieur) et des modes d’investigation du réel comprenant l’usage de méthodologies tant quantitatives que qualitatives.

La population des campagnes françaises a fortement cru au cours des vingt dernières années, déplaçant les fronts de la périurbanisation. Qui s’installe dans ces communes ? Si la périurbanisation est associée à la « classe moyenne », les travaux issus de recherches qualitatives récentes sur la question, tout comme les analyses statistiques des populations rurales et périurbaines nuancent le tableau et insistent sur la forte présence des catégories socioprofessionnelles ouvrières et employées. Cet article se propose d’analyser la mosaïque sociale et les logiques d’installation des nouveaux venus d’une commune de l’Ain à partir de différentes vagues d’arrivées. Cette analyse permettra d’interroger la notion de classe moyenne, la place et le statut des nouveaux venus.

Les campagnes françaises et russes sont toutes deux le lieu d'un phénomène important, possédant des caractéristiques similaires : celui des résidences secondaires. Il ne s'agit pas ici d'aborder le sujet des datchas situées dans et en périphérie des villes russes, marquées d'une fonction vivrière forte, mais véritablement celui des résidences secondaires situées en zone rurale, dont Elisabeth Gessat a pu observer l'émergence au cours de ses années d'enquête et que nous avons entrepris d'étudier conjointement depuis 1999, de façon comparative avec les terrains français où Nathalie Ortar poursuit son ethnographie depuis 1992.

Dans un contexte migratoire, - qu'il s'agisse de migration départementale, nationale ou internationale-, le territoire d'origine, - le sien ou celui des parents voire des grands-parents-, constitue un point d'ancrage de l'identité sociale des individus. Ce lien est entretenu grâce à la possession d'une résidence dite secondaire, qu'elle soit héritée ou achetée, sur ce territoire. Cette maison traduit notre rapport au monde et reflète les codes de la société dans laquelle s'inscrit l'individu. Sous le couvert de la maison se profile tout un faisceau de rapports spatiaux qui servent de creuset à la socialisation.
Cet espace sert de lien à la construction d'une identité collective. L'utilisation similaire de ces logements tant en France qu'en Russie laisse supposer un besoin, pour affronter le caractère changeant des sociétés contemporaines, de se rattacher à un espace connu. La construction de l'identité des citadins passerait par un raccrochage à des éléments d'un passé rural entretenu vivant grâce à la possession d'une double résidence.

Le travail comparatif que nous avons choisi de mener sur le phénomène des résidences secondaires s'appuie sur des enquêtes ethnographiques réalisées d'une part en France dans le département de l'Ain et le haut pays des Alpes Maritimes, en milieu rural donc et dans des zones faiblement touristiques, et d'autre part en Russie dans les régions de Moscou et de Yaroslav. Cette étude est animée par notre intérêt pour la compréhension des façons d'habiter et d'utiliser ces espaces. Il s'agit pour nous d'observer les conséquences de bouleversements socio-économiques sur les usages du rural à partir d'un objet d'étude unique. Sachant qu'en Russie comme en France, le phénomène des résidences secondaires se caractérise par son ancienneté et son extension géographique et sociale, l'évolution contemporaine de ce phénomène nous paraît particulièrement révélatrice de la pression que peuvent exercer l'économie et le social sur l'usage du monde rural, de même que des relations qu'entretiennent espaces ruraux et espaces urbains.

L'objectif de cette communication est de voir si, face à la transition énergétique qui s'annonce, des changements sont perceptibles dans les pratiques de mobilité des ménages et des entreprises. Il s'appuie sur les résultats de deux enquêtes qualitatives menées auprès de ménages et d'entreprises au sein de territoires périurbains de la métropole lyonnaise. Les résultats montrent que certains changements sont perceptibles dans les pratiques de mobilité des ménages comme des entreprises : une rationalisation dans l'usage des véhicules (développement du covoiturage, choix de véhicules moins consommateurs, optimisation des itinéraires…), une évolution dans les choix de localisation visant à limiter l'éloignement des centres urbains et une amélioration de la qualité du bâti plus aisée en logement individuel qu'en logement collectif. Plusieurs raisons, souvent entremêlées, permettent d'expliquer ces évolutions : importance accordée aux enjeux environnementaux associés à la mobilité, prise de conscience de l'augmentation du coût de la mobilité routière… Mais ces résultats font également ressortir le poids des contraintes qui pèsent sur les pratiques de mobilité, notamment sur celles liées au travail. Pour réussir la transition énergétique dans le domaine de la mobilité il apparaît indispensable de se pencher plus précisément sur la question des contraintes générées par le monde du travail (organisation du travail, choix de localisation des entreprises, place accordée à la valeur travail par les ménages).

Omniprésents dans le paysage urbain, les jardins collectifs le sont aussi dans le quotidien de la majeure partie des Russes. Ils représentent le pendant incontournable de l'habitat collectif. Leur histoire est intimement liée à toutes les crises économiques et agricoles qu'ont pu connaître l'Union Soviétique puis la Russie postsoviétique. Objet multifonctionnel, les jardins collectifs se révèlent être de précieux observatoires pour évaluer les transformations économiques et sociales de la société russe. La datcha et le plaisir pris à y séjourner entrent dans le cadre d'une recherche de mieux vivre associant activité physique, alimentation saine, rencontres familiales et amicales. Présentés comme un complément nourricier indispensable pour les Russes, ces jardins assument aussi d'autres fonctions comme l'exercice de l'ingéniosité, le plaisir du travail de la terre et la rupture avec le quotidien.

Depuis la fin des années 1950 l'une des vocations principales du haut pays est d'être un lieu de villégiature. Une villégiature toutefois un peu particulière puisque nombre des maisons occupées ont été acquises par héritage ou sont rachetées par des « autochtones », c'est-à-dire des personnes dont les parents ou elles-mêmes sont parties travailler en ville tout en ayant conservé des attaches familiales dans un village présenté comme étant celui des origines. Cette problématique particulière renvoie autant au sens donné aux lieux et en particulier à la fonction symbolique de revêt tout habitat, qu'au sens des migrations qui doivent être interprétées en fonction des trajectoires familiales et professionnelles de chacun. Observé sous cet angle particulier d'analyse, l'usage du haut pays apparaît profondément ancré dans son époque.

Plus que jamais la société moderne serait une société du mouvement (Lash, Urry, 1998). Toutefois, l'étude des déplacements quotidiens ou hebdomadaires ainsi que des trajectoires résidentielles et professionnelles de familles interroge sur le sens de ces mobilités et leurs conditions de réalisation. En creux émerge la question des ancrages, notamment territoriaux. Basé sur des enquêtes de terrain réalisées dans deux communes du Haut-Pays des Alpes Maritimes et deux communes aux contreforts du Jura dans l'Ain, l'article se propose d'analyser le lien établi entre une maison " première " et une mobilité géographique au travers de parcours résidentiels lors de l'analyse de figures d'installation récentes puis de parcours de résidents secondaires.

One of the consequences of de-collectivisation in Russia has been an increase in the number of dachas. Several forms coexist in the villages: inherited old peasant houses (isba), old houses bought by workers or employees, new houses built by wealthy people, but they are all dachas since they are used as second homes. The owners of those houses are working in towns and come only for their vacations and/or, when they do not live too far, during the week-ends. They are either native to the village or its surroundings (either themselves or their parents), or came by way of relationships with other dachniki or villagers.
Dachas influence the organisation of time of the dachniki and their conception of life and family. If gardening and the upkeep of the dacha consume most of the dachniki's time, they also interact a lot with other dachniki and villagers. The nature of the exchanges can be economic or cultural. Dachniki interact with the rural world and change it. The needs of the dachniki create new job opportunities for the villagers, but they also influence the way villagers look at their cultural heritage.