Wolf Feuerhahn
Former Deputy Director of the Centre Alexandre Koyré
Co-director of the 'Revue d'histoire des sciences humaines'
Editor in chief of the series "Archives" (Publications scientifiques du Museum National d'Histoire Naturelle)
Co-director of the 'Revue d'histoire des sciences humaines'
Editor in chief of the series "Archives" (Publications scientifiques du Museum National d'Histoire Naturelle)
less
InterestsView All (25)
Uploads
Books by Wolf Feuerhahn
Far from appearing to be an advocate of an 'understanding' sociology opposed to 'explanation', Weber makes understanding the motivations of social agents a modality of causal explanation. Above all, through his promotion of the expression 'cultural sciences' (Kulturwissenschaften), he was not content with guaranteeing a specificity for these sciences: he took up a question that is still very much alive, that of the 'cultural significance' of capitalism, in other words the transformation of man by the way the economy operates.
Over the last sixty years or so, the field of the history of science has expanded: the number of people involved has grown steadily, the methods of investigation have multiplied and become more differentiated, and the objects of study have diversified considerably. Above all, what was once a very specific, even marginal, field has become central to the human and social sciences. In addition to the first eleven articles, written specifically for this book, readers will find at the end of the volume an unpublished interview with the philosopher Michel Serres, who died in 2019.
Mais ce qui apparaît comme une libre transformation est aussi l’expression d’une politique institutionnelle. Le choix d’un intitulé de chaire, la désignation d’un titulaire résultent de l’état de la science et d’un contexte académique, politique et social. La reconduction d’une chaire revient à affirmer qu’une discipline mérite d’être enseignée ; la suppression d’une autre signifie que celle-ci n’a plus sa place dans le paysage scientifique. L’analyse des pratiques à l’œuvre au Collège de France durant ses cinq siècles d’existence, révèle une tension vive et persistante entre l’engagement en faveur de l’innovation et la perpétuation des traditions séculaires.
Sur la base de nombreux documents inédits issus notamment des archives du Collège de France, cet ouvrage revisite l’autodéfinition de la plus fameuse institution savante française et invite à reconsidérer la fabrique et le partage des savoirs dans l’enseignement et la recherche.
Les congrès scientifiques internationaux offrent un bon observatoire de la construction de la science à l'échelle internationale. Dans un contexte de spécialisation et de disciplinarisation croissantes des domaines scientifiques, leur organisation pose des questions cruciales touchant à la délimitation et la structuration du champ concerné. Ils favorisèrent ainsi la standardisation d'outils disciplinaires, la reconnaissance de nouvelles théories, la mise en place de projets internationaux ou l'émergence de nouvelles disciplines.
Mais les congrès témoignent aussi de la plasticité des pratiques scientifiques qui se comprennent tantôt comme nationales, tantôt comme universelles. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'Allemagne, principale puissance scientifique, cristallise les rivalités. Le boycott dont elle fera l'objet dans les réunions scientifiques de l'Entre-deux-guerres révèle l'incidence du politique dans l'organisation des congrès. L'idéal d'universalisme scientifique est en outre mis à mal par l'absence quasi complète de l'Asie, de l'Amérique du Sud, de l'Afrique et de l'Océanie.
D’ailleurs, ce fut en Wolff, non en Leibniz, que Kant vit l’initiateur de l’« esprit de solidité » qu’il reprit à son compte pour « s’engager dans la voie sûre d’une science ». Selon le mot de Heidegger, Wolff fut celui par lequel « la totalité du savoir métaphysique occidental devait se rassembler dans la clarté rationnelle de l’Aufklärung, et l’humanité de l’homme s’établir sur elle-même dans la raison pure ». Toutefois, cela ne le cantonne ni à une période historique déterminée, ni à un espace géographique défini. Car la pensée de Wolff, désigné par Hegel comme le « maître des Allemands », structure intimement la philosophie de langue allemande. De fait, nous avons affaire à un penseur de tout premier ordre, auquel les plus grands philosophes n’ont cessé de se reporter.
Par le présent travail, les auteurs de cette édition voudraient montrer au public d’expression française à quel point il est nécessaire de rendre à Wolff la place qui lui revient dans l’histoire des idées. Ce dessein est ici servi par les perspectives qu’ouvre ce Discours préliminaire sur tous les aspects fondamentaux du système entier de la philosophie.
Papers by Wolf Feuerhahn
Far from appearing to be an advocate of an 'understanding' sociology opposed to 'explanation', Weber makes understanding the motivations of social agents a modality of causal explanation. Above all, through his promotion of the expression 'cultural sciences' (Kulturwissenschaften), he was not content with guaranteeing a specificity for these sciences: he took up a question that is still very much alive, that of the 'cultural significance' of capitalism, in other words the transformation of man by the way the economy operates.
Over the last sixty years or so, the field of the history of science has expanded: the number of people involved has grown steadily, the methods of investigation have multiplied and become more differentiated, and the objects of study have diversified considerably. Above all, what was once a very specific, even marginal, field has become central to the human and social sciences. In addition to the first eleven articles, written specifically for this book, readers will find at the end of the volume an unpublished interview with the philosopher Michel Serres, who died in 2019.
Mais ce qui apparaît comme une libre transformation est aussi l’expression d’une politique institutionnelle. Le choix d’un intitulé de chaire, la désignation d’un titulaire résultent de l’état de la science et d’un contexte académique, politique et social. La reconduction d’une chaire revient à affirmer qu’une discipline mérite d’être enseignée ; la suppression d’une autre signifie que celle-ci n’a plus sa place dans le paysage scientifique. L’analyse des pratiques à l’œuvre au Collège de France durant ses cinq siècles d’existence, révèle une tension vive et persistante entre l’engagement en faveur de l’innovation et la perpétuation des traditions séculaires.
Sur la base de nombreux documents inédits issus notamment des archives du Collège de France, cet ouvrage revisite l’autodéfinition de la plus fameuse institution savante française et invite à reconsidérer la fabrique et le partage des savoirs dans l’enseignement et la recherche.
Les congrès scientifiques internationaux offrent un bon observatoire de la construction de la science à l'échelle internationale. Dans un contexte de spécialisation et de disciplinarisation croissantes des domaines scientifiques, leur organisation pose des questions cruciales touchant à la délimitation et la structuration du champ concerné. Ils favorisèrent ainsi la standardisation d'outils disciplinaires, la reconnaissance de nouvelles théories, la mise en place de projets internationaux ou l'émergence de nouvelles disciplines.
Mais les congrès témoignent aussi de la plasticité des pratiques scientifiques qui se comprennent tantôt comme nationales, tantôt comme universelles. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'Allemagne, principale puissance scientifique, cristallise les rivalités. Le boycott dont elle fera l'objet dans les réunions scientifiques de l'Entre-deux-guerres révèle l'incidence du politique dans l'organisation des congrès. L'idéal d'universalisme scientifique est en outre mis à mal par l'absence quasi complète de l'Asie, de l'Amérique du Sud, de l'Afrique et de l'Océanie.
D’ailleurs, ce fut en Wolff, non en Leibniz, que Kant vit l’initiateur de l’« esprit de solidité » qu’il reprit à son compte pour « s’engager dans la voie sûre d’une science ». Selon le mot de Heidegger, Wolff fut celui par lequel « la totalité du savoir métaphysique occidental devait se rassembler dans la clarté rationnelle de l’Aufklärung, et l’humanité de l’homme s’établir sur elle-même dans la raison pure ». Toutefois, cela ne le cantonne ni à une période historique déterminée, ni à un espace géographique défini. Car la pensée de Wolff, désigné par Hegel comme le « maître des Allemands », structure intimement la philosophie de langue allemande. De fait, nous avons affaire à un penseur de tout premier ordre, auquel les plus grands philosophes n’ont cessé de se reporter.
Par le présent travail, les auteurs de cette édition voudraient montrer au public d’expression française à quel point il est nécessaire de rendre à Wolff la place qui lui revient dans l’histoire des idées. Ce dessein est ici servi par les perspectives qu’ouvre ce Discours préliminaire sur tous les aspects fondamentaux du système entier de la philosophie.
It can be tricky to view human and social science journals (SHS in French) as a homogeneous whole. Through the case of the Revue d’histoire des sciences humaines (RHSH), founded in 1999, we would like to shed some light on the macroscopic characteristics of the SHS publishing community. Indeed, the history of human and social sciences is a very small field of study, but its objects partake to much broader issues. Journals focusing on mainstream disciplines with many members (such as sociology, psychology, economics, geography, etc.) regularly publish historical or retrospective dossiers. The consequence of this is that their approach of their objects is clearly disciplinary and often instrumental, which is expressed through a vast array of – often genealogical – tools, from hagiography to the symbolic annihilation of an author or a concept. The RHSH advocates for a transversal approach to the history of human sciences, without neglecting the disciplinary evolutions that have marked their development. Refusing to endorse canons and traditions, it seeks to put them back in their historical frame by varying the analytical scales and focal points (history of publishing, places of knowledge, institutions, transnational exchanges, etc.). Its history highlights both the difficulty and the need to challenge the hierarchy between disciplines.
Centre Alexandre Koyré (EHESS/CNRS) & Laboratoire Printemps (UVSQ/CNRS)
19-20 janvier 2017
Organisation : Wolf Feuerhahn & Marc Joly
Norbert Elias (1897-1990) est considéré comme l’un des plus importants sociologues du vingtième siècle, à la faveur, notamment, de ses travaux sur le processus de civilisation et de ses réflexions critiques sur la dichotomie individu/société. Mais, du fait de sa trajectoire académique brisée par le nazisme et de la réception tardive de son œuvre, ses analyses dans le domaine de la sociologie de la connaissance et des sciences ont été faiblement débattues. En France, elles sont presque complètement ignorées. La publication de La Dynamique sociale de la conscience. Sociologie des sciences et de la connaissance (La Découverte, 2016) permet cependant d’apprécier l’ampleur réelle de l’investissement du sociologue allemand dans l’étude des sciences et de la connaissance.
L’objectif de cette journée d’études sera double. Il s’agira, d’abord, de retracer l’histoire de cet investissement, inséparable, chez Elias, d’une réflexion plus générale sur la spécificité de la sociologie par rapport à la philosophie et à l’histoire. Il s’agira, ensuite, de profiter de sa position « dominée » et du caractère décalé de ses propositions pour éclairer l’émergence et le développement de la sociologie de la connaissance et des sciences entre les années 1920 et 1980.
Lieu : Centre Alexandre Koyré
27, rue Damesme
75013 Paris
Le périmètre des accointances interdisciplinaires n’est ni homogène ni fixe. Des affinités et des incompatibilités se sont construites et déconstruites au fil du temps. Cela a pu générer la distinction entre « interdisciplinarité interne » (au sein des sciences humaines et sociales) et « externe » (entre sciences humaines et sociales et sciences de la nature) et de nouveaux domaines de recherche (anthropologie historique, socio-anthropologie, sociologie économique, sociolinguistique, sociobiologie, neurosciences sociales). Revenir sur ces constructions et leurs résultats pratiques permettra de cartographier les frontières du pensable.
Certaines institutions ont joué un rôle central dans la promotion de l’interdisciplinarité comme valeur à l’échelle tant nationale (EHESS, CNRS, ANR, Labex, COMUE) qu’internationale (Fonds national suisse de la recherche scientifique, Max Planck Institut, Reformuniversitäten allemandes fondées dans les années 1960 (Bielefeld, Constance), ERC, fondations Rockefeller, Soros…).
Les critiques de l’interdisciplinarité ont souvent été d’autant plus virulentes que de forts enjeux institutionnels étaient présents. Elles doivent également faire l’objet d’un examen socio-historique.
L’une des transformations opérées dans le cadre des politiques interdisciplinaires a consisté à rebattre les cartes des découpages organisationnels et intellectuels de la recherche. Aux critères disciplinaires sont venus s’ajouter des regroupements en fonction des objets d’enquêtes : STAPS, gender studies, science studies, area studies, cultural studies, postcolonial studies…
Ce premier atelier vise à examiner ces transformations à la lumière d’études de cas.
L’objectif de ce colloque est d’interroger l’historicité de cette auto-définition et de l’opération de partage des savoirs qu’est la fabrication de titres de chaires. Entrer dans l’atelier des intitulés conduit à mettre au jour les rapports complexes entre les revendications d’innovations et la perpétuation des traditions d’une institution multiséculaire. Apparaîtront ainsi les arguments mobilisés, les modèles français ou étrangers revendiqués, les échanges et controverses entre institutions comme entre savants, le rôle des facteurs politiques et économiques dans les processus de différenciation et de hiérarchisation des savoirs en contexte.
27-28 novembre 2014
Collège de France
11, place Marcelin-Berthelot
75231 Paris Cedex 05
Amphithéâtre Guillaume Budé
Colloque organisé dans le cadre du programme « Passage des disciplines » du Collège de France (dirigé par A. Compagnon en collaboration avec C. Surprenant), avec le soutien du labex Hastec, du Centre Alexandre Koyré (UMR 8560), de l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine (UMR 8066) et du laboratoire « Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques » (Anhima - UMR 8210).
Contact : Wolf Feuerhahn (CNRS, Centre Alexandre Koyré, Hastec)
wolf.feuerhahn@cnrs.fr
Dans l’optique d’une histoire sociale et culturelle des sciences, nous souhaiterions que les contributions s’interrogent sur les trajectoires historiques et géographiques de la contextualisation dans leur propre domaine d’investigation et dans des traditions savantes différentes (en France comme dans tous les espaces académiques concernés). Il serait souhaitable qu’une attention particulière soit prêtée aux débats entre partisans et détracteurs des approches contextuelles ainsi qu’aux discussions issues de pratiques de contextualisation hétérogènes. Comment les promoteurs de la contextualisation décrivent-ils l’état de leurs disciplines respectives ou plus généralement du champ des sciences humaines et sociales et en quoi cet état justifie-t-il, selon eux, un tel recours ? Quels sont les travaux qui sont mobilisés pour justifier les options épistémologiques en la matière ?
Avec ce colloque, le Centre Alexandre-Koyré souhaite susciter la discussion historiographique sur les pratiques intellectuelles que les différentes sciences sociales ont en partage.
Wolf Feuerhahn, Rafael Mandressi, Antonella Romano
4-5 mars 2014 (Centre Alexandre Koyré 27, rue Damesme 75013 Paris)
Organisateurs : Wolf Feuerhahn, Rafael Mandressi, Antonella Romano
Colloque organisé par le Centre Alexandre Koyré (UMR 8560), The University of Chicago Center Paris, le Max Planck Institute for the History of Science (Berlin).
Organisateurs: Jacqueline Carroy, Lorraine Daston, Wolf Feuerhahn, Jan Goldstein, Andreas Mayer
13-15 octobre 2010 (EHESS, 105, boulevard Raspail 75006 Paris) Colloque organisé par le Centre Alexandre Koyré (UMR 8560) en collaboration avec le CERMES3 dans le cadre du programme ANR PHS2M
Organisateurs : Alain Ehrenberg, Wolf Feuerhahn, Rafael Mandressi
9.04.2010
Organisateurs: Wolf Feuerhahn, Rafael Mandressi, Antonella Romano
Lieu : Centre Alexandre Koyré, Pavillon Chevreul, 3e étage.
In my presentation, I suggest to go a step further in this direction. My methodological proposition will be based on the transnational history of the term milieu. Traveling from France to Germany, from history of literature to biology and sociology, the word milieu came to be identified as a French theory. It was seen as an expression of determinism, of the connection between the rise of the natural sciences and the rise of socialism. The vast majority of German academics rejected it ; they coined the term Umwelt in strict opposition to the French word. But Umwelt was precisely retranslated into French as « milieu », becoming the flag of an antideterminist and postmodern philosophy (Deleuze). Through this case study, I would like to promote what I would term “transnational historical semantics” as opposed to the Koselleckian history of concepts and its a priori distinctions between words and concepts, and to reflect on how words are semantically affected by their transnational and crossdisciplinary destiny.