Books by Elara Bertho
PUF, 2023
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Frémeaux, 2022
2022. Frémeaux
Bookmarks Related papers MentionsView impact
2019. Elara Bertho, Jean-Luc Martineau, Céline Pauthier, Florent Piton, dir. Du héros à la commun... more 2019. Elara Bertho, Jean-Luc Martineau, Céline Pauthier, Florent Piton, dir. Du héros à la communauté : Le cheminement des identités (19e-21e), Toulouse, Presses Universitaires du Midi, coll. Cahiers Afriques du CESSMA. ISBN : 978-2-8107-0653-2
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Karthala, 2021
E. Bertho, C. Brun, X. Garnier (dir.), Figurer le terroriste. La littérature au défi. Karthala, 2... more E. Bertho, C. Brun, X. Garnier (dir.), Figurer le terroriste. La littérature au défi. Karthala, 2021.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Brill, 2020
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Honoré Champion, 2019
Tour à tour gloires nationales, héros, pères fondateurs ou au contraire tyrans sanguinaires et ... more Tour à tour gloires nationales, héros, pères fondateurs ou au contraire tyrans sanguinaires et sorciers malfaisants, les résistants africains à la colonisation ont souvent connu une grande fortune littéraire et suscitent la fascination collective. D'abord investies par la littérature orale africaine et par l'historiographie coloniale, ces figures émergent souvent au tournant des indépendances et font leur apparition sur la scène culturelle : romans, pièces de théâtre, ballets, films, chants s'attachent à réécrire l'histoire dite nationale des nouveaux États. Interroger les représentations en littérature et dans les arts de ces figures héroïques, c'est donc analyser l'écriture de l'histoire en acte, la mémoire collective et l'imaginaire commun en formation. Notre hypothèse est la suivante : les arts, et la littérature au premier plan, jouent un rôle prépondérant dans la création d'identités collectives. Il s'agit donc de vérifier de manière pragmatique la place du fait littéraire, et plus généralement artistique, dans la formation d'imaginaires collectifs, de lier littérature, histoire, société afin d'expérimenter que la littérature n'est pas qu'un « lieu de mémoire » sanctuarisé. La littérature est alors liée au fait politique, au sens large de construction du vivre-ensemble dans et par les discours.
Samori Touré, Nehanda, Sarraounia
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Thesis. PhD. by Elara Bertho
These, 2016
Thèse de Littérature comparée avec contrat doctoral sous la direction de Xavier Garnier (Paris 3 ... more Thèse de Littérature comparée avec contrat doctoral sous la direction de Xavier Garnier (Paris 3 – Sorbonne Nouvelle) : « Nehanda, Samori, Sarraounia comme héros culturels : mémoire postcoloniale et figures de résistants africains dans la littérature et dans les arts ». École doctorale 120, THALIM, UMR 7172
Jury : Xavier Garnier (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Florence Goyet (Université Grenoble 3), Pierre Halen (Université de Lorraine), Ivan Jablonka (Université Paris 13), Tiphaine Samoyault (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Cécile Van den Avenne (ENS de Lyon)
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Discours de soutenance de thèse :
Bertho (Elara). Mémoires postcoloniales et figures de résistant... more Discours de soutenance de thèse :
Bertho (Elara). Mémoires postcoloniales et figures de résistants africains dans la littérature et dans les arts. Nehanda, Samori, Sarraounia comme héros culturels. Thèse de doctorat en littérature française et comparée, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3. Dir. Xavier Garnier. 1 vol., 551 p. + 1 vol. d'annexes (272 p.). Soutenance : 25 novembre 2016. Jury : Xavier Garnier, (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Florence Goyet, (Université Grenoble 3), Pierre Halen, (Université de Lorraine), Ivan Jablonka, (Université Paris 13), Tiphaine Samoyault, (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Cécile Van den Avenne, (ENS de Lyon).
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Résumé de thèse
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Papers by Elara Bertho
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Sources Materials & Fieldwork in African Studies, 2024
Cet article entend dresser un état des lieux des pièces jouées lors des festivals en Guinée qui o... more Cet article entend dresser un état des lieux des pièces jouées lors des festivals en Guinée qui ont rassemblé des milliers de jeunes pendant la Première République (1958-1984). Paradoxalement, il reste peu de sources précises de ces pièces de théâtre, malgré leur très grande audience, nationale et internationale. Souvenirs, photographies, résumés de pièces, et plus rarement textes intégraux : cet article cherche à constituer un premier inventaire des pièces jouées et des types de sources disponibles pour en faire l’histoire. Horoya, le journal du Parti-État guinéen a joué un rôle clé dans la couverture médiatique des festivals culturels.
À partir d’une collaboration entre une chercheuse et la directrice adjointe du journal Horoya, il s’agit de mettre en ligne une première base de données et quelques exemples paradigmatiques des pièces jouées, en espérant pouvoir mettre en ligne dans l’avenir des corpus plus importants. La rédaction de Horoya, et sa version magazine Horoya Hebdo, a disposé de moyens importants pour couvrir ces événements culturels : des résumés des pièces, parfois des tirades entières, et dans de rares cas les textes entiers, ont été imprimés. Les palmarès des concours, les photographies, les ballets diplomatiques qui ont accompagné ces festivals ont également été diffusés très largement par le journal.
La première partie de l’article retrace l’histoire du théâtre révolutionnaire lors des festivals (au sein d’autres disciplines connexes, musique, ballets, folklore). La réussite de la politique culturelle mise en place par Sékou Touré est indéniable si l’on tient compte de l’audience que ces festivals ont eu à l’international. Cette politique culturelle volontariste ne s’est toutefois pas faite sans ambivalence ni sans violences politiques, puisque l’encadrement de la jeunesse a également servi à faire taire les contestations et l’enrôlement des troupes ne s’est pas fait sans pressions de tous ordres sur les jeunes acteurs. Les pièces jouées ont servi de vitrine diplomatique. L’article prend comme premier cas d’étude Thiaroye, également appelée Aube sanglante, jouée au Festac de Lagos en 1977, qui a occasionné un mini scandale diplomatique entre le Sénégal et la Guinée. Un corpus de presse autour de cette pièce, le texte intégral, et le souvenir de l’un ses acteurs permettent de revenir sur les mises en scène de l’histoire dans la construction d’une diplomatie de la mémoire à l’échelle sous-régionale.
La deuxième partie de l’article aborde la question de l’encadrement de la jeunesse à travers ces festivals et singulièrement la représentation des jeunes dans les pièces à sujets sociaux. La pièce Lémy Escudéros, présentée par la fédération de Guéckédou en 1973, met en scène une jeune femme se faisant appeler « Sylvie Vartan », du nom d’une chanteuse française de variété. Les codes vestimentaires, les circulations de la culture yéyé dans un monde globalisé de la culture, les politiques d’authenticité et d’identité nationales se trouvent imbriqués dans cette intrigue jetant l’opprobre sur les jeunes femmes urbaines. Dans cette pièce, les jeunes urbaines célibataires sont présentées comme des dangers pour la société, ce qui n’est pas sans écho avec les répressions de la jeunesse post-1968.
Ces pièces ont été sous-étudiées : elles ne sont que peu représentées dans les anthologies de théâtre africain par exemple, puisqu’elles sont considérées comme « sans auteur » et « idéologiques » – deux critères qui les ont placés en marge des études littéraires consacrées au théâtre africain. Collectives et donc sans auteur assignable, clairement dans la ligne idéologique du Parti Démocratique de Guinée, cet article fait le pari que ces sources sont des sources aux potentiels fascinants. Ce sont de formidables sources pour écrire l’histoire sociale, culturelle et politique de ces années 1960 et 1970, les connexions culturelles et diplomatiques à l’échelle globale, tout en se faisant l’écho, en creux, des violences politiques.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Contemporary French and Francophone Studies, 2020
Abstract This joint paper briefly presents research directions for a collective undertaking to ex... more Abstract This joint paper briefly presents research directions for a collective undertaking to examine the documents and testimonies assembled on the sites of the Paris terror attacks of November 13, 2015. This approach is guided by the conviction that these documents, including the testimonies recorded and provided for public access at the borough hall of Paris’ eleventh district in the weeks following the attacks, merit the attention of literary scholars, not only because they are resources for making sense of the phenomenon of terror and the mentality of our times, but also because they constitute poetically composed objects. This article summarizes the approaches adopted by four researchers who have been examining these documents in terms of conflictualities (Martin Mégevand), places (Xavier Garnier), rhythm (Elara Bertho), and ambivalence (Aline Marchand).
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Littérature
The matter here consists in presenting the avenues of research of a collective undertaking which ... more The matter here consists in presenting the avenues of research of a collective undertaking which holds for its objective the examination of documents and testimonies gathered in the vicinity of the places where attacks were led in Paris on November, 13th, 2015. These documents deserve the attention of specialists of literary studies in so far as they constitute resources of intelligibility, poetically and rhetorically composed, concerning the phenomenon of terror. The present article synthetizes the approaches chosen by four researchers who examine these documents with regard to places (Xavier Garnier), conflict (Martin Mégevand), rhythms (Elara Bertho) and enunciative ambivalences (Aline Marchand).
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Cahiers de littérature orale, 2021
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Multitudes, 2022
Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-multitudes-2022-2-page-52.htm
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Multitudes, 2022
Dans Multitudes Multitudes 2022/2 (n° 87) 2022/2 (n° 87), pages 66 à 72 Éditions Association Mult... more Dans Multitudes Multitudes 2022/2 (n° 87) 2022/2 (n° 87), pages 66 à 72 Éditions Association Multitudes Association Multitudes
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Multitudes, 2019
Distribution électronique Cairn.info pour Association Multitudes. © Association Multitudes. Tous ... more Distribution électronique Cairn.info pour Association Multitudes. © Association Multitudes. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Multitudes, 2019
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Francofonia, 2019
« Cacophonie de la mémoire et éblouissements impériaux (Sinzo Aanza, Généalogie d'une banalité »,... more « Cacophonie de la mémoire et éblouissements impériaux (Sinzo Aanza, Généalogie d'une banalité », Francofonia, Eloïse Brezault (dir.), « Enjeux de la mémoire en République Démocratique du Congo », n°76, p. 83-97 Résumé Généalogie d'une banalité, du romancier Sinzo Aanza, prend comme point de départ un fait divers à Lubumbashi, dans le quartier populaire du Bronx, lorsqu'une mine s'effondre, entraînant une partie du quartier avec elle. Au milieu d'une ville-capharnaüm, l'argent, le trafic de métaux, le sexe, les lueurs des médias agissent comme des « éblouissements », au sens que donne à ce terme J. Tonda dans son ouvrage récent L'Impérialisme postcolonial: Critique de la société des éblouissements. Nous analyserons les mises en scène de ces éblouissements dans le roman, en en soulignant leurs portées mémorielles et en examinant comment la mémoire se construit entre la « banalité » du quotidien et la stratification historique dont le forage devient le symbole. Abstract Sinzo Aanza's Généalogie d'une banalité is focused on an accident in a popular neighbourhood named the Bronx, in Lubumbashi. An illegal mine collapsed and a part of the district also fell apart. In a huge city built like a labyrinth, money, metal trafficking, sex, medias are effects of the postcolonial "glare" defined by Joseph Tonda in his recent essay L'Impérialisme postcolonial: Critique de la société des éblouissements. I will analyse the depiction of those "glares" in this novel, focusing on the politics of memory. In particular, I will study how memory is built on the daily life's banality but also on the historic stratification that the novel consciously digs into. Comment entrer dans l'oeuvre de Kafka ? C'est un rhizome, un terrier. Deleuze et Guattari, Kafka, p. 7.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Books by Elara Bertho
Samori Touré, Nehanda, Sarraounia
Thesis. PhD. by Elara Bertho
Jury : Xavier Garnier (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Florence Goyet (Université Grenoble 3), Pierre Halen (Université de Lorraine), Ivan Jablonka (Université Paris 13), Tiphaine Samoyault (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Cécile Van den Avenne (ENS de Lyon)
Bertho (Elara). Mémoires postcoloniales et figures de résistants africains dans la littérature et dans les arts. Nehanda, Samori, Sarraounia comme héros culturels. Thèse de doctorat en littérature française et comparée, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3. Dir. Xavier Garnier. 1 vol., 551 p. + 1 vol. d'annexes (272 p.). Soutenance : 25 novembre 2016. Jury : Xavier Garnier, (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Florence Goyet, (Université Grenoble 3), Pierre Halen, (Université de Lorraine), Ivan Jablonka, (Université Paris 13), Tiphaine Samoyault, (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Cécile Van den Avenne, (ENS de Lyon).
Papers by Elara Bertho
À partir d’une collaboration entre une chercheuse et la directrice adjointe du journal Horoya, il s’agit de mettre en ligne une première base de données et quelques exemples paradigmatiques des pièces jouées, en espérant pouvoir mettre en ligne dans l’avenir des corpus plus importants. La rédaction de Horoya, et sa version magazine Horoya Hebdo, a disposé de moyens importants pour couvrir ces événements culturels : des résumés des pièces, parfois des tirades entières, et dans de rares cas les textes entiers, ont été imprimés. Les palmarès des concours, les photographies, les ballets diplomatiques qui ont accompagné ces festivals ont également été diffusés très largement par le journal.
La première partie de l’article retrace l’histoire du théâtre révolutionnaire lors des festivals (au sein d’autres disciplines connexes, musique, ballets, folklore). La réussite de la politique culturelle mise en place par Sékou Touré est indéniable si l’on tient compte de l’audience que ces festivals ont eu à l’international. Cette politique culturelle volontariste ne s’est toutefois pas faite sans ambivalence ni sans violences politiques, puisque l’encadrement de la jeunesse a également servi à faire taire les contestations et l’enrôlement des troupes ne s’est pas fait sans pressions de tous ordres sur les jeunes acteurs. Les pièces jouées ont servi de vitrine diplomatique. L’article prend comme premier cas d’étude Thiaroye, également appelée Aube sanglante, jouée au Festac de Lagos en 1977, qui a occasionné un mini scandale diplomatique entre le Sénégal et la Guinée. Un corpus de presse autour de cette pièce, le texte intégral, et le souvenir de l’un ses acteurs permettent de revenir sur les mises en scène de l’histoire dans la construction d’une diplomatie de la mémoire à l’échelle sous-régionale.
La deuxième partie de l’article aborde la question de l’encadrement de la jeunesse à travers ces festivals et singulièrement la représentation des jeunes dans les pièces à sujets sociaux. La pièce Lémy Escudéros, présentée par la fédération de Guéckédou en 1973, met en scène une jeune femme se faisant appeler « Sylvie Vartan », du nom d’une chanteuse française de variété. Les codes vestimentaires, les circulations de la culture yéyé dans un monde globalisé de la culture, les politiques d’authenticité et d’identité nationales se trouvent imbriqués dans cette intrigue jetant l’opprobre sur les jeunes femmes urbaines. Dans cette pièce, les jeunes urbaines célibataires sont présentées comme des dangers pour la société, ce qui n’est pas sans écho avec les répressions de la jeunesse post-1968.
Ces pièces ont été sous-étudiées : elles ne sont que peu représentées dans les anthologies de théâtre africain par exemple, puisqu’elles sont considérées comme « sans auteur » et « idéologiques » – deux critères qui les ont placés en marge des études littéraires consacrées au théâtre africain. Collectives et donc sans auteur assignable, clairement dans la ligne idéologique du Parti Démocratique de Guinée, cet article fait le pari que ces sources sont des sources aux potentiels fascinants. Ce sont de formidables sources pour écrire l’histoire sociale, culturelle et politique de ces années 1960 et 1970, les connexions culturelles et diplomatiques à l’échelle globale, tout en se faisant l’écho, en creux, des violences politiques.
Samori Touré, Nehanda, Sarraounia
Jury : Xavier Garnier (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Florence Goyet (Université Grenoble 3), Pierre Halen (Université de Lorraine), Ivan Jablonka (Université Paris 13), Tiphaine Samoyault (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Cécile Van den Avenne (ENS de Lyon)
Bertho (Elara). Mémoires postcoloniales et figures de résistants africains dans la littérature et dans les arts. Nehanda, Samori, Sarraounia comme héros culturels. Thèse de doctorat en littérature française et comparée, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3. Dir. Xavier Garnier. 1 vol., 551 p. + 1 vol. d'annexes (272 p.). Soutenance : 25 novembre 2016. Jury : Xavier Garnier, (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Florence Goyet, (Université Grenoble 3), Pierre Halen, (Université de Lorraine), Ivan Jablonka, (Université Paris 13), Tiphaine Samoyault, (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Cécile Van den Avenne, (ENS de Lyon).
À partir d’une collaboration entre une chercheuse et la directrice adjointe du journal Horoya, il s’agit de mettre en ligne une première base de données et quelques exemples paradigmatiques des pièces jouées, en espérant pouvoir mettre en ligne dans l’avenir des corpus plus importants. La rédaction de Horoya, et sa version magazine Horoya Hebdo, a disposé de moyens importants pour couvrir ces événements culturels : des résumés des pièces, parfois des tirades entières, et dans de rares cas les textes entiers, ont été imprimés. Les palmarès des concours, les photographies, les ballets diplomatiques qui ont accompagné ces festivals ont également été diffusés très largement par le journal.
La première partie de l’article retrace l’histoire du théâtre révolutionnaire lors des festivals (au sein d’autres disciplines connexes, musique, ballets, folklore). La réussite de la politique culturelle mise en place par Sékou Touré est indéniable si l’on tient compte de l’audience que ces festivals ont eu à l’international. Cette politique culturelle volontariste ne s’est toutefois pas faite sans ambivalence ni sans violences politiques, puisque l’encadrement de la jeunesse a également servi à faire taire les contestations et l’enrôlement des troupes ne s’est pas fait sans pressions de tous ordres sur les jeunes acteurs. Les pièces jouées ont servi de vitrine diplomatique. L’article prend comme premier cas d’étude Thiaroye, également appelée Aube sanglante, jouée au Festac de Lagos en 1977, qui a occasionné un mini scandale diplomatique entre le Sénégal et la Guinée. Un corpus de presse autour de cette pièce, le texte intégral, et le souvenir de l’un ses acteurs permettent de revenir sur les mises en scène de l’histoire dans la construction d’une diplomatie de la mémoire à l’échelle sous-régionale.
La deuxième partie de l’article aborde la question de l’encadrement de la jeunesse à travers ces festivals et singulièrement la représentation des jeunes dans les pièces à sujets sociaux. La pièce Lémy Escudéros, présentée par la fédération de Guéckédou en 1973, met en scène une jeune femme se faisant appeler « Sylvie Vartan », du nom d’une chanteuse française de variété. Les codes vestimentaires, les circulations de la culture yéyé dans un monde globalisé de la culture, les politiques d’authenticité et d’identité nationales se trouvent imbriqués dans cette intrigue jetant l’opprobre sur les jeunes femmes urbaines. Dans cette pièce, les jeunes urbaines célibataires sont présentées comme des dangers pour la société, ce qui n’est pas sans écho avec les répressions de la jeunesse post-1968.
Ces pièces ont été sous-étudiées : elles ne sont que peu représentées dans les anthologies de théâtre africain par exemple, puisqu’elles sont considérées comme « sans auteur » et « idéologiques » – deux critères qui les ont placés en marge des études littéraires consacrées au théâtre africain. Collectives et donc sans auteur assignable, clairement dans la ligne idéologique du Parti Démocratique de Guinée, cet article fait le pari que ces sources sont des sources aux potentiels fascinants. Ce sont de formidables sources pour écrire l’histoire sociale, culturelle et politique de ces années 1960 et 1970, les connexions culturelles et diplomatiques à l’échelle globale, tout en se faisant l’écho, en creux, des violences politiques.
Focusing on an unpublished ajami manuscript written in Hausa by Mallam Abu in 1914, this article analyses the story of Samori Touré with an African view. The translation from Hausa to French of this manuscript provides an insight of the arrival of the colonization in West Africa. Based on archival investigations, this article presents the historical and intellectual context of the manuscript. It also gives literary analyses on the formulaic style and repetitions of this original source, which describes Samori Touré both as guilty and heroic.
Florence Goyet, Pierre Vinclair (dir.), Le recueil ouvert, 2016.
Résumé
Les résistants africains à la colonisation ont fait l’objet de très nombreux récits, chants, pièces de théâtre, ballets, du début du XXe siècle à nos jours. Ces figures historiques, qui fascinent et structurent les imaginaires collectifs, ont souvent été considérées comme étant au centre de véritables épopées. À partir de trois exemples (Samori dans l’actuelle Guinée, Sarraounia dans l’actuel Niger, Nehanda dans l’actuel Zimbabwe), et en nous fondant sur un corpus large de textes oraux et écrits, en langues européennes et africaines, nous questionnons cette qualification. Si l’analyse semble interdire de voir dans ce corpus des épopées au sens traditionnel du terme, ces figures ont incontestablement un “devenir-épique” et sont le moyen d’un véritable travail épique.
Abstract
Epic resistance to colonization? : Nehanda, Samori, Sarraounia
Africans who resisted colonization have been the subject of many narratives, songs, plays, and ballets, since the beginning of the 20th century to the present day. These historical figures who fascinate and structure the collective imagination have often been considered to be at the center of true epics. Beginning with three examples (Samori in today’s Guinea, Sarraounia in today’s Niger and Nehanda in Zimbawa) and based on a broad body of oral and written texts, in both European and African languages, we question this qualification. Even though analysis seems to prevent our viewing this corpus as epics in the traditional sense of the term, yet unquestionably these figures seem to be “epic in tendency” and are the means of true epic work.
RESUMO: Africanos que resistiram à colonização têm sido tema de muitas narrativas, desde o início do século XX. Essas figuras históricas são fascinantes e contribuem para a estruturação da imaginação coletiva. Com base em três exemplos (Samori na Guiné, Sarrounia no Níger e Nehanda no Zimbabwe) e em um amplo espectro de fontes orais e escritas em línguas europeias e africanas, refletimos sobre esse fascínio para entender seu funcionamento. Embora atualmente não haja epopeias baseadas em suas histórias, elas, sem dúvida, têm um potencial épico. ABSTRACT: Africans who resisted colonization have been the topic of many narratives, since the early 20th century. These historical figures are fascinating and contribute to the structure of collective imagination. Based on three exemples (Samori in today's Guinea, Sarrounia in today's Niger and Nehanda in today's Zimbabwe) and on a wide spectrum of both oral and written sources in both European and African languages, we look at this fascination in order to understand its functioning. Though there currently aren't epics based on their stories, they undoubtedly have an epic potential.
En ligne ici : http://www.cellam.fr/wp-content/uploads/2016/02/Bertho_FigurePersonnageHistorique.pdf
Les deux romans, Les divagations d’un nègre hippy et Shit !,
forment le cycle américain, jusqu’à présent inédit, des œuvres
d’Abdoulaye Mamani. Les deux textes mettent en scène deux
Afro-Américains, déserteurs de la guerre du Vietnam, réfugiés,
l’un à Rome en Italie, l’autre à Paris. Confrontés à des Africains,
ils sont amenés à comparer la situation des populations de couleur
aux États-Unis et sur le continent noir, tout en cherchant un
nouveau et improbable mode vie.
Vingt ans après les Indépendances, Une faim sans fin retrace les déambulations dans Paris d’un jeune diplômé en agronomie, Sory, qui pendant toute une journée verra défiler l’histoire des relations entre la France et l’Afrique de l’Ouest, à travers ses diverses rencontres.
Ce roman retrace l'assassinat du capitaine Cazemajou et de son interprète français, Olive, à Zinder, sur ordre du sultan Ahmadou May Roumji. Comment la décision de tuer a-t-elle été prise ? Pour quels motifs plausibles ? Quels tensions et désaccords existaient aussi bien parmi les sujets du sultan que parmi les Français ? Abdoulaye Mamani propose sa vision de l'affaire.
Il est des romans dont l'histoire elle-même est un roman. Le Messie du Darfour est de ceux-là. Publiés en Égypte et en Syrie, les romans d'Abdelaziz Baraka Sakin bénéficient d'une grande audience doublée d'une popularité importante. Son roman sur le conflit du Darfour, pourtant, ne circule que clandestinement au Soudan, son pays natal, puisqu'il est interdit de traiter de la question du Darfour au Soudan, même à travers la fiction. Or lorsqu'à la Foire du livre de Khartoum, il reçoit le prix Tayeb Salih, les autorités saisissent immédiatement ses ouvrages et Le Messie du Darfour est censuré. Abdelaziz Baraka Sakin vit aujourd'hui en Autriche où il a obtenu l'asile politique. Par un choix politique courageux autant que nécessaire, les éditions Zulma ont eu l'heureuse idée de confier la traduction depuis l'arabe à Xavier Luffin, rendant ainsi disponible en français une magnifique traversée épique, poétique, et parfois burlesque du Soudan contemporain.
هناك بعض الروايات التي يعتبر تاريخها, تاريخًا في حد ذاته، و مسيح دارفور واحدة من تلك الروايات, فبعدما تم نشرها في مصر و سوريا تمتعت روايات ساكن بجمهور كبير, و شعبية هامة. روايته عن النزاع في دارفور تُرَّوج خفية في السودان وطنه الأم منذ أن تم حظر التطرق لتلك الأزمة في السودان و لو حتى من خلال الخيال.
و مع ذلك عندما استلم ساكن جائزة “الطيب صالح” في معرض الكتاب بالخرطوم, صادرت الدولة أعماله في الحال و لاقت مسيح دارفور الرفض و الاستهجان.
يعيش الآن عبد العزيز بركة ساكن في النمسا حيث تم منحه حق اللجوء السياسي.
و باختيار سياسي شجاع كما يتطلب الموقف فكر الناشر “زلما” بإسناد ترجمة الرواية من العربية إلى “خافيير لافين” ليكون متاحًا و باللغة الفرنسية نسخة من الرواية, أو لنقل ملحمة شعرية مهيبة في بعض أجزائها محاكاة هزلية ساخرة للسودان المعاصرة.
Comment pensent les genres littéraires ? Quelles formes de pensées sont produites par le roman et l'épopée ? Et si c'était l'énergie des textes qui pouvait répondre à ces deux questions : celle de la pensée littéraire, pragmatique, et celle de la division des genres, rhétorique ? L'énergie, comme effort des textes, comme dispositif sémiotique en action, permet de définir les textes comme des machines à créer du sens, à imaginer, à sentir, à se représenter le monde, à expérimenter, et donc aussi à agir. Résolument novatrice et originale, la proposition d'une énergétique comparée des textes nous semble opérer un renversement du vieux problème de la définition du genre, et partant, de la mort supposée de l'épopée : Pierre Vinclair nous invite, ainsi, à ne pas nous intéresser uniquement aux caractéristiques formelles des genres, ce qui sert habituellement d'appui à la poétique, mais à les décrire en fonction de leurs schèmes de pensée [1], de la manière dont ils induisent le lecteur à penser et vivre, en fonction, donc, de leur énergétique. Toute la difficulté tient au caractère évanescent de ce nouveau concept : comment décrire l'énergie de chaque genre ? S'il faut renoncer aux taxinomies fondées sur des traits stylistiques, morts parce que vidés de leur sens, et coupés de leur contexte —qui est la vie du texte— comment cerner ce qui gît de vivant dans les textes, ce qui fonde la pensée, ce qui émeut ? Définir l'énergie littéraire C'est ce pari que relève l'auteur avec brio dans cet essai tiré de sa thèse de doctorat, qui a été récompensée par l'Université du Maine. Ancien élève de l'ENS, agrégé de philosophie, docteur en littérature, P. Vinclair articule le versant théorique de sa recherche à un vaste pan de création littéraire, à la fois expérimentale et foisonnante, qui prolonge et interroge ses réflexions. Ainsi, les publications notamment d'un roman, L'Armée des chenilles (Gallimard, 2009), d'un long chant narratif, Barbares (Flammarion, 2009), ou encore d'une épopée morcelée, Les Gestes impossibles (Flammarion, 2013), qui a obtenu le prix Heredia de l'Académie française, explorent les possibilités de création, à l'interstice entre les genres, en interrogeant l'archaïsme. La méthode de l'auteur, nourrie par ses expérimentations littéraires et par de nombreuses incursions dans le domaine de la philosophie —kantienne régulièrement— est résolument comparatiste, puisque les textes étudiés empruntent à des époques et à des langues fort diverses : de l'Odyssée à l'épopée japonaise du Heike monogatari, de Stendhal, avec Le Rouge et le Noir, à Céline, avec le Voyage, en passant par Robinson Crusoé ou encore Pride and Prejudice, par exemple; l'auteur incluant au fil de son argumentaire de nombreux autres textes, convoqués ponctuellement. Toujours érudites, les références créent un effet d'abondance encyclopédique, qui donnent au texte une grande liberté d'analyse. L'essai propose un parcours en trois temps, qui sont trois strates de cette énergie qui parcourt les textes: la rhétorique, la noétique, la praxéonomie. La première partie s'intéresse à l'« ergonomie » des textes, à la manière dont les propriétés formelles orientent la lecture. La seconde étudie les configurations de pensée que les genres produisent, et les types d'imaginations qu'ils induisent. Empruntant son titre à la scolastique médiévale, la dernière partie se veut une « philosophie pratique » (p.231) des genres, en montrant comment les textes, loin d'être des illustrations de pensée ou de philosophie politique, sont des dispositifs textuels en eux‑mêmes constitués comme acte politiques ou éthiques. Ces trois axes, qui structurent la pensée littéraire, définissent l'énergétique du texte, entendu comme « machine à penser du contenu sémiotique » :
Paru dans Acta Fabula, avril 2015, volume 16, numéro 4 :
http://www.fabula.org/revue/document9267.php
Résumé/extrait :
Dans cet essai tiré de conférences données au Collège de France à la Chaire d’histoire contemporaine du monde arabe de Henry Laurens en 2009, Souleymane Bachir Diagne analyse l’influence de la pensée de Bergson sur deux poètes et penseurs politiques : Léopold Sédar Senghor (1906-2006) et Mohamed Iqbal (1877-1938). L’auteur se focalise plus particulièrement sur les réutilisations de la notion de durée, entendue comme temps non sériel, que l’on ne peut appréhender avec l’intelligence analytique (qui avait dominé la pensée philosophique depuis Socrate), mais qui se com-prend au contraire par l’intuition, seule à même de com-prendre une « connaissance vitale » de l’objet, ce que Bergson théorise en 1889 avec son Essai sur les données immédiates de la conscience. L’hypothèse développée par l’auteur est que le « tournant bergsonien de 1889 » est une clé de lecture pour la pensée de l’art nègre qu’a pu développer Senghor, comme art dionysiaque autori-sant un accès privilégié au réel en mobilisant une « raison-étreinte », que la « raison-oeil » apollinienne ne permet pas ; il éclaire aussi la philosophie de l’action d’Iqbal, pour qui, dans l’art, l’individu ne se réalise pleinement qu’en devenant collaborateur de Dieu dans l’achèvement de la création, et donc dans l’innovation politique, l’accueil de la nouveauté, comme l’accompagnement de la « poussée vitaliste » conceptualisée par Bergson. La composition même du texte, deux chapitres sur Senghor, deux sur Iqbal, révèle sa principale faiblesse : si l’essai est mené avec brio et érudition (quelques coquilles mises à part), en proposant des perspectives d’études stimulantes sur la pensée postcoloniale, il ne tire quasiment aucun parti de la comparaison entre Senghor et Iqbal, en se contentant de les juxtaposer. Quelles sont les différences entre les deux réutilisations de la pensée de Bergson dans leurs oeuvres ? Comment deux auteurs, si différents apparemment, du Pakistan et du Sénégal, se retrouvent-ils liés par une influence commune ? Comment la reconstruction de la pensée religieuse de l’Islam d’Iqbal peut-elle rencontrer et dialoguer avec la Négritude du catholique Senghor ? Néanmoins, ces deux études sont captivantes, et la lecture postcoloniale de Bergson convainc. Pour ce qui est de Senghor, Souleymane Bachir Diagne montre comment cette lecture irrigue à la fois l’approche non mécanicienne de l’art africain, comme fenêtre ouverte sur la « sous-réalité » des choses visibles, ainsi que sa vision du socialisme, héritée des premiers écrits de Marx, lorsqu’il était encore le philosophe de l’aliénation (vitaliste), et non encore l’économiste « scientiste ». Mais l’essai est certainement plus vivant encore pour l’étude d’Iqbal, où l’auteur montre comment le concept de durée permet de résoudre...
nous sommes entrés a mis en scène
de redoutables figures publiques dont
le potentiel de fascination reste à interroger.
Les T-shirts à l’effigie de Ben Laden se
portaient très couramment en Afrique subsaharienne
dans les années 2000, après les
événements du 11 septembre, comme si la
charge sulfureuse de ce personnage avait
été aussitôt assimilée et neutralisée par le
corps social. Cette nouvelle configuration
des réseaux d’appartenances à l’échelle
mondiale autour des actes terroristes n’est
sans doute pas étrangère aux enjeux potscoloniaux
du monde contemporain et à la façon
dont les logiques impériales perturbent les
identités et les jeux d’identifications. Nous
proposons d’interroger dans ce colloque la
pertinence de la dimension potscoloniale du
terrorisme mondialisé.
Présentation d'un panel de sources pour l'histoire de la représentation fictionnelle de Samori Touré : des premiers textes en langue africaine (Mallam Abu, Labarin Shamori, manuscrit haoussa de 1916) aux textes audio qui s'échangent aujourd'hui dans les marchés de Conakry, en passant par la réutilisation nationaliste de Sékou Touré
How were those figures used to mobilize « imagined communities » (Anderson) ? How did the new States use them, and what kind of counter interpretations or subversive readings emerged ? Cultural and political elites played a key role in the construction of those mythical ancestors of the “Nations” to be. In a literary and historical perspective, the purpose of the panel is to analyze cultural practices and cultural productions linked to those figures, from the independence to current times, through fiction, songs or engaged literature, theater, radios and new medias, speeches or statuary, history textbooks…
Grandes figures historiques et mobilisations collectives
Résistants à la colonisation ou acteurs de la décolonisation, Chaka, Lat Dior, Samori Touré, la reine Ranavalona, Patrice Lumumba ou encore Julius Nyerere ont été érigés en figures fondatrices pendant les indépendances, entremêlant de manière parfois contradictoire mémoires locales et mémoires transnationales.
Comment ces figures ont-elles servi à mobiliser des « communautés imaginées » (Anderson) ? Comment les nouveaux Etats s’en sont emparés, et quelles contre lectures ont-elles pu émerger ?
Les élites culturelles et politiques ont joué un rôle clé dans la recherche de « grands ancêtres » des nations qu’ils s’agissait alors de constituer. Dans une perspective littéraire et historique, il s’agira d’interroger les productions et les pratiques culturelles liées à ces figures, des indépendances à nos jours, à travers l’écriture romanesque, les chants partisans, les pièces de théâtre, les radios et les nouveaux médias, les discours ou encore la statuaire, les manuels solaires…
Cette conférence a été donnée dans le cadre de l'opération de recherche ELLAF "discours canoniques dans leurs modalités linguistiques" coordonnée par Sandra Bornand.
L’objectif est de décrire et analyser la fabrique d’un canon narratif, et notamment le rôle décisif
qu’a joué l’écrivain Abdoulaye Mamani dans l’écriture de l’histoire de Sarraounia Mangou, au Niger.
A partir de ses intertextes, de littérature écrite française, de littérature orale au Niger, nous montrerons
comment son engagement politique, aux côtés du Sawaba, a façonné sa vision de l’histoire coloniale.
En remontant aux archives coloniales (ANN, Niamey; ANOM, Aix-en-Provence), nous tracerons également des généalogies intertextuelles qui ont des échos explicites jusque dans les récentes bandes dessinées qui ont paru sur la colonne Voulet-Chanoine (Dabitch et Dumontheuil), et nous discuterons, enfin, du rôle de subversion du canon qu’occupe l’espace radiophonique, par l’intermédiaire de chansons en haoussa (ORTN, Niamey).
http://chsp.sciences-po.fr/groupe-de-recherche/1-seminaire-de-domaine-litterature-et-sciences-sociales-lepreuve-ecritures-savan
Dans les romans, dans les chants, à la radio, au cinéma, ou même dans les séries télévisées ou sur internet, les figures héroïques constituent un thème privilégié des productions culturelles du contemporain. Dans quel régime d’historicité ces œuvres et ces récits s’inscrivent-ils ? De quels imaginaires collectifs sont-ils le reflet, et en retour, comment ces textes au sens large structurent-ils les représentations du passé ?
Cette journée d’études doctorales s’inscrit donc dans une perspective résolument transdisciplinaire (histoire, histoire de l’art, littérature, anthropologie…), et vise à éclairer l’articulation entre le récit historique et la construction identitaire. Prenant acte qu’il n’est de communautés qu’« imaginées » (Benedict Anderson), il s’agira d’analyser la part de rhétorique inhérente à ces imaginaires. Dès lors, l’enjeu est de démêler les relations qui se tissent entre mise en fiction, mémoire historique et représentations collectives. La question n’est pas de jauger le degré de véridicité de ces récits, mais plutôt de souligner l’efficacité pragmatique de leur pouvoir performatif ainsi que leur réinvestissement symbolique.
Nous nous intéresserons à des figures issues de sociétés coloniales et postcoloniales (Antilles, Afriques, Asie). Par figures, nous entendons les « héros nationaux », grands ancêtres ou pères de la nation, qu’il s’agisse par exemple de conquérants ou d’empereurs précoloniaux, de résistants à la colonisation, d’acteurs des indépendances, ou des « hommes – et des femmes – illustres » des sociétés postcoloniales. Les producteurs de cette mémoire en action sont pour le moins divers, depuis les hommes politiques et les leaders d’opinion, jusqu’aux acteurs subalternes, en passant par les artistes, les détenteurs des savoirs locaux, et les intellectuels. Dès lors, les discours eux-mêmes appartiennent à divers registres, tantôt officiels, tantôt informels, et font l’objet de différents usages et modes d’appropriation qui transcendent les catégories binaires de « populaire » et d’« élite ». Seront particulièrement appréciées les communications portant sur une figure particulière, ou sur un « panthéon mémoriel » dans un pays ou une région donnée. Les communications plus transversales ou théoriques, portant sur le lien entre la construction des discours historiques et les usages du passé, seront également examinées.
Nous nous attacherons à analyser les différents types de réutilisations de cet intertexte oral, dans l'Éducation Nationale mais aussi dans le champ plus large de l'éducation permanente, en jeu dans les médias. Cette figure, issue du patrimoine oral, permet de véhiculer différents types d'enseignements : enseignement historique, tout d'abord, avec l'ambition descriptive affichée par les énonciateurs de dire l'histoire coloniale ; enseignement éthique, également, avec la promotion de valeurs morales incarnées par cette femme-chef à qui l'on adresse des louanges ; enseignement social, enfin, avec la défense d'un vivre-ensemble et d'une communauté idéale et pré-coloniale considérée comme traditionnelle.
La transmission de ces savoirs s'effectue selon deux méthodes, ou deux conditions techniques : la voie scolaire, qui sera décrite par l'étude de manuels scolaires d'histoire du primaire, et la très large voie médiatique, qui sera approchée par l'analyse de ballets, de spectacles et de chants contemporains. L'enseignement touche donc un public large, de l'école à la réception populaire, voire la rumeur publique, tout en impliquant dans sa production des énonciateurs variées, du Ministère de l'Éducation Nationale nigérien aux chanteurs et producteurs d'évènements culturels, avec inévitablement des buts divers assignés à cette éducation, de l'épanouissement personnel de l'enfant à la diffusion d'une version officielle de l'histoire, en passant par des visions concurrentes du fait social. Quelles sont les natures des réactualisations de cette figure de littérature orale ? De quels savoirs sont investis ces réécritures, et comment éduquer par la fiction ? Comment les variations de ces intertextes dans le champ scolaire et médiatique informent-ils d'objectifs différents voire contradictoires attribués à l'enseignement et au récit ?
L'objectif de cette communication est de retracer l'institutionnalisation d'une fiction littéraire ; les manuels scolaires ayant en effet authentifié la résistance de Sarraounia. Le patrimoine oral a donc eu une valeur de témoignage, devenant un fait attesté, ce qui repose cependant sur un présupposé contestable : celui de la valeur documentaire de la littérature. Il s'agira également d'analyser comment les médias contemporains s'emparent de cette figure ainsi officialisée, en fournissent d'autres relectures, en retravaillent les significations : quels nouveaux types de savoirs sont alors mis en œuvre ? Comment peut s'effectuer une subversion des lectures officielles de l'histoire coloniale ?
Fiction, by creating new myths, plays a major role in the construction of the colonial and postcolonial past, reshaping the lines of a collective union, be it national or not.
Littérature et histoire sont étroitement liées et les deux disciplines se complètent pour l’analyse des représentations de la figure. Notre hypothèse est que la personne historique, étudiée par Yves Person, est peu à peu entrée dans le champ littéraire, pour devenir un personnage de fiction à part entière. Comparer les récits d’officiers français, comme ceux d’Henri Gouraud, les fictions historiques en France, avec le texte de Roland Dorgelès, et en Afrique, avec le récit de Bala Kanté par exemple, ainsi que le texte d’Yves Person permet de prouver l’ambivalence de la figure de Sa- mori, considéré à la fois comme gloire nationale et comme tyran infanticide, de manière concurrente. C’est cette dualité fondamentale qui la rend disponible à des réactualisations variées, indissociablement liées au regard porté par les auteurs sur la colonisation.
The examination of ephemeral tombs and tributes to the victims of attacks have been objects of academic study since the mid-1980s, that is, it should be noted in passing, since the "Memory boom" which has largely affected the disciplines of the Human Sciences . But this is the first time, as far as we know, that specialists in literary forms have devoted a collective project to these cultural phenomena, which are both intimate and political, art and protest, mourning and protest. Although this phenomenon is not a matter for literature, it permeates it, inhabits it and contributes decisively to giving it form and meaning.
These objects qualified by folklorists, ethnologists and anthropologists as popular memorials or spontaneous shrines, we call them ephemeral shrines, to indicate that they are bearers of poetry in the sense of Jacques Rancière in Aiesthesis : « Poetry is not a world of rare feelings felt by exceptional beings and expressed in specific forms, poetry is the flowering of a form of life, the expression of a poetry immanent to the ways of being of a people and its individuals ».
The singularity of a literary approach to these documents lies in the fact that, within the collective framework of the social rite of condolence or homage, it focuses on the formal aspects of singular expressions, and links them to the characteristics of the man of imagination (which for the past fifty years critics have been using the terms homo pictor, narrans, fabulans, etc.) who is grappling with this situation of extreme violence designated by the word terror.
The initiative to examine all of these thousands of documents, kept in the Paris archives and, for the most part, scanned and available for consultation on their website, is situated in a double framework: the broad framework of the CNRS 13 November Programme, co-directed by historian Denis Peschanski and neuropsychologist Francis Eustache, and the narrow framework of the collective Écrire le 13 novembre, Écrire les terrorismes, which is under the responsibility of Catherine Brun and is attached to the UMR Thalim at the Paris Sorbonne Nouvelle.
This article summarizes the approaches chosen by four researchers who examine these documents in terms of conflictualities (Martin Mégevand), places (Xavier Garnier), rhythms (Elara Bertho) and ambivalence (Aline Marchand).