Between the founding of Soviet Uzbekistan in 1924 and the Stalinist Terror of the late 1930s, a n... more Between the founding of Soviet Uzbekistan in 1924 and the Stalinist Terror of the late 1930s, a nationalist cinema emerged in Uzbekistan giving rise to the first wave of national film production and an Uzbek cinematographic elite. In Cinema, Nation, and Empire in Uzbekistan Cloé Drieu uses Uzbek films as a lens to explore the creation of the Soviet State in Central Asia, starting from the collapse of the Russian Empire up through the eve of WWII. Drieu argues that cinema provides a perfect angle for viewing the complex history of domination, nationalism, and empire (here used to denote the centralization of power) within the Soviet sphere. By exploring all of film’s dimensions as a socio-political phenomenon—including film production, film reception, and filmic discourse—Drieu reveals how nation and empire were built up as institutional realities and as imaginary constructs. Based on archival research in the Uzbek and Russian State Archives and on in-depth analyses of 14 feature-length films, Drieu’s work examines the lively debates within the totalitarian and so-called revisionist schools that invigorated Soviet historiography, positioning itself within contemporary discussions about the processes of state- and nation-building, and the emergence of nationalism more generally. Revised and expanded from the original French, Cinema, Nation, and Empire in Uzbekistan helps us to understand how Central Asia, formerly part of the Russian Empire, was decolonized, but later, in the run-up to the Stalinist period and repression of the late 1930s, suffered a new style of domination.
L’Union des républiques socialistes soviétiques formait-elle un empire ? Comment les États-nation... more L’Union des républiques socialistes soviétiques formait-elle un empire ? Comment les États-nations d’Asie centrale – et l’Ouzbékistan en particulier – ont-ils émergé et comment se sont-ils consolidés à la veille de la Seconde Guerre mondiale ? Comment se traduit la violence stalinienne dans la région ? C’est en étudiant le cinéma de fiction produit dans l’entre-deux-guerres en Ouzbékistan que Cloé Drieu répond à ces questions et expose précisément les mécanismes d’assujettissement, tant institutionnels que symboliques, de la périphérie ouzbèque au centre moscovite.
En effet, le film, parce qu’il est au coeur d’enjeux politiques et économiques, mais aussi parce qu’il relève de la construction d’imaginaires, tant nationaux qu’impériaux, est un fil conducteur singulier. De 1924, date de naissance politique (création de l’Ouzbékistan soviétique) et cinématographique (réalisation du premier film de fiction), à 1937, date de la terreur stalinienne mais aussi du passage au cinéma parlant, le film suit les circonvolutions de l’histoire tragique des premières élites nationales dans le premier tiers du XXe siècle. Comment les cinéastes ouzbeks se sont-ils emparés de la caméra ? Quels regards ont-ils porté sur l’aventure révolutionnaire ? Comment l’ont-ils traduite cinématographiquement ? Et, finalement, comment ont-ils perdu, temporairement, l’usage de la « parole cinématographique » ?
Fruit d’une dizaine d’années de recherches sur des documents filmiques et administratifs consultés dans les archives nationales ouzbèques ou dans divers sites archivistiques à Moscou, cet ouvrage offre un regard neuf sur l’histoire du cinéma soviétique, en s’intéressant à un cinéma national inconnu jusqu’alors. Mais surtout, en privilégiant un regard décentré pour donner la priorité à la périphérie, il permet de saisir la constitution des grandes matrices idéologiques, encore majoritairement à l’oeuvre aujourd’hui. En abordant les questions de domination, d’hégémonie et de violence, d’empire et de nation, de résistance et de consentement, il s’insère pleinement dans les débats actuels des sciences sociales.
Au cœur de cet atelier se trouve une interview réalisée à Kiev par Anna Colin-Lebedev et Cloé Dri... more Au cœur de cet atelier se trouve une interview réalisée à Kiev par Anna Colin-Lebedev et Cloé Drieu, le 24 février 2015, alors que le pays commémorait le premier anniversaire de la révolution de Maidan et qu’il était en plein conflit dans le Donbass contre les forces russes. Sur la place de l’Indépendance résonnait en boucle le chant « Gloire à l’Ukraine, Gloire aux héros », devenu l’hymne d’une Ukraine nouvelle. Des hommes et des femmes défilaient et se rappelaient, dans la douleur et la tristesse, la mort de plus d'une centaine de personnes, tuées par les forces de l’ordre et des snipers en février 2014. Les portraits des héros défunts étaient exposés le long de l’Allée « de la Centurie céleste » qui jouxtait cette place démesurée ; les abords étaient jonchés d’œillets rouges et de petits autels aux bougies innombrables et multicolores, et dans les arbres accrochés aux branches, des anges de papier blanc et des rubans bleu et jaune à la couleur de l’Ukraine, se balançaient au gré du vent.
C’est dans ce contexte que Viatcheslav Kuprienko, alors très sollicité, nous a accordé cet entretien pendant plus d’une heure et demie. Il évoque avec de nombreux détails, et une maîtrise narrative certaine, son parcours au sein des forces spéciales (spetsnaz) durant les deux dernières années de la guerre soviéto-afghane, sa transition professionnelle difficile au moment où l’empire soviétique disparaissait et faisait sombrer avec lui des millions de personnes dans une période extrêmement chaotique, pour finalement retracer son engagement progressif et désormais entier pour la nation ukrainienne.
Son interview – traduite in extenso du russe par Camille Calandre et Cloé Drieu avec la collaboration d'Anna Colin-Lebedev –, nous avait particulièrement saisies au moment où nous la recueillions ; c’est la pièce centrale de l'atelier qui a pour objectif de présenter cette expérience combattante en Afghanistan (1979-1989), assez peu connue en France. C'est aussi une vision de l’intérieur de l’institution militaire soviétique déclinante qui donne à voir la trajectoire d’un homme, laquelle semble continue à travers le chaos post-soviétique des années 1990.
Afin d’éclairer cette trajectoire combattante singulière, plusieurs chercheuses et chercheurs en sciences sociales, dont les thèmes de recherches ne sont pas spécifiquement liés au domaine soviétique ni à celui de la guerre soviéto-afghane, ont été sollicités. A été demandé à chacune et chacun de choisir une expression ou une phrase marquante faisant écho leurs recherches, et de partir de celle-ci pour un court commentaire.
The 1916 Revolt was a key event in the history of Central Asia, and of
the Russian Empire in the ... more The 1916 Revolt was a key event in the history of Central Asia, and of the Russian Empire in the First World War. This volume is the first comprehensive re-assessment of its causes, course and consequences in English for over sixty years. It draws together a new generation of leading historians from North America, Japan, Europe, Russia and Central Asia, working with Russian archival sources, oral narratives, poetry and song in Kazakh and Kyrgyz. These illuminate in unprecedented detail the origins and causes of the revolt, and the immense human suffering which it entailed. They also situate the revolt in a global perspective as part of a chain of rebellions and disturbances that shook the world's empires, as they crumbled under the pressures of total war.
During the two World Wars that marked the 20th century, hundreds of thousands of non-European com... more During the two World Wars that marked the 20th century, hundreds of thousands of non-European combatants fought in the ranks of various European armies. The majority of these soldiers were Muslims from North Africa, Sub-Saharan Africa, Central Asia, or the Indian Subcontinent.
How are these combatants considered in existing historiography? Over the past few decades, research on war has experienced a wide-reaching renewal, with increased emphasis on the social and cultural dimensions of war, and a desire to reconstruct the experience and viewpoint of the combatants themselves. This volume reintroduces the question of religious belonging and practice into the study of Muslim combatants in European armies in the 20th century, focusing on the combatants' viewpoint alongside that of the administrations and military hierarchy.
Sommaire
Remerciements. . 9
Avant-propos, Cloé DRIEU. . 11
1. Une archéologie de l’image ani... more Sommaire
Remerciements. . 9
Avant-propos, Cloé DRIEU. . 11
1. Une archéologie de l’image animée en Iran,
entretien avec Chahryar ADLE. . 19
2. La vie des films après leur mort : séries et autres
« classiques » dans le Téhéran des années 1920,
Kaveh ASKARI. . 83
3. L’Empire ottoman et ses débuts dans la propagande cinématographique,
Mustafa ÖZEN. . 117
4. Une Nation s’éveille (1932) de Muhsin Ertuğrul :
l’identité nationale turque à travers le cinéma,
Ayşe TOY-PAR. . 137
5. Le Parti communiste et l’Orient à travers
l’activité cinématographique d’URSS : Vostokkino,
studio de cinéma oriental (1928-1935),
Gabrielle CHOMENTOWSKI. . 171
6. Within the Soviet Constraints: Politics for Children
in the Visual Culture of the 1930s and 1940s,
Anaita KHUDONAZAR. . 201
7. Grande Guerre Patriotique et cinéma de propagande
en Ouzbékistan : les motifs du renouveau nationaliste
(1937-1945),
Cloé DRIEU. . 229
Cet article s'interroge sur la nature du regime politique sovietique en Asie centrale (Ouzbek... more Cet article s'interroge sur la nature du regime politique sovietique en Asie centrale (Ouzbekistan), en se concentrant sur la fin des logiques coloniales tsaristes et la mise en place de nouvelles logiques imperiales, mais non coloniales, et hegemoniques sovietiques. Le prisme du fait cinematographique, a la fois institutions productrices, representations filmiques et reception du public, est une entree feconde dans le coeur d'un systeme politique. D'une part, une histoire des structures institutionnelles et economiques de l'activite cinematographique rend compte du processus de decolonisation et des nouveaux rapports de domination et de pouvoir (autonomie, dependance) qui s'instituent entre le centre (moscovite) et la peripherie ouzbeque au cours des annees 1920 et du debut des annees 1930. Il s'agit de ces logiques de decolonisation puis d'« imperialisation » en tant que dynamique d'expansion territoriale de l'Etat et mise en oeuvre progressive ...
The Journal of power institutions in post-soviet societies, 2016
Maria Botchkareva (1889-1920) – popularly known as Yashka – was the founder during the First Worl... more Maria Botchkareva (1889-1920) – popularly known as Yashka – was the founder during the First World War of the first female battalion in the history of the Russian Army. Over the course of the war, she recorded her tremendous history in a diary full of impressions, reflections, and details of everyday life. The French edition features a rich introduction by Stephane Audoin-Rouzeau and Nicolas Werth, specialists highly regarded for their work on the First World War and the violence of the Sov...
Lenin, Stalin or Trotsky took early measures to control the cinema in order to transform and enli... more Lenin, Stalin or Trotsky took early measures to control the cinema in order to transform and enlighten the masses and to implement a proletarian and atheist culture that could replace former norms and homogenize beliefs and values. However, the use of theatre or cinema as a vector for cultural changes was also praised—in a less conceptualised manner—by some Muslim Turkestani élites, who had come to consider, at least as early as 1913, performing and visual arts a mirror that could help society to understand its illnesses and thus to overcome them. The early Soviet period radicalized these conceptions of power and enlightenment toward cinema, which proved a locus for political debates, modernization and agencies that were contended, throughout the 1920s and the 1930s, by Russian Communists and vernacular political or cultural élites in power. Examples of early anti-religious policy as well as film propaganda shed light on this process. In the Soviet context, the analysis of film prod...
Between the founding of Soviet Uzbekistan in 1924 and the Stalinist Terror of the late 1930s, a n... more Between the founding of Soviet Uzbekistan in 1924 and the Stalinist Terror of the late 1930s, a nationalist cinema emerged in Uzbekistan giving rise to the first wave of national film production and an Uzbek cinematographic elite. In Cinema, Nation, and Empire in Uzbekistan Cloé Drieu uses Uzbek films as a lens to explore the creation of the Soviet State in Central Asia, starting from the collapse of the Russian Empire up through the eve of WWII. Drieu argues that cinema provides a perfect angle for viewing the complex history of domination, nationalism, and empire (here used to denote the centralization of power) within the Soviet sphere. By exploring all of film’s dimensions as a socio-political phenomenon—including film production, film reception, and filmic discourse—Drieu reveals how nation and empire were built up as institutional realities and as imaginary constructs. Based on archival research in the Uzbek and Russian State Archives and on in-depth analyses of 14 feature-length films, Drieu’s work examines the lively debates within the totalitarian and so-called revisionist schools that invigorated Soviet historiography, positioning itself within contemporary discussions about the processes of state- and nation-building, and the emergence of nationalism more generally. Revised and expanded from the original French, Cinema, Nation, and Empire in Uzbekistan helps us to understand how Central Asia, formerly part of the Russian Empire, was decolonized, but later, in the run-up to the Stalinist period and repression of the late 1930s, suffered a new style of domination.
L’Union des républiques socialistes soviétiques formait-elle un empire ? Comment les États-nation... more L’Union des républiques socialistes soviétiques formait-elle un empire ? Comment les États-nations d’Asie centrale – et l’Ouzbékistan en particulier – ont-ils émergé et comment se sont-ils consolidés à la veille de la Seconde Guerre mondiale ? Comment se traduit la violence stalinienne dans la région ? C’est en étudiant le cinéma de fiction produit dans l’entre-deux-guerres en Ouzbékistan que Cloé Drieu répond à ces questions et expose précisément les mécanismes d’assujettissement, tant institutionnels que symboliques, de la périphérie ouzbèque au centre moscovite.
En effet, le film, parce qu’il est au coeur d’enjeux politiques et économiques, mais aussi parce qu’il relève de la construction d’imaginaires, tant nationaux qu’impériaux, est un fil conducteur singulier. De 1924, date de naissance politique (création de l’Ouzbékistan soviétique) et cinématographique (réalisation du premier film de fiction), à 1937, date de la terreur stalinienne mais aussi du passage au cinéma parlant, le film suit les circonvolutions de l’histoire tragique des premières élites nationales dans le premier tiers du XXe siècle. Comment les cinéastes ouzbeks se sont-ils emparés de la caméra ? Quels regards ont-ils porté sur l’aventure révolutionnaire ? Comment l’ont-ils traduite cinématographiquement ? Et, finalement, comment ont-ils perdu, temporairement, l’usage de la « parole cinématographique » ?
Fruit d’une dizaine d’années de recherches sur des documents filmiques et administratifs consultés dans les archives nationales ouzbèques ou dans divers sites archivistiques à Moscou, cet ouvrage offre un regard neuf sur l’histoire du cinéma soviétique, en s’intéressant à un cinéma national inconnu jusqu’alors. Mais surtout, en privilégiant un regard décentré pour donner la priorité à la périphérie, il permet de saisir la constitution des grandes matrices idéologiques, encore majoritairement à l’oeuvre aujourd’hui. En abordant les questions de domination, d’hégémonie et de violence, d’empire et de nation, de résistance et de consentement, il s’insère pleinement dans les débats actuels des sciences sociales.
Au cœur de cet atelier se trouve une interview réalisée à Kiev par Anna Colin-Lebedev et Cloé Dri... more Au cœur de cet atelier se trouve une interview réalisée à Kiev par Anna Colin-Lebedev et Cloé Drieu, le 24 février 2015, alors que le pays commémorait le premier anniversaire de la révolution de Maidan et qu’il était en plein conflit dans le Donbass contre les forces russes. Sur la place de l’Indépendance résonnait en boucle le chant « Gloire à l’Ukraine, Gloire aux héros », devenu l’hymne d’une Ukraine nouvelle. Des hommes et des femmes défilaient et se rappelaient, dans la douleur et la tristesse, la mort de plus d'une centaine de personnes, tuées par les forces de l’ordre et des snipers en février 2014. Les portraits des héros défunts étaient exposés le long de l’Allée « de la Centurie céleste » qui jouxtait cette place démesurée ; les abords étaient jonchés d’œillets rouges et de petits autels aux bougies innombrables et multicolores, et dans les arbres accrochés aux branches, des anges de papier blanc et des rubans bleu et jaune à la couleur de l’Ukraine, se balançaient au gré du vent.
C’est dans ce contexte que Viatcheslav Kuprienko, alors très sollicité, nous a accordé cet entretien pendant plus d’une heure et demie. Il évoque avec de nombreux détails, et une maîtrise narrative certaine, son parcours au sein des forces spéciales (spetsnaz) durant les deux dernières années de la guerre soviéto-afghane, sa transition professionnelle difficile au moment où l’empire soviétique disparaissait et faisait sombrer avec lui des millions de personnes dans une période extrêmement chaotique, pour finalement retracer son engagement progressif et désormais entier pour la nation ukrainienne.
Son interview – traduite in extenso du russe par Camille Calandre et Cloé Drieu avec la collaboration d'Anna Colin-Lebedev –, nous avait particulièrement saisies au moment où nous la recueillions ; c’est la pièce centrale de l'atelier qui a pour objectif de présenter cette expérience combattante en Afghanistan (1979-1989), assez peu connue en France. C'est aussi une vision de l’intérieur de l’institution militaire soviétique déclinante qui donne à voir la trajectoire d’un homme, laquelle semble continue à travers le chaos post-soviétique des années 1990.
Afin d’éclairer cette trajectoire combattante singulière, plusieurs chercheuses et chercheurs en sciences sociales, dont les thèmes de recherches ne sont pas spécifiquement liés au domaine soviétique ni à celui de la guerre soviéto-afghane, ont été sollicités. A été demandé à chacune et chacun de choisir une expression ou une phrase marquante faisant écho leurs recherches, et de partir de celle-ci pour un court commentaire.
The 1916 Revolt was a key event in the history of Central Asia, and of
the Russian Empire in the ... more The 1916 Revolt was a key event in the history of Central Asia, and of the Russian Empire in the First World War. This volume is the first comprehensive re-assessment of its causes, course and consequences in English for over sixty years. It draws together a new generation of leading historians from North America, Japan, Europe, Russia and Central Asia, working with Russian archival sources, oral narratives, poetry and song in Kazakh and Kyrgyz. These illuminate in unprecedented detail the origins and causes of the revolt, and the immense human suffering which it entailed. They also situate the revolt in a global perspective as part of a chain of rebellions and disturbances that shook the world's empires, as they crumbled under the pressures of total war.
During the two World Wars that marked the 20th century, hundreds of thousands of non-European com... more During the two World Wars that marked the 20th century, hundreds of thousands of non-European combatants fought in the ranks of various European armies. The majority of these soldiers were Muslims from North Africa, Sub-Saharan Africa, Central Asia, or the Indian Subcontinent.
How are these combatants considered in existing historiography? Over the past few decades, research on war has experienced a wide-reaching renewal, with increased emphasis on the social and cultural dimensions of war, and a desire to reconstruct the experience and viewpoint of the combatants themselves. This volume reintroduces the question of religious belonging and practice into the study of Muslim combatants in European armies in the 20th century, focusing on the combatants' viewpoint alongside that of the administrations and military hierarchy.
Sommaire
Remerciements. . 9
Avant-propos, Cloé DRIEU. . 11
1. Une archéologie de l’image ani... more Sommaire
Remerciements. . 9
Avant-propos, Cloé DRIEU. . 11
1. Une archéologie de l’image animée en Iran,
entretien avec Chahryar ADLE. . 19
2. La vie des films après leur mort : séries et autres
« classiques » dans le Téhéran des années 1920,
Kaveh ASKARI. . 83
3. L’Empire ottoman et ses débuts dans la propagande cinématographique,
Mustafa ÖZEN. . 117
4. Une Nation s’éveille (1932) de Muhsin Ertuğrul :
l’identité nationale turque à travers le cinéma,
Ayşe TOY-PAR. . 137
5. Le Parti communiste et l’Orient à travers
l’activité cinématographique d’URSS : Vostokkino,
studio de cinéma oriental (1928-1935),
Gabrielle CHOMENTOWSKI. . 171
6. Within the Soviet Constraints: Politics for Children
in the Visual Culture of the 1930s and 1940s,
Anaita KHUDONAZAR. . 201
7. Grande Guerre Patriotique et cinéma de propagande
en Ouzbékistan : les motifs du renouveau nationaliste
(1937-1945),
Cloé DRIEU. . 229
Cet article s'interroge sur la nature du regime politique sovietique en Asie centrale (Ouzbek... more Cet article s'interroge sur la nature du regime politique sovietique en Asie centrale (Ouzbekistan), en se concentrant sur la fin des logiques coloniales tsaristes et la mise en place de nouvelles logiques imperiales, mais non coloniales, et hegemoniques sovietiques. Le prisme du fait cinematographique, a la fois institutions productrices, representations filmiques et reception du public, est une entree feconde dans le coeur d'un systeme politique. D'une part, une histoire des structures institutionnelles et economiques de l'activite cinematographique rend compte du processus de decolonisation et des nouveaux rapports de domination et de pouvoir (autonomie, dependance) qui s'instituent entre le centre (moscovite) et la peripherie ouzbeque au cours des annees 1920 et du debut des annees 1930. Il s'agit de ces logiques de decolonisation puis d'« imperialisation » en tant que dynamique d'expansion territoriale de l'Etat et mise en oeuvre progressive ...
The Journal of power institutions in post-soviet societies, 2016
Maria Botchkareva (1889-1920) – popularly known as Yashka – was the founder during the First Worl... more Maria Botchkareva (1889-1920) – popularly known as Yashka – was the founder during the First World War of the first female battalion in the history of the Russian Army. Over the course of the war, she recorded her tremendous history in a diary full of impressions, reflections, and details of everyday life. The French edition features a rich introduction by Stephane Audoin-Rouzeau and Nicolas Werth, specialists highly regarded for their work on the First World War and the violence of the Sov...
Lenin, Stalin or Trotsky took early measures to control the cinema in order to transform and enli... more Lenin, Stalin or Trotsky took early measures to control the cinema in order to transform and enlighten the masses and to implement a proletarian and atheist culture that could replace former norms and homogenize beliefs and values. However, the use of theatre or cinema as a vector for cultural changes was also praised—in a less conceptualised manner—by some Muslim Turkestani élites, who had come to consider, at least as early as 1913, performing and visual arts a mirror that could help society to understand its illnesses and thus to overcome them. The early Soviet period radicalized these conceptions of power and enlightenment toward cinema, which proved a locus for political debates, modernization and agencies that were contended, throughout the 1920s and the 1930s, by Russian Communists and vernacular political or cultural élites in power. Examples of early anti-religious policy as well as film propaganda shed light on this process. In the Soviet context, the analysis of film prod...
https://aoc.media/opinion/2021/07/06/atrocites-et-genocide-au-tribunal-ouighour-quatre-jours-pour... more https://aoc.media/opinion/2021/07/06/atrocites-et-genocide-au-tribunal-ouighour-quatre-jours-pour-ebranler-le-monde/ Les audiences du Tribunal Ouighour, chargé d’examiner les atrocités, crimes contre l’humanité et crimes de génocide au Xinjiang, se sont concentrées sur quatre jours, du 4 au 7 juin derniers à Londres, dans la Church House à Westminster. Un plan large et fixe enregistrait l’ensemble de la salle, laissant entrevoir de dos un public clairsemé ; des plans plus rapprochés lors des prises de parole se posaient sur le Président ou les huit membres du jury qui l’entouraient.
Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée , 2017
Le présent dossier1 s’intéresse à la Première Guerre mondiale pour l’étudier sur un ensemble très... more Le présent dossier1 s’intéresse à la Première Guerre mondiale pour l’étudier sur un ensemble très vaste couvrant les mondes méditerranéens et musulmans, des marges orientales du Maghreb au Machrek, des régions arabes et anatoliennes de l’Empire ottoman aux régions turcophones et persanophones de l’Eurasie centrale, en passant par le Caucase. Il n’est ni d’usage, ni aisé d’aborder la guerre dans ces régions du monde selon une perspective aussi large, tant les histoires et les systèmes politiques de chacun des territoires étudiés sont différents, tant le cadre spatial est vaste, englobant les empires eux-mêmes mais aussi leurs marges.
2Notre propos est novateur en ce qu’il cherche à croiser les problématiques de la Grande Guerre développées en Europe occidentale avec celles qui ont cours dans les mondes musulmans aujourd’hui, à les renouveler à l’aide des perspectives historiographiques permises par la Global History (Strachan, 2003 ; Neiberg, 2005 ; Kelleher Storey, 2010), à les confronter aussi avec d’autres problématiques européennes, notamment les approches sociales et culturelles de la Grande Guerre. Il s’agit notamment de chercher à mieux appréhender la façon dont ces territoires – l’Empire ottoman, l’Empire russe, les empires coloniaux français et britanniques – ont interagi les uns avec les autres durant le conflit, comment un nouvel ordre mondial s’impose après la guerre du fait de la transformation globale du monde. Notre posture consiste à regarder ce qui se passe aux marges des empires pour mieux saisir, dans un mouvement itératif, les évolutions et prises de décision au niveau de la centralité. Ce cadre géographique élargi nous impose ainsi une vision transculturelle ; il nous invite à mettre en synergie les analyses par aires culturelles qui se sont développées de façon dynamique ces dernières années.
By Samie August, Review of Cloé Drieu, "Cinema, Empire and Nation in Uzbekistan (1919-1937)," Ind... more By Samie August, Review of Cloé Drieu, "Cinema, Empire and Nation in Uzbekistan (1919-1937)," Indiana, IUP, 2019.
Review of Beşikçi Mehmet, "The Ottoman Mobilization of Manpower in the First World War", Leyde-Bo... more Review of Beşikçi Mehmet, "The Ottoman Mobilization of Manpower in the First World War", Leyde-Boston, Brill (The Ottoman Empire and its Heritage, 52), 2012, 346 p.
Avec cet ouvrage, Alexandre Sumpf réintégre la Russie dans une historiographie de la Grande Guerr... more Avec cet ouvrage, Alexandre Sumpf réintégre la Russie dans une historiographie de la Grande Guerre (centrée essentiellement sur l’Europe et les fronts dits « primaires »). Pour faciliter la comparaison, l’auteur s’est borné au cadre chronologique européen, celui des années 1914‑1918. Ce cadre lui permet également d’inclure dans son propos le début de la guerre civile et de respecter ainsi les logiques spécifiquement russes du conflit....
Cahiers du monde russe. Russie-Empire russe- …, Jan 1, 2011
Que signifie l'Orient pour la Russie? C'est précisément à cette question, déjà ... more Que signifie l'Orient pour la Russie? C'est précisément à cette question, déjà posée par Dostoevskij en 1881, que répondent ces deux ouvrages. Ceux-ci s' interrogent sur la place et la symbolique de l'Orient dans la culture, le savoir et la politique russes depuis les ...
Cahiers du monde russe. Russie-Empire russe- …, Jan 1, 2010
Se fondant sur des sources publiées (presse essentiellement), des sources d'archives (Go... more Se fondant sur des sources publiées (presse essentiellement), des sources d'archives (Gosfilmofond, RGALI) et des témoignages ou mémoires, l'auteur de ce livre consacre un chapitre à chacune des quatre grandes comédies musicales à succès réalisées par G. ...
Cahiers du monde russe. Russie-Empire russe- …, Jan 1, 2008
Ce livre, qui repose sur une approche comparatiste et fait appel à de nombreuses contributions in... more Ce livre, qui repose sur une approche comparatiste et fait appel à de nombreuses contributions internationales, est une véritable somme sur les cinémas de propagande politique. Plus d'une trentaine d'auteurs sont réunis sous la direction de Jean-Pierre ...
Publié avec le soutien de l'Aga Khan Humanities Project, le livre de Nizam Nurdžanov, es... more Publié avec le soutien de l'Aga Khan Humanities Project, le livre de Nizam Nurdžanov, est un ouvrage fondamental consacré à l'histoire du «théâtre» dans une acception très large qu'il faut plutôt comprendre comme «l'art de la performance» en général. Cette étude des ...
Emission "Culture Monde" de Florian Delorme, France Culture, 26 janvier 2017 (podcast).
Quel reg... more Emission "Culture Monde" de Florian Delorme, France Culture, 26 janvier 2017 (podcast).
Quel regard les Occidentaux posent-ils sur l'Asie Centrale, cette région assez méconnue et souvent fantasmée? Quel rapport la Russie entretient-elle avec cette zone? Dans quelle mesure peut-on parler d'un orientalisme russe? Comment s'illustre t-il?
Panel's program:
Emmanuel Cronier "Feeding the Indian Army in Mesopotamia and France: Cul... more Panel's program:
Emmanuel Cronier "Feeding the Indian Army in Mesopotamia and France: Cultural and Political Stakes"
Julie D'Andurain "The Black Force during the WWI: Genesis
of the Concept and Practices"
Cloé Drieu "Colonial Disorders in Turkistan's Wartime: the
Revolts of 1916 Against the Formation of Labor Battalions
and their Consequence"
This workshop was dedicated to the Caucasus during the Great War. Program:
Michael REYNOLDS (Pri... more This workshop was dedicated to the Caucasus during the Great War. Program:
Michael REYNOLDS (Princeton University) « The Caucasus Between Ottomans and Russians in WWI (1908-1918) »
Ozan ARSLAN (Izmir University) « The Caucasian Front or the 'Caucasian Sideshow'?: Ottoman and Russian Empires’ War Strategies and Military Operations in the Near East, 1914-17 »
Jacques FREMEAUX (Paris IV) « Le Caucase et les opérations militaires au Levant : perspectives stratégiques (1914-1918) »
Lusine NAVASARDYAN (Cercec/Ehess) « Les groupes de volontaires arméniens du front du Caucase au cours de la Première Guerre mondiale »
Edith YBERT (Cetobac) « Les Adjars (Géorgiens musulmans) et le front du Caucase (1914-1918) : traîtres ou victimes ? »
Bruno ELIE (Chercheur indépendant) « Faik Tonguç, ou ce que signifie être jeune et Turc en 1914 »
Ronald SUNY (University of Michigan) « War and Genocide: Armenians, Assyrians, and the Caucasian Front »
Claire MOURADIAN (CNRS) « Présentation de quelques documents d’archives françaises et russes : textes et reportage de guerre sur le front du Caucase »
Hundreds of thousands of Muslim combatants – the vast majority of them being non-Europeans – foug... more Hundreds of thousands of Muslim combatants – the vast majority of them being non-Europeans – fought in the ranks of various European armies in the 20th century. How was Islam perceived by the military authorities supervising these combatants? What role did Islam play for the troops themselves? This conference aims at reintroducing the question of religious belonging and practice into the study of Muslim combatants in European armies by focusing on the combatants’ viewpoint as much as possible, alongside the viewpoint of the administrations and military hierarchy.
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Based on archival research in the Uzbek and Russian State Archives and on in-depth analyses of 14 feature-length films, Drieu’s work examines the lively debates within the totalitarian and so-called revisionist schools that invigorated Soviet historiography, positioning itself within contemporary discussions about the processes of state- and nation-building, and the emergence of nationalism more generally. Revised and expanded from the original French, Cinema, Nation, and Empire in Uzbekistan helps us to understand how Central Asia, formerly part of the Russian Empire, was decolonized, but later, in the run-up to the Stalinist period and repression of the late 1930s, suffered a new style of domination.
En effet, le film, parce qu’il est au coeur d’enjeux politiques et économiques, mais aussi parce qu’il relève de la construction d’imaginaires, tant nationaux qu’impériaux, est un fil conducteur singulier. De 1924, date de naissance politique (création de l’Ouzbékistan soviétique) et cinématographique (réalisation du premier film de fiction), à 1937, date de la terreur stalinienne mais aussi du passage au cinéma parlant, le film suit les circonvolutions de l’histoire tragique des premières élites nationales dans le premier tiers du XXe siècle. Comment les cinéastes ouzbeks se sont-ils emparés de la caméra ? Quels regards ont-ils porté sur l’aventure révolutionnaire ? Comment l’ont-ils traduite cinématographiquement ? Et, finalement, comment ont-ils perdu, temporairement, l’usage de la « parole cinématographique » ?
Fruit d’une dizaine d’années de recherches sur des documents filmiques et administratifs consultés dans les archives nationales ouzbèques ou dans divers sites archivistiques à Moscou, cet ouvrage offre un regard neuf sur l’histoire du cinéma soviétique, en s’intéressant à un cinéma national inconnu jusqu’alors. Mais surtout, en privilégiant un regard décentré pour donner la priorité à la périphérie, il permet de saisir la constitution des grandes matrices idéologiques, encore majoritairement à l’oeuvre aujourd’hui. En abordant les questions de domination, d’hégémonie et de violence, d’empire et de nation, de résistance et de consentement, il s’insère pleinement dans les débats actuels des sciences sociales.
Edited volumes
C’est dans ce contexte que Viatcheslav Kuprienko, alors très sollicité, nous a accordé cet entretien pendant plus d’une heure et demie. Il évoque avec de nombreux détails, et une maîtrise narrative certaine, son parcours au sein des forces spéciales (spetsnaz) durant les deux dernières années de la guerre soviéto-afghane, sa transition professionnelle difficile au moment où l’empire soviétique disparaissait et faisait sombrer avec lui des millions de personnes dans une période extrêmement chaotique, pour finalement retracer son engagement progressif et désormais entier pour la nation ukrainienne.
Son interview – traduite in extenso du russe par Camille Calandre et Cloé Drieu avec la collaboration d'Anna Colin-Lebedev –, nous avait particulièrement saisies au moment où nous la recueillions ; c’est la pièce centrale de l'atelier qui a pour objectif de présenter cette expérience combattante en Afghanistan (1979-1989), assez peu connue en France. C'est aussi une vision de l’intérieur de l’institution militaire soviétique déclinante qui donne à voir la trajectoire d’un homme, laquelle semble continue à travers le chaos post-soviétique des années 1990.
Afin d’éclairer cette trajectoire combattante singulière, plusieurs chercheuses et chercheurs en sciences sociales, dont les thèmes de recherches ne sont pas spécifiquement liés au domaine soviétique ni à celui de la guerre soviéto-afghane, ont été sollicités. A été demandé à chacune et chacun de choisir une expression ou une phrase marquante faisant écho leurs recherches, et de partir de celle-ci pour un court commentaire.
the Russian Empire in the First World War. This volume is the first
comprehensive re-assessment of its causes, course and
consequences in English for over sixty years. It draws together a new
generation of leading historians from North America, Japan, Europe,
Russia and Central Asia, working with Russian archival sources, oral
narratives, poetry and song in Kazakh and Kyrgyz. These illuminate in
unprecedented detail the origins and causes of the revolt, and the
immense human suffering which it entailed. They also situate the
revolt in a global perspective as part of a chain of rebellions and
disturbances that shook the world's empires, as they crumbled under
the pressures of total war.
How are these combatants considered in existing historiography? Over the past few decades, research on war has experienced a wide-reaching renewal, with increased emphasis on the social and cultural dimensions of war, and a desire to reconstruct the experience and viewpoint of the combatants themselves. This volume reintroduces the question of religious belonging and practice into the study of Muslim combatants in European armies in the 20th century, focusing on the combatants' viewpoint alongside that of the administrations and military hierarchy.
See more at: http://www.bloomsbury.com/us/combatants-of-muslim-origin-in-european-armies-in-the-twentieth-century-9781474249447/#sthash.5aCwycUL.dpuf
Remerciements. . 9
Avant-propos, Cloé DRIEU. . 11
1. Une archéologie de l’image animée en Iran,
entretien avec Chahryar ADLE. . 19
2. La vie des films après leur mort : séries et autres
« classiques » dans le Téhéran des années 1920,
Kaveh ASKARI. . 83
3. L’Empire ottoman et ses débuts dans la propagande cinématographique,
Mustafa ÖZEN. . 117
4. Une Nation s’éveille (1932) de Muhsin Ertuğrul :
l’identité nationale turque à travers le cinéma,
Ayşe TOY-PAR. . 137
5. Le Parti communiste et l’Orient à travers
l’activité cinématographique d’URSS : Vostokkino,
studio de cinéma oriental (1928-1935),
Gabrielle CHOMENTOWSKI. . 171
6. Within the Soviet Constraints: Politics for Children
in the Visual Culture of the 1930s and 1940s,
Anaita KHUDONAZAR. . 201
7. Grande Guerre Patriotique et cinéma de propagande
en Ouzbékistan : les motifs du renouveau nationaliste
(1937-1945),
Cloé DRIEU. . 229
Présentation des auteurs. . 267
Papers
Based on archival research in the Uzbek and Russian State Archives and on in-depth analyses of 14 feature-length films, Drieu’s work examines the lively debates within the totalitarian and so-called revisionist schools that invigorated Soviet historiography, positioning itself within contemporary discussions about the processes of state- and nation-building, and the emergence of nationalism more generally. Revised and expanded from the original French, Cinema, Nation, and Empire in Uzbekistan helps us to understand how Central Asia, formerly part of the Russian Empire, was decolonized, but later, in the run-up to the Stalinist period and repression of the late 1930s, suffered a new style of domination.
En effet, le film, parce qu’il est au coeur d’enjeux politiques et économiques, mais aussi parce qu’il relève de la construction d’imaginaires, tant nationaux qu’impériaux, est un fil conducteur singulier. De 1924, date de naissance politique (création de l’Ouzbékistan soviétique) et cinématographique (réalisation du premier film de fiction), à 1937, date de la terreur stalinienne mais aussi du passage au cinéma parlant, le film suit les circonvolutions de l’histoire tragique des premières élites nationales dans le premier tiers du XXe siècle. Comment les cinéastes ouzbeks se sont-ils emparés de la caméra ? Quels regards ont-ils porté sur l’aventure révolutionnaire ? Comment l’ont-ils traduite cinématographiquement ? Et, finalement, comment ont-ils perdu, temporairement, l’usage de la « parole cinématographique » ?
Fruit d’une dizaine d’années de recherches sur des documents filmiques et administratifs consultés dans les archives nationales ouzbèques ou dans divers sites archivistiques à Moscou, cet ouvrage offre un regard neuf sur l’histoire du cinéma soviétique, en s’intéressant à un cinéma national inconnu jusqu’alors. Mais surtout, en privilégiant un regard décentré pour donner la priorité à la périphérie, il permet de saisir la constitution des grandes matrices idéologiques, encore majoritairement à l’oeuvre aujourd’hui. En abordant les questions de domination, d’hégémonie et de violence, d’empire et de nation, de résistance et de consentement, il s’insère pleinement dans les débats actuels des sciences sociales.
C’est dans ce contexte que Viatcheslav Kuprienko, alors très sollicité, nous a accordé cet entretien pendant plus d’une heure et demie. Il évoque avec de nombreux détails, et une maîtrise narrative certaine, son parcours au sein des forces spéciales (spetsnaz) durant les deux dernières années de la guerre soviéto-afghane, sa transition professionnelle difficile au moment où l’empire soviétique disparaissait et faisait sombrer avec lui des millions de personnes dans une période extrêmement chaotique, pour finalement retracer son engagement progressif et désormais entier pour la nation ukrainienne.
Son interview – traduite in extenso du russe par Camille Calandre et Cloé Drieu avec la collaboration d'Anna Colin-Lebedev –, nous avait particulièrement saisies au moment où nous la recueillions ; c’est la pièce centrale de l'atelier qui a pour objectif de présenter cette expérience combattante en Afghanistan (1979-1989), assez peu connue en France. C'est aussi une vision de l’intérieur de l’institution militaire soviétique déclinante qui donne à voir la trajectoire d’un homme, laquelle semble continue à travers le chaos post-soviétique des années 1990.
Afin d’éclairer cette trajectoire combattante singulière, plusieurs chercheuses et chercheurs en sciences sociales, dont les thèmes de recherches ne sont pas spécifiquement liés au domaine soviétique ni à celui de la guerre soviéto-afghane, ont été sollicités. A été demandé à chacune et chacun de choisir une expression ou une phrase marquante faisant écho leurs recherches, et de partir de celle-ci pour un court commentaire.
the Russian Empire in the First World War. This volume is the first
comprehensive re-assessment of its causes, course and
consequences in English for over sixty years. It draws together a new
generation of leading historians from North America, Japan, Europe,
Russia and Central Asia, working with Russian archival sources, oral
narratives, poetry and song in Kazakh and Kyrgyz. These illuminate in
unprecedented detail the origins and causes of the revolt, and the
immense human suffering which it entailed. They also situate the
revolt in a global perspective as part of a chain of rebellions and
disturbances that shook the world's empires, as they crumbled under
the pressures of total war.
How are these combatants considered in existing historiography? Over the past few decades, research on war has experienced a wide-reaching renewal, with increased emphasis on the social and cultural dimensions of war, and a desire to reconstruct the experience and viewpoint of the combatants themselves. This volume reintroduces the question of religious belonging and practice into the study of Muslim combatants in European armies in the 20th century, focusing on the combatants' viewpoint alongside that of the administrations and military hierarchy.
See more at: http://www.bloomsbury.com/us/combatants-of-muslim-origin-in-european-armies-in-the-twentieth-century-9781474249447/#sthash.5aCwycUL.dpuf
Remerciements. . 9
Avant-propos, Cloé DRIEU. . 11
1. Une archéologie de l’image animée en Iran,
entretien avec Chahryar ADLE. . 19
2. La vie des films après leur mort : séries et autres
« classiques » dans le Téhéran des années 1920,
Kaveh ASKARI. . 83
3. L’Empire ottoman et ses débuts dans la propagande cinématographique,
Mustafa ÖZEN. . 117
4. Une Nation s’éveille (1932) de Muhsin Ertuğrul :
l’identité nationale turque à travers le cinéma,
Ayşe TOY-PAR. . 137
5. Le Parti communiste et l’Orient à travers
l’activité cinématographique d’URSS : Vostokkino,
studio de cinéma oriental (1928-1935),
Gabrielle CHOMENTOWSKI. . 171
6. Within the Soviet Constraints: Politics for Children
in the Visual Culture of the 1930s and 1940s,
Anaita KHUDONAZAR. . 201
7. Grande Guerre Patriotique et cinéma de propagande
en Ouzbékistan : les motifs du renouveau nationaliste
(1937-1945),
Cloé DRIEU. . 229
Présentation des auteurs. . 267
Les audiences du Tribunal Ouighour, chargé d’examiner les atrocités, crimes contre l’humanité et crimes de génocide au Xinjiang, se sont concentrées sur quatre jours, du 4 au 7 juin derniers à Londres, dans la Church House à Westminster. Un plan large et fixe enregistrait l’ensemble de la salle, laissant entrevoir de dos un public clairsemé ; des plans plus rapprochés lors des prises de parole se posaient sur le Président ou les huit membres du jury qui l’entouraient.
2Notre propos est novateur en ce qu’il cherche à croiser les problématiques de la Grande Guerre développées en Europe occidentale avec celles qui ont cours dans les mondes musulmans aujourd’hui, à les renouveler à l’aide des perspectives historiographiques permises par la Global History (Strachan, 2003 ; Neiberg, 2005 ; Kelleher Storey, 2010), à les confronter aussi avec d’autres problématiques européennes, notamment les approches sociales et culturelles de la Grande Guerre. Il s’agit notamment de chercher à mieux appréhender la façon dont ces territoires – l’Empire ottoman, l’Empire russe, les empires coloniaux français et britanniques – ont interagi les uns avec les autres durant le conflit, comment un nouvel ordre mondial s’impose après la guerre du fait de la transformation globale du monde. Notre posture consiste à regarder ce qui se passe aux marges des empires pour mieux saisir, dans un mouvement itératif, les évolutions et prises de décision au niveau de la centralité. Ce cadre géographique élargi nous impose ainsi une vision transculturelle ; il nous invite à mettre en synergie les analyses par aires culturelles qui se sont développées de façon dynamique ces dernières années.
Quel regard les Occidentaux posent-ils sur l'Asie Centrale, cette région assez méconnue et souvent fantasmée? Quel rapport la Russie entretient-elle avec cette zone? Dans quelle mesure peut-on parler d'un orientalisme russe? Comment s'illustre t-il?
Emmanuel Cronier "Feeding the Indian Army in Mesopotamia and France: Cultural and Political Stakes"
Julie D'Andurain "The Black Force during the WWI: Genesis
of the Concept and Practices"
Cloé Drieu "Colonial Disorders in Turkistan's Wartime: the
Revolts of 1916 Against the Formation of Labor Battalions
and their Consequence"
Michael REYNOLDS (Princeton University) « The Caucasus Between Ottomans and Russians in WWI (1908-1918) »
Ozan ARSLAN (Izmir University) « The Caucasian Front or the 'Caucasian Sideshow'?: Ottoman and Russian Empires’ War Strategies and Military Operations in the Near East, 1914-17 »
Jacques FREMEAUX (Paris IV) « Le Caucase et les opérations militaires au Levant : perspectives stratégiques (1914-1918) »
Lusine NAVASARDYAN (Cercec/Ehess) « Les groupes de volontaires arméniens du front du Caucase au cours de la Première Guerre mondiale »
Edith YBERT (Cetobac) « Les Adjars (Géorgiens musulmans) et le front du Caucase (1914-1918) : traîtres ou victimes ? »
Bruno ELIE (Chercheur indépendant) « Faik Tonguç, ou ce que signifie être jeune et Turc en 1914 »
Ronald SUNY (University of Michigan) « War and Genocide: Armenians, Assyrians, and the Caucasian Front »
Claire MOURADIAN (CNRS) « Présentation de quelques documents d’archives françaises et russes : textes et reportage de guerre sur le front du Caucase »