La situation internationale est chamboulée : alors que Vladimir Poutine jubile, l’Europe s’inquiète. Certains de ses dirigeants se retrouvent à Paris en compagnie d’Emmanuel Macron : Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, Pologne…
Europe : des dépenses militaires insuffisantes
Les Européens peuvent-ils reprendre l’initiative et ne pas être écartés de toute décision concernant un accord de paix en Ukraine ? "Le problème est que les questions de défense se construisent sur 30 ans, et ne se règlent pas en une journée, résume Bruno Alomar, ancien haut fonctionnaire à la Commission européenne, auteur de “La réforme ou l’insignifiance : 10 ans pour sauver l’Union européenne” (Éditions École de guerre, 2018). Ce n’est pas monsieur Trump qui a dit qu’il fallait s’armer et être plus sérieux en matière de défense. C’est Barack Obama."
"L’Europe se trouve en fait face à une situation qu’elle n’avait pas anticipée. Si l’on regarde les dépenses militaires de l’OTAN, en 2018, les Européens et les Français ont consacré 1,5% de leur PIB aux questions militaires. Aujourd’hui, ils sont à 2%. Un pays, la Pologne, est passé de 2 à 4%. C’est un pays qui a compris qu’il fallait qu’il s’arme. Ce n’est pas le seul. En France, nous avons la Loi de programmation militaire."
Guerre en Ukraine : vers une extension du conflit en Europe ? "Ceux qui se réuniront ce lundi autour d'Emmanuel Macron ne le feront pas par plaisir, mais parce qu'ils ont des inquiétudes" explique Bruno Alomar #GrandMatin https://t.co/qne4y00UiP pic.twitter.com/bMRC5ZLWMl
— Sud Radio (@SudRadio) February 17, 2025
Un formidable retour au réel
"Mais les États-Unis y consacrent 3,5% de leur PIB, souligne Bruno Alomar. Le nombre d’obus, de chars, d’hommes sur le champ de bataille, cela compte et cela va compter." Mais pour quelle raison ? Une extension de la guerre en Ukraine est-elle possible en Europe ? "Je ne suis pas en train de jouer les oiseaux de mauvais augure. Ceux qui vont se réunir autour du président de la République ne le font pas pour le plaisir. C’est qu’ils ont des inquiétudes. Quand une partie du continent européen est en guerre depuis 2022, il y a de quoi s’inquiéter."
"Tout cela est un formidable retour au réel. On s’est beaucoup, notamment en France, réjoui du Brexit. Mais on ne peut rien faire sans les Britanniques. On va dire qu’il faut faire plus d’Union Européenne. Mais il n’y a pas d’argent au niveau européen pour les questions militaires. Il n’y a pas d’argent magique, il se trouve dans les poches des pays européens. Communautariser les questions de défense, c’est poser un problème fondamental pour la France, dont l’armée est différente du fait de l’armement nucléaire." Dit autrement, l’Europe de la défense n’existe en fait pas.
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