Admin Sanctions Eu PDF
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C O M M ISS IO N
OF THE EUROPEAN
COM M U N ITIES
C O M M ISS IO N
DES C O M M U N A U TE S
EUROPEENNES
Forew ord
A vant-propos
63
Federal Republic o f Germ any The system o f adm inistrative and penal sanctions
91
118
Espagne Le systeme de sanctions administratives et lim pact du systeme de sanctions com m unautaires
sur lordre juridique espagnol
137
175
237
Italie Le systeme des sanctions adm inistratives dans lordre juridique italien
261
295
321
353
Foreword
Since 1989 the Commission has been systematically
inserting provisions for controls and penalties in its
legislation on agriculture and fisheries to be applied
by the M em ber States. These provisions are evidence
o f the concern to see that Com munity law is applied
properly, and particularly to ensure that common
agricultural policy instrum ents achieve their aims and
that the Com m unity budget is used to finance only
legitimate expenditure.
However, the aim o f introducing a Com m unity system
o f penalties required from the Commission a thor
ough knowledge o f the administrative and criminal
penalty systems o f the various M em ber States, since
the interpenetration o f Com munity and national sys
tems is self-evident. The M em ber States have to
incorporate Com munity norms into their national
legal systems, but w ithout prejudice to the application
o f penalties available under their own systems; these,
as the C ourt o f Justice held in Case 68/88, m ust be
effective, dissuasive and proportionate.
Accordingly, in early 1990, the Commission decided
to launch a com parative study o f the various systems
as a means o f acquiring full familiarity with the
im pact o f Com m unity law on them.
Avant-propos
Depuis 1989, la Commission procede de fagon system atique a linsertion de norm es de controles et de
sanctions dans les reglementations com m unautaires
relatives aux dom aines de lagriculture et de la peche,
dont lapplication incombe aux Etats membres.
Lensemble des dispositions ainsi creees tem oignent du
souci de garantir une mise en oeuvre efficace du droit
com m unautaire et visent plus particulierem ent a
assurer que les divers instrum ents de la PAC atteignent leurs objectifs et que seules des depenses justifiees
soient mises a la charge du budget com m unautaire.
Toutefois, lobjectif d instaurer un dispositif com m u
nautaire de sanctions requerait necessairement de la
Commission une connaissance profonde des systemes
de sanctions adm inistratives et penales en vigueur
dans les differents Etats membres; nul ne peut, en
effet, ignorer lexistence d une interpenetration entre
les regimes com m unautaires et nationaux. Ainsi, les
Etats membres sont appeles a integrer les normes
com m unautaires dans leurs ordres juridiques natio
naux respectifs, sans prejudice de lapplication des
norm es de sanctions nationales, qui, d apres la juris
prudence de la C our de justice dans laffaire 68/88,
doivent etre effectives, dissuasives et proportionnelles.
Afin de prendre pleinement conscience de lim pact du
d roit com m unautaire sur les differents ordres juridi
ques nationaux dans ce dom aine, la Commission a
pris la decision, au debut de 1990, d entreprendre une
etude com parative de ces differents systemes.
Belgique
Etude comparative des systemes
de sanctions administratives
Professeur A. De N auw
avec la collaboration de
M. F. Deruyck
M anuscrit term ine en juin 1991
Belgique
LISTE DES ABREVIATIONS
C our de cassation
JL M B
JT
JT T
Jur. Liege
Jurisprudence de Liege
M .B.
Moniteur beige
Pas.
Pasicrisie
Pasin.
Pasinomie
RD P
Rev. crit.
R ID P
RW
Rechtskundig weekblad
TPR
Sommaire
1.
11
1. 1.
1. 1. 1.
11
11
11
12
12
1. 2 . 1.
1. 2 . 2 .
14
15
15
2.
Criteres didentification
16
2 . 1.
2 . 1. 1.
2 . 1. 2 .
Infractions administratives
Infractions adm inistratives au sens strict
Autres infractions du droit punitif adm inistratif
16
16
16
2 .2 .
2 . 2 . 1.
Sanctions administratives
Criteres de differentiation
17
18
3.
Regies de fond
19
3.1.
3.1.1.
3.1.2.
3.1.2.1
3.1.2.2.
Principe de legalite
Legalite formelle
Legalite materielle
Exemples de notions vagues
Dangers de lusage de notions vagues
19
19
19
20
21
3.2.
21
3.3.
3.3.1.
3.3.2.
3.3.3.
Principe de culpabilite
Existence d infractions materielles
Fraude en m atiere de douanes et d accises
Pertinence du principe de culpabilite
22
22
23
23
3.4.
3.4.1.
3.4.2.
M oyens justificatifs
M oyens les plus usites
Application de ces moyens
24
24
24
3.5.
3.5.1.
25
3.5.1.1.
3.5.1.2.
3.5.2.
3.5.3.
3.5.4.
25
25
25
26
27
28
3.6.
3.6.1.
3.6.2.
Participation et tentative
Participation
Tentative
29
29
30
3.7.
Sanctions
31
3.8.
3.8.1.
3.8.2.
3.8.3.
3.8.4.
32
33
33
34
34
1.1.1.1.
1. 1. 1.2 .
1. 1.2 .
1.2 .
35
35
36
3.10.1.
3.10.2.
4.
Regies de procedure
39
4.1.
4.1.1.
4.1.1.1.
39
39
3.9.
3.9.1.
3.9.2.
3.10.
4.1.1.2.
4.1.2.
4.1.2.1.
4.I.2.2.
4.1.3.
4.1.3.1.
4.1.3.2.
39
41
43
43
43
44
44
46
47
48
48
48
49
49
50
5.
Projets de reforme
52
5.1.
5.1.1.
52
5.1.2.
5.2.
Pratiques du commerce
55
6.
57
6.1.
58
60
4.2
4.2.1.
4.2.1.1.
4.2.I.2.
4.2.2.
4.2.2.I.
4.2.2.2.
4.2.3.
6.1.1.
6.1.2.
6.2.
10
36
36
37
51
52
54
57
57
(M .B .,
11
12
M .B .,
M .B .,
M .B .,
M .B .,
M .B .,
M .B .,
M .B .,
12.4.1962.
17.4.1 9 6 4 , errata d u 6.5.1964.
15.7.1983.
2 2 .5 .1 9 6 5 .
2 2 .6 .1 9 8 2 .
28.1 0 .1 9 8 3 .
17.4.1987.
13
1.2. C O N C EPT D T N F R A C T IO N
A D M IN IST R A TIV E
II faut souligner que, dans la m ajorite des lois que
nous venons d enumerer, il n existe pas une categorie
( 32)
( )
( 34)
( 35)
( 36)
( 37)
tio n
M .B ., 2 0 .1 0 .1 9 8 3 .
M .B ., 8 .4 .1 9 7 7 .
M .B ., 3 0 .4 .1 9 8 8 .
M .B ., 7 .1 1 .1 9 8 9 .
M .B ., 2 9 .5 .1 9 9 0 .
P ro jet de lo i sur les p ratiq u es d u co m m erce et sur lin form ae t la p r o te c tio n d u c o n s o m m a te u r , D o c . P ari., S en at, 1984-
1985, n 947-1.
14
15
2. Criteres didentification
2.1. IN FR A C T IO N S A D M IN ISTR A TIV ES
Question: Quels sont les criteres d identification des
infractions administratives par rapport aux elements
constitutifs?
D ans la reponse a la question posee au point 1, nous
avons constate que des infractions adm inistratives
dans le sens strict du terme, cest-a-dire des infractions
qui ne donnent lieu q u a un systeme de droit punitif
adm inistratif que ce soit un systeme de sanctions
administratives ou un systeme de transactions adm i
nistratives , n existent que dans deux cas, notam m ent larticle 335, alinea 1, du code des impots sur les
revenus et larticle 19 de la loi du 10 avril 1990 sur les
entreprises de gardiennage, sur les entreprises de securite et sur les services internes de gardiennage (39).
D ans tous les autres cas, il sagit d infractions qui
donnent lieu soit a des sanctions penales, soit a des
sanctions ou transactions administratives.
II incombe de tenir com pte de cette constatation
fondam entale dans la reponse a la question 2.1. Des le
debut, il faut, cependant, souligner que le legislateur
ne sest dans aucun cas donne la peine de form uler des
criteres qui rendraient possible lidentification des
infractions ressortant du droit punitif adm inistratif
p ar rapport aux elements constitutifs. Au maximum, il
a donne quelques directives.
16
l a p p ro v isio n n em en t
du
pays
(M .B .,
H M.B., 22.5.1965.
( 50) M .B ., 2 2 .6 .1 9 8 2 .
( 5') M .B ., 2 8 .1 0 .1 9 8 3 .
( 52) M .B ., 2 1 .9 .1 9 7 7 .
17
Le fait que le droit beige ne connait pas de responsabilite penale des personnes morales (voir les observa
tions dans la reponse a la question posee au point 3.5)
semble aussi avoir influence le legislateur dans son
choix d un systeme de sanctions ou de transactions
18
3. Regies de fond
Remarque preliminaire
A vant de repondre de m aniere systematique aux ques
tions relatives au droit materiel, il faut insister sur le
fait que les lois beiges qui prevoient la possibilite
d une poursuite penale ou lapplication d une amende
ou d une transaction adm inistrative se presentent sous
la forme de lois particulieres qui erigent des infrac
tions en dehors du code penal. Parm i les lois a
examiner, il faut operer la distinction entre des veritables corps de regies et des legislations dont le contenu
est sujet a des modifications regulieres. Toutes ces lois
relevent, cependant, d autres disciplines du droit que
du droit penal. Les infractions penales y sont generalement perdues dans des textes qui ont ete con^us en
dehors des schemas traditionnels du code penal, qui
sattache a la defense d une serie de valeurs admises
p ar la grande m ajorite de la population. Ces valeurs,
telles que lintegrite physique, m orale et patrim oniale
des personnes, la foi publique, lordre public ou la
securite publique, sont fondam entalem ent des composantes de lordre juridique. En revanche, le droit penal
est, dans les lois particulieres, un droit d accompagnement, dont le role consiste a procurer la mise a
execution de legislations fiscales, sociales ou economiques qui se multiplient et se modifient au rythm e des
fluctuations. Ce droit penal est devenu, dans ces cas,
un instrum ent d action entre les mains des pouvoirs
publics afin dorganiser la societe et d exercer un
controle social (64).
Cette observation preliminaire etait souhaitable parce
q u elle expliquera une serie de reponses ayant trait
aussi bien a des problemes generaux q u a des aspects
purem ent techniques du droit materiel.
M ethode utilisee
En droit beige, il n existe pas, en regie generale, de
categorie distincte d infractions administratives. Cer
taines infractions peuvent donner lieu soit a des
sanctions ou transactions administratives, soit a des
poursuites penales. II n est, des lors, pas possible de
discerner des regies de fond propres a la categorie
d infractions administratives. En revanche, on peut
rechercher si les regies de fond traditionnelles du droit
penal trouvent la meme application en cas de sanc-
19
2 1 .9 .1 9 7 7 ).
( 71) M .B ., 3 1 .8 .1 9 7 1 .
( 72) M .B ., 13.7 .1 9 7 1 , errata d es 16.7.1971 et 18 .1 1 .1 9 7 1 .
( 75) M .B ., 2 2 .5 .1 9 6 5 .
( 76) M B ., 2 9 .5 .1 9 9 0 .
( 77) M .B ., 12.4.1962.
20
n 9.
(81) C a ss., 26 fevrier 1985, P a s ., 1985, I, 7 8 3 .
(82) C a ss., 22 m a i 1980, P a s., 1980, I, 1166, et 15 sep tem b re 1987,
P a s ., 1988, I, 55.
21
22
causer un dom m age a ladm inistration ou a lorganisme a legard desquels ces factures avaient ete
invoquees (88).
Enfin, il faut aussi signaler que la fraude a la loi
pourrait constituer un faux en ecritures par omission.
Evidemment, lomission ne peut etre constitutive de
faux que si la m ention omise portait sur un acte qui
devait etre enregistre dans lecrit. Dans ce cas, lomission aboutit a une denaturation de la substance ou des
circonstances de lecrit. La lacune que lecrit contient
donne naissance a une serie d enonciations mensongeres ou fait m anquer a lecrit la verite quil devait
contenir (89).
I, 1050.
( 96) C a ss., 30 o c to b r e 1973, P a s ., 1974, I, 241.
(97) D u p o n t, L et V erstraeten, R .: H a n d b o e k B elgisch S tra fre ch t,
L eu v en /A m e rsfo o r t, A c c o , 1991, p . 2 6 4 , n 457.
23
24
C . J.,
et
C a lew a ert,
W .:
B e lg isc h
str a fr ec h t ,
25
sciens et
3.5.1.2. Doctrine
D ans la doctrine, la responsabilite eventuelle penale
des personnes morales est tres controversee. La dis
cussion a surtout trait a deux points. D abord se pose
la question de savoir si la personne m orale peut
elle-meme remplir lelement m oral de linfraction,
cest-a-dire la faute (culpa ou dolus). Ensuite, on se
dem ande si une telle culpabilite peut donner lieu a
lapplication de sanctions penales infligees a la per
sonne morale.
Une partie considerable de la doctrine refuse d admettre lexistence d une faute dans le chef d une personne
morale. Le fondem ent de cette opinion est tres claire
m ent precise p ar le professeur Bodson: Faute d activite, de conscience et de volonte distinctes de la
com binaison de celles des personnes physiques qui la
composent, une personne m orale ne peut etre tenue
pour responsable ... dans un systeme subjectif qui
fonde la gravite de ses infractions et la repression qui
en resulte sur lintention et la culpabilite manifestee
p ar lauteur de la c te ( 119). En d autres mots, une
C o la e s, J.: D e o n d ern em in g : een u itd a g in g v o o r h et r ec h t .
R W , 19 7 9 -1 9 8 0 , 2299; C o n sta n t, J.: L a resp o n sa b ilite p e n a le non
individu elle (ra p p o rt gen eral d u X ' co n g r es in tern a tio n a l d e d ro it
co m p a r e ), L ieg e, V a illa n t-C a rm a n n e, 1978, 10; D e la tte , P.: L a
q u estio n d e la resp o n sa b ilite p e n a le d es p erso n n es m o ra les e n d ro it
b e ig e , R D P , 1980, p. 219; M a tth ijs, J.; E e n d w in g en d e n ood zaak ;
h e t system a tiseren en h e t o p b o u w e n v a n een z elfsta n d ig gestru ctureerd e c o n o m is c h strafrecht en str a fp r o c esr ec h t , R W , 1975-1976,
386; T ro u sse, P. E .: S a n ctio n s p en a les et p erso n n es m o r a le s ,
R D P , 1975 -1 9 7 6 , p . 726.
( l >7) M .B ., 10.1 .1 9 8 6 .
( 118) M .B ., 1 5 .8.1980.
( 119) B o d s o n , P .-L .: M a n u e l d e d r o it p e n a l P rin c ip e s g e n e ra u x d e
la rep ressio n , L ieg e, fa cu lte de d r o it de L ieg e, 1986, p . 344.
26
27
28
3.6.1. Participation
Les lois etudiees etant des lois particulieres soumises
au regime de Particle 100 du code penal, les regies de
la participation prevues par le code penal ne sont, en
principe, pas applicables en la matiere. Les lois p arti
culieres peuvent, toutefois, contenir des dispositions
contraires, Toutes les lois etudiees prevoient des dis
positions rendant le chapitre relatif a la participation
applicable aux infractions quelles incriminent, si bien
que les principes du code penal sappliquent.
II faut meme constater que certaines lois etendent les
regies de droit commun. L article 227 de la loi sur les
douanes et accises dispose que ceux qui seront
convaincus d avoir participe comme assureurs, comme
ayant fait assurer ou comme interesses d une maniere
quelconque a un fait de fraude seront passibles des
peines etablies contre les auteurs, sans prejudice des
articles 66, 67, 69 et 505 du code penal. Larticle 10,
( 152) C a ss., 9 o c to b r e 1984, P a s., 1985, I, 194.
(>53) M .B ., 13.7.1971.
29
paragraphe 1, troisieme alinea, de la loi sur la reglem entation economique et les prix dispose que les
complices sont punis des peines prevues pour les
auteurs des infractions, cela par derogation a larticle 69 du code penal, qui prevoit pour les complices
une peine inferieure a celle quils encourraient sils
etaient auteurs.
Lapplication de ces regies de droit com m un et des
regies derogatoires n est naturellement possible que si
les conditions mises par le code penal pour que la
participation soit punissable sont reunies en lespece.
Parm i ces regies, il faut relever que la participation ne
se congoit pas en m atiere de delits d imprudence ( 154).
Si on conclut done a linexistence d infractions materielles et si Ton erige la negligence comme condition
minimale en m atiere de culpabilite (question 3.3), il
faut adm ettre que pour les infractions, fort nom breuses dans les lois etudiees, qui n exigent pas une
conduite intentionnelle, la participation punissable ne
se congoit pas. En revanche, a lepoque ou la jurispru
dence adm ettait lexistence d infractions materielles,
elle avait congu la possibilite d une participation a ces
infractions si le dessein d y prendre part existait ( l55).
Toutefois, meme en cas de delinquance par negligence
occasionnant un dommage, on peut reprimer non
seulement la faute, qui a cause directement le dom
mage, mais aussi la faute de ceux qui, p ar des actes
constituant une faute commune ou non commune, ont
contribue a causer le dommage ( 156).
II faut aussi souligner que, si les infractions des lois
etudiees donnent lieu a des poursuites penales, les
personnes qui auront ete condamnees comme auteurs
ou complices d infractions prevues en m atiere fiscale,
tan t par le code des im pots sur les revenus (arti
cle 348) que p ar la loi generale sur les douanes et
accises (article 266), sont obligatoirem ent tenues au
paiem ent de lim pot elude. Cette disposition ne pre
sente pas le caractere d une peine, mais constitue une
mesure a caractere civil destinee a faire payer une
somme correspondant au benefice indum ent rea
lise ( 157). De meme, dans le cas de poursuites penales,
larticle 227 de la loi sur les douanes et accises dispose
que les condam nations a lamende (et aux frais) seront
toujours prononcees solidairement contre les delinquants et les complices. Cette solidarite concerne,
dans ce cas, une peine et a a nouveau trait au
caractere mixte des amendes en cette matiere, retributives, d une part, et restitutives, d autre part. Ces
formes de solidarite nexistent pas dans le cas ou
ladm inistration propose une transaction ou inflige
une amende.
(>54) C a ss., 15 o c to b r e 1986, P a s ,, 1987, I, 185.
( 155) C a ss., 16 o c to b r e 1939, P a s ., 1939, I, 117.
( 156) D u p o n t et V erstra eten , precite, n 5 6 7 , p . 316.
( 157) R o zie: K ra ch tlijn en van h et m ateriele fisca le strafrecht n a de
h erv o rm in g en v a n 1980 en 1 9 8 6 , A ctu e le p ro b lem en van stra fre c h t,
p. 146-147.
30
3.6.2. Tentative
Les regies de la tentative prevues p ar le code penal
sont, en principe, applicables dans les lois etudiees.
Ces regies exigent quen m atiere de delits la loi
determine dans quels cas et de quelles peines la
tentative est punie (article 53 du code penal). Cette
regie est exigeante et la m ajorite des infractions
concernees par cette etude sont assurement des
delits.
0 58) C a ss., 28 m ars 1972, P a s ., 1972, I, 713.
( 159) C a ss., 15 sep tem b re 1981, R W , 1981-1982, 1123, n o te de
B osly.
( 16) B o sly H .: D ix a n n ees de d ro it p en al so cia l 1971-1981. E tud e
d e ju risp ru d en ce e t d e le g is la tio n , J T T , 1983, 125-137, n 44.
juge de prononcer les peines classiques de lemprisonnem ent et de lamende et d infliger des peines accessoi
res.
D ans certains cas, le juge ne dispose pas d un grand
pouvoir d appreciation, son choix se lim itant a m oduler les peines entre le minimum et le maximum prevu
par la loi. C est le cas dans le dom aine de la fraude
des droits de douanes et accises, la legislation rem on
tant a une epoque ou le legislateur fixait de maniere
rigide les limites du pouvoir d appreciation du juge. A
present, le legislateur laisse au juge un large eventail
de peines. Si, en droit penal commun, cet eventail est
surtout destine a perm ettre au juge d individualiser sa
sentence, on peut dire que, dans les lois etudiees, il y a
non seulement cette consideration qui a inspire le
legislateur, mais aussi la volonte d imposer une politi
que dans un dom aine determine de la vie en societe.
En droit penal economique et en droit penal de
lenvironnem ent par exemple, les lois etudiees veulent
retablir le dom mage cause par linfraction. Les peines
accessoires consistant dans le paiement du benefice
indum ent realise et la remise des lieux en etat, qui est
une mesure de caractere civil, poursuivent ce but. En
droit penal fiscal et financier, il a deja ete insiste a
plusieurs reprises sur le caractere retributif et restitutif
des peines pecuniaires. Les peines et les mesures
prevues p ar les lois particulieres sont done des moyens
daction entre les mains des pouvoirs publics, ce qui
cadre avec la nature meme des lois penales particulieres.
Les peines prevues par les principales lois etudiees en
cas de poursuites penales sont les suivantes:
1) en droit penal financier et fiscal:
pour la fraude des droits du Tresor: emprisonnem ent de quatre mois a un an, confiscation
des marchandises et des moyens de transport,
et amende egale au decuple des droits fraudes
(articles 220 a 222 de la loi sur les douanes et
accises);
pour la contravention aux dispositions du code
des im pots sur les revenus: em prisonnem ent de
huit jours a un an, amende de 10 000 a
50 000 francs beiges (ou lune de ces peines
seulement), interdiction tem poraire facultative
d exercer une profession de conseiller fiscal,
fermeture tem poraire facultative d etablissements, publication facultative de la condam na
tion (articles 339, 345 et 349 du CIR);
pour les infractions en matiere de controle des
changes: em prisonnem ent de quatre mois a
deux ans, amende de 5 000 a 1 000 000 de
francs beiges (ou lune de ces peines seule
ment), confiscation des biens ayant fait lobjet
de linfraction, des moyens de transport et des
benefices (article 5 de larrete-loi relatif au
controle des changes);
2) en droit penal economique: emprisonnem ent de un
mois a cinq ans, amende de 100 a 1 000 000 de
francs beiges (augmentee des decimes additionnels)
31
( 16s) C a ss.,
1989, R W ,
( I69) C a ss.,
B. Jan ssen s
33
( 170) M .B ., 3 1 .1 .1 9 8 1 .
34
3.9. E X T IN C T IO N D E L A C T IO N DE
PO U R SU IT E ET D E R EPR ESSIO N
Question: L extinction de Vinfraction et/ou de la sanc
tion par effet du temps ecoule (prescription de Iinfraction et de la sanction) est-elle prevue?
La plupart des infractions visees dans les lois etudiees
constituent des delits. L action publique est prescrite
dans leur cas apres trois ans a com pter du jo u r ou
linfraction est commise. D ans les cas ou les infrac
tions sont continues (par exemple, en m atiere d amenagement du territoire et d urbanism e ou d environnement), la prescription ne commence a courir que
lorsque letat de choses delictueux a cesse. Dans le cas
ou plusieurs infractions constituent lexecution succes
sive d une meme resolution delictueuse, la prescription
ne commence a courir, a legard de lensemble des
faits, q u a partir du dernier de ceux-ci. La prescription
de laction publique peut etre interrom pue p ar des
actes d instruction ou de poursuite accomplis dans le
delai initial. Ces actes font courir un delai d egale
duree. Enfin, il faut noter que la prescription de
laction publique est suspendue lorsquun obstacle
legal empeche le jugem ent de laction publique (arti
cles 21, 22 et 24 de la loi du 17 avril 1878 contenant le
titre preliminaire du code de procedure penale).
Les peines correctionnelles se prescriront, en general,
p ar cinq annees revolues, a com pter de la date de
larret ou du jugem ent rendu en dernier ressort, ou a
com pter du jo u r ou le jugem ent rendu en premiere
instance ne po u rra plus etre attaque p ar la voie de
lappel (article 92 du code penal).
( 172) C h a m b re, se ssio n 1 9 8 1 -1 9 8 2 , n 9 2 3 .1 , p . 2 et 3; co n seil
reg io n a l w a llo n , sessio n 1 9 8 3 -1984, n 8 9 -1 , p . 11-12.
36
37
38
4. Regies de procedure
D ans cette partie, nous appliquerons la distinction
formulee en reponse a la question 3 entre les sanctions
et les transactions administratives. Les sanctions
administratives seront etudiees sous les rubriques 4.1.1. et 4.1.2. A ce sujet, il sera fait la distinction
entre les deux systemes applicables en droit beige:
celui des amendes administratives applicables en cas
d infraction a certaines lois sociales et celui des sanc
tions administratives en droit fiscal. Les transactions
administratives, qui constituent les cas les plus nombreux, seront abordees a la rubrique 4.2. La question
reprise sous la rubrique 4.1.1. de la note methodologique concernant larticle 6 de la convention europeenne
de sauvegarde des droits de lhomme sera abordee
apres les questions 4.1.1. et 4.1.2. pour les amendes
adm inistratives afin de prendre Pensemble, y compris
les voies de recours, en consideration, et apres la
question 4.2. pour les transactions administratives.
40
Dans les cas ou elles ont decide de dresser procesverbal, les autorites competentes pour le depistage des
infractions transm ettent loriginal a lauditeur du tra
vail et un exemplaire au directeur general du service
d etudes du ministere de lEmploi et du Travail, qui
est, aux termes de larrete royal du 27 janvier 1989, le
fonctionnaire designe par le roi pour infliger les
amendes administratives.
L auditeur du travail dispose d un delai d un mois a
com pter de la reception du proces-verbal pour nodfier
au directeur general sa decision quant a lintentem ent
de poursuites penales. Selon larticle 5 de la loi,
lauditeur du travail prend cette decision com pte tenu
de la gravite de linfraction. D ans le cas ou lauditeur
du travail renonce a poursuivre ou om et de notifier sa
decision dans ce delai, le directeur general decide sil y
a lieu d infliger une amende adm inistrative (arti
cle 7).
L intervention prealable de lauditeur du travail permet, en loccurrence au ministere public, d apprecier
lopportunite d exercer des poursuites penales. A ce
sujet, les principes traditionnels sont sauvegardes.
Toutefois, on peut se dem ander si le delai, dont le
ministere public dispose, est suffisant pour se former
une opinion a ce sujet.
Le directeur general peut decider d infliger une
amende adm inistrative ou, au contraire, de classer le
dossier sans suite.
C D ro it de la preuve
a) Accroissements d impdts
Laccroissement d impots est enrole en meme temps
que lim pot lui-meme p ar ladm inistration.
Cette sanction est prevue en cas d absence de declara
tion ou en cas de declaration incomplete ou inexacte.
Dans ces cas, les im pots dus sur la portion des revenus
non declares sont majores d un accroissement
d impots fixe d apres la nature et la gravite de linfraction selon une echelle dont les graduations sont
determinees par le roi et allant de 10 a 200% des
impots dus sur la portion des revenus non declares.
En labsence de mauvaise foi, il peut etre renonce au
minimum de 10 % d accroissement. Le total des
im pots dus sur la portion des revenus non declares et
de laccroissement d im pots ne peut depasser le m on
tant des revenus non declares. Laccroissement ne
sapplique que si les revenus non declares atteignent
25 000 francs beiges.
(!86) p a s ' 1986, I, 1107, et c o n c lu sio n s d e J. D u Jardin.
43
Sauf quelques exceptions, le requerant ne peut soum ettre a la cour d appel des griefs qui n ont ete ni
formules dans la reclam ation ni examines d office que
pour autant q u ils invoquent une contravention a la
loi ou une violation des formes de procedure prescrites a peine de nullite (article 278, deuxieme alinea, du
CIR).
44
des
45
46
47
48
49
50
51
5. Projets de reforme
Question: Dans le systeme interne, existent-ils des
projets de reforme des regies de fo n d ou de procedure
des infractions administratives?
D ans la reponse a la question 1, nous avons souligne
que le droit beige ne connait pas un systeme general
de droit punitif adm inistratif. U n projet de reforme
globale concernant les regies de fond ou de procedure
des infractions administratives n est, des lors, pas
imaginable.
Cependant, il faut m entionner 1evolution rem arquable dans la position du Conseil d E tat sur le choix
entre la transaction adm inistrative et la sanction
administrative, ainsi que sur le concept meme de
linfraction adm inistrative. De meme, il faut souligner
que, dans le dom aine im portant des pratiques du
commerce, il existe un projet de loi tendant a intro
d u ce un systeme de transactions administratives.
52
selo n la p roced u re de lu r g e n c e.
S en at, 1988-1989, n 7 7 5 -1 , 58-59.
S en at, 1988-1989, n 7 7 5 -1 , 60.
S e n a t, 1988-1989, n 7 7 5 -1 , 60.
53
Les infractions administratives du droit social donnent lieu soit a des poursuites penales, soit a des
sanctions administratives. Ce sont, des lors, des
infractions ressortant au droit penal dapres la techni
que juridique beige. On peut, en outre, raisonnablement dire que les lois qui tombent sous le regime de la
loi du 30 juin 1971 ne sadressent pas a un groupe
determine a statut particulier, mais a tous les citoyens,
et que le but, a la fois preventif et repressif, de la
sanction suffit a etablir, au regard de larticle 6 de la
convention europeenne de sauvegarde des droits de
lhomme, la nature penale de linfraction.
De plus, les amendes administratives en matiere
sociale peuvent selever, dans certaines conditions, a
I 800 000 francs beiges. Des sanctions dun tel mon
tant sont, sur la base du troisieme critere la gravite
de la sanction , dans la realite des choses des peines,
de sorte quelles ne peuvent pas etre appliquees par
des autorites administratives, mais doivent au
contraire etre infligees par un juge.
II est a souligner que le Conseil dEtat a, dans
plusieurs avis, suivi un raisonnement parallele. Ainsi,
dans lavis concernant la loi du 4 aout 1986 portant
des dispositions fiscales, le Conseil dEtat considere
que lorsque lamende (administrative) atteint un
montant tres important, il y a lieu de considerer
quelle devient une peine qui ne peut etre prononcee
que par les tribunaux, en vertu des dispositions constitutionnelles (240). Dans dautres avis, le Conseil a
meme, dans ce cadre, fait mention de larticle 6 de la
convention europeenne de sauvegarde des droits de
lhomme (241).
II incombe enfin de faire etat de lexception, formulee
dans les arrets Oztiirk et Lutz, a la regie quune peine
dans le sens de la jurisprudence de la Cour euro
peenne des droits de lhomme doit etre infligee par un
tribunal. Selon la Cour, un fitat contractant peut
charger une autorite administrative dinfliger une
peine, sil sagit dinfractions legeres ..., qui ne
denotent pas une indignite propre a valoir a leur
auteur le jugement defavorable caracterisant la
peine (242). La question devient alors de savoir si les
infractions a la loi du 30 juin 1971 peuvent etre
considerees comme des infractions legeres, qui ne
meritent pas le stigma de la peine. Selon nous, cela
nest pas le cas. Le fait que la Cour donne comme
exemple, dans larret Oztiirk ainsi que dans larret
Lutz, les infractions routieres (243) oblige en effet a
une certaine prudence.
(24) Doc. Pari., Senat, 1985-1986, n 310-51, 3.
(241) N otam m ent dans lavis concernant le decret du Conseil regio
nal wallon du 7 octobre 1985 relatif a la protection des eaux de
surface contre la pollution Doc. Conseil regional wallon 1983-1984,
n 107-1, 85-86, et dans lavis concernant le decret du Conseil
regional wallon du 5 juin 1985 sur les dechets, Doc. Conseil regional
wallon, 1983-1984, n 113-1, 63-64.
(242) Point 57 de larret Lutz, precite.
(243) Point 56 de larret Oztiirk, precite; point 57 de larret Lutz,
precite.
54
894.
(253) A la requete des interesses, d un groupem ent professionnel ou
interprofessionnel interesse ayant la personnalite civile, du ministre
des affaires economiques ainsi que de toute association ayant pour
objet la defense des interets des consom m ateurs et jouissant de la
personnalite civile (article 57 de la loi).
(2M) Doc. Pari., Senat, 1984-1985, n 947-1, 2.
(255) Doc. Pari., Senat, 1984-1985, n 947-1, 4-5; Dejemeppe, P.:
L a reforme de la legislation sur les pratiques du commerce: le
droit aux interets econom iques )), dans Bourgoignie, T., et Delvax, G.: L'annee de la consommation 1986, Bruxelles, Story-Scientia,
1987, 66; Deruyck, F., N a a r een verdere depenalisatie in de
Handelspraktijkenwet?)) (note sous Corr. G and, 11 avril 1990), Droit
de la consommation; consumentenrecht, 1991, 549-550.
(256) Lexpose des motifs constate cette inspiration expressis verbis:
Doc. Pari., Senat, 1984-1985, n 947-1, 55.
(257) Article unique de larrete ministeriel du 10 octobre 1983
designant les fonctionnaires charges de proposer aux auteurs
d infractions a la loi du 22 janvier 1945 sur la reglementation et les
prix le reglement transactionnel vise a larticle 11 bis (M .B.,
20.10.1983).
55
56
Remarque preliminaire
57
58
59
60
61
Denmark
The system of administrative and
penal sanctions
submitted to the EC Commission in accordance with
a study contract of 19 September 1990
By
Professor Vagn Greve
and D r Claus Gulmann
University of Copenhagen
Contents
Introduction
67
1.
68
2.
Identification of offences
69
2.1.
2.2.
2.3.
69
69
69
3.
Substantive rules
70
3.1.
3.2.
3.3.
3.4.
3.5.
3.6.
3.6.1.
3.6.2.
3.7.
3.7.1.
3.7.2.
3.7.3.
3.7.4.
3.8.
3.9.
3.10.
Principle of legality
Abuse of law and evasion of the law
Personal fault
Grounds of justification
Liability of legal persons
Rules on aiding and abetting and on attempt
Aiding and abetting
Attempt
Penalties
Punishments
Disqualification
Confiscation
Penalties outside criminal law
Determination of penalties
Period of limitation
Cumulative imposition of penalties
70
70
71
73
75
76
76
78
78
78
79
80
81
81
84
85
4.
Procedural rules
86
4.1.
4.2.
4.3.
Competent authorities
Grounds of appeal
Procedures for settling or compounding cases
86
87
88
5.
89
6.
90
65
Introduction
The State of Denmark consists of Denmark, the
Faeroe Islands and Greenland. The Faeroe Islands
and Greenland are not members of the European
Community. The criminal law of the Faeroe Islands is,
in almost all respects, identical to that of Denmark.
The criminal law of Greenland is, however, decidedly
different from the Danish law on many essential
67
68
2. Identification of offences
Question: W hat criteria can be used to identify such
offences?
3. Substantive rules
istrative offences?
72
3.6.2. Attempt
The scope of criminal liability is furthermore
expanded through the rules on attempt. Article 21(1)
of the Criminal Code contains the main rule which
runs as follows: Acts which aim at the promotion or
accomplishment of an offence shall be punished as an
attempt when the offence is not completed. This
provision applies to offences against the Criminal
Code as well as against separate legislation (see Arti
cle 2 of the Criminal Code). The scope of Article 21(1)
is, however, limited considerably through Arti
cle 21(3), according to which the rule is not applicable
unless a penalty more severe than simple detention is
prescribed for the offence. This limitation is of
special importance outside the Criminal Code, includ
ing administrative criminal law.
In Danish law the said rule of the Criminal Code
expresses an extremely subjective position. Admit
tedly, application of the rule is contingent upon an act
having been committed. (A cts is interpreted as being
fulfilled through one a c t.) But it is not a condition
that the act in itself shall be a suspect or risky one.
N or is it a condition that the act shall have any close
relation to the completion of the crime, be it timewise
or in any other relation. Even acts which are highly
remote may fulfil the objective conditions for consti
tuting a criminal attempt. Buying a box of matches
may be punished as an attempt at arson (assuming
sufficient mens rea ) and, in principle, it may result in
life imprisonment (Article 180 of the Criminal Code).
An agreement to commit a crime likewise fulfils the
conditions provided it is sufficiently concrete. The
same applies to invitations to commit crimes but
generally not to offers to commit crimes.
78
3.7. PENALTIES
Question: What penalties, both principal and additional,
are laid down f o r such violations?
3.7.1. Punishments
Danish law has three types of ordinary punishment:
imprisonment, simple detention, and fine (see Arti
cle 31 of the Criminal Code). Fines are normally fixed
as daily fines in convictions for offences against the
Criminal Code; in most other cases, lump-sum fines
are used.
Where the courts find it necessary that a penalty
should be executed, the terms of the sentence must
provide that the question of the fixing of the punish
ment be suspended and, after a probationary period,
3.7.2. Disqualification
The main rule of Danish law is that a punishable
offence shall not involve the suspension of civil rights,
including the right to carry on a business under an
ordinary licence or a maritime licence. For 40 years, a
fundamental principle of Danish criminal law has
been to provide the best possible conditions for
reintegrating the offender into normal society. In this
connection, it is of vital importance that the number
of positions whose holders are required to be of
particularly impeccable character should be reduced
as much as possible. (The position of judge is an
example of a position where morals are still a decisive
element.)
Consequently, it is only permissible to debar (a
person) from a business requiring a special public
authorization or permission if the offence committed
carries with it an obvious risk of abuse of the position
or occupation concerned (Article 78 of the Criminal
Code). If the person is already engaged in the work in
question he may on conviction of a punishable
offence, be deprived of the right to continue to carry
on the business concerned or to carry it on in certain
forms if the offence committed carries with it an
79
3.7.3. Confiscation
Confiscation may take place under Articles 75 to 77a
of the Criminal Code.
The proceeds gained from any criminal act, or a sum
equivalent thereto, may, either wholly or in part, be
confiscated. Where the amount has not been suffi
ciently established, a sum thought to be equivalent to
the proceeds may be confiscated. Besides this confis
cation of scelere qvcesita one may confiscate various
objects: (1) objects which have been used, or were
intended to be used in a criminal act (instrumenta
sceleris ); (2) objects produced by a criminal act (producta scleresis ); and (3) objects with respect to which a
criminal act has otherwise been committed (including
corpus delicti)', see, for further details, Article 75 of the
Criminal Code. The wording of this provision is so
broad that any object having a connection with a
crime may be confiscated. Article 77a furthermore
authorizes confiscation where it must be supposed
that objects would, because of their character in the
light of other existing circumstances, be used in a
criminal act, ... if that is regarded necessary for the
prevention of the criminal a c t.
While the proceeds may always be confiscated, confis
cation of objects presupposes that the confiscation
must be regarded as necessary in order to prevent
further offences, or is warranted by special circum
stances.
The Criminal Code contains a number of provisions
regarding evidence, confiscation from third parties,
confiscation of substitutes, etc. These subjects are not
included in this presentation, nor the complex ques
tions of interpretation which arise, for instance in
defining the concept proceeds.
According to Article 2 of the Criminal Code, the
provisions may be applied in relation to offences
against the Criminal Code as well as against separate
legislation. Where objects are involved which serve
no legal purpose for the perpetrator, confiscation is a
matter of routine. This applies, for instance, to narco
tics, arms and illegal motor parts for the tuning of
mopeds. In both administrative and judicial practice,
a variety of customs of quite differing natures has
evolved and confiscation is applied almost without
exception in certain areas, particularly in the case of
recidivism or under other objective criteria. This
applies for instance to violations of regulations within
the area of saltwater fisheries (proceeds, nets and
catch); to violation of the rules.on opening hours of
shops (stocks of goods and proceeds); and to profes
sional smuggling (boats and cars). In other areas, for
instance in the area of traffic offences, confiscation is
82
85
4. Procedural rules
88
89
90
By
Professor Thomas Weigend
University of Cologne
GERMANY
LIST OF ABBREVIATIONS
92
BGB1
Bundesgesetzblatt
OWiG
StGB
StPO
BVerfGE
NJW
StVO
NStZ
ZStrW
JZ
Juristenzeitung
BGHSt
StVG
DRiZ
Deutsche Richterzeitung
EuGRZ
Contents
Introduction
95
1.
Basic information
96
1.1.
1.2.
1.3.
96
97
97
2.
Definition of Ordnungswidrigkeiten
98
3.
100
3.1.
3.2.
3.3.
3.4.
3.5.
3.6.
3.7.
3.8.
3.9.
3.10.
3.11.
3.12.
3.13.
Principle of legality
Abuse of law
Grounds of justification
Intent and negligence
Blameworthiness and excuses
Corporate liability
Complicity
Attempt
Penalties
Determination of penalties
Prescription of prosecution and of execution of sentences
Penalties in cases of more than one Ordnungswidrigkeit
Penalties in cases of simultaneity of criminal offence and
Ordnungswidrigkeit
100
100
101
101
102
103
104
104
104
105
106
106
4.
Procedure
107
4.1.
4.1.1.
4.1.2.
4.1.3.
107
107
108
4.1.4.
Administrative procedure
Investigation
Authority to restrict civil liberties
Defendants rights under Article 6 of the European Convention
on Human Rights
Administrative adjudication o f Ordnungswidrigkeiten
4.2.
4.2.1.
4.2.2.
4.2.3.
4.2.4.
4.2.5.
4.2.6.
4.2.7.
4.2.8.
4.2.9.
Court procedure
Appeal against administrative adjudication
Administrative review
Role of the public prosecutor
Jurisdiction
Preliminary examination
Written procedure
Trial o f Ordnungswidrigkeiten matters
Judgment
Appeal against the judgment
109
109
109
110
110
110
110
110
111
111
4.3.
4.3.1.
4.3.2.
4.3.3.
112
112
112
113
5.
Reform plans
114
6.
114
6.1.
6.2.
114
114
106
108
109
93
Introduction
95
1. Basic information
1.1. DEVELOPMENT OF
O R DN UN GSW IDRIGK EITEN LAW
Ordnungswidrigkeiten law has deep historical roots.
As early as the 16th century, certain offences were not
proscribed by the criminal codes of that time (e.g.
Constitutio Criminalis Carolina of 1532) but by police
codes of imperial, territorial or local application. The
Imperial Police Codes of the 16th century contained
mainly offences against communal and social inter
ests, in particular breaches of trade and business
regulations and of public m orals.5 Territorial police
codes of the 17th and 18th centuries reflected the
comprehensive regulatory interest of the absolutist
monarchy which sought to control and regulate most
aspects of civil life, using criminal codes and police
codes as complementary instruments to this effect.6
The former police codes already shared the basic idea
with modern Ordnungswidrigkeiten law. They pro
vided for relatively mild penalties (fines, short-term
detention, corporal punishment) to be imposed by
administrative agencies, typically by the head of the
local administration. In the 19th century, this concept
was criticized as a violation of the separation of
powers doctrine: the imposition of punishment was
now regarded as a task of the independent courts, not
of the local police. Moreover, when it became neces
sary to draft a new criminal code for Prussia, and
later for the German empire, it turned out to be
impossible to determine a conceptually clear dividing
line between genuine criminal offences and mere
police offences.7 These problems led to the decision to
abandon the idea of drafting a police code for the new
German empire. Many of the police offences were
incorporated in the new Criminal Code (of 1871) and
formed a special category of minor offences ( Ubertretungen). Minor offences were to be punished by
fines or imprisonment of six weeks or less.
With respect to procedure, the Imperial Code of
Criminal Procedure left intact State regulations grant
ing the police the authority to punish summarily
minor offences by fine or detention of up to 14 days.
However, the affected citizen had the right to bring an
appeal to the criminal court (sec. 453 et seq. StPO
1877).8
The Imperial Criminal Code of 1871 was meant to be
a complete register of all criminal offences, from
5 See M attes, H. Untersuchungen zur Lehre von den Ordnungswidrig
keiten, Vol. I, 1977, pp. 50-57.
6 See M attes, H., op. cit., pp. 60-92; Schmelzeisen, G. K., 'Polizeiordnungen, in Handworterbuch der deutschen Rechtsgeschichte,
Vol. Ill, 1984, col. 1803; Drews, B., W acke, G;, Vogel, K. and
M artens, W ., Gefahrenabwehr, 9th ed., 1986, pp; 2-6.
7 See E ntw urf eines Strafgesetzbuches fu r den Norddeutschen Bund
nebst M otiven und Antagen, 1870, p. 87.
8 F o r details, see Bohnert, J., in Boujong, K . (ed.), Karlsruher
Kommentar zum Gesetz iiber Ordnungswidrigkeiten, 1989 (hereinafter
cited: K K ), E inleitung notes 6-10.
96
97
2. Definition of Ordnungswidrigkeiten
In spite of the large number of legal provisions on
Ordnungswidrigkeiten, it has been extremely difficult
to describe the essence of an Ordnungswidrigkeiten in
the abstract. Early writers have attempted to define a
substantive distinction between criminal offences and
Ordnungswidrigkeiten; they emphasize the fact that
Ordnungswidrigkeiten imply mere disobedience rather
than a violation of a specific legal interest; or mere
endangerment rather than actual harm; or ethically
neutral rather than morally reprehensible conduct.18
But in view of the expansion of Ordnungswidrigkeiten
law as well as of regular criminal law during the last
four decades, each of these distinctions can easily be
refuted. There are Ordnungswidrigkeiten directed
against individual legal interests,19 and there are many
criminal offences requiring only the creation of a risk
for a non-individual interest.20 It can hardly be said,
moreover, that Ordnungswidrigkeiten are morally
neutral, because the State would have no authority to
impose penalties if they were; human conduct can be
prohibited only to the extent that it unjustifiably
harms or endangers other interests.21
It follows that Ordnungswidrigkeiten statutes describe
reprehensible conduct disturbing or endangering
important social interests. Since that definition also
covers criminal offences there is no essential, inherent
difference between criminal offences and Ordnungswi
drigkeiten at least prior to legislative determina
tion. 22
This leads to the question whether the legislature is
free to label socially dangerous or harmful conduct as
either criminal or ordnungswidrig. Since there is no
element a priori distinguishing these two categories
from one another, labelling seems indeed to be a
m atter o f legislative discretion. Yet the Federal Con
stitutional Court has emphasized that Parliaments
discretion in this respect is not unlimited: while there
is no substantive difference between criminal acts and
mere Ordnungswidrigkeiten, there certainly exists a
difference as to the quantity of the risk or harm done
to protected legal interests. This difference is reflected
18 These criteria were suggested by authors such as Goldschm idt, J.,
W olf, E. and Schmidt, E. F o r discussions o f their theories, see
M attes, H. (note 5), pp. 132-178; Bohnert, J. in K K (note 8 supra),
E inleidung, notes 55-76, with further references.
19 M aking excessive noise is an Ordnungswidrigkeit if it creates a
risk to the health o f another individual (117 OW iG); it is an
administrative violation to conduct oneself in road traffic such as to
harm , endanger or inconvenience another individual ( 1 sec. 2, 49
sec. 1 N o 1 StVO (see note 14).
20 See, for example, 264 StGB (creating risk o f unauthorized
paym ent o f State subsidies); 326 StGB (unlawfully depositing
potentially dangerous waste).
21 This is a consequence o f the comprehensive guarantee o f hum an
freedom o f action in A rt. 2 sec. 1 G rundgesetz. See also Jescheck,
H.-H . Lehrbuch des Strafrechts, Allgemeiner Teil, 4th ed., 1988,
p. 52.
22 Accord, in the context o f anti-trust Ordnungswidrigkeiten, Tiedem ann, K . in Im m enga/M estm acker, Gesetz gegen Wettbewerbsbeschrankungne, K om m entar, 1981, vor 38, notes 8, 9.
98
99
100
101
102
103
104
3.8. ATTEMPT
The rules on attempt liability in Ordnungswidrig
keiten law (13 OWiG) closely parallel the correspon
ding provisions of the Criminal Code ( 22-24 StGB).
A person commits an attempt when he sets out
immediately to perpetrate an intentional offence.
Attempts can be punished only if the statute in
question expressly so provides (which is rarely the
case in Ordnungswidrigkeiten matters). An attempt
cannot be punished if the actor has voluntarily aban
doned it ( 13 sec. 3 OWiG).
3.9. PENALTIES
As has been mentioned in section 2 above, the main
penalty of Ordnungswidrigkeiten law is the adminis
trative fine (GeldbuBe). Its minimum amount is
DM 5, whereas the maximum is to be set by the
individual statute describing the elements of an Ord
nungswidrigkeit. If the statute is silent on this point,
the maximum fine is DM 1 000 ( 17 sec. 1 OWiG).
One important purpose o f administrative fines is to
deprive the offender of illicit profits. 17 sec. 4 OWiG
explicitly provides that the amount of the administra
tive fine shall be higher than the profit derived from
the Ordnungswidrigkeit. If necessary for that purpose,
administrative fines can be imposed even in excess of
66 BGHSt 31, 309. F o r an extensive discussion see Rengier, in K K
(note 8), 14 notes 4-13.
105
106
4. Procedure
Procedure in Ordnungswidrigkeiten m atters is divided
into two distinct phases: the first phase is an inquisi
torial proceeding by an adm inistrative agency leading
to a determ ination that an administrative fine should
or should not be imposed; the second phase, initiated
by an appeal o f the defendant against the imposition
o f a fine, resembles an ordinary criminal trial, with
certain m odifications. A further appeal against the
decision o f the criminal court is possible if certain
requirements are met. The two phases o f the process
are linked together by the affected citizens decision to
appeal to the court; they are otherwise independent of
each other. In particular, the court does not review
the disposition o f the adm inistrative agency but
engages in independent fact-finding and adjudges the
m atter w ithout being bound in any way by the
adm inistrative agencys decision.
107
108
4.2. C O U R T PR O C E D U R E
4.2.1. Appeal against administrative adjudication
If the defendant wishes to obtain a judicial review o f
the m atter, he m ust file an appeal (E inspruch) with
the adm inistrative agency within two weeks o f receiv
ing the adm inistrative fine order. The appeal m ust be
in writing or, if presented orally or by telephone,109
must be reduced to writing by the clerk o f the agency
( 67 sec. 1 OWiG). If the order concerns m ore than
one independent offence, the appeal can be confined
to one or m ore of these Ordnungswidrigkeiten ( 67
sec. 2 OW iG). N o reasons need be given for appealing
against a BuBgeldbescheid. 110
109
4.2.4. Jurisdiction
110
4.2.8. Judgment
As has been mentioned above (4.1.4.), the courts task
is not to review the correctness o f the administrative
fine order but to arrive at an independent evaluation
o f the defendants responsibility. Consequently, the
court is not bound in any way by the disposition
proposed by the administrative agency. The judge can
dismiss the case for policy reasons ( 47 sec. 2
O W iG ),125 acquit the defendant, impose an adminis
trative fine, or even convict the defendant o f a crimi
nal offence if the evidence establishes th at the act
described in the administrative fine order constituted
a criminal offence (81 O W iG ).126 It is thus not
w ithout risk for a citizen to appeal against an adm in
istrative fine order the outcome o f a court trial can
be much worse than the disposition suggested by the
adm inistrative agency.
The court briefly explains the reasons for its judgm ent
at the end o f the trial. A written explanation is
necessary only if one o f the parties appeals against the
judgm ent ( 77b sec. 1 OWiG).
I ll
4.3. SETTLIN G O R D N U N G S W ID R IG K E IT E N
CASES
4.3.1. General remarks
The possibility o f dismissing Ordnungswidrigkeiten
cases for reasons other than lack o f evidence under
the principle o f expediency ( 47 OW iG) would seem
to open the door for consensual settlements between
the defendant and the adm inistrative agency (or the
court). V oluntary acts on the part o f the defendant
indicating his repentance m ight induce the agency to
drop the prosecution o f the Ordnungswidrigkeit. Such
deals have been legalized in criminal m atters by the
introduction o f 153a StPO, providing for dismissal
o f prosecution in return for the defendants m aking
paym ents in a certain am ount to the victim, to the
State, or to a charitable organization.
In Ordnungswidrigkeiten law, such exchanges are
expressly prohibited. According to 47 sec. 3 OW iG,
128 F o r the purpose of determining the appealability o f a judgm ent,
the am ounts o f all m onetary sanctions are added up; G ohler
(note 23), 79 note 5; Steindorf, in K K (note 8), 79 note 21. The
imposition o f a non-m onetary ancillary sanction (e.g. suspension of
a driving licence) always gives the defendant the right to appeal ( 79
sec. 1 N o 2 OW iG).
129 79 sec. 3 OW iG in connection with 296 sec. 2 StPO; see
Steindorf, in K K (note 8), 79 note 53.
130 In cases o f m inor Ordnungswidrigkeiten (i.e. when an adminis
trative fine o f D M 75 or less was imposed or an administrative fine
o f D M 200 or less was demanded), appeals shall be perm itted only if
necessary to develop a point o f law ( 80 sec. 2 OW iG). If the
judgm ent below issued in a written procedure, no appeal by permis
sion is possible ( 79 sec. 1, second sentence OW iG). This is true
even if the court o f first instance had impermissibly increased the
fine originally imposed by the administrative agency; see BGHSt 32,
394 (1987); Steindorf, in K K (note 8), 79 note 32.
112
113
5. Reform plans
There are no plans for a general reform o f O rdnungs
widrigkeiten law. In spite o f its theoretical weak
nesses, it seems to have proved efficient in practice.
143 BG H St 25, 190, 193-194 (1973); Oehler, D. Fragen zum Strafrecht der Europaischen G em einschaft, Festschrift fiir Jescheck,
Vol. 2, 1985, pp. 1399, 1406-1410.
114
115
Grece
Le systeme des sanctions administratives
par
Evangelos Kroustalakis,
conseiller a la C our de cassation
Sommaire
1.
Introduction
121
1.1.
1.2.
121
121
2.
Infractions administratives
122
2.1.
2.2.
122
3.
Sanctions administratives
123
3.1.
3.2.
Criteres d identification
Criteres de differenciation entre les sanctions adm inistratives
et les sanctions penales
Responsabilite des personnes morales dans les infractions adm i
nistratives
Responsabilite en cas de concours de plusieurs personnes dans
linfraction administrative
123
124
126
3.3.
3.4.
4.
4.1.
4.2.
4.3.
4.4.
4.4.1.
4.4.2.
4.4.3.
122
123
124
Autorites competentes
Procedure appropriee
Criteres de determ ination des sanctions
Principes applicables
Principe de la legalite
Principe de la culpabilite
Principe de la justification de lacte adm inistratif appliquant
la sanction
Principe de la defense
Principe de la proportionnalite
Obligation des autorites administratives d appliquer la sanction
dans un delai raisonnable
126
126
126
127
127
127
5.
128
5.1.
5.2.
5.3.
5.4.
5.5.
5.6.
Objet du recours
Tribunaux competents
Procedure et preuve
Voies de recours
Suspension de lexecution
Procedures de transaction
128
128
128
128
128
128
6.
Questions constitutionnelles
129
6.1.
6.2.
129
4.4.4.
4.4.5.
4.4.6.
127
127
127
127
129
119
7.
7.1.
7.3.
7.4.
8.
Sanctions communautaires
8.1.
8.2.
8.3.
131
131
132
9.
Conclusions
133
10.
134
11.
Bibliographie principale
135
7.2.
120
130
131
1. Introduction
1.1. QUELQ U ES OBSERVATIONS G EN ER A LES
D ans lordre juridique grec, comme, je crois, dans les
ordres juridiques de la plupart des pays europeens, il
n existe pas de systeme global de sanctions adm inis
tratives p o u r les infractions aux lois, cest-a-dire quil
n existe pas de systeme adm inistratif penal en Grece.
M ais un grand nom bre de lois speciales prevoient des
sanctions administratives, dans les domaines de lenvironnem ent, de la circulation, des transports, de la
sante, de leducation, etc.
P ar consequent, quiconque se penche sur letude du
systeme des sanctions adm inistratives que prevoit le
droit hellenique pour les infractions aux differentes
lois doit etudier les dispositions particulieres des lois
(par principe) speciales (*). II sera seconde dans sa
tache, d une part, par la bibliographie, qui n est pas
prolixe sur ce sujet, et, d autre part, par les etudes
specialisees des theoriciens du droit, surtout du droit
public et du droit penal.
Soulignons le role de la jurisprudence dans lidentification des principes generaux qui regissent les sanc
tions et les differences essentielles qui divisent ces
sanctions en categories (par exemple, sanctions pena
les, sanctions administratives, etc.).
II va de soi que, pour le droit hellenique aussi, la
sanction de linfraction a une loi constitue une d isap
probation de lordre juridique, puisquelle m et en
evidence le non-respect par le citoyen des lois
promulguees dans le but du bon fonctionnement de la
vie sociale, et cela independam m ent de la nature de
linfraction et de la sanction correspondante. C est ce
qui constitue, a mes yeux, le denom inateur com m un
de toutes les sanctions. En meme temps, cela constitue
aussi la principale difficulty pour la repartition des
infractions en categories et leur traitem ent approprie.
121
2. Infractions administratives
2.1. C R IT ER E S D T D E N T IF IC A T IO N
DES IN FR A C T IO N S A D M IN ISTR A TIV ES
Les infractions administratives sont des actes ou des
m anquem ents qui constituent une violation des obli
gations decoulant des dispositions d une loi. Ces
infractions temoignent de la desobeissance du citoyen
vis-a-vis de la loi. D ans ces cas, lauteur de linfraction
manifeste un com portem ent contraire a celui qui est
impose p ar le droit ou un com portem ent semblable a
celui que le droit interdit.
Neanm oins, les infractions administratives n impliquent rien d autre que lidee de la simple desobeis
sance, sauf si le legislateur attribue aussi a linfraction
d une disposition legislative un autre caractere. Cas
typique: le legislateur la caracterise d infraction penale
et menace d appliquer des sanctions penales (2).
II suffit d ailleurs q u objectivement le com portem ent
du citoyen soit contraire a celui qui est exige par
lordre juridique. II n est pas necessaire que subsiste
aussi dol ou negligence de la part de lauteur de
linfraction.
2.2. C RITER ES D E D IF F E R E N C IA T IO N
E N T R E LES IN FR A C T IO N S
A D M IN ISTR A TIV ES ET LES IN FR A C TIO N S
PfeNALES
Comme nous lavons deja indique, linfraction adm i
nistrative est une simple violation de dispositions
legales.
(2) Consultations de lavocat general aupres de la Cour de cassation, 36/1957 et 9/1961, Nomikon Vima, 1958, p. 294, et 1961,
p. 1062.
122
3. Sanctions administratives
3.1. C R IT ER ES D T D E N T IF IC A T IO N
La sanction adm inistrative est un mai qui frappe une
personne dans ses biens en tant que consequence de
linfraction de cette personne a une regie de droit (6).
Elle est un moyen de contrainte pour ceux qui ne se
conform ent pas aux lois et ne les respectent pas (7). Et
cette mesure de contrainte est consideree comme une
consequence necessaire du fonctionnem ent adminis
tratif (8).
Ainsi, le Conseil d Etat, dans son arret 2930/1974, a
juge que lamende pour non-presentation ou pour
inexactitude de la declaration fiscale n est pas une
sanction penale, mais une mesure adm inistrative de
contrainte pour se plier aux regies de la fiscalite, et
quelle est legalement applicable par ladm inistration
en question (9).
De meme, le Conseil d E tat a accepte que le fait
d imposer des sanctions administratives est du ressort
d une competence adm inistrative (arrets 671/55,
1396/76 et 688/87 (10) et se justifie pour des raisons
d interet public (arrets du Conseil d E tat 484/74 et
2910/86).
Exemples
a) Les articles 6 et 7 de la loi 2520/1940, relative aux
dispositions sanitaires, prevoient la fermeture pro
visoire ou definitive de magasins qui n ont pas
applique les dispositions sanitaires. Linterruption
du fonctionnem ent des magasins est imposee par
une decision du ministre de la Sante, sur avis d un
comite de sante.
b) Larticle 33 du decret-loi 3334/1955, relatif au
transport de biens p ar des camions m oyennant
paiem ent des frais de transport, prevoit le retrait
de la licence de circulation du vehicule, sur deci
sion du m inistre des Transports, si une infraction a
ces dispositions est constatee.
c) Larticle 13 de la loi 743/1977, relative a la protec
tion de lenvironnem ent marin, prevoit limposition d amendes, p ar une decision de ladm inistration competente, a ceux qui provoquent une
pollution de la mer ou du littoral ( u ).
(6) Spiliotopoulos, E.: Manuel de droit administratif, 1978, p. 9;
Lytras, S.: Le sens et la distinction fondamentale des sanctions dans le
droit p o sitif hellenique, 1984, p. 9; Spinellis, op. cit., p. 221.
C) Androulakis, N.: Droit penal, P artie generale A , p. 21;
Tachos, A.: Droit de Iordre public, 1990, p. 94 et 95; Decleris, M.:
L a contrainte adm inistrative, Revue du droit public, 1961, p. 240
et suiv.
(8) Stasinopoulos, M.: op. cit., p. 90; Tachos, op. cit., p. 95.
(9) Dertilis, P.: L e delit fiscal, Revue du droit public, 1970, p. 132
et suiv.
( 10) Tachos, A.: dans Revue du droit public, 1980, p. 115 et suiv., et
notam m ent p. 117 et 118.
( " ) P our le droit en vigueur avant la loi 743/1977, voir Cergi, J.:
La protection de lenvironnement m arin , Revue du droit maritime,
1974, p. 257 et suiv., et notam m ent p. 260.
d) Larticle 6 du decret-loi 356/1974 prevoit limposition d une amende pour le non-acquittem ent dans
les delais legaux des dettes envers le secteur
public.
e) Larticle 57 a) du code du service de controle des
prix (decret-loi 136/1946 et loi 1401/1983) prevoit
en cas:
d encaissement de prix trop eleves,
d alteration d aliments,
de distribution d aliments dangereux pour la
sante publique,
le paiement d amendes ou des interdictions de
fonctionnement du magasin, qui sont imposes par
decision du ministre du Commerce suite a lapprobation d un comite du service de controle des
prix.
On pourrait done soutenir que les sanctions adminis
tratives se distinguent des autres sanctions pour les
raisons suivantes:
1) elles sont imposables a la suite d un m anquem ent
ou a une violation d obligations qui sont institutes
p ar des lois administratives;
2) elles sont imposables par les organes du pouvoir
executif et non p ar ceux du pouvoir judiciaire;
3) elles sont imposables par des actes administratifs
et non par des decisions des tribunaux ( 12). Les lois
prevoient souvent des amendes comme sanctions
administratives, mais aussi la fermeture, linterdiction de fonctionnement du magasin et d autres
sanctions ( 13).
Infraction administrative
I
Sanction administrative
a) prevue p ar la loi
b) appliquee p ar les autorites adm inistratives
c) appliquee par un acte adm inistratif
3.2. C R ITER ES D E D IF F E R E N C IA T IO N
E N T R E LES SANCTIONS A D M IN ISTR A TIV ES
ET LES SANCTIONS PENALES
La peine est toujours un mai qui, en meme temps,
constitue une disapprobation (un reproche) a legard
du delit et du coupable.
Ce caractere de la sanction penale la distingue de la
sanction administrative, qui est seulement une mesure
de contrainte pour se plier aux regies du bon fonction
nem ent de ladm inistration ( l4). On peut souligner
( 12) Spinellis, op. cit., p. 224.
( 13) G ravaris, op. cit.
( 14) Chorafas, N.: Principes generaux du droit penal, 1956, paragra
phe 68, p. 239; M angakis, op. cit., p. 466 et 467; A ndroulakis, op.
cit., p. 21; M argaritis, L., et Paraskevopoulos, N.: Peinologie, 1989,
p. 18 et 19; G ravaris, op. cit.
123
124
125
126
4.3. C R ITER ES D E D E T E R M IN A T IO N
DES SANCTIONS
A la base du calcul du m ontant de la sanction, les
criteres suivants (21) sont definis:
1) la gravite de linfraction (article 3 de la loi
4481/1965 et article l er, paragraphe 8, de la loi
207/1967);
2) la repetition eventuelle des infractions aux disposi
tions de la loi (article 18, paragraphe 2, de la loi
438/1976, article 27, paragraphe 2, de la loi
2078/1939, article 16, paragraphe 2, de la loi
1844/1939 et article 15 de la loi 711/1977);
3) la negligence, grave ou legere, et le dol en rapport
avec linfraction a la loi;
4) la situation economique de celui qui a commis
linfraction a la loi;
5) le profit qui resulte de linfraction pour son
auteur.
Lim portance de la sanction doit chaque fois etre
motivee sur la base des elements ci-dessus. Notons
que le dol ou la negligence de celui qui a commis
linfraction n est quun element qui entre en ligne de
com pte pour la specification de la sanction, et non pas
la condition prealable de linfraction adm inistra
tive (22).
(21) Psarouda-Benaki, op. cit., p. 72 et 73.
(22) Lyras, op. cit., p. 26.
127
5.3. PR O C E D U R E ET PREU V E
La meme procedure et le meme systeme de preuves est
d application devant les tribunaux administratifs,
comme dans tous les litiges administratifs.
5.2. T R IB U N A U X CO M PETEN TS
D apres la loi 1406/1983, tous les litiges adm inistratifs
sont soumis a la juridiction des tribunaux adm inistra
tifs (arret du Conseil d E tat 220/1987), en premier
degre au tribunal adm inistratif de premiere instance et
en deuxieme degre a la cour d appel administrative
(arret de la cour d appel adm inistrative d Athenes
36/1987) (3I).
II y a aussi des dispositions legislatives speciales qui
prevoient la possibility de ce recours (article 13 de la
loi 396/1976, article 17, paragraphe 2, de la loi
1483/1984, article 12, paragraphe 1, de la loi
1414/1984, article 60, paragraphe 2, de la loi 947/1979
et article 4 de la loi 1788/1988) (arrets du Conseil
d fitat 220/1987 et 473/1989).
D ans quelques cas exceptionnels, on prevoit aussi un
recours directement devant le Conseil d E tat (arret
2910/1986).
(30) Spiliotopoulos, op. cit., p. 105.
(31) Helleniki Dikaiosyni, 1987, p. 947.
128
5.6. PR O C ED U R ES D E TR A N SA C TIO N
D ans des cas bien precis, il a ete admis que la
legalisation ulterieure de linfraction n enleve pas la
sanction infligee (arrets de la C our de cassation
1645/1981, 122/1983, 655/1984 et 857/1984).
D une fagon generale, il n existe aucune procedure de
levee de linfraction et d effacement de la sanction
administrative.
Cependant, dans plusieurs cas, le legislateur a prom ulgue ulterieurement, par le biais d une nouvelle loi
(pour des categories speciales de sanctions), des m odalites de reglement du litige. U n exemple caracteristique
est la legalisation des batim ents qui ont ete construits
sans lautorisation de lautorite com petente (33).
(32) Skouris, B.: La suspension de I'execution des actes administratifs,
1986, p. 23 et suiv.
(33) Skouris, B.: Droit administratif special, 4/II, p. 84 et suiv.
6. Questions constitutionnelles
6.1. P R IN C IP E D E LA SEPA RA TIO N
DES POUVO IRS
L application de sanctions administratives par des
organes adm inistratifs ne constitue pas une applica
tion de peines. II sagit de mesures administratives
dont le but est le respect p ar les citoyens de leurs
obligations legales. P ar consequent, cela n est pas
contraire au principe de la separation des pouvoirs ni
au droit du citoyen de se faire juger par le juge qui lui
est attribue juge naturel (arrets du Conseil
d fitat 433/1936, 536/1951, 538/1951, 1561/1969,
2930/1974,
1396/1976,
4167/1979,
2570/1981,
4299/1986 et 257/1987) (34).
M ais on peut discuter des sanctions adm inistratives
qui couvrent, en realite, lapplication de peines (35).
129
7.3. P R IN C IP E N E BIS IN ID E M
II ne decoule d aucune disposition de loi ni d aucun
principe general de droit adm inistratif que lapplica
tion de sanctions penales pour la meme infraction a la
loi elimine lapplication de sanctions adm inistratives
et vice versa. Le principe ne bis in idem n est done
pas applicable dans ce cas.
130
8. Sanctions communautaires
8.1. C O M PETEN C E D E LA C O M M ISSIO N
LOI 1640/1986
D apres larticle l er de la loi 1640/1986:
1. Les decisions des institutions com m unautaires qui
sont prevues p ar les articles 44 et 92 du traite CECA,
187 et 192 du traite CEE et les articles 159 et 164 du
traite C EEA form ent titre executoire en Grece et sont
executees selon les dispositions des articles 904 et
suivants du code de procedure civile.
2. Apres la verification de lauthenticite du titre, qui
est effectuee par le ministre des Affaires etrangeres, la
formule executoire selon larticle 918 est apposee par
le juge du tribunal de premiere instance d Athenes
(tribunal qui est compose d un juge), ou se trouvent
des archives a cet effet.
3. La poursuite de lexecution forcee peut etre confiee
au service juridique du ministere des Affaires etrange
res, service specialement con?u pour le traitem ent des
questions com m unautaires.
P ar consequent, les decisions du Conseil ou de la
Commission qui com portent, a la charge des person
nes autres que les Etats, une obligation pecuniaire
d apres les dispositions ci-dessus des traites instituant
les Com m unautes europeennes sont executables en
Grece p ar la procedure de la loi 1640/1986.
Exemple: les decisions de la Commission qui imposent
des amendes dans le dom aine de la concurrence.
131
8.3.1.
II n existe pas, dans le droit hellenique, de disposition
perm ettant de resoudre le probleme du cumul des
sanctions administratives com m unautaires et nationa
les pour la meme infraction.
infraction administrative
selon une loi
grecque
infraction
selon les dispositions
com m unautaires
1
sanctions administratives
selon les dispositions de
cette loi
sanctions nationales
selon les dispositions de
la loi 1338/1983
132
infraction
administrative
I
sanctions
administratives
(prevues par
les lois speciales)
infraction
penale
1
sanctions
penales
(prevues aussi
par les lois)
infraction
com m unautaire
I
sanctions
1
appliquees par
les autorites grecques
(selon la loi
1138/1983)
9. Conclusions
9.1.
Lordre juridique hellenique prevoit des sanctions
administratives en cas d infraction aux obligations qui
sont imposees p ar les lois, cest-a-dire lorsque des
infractions administratives sont constatees.
9.6.
9.2.
Ces sanctions sont prevues par des lois speciales et
sont infligees par les organes adm inistratifs suite a des
actes administratifs.
L application
pendante de
Lapplication
n exclut pas
forme.
des sanctions
lapplication
des sanctions
lapplication
9.3.
9.7.
De cette fagon, dans lordre juridique hellenique, la
sanction administrative est consideree com m e un acte
9.4.
P artant, la consequence principale est que le citoyen a
la possibility d attaquer lacte adm inistratif infligeant
la sanction adm inistrative devant les tribunaux adm i
nistratifs.
9.5.
II arrive que des sanctions penales soient prevues en
parallele pour les memes infractions. C est un pro-
9.8.
Ces dernieres sanctions peuvent aussi etre infligees
parallelement a d autres sanctions, administratives ou
penales, qui ont ete appliquees pour des infractions
aux lois helleniques. II n existe pas de disposition
instituant le principe ne bis in idem .
133
..
10 1
10. 2 .
Au contraire, on voit saccroitre tous les jours les lois
speciales qui prevoient, pour les infractions a leurs
134
10.3.
Le problem e de lapplication parallele des sanctions,
administratives et/ou penales, pour linfraction aux
regies du droit interne et du droit com m unautaire
persiste.
135
Espagne
Le systeme de sanctions administratives
et Pimpact du systeme de sanctions communautaires
sur lordre juridique espagnol
Partie Espagne
LISTE DES ABREVIATIONS
BVerfGE
= Bundesverfassungsgericht
CJCE
R ED A
Sommaire
1.
141
145
2.1.
2.2.
2.3.
2.4.
2.5.
145
147
149
149
150
3.
151
2.
3.1.
3.2.
3.3.
3.4.
3.5.
3.6.
159
4.
162
4.1.
4.2.
4.3.
4.4.
4.5.
151
151
152
155
156
5.
5.1.
5.2.
Introduction
M anifestations de la technique d exclusion du droit national en
m atiere penale et en matiere de sanctions du fait des normes
com m unautaires
Dimension harm onisatrice du droit com m unautaire
dans lapplication du droit national
5.3.
166
166
168
6.
6.1.
6.2.
171
172
139
141
142
(24)
(25)
(26)
(27)
(28)
(29)
143
144
145
146
147
148
149
150
3.2. R E F O R M E D E LA LOI G EN E R A L E
SU R LES IM POTS PA R LA LOI 10/85
La loi generale sur les im pots (LGT) de 1963 com portait un systeme de sanctions administratives et une
definition des actes illicites punissables qui etaient
depasses. La reforme a introduit plusieurs elements
im p o rtan ts:
a) elle a etendu aux com portem ents sim plement
negligents la sanction qui, dans lancien texte de
larticle 77 de la loi generale sur les impots, se
limitait aux cas de com portem ents volontaires
(qui etaient consideres comme dolosifs);
b) elle a elargi les assujettis aux personnes morales
(article 77.3 de la loi generale sur les impots) qui
realisent des actions ou des omissions definies
comme des infractions par la legislation . Le texte
anterieur ne stipulait pas de responsabilite sanctionnable pour les personnes m orales;
c) elle a elimine les reglements sur les im pots comme
source legislative des infractions, bien que Particle
8.2 prevoie la technique de lois en blanc, pouvant
etre completees p ar des norm es reglementaires
dans les limites etablies par la lo i;
(67) Cette reforme, comme nous lavons vu, est a lorigine de larret
76/90 de la C our constitutionnelle.
A LO R D R E
3.3.1. Genese
La jurisprudence constitutionnelle a trouve un pre
mier echo sur le plan legislatif dans la loi 8/88, du
7 avril 1988, qui peut servir de modele pour expliquer
le systeme juridique des sanctions administratives en
droit espagnol.
Le legislateur a precisement souligne dans lexpose des
motifs de ladite loi que, dans le droit regroupe sous
le titre generique de droit social, les norm es de
sanction sont dispersees dans de nombreuses disposi
tions, p o u r la plupart reglementaires, approuvees par
decret ou par simple arrete ministeriel, toujours en
vigueur en principe, parce q u elles sont considerees
comme conformes au systeme d elaboration des nor
mes de lordre juridique preconstitutionnel.
Cette loi trouve son origine dans larret de la C our
supreme (troisieme chambre) du 10 novembre 1986,
annulant le decret royal 2347/85, du 4 decembre 1985,
parce quil n etait pas conforme aux dispositions de
larticle 25.1 de la Constitution, cest-a-dire au prin
cipe constitutionnel de legalite. D ans cet arret, la
C our supreme etait appelee a dire si les infractions en
m atiere de droit du travail et les sanctions imposees
dans ledit decret devaient etre precisees p ar la loi.
L adm inistration soutenait que larticle 57 de la loi sur
le statut des travailleurs de 1980 servait de couver
ture suffisante a la disposition generale en cause.
152
3.3.2. Portee
Le legislateur a cherche, par cette loi sur les infrac
tions et les sanctions dans lordre social, non seule
m ent a ajuster lactivite adm inistrative aux exigences
constitutionnelles, mais egalement a uniform iser le
systeme de sanctions en m atiere sociale, bien que
soutient-il dans lexpose des motifs il ne puisse
pretendre a une uniform ite totale qui, en outre, semble egalement impossible en raison de la singularity
des matieres regroupees. Ce point de vue est contes
table. En effet, la diversite des infractions particulieres
nempeche pas de generaliser une base uniforme des
responsabilites en matiere de sanction administrative.
En realite, cela se serait avere la solution la plus
adequate, puisquil n est pas possible aujourdhui de
savoir avec precision si, en dehors de la loi 8/88, il
reste des regimes regis par d autres principes. De toute
maniere, la jurisprudence de la C our supreme en la
m atiere ne perm ettrait tres probablem ent pas lexistence d une responsabilite en m atiere de sanction qui
ne serait pas regie par les principes generaux quelle a
adoptes au fil des ans.
153
3.3.5. Sanctions
Le chapitre VI de la loi 8/88 traite des sanctions. En
general, seule est prevue la sanction d 'amende, qui
peut atteindre pour les fautes legeres 50 000 PTA,
pour les fautes graves 500 000 PTA et pour les fautes
tres graves 15 millions de PTA. Larticle 37 prevoit
trois degres d amende pour chaque infraction, paralle
lement aux dispositions du code penal (articles 617 et
suiv.). Toutefois, lapplication dune peine graduee
sous la forme reglementee par le code penal presup
pose que la loi fixe des criteres pour decider de
lapplication de ces degres (72). Lelement rem arquable
est que la loi 8/88 ne contient pas, dans ce sens, de
systeme aussi rigide que celui du code penal. Larti
cle 36 etablit les criteres de gradation des sanctions et
precise quelle depend:
de la negligence et de lintention du sujet;
de la fraude ou de la connivence;
du non-respect des avertissements prealables et des
demandes de llnspection;
(70) K arpen: Die Verweisung als M itlel der Gesetzgebungstechnik,
1970, p. 69.
(71) Schiinemann, dans Fest. f. Lackner, 1987, p. 367 et suiv.
(376).
(72) Article 61, en relation avec les articles 9 et 10 du code penal.
154
Toutefois, il nest pas certain que les raisons invoquees pour m ettre en doute la compatibilite de la
circonstance aggravante de recidive avec le principe de
culpabilite setende au droit de sanction adm inistra
tive, puisque, dans la mesure ou il ne sagit pas de
faits reprochables au niveau ethique et social, on peut
penser que les limites imposees par le principe de
culpabilite ne sappliquent pas ici pour la reprobation
de faits deja sanctionnes. Quoi q u il en soit, il est
douteux que cette forme de circonstance aggravante
n enfreigne pas les limites imposees par le principe non
bis in idem. Jusqua present, la jurisprudence n a pas
eu loccasion de se prononcer sur la question.
3.4.1. Infractions
3.4.2. Sanctions
La loi prevoit trois types de sanctions: les sommations
sous forme d ordre de cesser et de retablir la situation
de droit anterieure (article 9), dont le caractere de
sanction est tres discutable, les amendes a caractere de
sanction (article 10) et les amendes coercitives (arti
cle 11).
Les amendes a caractere de sanction peuvent etre
imposees a des personnes physiques ou morales
( agents economiques, entreprises, associations,
unions ou groupes de celles-ci) et requierent comme
condition prealable que le com portem ent punissable
(articles 1, 6 et 7: accords interdits, abus de position
dom inante et concurrence deloyale) soit delibere ou
du a la negligence. Ces amendes peuvent atteindre
15 millions de PTA, une somme qui, ajoute Parti
cle 10, peut etre augmentee jusqua atteindre 10% du
volume des ventes correspondant a lexercice economi
que im mediatement anterieur a la decision du tribu
n a l.
(74) Pour la loi 110/63 et son regime de sanction, se reporter a
Bacigalupo: Estudios sobre la Parte Especial del Derecho Penal,
1991, p. 211/318 (275 et suiv.).
155
3.4.3. Prescription
Les infractions et les sanctions peuvent s eteindre par
prescription (article 12). P our les infractions visees par
la loi, le delai de prescription est de cinq ans a partir
du m om ent ou lacte a ete commis. D ans la mesure ou
les infractions ne sont norm alem ent pas instantanees,
mais ont une certaine permanence, la regie de la
prescription souleve nom bre d objections techniques,
etant donne quil faudrait etablir a partir de quand
commence la prescription pour les actions (la majorite) qui durent. Le legislateur aurait pu prendre en
consideration la formule legislative contenue au para
graphe 31.3 de 1OW iG, selon laquelle la prescription
commence des que laction prend fin. Si le resultat
survient a une date ulterieure, la prescription com
mence a com pter de cette date.
156
3.5.2. Infractions
La mise en oeuvre de ces bases dans le decret royal
legislatif 339/90 est plus que douteuse. A vant tout, il
existe une serie d objections quant au respect des
exigences de determ ination decoulant du principe de
legalite. En ce dom aine, il est evident que le legislateur
a utilise en sa faveur les exigences peu elevees imposees p ar la jurisprudence de la C our constitutionnelle.
L article 65 du decret royal donne une definition
totalem ent ouverte des infractions administratives en
m atiere de circulation, etant donne quil considere
celles-ci comme des actions ou omissions contraires
a la presente loi ou a ses reglements d application)).
Une definition precise des dispositions dont la viola
tion est punie, sous la forme qui est donnee au
paragraphe 49 de la StVO de la republique federate
d Allemagne, n existe pas dans le droit actuel espagnol
sur la circulation des vehicules a m oteur. Sur ce point,
il est indeniable quaucun progres n a ete enregistre en
ce qui concerne la definition de larticle 276.1 du code
de la circulation, qui renvoyait egalement de maniere
generale a l infraction aux dispositions du present
code .
En suivant les lignes directrices de la loi bases, le
decret royal legislatif 339/90 classe les infractions en
trois niveaux de gravite. Larticle 65.4 traite des
infractions graves, et, dans le meme temps, il definit
157
3.5.3. Sanctions
3.5.5. Responsabilite
L article 72 developpe le cas de la responsabilite
indirecte m entionne a la huitieme base , n 6 de la
loi 18/89. Le n 3 de larticle 72 stipule que le
proprietaire d un vehicule, dum ent requis de le faire,
est tenu de fournir lidentite du conducteur responsable de linfraction et, au cas ou il ne satisferait pas a
cette obligation dans le cadre de la procedure pertinente sans m otif justifie, il sera sanctionne pecuniairem ent comme etant lauteur de la faute grave.
Larticle 278.11 du code de la circulation contenait une
disposition similaire qui, pendant q u elle etait en
vigueur, a ete attaquee devant la C our constitution
nelle, au m otif q u elle constituait une presomption iuris
et de iure de responsabilite ou une forme de responsa
bilite objective (en d autres termes, une infraction au
droit qui engendre une responsabilite, meme si
lauteur a agi sans dol ni faute). La C our constitution
nelle a soutenu, dans son arret 219/88, que larticle
278.1 du code de la circulation etablit un principe
correct de la responsabilite personnelle pour des faits
propres (principe de la personnalite de la peine ou de
la sanction), en disant que sont responsables des
infractions [...] les conducteurs des vehicules [...] qui
les com m ettent . Cependant, on ne peut en deduire
que, si lon applique correctement la norme, la notifi
cation du proces-verbal et de la com m unication de la
possibilite d im poser lamende fixee par cette disposi
tion au proprietaire du vehicule habilitent lautorite
chargee de la circulation a imposer directement la
sanction pecuniaire au proprietaire du vehicule, et
elles ne lexemptent pas de lobligation de poursuivre
les demarches necessaires a lidentification du conduc
teur, puisque cette notification et cette com m unication
ne peuvent devenir en raison de la passivite de
ladm inistration une presom ption iuris et de iure
qui ne decoule pas [...] de larticle 278.11 du code de la
circulation .
D ans cet arret, la C our constitutionnelle a, en outre,
soutenu, meme si ce n etait qu'obiter dictum, que
larticle 278.11 ne pouvait sentendre comme une
infraction autonome, puisquelle sopposerait totalem ent au principe de legalite qui exige la definition et
la fixation prealables des infractions (77).
Le texte aujourdhui en vigueur n a pas totalem ent
tenu com pte de la huitieme base, n 6 de la loi
18/89, dans laquelle il apparait que de proprietaire du
vehicule est oblige de connaitre [...] toutes les
donnees necessaires a lidentification du conducteur .
Une telle disposition reviendrait a nier la pertinence
de lignorance et de lerreur et perm ettrait d etablir
une responsabilite purem ent objective du fait du non
respect de lobligation d inform ation (par exemple une
sanction frappant celui qui ignore reellement qui etait
le conducteur auteur de linfraction commise avec son
vehicule). La loi 18/89, dans sa huitieme base, n a
(77) Cet argum ent de larret est extremement discutable, puisquen
realite le principe de legalite ne serait en aucune fa?on affecte par
letablissement d une infraction autonom e d omission, si Ton determ inait les conditions prealables dont decoule le devoir d agir. Par
ailleurs, nous ne voyons pas com m ent il est possible d eviter de
considerer ce type d infraction comme une infraction autonom e.
pas tenu com pte de ce que, dans son arret 219/88 deja
cite, la C our constitutionnelle avait deja exclu la
possibilite que larticle 278.11 du code de la circulation
sapplique a la fagon d une exigence de responsabi
lite objective ne faisant pas intervenir le dol ou la
faute, sans perm ettre au requerant d apporter la
preuve a decharge comme il lavait propose a la
Jefatura de T rafico . Le decret royal legislatif
399/90 n a pas ete aussi loin que la huitieme base,
n 6 de la loi 18/89, laurait permis et a cree une
infraction par omission ou rien ne laisse supposer
quil soit possible de linterpreter differemment de ce
que la C our constitutionnelle a declare sur le principe
de culpabilite dans ses arrets 219/88 et 76/90.
159
160
dans la doctrine ni dans la jurisprudence. Cest pourquoi il sagit dun theme ouvert necessitant une clari
fication de la part du legislateur. Quoi quil en soit, la
jurisprudence postule une application des principes
generaux du droit penal qui, meme si elle na pas une
base juridique solide, ne devrait pas reconnaitre
dexceptions en matiere de concours dinfrac
tions (85).
II Les articles 603 et 604 ne sont pas tres explicites
sur lapplication des principes generaux du code penal
au droit de sanction administrative. Le premier fait
reference aux competences municipales et administra
tives detablir des sanctions. En realite, larticle 603 du
code ne sapplique plus depuis ladoption de la Cons
titution de 1978, etant donne que celle-ci impose le
principe de legalite sous la forme deja etudiee, de sorte
que les limites posees a la competence de ladministration sont aujourdhui bien etablies a larticle 25 de la
Constitution espagnole.
Quant a larticle 604, il est en realite silencieux sur
lextension des principes du code penal au droit de
sanction administrative, puisquil se refere aux dis
positions des lois penales speciales incorporees dans le
present code.
(85) A rrets de la C our supreme (troisieme cham bre) des 7 juillet
1987, 14 decembre 1988, 29 juin 1989 et 8 mai 1990, dans lesquels
sappliquent les delais de prescription du code penal, ainsi que ceux
des 15 octobre 1987, 26 janvier 1988 et 13 juin 1990, entre autres.
161
165
166
normative de la Communaute serait totalement inefficace (93). Lorsque, pour justifier lapplication preferentielle des normes communautaires, on recourt aux
principes de lEtat federal, on ne dit rien dautre, en
realite, puisque lon applique par analogie les regies
qui sont propres a un systeme de creation de normes
reposant sur une delegation partielle des compe
tence (94). La preeminence du droit communautaire est
done implicite dans son origine, et il nest pas necessaire quune regie du droit constitutionnel interne la
reconnaisse expressement.
economique particulier .
De cette maniere, il est clair que les reglements
peuvent octroyer des droits subjectifs publics et que,
en tant que tels, ils sont susceptibles detre invoques
par la voie de larticle 8.11 du code penal.
La distinction etablie par la Cour supreme entre les
normes du traite qui peuvent etre invoquees en se
fondant sur larticle 8.11 du code penal na rien a voir
avec la question de lapplication directe du droit
communautaire, mais bien avec les normes du droit
communautaire et la structure des autorisations qui
peuvent pretendre au rang de causes de justifica
tion (97). La Cour supreme tranche la question
lorsquelle affirme quelle ne met pas en doute que
les dispositions juridiques arretees par les institutions
competentes de la Communaute sont applicables par
les tribunaux espagnols et quils doivent etre reconnus
comme etant en vigueur dans le droit national.
Mis a part les reglements, les directives pourraient
egalement servir de causes de justification en vertu de
larticle 8.11 du code penal, dans la mesure ou elles
nont pas ete transposees dans le droit national et que
lon peut en deduire sans equivoque possible que la
legislation nationale doit octroyer un droit dagir.
5.3. DIM ENSION HARMONISATRICE
DU DROIT COM M UNAUTAIRE DANS
LAPPLICATION DU DROIT NATIONAL
La dimension harmonisatrice du droit communautaire
est de creation jurisprudentielle. D une part, elle se
manifeste par des obligations de penalisation ou de
sanction de certains actes illicites qui incombent aux
Etats membres. D autre part, elle se traduit par
lobligation pour les organes juridictionnels nationaux
d 'appliquer le droit national conformement au droit
communautaire.
168
169
170
171
172
173
France
Vers un droit
administratif penal?
par
Professeur Mireille Delmas-Marty,
Universite de Paris-I
(Pantheon-Sorbonne)
et
Professeur Catherine Teitgen-Colly
Universite de Paris-XI
(faculte de Sceaux)
Partie France
LISTE DES ABREVIATIONS
A JD A
APC
BOCCRF
Cass.
Cour de cassation
Cass. crim.
CC
Conseil constitutionnel
CCA
CE
Conseil dEtat
CJCE
JCP
LGDJ
LPF
RA
La revue administrative
RDP
RFDA
R ID P
RSC
TC
Sommaire
1.
1.1.
1.1.1.
1.1.1.1.
1.1.1.2.
1.1.1.3.
1.1.2.
1.1.2.1.
1.1.2.2.
1.1.2.3.
1.1.2.4.
1.1.2.5.
1.1.2.6.
1.1.3.
1.2.
1.2.1.
1.2.2.
179
179
179
179
180
181
181
182
182
182
183
183
184
184
186
186
187
2.
189
189
189
189
191
192
192
192
193
2.2.
2.2.1.
2.2.1.1.
2.2.1.2.
2.2.2.
194
194
195
195
196
3.
Regies de fond
199
3.1.
3.1.1.
3.1.2.
3.1.3.
Principe
Legalite
Legalite
Legalite
199
199
200
200
3.2.
3.2.1.
3.2.1.1.
3.2.1.2.
3.2.1.3.
3.2.2.
3.2.2.1.
3 .2 2 .2 .
Principe de responsabilite
Conditions dimputabilite
Auteur, coauteur et complice
Decideur
Personnes morales
Causes dexoneration ou dattenuation de la responsabilite
Causes objectives
Causes subjectives
200
201
201
201
202
202
202
203
3.3.
3.3.1.
203
203
2.1.
2.1.1.
2.1.1.1.
de legalite
formelle (et non-retroactivite)
materielle
organique
185
185
177
3.3.1.1.
3.3.1.2.
3.3.2.
3.3.2.1.
3.3.2.2.
3.3.3.
3.3.3.1.
3.3.3.2.
3.3.4.
3.3.4.1.
3.3.4.2.
Typologie dominante
Typologies marginales
Prononce de la sanction administrative
Liberte de choix de la sanction
Limites du choix de la sanction
Execution de la sanction
Moyens de pression
Moyens d execution doffice
Relations entre les sanctions administratives et les autres
categories de sanctions
Contentieux penal et administratif
Contentieux penal, administratif et civil
213
213
215
4.
Regies de procedure
216
4.1.
4.1.1.
4.1.1.1.
4.1.1.2.
4.1.2.
4.1.2.1.
4.1.2.2.
216
216
216
217
218
218
219
4.2.
4.2.1.
4.2.1.1.
4.2.1.2.
4.2.2.
Regies communes
Garanties appliquees: les droits de la defense
Information de laccuse
Droit de discuter en temps utile les charges
Garanties exclues: la presomption dinnocence
219
219
219
220
220
4.3.
4.3.1.
4.3.2.
4.3.3.
5.
5.1.
5.1.1.
5.1.2.
5.1.3.
5.2.
5.2.1.
5.2.2.
5.3.
220
220
221
221
223
224
224
225
226
230
6.
Conclusion generale
232
6.1.
6.1.1.
6.1.2.
Evolution en cours
Orientations en matiere de droit communautaire
Mise en place du systeme administratif penal
232
232
233
6.2.
6.2.1.
6.2.2.
Propositions
Regime juridique
Champ de la repression administrative
234
234
234
6.3.
6.3.1.
6.3.2.
178
Voies de recours
Recours gracieux
Recours contentieux devant les juridictions administratives
Recours contentieux devant les juridictions judiciaires
203
206
207
207
208
211
211
212
235
235
235
179
trative qui est liee a lextension des missions economiques, sociales et culturelles que lEtat entend, au nom
de linteret general, desormais assumer. Assumer, mais
non toujours prendre en charge directement: ainsi
incite-t-il les personnes privees a collaborer ou a
participer, sous son controle, a lexecution de ces
mesures. En contrepartie de lagrement qui leur est
accorde, des obligations leur sont imposees dont le
non-respect donne lieu a sanction administrative: le
retrait de lagrement.
Mais cest surtout le dirigisme et, plus encore, le
corporatisme du gouvernement de Vichy qui conduisent, pendant la Seconde Guerre mondiale a laggravation de la repression administrative. Les comites
dorganisation professionnelle et les ordres professionnels alors crees pour structurer les professions se
voient dotes de pouvoirs de sanctions afin de reprimer
plus efficacement les comportements contraires aux
regies nouvelles de discipline economique. La repres
sion economique sabat alors sur toutes les activites
economiques et deborde le cadre professionnel pour
setendre a lensemble des citoyens, en tant que producteurs ou consommateurs. Tres vite, elle supplante
la repression penale: en 1942, le juge judiciaire est
presque totalement dessaisi de la repression des infrac
tions aux regies de leconomie dirigee (5).
Tandis que le retablissement de la legalite republicaine
marque le terme de la repression administrative assuree par les comites dorganisation et les offices professionnels (dissous par la loi du 26 avril 1946), le
maintien de la situation de crise explique que, a cote
dune repression disciplinaire qui se developpe au titre
de lepuration, certaines sanctions administratives
demeurent, comme celles liees a la legislation sur les
prix du 30 juin 1945, dont linitiative, toutefois, releve
du juge judiciaire, et qui seteindront peu a peu pour
disparaitre en 1955.
Contre toute attente, en raison des critiques quil
suscite, le retour a la normale ne saccompagne pas,
dans les annees 50, du renoncement a la repression
administrative. La logique interventionniste qui anime
lEitat au nom de la satisfaction de linteret general
conduit au developpement de la repression adminis
trative a legard dorganismes prives qui assurent des
fonctions d interet general (par exemple, la loi du
14 avril 1952, au nom des exigences de la coordination
du rail et de la route, impose aux transporteurs des
obligations sanctionnees administrativement par la
mise au garage de leurs vehicules ou le retrait de leur
carte professionnelle). En outre, parallelement, les
hypotheses de repression administrative se multiplient
au fil des textes dans des domaines divers et circonscrits, mais de fagon disparate et sans esprit de systeme
(par exemple, pour les infractions au code de la route,
(5) D e Juglart: Les sanctions adm inistratives dans la legislation
recente, JCP, 1942.1.283; Colliard, C. A.: L a sanction administrative, Annales de la faculte de droit d A ix, 1943, p. 5.
181
Conseil constitutionnel (decision n 84-181, des 1011 octobre 1984, R. 73; A JD A , 1984, p. 684, note de
J. J. Bienvenu; R D P , 1986, p. 395, commentaire de
L. Favoreu). Bien que declare inconstitutionnel, le
dispositif merite detre rappele: en cas de refus des
entreprises de presse de se soumettre aux injonctions
adressees par la Commission pour la transparence et
le pluralisme de la presse (CTPP) pour que soient
respectees les regies relatives aux concentrations, cette
autorite administrative independante creee au demeurant par cette loi pour reguler le secteur de la presse
pouvait transmettre le dossier au ministere public a
des fins de poursuites judiciaires, transmission entrainant pour lentreprise concernee privation automatique de tout avantage postal et fiscal. En verite, le
pouvoir repressif se trouvait de fait exerce par la
CTPP, puisque ces sanctions extremement penalisantes intervenaient sur la base du seul constat de la
CTPP de non-execution de ses injonctions.
La repression administrative sest egalement developpee dans le secteur de la communication audiovisuelle.
A legard des titulaires dautorisation pour lexploitation de services de communication audiovisuelle ne
respectant pas leurs engagements, tour a tour, trois
autorites administratives independantes, la Haute
autorite de la communication audiovisuelle (HACA
creee par la loi du 29 juillet 1982), la Commission
nationale de la communication et des libertes (CNCL
creee par la loi du 30 septembre 1986), puis le
Conseil superieur de laudiovisuel (CSA institue
par la loi du 17 janvier 1989) se sont vues dotees de
pouvoirs de sanction de plus en plus etendus: pouvoirs
de suspension et de retrait dautorisation des exploi
tants pour la HACA et la CNCL, gamme tres etendue
et, notamment, pouvoir dinfliger des sanctions pecuniaires consequentes pour le CSA.
Enfin doivent etre signales les pouvoirs de sanction
confies a la derniere nee des AAI, la Commission
nationale des comptes de campagne et des financements politiques (creee par la loi du 15 janvier 1990),
a legard des candidats en cas de depassement du
plafond des depenses electorates et a legard des
associations de fmancement des partis politiques.
186
publique, cette repression administrative qui est apparue plus recemment a toujours ete vivement contestee
par une doctrine tres inquiete du risque darbitraire
dune justice hors du ju g e (14), justice ne beneficiant pas de certaines des garanties essentielles qui
accompagnent depuis 1789 la repression penale, a
commencer par lindependance de celui qui reprime.
187
188
preponderante. Mais certaines decisions laissent sceptique quant a lapplication de ce critere (par exemple
la qualification de mesures de police donnee aux
expulsions detrangers en situation irreguliere) et
temoignent de la difficulte concrete a Iappliquer. II en
est ainsi a propos de la suspension administrative du
permis de conduire, consideree par la doctrine et par
le juge administratif (CE, 29 mai 1987, Guerinel)
comme une sanction administrative, parce que cest
une mesure qui sanctionne le conducteur en infrac
tion, alors que le juge judiciaire y voit, avant tout, une
mesure destinee a assurer la securite des usagers de la
route constituant comme telle une mesure de police
et dordre public (Cass, crim., l er mars 1961, Sichan,
D , 1961, 295).
Le critere tenant a la finalite repressive nest done pas
depourvu dambiguite. Deja, il est vrai, la sanction
penale elle-meme nest jamais exclusivement repres
sive: la peine ne tend-elle pas, par leffet dissuasif qui
sattache a son exemplarite, a prevenir la commission
d infractions? Et les mesures de surete, que le projet
de reforme du code penal erige en peines, ne se
caracterisent-elles pas precisement par leur but de
prevention? Mais lambiguiite du critere de finalite
repressive est sans doute plus accusee quand il en est
fait application aux sanctions administratives, et tout
particulierement aux dernieres-nees, celles prononcees
par les AAI, car ces sanctions constituent des instru
ments parmi dautres offerts a ces instances pour
assurer un certain ordre dans leur secteur et sinscrivent, de ce fait, dans un contexte beaucoup plus
regulateur que veritablement repressif. Cette nouvelle
vague de sanctions administratives nincite-t-elle pas,
des lors, a suivre linvitation doctrinale (22) a depasser
lopposition classique police/sanction pour considerer
le procede repressif comme un procede qui, a cote du
procede normatif, vise a assurer lordre social et
participe, a ce titre, a la fonction de police de
lEtat?
Quoi quil en soit, pourtant, de son ambigu'fte, le
critere finaliste est utilise par le juge pour distinguer
aussi les sanctions administratives de mesures simplement restitutives.
2.1.1.2. Sanctions administratives
et mesures restitutives
192
194
administrative, ce qui sexplique en partie par lattenuation en matiere de principe de legalite (voir ciapres, point 3). Cependant, il ne sagit la que dune
tendance generalement observable, mais non toujours
confirmee. Ainsi linfraction administrative dinitie
est-elle definie par le reglement de la COB precite de
fa?on extremement precise, quil sagisse des person
nes visees ou des comportements sanctionnes: Beneficiant de lexperience des mois recents et des etudes
faites a letranger, la COB a donne des personnes
visees par son reglement et des comportements quelle
veut sanctionner des definitions bien plus precises et
adaptees que celles de lordonnance (29). II reste que
le caractere generalement plus vague des definitions
permet, a la difference du droit penal, d englober de
simples commencements dexecution (la tentative en
droit penal) ou de simples comportements daide ou
dassistance (la complicite en droit penal). Comme le
souligne M. Mourgeon dans louvrage precite (p. 340
et 334), pour la tentative, lautorite repressive est
libre de faire commencer la tentative la ou elle veut,
de lui reconnaitre ou non la gravite dune infraction
consommee et den faire ou non une infraction auto
nom e et, pour la complicite, il est beaucoup plus
facile de dissocier le complice de lauteur principal ou,
au contraire, de lui reserver le meme traitement, selon
ce que lautorite repressive, dans lexercice de son
pouvoir dincrimination, estime preferable et le plus
o pportune
Une autre difference observable comme tendance
generale que les pratiques ne confirment pas toujours
reside dans le caractere daction ou domission de la
transgression, la ligne directrice etant que les trans
gressions de lordre administratif sont davantage defi
nies comme des omissions (non-declaration, non
respect des modalites dune autorisation, par exem
ple), tandis que les transgressions de lordre social
reposent, comme la plupart des delits du droit penal,
sur des actions interdites.
Confuse quant a lelement materiel de linfraction
administrative, la situation lest egalement quant a
lelement moral.
195
196
en utilisant artifices, presentation fallacieuse ou comptabilite insincere. Encore faut-il preciser, pour ce qui
est de ces infractions administratives a caractere intentionnel ou frauduleux, que desormais la bonne foi du
contribuable se presume. Autrement dit, cest au
demandeur (a ladministration done) quil appartient,
comme en matiere penale, de prouver la mauvaise foi
ou la fraude, lorsque celle-ci est constitutive de
linfraction. Affirme des la loi du 27 decembre 1963, le
principe est nettement pose par celle du 29 decembre
1977, qui a modifie larticle 1729-1 du CGI en substituant a la formule lorsque la bonne foi du redevable
ne peut etre admise les termes lorsque la mauvaise
foi du redevable est etablie. Par une instruction du
24 juillet 1978, ladministration a clairement reconnu
que la preuve de la mauvaise foi pesait sur ses
services: Le service doit etablir que le contribuable
ne pouvait ignorer les insuffisances, inexactitudes ou
omissions qui lui sont reprochees et que linfraction a
done ete commise sciemment.
En definitive, Identification de linfraction adminis
trative ne resulte done ni de la specificite de son
element moral ni de celle de son element materiel.
Tout au plus fera-t-on valoir une tendance generale a
se contenter dincriminations plus vagues, reposant
souvent sur une omission purement materielle; mais,
comme on la vu, il existe aussi des infractions penales
de ce type et, a linverse, toutes les infractions admi
nistratives ne correspondent pas a celui-ci.
D ou la necessite, rencontree a loccasion des travaux
de refonte du code penal, de mettre a jour les logiques
des differents modeles de sanction, en definissant des
principes directeurs de depenalisation, a partir desquels il est sans doute possible de mieux cerner la
specificite de linfraction administrative, en se plagant
deliberement dans une perspective prospective ( de lege
ferenda).
Indicateurs
Transgression
Interet
protege
Dom m age
Criteres
Faute intentionnelle
Faute d im prudence (simple ou deliberee)
Faute materielle
2
1
Degre
2
1
3
2
1
Degre de proximite
Indicateurs
Dom m age
Interet protege
Transgression
Criteres
Prejudice realise
Prejudice eventuel
Absence de prejudice individualise
Infraction
administrative
1
2
2
1
3
Interet prive
Interet general
Interet de ladm inistration
2
1
2
1
198
Infraction
civile
1
2
3
1
2
3
3. Regies de fond
Labsence de loi-cadre defmissant le regime juridique
des infractions et sanctions administratives ainsi que
lextreme heterogeneite du regime applicable dans
chaque secteur concerne (voir ci-dessus, point 1.1.2)
rendent difficile une synthese qui sappuie essentiellement sur des textes et une jurisprudence (celle du
Conseil dEtat et celle du Conseil constitutionnel) fort
evolutifs.
Un premier reperage peut etre fait, par comparaison
avec les principes applicables au systeme penal, cesta-dire le principe de legalite et celui de responsabilite.
Sajoutent, compte tenu de limportance pratique
considerable des sanctions administratives et de la
diversite de leur regime juridique les regies relatives
a la sanction. Enfin sera abordee la difficile question
de la relation entre les sanctions administratives et les
autres categories de sanctions, notamment penales, qui
commande leventuel choix de la depenalisation.
199
200
3.2.1.2. D ecideur
201
202
203
sanctions
sion administrative
morales.
nignore
pas
les
sanctions
207
Sagissant dabord de la liberte dont beneficie ladministration lorsquelle peut negocier la sanction, comme
en matiere fiscale, il convient de souligner que, face au
risque evident darbitraire et dinegalite devant la loi
fiscale, dont la juridiction gracieuse savere porteuse,
ne serait-ce que parce que le rapport entre le fisc et le
redevable peut difficilement sequilibrer, dune part, le
legislateur a mis en place un comite du contentieux
fiscal, douanier et des changes dote dune certaine
independance et charge de donner un avis prealable a
toute decision negociee au-dela dun certain montant
208
209
212
Letude qui precede montre que, malgre le cloisonnement des disciplines, il existe une etroite parente entre
sanction administrative et sanction penale: la diffe
rence theorique de nature (fondement repressif de
lune et regulateur de lautre) est loin detre toujours
consacree dans les pratiques, legislatives ou adminis
tratives, au point que le Conseil constitutionnel a
admis, malgre le principe de la separation des pou
voirs, lexistence de sanctions ayant le caractere
d une punition, meme si le legislateur a laisse le soin
de la prononcer a une autorite de nature non judi
ciaire (CC, 30 decembre 1987, 19 janvier 1989 et
28 juillet 1989).
Si la fonction devient alors la meme la punition ,
dans le cas de la sanction administrative comme dans
le cas de la sanction penale, il peut sembler discutable
d admettre une totale independence des deux conten
tieux, dautant que, parfois, se surajoute la possibility
pour ladministration dexercer une action en respon
sabilite civile, independamment de son propre pouvoir
de sanction, dou la necessite dexaminer dabord la
relation entre contentieux penal et administratif, puis
la relation tripartite entre contentieux penal, adminis
tratif et civil.
215
4. Regies de procedure
Sil nexiste pas de procedure unifiee en matiere de
repression administrative, un certain nombre de lignes
directrices se degagent neanmoins, tant des sources de
droit ecrit (textes legislatifs et reglementaires) que des
principes generaux du droit degages par la jurispru
dence administrative et constitutionnelle. Comparee a
la procedure penale, la procedure en matiere de
repression administrative affirme demblee son particularisme en raison de labsence de distinction entre
les diverses fonctions attachees au processus de repres
sion. En droit penal, en effet, la constatation de
linfraction est confiee aux autorites de police judi
ciaire, et la poursuite est confiee au ministere public,
qui apprecie la legalite et lopportunite des poursuites
et exerce l action publique comme demandeur prin
cipal au proces, tandis que linstruction releve du juge
dinstruction (qui cumule, il est vrai, des fonctions
denqueteur et des fonctions juridictionnelles); enfin,
le prononce de la sanction est reserve a la juridiction
de jugement, le principe dimpartialite excluant toute
possibility pour le ministere public ou le juge dins
truction qui a deja connu de laffaire a ce titre de
sieger ensuite dans la juridiction de jugement.
Quant a la repression administrative, aucun texte
nimpose une telle distinction, et le Conseil dEtat na
pas degage de principe general applicable en la
matiere. La raison en est, semble-t-il, que, dans les
institutions administratives, la fonction repressive
nest pas organisee selon une structure qui lui soit
propre, mais quelle est liee a laccomplissement
dautres fonctions, dont elle est le complement en
meme temps que le support (56). En somme, aucun
des organes participant a la repression administrative
nest specialise dans lexercice de celle-ci, ce qui assure
la souplesse et lefficacite technique du processus, mais
presente le risque de garanties insuffisantes, y compris
lorsquil sagit de dispositions recentes. A titre dexemple, la loi du 17 janvier 1989, qui institue le Conseil
superieur de laudiovisuel (CSA) et lui reconnait de
larges pouvoirs de sanction, reconnait a la personne
chargee de linstruction du dossier (un membre de la
juridiction administrative designe par le vice-president
du Conseil dEtat) voix consultative lors du delibere
(comp., en matiere economique, ou le conseiller qui a
instruit le dossier peut assister au delibere). Cest dire
que le principe, essentiel en procedure penale, de la
separation de linstruction et du jugement nest pas
respecte.
En revanche, certaines garanties evoquant celles du
droit penal ont ete progressivement introduites tant
par la jurisprudence du Conseil dEtat et du Conseil
constitutionnel que, plus tardivement, par le legisla
teur, quil sagisse de regies propres aux principales
phases de la procedure ou de regies communes, sorte de
fonds commun qui constituerait lebauche dune
(56) Mourgeon, precite, n 320.
216
cette verification doit porter non seulement sur lexistence dinformations permettant de soupgonner des
pratiques anticoncurrentielles, mais encore doit justifier du ou des ressorts dans lesquels Taction doit etre
menee (voir Cass. ch. mixte, 15 decembre 1988,
Bull. 432), que le juge doit, en outre, controler le
deroulement des operations denquete (article 48, alineas 3 et 4), que les operations de visite et de saisie
sont soumises a des regies precises quant au temps
(article 48, alinea 6) et aux formalites (article 48,
alinea 7 et suiv.), et que les pieces et documents qui ne
sont plus utiles a la manifestation de la verite sont
restitues a loccupant des lieux (article 48 in fine). II
est a noter que cet ensemble de dispositions oblige le
juge qui autorise des visites ou des saisies a verifier le
bien-fonde de la demande qui lui est presentee par
ladministration (Cass. Ch. mixte, 15 decembre 1988,
precite).
4.1.2. Prononce de la sanction
218
Quant a Vindependance, un auteur a recemment souligne comme evident le fait que les garanties organiques dindependance qui caracterisent la justice ne
sont pas a priori reunies sagissant dun organe
administratif (61). En effet, par definition meme,
ladministration est hierarchiquement soumise au pou
voir executif, done dependante a son egard. Toutefois,
un certain nombre de correctifs ont ete introduits. Le
plus traditionnel consiste dans lintervention obligatoire dune commission, generalement consultative,
presentant des garanties dautonomie et devant
laquelle la procedure est fortement juridictionnalisee. Ainsi en est-il, par exemple, en matiere dinfrac
tion au code de la route. Selon la procedure normale (article L. 18, alinea 2, du code de la route), la
decision du prefet intervient sur avis dune commis
sion dite speciale , qui siege en principe au chef-lieu
de departement, selon une procedure a caractere
contradictoire (voir ci-apres). Toutefois, il est a noter
quen cas durgence le prefet est autorise a prendre sa
decision sur le seul avis dun delegue permanent de la
commission (article L. 18, alinea 3, et article R. 269
du code de la route), la saisine de la commission
pouvant intervenir apres, si le prefet le souhaite ou si
le conducteur le demande, avec pour consequence une
nouvelle decision, eventuellement modificatrice de la
mesure initiale. Moins protectrice encore apparait la
procedure, parfois qualifiee de procedure dextreme
urgence, suivie a lencontre de conducteurs circulant
sous lemprise dun etat alcoolique: depuis la loi du
17 janvier 1986, le prefet peut alors lorsque letat
alcoolique dun conducteur est etabli dans les 72 heures de la retention du permis par un officier ou un
agent de police judiciaire prononcer directement la
suspension du permis de conduire sans aucun avis
prealable ni de la commission ni dun delegue de
celle-ci (article L. 18-1 du code de la route).
Mais le role de ces commissions consultatives tend a
se restreindre, car revolution actuelle privilegie lintervention dune autorite administrative indepen
dante, qui non seulement donne un avis, mais, le
plus souvent, prononce desormais elle-meme la sanc
tion. De telles autorites, malgre la contradiction apparente entre leurs deux caracteres administratives
et pourtant independantes , presentent des
garanties incontestables dautonomie par rapport au
pouvoir executif. Toutefois, ces garanties ne sont pas
les memes dans tous les cas et lon pourrait souhaiter
que la consecration tres extensive de la notion de
sanctions administratives saccompagne dexigences
precises dans ce domaine (62). Or, le Conseil consti
tutionnel se contente le plus souvent denoncer le
principe de lindependance sans preciser quelles sont
les conditions minimales dautonomie requises (voir,
par exemple, decision sur le CSA du 19 janvier 1989).
(61) Hubrecht, H.: La notion de sanction administrative, Les
petites affiches, 1990, n 5, p. 11.
(62) Hubrecht, precite.
Et meme lorsquil se livre a une analyse plus minutieuse, il se contente dun bilan des dispositions de la
loi favorables a lindependance sans mettre en cause
certaines dispositions plus contestables. Ainsi, dans sa
decision sur la COB (CC, 28 juillet 1989), son examen
porte a la fois sur lindependance organique et sur
lindependance financiere. Or, sur le premier point, il
juge positif le statut du president (nomme pour un
mandat de six ans non renouvelable) et celui des
membres de la commission, mais ne sinterroge ni sur
le fait que le president est nomme par decret en
Conseil des ministres, ni sur labsence de regime
dincompatibilite applicable aux membres de la Com
mission. Et, du point de vue de lindependance fman
ciere, il admet un mode de financement qui repose
largement sur des redevances pergues par la COB
aupres des personnes, publiques ou privees, qui relevent de sa competence: Voila pour le moins une
conception curieuse et contestable de lindependance (63).
4.1.2.2. Garanties d impartialite
219
En droit administratif repressif, la situation est inversee par rapport au droit penal en ce sens quil
appartient toujours a la personne poursuivie dapporter la preuve de son innocence, avec cette consequence
que le doute ne profite pas a la defense, mais a
laccusation, la seule limite etant posee, en matiere
fiscale, lorsque linfraction suppose une intention
delictueuse, qui nest plus desormais presumee (voir
ci-dessus).
Cest seulement lorsque la decision repressive fait
lobjet dun recours juridictionnel que le juge peut
alleger la charge de la preuve au profit de laccuse en
decidant a loccasion que la decision manque de base
legale et ne lui permet pas dexercer son controle.
Notamment, lorsque la decision nest pas ou est
insuffisamment motivee, le juge peut demander a
ladministration dapporter ou de consolider la preuve
de ses motifs de fait ou de droit, si linteresse conteste
le bien-fonde de cette decision, dou cette consequence
importante: En pareille hypothese, le silence de
4.2.1.2. Droit de discuter en temps utile les charges
ladministration est confortatif des allegations de
la charge de la preuve est alors renversee
Complement indispensable du droit a linformation, le ladministre;
au
profit
de
celui-ci (66).
droit de discuter en temps utile les charges retenues
contre lui fait tout autant partie des droits de la
defense reconnus a laccuse, dou lenumeration tres
minutieuse de larticle 6-3 de la convention euro 4.3. VOIES DE RECOURS
peenne de sauvegarde des droits de lhomme visant: le
droit de disposer du temps et des facilites necessaires a A la difference des sanctions penales, prononcees par
la preparation de la defense [article 6-3, point b)]; le un juge, les sanctions administratives relevent, comme
droit de se defendre soi-meme ou de pouvoir etre on la vu, dautorites administratives. Dou la place
assiste dun defenseur de son choix et de beneficier le donnee a une voie administrative de recours introduite
cas echeant dune assistance judiciaire gratuite [arti devant lauteur meme de la decision, dite recours
cle 6-3, point c)]; le droit dinterroger ou de faire gracieux.
interroger les temoins [article 6-3, point d)]; enfin, le
droit detre assiste gratuitement dun interprete. Par Quant aux voies juridictionnelles de recours, elles
rapport a ces exigences, le droit frangais de la repres etaient traditionnellement portees devant les juridic
sion administrative parait quelque peu restrictif en ce tions administratives. Toutefois, la volonte de mieux
qui concerne, dune part, lassistance dun avocat, preserver les droits de la defense a conduit le legisla
dont la participation a laudience nest de droit que si teur a admettre exceptionnellement, dans quelques
un texte le prevoit expressement, et, dautre part, la secteurs, un recours devant les juridictions judiciaicitation et laudition de temoins, qui necessitent egale res.
ment un texte expres.
Ainsi constate-t-on que, malgre la jurisprudence euro 4.3.1. Recours gracieux
peenne appliquant larticle 6 en matiere administra
tive (65), la notion de proces equitable na pas, en
matiere de repression administrative, la pleine signifi Admis, meme dans le silence des textes et sauf dispo
cation que lui confere la convention europeenne. Du sition expressement contraire, le recours gracieux est
moins, lidee generale de garantie des droits de la adresse par linteresse a lautorite meme qui a pro
nonce la sanction. Selon que la procedure presente un
(65) Moderne, F.: Sanctions administratives et protection des liber
tes individuelles au regard de la CESDH, Les petites affiches, 1990,
n 8, p. 15 et suiv.
220
221
222
223
leur fondement juridique. A cet egard, le droit frangais offre plusieurs techniques juridiques dincrimination des violations de la reglementation communau
taire. La plus adequate, mais actuellement la plus
rarement utilisee parce quelle implique une interven
tion speciale du legislateur, est la creation dincrimina
tions specifiques. A defaut, il est possible de recourir
soit a des incriminations a caractere general, dans la
mesure ou elles peuvent sappliquer en la matiere, soit
a la technique dite de lincrimination par renvoi,
qui consiste a appliquer une sanction du droit interne
a un comportement defini par renvoi au texte commu
En revanche, le principe de legalite empeche
5.1. APPLICATION DE SANCTIONS PENALES nautaire.
lapplication directe par les juridictions penales de
sanctions qui ne seraient prevues que par des regle
Lapplication aux violations du droit communautaire ments communautaires.
de sanctions penales de droit interne pose dabord des
problemes pratiques, souvent evoques, relatifs a la
constatation de linfraction et a la mise en mouvement
du proces. II est certain quune meilleure coordination 5.1.1. Creation dincriminations nouvelles specifiques
entre les administrations chargees de la constatation
des infractions et la Commission ainsi quune meil A la difference de plusieurs pays voisins, comme
leure collaboration entre administrations nationales lAllemagne, IEspagne ou lltalie (voir seminaire
seraient indispensables en ces matieres (77). Quant a la CEE, novembre 1989, La protection juridique des
mise en mouvement du proces, la question a parfois interets financiers de la Communaute ), la France na
ete evoquee de la constitution de partie civile de la pas incrimine directement de son droit positif le delit
Commission elle-meme, en tant que victime de de fraude aux subventions communautaires, quil
linfraction, devant les juridictions penales nationales. sagisse deluder les taxes a limportation, dobtenir un
Outre le fait que tous les pays de la Communaute remboursement indu a lexportation, de demander ou
nadmettent pas cette forme daction ce qui pour dobtenir des subventions indues, ou encore dutiliser
rait poser de graves problemes degalite de traitement des subventions a des fins differentes de celles prevues
entre operateurs economiques , il est a noter que, en ou sans observer les conditions imposees. Et il est a
letat actuel du droit frangais, la Commission ne noter pour en exprimer le regret que le projet de
pourrait se constituer partie civile devant la juridiction reforme du code penal (L. Ill, consacre aux crimes et
penale sur le simple fondement de droit commun de delits contre les biens) ne semble pas combler cette
larticle 2, du code de procedure penale, car ce texte lacune (du moins dans la premiere version deposee au
sapplique aux personnes morales meme etrangeres Senat en 1986, Dalloz, 1987, presentation de
(Crim., 12 novembre 1990, Bull. 377), mais pose la R. Badinter).
double condition dun prejudice personnel et direct. II
faudrait done que le legislateur frangais adopte even En revanche, dautres incriminations du droit penal
tuellement une disposition specifique en la matiere; des affaires ont ete creees ou modifiees de maniere a
mais on rappellera ici que, en raison de la jurispru integrer le droit communautaire.
dence du Conseil constitutionnel (CC, 28 juillet 1989, A titre dexemple, on citera:
precite), la constitution de partie civile de la Commis
sion ne pourrait etre admise que dans des domaines en droit penal des societes, la loi du 30 avril 1983,
qui a mis le droit frangais en harmonie avec la
ou celle-ci ne dispose pas dun pouvoir propre de
quatrieme directive europeenne en transformant le
sanction (voir ci-dessus, point 3.3.4). De cela decoule
delit de presentation ou de publication de comptes
la suggestion quil serait preferable de prevoir linterannuels infideles (article 437, 2, de la loi
vention de la Commission aux cotes du ministere
du 24 juillet 1966, appliquant les principes comppublic, comme exergant une action publique jointe,
tables formules par la directive; voir article 9,
conception qui aurait lavantage de pouvoir etre retenue dans tous les pays de la Communaute, sous
alineas 5 et 14, du code du commerce);
reserve des adaptations necessaires pour sauvegarder en droit penal boursier, la loi du 2 avril 1989, qui
la specificite de chaque procedure nationale.
modifie les dispositions penales applicables au delit
dinities (article 10-1 de lordonnance du 28 sep
Au-dela de ces aspects pratiques concernant la mise en
tembre 1967) en tenant compte, par avance, de la
oeuvre des sanctions se pose la question theorique de
directive europeenne du 13 novembre 1989,
notamment pour creer la nouvelle incrimination de
(77) CEE: La protection juridique des interets financiers de la Commu
communication a un tiers dune infraction privilenaute, 1990, Vervaele, RSC, 1990.29; sous la direction de Delmasgiee (article 10-1, alinea 2, de lordonnance de
Marty, M.: Criminalite des affaires et marche commun, Econo
1967);
mica, 1982.
224
226
227
La situation nest guere differente en matiere dassurance, ou la loi du 31 decembre 1989, qui dote la CCA
dun pouvoir de sanction administrative pour assurer
le respect par les entreprises dassurances des dispo
sitions legislatives ou reglementaires relevant de son
controle, est une loi portant adaptation du code
des assurances a louverture du marche europeen.
Ainsi les dispositions legislatives ou reglementaires,
dont le respect simpose aux entreprises dassurances
sous peine de sanctions de la CCA, transposent-elles
en droit interne les exigences communautaires en la
matiere. De la sorte, les sanctions administratives
nationales sont indirectement mises au service du
droit communautaire. II en va de meme encore dans le
secteur des telecommunications, ou la loi du
29 decembre 1990 assure la mise en conformite de la
legislation frangaise avec les directives communautai
res venues fixer le cadre dune politique europeenne
des telecommunications (directives du 16 mai 1988 et
des 28 juin et 13 juillet 1990) et ou, par consequent, le
pouvoir de sanction dont dispose le ministre a legard
des entreprises qui ne respectent pas leurs obligations
est un pouvoir qui reprime la violation des obligations
definies par la loi, lesquelles sont, pour partie du
moins, des obligations resultant du droit communau
taire.
Lincrimination par le droit interne des violations du
droit communautaire peut egalement prendre la forme
dune incrimination par renvoi, renvoi, en loccurrence, a une disposition du droit communautaire
definissant les elements constitutifs de linfraction.
La jurisprudence constitutionnelle eclaire cette possi
bility dincrimination par renvoi. En effet, saisi pour
la violation du principe de legalite de la disposition de
la loi du 17 janvier 1989, qui donne pouvoir au CSA
dinfliger des sanctions administratives aux operateurs
titulaires dautorisation pour lexploitation de services
de communication audiovisuelle en cas de non
respect des obligations imposees par les textes legislatifs et reglementaires et par les principes definis a
larticle l er de la loi, le Conseil constitutionnel a
precise ses exigences sagissant du respect du principe
de legalite, exigences assouplies pour la repression
administrative par rapport a la repression penale. II a
considere, en effet, que lexigence de la definition des
infractions se trouvait satisfaite par la reference aux
obligations auxquelles le titulaire dune autorisation
administrative est soumis en vertu des lois et regle
ments)) et precise que les obligations susceptibles
detre sanctionnees sont uniquement celles resultant
des termes de la loi et de textes reglementaires qui,
dans le cadre determine par le legislateur, fixent les
principes generaux definissant les obligations des dif
ferentes categories de services de communication
audiovisuelle (n 88-248 DC). Ainsi, la decision doit
faire reference au texte reglementaire qui a fixe lobligation qui na pas ete respectee pour que ce manque
ment soit passible dune sanction administrative. Le
Conseil constitutionnel nadmet le pouvoir de sanc
tion que dans la mesure ou il sagit de reprimer des
228
soin de decider discretionnairement de la competence concurrence par les juridictions nationales , Revue de la concurrence
229
230
dune exemption et, sans doute aussi, malgre labsence de texte sur ce point, lorsquune procedure est en
cours a Bruxelles (86).
Sagissant du secteur agricole et de la peche, la
question du sursis a statuer risque de se poser differemment selon que linfraction est constatee par les
autorites communautaires et/ou nationales. Quant a la
question du cumul, il faut sans doute considerer que si
la sanction du droit communautaire nest pas pecuniaire (ce qui parait, sous reserve de la decision de la
CJCE, plus facilement compatible avec le traite de
Rome) et se limite, par exemple, a un retrait de
subvention, elle est, dans son principe, cumulable avec
une sanction penale ou administrative prononcee a
raison des memes faits sur le fondement de la loi
nationale. Encore faut-il tenir compte de la necessite
dassurer le respect de la proportionnalite. Celle-ci
impose, en effet, a lautorite qui prononce la sanction
lobligation de tenir compte des sanctions qui auraient
deja ete supportees par la meme personne, physique
ou morale (sur la responsabilite des personnes morales
en droit frangais, voir ci-dessus).
(86) Piroche, A.: Les autorites nationales et le droit communautaire
de la concurrence , Revue de la concurrence et de la consommation,
septembre 1989, n 51, p. 8 et suiv.
231
6. Conclusion generale
6.1. EVOLUTION EN COURS
On sattachera ici aux principales evolutions en cours
concernant, dune part, la prise en compte du droit
communautaire et, dautre part, la mise en place dun
systeme administratif penal.
6.1.1. Orientations en matiere de droit
communautaire
233
6.2. PROPOSITIONS
235
Ireland
LIST OF ABBREVIATIONS
238
IR
ILRM
ILT
ILTR
EHRR
LRC
Contents
1.
Introduction
241
2.
242
2.1.
2.2.
2.2.1.
2.2.2.
2.2.3.
Separation of powers
The judicial power of the State
Article 37
Article 38
What is a criminal m attero ffen ce?
242
242
242
242
242
3.
244
3.1.
3.1.1.
3.1.2.
3.1.3.
3.1.4.
3.1.5.
3.1.6.
3.2.
3.2.1.
3.2.2.
3.2.3.
3.2.4.
General
Fines and/or imprisonment
Revocation of licences
Disqualification
Forfeiture of goods
Financial penalties
Other sanctions
Agricultural sanctions
General
Intervention measures in the beef and veal sector
Co-responsibility levy on cereals
Beef premium scheme
244
244
244
245
245
245
245
245
245
246
246
246
4.
248
S.
249
5.1.
5.2
5.2.1.
5.2.2.
5.3
5.3.1.
5.3.2.
5.4.
5.4.1.
5.4.2.
5.5.
5.5.1.
5.5.2.
5.6.
5.7.
5.7.1.
5.7.2.
5.8.
General
Principle of legality
Criminal law
Administrative offences
Principle of personal fault/defences
Criminal law
Administrative offences
Liability of legal persons
Criminal law
Administrative offences
Participation of persons and inchoate offences
Criminal law
Administrative offences
Penalties
Prescription/time-limits
Criminal law
249
249
249
249
249
249
250
250
250
250
251
251
251
251
251
251
252
5.9.
Administrative offences
252
253
239
6.
6.1.
6.2.
6.3.
6.3.1.
6.3.2.
6.4.
General
Rules of natural justice and constitutional justice
What are the requirements of constitutional/natural justice?
Rule against bias
Right to a fair hearing
Article 6 of the European Convention on Human Rights
7.
7.1.
7.2.
7.3.
7.4.
7.5.
Judicial review
Declaration
Injunction
Summary judgment
Appeals to the Supreme Court
256
256
256
256
256
8.
8.1.
8.2.
Criminal cases
Administrative offences
257
257
257
9.
9.1.
9.2.
9.3.
10.
10.1.
10.2.
10.3.
10.4.
10.5.
General
Article 29.4.3 of the Irish Constitution
Authorities competent to apply Community sanctions (such as
those in Document XX.B.2.(90)D-2112 of 13 June 1990)
Substantive and procedural rules
Application of general principles in cases where the same
circumstances give rise to an offence under national law
Select bibliography
240
254
254
254
254
254
254
254
258
258
258
258
259
259
259
259
259
260
1. Introduction
In general terms, this study is concerned with the
application of rules, infringement of which can lead to
the imposition of a penalty.
As a starting point we can use the definition of
penalty given in the Commissions proposal for a
Council Regulation on the checks and penalties app
licable under the common agricultural and fisheries
policies.
... penalties shall be understood to mean measures
entailing unfavourable financial or economic conse
quences for an operator who has unjustifiably
received a benefit or who has failed to fulfil an
obligation imposed by legislation.
This will not include measures such as a simple
withdrawal of the benefit, the obligation to reimburse
unjustifiably received amounts plus interest, or the
simple forfeiture of a guarantee. It will include the
requirement to pay amounts greater than the amount
unjustifiably received, a total withdrawal of a benefit
even though the irregularity was only in relation to a
part, and exclusion from enjoying future benefit.
The provision for a penalty will have both a coercive
effect (in that it will discourage irregularity) and a
punitive effect (in that infringements will not only be
remedied by purely corrective measures such as with
drawal of a benefit or reimbursement but also by
measures designed to safeguard the integrity of a
given benefit or funding regime which impose
additional economic burdens on the operator which
has broken the rules).
The questions in the Commissionss methodological
note on the basis of which this study is prepared are
based on the premise that there exists a system of
administrative offences. There is no such identifiable
system in Irish law, whether we are talking about such
a system in the classic sense of the term, in accordance
with the German law model of Ordnungswidgrigkeiten or by way of an analogous scheme which is
distinct from that of criminal offences.
This study cannot, nevertheless, be restricted to an
examination of the criminal law rules in relation to
the operation of benefit or funding regimes. Given
that the aim of the study is to see how Community
241
2.2.2. Article 38
Article 38.1 provides that no person shall be tried on
any criminal charge save in due course of law. Article
38.2 provides that minor offences may be tried by
courts of summary jurisdiction. Article 38.5 provides
that apart from the trial of minor offences no person
shall be tried on any criminal charge without a jury.
If an offence contained in a statute or statutory
instrument providing for the imposition of a sanction
is classified as a criminal offence, a person charged
with that offence may be tried in a summary manner
(by a District Justice sitting without a jury) provided
the offence is regarded as a minor offence. If the
offence is not regarded as a minor offence, the person
must be tried by a judge sitting with a jury.
2.2.1. Article 37
The requirement in Article 37.1 that justice shall be
administered in courts established by law by judges
appointed under the Constitution is qualified by Arti
cle 37.1, which states:
Nothing in this Constitution shall operate to invali
date the exercise of limited functions and powers of a
judicial nature, in matters other than criminal matters,
by any person or body of persons duly authorized by
law to exercise such functions and powers, notwith
standing that such person or such body of persons is
not a judge or a court appointed or established as
such under this Constitution.
In relation to civil matters, Article 37.1 authorizes
limited powers and functions of a judicial nature to be
exercised by bodies which are not courts. The purpose
of this Article is that certain matters might be deter
mined by administrative tribunals rather than the
courts: it is designed to define the boundary between
the judicial power of the State and the exercise of
judicial powers by administrative authorities in the
light of their statutory objects. The powers conferred
must be judicial and they must be limited.3
1 Article 6.1.
2 However, the separation of powers stipulated by the Constitution
is not a very rigid separation and there is some overlap of functions.
See, for example, Kenny in Abbey Films Ltd v. Attorney-General
[1981] IR 158, at p. 171, and the discussion of Article 37, below.
3 See McDonald v. Bord na gCon [1965] IR 217; Re Solicitors
Act 1954 [1960] IR 239; Fisher v. Irish Land Commission [1948] IR 3;
State (Calcul International Ltd) v. Appeal Commissioners, High
Court, unreported, 18.12.1986.
242
6 See Melling v. (5 Mathghamhna [1962] IR 1. In Deaton v. AttorneyGeneral [1963] IR 170, the Supreme Court struck down as unconsti
tutional the right of the Revenue Commissioners to elect which
penalty could be imposed by the courts, since this election was a
judicial function which could only be exercised by the Courts under
Article 37.1 of the Constitution: see s. 34(1) of the Finance Act 1963,
which remove this right of election.
243
244
In addition, certain statutes provide that the licensing On a more general note, the Law Reform Commission
authority may refuse to grant or renew a licence has published a report on the confiscation of the
where, for example, the holder has been convicted of an proceeds of crime (see 9.1 below).
offence under the relevant legislation or has conducted
its business in contravention of the legislation.19
3.1.5. Financial penalties
3.1.3. Disqualification
A statute may prescribe for disqualification from a
particular benefit or funding regime, on the ground of
some form of wrongdoing. For example, a person
who has wrongfully obtained payment of an old-age
pension will be disqualified from receiving a pension
for a period of six months following conviction.20
In addition a person convicted of an offence under the
Fisheries Acts 1959 to 1983, who is not the holder of a
fishing licence may be disqualified by the court from hold
ing a licence for a period not exceeding one year.21
Disqualification from a benefit regime in the agricul
ture sector may be ordered in certain cases.22
3.1.4. Forfeiture of goods
A statute will often provide that, in the event of
conviction for an offence under the statute, the court
or other agency23 may order forfeiture of property
used in connection with the offence.24
This will be the case in relation to customs offences,25
fishing offences26 and offences against the State.27
19 See s. 4 of the Casual Trading Act 1980 (discussed in Hand v.
Dublin Corporation [1989] IR 26) and s. 222B of the Fisheries
Consolidation Act 1959 (discussed in International Fishing Vessels
Ltd v. Minister for the Marine [1989] IR 149).
20 S. 169(2) of the Social Welfare (Consolidation) Act 1981.
21 S. 90(2)(a) of the Fisheries (Consolidation) Act 1959 (as amended
by s. 51 of the Fisheries Act 1980.
22 See 3.2.2 below.
23 Powers of seizure may be delegated see, for example, ss. 301(2)
and 296 of the Fisheries (Consolidation) Act 1959, conferring power
on authorized fisheries officers to seize fish and gear).
24 The constitutionality of forfeiture provisions under s. 5 of the
Customs (Temporary Provisions) Act 1945 was upheld in AttorneyGeneral v. Southern Industrial Trust [1964] 94 ILTR 161. See also
Clancy and McCartney v. Ireland [1988] IR 326.
25 See s. 5 of the Customs Act 1956 (in relation to goods which it is
intended to export illegally); s. 45 of the Finance Act 1976 (re
undeclared imported vessels and aircraft); s. 8 of the Customs and
Excise (Miscellaneous Provisions) Act 1988 (re goods imported
without payment of required duty, together with goods packed with
or used in concealing such goods).
26 Fisheries Act 1959 to 1983 (automatic forfeiture of fish on
conviction of any offence, forfeiture of boats, engines and gear for
most offences); s. 285A of the Fisheries Consolidation Act 1959
(forfeiture of vehicle used in commission of offence may be ordered
on indictment).
27 See s. 22 of the Offences against the State Act 1939 and Offences
against the State (Amendment) Act 1985 (re property and bank
accounts of unlawful organization); Offences against the State
(Forfeiture) Act 1940 (re property to be used in a manner prejudicial
to the security of the State). See Clancy and McCartney v. Ireland
[1988] IR 326 for unsuccessful constitutional challenge to 1985 Act
on the grounds that it infringed the plaintiffs property rights.
245
246
Regulation No 2712/89.
40 European Communities (Co-reponsibility levy on cereals) Regula
tions 1988 (SI No 153 of 1988) and European Communities (Co
responsibility levy on cereals) (Amendment) Regulations 1990 (SI
No 38 of 1990).
41 Article 6(2)5(a) of the 1988 Regulations.
42 Article 5 of the 1988 Regulations as amended by the 1990
Regulations.
247
248
5.1. GENERAL
While there is no system of administrative offences
in the Irish legal system a number of offences have
been identified as administrative in nature.47 The
most developed among these offences and the sanc
tions adopted to combat them are those contained in
the Income Tax Act 1967.
Adopting the framework set out at paragraph 3 of the
Commissions methodological note I will where possi
ble distinguish between principles adopted in the
ordinary criminal law and any principles contained
in any statutes or statutory instruments which provide
for administrative sanctions, together with any princi
ples applying to administrative sanctions imposed
under discretionary administrative decisions.48
5.2. PRINCIPLE OF LEGALITY
5.2.1. Criminal law
249
250
tion to penalties being imposed on the body of commit a crime is that a person is encouraged to
persons, s. 503 envisages separate penalties being commit a crime, even though that latter crime is never
imposed on the company secretary. The penalties actually committed.
provided for in the Act may be greater in the case of a
body of persons than in the case of individuals.
5.5.2. Administrative offences
5.5. PARTICIPATION OF PERSONS AND
INCHOATE OFFENCES
5.5.1. Criminal law
There are four general ways in which a person can be
involved in the commission of a crime:
(a) principal in the first degree, i.e. the person who
actually commits the crime;
(b) principal in the second degree, i.e. the person who
is present at the commission of a crime or who
aids and abets the commission of a crime in
furtherance of a common purpose;
(c) accessory before the fact, i.e. the person who,
although not present at the commission of the
offence, aids, abets, counsels, procures or com
mands its commission;
(d) accessory after the fact, i.e. the person who assists
a principal following the commission of a felony
which is known by the accessory (not applicable in
the case of misdemeanours).
With regard to (a), (b) and (c), the person is liable to
be convicted of the full offence at issue. A person may
not be convicted of aiding and abetting the commis
sion of an offence if he is not aware of the essential
matters constituting the offence. It should also be
noted that an accessory may be convicted of an
offence even though the principal has not been con
victed of that offence. The identity of the principal
need not be established; however, the offence of the
principal must be proved.
Inchoate crimes are crimes in which there is an
intention to commit a crime, but the act actually done
by the person is only a step towards the execution of
the full crime. In Irish criminal law these crimes fit
into three broad categories. They are:
(i) attempts to commit a crime;
(ii) conspiracies to commit a crime;
(iii) incitements to commit a crime.
The essence of an attempt to commit a crime is that
there must be a step towards the commission of the
full crime, together with the intention to commit the
full crime. The essence of the crime of conspiracy to
commit a crime is that there is an agreement between
two or more persons to do an unlawful act or to do
an act which is itself lawful in an unlawful manner.
The crime of conspiracy might be committed even if
the act itself would not be criminal if actually done by
one person. The essence of the crime of incitement to
251
252
253
254
255
7.3. INJUNCTION
7.2. DECLARATION
The High Court may make a declaration as to the
rights or legal position of the parties to an action.97
This procedure may be used in challenging the consti
tutionality of a particular provision.98
96 See Order 84 RSC (1986).
97 See Order 19 r. 29 RSC (1986).
98 As in McLoughlin v. Tuite [1986] ILRM 304, see above.
256
257
258
259
Select bibliography
Byrne, R. and McCutcheon, J.P. The Irish Legal
System, second edition, Dublin, Butterworths, 1989.
Casay, J. Constitutional law in Ireland, London,
Sweet & Maxwell, 1987.
Forde, M. Constitutional law o f Ireland, Cork, The
Mercier Press, 1987.
Grimes, R. and Horgan, P. Law in the Republic of
Ireland, Dublin, Wolfhound Press, 1988.
Hogan, G. and Morgan, D. Administrative law,
London, Sweet & Maxwell, 1986.
260
Italie
Le systeme des sanctions administratives
dans Tordre juridique italien
Pr Giovanni Grasso
Sommaire
1.
1. 1.
1.2.
1.3.
1.4.
1.5.
2.
2 . 1.
2 .2 .
3.
3.1.
3.2.
3.2.1
3.2.2.
3.2.3.
3.2.4.
3.3.
3.4.
3.5.
3.6.
267
267
268
269
270
3.7.
3.8.
4.
4.1.
4.2.
4.3.
4.4.
4.5.
4.6.
5.
5.1.
5.2.
5.3.
5.4.
5.5.
5.6.
6.
6 . 1.
6 .2 .
7.
7.1.
7.2.
7.3.
7.3.1.
7.3.2.
264
281
281
281
281
285
285
285
286
286
287
287
288
290
290
291
291
291
7.4.
7.5.
8.
8.1.
8.2.
8.3.
8.4.
8.5.
293
293
294
294
294
265
En realite, il sagissait la dun panorama fort fragmentaire et non structure dans lequel semblait emerger,
dun point de vue systematique, le principal texte
concernant un secteur, la loi n 4 du 29 janvier 1929
etablissant des normes generales relatives a la repres
sion des infractions aux lois de finances et dont les
principes ont constitue le point de reference le plus
significatif permettant de determiner la nature et les
caracteristiques des sanctions administratives pecu
niaires ainsi que la premiere source dinspiration (4);
cette loi operait une distinction dans un seul
secteur entre linfraction penale et linfraction
administrative et posait un certain nombre de princi
pes applicables en matiere de sanctions administrati
ves et repondant au role different quon voulait
assigner a ces sanctions par rapport aux sanctions
penales.
1.2. ELEMENTS NOUVEAUX APPORTES
PAR LES LOIS DE DEPENALISATION
(LOI N 317 DU 3 MARS 1967
ET LOI N 706 DU 24 NOVEMBRE 1975)
ET PAR LA LEGISLATION
REGIONALE EN MATIERE DE SANCTION
Le cadre ainsi defini a ete modifie a la suite des
demandes qui ont ete formulees au cours des annees
60 en vue dobtenir une reduction radicale du
domaine de linfraction penale et qui se sont exprimees dabord dans la politique de depenalisation puis
dans lintroduction par les legislateurs regionaux et
nationaux dinfractions qualifiees ab origine dinfrac
tions administratives.
A Le processus de depenalisation connait deux
fondements dans le systeme repressif italien (5): dune
part, la volonte deviter la surcharge des tribunaux
judiciaires par une multitude daffaires mineures;
dautre part, linsistance de la doctrine penale la plus
moderne a demander que les sanctions penales soient
limitees a la protection des interets les plus significatifs
(la conception tres repandue etant que ces interets
doivent etre les seuls interets reconnus par la Consti
tution) (6).
Les lois n 317 du 3 mars 1967 et n 706 du 24 novembre 1975 constituent les etapes fondamentales de la
politique de depenalisation; la legislation introduite en
1967 etabli t uniquement une reglementation de la
circulation routiere et de matieres connexes (par
exemple les reglements de police locale), tandis que les
dispositions adoptees en 1975 ont une portee plus
(4) Voir a ce propos Sandulli M. A., note 3, p. 40 et suiv.; voir
egalement Paliero-Travi: La sanzione amministrativa, Milan, 1988,
p. 59 et suiv.
(5) Paliero: Depenalizzazione , Digeslo delle discipline penalistiche,
III, Turin, 1989, p. 426 et suiv.; Giunta: Depenalizzazione,
Dizionario di diritto e procedura penale, edite par Vassalli, Milan,
1986, p. 197 et suiv.
(6) Voir tableau recapitulatif; Fiandaca-Musco: Diritto penale, parte
generale, Bologne, 1989, p. 23 et suiv.
267
268
269
270
B Suivant le critere negatif les sanctions disciplinaires (mentionnees a la fin de Tarticle 12) et les sanc
tions financieres (article 39 de la loi n 689/1981)
devraient etre exclues du champ dapplication de la loi
n 689/1981.
En effet, les sanctions disciplinaires sont inherentes
aux rapports de sujetion speciale qui existent entre
Tautorite publique et les sujets particuliers, et qui
conferent un statut a ces derniers (33); les pouvoirs
reconnus a Tadministration publique dans ce domaine
seraient difficilement conciliables avec les principes de
fond et de procedure poses par la loi n 689/1981.
Les violations financieres nappartiennent pas au
champ dapplication de la loi n 689/1981 en vertu de
son article 39, qui prevoit que ces violations sont
soumises aux dispositions de la loi n 4 du 7 janvier
1929. Ainsi, dans ce domaine particulier, on a souhaite continuer dappliquer un texte legislatif apprecie
pour son caractere organise et systematique et prenant
en compte les particularites des rapports fiscaux.
C Le critere positif utilise pour definir le champ
dapplication des principes poses par la loi
n 689/1981, qui a ete adopte par le legislateur (et qui
se refere a la sanction administrative pecuniaire), na
cependant pas ete considere par la jurisprudence
comme un obstacle a Tapplicabilite de ces principes
aux sanctions non pecuniaires (a condition quelles
soient punitives , et non reparatrices .
Cela vaut surtout pour les sanctions, telles que les
interdictions ou les confiscations, infligees a titre
accessoire en complement dune sanction pecuniaire
principale; ces sanctions doivent en effet etre infligees
par Tacte qui etablit la responsabilite de Tauteur de
linfraction et fixe la sanction pecuniaire, de telle sorte
quil semble logique detendre a ces sanctions lapplication des normes de fond et de procedure etablies par
la loi n 689/1981 (comme, du reste, on peut le
deduire des dispositions des articles 11 et 20 de la
loi).
II en resulte que le champ dapplication de la loi
devra done etre precise par voie dinterpretation, en y
incluant les sanctions administratives non pecuniaires,
mais accessoires, a une sanction principale pecuniaire
de nature afflictive (34).
Toutefois, la doctrine estime quil est aussi possible
dappliquer certains des principes poses par la loi
n 689/1981, et notamment ceux vises a la premiere
section du titre I (cest-a-dire les principes substantiels
defmissant la structure et les criteres dimputation de
Tinfraction), aux violations donnant lieu a des sanc
tions qui consistent dans des interdictions ou dans des
sanctions patrimoniales (par exemple la confiscation)
et qui prevues en tant que sanctions autonomes; par
contre, les principes de procedure ne pourraient etre
(33) Voir a ce propos Paliero-Travi, note 4, p. 48 et suiv.
(34) Dolcini, note 22, p. 84-85; Paliero-Travi, note 4, p. 302 et
suiv.
271
appliques en dehors du cadre restreint de linjonction tifs et proceduraux autonomes (par exemple la loi
n 47/1985 dans le domaine de lurbanisme), il devrait
qui inflige la sanction pecuniaire (35).
toujours etre possible dappliquer les principes de fond
La doctrine vient opportunement de faire observer poses par la loi n 689, des lors que cette application
que, meme lorsque la loi a prevu des systemes norma- nest pas expressement exclue (36).
(35) Paliero-Travi, note 4, p. 305.
272
(39) Delitala: Diritto penale , Eric. Dir., XII, Milan, 1964, p. 1096;
Paliero-Travi, note 4, p. 307 et suiv.
(40) Voir a ce propos Dolcini, Sui rapporti tra tecnica sanzionatoria
penale e amministrativa, Riv. it. dir. proc. penale, 1987, p. 778-779;
Grasso, note 10, p. 49-50; Delitala, note 39, p. 1096.
(41) Dolcini, note 40, p. 778-779.
(42) Dolcini op. loc. ult. cit.
(43) Concernant la notion de peine privee , voir Bricola: La
riscoperta delle pene private nellottica del penalista, Politico del
diritto, 1985, p. 72-73. Pour cet auteur, les elements caracterisant
cette institution sont le fait que la peine privee des interets prives et
ce au benefice exclus du sujet prive et non du tresor public , le fait
quelle soit appliquee par le biais dun filtre judiciaire et ce a
linitiative de la partie lesee et, enfin, le fait que la peine privee se
distingue par sa finalite preventif et afflictif et non pas par un
quelconque element reparateur.
(^) II existe differentes nuances, pour lesquelles il faut se reporter a
Pedrazzi: Presentazione, Commentario, cite a la note 22, p. 5-6;
Siniscalco, note 12, p. 11 et suiv.; Licci Misure sanzionatorie e
finalita afflitiva: indicazioni per un sistema punitivo, Riv. it. dir.
proc. pen., 1982, p. 1039.
(45) Larret rendu par la Cour europeenne est cite a la note 13.
(46) Cour constitutionnelle, 25 mars 1988, n 420; Giur. cost., 1987,
I, p. 2879; idem, 11 novembre 1987, n 421; ibidem, p. 2881 et
suiv.
273
274
275
se compose done des elements qui caracterisent tradi tion retroactive de la loi la plus favorable a lauteur de
tionnellement le principe de legalite en matiere penale linfraction (56).
et qui interviennent sur des plans differents.
3.2.1. Reserve de loi et loi regionale
tratives.
En fait, larticle ler ne fait que reprendre, pour les
sanctions administratives, un principe etabli par des
textes superieurs: ainsi, larticle 7 de la convention
europeenne des droits de lhomme pose le principe de
la non-retroactivite dans le domaine penal (qui
recouvre, selon la jurisprudence de la Cour euro
peenne des droits de lhomme, les sanctions adminis
tratives repressives) (55).
En revanche, larticle ler de la loi n 689/1981 na pas
repris la reglementation comme etant une applica-
276
277
278
279
280
tive garantit uniquement quil sera satisfait a lobligation pecuniaire. II sagit done la dune solution peu
repressive , caracterisant le systeme de sanction admi
nistratif par rapport au systeme de sanction
penal (81).
Ces dispositions sappliquent non seulement aux per
sonnes morales, mais aussi aux organismes depourvus
de personnalite juridique et aux entrepreneurs individuels; pour ces derniers, la jurisprudence a parle dune
manifestation du risque d entreprise (82).
Par ailleurs, selon une jurisprudence constante, les
personnes soumises in solidum a lobligation dacquitter les sanctions pecuniaires au titre de Tarticle 6 de la
loi n 689/1981 (et par consequent les personnes
morales ou les entrepreneurs) sont egalement soumises
aux sanctions accessoires facultatives et obligatoires.
Ce principe a ete en particulier applique a la confisca
tion obligatoire des vehicules automobiles circulant
sans permis de circulation, etablie par Tarticle 31,
alinea 3, de la loi n 689/1981 (83).
(81) II sagit dun point de vue abondamment decrit par PalieroTravi, note 4, p. 210 et suiv.
(82) Paliero-Travi, note 4, p. 210.
(83) Cassation, chambre I, 2 octobre 1989, n 3961.
4. Typologie et reglementation de
la sanction administrative
4.1. SANCTION ADMINISTRATIVE
PECUNIAIRE
II resulte de Particle 12 de la loi n 689/1981 que le
systeme de sanction administratif repose essentiellement sur la sanction pecuniaire. En effet, cette disposi
tion definit le champ dapplication de la loi en se
referant aux cas ou une telle sanction est infligee (84).
A cet egard, il convient de noter que, outre les
281
II prevoit en particulier que lautorite administrative n 689/1981; en ce qui concerne la confiscation facul
peut ordonner la confiscation des instruments qui ont tative, cest aux criteres de gradation prevus a Parti
282
pas superieur a 1avantage economique procure par doctrine a exprime sa profonde insatisfaction a legard
de lusage fait par la jurisprudence penale du large
lacte illicite (94).
pouvoir discretionnaire prevu a Tarticle 133 du code
En ce qui concerne la gravite subjective de linfraction, penal pour la fixation de la sanction (10).
il convient au contraire de prendre surtout en consi
deration le caractere dolosif ou fautif de la transgres
sion, car il est beaucoup plus difficile, dans cette 4.5. REGLEMENTATION
sphere inevitablement simplifiee, davoir recours a DE LA PRESCRIPTION
des notions plus delicates telles que Tintensite du dol
ou la gravite de la faute (95). Tout cela a ete Si la reglementation de la gradation des sanctions
confirme ne fut-ce que dans le domaine des chan administratives tend a rapprocher la sanction adminis
ges par la loi de 1987 qui a expressement identifie trative de la sanction penale, dautres dispositions
comme critere distinctif de gradation susceptible de defmissant egalement le regime juridique de la sanc
renforcer ou de reduire le montant de la sanction la tion administrative comportent certaines differences
nature dolosive ou simplement fautive de linfraction importantes avec la reglementation de la sanction
(article 23, alinea premier, du DPR n 454 du 29 sep penale.
tembre 1987) (96).
A cet egard, la reglementation de la prescription a
Par actes accomplis par Vauteur pour supprimer ou valeur dexemple. Larticle 28 de la loi n 689/1981
attenuer les consequences de 1infraction , on entend dispose que les sanctions pecuniaires infligees au
non seulement le resultat effectivement atteint, mais titre de la presente loi se prescrivent par cinq ans a
aussi lutilisation dinstruments susceptibles de suppri compter de la date a laquelle linfraction a ete com
mer ou dattenuer le dommage qui nont pas atteint mise; par ailleurs, linterruption de la prescription
lobjectif poursuivi en raison de circonstances inde est regie par les dispositions du code civil.
pendantes de la volonte du contrevenant (97).
II a ete constate a juste titre que cette reglementation
soumet les sanctions pecuniaires administratives a un
Les criteres relatifs a la personnalite de Vauteur de regime de droit civil', en effet, ce nest pas la sanction
linfraction permettent de prendre en consideration elle-meme qui fait lobjet de la prescription, seul le
deventuelles recidives ou des circonstances particu droit de percevoir la somme est affecte, et on renvoie
lieres qui diminuent sa capacite de comprendre ou de au droit civil pour ce qui est de la reglementation de
vouloir (98).
linterruption de la prescription (qui est done totalement differente des dispositions de droit penal en la
Par ailleurs, larticle 11 considere la situation econo matiere) (101).
mique de lauteur de linfraction; ce critere est resolument oriente vers la prevention speciale, dans la
mesure ou il evite quune situation economique favo 4.6. INTRANSMISSIBILITE AUX HERITIERS
rable rende lagent indifferent au caractere afflic- DE LOBLIGATION DACQUITTER
tif et dissuasif de la sanction et, vers la prevention LA SOMME DUE A TITRE DE SANCTION
generale, parce quil empeche les contrevenants poten- PECUNIAIRE
tiels de compter sur une eventuelle disproportion
entre le montant de la sanction et leurs propres Le choix de lintransmissibilite de la sanction pecu
disponibilites financieres, qui rendrait linfraction niaire aux heritiers, consacre a Tarticle 7 de la loi
avantageuse (").
n 689/1981, reflete une conception punitive de la
qui ne se justifie que lorsquelle est infligee
Conformement a Tarticle 11, les memes criteres doi sanction
a
lauteur
linfraction; une option contraire en
vent etre employes pour la fixation des sanctions faveur de ladetransmissibilite
de lobligation aurait eu
accessoires facultatives.
un caractere civil et reparateur (102).
Lanalyse des pratiques de ladministration en matiere Inscrite pour la premiere fois dans la loi de depenali
de determination des sanctions fait egalement apparai- sation de 1967, la disposition relative a lintransmissitre que celle-ci nutilise pas cette vaste gamme de bilite de la sanction pecuniaire navait pas ete prevue
criteres factuels et prend ses decisions de maniere par les textes anterieurs reglementant la sanction
relativement arbitraire et irrationnelle. Par ailleurs, la administrative (ni par la loi n 4/1929 relative aux
infractions fiscales).
(94) Grasso, note 58, p. 124; Paliero, note 91, p. 120-121.
(95) Dolcini, note 93, p. 73; Paliero-Travi, note 4, p. 104.
(96) II sagit dune remarque pertinente de Paliero-Travi, note 4,
p. 104.
(97) Dolcini, note 93, p. 73-74.
(98) Paliero-Travi, note 4, p. 104.
(") Paliero-Travi, note 4, p. 105; Dolcini, note 93, p. 74-75.
283
284
5. Procedure dapplication
des sanctions administratives
(i4)
(105)
note
(106)
285
286
de ces analyses doit alors etre communique a linte- presents (article 14, dernier alinea), prescription du
resse, qui peut, dans les quinze jours, en demander la droit de perception de la somme due a titre de
verification avec participation de son propre expert. sanction administrative (article 28) et exclusion en
raison de lacquittement dans une mesure reduite de la
sanction pecuniaire (article 16).
5.5. REGLEMENTATION DE LTNJONCTION
Bien quil ne sagisse pas de causes veritables dextinc
(ACTE INFLIGEANT LA SANCTION
tion de linfraction ou de la sanction, la ratio de la
ADMINISTRATIVE) REGIME DE LA
prevision de ces cas (en tout point semblable a celle du
CHARGE DE LA PREUVE
droit penal) impose a lorgane de decision den tenir
compte en nemettant pas linjonction (U3).
La procedure dapplication de la sanction administra
tive est close par lacte de lautorite competente enjoignant a lauteur de linfraction de payer les sommes 5.6. EXTINCTION DE LA PROCEDURE
dues a titre de sanction administrative, si elle consi DAPPLICATION DE LA SANCTION
dere que la constatation est fondee ou, dans le cas EN RAISON DU PAIEMENT
DANS UNE MESURE REDUITE
contraire, par le classement du dossier.
LA SOMME DUE
La constatation par lautorite administrative a pour DE
AU
TITRE DE LA VIOLATION
objet detablir la realite de linfraction dans ses composantes objectives et subjectives. Quant aux criteres Le systeme des sanctions administratives connait une
pour la formulation du jugement de bien-fondee , la institution similaire a celle prevue a Tarticle 162 du
regie fondamentale a cet egard est fixee a Tarticle 23, code penal, cest-a-dire un paiement dans une mesure
alinea 12, de la loi n 689/1981, qui prevoit que reduite.
lopposition formee contre linjonction est valable
lorsque le juge de premiere instance (pretore) estime Elle consiste a acquitter une somme egale au tiers du
quil nexiste pas de preuves suffisantes de la maximum ou, si cette hypothese est plus favorable, au
responsabilite de linculpe. Le principe selon lequel la double de la sanction minimale prescrite par la loi,
charge de la preuve de la responsabilite pese sur dans un delai de soixante jours a compter de la
lautorite administrative, y compris dans la phase notification de linfraction.
administrative de la procedure, en decoule (112).
La norme nindique pas expressement quels sont les
effets
de cette institution qui est dapplication generale
Apres setre assuree de la realite de linfraction, lauto (y compris
les cas ou les lois anterieures a la loi
rite administrative competente peut fixer le montant n 689/1981dans
ne
la prevoyaient pas); elle ne prevoit
de la sanction pecuniaire et, le cas echeant, infliger des done pas lextinction
linfraction, comme le prevoit
sanctions accessoires facultatives conformement aux Tarticle 162 du code de
penal
en cas de paiement reduit
criteres indiques a larticle 11. Elle doit infliger les ( oblazione ), ou de la sanction.
sanctions accessoires obligatoires.
17, alinea 1, de la loi n 689/1981 (qui prevoit
II convient de noter que, dans les hypotheses prevues Larticle
que
lautorite
de decision ne doit recevoir de rapport
a Tarticle 20, alinea 4, de la loi n 689/1981, la que dans lhypothese
paiement reduit na pas
confiscation doit obligatoirement avoir lieu, y compris ete effectue) contient ou unpeut-on
en deduire la
lorsque linjonction de paiement de la somme due a resolution de la procedure de sanction:
organes
titre de sanction na pas encore ete emise. Cette phase competents ne peuvent pas enjoindre a les
lauteur
de la procedure administrative peut done se conclure linfraction ou aux debiteurs in solidum dacquitter dela
uniquement par une mesure de confiscation obliga- sanction pecuniaire ni appliquer dautres sanctions
toire.
accessoires, a lunique exception de la confiscation
Avant dadopter linjonction, lautorite competente obligatoire reglementee par Tarticle 20, alinea 4, de la
pour decider doit egalement sassurer de labsence de loi n 689/1981, qui prevoit expressement que la
toute cause d extinction de la pretention punitive. A cet confiscation doit avoir lieu meme si linjonction nest
egard, il convient dindiquer que la loi n 689/1981 ne pas emise (U4). La jurisprudence a toutefois etendu
reglemente pas de maniere organique les differentes cette exception a tous les cas de confiscation obliga
hypotheses de non-application de la sanction adminis toire (y compris ceux qui sont regis par larticle 21 de
trative ou dextinction de lobligation dacquitter la la loi n 689/1981) (>15).
somme due a titre de sanction. Par ailleurs, il est
prevu que lobligation de payer la somme due seteint (UJ) Voir a ce propos Riva Crugnola: Commento allart. 18,
dans certains cas: mort de loblige (article 7 de la loi Commentario, cite a la note 22, p. 124-125.
n 689/1981), absence de la notification dans les delais (Il4) Riva Crugnola: Commento allart. 16, Commentario, cite a
(M2) Dolcini, note 40, p. 790.
287
289
290
en partie differentes de celles de la loi n 689/1981 (m ) ment a larticle 640 bis du code penal (m ). Par ailleurs, le legislateur aurait du mieux reglementer les
et dote dune indubitable capacite de dissuasion.
consequences du jugement penal sur la procedure
Cest ainsi que les dispositions de larticle 3, alinea 5, administrative et sur le jugement du recours en oppo
de la loi n 898/1986 prevoient que, aussi longtemps sition.
que le montant de la sanction pecuniaire na pas ete
pergu par ladministration qui a emis linjonction, le
versement de toute aide, prime, indemnite, restitution, 7.5. CAS EXCEPTIONNELS DANS LESQUELS
contribution ou autre forme doctroi de credits dont LE JUGE PENAL PEUT CONNAITRE DE
le debiteur a fait la demande est suspendu, quel que LlNFRACTION ADMINISTRATIVE ET
soit le montant considere, y compris pour des periodes INFLIGER LA SANCTION
posterieures a celle de linfraction. Dans cette opti- CORRESPONDANTE
que, on estime augmenter lefficacite preventive du
systeme des sanctions, en prevoyant lapplication
Dans certains cas exceptionnels, le juge penal peut
cumulative de sanctions penales et administratives.
Le manque de coherence de cette reglementation est
en fait du a linsuffisance de la prevision incriminatrice de larticle 2 de la loi n 898/1986, qui, en raison
de son caractere special, exclut lapplication de lincri
mination relative a lescroquerie (truffa ), y compris
aggravee, ainsi que de lincrimination etablie recem-
292
293
Netherlands
The system of administrative and
penal sanctions
By
Professor H. de Doelder,
University of Rotterdam
Netherlands
LIST OF ABBREVIATIONS
296
Stb
AWR
HR
AWDA
WED
WMB
NJ
Nederlandse jurisprudentie
NJB
Nederlands juristenblad
Stcrt. (Stc)
Nederlandse Staatscourant
BNB
WvSv
WvSr
GW
Grondwet
Trb
FED
NTB
AB
Administratiefrechtelijke Beslissingen
DD (D en D)
Delikt en Delinkwent
Contents
1.
2.
Identification of offences
302
3.
Substantive rules
304
3.1.
3.2.
3.3.
3.4.
3.5.
3.6.
304
305
305
306
307
308
3.9.
Principle of legality
Abuse of law and evasion of the law
Personal fault
Grounds of justification
Liability of legal persons
Rules on aiding and abetting and on attempt
Determination of penalties
Period of limitation
Cumulative imposition of penalties
4.
Procedural rules
313
4.1.
4.2.
4.3.
Competent authorities
Grounds of appeal
Procedures for settling or compounding cases
313
316
317
5.
318
6.
319
3.7.
3.8.
309
310
311
297
299
300
301
2. Identification of offences
Questions: What criteria can be used to identify such
offences?
How are they defined?
What penalties are imposed?
What criteria are used to differentiate between adminis
trative and criminal offences?
302
303
3. Substantive rules
Question: What substantive rules are applied to admin
istrative offences? (Indicate any differences from the
rules governing criminal offences and penalties.)
304
71 See de Blieck and van Amersfoort, op. cit., pp. 1549-166, and
Hofstra, H. J. Inleiding tot het Nederlands Belastingrecht, Deventer,
1986, pp. 162-165.
72 See Hofstra, op. cit., p. 163.
73 For example, HR 22 July 1982, BNB 1982/242; HR 7 December
1983, BNB 1984/21; H R 21 November 1984, BNB 1985/32; HR
27 November 1985, BNB 1986/119.
74 Article 68 AWR.
305
306
307
308
309
(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
310
311
312
4. Procedural rules
4.1. COMPETENT AUTHORITIES
Question: What authority is responsible for detecting
313
314
315
316
317
5. Reform of substantive or procedural rules failure to have an inspection certificate for a motor
Question: Are there any plans at domestic level to
318
car.
Economic regulation is the most interesting area for
present purposes. A set of criteria has been developed
to identify cases where criminal offences should be
converted into administrative offences:209
the offences should be easily detectable by an
efficient agency;
the offences should be punishable by fixed penal
ties (fines);
the circumstances of the offences should be of
minor importance;
there should be no need for a register of repeated
offences;
the legislation should be clear and accepted;
it should be possible to keep documents and
proceedings short and simple, without excessive
red-tape;
it should not be necessary to use coercive means
such as seizure;
there should be a sufficient level of protection of
citizens against the administration.
Only one writer210 has pleaded for an extension of
new legislation like the Lex Mulder to more serious
offences that are frequently committed, like shoplift
ing211 or drunken driving.212
The conclusion is that there are no plans at domestic
level to reform the substantive or procedural rules for
administrative offences. The main reason is that we do
not have a system to deal with administrative criminal
offences. It is possible that the system of the Lex
Mulder will be developed into a general system, so it
will be interesting to study the plans for the extension
of this new kind of legislation.
209 De Doelder et al., De Wet Mulder in perspectief, op. cit., in
particular: Kors, p. 81; de Doelder, p. 89 and Kosto, pp. 143-144.
210 Schaffmeister, D. Afzonderlijk straf- en strafprocesrecht voor
veel voorkomende criminaliteit in Justitiele Verkenningen, May
1990, pp. 8-28.
211 Article 310 WvSr, a serious crime (misdrijf) that can be
punished by up to four years imprisonment.
212 Article 26 Wegenverkeerswet to be punished by up to three
months imprisonment.
319
320
Portugal
Le systeme portugais dinfractions
a caractere administratif
( contra-ordena^oes )
Avant-propos
Letude de lexistence dans lordre juridique portugais dun systeme dinfrac
tions administratives, soit dans le sens classique du terme, soit suivant le
modele des Ordnungswidrigkeiten, cest-a-dire dun systeme administratif
penal, distinct du systeme penal, doit repondre, a partir dune perspective
globale et articulee, aux questions que pose un tel systeme.
Aussi avons-nous recherche lexistence de linfraction a caractere administratif
(Ordnungswidrigkeit) dans lordre juridique national en retrafant un histo
rique de ce systeme dinfractions fonde sur ses caracteristiques.
Nous avons done caracterise le systeme dinfractions administratives a partir
des criteres didentification de ces infractions, soit par lenonciation de leurs
elements constitutifs, soit par rapport aux sanctions.
Bien sur, il a aussi fallu etablir les criteres de differenciation entre les
infractions administratives et les infractions penales.
En ce qui concerne les regies de fond applicables a la categorie des infractions
administratives, il faut egalement tenir compte des differences avec les regies
regissant linfraction et la sanction penales, qui portent sur le principe de
legalite et de territorialite, sur le principe de non-retroactivite, sur le principe de
lapplication de la loi la plus favorable et linterdiction de Interpretation
analogique, sans oublier, bien sur, le principe de culpabilite, le dolus et la
conduite negligente.
Nous avons aussi essaye detudier les regies de fond sur lerreur de droit (et sur
lerreur concernant linterdiction), en partant de ses caracteristiques pour en
degager les consequences.
Quant a la responsabilite autonome des personnes morales, elle se degage tres
nettement du systeme.
Letude essaie de montrer les regies applicables au concours (cumul) dinfrac
tions, en en enonpant ses caracteristiques, ainsi que les regies de fond
applicables a la conduite negligente et a la tentative. A ce propos, elle analyse le
concours effectif dinfractions, les regies applicables et les infractions adminis
tratives continuees.
Un autre volet de letude est consacre aux sanctions prevues a titre de sanctions
principales et accessoires, a leurs caracteristiques et aux regies applicables, sans
oublier la problematique de la determination des sanctions et de lapplication
cumulative de sanctions penales et de sanctions administratives.
Pour ce qui est de la procedure, nous avons essaye de degager une phase
administrative et une phase judiciaire, en fonction de lautorite competente
pour la procedure et pour lapplication des sanctions. Nous avons aussi
procede a lanalyse et a la caracterisation de lopposition juridictionnelle, sans
oublier les aspects particuliers portant sur limputabilite, sur le sursis a
execution, sur la procedure d admonition, sur lexecution patrimoniale, sur
le passage de la procedure administrative a la procedure penale et sur la
procedure a suivre dans des cas particuliers.
Nous avons, enfin, essaye de faire lanalyse de lincidence du systeme de
sanctions communautaires sur le systeme national de sanctions administratives
et penales.
Letude a ete structuree de fagon a fournir une perspective integree et articulee
pouvant repondre aux objectifs de systematisation et aux exigences de rigueur
et de coherence du systeme dinfractions administratives.
1991, mars
M. A. Ferreira Antunes
Procureur general adjoint
Directeur de llnstitut national de police
et sciences criminelles
323
Sonimaire
327
327
328
1.
Introduction
1.1.
1.2.
Observations generales
Contra-ordenasoes en droit portugais
2.
3.
4.
4.1.
4.2.
Principe de legalite
Principe de territorialite
335
335
5.
341
5.1.
5.2.
5.3.
333
6.
Aspects divers
347
7.
8.
Bibliographic
351
325
1. Introduction
1.1. OBSERVATIONS GENERALES
Letude et la comprehension de lactuel systeme portugais de sanctions penales et administratives peuvent
sarticuler selon les plans ou ce systeme de punition
est reglemente [sanctions penales et non penales;
modes judiciaires et administratifs dapplication des
sanctions; confrontation entre contraventions et
contra-ordenagoes (infractions a caractere adminis
tratif)]; limitations de linfraction penale administra
tive face a une eventuelle infraction penale secondaire
ou a une infraction de simple police, ou en centrant
letude sur la systematisation et le regime institues par
la loi qui institue l ilicito de mera ordena?ao social
(infraction a caractere administratif).
Le lecteur comprendra que la perspective theorique de
lanalyse pourrait impliquer une approche de la politi
que criminelle, de la criminologie, des droits penal et
administratif, de la procedure penale et de la promo
tion du bien-etre social, sans oublier, en outre, la
problematique de la criminalisation et les theories
juridico-politiques qui inspirent lEtat de droit, ainsi
que la portee et le contenu des garanties constitution
nelles de la juridictionnalite.
Aussi serait-il raisonnable danalyser la legislation
pertinente ainsi que quelques aspects de la doctrine et
de la jurisprudence en vue dune comprehension plus
facile qui pourrait etre renforcee par la reference a un
ou deux systemes etrangers.
Les designations ilicito de mera ordenagao social,
contra-ordenagao (infraction a caractere adminis
tratif) et coima (sanction pecuniaire) ne constituent
nullement une innovation dans la doctrine juridique
portugaise.
En ce qui concerne la doctrine, il sagit dune matiere
qui a traditionnellement interesse les juristes portugais, qui se sont attaches a delimiter le concept soit
dans le contexte du code de 1852 (dont le modele a ete
le code penal frangais de 1810), soit dans la discussion
des textes de J. Goldschmidt, dErik Wolf, dArturo
Rocco et, dans lapres-guerre, dEberhard Schmidt.
Les references tendent a remonter systematiquement
a l ilicito de policia (contravention de police),
a l ilicito penal administrativo (infraction penale
administrative) ou a l ilicito de mera ordena?ao
( Ordnungswidrigkeit).
Dun autre cote, les transformations qui se sont
produites dans les rapports entre lEtat et les citoyens
ont donne lieu a une reglementation etendue et diversifiee de lactivite administrative de conformation
dans des domaines nouveaux ou qui appartenaient au
droit penal.
Au Portugal, la premiere codification reprimant les
infractions contre la sante publique et leconomie de
la nation remonte a 1957; elle cherchait a surmonter
327
Problematique generale des infractions anti-economiques, publiee en 1977. Cette etude commence par
330
331
332
3. Caracterisation de linfraction
a caractere administratif
334
335
de punition dans les cas specialement prevus par la Si lon ne peut pas reprocher lerreur a son auteur et
si, en raison de Perreur, il na pas conscience du
loi.
336
La loi ecarte la saisie quand elle se revele disproportionnee a la gravite de Iinfraetion et de la culpabilite
de lauteur ou du tiers. Elle suspend la saisie toutes les
fois que ses objectifs peuvent etre poursuivis en utilisant des mesures moins penibles pour les personnes
concernees.
II convient de citer les sanctions accessoires, qui se
traduisent par l interdiction de lexercice dune pro
fession ou activite et par la privation du droit a des
subventions ou avantages accordes par les organismes
ou services publics .
La determination de la mesure concrete de la
coima a lieu, dans les limites fixees par la regie
caracterisant linfraction a caractere administratif, eu
egard aux elements suivants:
la culpabilite de lauteur de linfraction, sur
laquelle repose tout le droit qui applique des
sanctions;
la gravite de linfraction, revelee par le degre
dillegalite que lon infere de lensemble des cir
constances qui ont precede, entoure ou suivant la
perpetration de linfraction et les consequences de
celle-ci, outre la nature des devoirs violes;
la situation economique de lauteur de linfraction,
compte tenu de la nature patrimoniale de la
coima ;
chaque fois que cest possible, quoique dans les
limites abstraites de la coima , la materialisation
de celle-ci doit exceder le benefice economique
resultant de la commission de linfraction a carac
tere administratif (article 18, paragraphes 1 et 2,
de la loi).
II y a lieu de preciser que les differentes lois qui
reglent les infractions a caractere administratif en
raison de la matiere prennent en consideration
dautres criteres specifiques pour la determination de
la coima. Cest, notamment, le cas de larticle 17,
paragraphe 1, du decret-loi n 422/83, du 13 decembre
1983, qui fait prendre en consideration la dimension
de lentreprise ou des entreprises en question et
limportance de la position de lauteur sur le mar
che.
II nous parait utile denumerer expressement ici les
differents types de sanctions accessoires:
saisie dobjets (23);
interdiction de lexercice de profession ou dune
activite;
privation du droit aux subventions et avantages
accordes par les organismes ou services publics;
privation du droit de participer aux foires, aux
marches, aux competitions sportives, ou dentrer
dans des enceintes ou espaces dacces reserve;
privation du droit de participer aux adjudications
et appels doffres organises par des organismes et
(23) La saisie des objets peut, dans certains cas, etre pratiquee
independamment de [application dune coima (article 25 de la
loi-cadre).
339
340
343
346
6. Aspects divers
En ce qui concerne la matiere substantielle des infrac
tions a caractere administratif, il y a lieu de preciser
que le decret-loi n 433/82, semblablement au code
penal, fixe a seize ans lage a partir duquel les
personnes physiques peuvent etre poursuivies pour ce
type dinfractions, et le regime des causes de nonimputabilite pour anomalie psychique est semblable a
celui qui se trouve a larticle 20 du code penal
(articles 10 et 11 du decret-loi n 433/82).
Pour ce qui est de la possibilite de sursis a lexecution
de la coima appliquee, il ne nous semble pas y
avoir dobstacles a lapplication des regies du droit
criminel qui permettent, a titre exceptionnel, la sus
pension de lexecution de la peine damende dans les
cas prevus a larticle 48, paragraphes 1 et 2, du code
penal.
Dans le cadre du droit procedural des infractions a
caractere administratif, la loi a prevu une forme de
procedure plus rapide pour les cas dinfraction legere,
appelee procedure davertissement. Cette procedure
est mise en oeuvre lorsque sont reunies les circonstan
ces suivantes:
il doit sagir dune infraction legere a caractere
administratif;
lautorite administrative estime quil est suffisamment dissuasif dadresser un avertissement a
lauteur de linfraction et de lui faire payer une
somme dargent ne depassant pas a 500 escudos;
347
sanctions, etant donne que, dans ces domaines, les qui imposent des limites aux choix du legislateur
fitats membres ont recours a des sanctions extrapena- national, etant donne leur nature supranational.
les et penales pour reprimer les violations graves.
Or, quand on analyse chaque systeme juridique natio
Cela etant, le systeme normal de protection des inte nal, on saperQoit que la protection des interets com
rets communautaires passe par le recours aux organes munautaires nest pas suffisante. Sil est vrai que le
de repression des Etats membres qui, de leur cote, systeme actuel presente des avantages grace a son
introduisent dans leurs systemes juridiques les regies degre defficacite superieure par rapport a des instru
necessaires a la prevention et a la repression des ments communautaires de repression, il ne faut pas
violations de la reglementation communautaire. II oublier pour autant que le droit national se consacre
sagit, en quelque sorte, dun pouvoir discretionnaire en large part aux interets communautaires et que, de
limite par le principe general de larticle 5 du traite, ce fait, ce que demande la Communaute est plus une
mais dans le respect des dispositions communautaires adaptation quune innovation.
350
8. Bibliographic
351
United Kingdom
The system of administrative
and penal sanctions
By
Professor L.H. Leigh
The London School
of Economics and Political Science
Manuscript completed in June 1991.
United Kingdom
LIST OF ABBREVIATIONS
JP
WLR
AC
QB
TLR
Contents
1.
Introduction
357
2.
358
3.
360
4.
363
5.
367
6.
369
7.
Principles of procedure
371
8.
Conclusions
373
355
1. Introduction
The questions raised by the Commissions methodo
logical note (on the basis of which this study is
prepared) presuppose, as indeed do the relevant reso
lutions of the first section of the 14th Congress of the
Association Internationale du Droit Penal (AIDP),
that there exists a distinct system of administrative
penal law. It cannot be said that such a formal system
exists in English law, but it can be said that in certain
sectors there is an interaction of administrative
regimes and practices, and enforcement powers and
criminal sanctions, such that one can speak sensibly of
administrative criminal law. In its true context, these
developments are not to be seen as directed primarily
towards decriminalization, but rather towards ensur
ing an effective system of enforcement which cannot
be achieved by the use of the criminal law alone. The
remainder of this paper is directed towards an explo
ration of these themes.
1.1. This study is written in the context of new
measures by the Commission of the European Com
munities, exemplified by the report on the harmoniza
tion of controls relating to the common agricultural
policy and to fisheries, to impose controls on fraud
and irregularities in connection with EC financial
resources. These take the form of penalties, specified
at Community level, so that the degree of protection
will not vary in such a way and to such an extent as to
violate the principle of equal treatment enunciated by
the Court of Justice of the European Communities
and accepted by the Commission.1 In particular this
study addresses the question not primarily of the
1 Case 66/88 Commission o f the European Communities v. Hellenic
Republic [1989] ECR 2965.
357
358
3. Some examples of administrative criminal not criminal in the real sense, but are prohibited in the
public interest under a penalty.18
law
It would be possible, but unprofitable, to discuss the
3.1. Before passing to a consideration of the specific tortuous principles which dictate whether an offence is
360
361
points out, even where taxpayers are fraudulent, the of, effectively, diverting matters out of the criminal
Inland Revenue prefers not to invoke the criminal justice system has a respectable history of some
antiquity in England as has the use of the criminal
law.29
sanction as essentially an auxiliary tool of enforce
3.8. Sundry other instances of the use of civil penal ment. There is thus no abstract reason why a system
ties may be found, but the above represent the of administrative enforcement and administrative pen
important procedures. It seems clear that the tradition alties could not be made to apply to EC benefit and
funding regimes, either through national law or at a
29 Tench, op. cit., pp. 33-34.
central level.
362
363
the
imposed on a person or entity
other food legislation as well. This is in respect of is one to obligation
maintain
a
system.
three major offences under the Food Safety Act 1990,
namely selling food not complying with food safety
requirements (s. 8), selling food not of the nature or 4.8. It seems evident that English law, over a consid
substance or quality demanded (s. 14) and falsely erable range of offences, does provide for moral fault.
describing or presenting food (s. 15). The legislation What distinguishes those strict liability offences which
provides, in s. 20, that where the commission by any provide such a defence from traditional crimes is a
person of an offence under any of the provisions of reversal of the burden of proof. Whereas in the case of
Part II of the Act is due to an act or default of some traditional offences the fault state must be proved by
other person, that other person shall be guilty of the the prosecution, in these cases the accused must prove
offence. He then may be charged and convicted of the an absence of fault and in so doing is held to satisfy
offence, rather than the vendor.
legislative criteria, sometimes quite minutely
expressed. I do not suggest that the terms on which
A vendor or supplier may, however, be charged. In such defences are conferred are always just: it seems
that event he may rely on a defence of due diligence, clear that sometimes they are too severe. Nonetheless,
provided for by s. 21 of the Act. The scheme of the the fault-free defendant very often enjoys a legal
section is as follows. First, if the vendor wishes to use defence, and is not simply left to the exercise of
this machinery he must, within the time limited by prosecutorial discretion.
statute, serve notice in writing on the prosecutor
identifying the person who he contends is primarily
liable. Secondly the vendor must then establish one of 4.9. We may now pass to the question of corporate
two sets of criteria which must be satisfied if the liability. This is fully recognized as a principle of
English criminal law, and in respect of the administra
defence is to succeed.
tive penal offences which have just been discussed, a
The first set requires that the vendor or supplier prove corporate defendant will have the same defences open
that the commission of the offence was due to an act to it as would a natural person. Of course it can be
or default of another person who was not under his more difficult to apply these defences to a corpora
tion. Nonetheless, whether fault be required, or a
showing of no fault be available as a defence, a
38 Ibid., s. 33.
corporation will in principle be dealt with in the same
39 Ibid., s. 35.
way as a natural person.
40 Ibid., s. 32.
364
41 [1972] AC 153.
42 Secretary o f State for Trade and Industry v. Hart [1982]
1 WLR 817.
43 Surrey County Council v. Battersby [1965] QB 194.
44 Law Reform Commission of Canada, Recordifying criminal law,
Report No 30, pp. 31-32.
365
366
367
368
369
370
7. Principles of procedure
7.1. Paragraph 3 (a) of the AIDP resolutions specifies
that the presumption of innocence and the principle
that the defendant can be sanctioned only if the
violation has been proved beyond a reasonable doubt
should be respected in administrative penal law.
7.2. In English criminal law, at whatever level, the
presumption of innocence is a, perhaps the, basic
principle.76 If at the end of the prosecutions case a
doubt remains, the accused must be acquitted. The
operation of this principle is, however, affected by the
principle of proof beyond a reasonable doubt and, in
particular, what matters must be proved beyond a
reasonable doubt. Here, as we have noted, much
regulatory legislation permits a conviction to be
recorded where it is proved that the accused did the
acts or omitted to take steps voluntarily. It is nor
mally necessary to prove that the act or omission was
voluntary, but it is, in these offences, not usually
necessary to prove that the accused acted intention
ally, recklessly, or negligently.
7.3. It follows that only a restricted range of issues
falls within the burden of proof. In respect of due
diligence defences, the accused must usually prove,
on a balance of probabilities, that he acted in com
pliance with legal requirements. Once, however, evi
dence of this exculpatory character is adduced, the
prosecution must then disprove it and satisfy the
normal burden of proof across the range of matters in
issue before the court. In a purely administrative
procedure which will not be dealt with in either a
criminal or a civil court, the lines are often rather
more blurred. In pursuing taxpayers the Inland Reve
nue probably does not start from any presumption of
innocence, nor would it formally consider itself to be
subject to a burden of proof. It would, however, be
mindful, as would the taxpayer, of the difficulty of
obtaining an administrative settlement in the absence
of cogent evidence and, therefore, a real possibility of
a conviction should the need arise. The Customs and
Excise require evidence of guilt before compounding a
matter.
7.4. In all cases, whether tried summarily before
magistrates or at Crown Court level, the defendant
has the right to be informed of the charges and
evidence brought against him, the right to be heard,
and the right to counsel. The rules of natural justice
are fully respected before English courts.
7.5. Because English law does not have a special
category of administrative offences, proceedings will
be brought before the ordinary criminal courts. Con
sequently, AIDP principle 3 (c) as it is formulated
76 Woolmington v. Director o f Public Prosecutions [1935] AC 462.
371
372
8. Conclusions
8.1. We may first say that systems of administrative
control with associated offences do exist and that
these may truly be said to constitute a body of
administrative penal law both by reference to the
way in which they are enforced as well as by reference
to conditions of guilt and exculpation: in the latter
respect, the need for the accused to show compliance
with precise statutory requirements. The matters
which are brought within these structures are deter
mined pragmatically, having regard to the exigencies
of enforcement in the widest sense, not with reference
primarily to deterrence, but rather compliance.
8.2. It is also appropriate to remark that in some
areas which fall outside the traditional ambit of
criminal law, or which have proven to be resistant to
ordinary criminal procedures, commercial fraud being
an example, Parliament has departed from traditional
criminal procedures and the protection which they
convey. This is done with reference to inquiries and
procedures labelled administrative but which, func
tionally, extend into areas of criminal law where,
classically, the aim is punishment. In turn, these
interact with administrative-type procedures, such as
disqualifications. Here, however, we are not dealing
with minor offences.
8.3. Thirdly, most such systems contain human rights
guarantees, either because such guarantees are built
into the criminal process or because they are brought
into the procedure by interpretation. The right to be
represented at administrative inquiries, and the facility
afforded to the witness (who may well become a
suspect) to see a proof of his evidence is an example.
On the other hand, such guarantees are not always
adequate and certainly in relation to inquiries under
companies and insolvency legislation, for example, the
privilege against self-incrimination has been eroded as
indeed has the right to silence. It is doubtful whether
this would have been tolerated had such procedures
373
Volume I : ECU 55
Volume I + II: ECU 66,50
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