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Numéro 16 / Mai 2020 Une publication du - R.M.B.L.F. - Réseau des Médiévistes belges de Langue française Dans ce numéro :  Édito  Prochaine activité du R.M.B.L.F. – Présentation et programme Crossroads : Le Premier Moyen Âge, un monde connecté Automne 2020.  Mémoires en études médiévales soutenus dans les Universités belges francophones (2018-2019)  Actualité des dépôts d’archives  La recherche en Belgique… et ailleurs Medieval Manuscripts in Flemish Collections (Vlaamse Erfgoedbibliotheken)  Hommage à André Matthys Par Philippe Mignot  Annonces : appels à contribution, colloques, séminaires et journées d’étude, écoles d’été, bourses et prix, expositions LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Édito Cher.e.s collègues, cher.e.s ami.e.s médié- siècle ; Valentine Jedwab (ULB) s’interro- vistes, gera sur l'installation des Francs en Toxan- C’est un 16e numéro quelque peu particulier de la Lettre qui vous parvient aujourd’hui, dans un cadre de déconfinement progressif, amorcé après plusieurs semaines d’incertitudes et d’inquiétudes. La crise sanitaire n’a pas épargné le R.M.B.L.F. : vous le savez, nous avons été dans l’obligation de reporter à l’automne 2020 la 42e journée d’étude organisée par notre réseau. Dès qu’elle sera enfin, sur les réflexions apportées par Guillaume Wymmersch (ULiège) sur l’évangélisation et la christianisation dans le bassin mosan au Ve siècle. Le lecteur trouvera d’ores et déjà les résumés de ces communications – de quoi le mettre en appétit, en attendant d’avoir le plaisir d’entendre nos orateurs. fixée, la nouvelle date de l’évènement vous Que le lecteur nous pardonne, en revanche, sera communiquée par courriel et à travers de ne révéler que le titre de notre pro- l’Agenda du médiéviste. Si, pour des rai- chaine journée d’études : Patrimoine en pé- sons logistiques, la visite de l’exposition ril ! Quel avenir pour la recherche en temporaire Crossroads – Voyage à travers sciences du patrimoine ? L’argumentaire, le le Moyen Âge (300-1000 ap. J.-C.) ne pou- programme et les informations pratiques de vait Dumézil l’évènement suivront prochainement. Vous (professeur d’histoire médiévale à l’Univer- trouverez la liste des mémoires en études sité de Paris-Nanterre) et six jeunes cher- médiévales présentés dans les Universités cheurs issus des universités francophones belges francophones au cours de l’année belges seront toujours au rendez-vous, avec académique 2018-2019 ; l’actualité des dé- des interventions prenant le contrepied des pôts d’archives en Belgique ; la présentation représentations négatives que l’on peut par- non d’un centre de recherche, mais d’un fois nourrir à l’égard du premier Moyen projet prometteur, mené par nos collègues Âge, considéré à tort comme une période néerlandophones des Vlaamse Erfgoedbi- sombre et dénuée d’intérêt. Ainsi, Bruno bliotheken, intitulé Medieval Manuscripts Dumézil (Paris-Nanterre) nous entretien- in Flemish Collections ; et les annonces du dra de la construction de l’image du R.M.B.L.F. Dans ce nouveau numéro de la « Barbare » dans l’imaginaire collectif et Lettre, enfin, le lecteur trouvera un hom- populaire ; Inès Leroy (UCLouvain) nous mage à André Matthys, qui nous a quittés le présentera l’emporium de Quentovic aux 5 mai dernier ; le R.M.B.L.F. tient à remer- époques tardo-antique et alto-médiévale, à cier l’auteur, Philippe Mignot, de nous avoir la fois « situé à la limite du monde civilisé » transmis ce témoignage personnel empreint et ouvert à des horizons plus larges ; le trio de vérité. être assurée, Bruno néolouvaniste constitué de Lise Saussus, d’Amélie Vallée et de Line Van Wersch abordera la question des productions artisanales mérovingiennes et des échanges matériels et immatériels dans le bassin de la Meuse moyenne entre le Ve siècle et le VIIe 2 drie au IVe siècle ; la journée se clôturera, Bonne lecture à tou.te.s, L’équipe du R.M.B.L.F. LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Prochaine activité du R.M.B.L.F. 42e journée d’étude du R.M.B.L.F. Crossroads : Le Premier Moyen Âge, un monde connecté Le 19 mars 2020 Reporté à l’automne 2020 – date à préciser 3 Musée Art & Histoire 10, Parc du Cinquantenaire – 1000 Bruxelles LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Résumé des interventions Introduction Construire le barbare : de Clovis à Conan Bruno Dumézil (Université Paris-Nanterre) Quentovic, un emporium sur la Canche. Implantation, échanges et axes de communication Inès Leroy (UCLouvain) La région côtière autour de Boulogne est un point nodal entre la Manche et la mer du Nord. Durant l’Antiquité, elle a été citée par plusieurs auteurs comme se situant à la limite du monde civilisé, où vivait autrefois le Morini extremi hominum. Composée de territoires concurrents, caractérisés par des paysages contrastés, la zone maritime à laquelle appartient cette région est confrontée à de fortes contraintes géographiques. Malgré sa situation périphérique, et souvent disputée entre des entités politiques ou ecclésiastiques distinctes, les établissements successifs de la basse vallée de la Canche ont continuellement été ouverts à des horizons plus larges. C’est dans cet environnement que nous contextualiserons la naissance des établissements associés au portus de Quentovic dans une dynamique diachronique estuarienne et fluviale plus large. Cependant, en raison de l'importance stratégique de la région dès l'époque romaine et au début du Moyen Âge, son emplacement et son développement dépendent aussi étroitement des décisions politiques centrales. La perspective à long terme du projet collectif de recherche actuellement en cours aide à identifier les principaux moteurs de changement autour de l’emporium éphémère : c’est-àdire les contraintes et les opportunités environnementales, la prise de décision institutionnelle, la gestion territoriale – politique, stratégique comme religieuse — et les facteurs culturels et économiques internes et externes. En effet, dès l’Âge du Bronze et du Fer, jusqu’au démantèlement et à la relocalisation de la place centrale au XIe siècle de notre ère, des traits culturels mixtes et significatifs témoignent des connexions transmanche, mer du Nord et intérieures. Cette communication sera alimentée par l’analyse régressive des sources historiques médiévales et des cartes anciennes, des propositions de reconstitutions paléo- environnementales, des études géophysiques ainsi que par l’étude exhaustive des rapports issus de l’archéologie préventive et des archives relatives aux fouilles anciennes largement inédites. 4 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Artisans mérovingiens du bassin de la Meuse moyenne, réseaux d’échanges matériels et immatériels Lise Saussus, Amélie Vallée et Line Van Wersch (UCLouvain) Cette communication aborde les productions artisanales et les échanges dans le bassin de la Meuse moyenne entre le Ve siècle et le VIIe siècle. Il est désormais prouvé que de nombreux matériaux et produits issus d’échanges à longue distance ont atteint la vallée mosane au moins jusqu’au début du VIe siècle. Leur découverte dans de nombreuses nécropoles rurales atteste de leur diffusion jusque dans les campagnes. Les sites de production qui semblent, en l’état de la documentation, localisés dans les agglomérations établies le long du fleuve documentent l’artisanat de la céramique, du verre, des métaux ferreux et non ferreux ainsi que la tabletterie durant toute la période, et de manière plus intensive à Maastricht et à Huy à partir de la seconde moitié du VIe siècle. Les études relatives à certaines catégories de mobilier menées ces dernières années dans des contextes régionaux ont mis en évidence la provenance locale de certains matériaux ou un approvisionnement à partir de régions plus lointaines. Au sein de mêmes contextes, sur les sites de production dans ces agglomérations, la découverte de rejets de production issus de différents types d’artisanats documente par ailleurs les techniques, les contacts existant entre les artisanats et la présence de possibles réseaux opératoires. L’examen des objets produits localement, tels des céramiques ou des récipients en verre, nous renseigne également sur les aires de diffusion des produits manufacturés. L’ensemble de ces données place ainsi le bassin de la Meuse moyenne au sein de réseaux d’échanges à longues, moyennes et courtes distances où circulent les matières premières, les produits et les hommes mais où sont aussi véhiculées les idées et les modes. Les pourparlers entre Rome et les « Barbares » dans le nord de l'Empire. Réflexions sur l'installation des Francs en Toxandrie (IVe siècle) Valentine Jedwab (ULB) Loin du discours traditionnel centré sur les « invasions » germaniques et la « Chute » de l’Empire romain d’Occident, l’historiographie récente tend à mettre en lumière la diversité des rapports de force entre Rome et les « Barbares » qui s’installèrent dans le nord de l’Empire. Si les textes disponibles ne sont pas toujours explicites quant aux statuts sous lesquels ces groupes étrangers étaient autorisés à rester à l’intérieur des frontières, le récit de leurs rencontres avec l’armée romaine offre dans certains cas de précieuses informations. Les pourparlers entre l’Empire et les éléments exogènes de ses populations se déroulaient en effet différemment selon que les étrangers étaient des envahisseurs, des rebelles ou des fédérés. Dans cette optique, les arguments avancés au cours de négociations, l’attitude des « Barbares » (offensive ou non) et la réaction du pouvoir central face à celle-ci sont autant d’indices qui permettent d’appréhender le statut administratif d’un territoire et des populations qui y résidaient. Cette communication sera l’occasion de s’interroger sur le cas des Francs implantés en 5 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Toxandrie au milieu du IVe siècle. Leur rencontre en 358 avec le César des Gaules Julien montre en effet combien les attitudes de l’autorité romaine en matière d'immigration étrangère ont pu être nuancées, et comment l’installation d’un groupe « barbare » sur le sol de l’Empire ne passait pas nécessairement par de tragiques confrontations armées. Évangélisation et christianisation dans le bassin mosan au Ve siècle : rupture ou continuité ? Guillaume Wymmersch (ULiège) L'implantation du christianisme est un processus long passant par deux phases, divisées elles-mêmes en sous-étapes : l’évangélisation et la christianisation. À la première phase, dite kérygmatique, correspond l'annonce et la réception du message chrétien. La seconde phase s’entame par la conversion, au cours de laquelle les individus touchés vont peu à peu se détourner de leurs anciennes pratiques pour se tourner vers la nouvelle religion. Elle se poursuit par l’ancrage du christianisme dans la société qui se mesure dans un premier temps à l’aune des pratiques liées tant au culte (fondation d’une église, formation d’un clergé local, etc.) qu’aux mœurs (encadrement de la vie du chrétien : naissance, mariage, sexualité, mort et inhumation) et finalement dans l’appréciation subjective des résultats de la christianisation. Alors que quelques indices permettent d’observer une présence chrétienne dans le bas- sin de la Meuse moyenne dès le IVe siècle, voire dès le IIIe siècle, le Ve siècle est parfois qualifié de siècle noir en raison des « invasions » germaniques. D’aucuns considèrent que le nord de la Gaule a connu deux campagnes d’évangélisation, la première jusqu’au IVe siècle et la seconde dès le VIe siècle, postulant ainsi qu’au Ve siècle les acquis des siècles précédents furent perdus. Une relecture des sources écrites et les récents apports des archéo- et paléosciences invitent à reconsidérer cette période charnière critique quant aux permanences et mutations religieuses de cette société. En l’état des sources, il apparaît qu’aucun sanctuaire païen du bassin mosan ne fut en usage au-delà du premier quart du Ve siècle, ce qui apparaît tant comme une cause que comme une conséquence de l’essor du christianisme. L’atteste la multiplication des inscriptions chrétiennes et des objets à motifs chrétiens, tels ces céramiques sigillées (400/425-475/525) et verres moulés (450-550), dont la présence peut être interprétée comme le résultat d’un goût esthétique ou d’une matérialisation de la foi des acheteurs. Ces découvertes, indiquant un réseau de voies fluviales et terrestres se complétant, invitent en outre à revoir l’hypothèse d’une diffusion du christianisme suivant uniquement les voies fluviales en raison d’une désaffection des voies terrestres prétendument parcourues de hordes de pillards germaniques au Ve siècle. La réévaluation de cette période charnière doit également prendre en compte l’aspect institutionnel. L’absence de noms fiables, entre la fin du IVe et le début du VIe siècle, dans les listes épiscopales des diocèses du nord de la Gaule a amené certains chercheurs à considérer une rupture de la succession épiscopale dans ces espaces, alors que cette absence serait en réalité la conséquence d’une faiblesse de la tradition écrite. Les analyses paléoanthropologiques et radiocarbone des restes de certains évêques et les fouilles archéologiques attestant des fondations ecclésiales au Ve siècle promettent de nour- 6 rir les débats liés à la problématique de la permanence de l’épiscopat. Histoire LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Mémoires en études médiévales soutenus dans les universités belges francophones (2018—2019) Allard, Hugues, Mise en relation d’une œuvre littéraire et artistique du XIVe siècle avec son contexte de production : l'exemple du Bodley 264, à partir de son caractère royal et de sa tendance militaire, UCLouvain. Bardi, Elodie, Infans, heres, iuvenis : l’enfant dans l’Italie lombarde (VIe-IXe siècle), UCLouvain. Bernard, Julien, Le développement du culte de saint Pierre dans le diocèse de TongresMaastricht-Liège : édifices et dédicaces des origines au XIIIe siècle, ULiège. Bourgaux, Aurélien, Martyr et anti-martyr dans l'œuvre de Théodore de Bèze au Temps des Feux (1548-ca 1560), ULiège. Chapuis, Anouk, L’insertion d’un prieuré périurbain dans l’économie foncière et immobilière bruxelloise : Rouge-Cloître au bas Moyen Âge (1364-1412), ULB. Colin, Margot, Voyage entre mythe et réalité : les châteaux dans « Game of Thrones », UCLouvain. Hemblenne, Mathilde, Les lettres d’Alcuin : miroir de femmes carolingiennes ?, ULiège. Marlier, Louise, Le Tacuinum sanitatis et la transmission du savoir diététique arabe dans l’Occident latin (XIIIe-XVe siècle), UCLouvain. Martin, Emeline, Le développement du domaine de l’abbaye de la Cambre (12611301), ULB. Mawet, Nicolas, Malheurs aux peuples qui ont besoin de héros : étude de la construction et de la représentation des « martyrs » Balthazar Gérard et Jacques Clément, ULiège. Milo, Linda, Les perceptions et représentations du Rhin aux époques mérovingienne et carolingienne, ULiège. Remouchamps, Henri, Quand une réforme en chasse une autre. L’abbaye d'Aulne au XIIe siècle, ULiège. Courtain, Pierre, La mission latine auprès des musulmans dans l’espace méditerranéen au XIIIe siècle, UCLouvain. Rutsaert, Camille, La préparation à la succession féminine dans les principautés des Pays-Bas (XIVe-XVe siècles) : éviter une transition délicate ?, UCLouvain. Deboeck, Maud, L'image de la femme au travers de la gynécologie médiévale à partir d’un traité anonyme du XVe siècle, UCLouvain. Schleusner, Morgane, Métamorphoses de la beauté : les Trois Grâces entre la fin du XIVe siècle et le début du XVIIe siècle, UCLouvain. Dehousse, Pierre, Normativité et normalisation du discours hagiographique : pour une relecture de la Vita Amatoris, ULiège. Dubois, Jordann, L’usage des reliques sur le champ de bataille au haut Moyen Âge et au Moyen Âge central, ULB. Duym, Alexandre, Des Pays-Bas ingouvernables ? Marie de Hongrie : une vision du pouvoir, UCLouvain. 7 Fable, Chloé, L’échiquier médiéval occidental : symbolique et rôle du pion, UCLouvain. Schonkeren, Valentin, Richard III, un roi déformé par le sixième et le septième art : regards sur le personnage et ses relations à travers les adaptations cinématographiques du XXe et XXIe siècles, UCLouvain. Terri, Nuna, La Sainte et les Dieux. L’entrelacement du paysage religieux à Séleucie du Kalykadnos et l’ancrage local de la figure de Thècle, ULB. LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Tombal, Nolwenn, La captivité de Gui de Dampierre par Philippe le Bel en 1294 : un vassal captif mis sous pression ?, UCLouvain. Vincent, Florent, La tour médiévale dite « Saint-Bernard » de l'abbaye de Cambron : aspects historiques et monumentaux, ULB. Wouters, Samuel, Étude du Chronicon de gestis Normannorum in Francia de Lambert de Saint-Omer (c. 1111-1115), UCLouvain. Histoire de l’Art, Archéologie et Musicologie Chevalier, Floriane, Une typologie bien douteuse : de l’Aphrodite de Cnide à la Vénus de Médicis, ULiège. De Decker, Maxence, « Le Maître au Brocart d'or », un maître laissé pour compte. Fortune critique et catalogue raisonné, ULB. D’hont, Thibaut, Mise en œuvre des portails du XIVe siècle en Meuse moyenne : architecture et sculpture, ULiège. Ehrhardt, Noémie, Les bustes reliquaires, XIIIe-XVIIIe siècles. Formes, fonctions et usages, ULB. García Caffarena, Elena, Un modèle de Quentin Massys et sa descendance : « Madone avec l'enfant Jésus endormi », ULB. Gorlé, Sébastien, Le ms Bruxelles, kbr, 9916 -17, les Dialogues de saint Grégoire : étude iconographique et comparative d’un manuscrit mosan de la fin du XIIe siècle, ULB. Gilbert, Mireille, Les textiles religieux au quotidien : trois siècles d'utilisation : recyclages, remplois, transformations, réparations et restaurations dans les diocèses de Namur et Tournai, UCLouvain. Hance, Charlotte, Le retable de la Passion de l’église Saint-Lambert de Bouvignes-sur -Meuse. Étude approfondie, ULiège. Louis, Laurence, La muséalisation des édi- 8 fices religieux : entre espaces cultuels et espaces culturels, ULiège. Porco, Maxime, Les bannières peintes dans les anciens Pays-Bas au XVe siècle, ULB. Prignon, Natacha, Le marché de l’art et ses représentations dans les anciens Pays-Bas, du XVe au XVIIIe siècle, ULiège. Rouserez, Céline, Le jaune dans la peinture sur panneau des anciens Pays-Bas au XVe siècle. Approches symbolique et technique, ULB. Sauvage, Marine, Matteo del Nassaro : un artiste véronais polyvalent à la cour de François Ier, ULiège. Souris, Magali, Analyse et contextualisation des restes d'enduits peints trouvés dans l’église Saint-Georges-et-Sainte-Ode d'Amay, ULiège. Langues et Lettres Boodts, Marie, Le Roman de Perceforest et le renouvellement du discours amoureux, ULiège. Dapsens, Marion, L’œuvre alchimique de Khālid b. Yazīd b. Mu‘āwiya (m. 704), UCLouvain. Delmeulle, Guillaume, Le Liber perfecti magisterii : état de la question et première étude de sa tradition manuscrite, UCLouvain. Heylen, Timothy, Traduction de la vie de la reine Tamar dans le Kartlis Tskhovreba, UCLouvain. Lacomble, Fanny, Merlin raconté aux enfants et aux adolescents. Étude sur la survivance du mythe et de la légende dans les œuvres destinées à la jeunesse, ULiège. Lonneux, Jade, Le protagoniste du Lancelot propre, un itinéraire identitaire à travers la pragmatique, ULiège. Muller, Caroline, L’usage du latin dans le folklore estudiantin néo-louvaniste, UCLouvain. LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Otte, Sandra, Le roman arthurien de l’Occitanie à la Castille. Pour une nouvelle étude comparative des romans de Jaufré et de Tablante de Ricamonte, ULiège. Racelle, Damien, De la Terre de Promission et les diverses et estranges choses : Édition critique de ’'incunable XV.C66 conservé à l’université de Liège, ULiège. Sébert, Timothée, Auto-représentation des trouvères dans les chansons lyriques de croisade : influence des enjeux religieux et politiques dans un genre littéraire hésitant, UCLouvain. Valentino, Fiona, Le mythe du loup-garou dans la littérature médiévale et contemporaine : un questionnement au fondement de l’identité humaine, UCLouvain. Van Rumst, Maureen, Quelle place pour la Chanson de Roland en classe de français ? État des lieux, enquêtes et propositions didactiques, UCLouvain. 9 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Actualité des dépôts d’archives Le chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut temporairement indisponible Le chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut conservé aux Archives de l’État à Mons est momentanément indisponible pour consultation. Le fonds fait en effet l’objet d’une étude préalable à un projet de restauration des 1800 chartes qui le composent. GAILLARD Arthur, (retravaillé par) DECEULAER Harald, Inventaris van het archief van het Leenhof van Brabant : Processen (1434-1795), série Inventaires Archives de l’État à Bruxelles n° 91, Publ. 6043, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2019, 460 p., € 22,00 (version papier). Inventaire des procès de la Cour féodale de Brabant, 1434-1795 Une cour féodale est compétente pour l’enregistrement de transactions et pour régler des conflits relatifs à des biens féodaux. Généralement, il s’agit de biens immobiliers ou de droits pouvant générer des ressources, comme des péages, des droits de chasse ou de pêche, des obligations de fournitures annuelles. Au fil des siècles, les suzerains ont remis ces biens à des vassaux. Si ceux-ci souhaitent les vendre ou les passer à leurs héritiers, ils doivent, lors d’une transaction, payer un impôt au suzerain et lui « rendre hommage ». À partir du milieu du XVIIIe siècle, cela se fait à travers un acte administratif. La cour féodale enregistre les transactions et les hommages. Durant l’Ancien Régime, la Cour féodale de Brabant est le bureau d’enregistrement et le tribunal suprême du duché de Brabant et des pays d’Outre-Meuse pour tout ce qui concerne les biens dits « féodaux ». Elle est aussi compétente pour des affaires judiciaires relatives à ces biens (même si aux XVIIe et XVIIIe siècles ces affaires fussent traitées davantage par le Conseil de Brabant). La Cour féodale constitue aussi un tribunal d’appel pour toutes les cours féodales subalternes du duché de Brabant. Comme la Cour féodale de Brabant a également été du XVe au XVIIe siècle un tribunal d’appel pour certains tribunaux scabinaux, les archives de cette période concernent aussi des conflits interpersonnels. Ces dossiers ont essentiellement trait à quelques villages où le tribunal scabinal allait en appel devant la Cour féodale (Deurne près d’Anvers, Rhode, Alsemberg, Linkebeek, Dworp, Beersel, Berlaar et Duffel). L’inventaire est en vente à la boutique des Archives générales du Royaume ou via publicat@arch.be. Il peut également être téléchargé gratuitement. 10 Actes du colloque international « Le Duché de Limbourg et les pays d’Outre-Meuse » Sous l’Ancien Régime, la province de Limbourg constitue une des dix-sept provinces des Pays-Bas espagnols puis autrichiens. C’est en réalité un ensemble de caractère fédéral qui rassemble quatre composantes bien distinctes : le duché de Limbourg, le pays de Dalhem, le pays de Valkenburg (Fauquemont) et le pays de ‘s-Hertogenrade (Rolduc). Ces territoires avaient au Moyen Âge pris la forme de principautés territoriales autonomes. Leur rassemblement, aux XIIIeXIVe siècles, sous une même autorité entraîna leur rapprochement, mais non leur fusion (du moins jusqu’en 1778), en une seule entité politique et administrative. Ces pays occupèrent une position frontalière aux confins des Pays-Bas méridionaux et au-delà de la Meuse, d’où l’expression « pays d’Outre-Meuse ». Par ailleurs, ces pays s’inscrivent dans la région naturelle d’Entre-Meuse-et-Rhin, caractérisée par la présence, à ses marges, de villes importantes comme Maastricht, Aix-la-Chapelle, Verviers et Liège. Un particularisme bien marqué, au plan tant politique et socio- LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 économique que culturel, s’en est dégagé. Les actes d’un colloque international, organisé les 23 et 24 mai 2016 par les Archives de l’État à Liège et le Regionaal Historisch Centrum Limburg (RHCL) à Maastricht, portant sur ces Duché de Limbourg et Pays d’Outre-Meuse viennent d’être édités. Ils saluent également la publication de plusieurs inventaires d’archives du Duché de Limbourg réalisés par Bruno Dumont, chef de section honoraire aux Archives de l’État à Liège. Les actes sont en vente au prix de 11,00 € à la boutique des Archives générales du Royaume et aux Archives de l’État à Liège. Ils peuvent être commandés via publicat@arch.be DUMONT Bruno (éd.), Le Duché de Limbourg et les pays d’Outre-Meuse. Actes du colloque international tenu à Liège et à Maastricht les 23 et 24 mai 2016, Série Miscellanea Archivistica. Studia 217, Publ. 5977, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2019, 11,00 € (+ frais d’envoi). porte à son image sigillaire, ou au contraire, de sa pérennité. Elle permet également d’appréhender le contexte historique dans lequel fonctionnent ces villes, car il se reflète dans l’évolution du choix des composants de l’image. Une liste des sources mentionne les empreintes conservées et l’état dans lequel elles se trouvent actuellement. Les auteures ont essayé de repérer le plus possible d’empreintes encore conservées dans les fonds d’archives en Belgique, ainsi que les plus anciennes aux Archives nationales à Paris. Des types encore inconnus ou mal connus ont été découverts. Des index typologiques, iconographiques et héraldiques permettent un aperçu rapide des thèmes populaires et de leur diffusion géographique et chronologique. Les auteures espèrent que de nombreux chercheurs dans différents domaines de l’histoire médiévale trouveront leur profit dans cet ouvrage et qu’on leur signalera des trouvailles qui viendront enrichir une version en ligne du répertoire. Le répertoire est en vente au prix de 25 € à la boutique des Archives générales du Royaume. Il peut également être commandé via publicat@arch.be. DE MEY Lieve, (avec la collaboration de) DE HEMPTINNE Thérèse, (introduction par) BOONE Marc, Répertoire des sceaux des villes du comté de Flandre au Moyen Âge (1200-1500), Série Studia vol. 165, publication n° 6047, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2019. Répertoire des sceaux des villes du comté de Flandre au Moyen Âge (1200-1500) Soixante-trois villes de l’ancien comté de Flandre sont représentées dans ce répertoire par les types de sceaux qu’elles ont utilisés pour valider des documents diplomatiques de la fin du XIIe siècle jusqu’en 1500 environ. La présentation des sceaux par ville et par période d’utilisation permet d’avoir un aperçu des changements que cette ville ap- 11 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 La recherche en Belgique… et ailleurs Medieval Manuscripts in Flemish Collections (Vlaamse Erfgoedbibliotheken) Middeleeuwse handschriften vormen een belangrijk onderdeel van het cultureel erfgoed van Vlaanderen. Veel handschriften uit belangrijke productiecentra zoals de West-Vlaamse Duinenabdij, Brugge, Gent en Brussel zijn nog steeds in Vlaams bezit, samen met even waardevolle handschriften uit andere contreien die hier terecht kwamen via handel en religieuze ordes. Heverlee, Abdij Park: VIIIB20/21 – Foto: Vlaamse Erfgoedbibliotheken Al deze handschriften zijn nu verspreid over een honderdtal grotere en kleinere organisaties. De mate waarin ze ontsloten zijn is zeer gevarieerd: sommige grote collecties beschikken over up-to-date digitale catalogi, maar voor veel andere instellingen is de informatie vaak verouderd of onvolledig. Daardoor dreigen handschriften soms ongemerkt van de kaart te verdwijnen. Bovendien ontbreekt in veel bestaande catalogi gedetailleerde codicologische en kunsthistorische informatie, terwijl die toch zeer waardevol is voor erfgoedbeleid en onderzoek. Om de collecties op een duurzame manier te bewaren, door middel van waardering, conservering, digitalisering en tentoonstellingen, is registratie een absolute vereiste. Vanwege het snel veranderende landschap kan die registratie het beste digitaal gebeuren. Daarom is een regionale onlinecatalogus die handschriften uit alle instellingen op een uniforme manier ontsluit zeer waardevol. Dat besef bestaat reeds in buurlanden zoals Nederland en Frankrijk, waar zulke catalogi 12 gerealiseerd zijn door projecten zoals de Catalogue collectif de France en Medieval Manuscripts in Dutch Collections. Ook in eigen land beschikken Wallonië en Brussel reeds over een dergelijke catalogus: de Guide en ligne des manuscrits médiévaux WallonieBruxelles. Een gelijkaardig project voor Vlaanderen is dan ook dringend aan de orde. Als dienstverlener voor organisaties met bibliothecair erfgoed bevindt de vzw Vlaamse Erfgoedbibliotheken zich in de ideale positie om op deze nood in te spelen. Met een projectsubsidie van de Vlaamse overheid realiseren we daarom in 2019-2020 het project Medieval Manuscripts in Flemish Collections (MMFC). MMFC brengt nieuwe en reeds bestaande informatie over middeleeuwse handschriften samen, verifieert ze en vult ze verder aan. De resulterende betrouwbare en gestandaardiseerde gegevens zullen toegankelijk zijn in een online databank, waar ze als open data via één centraal platform internationaal vindbaar, toegankelijk, interoperabel en vrij herbruikbaar gemaakt worden. Het project richt zich op de ca. 4000 handgeschreven documenten uit de periode 6011600, ongeacht hun vorm, drager of taal. Louter administratieve stukken zijn uitgesloten. Losse fragmenten worden wel meegenomen, maar handgeschreven fragmenten bewaard in gedrukte werken niet. Deze documenten zijn verspreid over ongeveer honderd instellingen met collecties van variërende grootte: vijf instellingen bezitten samen meer dan 50% van de handschriften, terwijl er tientallen zijn met slechts één relevant item. Toch ligt net in die kleinere instellingen een belangrijke meerwaarde. Hoewel ze erfgoedbeheer vaak niet als kerntaak hebben, bewaren ze dikwijls handschriften of fragmenten die vanuit literair of (kunst-)historisch perspectief toch erg belangrijk kunnen zijn. LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Omdat ze niet altijd voldoende worden ge- in de nieuwe open data hub van de Vlaamse waardeerd, krijgen deze collecties binnen het Erfgoedbibliotheken. project bijzondere aandacht. Om middeleeuwse handschriften goed te registreren is veel kennis van zaken nodig. Daarom zet MMFC een team van experts in om de gegevens over het Vlaamse handschriftenbezit samen te brengen, te standaardiseren en te verrijken. Bij de registratie vertrekken we vanuit de reeds beschikbare informatie: repertoria, catalogi, secundaire literatuur en de documentatie van andere projectpartners zoals het studiecentrum Illuminare (KU Leuven). Door deze informatie efficiënt te incorporeren, behalen we op relatief korte tijd een maximaal resultaat. De informatie wordt eerst opgeslagen in een selectielijst. Aan de hand van een vast gegevensmodel en duidelijke beschrijvingsregels creëren we vervolgens aan de hand van de handschriften zelf betrouwbare en gestandaardiseerde basisbeschrijvingen. Die informatie linken we vervolgens in de databank aan de verzamelde secundaire literatuur en documentatie om zodoende per handschrift een zo informatief mogelijk dossier aan te leggen. Effectieve registratie van handschrift vereist gedetailleerde studie van de fysieke kenmerken van de handschriften. Omdat die kenmerken niet altijd eenvoudig in woorden te vatten zijn, nemen we voor elk item ook enkele reproducties op, zodat onderzoekers zich snel visueel een oordeel kunnen vormen van de aard en de meest in het oog springende aspecten van de handschriften. Collectiewijzer Erfgoedbibliotheken. Op deze manier helpen we de instellingen verder met het ontsluiten en valoriseren van hun collectie. Alle informatie wordt verwerkt in een databank die volop de principes van open data onderschrijft. Van bij het begin van de registratie zal de data vrij online beschikbaar en downloadbaar zijn, via persistente URIs. Daarnaast maken we de data ook beschikbaar op bijkomende platforms. Zo komen we tot een optimale linked open data-infrastructuur. De MMFC-databank wordt daarbij geïntegreerd 13 Heverlee, Abdij park: VIIIB20/100 – Foto: Vlaamse Erfgoedbibliotheken Dat zijn allemaal grote plannen voor een beperkt tijdsbestek. Daarom werkt MMFC met een gefaseerde opzet. Aan het einde van de huidige projectfase (december 2020) is het de bedoeling om voor elk handschrift in Vlaanderen over een betrouwbare minimale basisbeschrijving te beschikken. In een volgende fase kunnen die beschrijvingen dan verder worden verdiept. Zo zal MMFC reeds vanaf het einde van dit jaar een betrouwbaar en nuttig instrument zijn voor collectiebeheerders en onderzoekers. Dankzij de reproducties zal de databank daarnaast ook een mooi repositorium zijn waar liefhebbers het rijke Vlaamse geschreven erfgoed kunnen bewonderen. Voor Vlaamse Erfgoedbibliotheken, Jan Hubo Twitter:@MMFCbe Website: www.mmfc.be E-mail: mmfc@vlaamseerfgoedbibliotheken.be LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Hommage à André Matthys Par Philippe Mignot Ce 5 mai 2020, nous avons appris le décès d’André Matthys, à l’âge de 75 ans. Avant d’occuper le poste d’inspecteur général du Patrimoine à la Région wallonne de 1991 à 2007, il fut avant tout un archéologue du Service National des Fouilles. Il fait partie des fondateurs de l’archéologie médiévale de terrain en Belgique ; la renommée de ses travaux a dépassé les frontières. Diplômé en Histoire et en Archéologie, formé auprès du professeur Joseph Mertens à Louvain, il avait été tout naturellement attiré par l’époque romaine. À ses côtés, il participa à plusieurs campagnes à Ordona dans les Pouilles en Italie et sa première fouille publiée portait sur la villa romaine de Jette. Plus tard, il étudia aussi celle de Vesqueville en Ardenne. C’est pourtant avec ses travaux sur la période médiévale qu’il va se distinguer. Dès ses années de formation, il réalisa que le Moyen âge réclamait une approche archéologique de terrain différente de l’analyse des historiens de l’art. Mais pour pouvoir s’y retrouver dans des stratigraphies sédimentaires, il lui paraissait indispensable d’avoir une connaissance suffisante de la culture matérielle, à commencer par celle du marqueur chronologique le plus commun : la céramique. C’est ainsi qu’il avait suivi de près les fouilles par R. Borremans et R. Warginaire des ateliers de potiers à Andenne. Il s’était frotté à toutes les typo-chronologies encore en gestation entre Rhin et Meuse des périodes entre le XI e et XVe siècles et poursuivant même vers les XVIe et XVIIe siècles avec la production de Bouffioulx, non pas celle de luxe des cruches décorées et conservées dans des vitrines mais la plus banale, réduite à l’état de tessons sur les sites archéologiques. Il devint sans conteste l’un des meilleurs spécialistes de la céramique médiévale en Belgique. Pour qui veut approfondir ses connaissances, il n’y a pas de plus profitable méthode que d’entreprendre une bibliographie. La sienne parut en 1975, dans la jeune revue Zeitschrift für Archälologie des Mittelalters où il recense, en une quarantaine de pages, des milliers de références d’articles parus entre 1945 et 1972 classés par thématique commentée. Ainsi, d’un objet d’étude personnelle, il en faisait un outil mis à disposition de tous. Une fois armé, il se lança, avec son complice de toujours – dont il partagea, pendant quasi deux décennies, un bureau sous les combles dans l’immeuble de l’IRPA à Bruxelles – Johnny De Meulemeester, dans l’aventure des chantiers du premier Moyen Âge. Vers le milieu des années 1970, le directeur du SNF, Héli Roosens, médiéviste formé à Gand, spécialiste de la période mérovingienne, confia à chacun un programme de recherches en parallèle : à l’un, les fortifications de terre en Flandre maritime, à l’autre l’étude des sites fortifiés dans la val- 14 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 lée de la Semois. Et on aborde enfin le volet de la castellologie dont les deux comparses jetèrent les bases en Belgique. Outre leurs chantiers respectifs, ils réexaminèrent ensemble des fouilles restées inédites ou qui exigeaient des révisions chronologiques comme à Landen, Bruges ou Buzenol. Les recherches sur la Semois permirent à André Matthys d’envisager plusieurs occupations sur la longue durée et de les replacer dans leur cadre politique, celui du comté de Chiny, de l’évêché de Liège ou de la Terre de Saint-Hubert. Cette démarche le poussa dans les années 1980 à retourner à l’université, cette fois de Bruxelles, pour suivre le séminaire de Georges Despy dont il admirait l’esprit critique et de bon sens. S’il participa aux Journées lotharingiennes de Luxembourg où il put côtoyer Michel Parisse, disparu voici quelques semaines, c’était bien sûr pour apprendre mais aussi présenter aux historiens des textes des réalités matérielles qu’ils avaient trop longtemps négligées. Sur le plan archéologique, ses fouilles mirent en exergue les phases en terre et bois des premières occupations castrales. Il innova aussi en encourageant les études de la faune consommée sur ces sites castraux comme à Sugny. La grande exposition du Römisch-Germanischen Zentral Museum de Mayence, en 1992, consacrée aux Saliens, lui donna l’occasion de synthétiser quinze années de fouilles. Au début des années 1970, il contribua aussi à la création d’Archaeologia Mediaevalis, journées annuelles offrant la possibilité aux professionnels comme aux amateurs de présenter leurs travaux de l’année écoulée. Vis-à-vis de ces derniers, il ne se contentait pas de leur donner des conseils mais leur prêtait main forte sur le terrain. Dans sa carrière de chercheur, les colloques occupèrent une place essentielle, pas seulement pour les aspects conviviaux mais aussi pour s’informer et informer au plus vite sans attendre les publications. André Matthys était membre du comité permanent de Château Gaillard et de Ruralia dont il ne manqua jusqu’à sa retraite aucun colloque. Il était loin de considérer les visites de chantiers et de châteaux qui agrémentaient les colloques internationaux comme des distractions. Au contraire, il les préparait et consignait ses observations. Pour une science comparatiste comme l’archéologie, la recherche se nourrit des liens entre chercheurs d’aires culturelles voisines. C’est pourquoi il ne cessa d’encourager, même lorsque ses fonctions d’inspecteur général l’empêchèrent d’y participer, les recherches archéologiques à l’étranger que ce soit en France, aux côtés de Jean-Michel Poisson à Albon, en Irlande avec Terry Barry et Kieran O’Connor, en Italie, au Portugal, en Jordanie, au Maroc ou en Espagne. En voici une anecdote significative : c’est en partant de l’étude de la motte de pierre de Sugny qu’avait germé l’idée avec son comparse Johnny De Meulemeester, par l’entremise d’André Bazzana alors directeur de la Casa de Vélasquez à Madrid, de fouiller, avec le céramologue de Montpellier François Amigues, un site perché en Andalousie, près de Murcie. Au début des années 1990, ils mettaient au jour le premier grenier collectif fortifié d’avant la Reconquête jamais découvert en Espagne. De là, l’idée de poursuivre l’étude par une enquête d’ethno-archéologie chez les Berbères du Maroc où subsistent encore quelques greniers de ce type toujours en usage. Depuis les archéologues espagnols ne cessent d’en retrouver ! Matthys était un pédagogue hors pair : que ce soit en faisant visiter son chantier de fouilles ou en le présentant dans un colloque scientifique, ses exposés en un discours clair et précis s’appuyaient sur des documents graphiques soignés. La première rencontre avec l’homme ne laissait personne indifférent et reste gravée dans la mémoire de beaucoup d’archéologues. Lors de colloques, à la fin de la présentation publique d’un jeune impétrant, qu’il écoutait pour la première fois, il se dirigeait vers lui et de sa stature imposante, l’air grave, marquant un temps d’arrêt, ménageant le suspense, le félicitait et lui glissait soit une information, soit un conseil. À chacun de ceux qui l’ont connu de se remémorer leur première rencontre. 7 mai 2020 Philippe Mignot Archéologue Direction scientifique et technique Agence wallonne du Patrimoine Service Public de Wallonie 15 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Annonces Appels à contribution Revisiting Pilgrimage Spaces in the Middle Ages Lieu et dates : Society of Architectural Historians, 2021 Annual Conference, Montréal (Canada), 14 – 18 avril 2021 Échéance : 3 juin 2020 Source : https://rmblf.be/2020/04/25/appel-a-contribution-revisitingpilgrimage-spaces-in-the-middle-ages/ L’art roman, et après ? Lieu et dates : Issoire (France), 16–18 octobre 2020 Échéance : 8 juin 2020 Source : https://rmblf.be/2020/04/24/appel-a-contribution-lart-romanet-apres/ Visibility of religious difference in Medieval Europe and the Mediterranean Revue Hamsa. Journal of Judaic and Islamic Studies Échéance : 30 juillet 2020 Lien : http://www.hamsa.cidehus.uevora.pt/callforpapers_pt.html XIXe Congrès International d’Études sur la Danse macabre et l’art macabre en général Lieu et dates : Bucarest (Roumanie), 20-23 mai 2021 Échéance : 30 juin 2020 Source : https://rmblf.be/2020/05/14/appel-a-contribution-xixecongres-international-detudes-sur-la-danse-macabre-et-lart-macabre-en -general/ Making Your Mark 2020: The Second National Symposium for the study of Historic Graffiti Lieu et dates : University of York (Royaume-Uni), 3 octobre 2020 Échéance : 30 juin 2020 Source : https://rmblf.be/2020/05/07/appel-a-contribution-makingyour-mark-2020-the-second-national-symposium-for-the-study-ofhistoric-graffiti/ Virtuosités. Éthique et esthétique du geste technique du Moyen Âge au XIXe siècle Lieu et dates : Institut national d’histoire de l’art, Paris 14 – 16 janvier 2021 Échéance : 30 juin 2020 Source : https://rmblf.be/2020/05/02/appel-a-contribution-virtuositesethique-et-esthetique-du-geste-technique-du-moyen-âge-au-xixe-siecle/ Studia linguistica romanica (SLR) Ouvrage collectif Échéance : 31 octobre 2020 Source : https://rmblf.be/2020/03/19/appel-a-contribution-studialinguistica-romanica-slr/ Scriptor, Cantor & Notator. Matérialités du son dans les manuscrits de chant Ouvrage collectif Échéance : 1er novembre 2020 Source : https://rmblf.be/2020/04/30/appel-a-contribution-scriptorcantor-notator-materialites-du-son-dans-les-manuscrits-de-chant/ 16 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Viator, Medieval and Renaissance Studies, Call for Submissions Échéance : non précisée Source : https://rmblf.be/2020/05/19/appel-a-contribution-viatormedieval-and-renaissance-studies-call-for-submissions/ Colloques, séminaires et journées d’étude Struggling Toward God: Meditation and Prayer in the Eleventhand Twelfth-Century Monastery Lieu et dates : en ligne, 25 mai – 26 juin Source : https://rmblf.be/2020/05/09/conference-struggling-towardgod-meditation-and-prayer-in-the-eleventh-and-twelfth-centurymonastery/ Merveilles et miracles à l’époque romane : lieux, héros, images. Journées romanes de Cuxa Lieu et dates : Codalet, 6 - 11 juillet 2020 Source : https://rmblf.be/2020/02/01/colloque-merveilles-et-miracles-a -lepoque-romane-lieux-heros-images-journees-romanes-de-cuxa/µ „Mit Bibel und Spaten“. Wissenschaftliche Tagung zur Vorbereitung der Ausstellung „900 Jahre Prämonstratenser-Orden“ im Kulturhistorischen Museum Magdeburg Lieu et dates : Magdeburg, 30 septembre – 02 octobre 2020 Source : https://rmblf.be/2020/05/06/colloque-mit-bibel-und-spatenwissenschaftliche-tagung-zur-vorbereitung-der-ausstellung-900-jahrepramonstratenser-orden-im-kulturhistorischen-museum-mag/ Archéologie hospitalière médiévale et moderne. 1ères journées du CAHMER Lieu et dates : Limoges, 23–24 octobre 2020 Source : https://calenda.org/771544 17 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Écoles d’été Catalogage des fragments de manuscrits médiévaux Lieu et date : Paris, date à préciser (2021) https://rmblf.be/2020/05/13/formation-catalogage-desSource : fragments-de-manuscrits-medievaux/ Prix Le Livre médiéval au regard des méthodes quantitatives Lieu et date : Paris, septembre 2021 ? Source : https://rmblf.be/2020/03/04/ecole-dete-le-livre-medieval-auregard-des-methodes-quantitatives-4/ Prix de thèse 2020 de la Société Française d’Histoire Urbaine (SFHU) Échéance : 3 juin 2020 Lien : https://sfhu.hypotheses.org/5852 Prix Robert Beaujean (individus et organisations) Échéance : 28 octobre 2020 Lien : https://www.kbs-frb.be/fr/Activities/Calls/2020/293362 Expositions (sous réserve) Jan van Eyck in Bruges Lieu et dates : Groeningemuseum, Musea Brugge (Belgique), 12 mars– 12 juillet 2020 Lien : https://www.codart.nl/guide/agenda/jan-van-eyck-in-bruges/ Wisigoths. Rois de Toulouse Lieu et dates : Musée Saint-Raymond. Musée archéologique de Toulouse (France), 27 février–27 septembre 2020 https://saintraymond.toulouse.fr/Wisigoths-Rois-deLien : Toulouse_a1193.html 18 LA LETTRE DU RÉSEAU n° 16 / Mai 2020 Numéro coordonné par Aleuna Macarenko Listes des mémoires établies par Valentine Jedwab, Adélaïde Lambert et Anh Thy Nguyen Annonces compilées par Nicolas Ruffini-Ronzani Mise en page par Aleuna Macarenko Notre équipe : - Frédéric CHANTINNE (Agence wallonne du Patrimoine/SPW) - Anna CONSTANTIDINIS (UNamur) - Michael DEPRETER (British Academy/University of Oxford) - Jonathan DUMONT (Österreichische Akademie der Wissenschaften) - Ingrid FALQUE (F.R.S.-FNRS/UCLouvain) - Valentine JEDWAB (ULB) - Adélaïde LAMBERT (ULiège) - Aleuna MACARENKO (ULiège) - Alain MARCHANDISSE (F.R.S.-FNRS/ULiège) - Christophe MASSON (F.R.S.-FNRS/ULiège) - Anh Thy NGUYEN (F.R.S-FNRS/UCLouvain) - Nicolas RUFFINI-RONZANI (F.R.S-FNRS/UNamur) Nous contacter : - Par mail : info.rmblf@gmail.com - Par voie postale : Nicolas RUFFINI-RONZANI, secrétaire Université de Namur Faculté de Philosophie et Lettres – Département d’Histoire 61, rue de Bruxelles B-5000 Namur - R.M.B.L.F. - Réseau des Médiévistes belges de Langue française 19