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Monica H. Green, “Putting Africa on the Black Death Map: Narratives from Genetics and History,” special issue of Afriques 9 (2018), Sillages de la peste noire en Afrique subsaharienne: une exploration critique du silence/Black Death and Its Aftermaths in Sub-Saharan Africa: A Critical Exploration of Silence, ed. Gérard Chouin, https://journals.openedition.org/afriques/2084 Abstract Did the Black Death, the famous, devastating plague pandemic that struck the Mediterranean and Western Europe in the mid-14th century and seeded new strains of the pathogen, Yersinia pestis, in new locales, also reach Sub-Saharan Africa? That it reached the Islamic North African littoral has never been in question: there is ample testimony from Arabic documentary sources for its devastating effects from Egypt to the Maghreb. But did it stop there? Archaeologists now have reason to believe that there was widespread abandonment of urban communities in West Africa in the 14th or 15th centuries. Focusing on the other side of the continent, the present essay argues that previously unutilized evidence—a “living archive” of genetic data combined with a new reading of linguistic and documentary evidence from the 14th through 20th centuries—suggests that plague did have a significant impact on pre-modern East Africa. The strains of Y. pestis currently found in East and Central Africa derive from one of the lineages involved in late medieval outbreaks in Central Eurasia. This post-Black Death strain, it is argued here, entered the continent most likely in the late 15th or early 16th century. This coincides with hitherto unexplained population migrations and other cultural signs of reactions to a deadly emerging disease. Although no aDNA (historical genetic material) for Y. pestis has yet been recovered from late medieval or early modern Africa, the present essay suggests that evidence for Y. pestis’s evolution and transcontinental movements, even those outside of Africa, can help archaeologists and historians draw Africa more centrally into the narratives of global history. A-t-elle atteint l’Afrique subsaharienne, la peste noire, la fameuse et dévastatrice pandémie qui frappa le pourtour Méditerranéen et l’Europe occidentale au milieu du XIVe siècle, et permit l’émergence de nouvelles souches du pathogène Yersinia pestis dans de nouveaux lieux ? Il ne fait aucun doute qu’elle a touché le littoral nord-africain : il existe nombre de témoignages dans les sources arabes sur ses effets dévastateurs, de l’Égypte au Maghreb. Mais s’est-elle arrêtée là ? Les archéologues ont désormais des raisons de croire que l’Afrique de l’Ouest fut le théâtre d’un abandon à grande échelle des nombreuses communautés urbaines au cours des XIVe et XVe siècles. Cet article, ancré lui en Afrique de l’Est, avance l’idée que des sources restées jusque-là inutilisées – une « archive vivante » constituée de données génétiques combinées à une relecture innovante de sources linguistiques et documentaires produites entre le XIVe et le XXe – suggèrent que la peste eut un impact significatif sur l’Afrique de l’Est avant le XXe siècle. L’analyse génétique des souches de Yersinia pestis trouvées en Afrique de l’Est et en Afrique centrale montre qu’elles dérivent d’un lignage impliqué dans des flambées de peste en Eurasie centrale à la fin du Moyen Âge. Cet article suggère que ce lignage, plus tardif que celui qui causa la peste noire, pénétra le continent africain à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. Cette entrée coïnciderait avec des migrations de populations jusque-là inexpliquées, et avec d’autres signaux culturels qui seraient autant de réactions à l’émergence de la maladie responsable d’une forte mortalité. Bien qu’aucun échantillon d’ADN ancien (matériel génétique historique) datant du Moyen Âge tardif ou de la période moderne n’ait encore été retrouvé en Afrique, cet article suggère que les données concernant l’évolution et les mouvements transcontinentaux de Yersinia pestis, y compris ceux documentés en dehors de l’Afrique, peuvent aider les archéologues et historiens à donner au continent une place plus centrale au cœur de l’histoire globale. Entrées d’index Mots-clés : Yersinia pestis, génétique, épidémiologie historique, histoire globale, deuxième pandémie de peste Keywords : Yersinia pestis, genetics, historical epidemiology, global history, Second Plague Pandemic, Uganda, Kenya, Democratic Republic of Congo, Zambia, India, Eurasia, Mongol Empire Géographique : Ouganda, Kenya, République Démocratique du Congo, Zambie, Inde, Eurasie, Empire mongol Haut de page