Jean Guillemain
Bibliothèque nationale de France (2005-2011)
Université Paris Descartes, puis Université Paris Cité (2011-2023)
Bibliothèque Forney - Ville de Paris (2023-....)
Address: https://www.paris.fr/lieux/bibliotheque-forney-18
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Il n'en va pas de même des monnaies grecques (qu'il s'agisse des monnaies des rois ou des villes, ou bien, après la conquête romaine, des "impériales grecques") qui sauf exception n'ont pas circulé en Gaule. C'est donc dans le cadre d'échanges avec des collectionneurs italiens ou avec des voyageurs au Levant que les numismates français ont eu connaissance des monnayages grecs. En particulier, les lettrés qui voyagèrent entre Constantinople et Le Caire à l'époque de l'ambassade de D'Aramon recueillirent de nombreuses monnaies, qui allèrent grossir les collections françaises à leur retour. André Thevet, de passage à Lyon en 1552 distribua ainsi de nombreuses pièces à quelques-uns de ses meilleurs amis, comme Guillaume du Choul. Celui-ci lui doit une grande partie des monnaies grecques qu'il a illustrées dans son "Discours de la religion des anciens Romains" (1556), comme le révèle l'étude conjointe de ces pièces et de l'itinéraire de Thevet.
Les collections numismatiques des jésuites se mettent en place dans les collèges au XVIIe siècle par dons et legs de personnes n’appartenant pas à la Compagnie (Louvain en 1595, Rome vers 1644), puis les jésuites eux-mêmes constituent des collections particulières, qui reviendront à leurs collèges (Paris vers 1651, Lyon vers 1668, Besançon vers 1697). Au XVIIIe siècle, les médailliers des établissements jésuites se font plus nombreux (par exemple Palerme en 1730, Vienne en 1739, puis Alcalá de Henares). Souvent, ils formeront la base des collections municipales ou nationales.
Le goût pour les monnaies antiques, qui devient à la fin du XVIIe siècle un véritable phénomène de société, n’a pas laissé indifférent l’ordre enseignant : à partir de 1703, les maîtres sont officiellement encouragés à se former à la science des médailles qu’ils pourraient un jour enseigner. Cette discipline est d’abord perçue comme une science mineure, dont l’enseignement est destiné à la noblesse. Cependant quelques exemples d’exercices publics de fin d’année (Lyon en 1742, Vienne en 1761) révèlent que les jésuites attendaient de leurs élèves qu’ils aient des connaissances très étendues en numismatique. Reconnus pour leurs compétences, les jésuites deviennent les conservateurs des médailliers des rois et des grands, voire des collections publiques (ainsi les P. Pedrusi, Panel, Ghesquière, Eckhel, Requeno y Vivès).
Dans le prolongement de leur enseignement, les pères jésuites rédigent des manuels de numismatique à l’usage des débutants (Jobert 1692, Buffier 1731, Froelich 1733, Zaccaria 1772, Eckhel 1787). Leur apport à l’érudition numismatique est moins reconnu dans la période initiale, qui a produit des systèmes qualifiés d’absurdes par Eckhel (ceux des P. Hardouin et Panel). Mais avec la « translatio studii » qui s’opère de la France vers l’Autriche, dans les années 1730, la Compagnie de Jésus s’honore de grands noms de la numismatique du Siècle des Lumières. Le type du jésuite numismate accompli s’incarne en la personne d’Eckhel, dont les travaux paraîtront cependant après la suppression de la Compagnie de Jésus (1773).
Immédiatement rejetées par la communauté scientifique, les œuvres du P. Hardouin furent abondamment commentées par les numismates, malgré la faiblesse de leur apport. La réprobation s’exprimait dans les livres et les périodiques, mais surtout à travers les correspondances privées, dénotant une grande circulation de l’information. Ainsi, dès la parution du premier livre du P. Hardouin, les Nummi populorum et urbium illustrati, consacré aux monnaies grecques (1684), le garde des médailles de Louis XIV adressait une critique très documentée au journaliste des Nouvelles de la République des Lettres, à des fins de publication sous couvert d’anonymat.
Cet intérêt disproportionné pour une œuvre mineure, que documentent particulièrement les correspondances, s’explique par le contexte des querelles littéraires sous le règne de Louis XIV, mais aussi par les rivalités entre savants. L’enjeux, pour les jésuites, était notamment de prendre leurs distances avec l’un des leurs, fût-il le plus érudit. De là vient peut-être le soin qu’ils eurent de rédiger au XVIIIe siècle plusieurs manuels de numismatique, et d’enseigner cette discipline dans leurs principaux collèges. Plus généralement, par les réfutations auxquelles il donna lieu, le système du P. Hardouin fut un aiguillon pour les études numismatiques dont bénéficia la République des lettres.
Ouverte à tous, cette journée débutera par une présentation historique de l’Institut, fondé dans sa forme initiale par H. Piéron en 1920. Ce récit historique s’appuiera sur des sources inédites conservées aux Archives nationales parmi les archives privées de scientifiques. Une place particulière sera consacrée à l’histoire de la bibliothèque qui est, depuis ses origines, la bibliothèque de référence en France dans les domaines de la psychologie. Cette présentation du patrimoine documentaire sera suivie de la visite d’une exposition des instruments anciens, rares et précieux, des laboratoires dirigés par H. Piéron.
La suite de la journée sera consacrée à l’histoire scientifique de l’Institut de psychologie, à la formation universitaire et expérimentale d’Henri Piéron, ainsi qu’à la revue dont il a été le maître d’œuvre de 1912 à 1954 : L’Année psychologique. Fondée par A. Binet et H. Beaunis, cette revue existe toujours et son histoire est en partie celle de la psychologie scientifique française.
Pour aller plus loin :
L’Institut de psychologie et l’héritage d’Henri Piéron
Journée d’étude, jeudi 11 décembre 2014 : 9h30 – 17h00
Adresse : Institut de psychologie, 71, avenue Edouard Vaillant 92774 Boulogne-Billancourt. Métro : Marcel Sembat.
Entrée libre sur inscription en remplissant le formulaire en ligne : http://shiva.univ-paris5.fr/index.php?sid=13639&lang=fr
Contact : bupieron@bu.parisdescartes.fr, tél : 01 55 20 58 48
Programme détaillé sur le site de l’université Paris Descartes : http://parisdescartes.libguides.com/journee_pieron
Service commun de la documentation (SCD) « Les Collections patrimoniales de la bibliothèque Henri Piéron » : http://parisdescartes.libguides.com/psychologie/patrimoine
La revue L’Année psychologique est accessible en ligne sur le portail Persée pour les numéros allant de 1894 à 2005 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/psy