Au fil de sa biographie s'inscrivent ses oeuvres qui sont résumées et commentées (surtout ''Vendr... more Au fil de sa biographie s'inscrivent ses oeuvres qui sont résumées et commentées (surtout ''Vendredi ou les limbes du Pacifique'', ''Le roi des aulnes'', ''Le nain rouge''). Bonne lecture ! Né en 1924 à Paris, il fit des études à Saint-Germain-en-Laye puis, en pension, chez les pères à Alençon. Ensuite, il suivit des cours de lettres et de droit (il est titulaire d'une double licence), obtint un D.E.S. de philosophie à la Sorbonne (avec Bachelard). Il étudia l'allemand à l'université de Tübingen, l'ethnologie auprès de Claude Lévi-Strauss au Musée de l'homme. Germaniste (comme ses parents, l'Allemagne étant pour lui une terre d'élection, ce qui fut tragique au temps de l'Occupation) et philosophe, il rata l'agrégation de philosophie, et, déçu dans son désir d'enseigner cette matière, devint, en 1949, traducteur, producteur et réalisateur à la R.T.F. puis journaliste à Europe 1, directeur des services littéraires aux éditions Plon de 1958 à 1968. Il décida alors de devenir romancier pour s'attacher à «faire servir à la chose littéraire ce qu('il) savai(t) de philosophie», pour trouver un passage entre la philosophie et le roman par le recours à de grands mythes toujours vivants. Il prétend avoir alors eu des «velléités pseudonymiques» : «À la veille de publier mon premier livre, j'ai fait mine de vouloir reprendre le nom de l'une de mes arrière-grands-mères qui s'appelait Anus. C'était pure provocation de ma part, et d'ailleurs personne n'a voulu me prendre au sérieux.» Puis, en septembre 1966, alors que son premier roman devait paraître en mars 1967, il voulut prendre «le nom d'un gros bourg, Brasparts, près de la montagne Saint-Michel» : «Il m'avait paru d'autant plus sympathique que je voulais conserver mon prénom, Michel. Je rencontre alors Roland Laudenbach, que je connaissais depuis longtemps et qui dirigeait les éditions de La Table ronde, sises à proximité. Nous échangeons quelques propos. Je lui dis que je vais enfin me décider à publier quelque chose et je lui donne une idée de mon ''Vendredi''. Puis j'ajoute : ''Ah, mais il faut que vous sachiez qu'il paraîtra sous un pseudonyme. Oui, j'ai décidé de m'appeler Michel Brasparts.'' / Le résultat est foudroyant. Je le vois se figer, blêmir, me fixer avec une espèce d'horreur. Qu'avais-je dit, bon Dieu ! Il finit par prononcer d'une voix blanche : ''Comment ! vous ne savez pas que j'ai publié une oeuvre sous ce nom !'' Cette fois, c'était moi qui étais anéanti. Je ne sais plus ce que j'ai bafouillé. Laudenbach m'a tourné le dos, et je crois bien que je ne l'ai plus revu. Mais je n'ai fait qu'un saut chez Gallimard pour indiquer que, décidément, je publierais sous le nom de Tournier.» Ce fut : __________________________________________________________________________________ " Vendredi ou les limbes du Pacifique " (1967)
Au fil de sa biographie s'inscrivent ses oeuvres qui sont résumées et commentées (surtout ''Vendr... more Au fil de sa biographie s'inscrivent ses oeuvres qui sont résumées et commentées (surtout ''Vendredi ou les limbes du Pacifique'', ''Le roi des aulnes'', ''Le nain rouge''). Bonne lecture ! Né en 1924 à Paris, il fit des études à Saint-Germain-en-Laye puis, en pension, chez les pères à Alençon. Ensuite, il suivit des cours de lettres et de droit (il est titulaire d'une double licence), obtint un D.E.S. de philosophie à la Sorbonne (avec Bachelard). Il étudia l'allemand à l'université de Tübingen, l'ethnologie auprès de Claude Lévi-Strauss au Musée de l'homme. Germaniste (comme ses parents, l'Allemagne étant pour lui une terre d'élection, ce qui fut tragique au temps de l'Occupation) et philosophe, il rata l'agrégation de philosophie, et, déçu dans son désir d'enseigner cette matière, devint, en 1949, traducteur, producteur et réalisateur à la R.T.F. puis journaliste à Europe 1, directeur des services littéraires aux éditions Plon de 1958 à 1968. Il décida alors de devenir romancier pour s'attacher à «faire servir à la chose littéraire ce qu('il) savai(t) de philosophie», pour trouver un passage entre la philosophie et le roman par le recours à de grands mythes toujours vivants. Il prétend avoir alors eu des «velléités pseudonymiques» : «À la veille de publier mon premier livre, j'ai fait mine de vouloir reprendre le nom de l'une de mes arrière-grands-mères qui s'appelait Anus. C'était pure provocation de ma part, et d'ailleurs personne n'a voulu me prendre au sérieux.» Puis, en septembre 1966, alors que son premier roman devait paraître en mars 1967, il voulut prendre «le nom d'un gros bourg, Brasparts, près de la montagne Saint-Michel» : «Il m'avait paru d'autant plus sympathique que je voulais conserver mon prénom, Michel. Je rencontre alors Roland Laudenbach, que je connaissais depuis longtemps et qui dirigeait les éditions de La Table ronde, sises à proximité. Nous échangeons quelques propos. Je lui dis que je vais enfin me décider à publier quelque chose et je lui donne une idée de mon ''Vendredi''. Puis j'ajoute : ''Ah, mais il faut que vous sachiez qu'il paraîtra sous un pseudonyme. Oui, j'ai décidé de m'appeler Michel Brasparts.'' / Le résultat est foudroyant. Je le vois se figer, blêmir, me fixer avec une espèce d'horreur. Qu'avais-je dit, bon Dieu ! Il finit par prononcer d'une voix blanche : ''Comment ! vous ne savez pas que j'ai publié une oeuvre sous ce nom !'' Cette fois, c'était moi qui étais anéanti. Je ne sais plus ce que j'ai bafouillé. Laudenbach m'a tourné le dos, et je crois bien que je ne l'ai plus revu. Mais je n'ai fait qu'un saut chez Gallimard pour indiquer que, décidément, je publierais sous le nom de Tournier.» Ce fut : __________________________________________________________________________________ " Vendredi ou les limbes du Pacifique " (1967)
Uploads
Papers by Amina Hichri