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Wilhelmus van Nassouwe

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Wilhelmus van Nassouwe (nl)
Guillaume de Nassau
Image illustrative de l’article Wilhelmus van Nassouwe
Partition de l'hymne Wilhelmus van Nassouwe.

Hymne national des Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Autre(s) nom(s) Het Wilhelmus (nl)
Le Guillaume
Paroles Philippe de Marnix et Balthasar Houwaert (présumé).
Musique Mélodie par un inconnu (soldat français possible) ; arrangement par Adrianus Valerius.
Adopté en 1932 (officiellement)
Fichiers audio
Het Wilhelmus (Instrumental)
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Het Wilhelmus (Orgues et chœur)
noicon
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Le Wilhelmus van Nassouwe (« Guillaume de Nassau »), familièrement Het Wilhelmus (« Le Guillaume »), est l'hymne national et royal des Pays-Bas depuis 1932.

Attesté depuis 1574, ce chant remonte aux débuts de l'insurrection des Pays-Bas contre Philippe II, dirigée par Guillaume de Nassau, prince d'Orange, dit « Guillaume le Taciturne », fondateur des Provinces-Unies en 1581 et ancêtre de la famille royale des Pays-Bas.

Seuls les textes des hymnes japonais (IXe siècle) et béarnais (puis occitan) (XIVe siècle) lui sont antérieurs[1],[2].

Contexte historique

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Guillaume d'Orange et les débuts de l'insurrection (1568-1584)

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Proche de Charles Quint, catholique, conseiller d'État des Pays-Bas, stathouder de Hollande et de Zélande, Guillaume de Nassau (1533-1584) fait partie de l'élite sociale et politique néerlandaise au début du règne de Philippe II, souverain des Pays-Bas à partir de 1555 et roi d'Espagne à partir de 1556[3].

Malgré les tensions, politiques et religieuses, avec le nouveau souverain, Guillaume d'Orange hésite à s'engager dans la rébellion des années 1565-1566, la révolte des Gueux, et refuse de soutenir le mouvement de la furie iconoclaste de 1566-1567. Il choisit de s'exiler au début de 1567 ; lorsque l'arrivée du nouveau gouverneur général Ferdinand Alvare de Tolède, duc d'Albe, confirme le choix de Philippe II pour la répression à outrance, symbolisée par la condamnation à mort des conseillers d'État catholiques Egmont et Horne, il fait le choix de la lutte armée, comptant sur l'appui des princes protestants allemands et de l'Angleterre d'Élisabeth.

Son offensive de 1568 (batailles de Heiligerlee et de Jodoigne) est considérée comme le début de l'insurrection qui va aboutir en juillet 1581 à la proclamation de la déchéance de Philippe II de ses droits sur les Pays-Bas (acte de La Haye) et à la naissance des Provinces-Unies, les sept provinces du nord libérées de la présence de l'armée de Philippe II.

L'année 1584 est marquée par l'assassinat de Guillaume d'Orange et par la mort de François de Valois, souverain choisi par les États généraux pour remplacer Philippe II. Ils décident alors de faire des Provinces-Unies une république, dans laquelle la famille d'Orange-Nassau joue cependant un rôle de premier plan. Cette république est reconnue par le roi d'Espagne en 1648 (traité de Münster).

La composition du Wilhelmus

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Le Wilhelmus aurait été composé entre 1569 et 1572[4].

Les plus anciennes attestations

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Le texte du Wilhelmus est édité avec d'autres « chansons de Gueux ». Le plus ancien recueil existant incluant ce texte, conservé à la Bibliothèque nationale de France[5], daterait de 1578.[réf. nécessaire].

Portait de Guillaume de Nassau par Adriaen Thomasz Key.
Manuscrit de la plus ancienne version écrite du Wilhelmus (vers 1570 ; coll. de la Bibliothèque royale de Belgique).

Le titre, qui correspond au premier vers du chant, est souvent abrégé en Het Wilhelmus (Le Guillaume)[6].

Il mélange le latin (Wilhelmus est une forme latinisée de l'allemand Wilhelm, en néerlandais Willem) et le néerlandais (van Nassouwe).

L'acrostiche WILLEM VAN NASSOV

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Les premières lettres des quinze couplets forment un acrostiche : « WILLEM VAN NASSOV » (« WILLEM VAN NAZZOV » en néerlandais moderne), c'est-à-dire « Guillaume de Nassau »[7].

La mélodie s'inspirerait de chants antérieurs[4], en particulier Ô la folle entreprise du prince de Condé ![8], un chant militaire, populaire en France vers 1569[4], aussi connu comme l'Air de Chartres[8] ou la Marche du Prince[8], au sujet du siège de Chartres par Louis Ier de Bourbon, prince de Condé[8], lors de la deuxième guerre de religion. Il est attribué au catholique Christophe de Bordeaux[8].

Sa mélodie a été reprise par Adriaen Valerius[4] (ca 1570-1625), lorsqu'il a édité les « chansons de gueux » de l'insurrection.

Un arrangement a été réalisé en 1932 par Walther Boer (nl). C'est aujourd'hui la version officielle de l'hymne[4].

L'auteur des paroles n'est pas connu avec certitude.

Elles ont d'abord été attribuées à Dirck Volkertszoon Coornhert[9].

Parmi les auteurs à qui on a attribué les paroles, on trouve Philippe de Marnix (ca 1540-1598), un proche de Guillaume d'Orange dans les années 1570, et Balthazar Houwaert (1525-ca 1578).

Partant d'analyses stylométriques, un groupe de philologues les attribue à Petrus Dathenus[10] (1531-1588).

Version en français de 1582

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Il existe aussi une version française, due à un poète originaire de Tournai, Gabriel Fourmennois.

Le texte de Fourmennois forme aussi un acrostiche : GVILAME DE NASSAU.

Destin de l'oeuvre

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En 1765, Mozart, âgé de neuf ans, entend le Wilhelmus[11].

Il l'utilise ensuite comme thème de ses Sept Variations sur le Wilhelmus (KV 25), composées en 1765 et 1766[11].

En tant qu'hymne national

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Le Wilhelmus devient l'hymne officiel des Pays-Bas sous le règne de Wilhelmine, en vertu d'un décret du [4] remplaçant Wien Neêrlands bloed (nl), hymne néerlandais depuis 1815.

L'apprentissage de l'hymne n'est pas obligatoire dans les écoles, bien que cela soit l'objet de débats politiques. Certaines écoles font le choix de l'enseigner[12].

La version de Gabriel Fourmennois est populaire dans les cercles orangistes des régions francophones de Belgique et du Luxembourg

Le texte du Wilhelmus

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Paroles et traductions

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Wilhelmus van Nassouwe
Hymne national des Pays-Bas
Paroles officielles en néerlandais Paroles traduites en français Paroles traduites en français
(source de 1582 ; avec acrostiche[13])
Paroles originales de 1568

Wilhelmus van Nassouwe
ben ik, van Duitsen bloed,
den vaderland getrouwe
blijf ik tot in den dood.
Een Prinse van Oranje
ben ik, vrij onverveerd,
den Koning van Hispanje
heb ik altijd geëerd.

In Godes vrees te leven
heb ik altijd betracht,
daarom ben ik verdreven,
om land, om luid gebracht.
Maar God zal mij regeren
als een goed instrument,
dat ik zal wederkeren
in mijnen regiment.

Lijdt u, mijn onderzaten
die oprecht zijt van aard,
God zal u niet verlaten,
al zijt gij nu bezwaard.
Die vroom begeert te leven,
bidt God nacht ende dag,
dat Hij mij kracht zal geven,
dat ik u helpen mag.

Lijf en goed al te samen
heb ik u niet verschoond,
mijn broeders hoog van namen
hebben 't u ook vertoond:
Graaf Adolf is gebleven
in Friesland in den slag,
zijn ziel in 't eeuwig leven
verwacht den jongsten dag.

Edel en hooggeboren,
van keizerlijken stam,
een vorst des rijks verkoren,
als een vroom christenman,
voor Godes woord geprezen,
heb ik, vrij onversaagd,
als een held zonder vreden
mijn edel bloed gewaagd.

Mijn schild ende betrouwen
zijt Gij, o God mijn Heer,
op U zo wil ik bouwen,
Verlaat mij nimmermeer.
Dat ik doch vroom mag blijven,
uw dienaar t'aller stond,
de tirannie verdrijven
die mij mijn hart doorwondt.

Van al die mij bezwaren
en mijn vervolgers zijn,
mijn God, wil doch bewaren
den trouwen dienaar dijn,
dat zij mij niet verrassen
in hunnen bozen moed,
hun handen niet en wassen
in mijn onschuldig bloed.

Als David moeste vluchten
voor Sauel den tiran,
zo heb ik moeten zuchten
als menig edelman.
Maar God heeft hem verheven,
verlost uit alder nood,
een koninkrijk gegeven
in Israël zeer groot.

Na 't zuur zal ik ontvangen
van God mijn Heer dat zoet,
daarna zo doet verlangen
mijn vorstelijk gemoed:
dat is, dat ik mag sterven
met eren in dat veld,
een eeuwig rijk verwerven
als een getrouwen held.

Niet doet mij meer erbarmen
in mijnen wederspoed
dan dat men ziet verarmen
des Konings landen goed.
Dat u de Spanjaards krenken,
o edel Neerland zoet,
als ik daaraan gedenke,
mijn edel hart dat bloedt.

Als een prins opgezeten
met mijner heires-kracht,
van den tiran vermeten
heb ik den slag verwacht,
die, bij Maastricht begraven,
bevreesde mijn geweld;
mijn ruiters zag men draven
zeer moedig door dat veld.

Zo het den wil des Heren
op dien tijd had geweest,
had ik geern willen keren
van u dit zwaar tempeest.
Maar de Heer van hierboven,
die alle ding regeert,
die men altijd moet loven,
en heeft het niet begeerd.

Zeer christlijk was gedreven
mijn prinselijk gemoed,
standvastig is gebleven
mijn hart in tegenspoed.
Den Heer heb ik gebeden
uit mijnes harten grond,
dat Hij mijn zaak wil redden,
mijn onschuld maken kond.

Oorlof, mijn arme schapen
die zijt in groten nood,
uw herder zal niet slapen,
al zijt gij nu verstrooid.
Tot God wilt u begeven,
zijn heilzaam woord neemt aan,
als vrome christen leven,-
't zal hier haast zijn gedaan.

Voor God wil ik belijden
en zijner groten macht,
dat ik tot genen tijden
den Koning heb veracht,
dan dat ik God den Heere,
der hoogsten Majesteit,
heb moeten obediëren
in der gerechtigheid.


Guillaume de Nassau
je suis, de sang allemand,
à la patrie fidèle
je reste jusque dans la mort.
Un Prince d'Orange
je suis, franc et courageux,
le Roi d'Espagne
j'ai toujours honoré.

De vivre dans la crainte de Dieu
je me suis toujours efforcé,
pour cela je fus banni,
de mon pays, de mon peuple éloigné.
Mais Dieu me mènera
comme un bon instrument,
de telle manière que je retourne
dans mon régiment.

Si vous souffrez, mes sujets
qui êtes fidèles de nature,
Dieu ne vous abandonnera pas,
bien que vous soyez accablés maintenant.
Que celui qui aspire à vivre pieusement,
prie Dieu jour et nuit,
qu'Il me donne la force,
que je puisse vous venir en aide.

Vos âmes ni vos biens
je n'ai épargnés,
mes frères de haut lignage
vous l'ont aussi prouvé :
le comte Adolphe est tombé
en Frise, dans la bataille,
son âme, dans la vie éternelle,
attend le jour dernier.

Généreux et de haut lignage,
d'ascendance impériale,
élu souverain du royaume,
comme un pieux chrétien,
béni par la parole de Dieu,
j'ai, franc et intrépide,
comme un héros sans repos
risqué mon noble sang.

Mon bouclier et ma foi
Tu es, ô Dieu mon Seigneur,
ainsi en Toi je veux mettre mon espoir,
ne m'abandonne plus jamais.
Que je puisse néanmoins rester fidèle,
ton serviteur en toute circonstance,
chasser la tyrannie
qui me transperce le cœur

De tous ceux qui m'accablent
et sont mes poursuivants,
mon Dieu, veuille toutefois protéger
ton fidèle serviteur,
qu'ils ne me prennent pas au dépourvu,
dans leur furieux élan,
ne lavent pas leurs mains
dans mon sang innocent.

De même que David dut s'enfuir
devant Saül le tyran,
j'ai dû me lamenter
comme maint homme noble.
Mais Dieu l'a sublimé
libéré de tous les maux,
un royaume donné
en Israël très grand.

Après l'amertume je recevrai
de Dieu mon Seigneur cette bravoure
à laquelle me fait tant aspirer
mon royal tempérament :
c'est, que je puisse mourir
dans l'honneur en cette guerre,
conquérir un royaume éternel
comme un loyal héros.

Rien ne me m'inspire plus pitié
dans ma hâte à revenir
que de voir s'appauvrir
les biens des territoires du Roi.
Que les Espagnols te meurtrissent,
ô loyaux et doux Pays-Bas,
lorsque j'y pense,
mon noble cœur en saigne.

Comme un prince contraint
par mon acte de Dieu,
du tyran parjure
j'ai attendu le combat,
qui, retranché près de Maestricht,
craignait ma puissance;
mes cavaliers l'on voyait sillonner
très courageux ce champ de bataille.

Si telle la volonté du Seigneur
avait été en ce temps-là,
j'aurais bien voulu éloigner
de vous cette terrible tempête.
Mais le Seigneur là-haut,
qui régit toute chose,
qu'il faut toujours louer,
ne l'a point souhaité.

Très chrétiennement était motivée
mon âme princière,
inébranlable est resté
mon cœur dans l'adversité.
Le Seigneur j'ai prié
du fond de mon cœur
pour qu'Il me sauve,
établisse mon innocence.

Adieu mes pauvres agneaux
qui êtes en grand péril,
votre berger ne dormira pas
tant que vous serez dispersés.
Jusqu'à ce que Dieu veuille vous bénir,
acceptez sa parole divine,
vivez en fidèles chrétiens,
tout sera bientôt fini ici.

Devant Dieu je veux proclamer
et sa toute-puissance,
que je n'ai à aucun moment
dénigré le Roi,
ensuite qu'au Seigneur Dieu,
la suprême Majesté,
j'ai dû obéir
dans la droiture.

Guillelmus lon m'appelle
de Nassau sans remord;
la patrie fidelle
seray iusqu'à la mort;
ie suis Prince d'Orange
francq et sans nulle peur,
i'ay faict au Roy d'Espaigne
toute ma vie honneur.
  
Vivant en bonne crainte,
Dieu suivre fay debvoir;
pourtant faut par contrainte
hors mon pays me voir;
mais Dieu par me conduire
comme un bon instrument,
me fera tout reduire
en mon gouvernement.
 
Instamment en souffrance
ne serez peuples miens;
ayez donc esperance
en Dieu gardant les siens;
et qui à luy s'adonne,
le prie nuict et iours,
que sa force il me donne
pour estre leur secours.
 
L'Eternel peult cognoistre
si de mon bien et corps
ne vous ay faict paroistre
iusqu'à mes freres forts:
le Conte Adolf en Frise
mourut en combatant,
son ame és cieux transmise
le dernier jour attent.
 
Ayant ma progenie
des grands nobles empereurs,
suis de la Germanie
un des esleu seigneurs;
parquoy sans crainte ou doute
de Dieu tiendray la loy,
voire tant qu'auray goute
de noble sang en moy.
 
Mon bouclier et defence
c'est toy, mon Seigneur Dieu,
sur toy i'ay esperance,
conduis moy en ce lieu,
a fin qu'en ton service
ie demeure constant,
et dechasse le vice
du cruel inconstant.
 
Enten moy et me garde,
mon Dieu, encontre tous
qui apres moy font garde,
car ie suis ton serf dous;
garde moy de l'outrage
des tirants inhumains,
et qu'en mon sang leur rage
ne lavent, et leurs mains.
 
David fut mis en fuite
par Saul le tirant;
aussi ay-je eu poursuite,
du danger me tirant
avec maint gentil-homme;
mais Dieu l'a relevé,
luy donnant le royaume
d'Israel eslevé.
 
Estant d'angoisses quitte,
recevray la vigueur
de mon Dieu, qui m'aquite
de misere et langueur;
voila pourquoy desire,
comme un bon campion,
de mon corps au camp gire
pour regner en Sion.
 
N'estoit que ie vous aime
o noble Pays bas,
pas ne feroy d'estime
de vous voir mis au bas;
mais l'Espagnol vous gaste
o bon pays du Roy,
o nations ingratte,
mon cœur pleure d'esmoy.

Attendant la bataille
comme un prince romain,
mes gents en plain camp baille
pres Mastrecht, ou soudain
le tirant, par grand crainte,
son camp a remparez,
ou mes reytres emprainte
trotter en plain terrez.
 
S'il eust esté à l'heure
de Dieu la volonté,
sans plus longue demeure
du joug vous eusse osté;
mais le Dieu debonnaire
qui tout à ordonné,
ne vous voulut complaire;
gloire luy soit donné.
 
Si comme un noble Prince
tousiours estois poussez,
or qu'angoisse m'advince
nen futz oncq repoussez;
mais prenant patience
i'ay prié l'Éternel,
faire innocence,
cognoistre que suis tel.
 
Adieu mes brebiettes,
ne vueilles sommeiller;
combien qu'esparses estes
le pasteur veut veiller;
vueilles donc tout ensuivre
Iesus Christ le parfaict;
des paines d'icy vivre
tantost serons deffaict.
 
Un jour devant la face
de Dieu feray paroir
que ie n'ay par audace
rien faict de mon voloir;
mais mon Dieu me commande
d'executer sa loy,
voila pourquoy me bande,
ne mesprisant le Roy.

Wilhelmus van Nassouwe
Ben ick van Duytschen bloet
Den Vaderlant getrouwe
Blyf ick tot in den doet:
Een Prince van Oraengien
Ben ick vrij onverveert,
Den Coninck van Hispaengien
Heb ick altijt gheeert.

In Godes vrees te leven
Heb ick altyt betracht,
Daerom ben ick verdreven
Om Landt om Luyd ghebracht:
Maer God sal mij regeren
Als een goet Instrument,
Dat ick zal wederkeeren
In mijnen Regiment.

Lydt u myn Ondersaten
Die oprecht zyn van aert,
Godt sal u niet verlaten
Al zijt ghy nu beswaert:
Die vroom begheert te leven
Bidt Godt nacht ende dach,
Dat hy my cracht wil gheven
Dat ick u helpen mach.

Lyf en goet al te samen
Heb ick u niet verschoont,
Mijn broeders hooch van Namen
Hebbent u oock vertoont:
Graef Adolff is ghebleven
In Vriesland in den slaech,
Syn Siel int ewich Leven
Verwacht den Jongsten dach

Edel en Hooch gheboren
Van Keyserlicken Stam:
Een Vorst des Rijcks vercoren
Als een vroom Christen man,
Voor Godes Woort ghepreesen
Heb ick vrij onversaecht,
Als een Helt sonder vreesen
Mijn edel bloet ghewaecht.

Mijn Schilt ende betrouwen
Sijt ghy, o Godt mijn Heer,
Op u soo wil ick bouwen
Verlaet mij nimmermeer:
Dat ick doch vroom mach blijven
V dienaer taller stondt,
Die Tyranny verdrijven,
Die my mijn hert doorwondt.

Van al die my beswaren,
End mijn Vervolghers zijn,
Mijn Godt wilt doch bewaren
Den trouwen dienaer dijn:
Dat sy my niet verrasschen
In haren boosen moet,
Haer handen niet en wasschen
In mijn onschuldich bloet.

Als David moeste vluchten
Voor Saul den Tyran:
Soo heb ick moeten suchten
Met menich Edelman:
Maer Godt heeft hem verheven
Verlost uit alder noot,
Een Coninckrijk ghegheven
In Israel seer groot.

Na tsuer sal ick ontfanghen
Van Godt mijn Heer dat soet,
Daer na so doet verlanghen
Mijn Vorstelick ghemoet:
Dat is dat ick mach sterven
Met eeren in dat Velt,
Een eewich Rijck verwerven
Als een ghetrouwe Helt.

Niet doet my meer erbarmen
In mijnen wederspoet,
Dan dat men siet verarmen
Des Conincks Landen goet,
Dat van de Spaengiaerts crencken
O Edel Neerlandt soet,
Als ick daer aen ghedencke
Mijn Edel hert dat bloet.

Als een Prins op gheseten
Met mijner Heyres cracht,
Van den Tyran vermeten
Heb ick den Slach verwacht,
Die by Maestricht begraven
Bevreesden mijn ghewelt,
Mijn ruyters sach men draven.
Seer moedich door dat Velt.

Soo het den wille des Heeren
Op die tyt had gheweest,
Had ick gheern willen keeren
Van v dit swear tempeest:
Maer de Heer van hier boven
Die alle dinck regeert.
Diemen altijd moet loven
En heeftet niet begheert.

Seer Prinslick was ghedreven
Mijn Princelick ghemoet,
Stantvastich is ghebleven
Mijn hert in teghenspoet,
Den Heer heb ick ghebeden
Van mijnes herten gront,
Dat hy mijn saeck wil reden,
Mijn onschult doen bekant.

Oorlof mijn arme Schapen
Die zijt in grooten noot,
V Herder sal niet slapen
Al zijt ghy nu verstroyt:
Tot Godt wilt v begheven,
Syn heylsaem Woort neemt aen,
Als vrome Christen leven,
Tsal hier haest zijn ghedaen.

Voor Godt wil ick belijden
End zijner grooter Macht,
Dat ick tot gheenen tijden
Den Coninck heb veracht:
Dan dat ick Godt den Heere
Der hoochster Maiesteyt,
Heb moeten obedieren,
Inder gherechticheyt.

Acrostiche
WILLEM VAN NAZZOV Aucun GVILAME DE NASSAU WILLEM VAN NASSOV

Le chant se présente comme une suite de paroles énoncées par le prince d'Orange lui-même.

Le texte et la mélodie de la chanson sont remarquablement paisibles pour un chant composé dans le cadre d'une insurrection. Dans le recueil de chants des gueux (Geuzenliedboek), il est d'ailleurs qualifié comme « nouveau chant chrétien ».

On peut remarquer les deux derniers vers de la première strophe : « le Roi d'Espagne / j'ai toujours honoré », indiquant que Guillaume ne s'est pas révolté le coeur léger.

On peut aussi remarquer que Guillaume se présente comme « un prince allemand » : la maison de Nassau était allemande et, d'autre part, les Pays-Bas de Philippe II faisaient encore partie du Saint-Empire, dans le cadre spécifique du cercle de Bourgogne.

Notes et références

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  1. Paroles et dates de l'hymne.
  2. Hymnes nationaux
  3. Charles Quint (1500-1558) et son fils aîné Philippe II (1527-1598) sont souverains des Pays-Bas (c'est-à-dire, juridiquement, ducs de Brabant, comtes de Flandre, ducs de Luxembourg, comtes de Hollande, comtes de Zélande, etc.) en tant que descendants de Charles le Téméraire et rois d'Espagne en tant que descendants des Rois catholiques (les Pays-Bas ne font donc pas partie de l'Espagne). Charles Quint abdique les couronnes des Pays-Bas en octobre 1555, les couronnes d'Espagne (Aragon et Castille) en janvier 1556, au profit de Philippe. Mais il cède ses possessions autrichiennes (venues de Maximilien d'Autriche) au profit de son frère Ferdinand (1503-1564), qui devient aussi empereur (par élection).
  4. a b c d e et f « L'hymne national des Pays-Bas » [html], sur lafrance.nlambassade.org, Ambassade des Pays-Bas en France (consulté le )
  5. Voir page Philippe de Marnix.
  6. Het étant un article neutre, Het Wilhelmus renvoie non pas au personnage de Guillaume d'Orange, mais au chant Wilhelmus van Nassouwe.
  7. « Musique, paroles et utilisation », sur Royale.nl (consulté le ).
  8. a b c d et e Christiane Guttinger, « Nouvelles des sociétés huguenotes (lettre 51) », Compte rendu du Bulletin de la Fondation huguenote des Pays-Bas ayant pour thème « Wilhelmus et la folle entreprise » [html], sur hugenots.fr, Huguenots en France. Comité protestant des Amitiés françaises à l'Étranger, (consulté le )
  9. Wilhelmus van Nassouwe (BNF 12000214)
  10. Mike Kestemont, Tim de Winkel, Els Stronks, et Martine de Bruin, Van wie is het Wilhelmus? Auteurskwesties rond het Nederlandse volkslied met de computer onderzocht Amsterdam, Amsterdam University Press, 2016, 128 p. (ISBN 9789462985124)
  11. a et b Entrée « Hymne des Pays-Bas », dans Pierre-Robert Cloet, Kerstin Martel et Bénédicte Legué (préface d'António Votorino), « Unis dans la diversité : hymnes et drapeaux de l'Union européenne », Études et rapports, Paris, Notre Europe – Institut Jacques Delors, no 102,‎ , p. 124 p. (présentation en ligne, lire en ligne [html], consulté le ), § 2.2, p. 22-23.
  12. (nl) « Kinderen niet verplicht het Wilhelmus te leren op school », sur ad.nl, .
  13. Chanson composee à la loüange et hoñeur de Monseigneur le Prince d'Orange: Selon le translateur Flameng, dont la lettre capitalle de chacun vers porte le nŏ de son Excellĕce. Et se chante sur la mesme vois. A sçavoir de Chartre; feuille volante dans la Bibliothèque royale à La Haye, (vers 1582), cité d'après : Florimond van Duyse, Het oude Nederlandsche lied, deuxième volume, Martinus Nijhoff/De Nederlandsche Boekhandel, La Haye/Anvers, 1905, p.1626

Articles connexes

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Liens externes

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