Magasin à prix unique
Les magasins à prix unique ou magasins populaires sont nés à la fin de la révolution industrielle aux États-Unis et dans l'entre-deux-guerres en Europe. Vendant tout leur assortiment au même prix (ou à quelques prix échelonnés), ils trouvent leur clientèle auprès des classes populaires urbaines.
États-Unis et Canada
[modifier | modifier le code]Le premier magasin à prix unique aux États-Unis a été fondé par Frank Woolworth en 1879, il vend alors des produits de grande consommation au prix unique de 5 cents. Par la suite, un second prix à 10 cents apparaîtra dans ses magasins dont le nombre dépassera 1 000 en 1919[1].
Ce type de magasin prend le nom de dollar store (en anglais) ou de « magasin à un dollar ». Principales enseignes :
- Buck or Two (Canada)
- Dollarama (Canada)
- Dollar Tree (États-Unis et Canada)
- Deal$ (États-Unis)
Grande-Bretagne
[modifier | modifier le code]En 1909, le premier magasin à prix unique ouvre en Angleterre[1]. Il existe depuis 1990 l'enseigne Poundland[2].
Allemagne
[modifier | modifier le code]Le premier magasin à prix unique ouvre en 1925 en Allemagne[1].
France
[modifier | modifier le code]En France, le concept de magasin à prix unique est ramené des États-Unis par Monsieur et Madame Audibert qui ouvrent en 1927 à Paris leur premier magasin « cinq et dix » avant d'ouvrir d'autres lieux de vente qui ne rencontrent cependant pas le succès escompté[1].
En 1928, la société française des Nouvelles Galeries crée Uniprix[1]. Quatre magasins Uniprix sont ouverts à Paris (rue du Commerce, avenue d’Orléans, rue Saint-Denis et avenue de Clichy), tandis que d'autres sont aussi ouverts en province (Nice, Bordeaux et Marseille), chaque magasin proposant alors 8 000 articles d'usage courant sur une surface de 4 000 mètres carrés[1]. Au début des années 1930, après les Nouvelles Galeries, des grands magasins parisiens créent chacun leur chaîne de magasins à prix unique : les Galeries Lafayette d'abord, en 1930, avec Monoprix, puis le Printemps avec Prisunic, et enfin le Bon Marché avec Priminime[3].
À une époque où les grands magasins avaient abandonné la vente des articles de première nécessité pour monter en gamme et améliorer leurs marges commerciales[4], le succès des magasins à prix unique est le résultat de la standardisation et du développement des productions industrielles des années 1920[5] : les magasins à prix unique proposent en effet des articles standards de grande consommation peu onéreux alors que sévissait la crise économique des années 1930[6].
En 2018, la chaine de magasins Boon Two voit le jour. Tous les produits sont proposés au prix unique de 2 €.
Sans pratiquer strictement la vente à prix unique, ces magasins vendent tous les articles à quelques prix échelonnés[6]. Ces magasins qui étaient au départ des magasins à prix unique ont ensuite adopté le concept de magasin populaire.
Belgique
[modifier | modifier le code]On trouve deux enseignes de magasins à prix unique en Belgique: Sarma et Nopri.
Japon
[modifier | modifier le code]Ce genre de magasin est populaire au Japon avec de nombreux 100-yen shop.
Daiso, ou encore 99yen shop en sont des exemples.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Daniel Lefeuvre, « La grande distribution ou sucre de masse : les magasins à prix unique dans les années 1930 », in Jacques Marseille (dir.), La révolution commerciale en France : du Bon marché à l'hypermarché, Paris, Le Monde éd., , 222 p. (ISBN 2-87899-155-9), p. 109-119
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Lefeuvre, p. 109
- (en) « Poundland is booming », sur the Guardian, (consulté le )
- Lefeuvre, p. 112 et 113
- Lefeuvre, p. 113
- Jean-Claude Daumas, « La révolution matérielle de Jean-Claude Daumas - Editions Flammarion », sur editions.flammarion.com (consulté le )
- Lefeuvre, p. 112