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Sylviculture Approfondie

Transféré par

Yacine Mohamed
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Sylviculture approfondie

Chapitre1
PRODUCTION DE PLANTS
FORESTIERS
1. Introduction
• Les pépinières sont des lieux où l'on fait pousser des

plantules pour les replanter ensuite. Les jeunes plants y sont


soignés depuis le semis de façon qu'ils deviennent capables
de supporter les conditions difficiles qu'ils rencontreront
plus tard sur le terrain. Qu'il s'agisse d'espèces locales ou
introduites, on constate que les plants de pépinières
survivent mieux que les graines semées directement en
place ou par régénération naturelle.
• Il y a deux types de pépinières:

• Les pépinières temporaires qui sont implantées

sur le site même de plantation ou dans son

voisinage. Lorsque les plants destinés à la

plantation ont atteint la taille voulue, la pépinière

est intégrée au site planté. On appelle parfois ce

type de pépinière des pépinières volantes.


• Les pépinières permanentes qui peuvent être
grandes ou petites selon l'objectif et le nombre de
plantules cultivées chaque année. Les petites
pépinières contiennent moins de 100 000 plants à la
fois, tandis que les grandes pépinières en
contiennent plus. Dans tous les cas, les pépinières
permanentes doivent être bien conçues, implantées
dans un site approprié avec un approvisionnement
en eau suffisant .
2. Choix du site de la pépinière
• Pour choisir le site de la pépinière, il faut se poser
quatre questions:
• A. Quel est le type de pépinière prévu.
Temporaire ou permanente?
• B. Quel est la dimension de la pépinière?
Est-ce une grande pépinière qui produira 100 000 plants par
an ou plus ou est-ce une petite pépinière d'une capacité de 50
000 plants par an ou moins?
• C. Demande de plants
Quelle est l'importance de la demande de plants?
• D. Transport ou distance de la pépinière aux lieux où les
plants sont demandés.
• Une fois qu'on aura répondu à ces questions, la pépinière sera

implantée là où:

• - il y a une bonne source d'approvisionnement en eau, c'est-à-dire

près d'une rivière ou d'un puits. L'eau étant capitale pour la

pépinière, c'est là un facteur déterminant;

• - il y a une source de bonne terre; la terre est volumineuse et il en

faut de grandes quantités.

• - le site doit être bien drainé de façon à éviter la saturation en eau

et à être suffisamment protégé contre les risques d'inondation;


• - la pépinière est abritée des vents dominants: les sites
naturellement protégés par la végétation ou toute autre
formation seront préférés aux sites exposés.
• le site doit disposer de bonnes routes d'accès aux lieux
où les plants sont demandés. Cela permettra aux plants
d'atteindre le site de plantation en bon état.
• - la pépinière doit être implantée là où il y a de la main-
d'œuvre ou bien où on peut en trouver facilement et la
loger.
3. Conception de la pépinière
• Une fois déterminés le site et la dimension de la

pépinière, le site est soigneusement nivelé, clôturé et

abrité des vents dominants.

• La pépinière doit être bien conçue. Elle est divisée en un

certain nombre de blocs qui sont reliés par des voies

adéquates. On désigne en général ces blocs par des

lettres: A, B. C, etc. ou par des chiffres romains: bloc I,

bloc II, bloc III, etc.


• Les voies qui relient les blocs entre eux doivent être
suffisamment larges pour permettre le chargement et
le déchargement et comporter un espace d'une
largeur minimum de 5 mètres pour faire demi-tour.
• Chaque bloc est ensuite divisé en 4 à 8 sections
séparées par des allées. Ces sections sont désignées
par la lettre ou le chiffre du bloc suivi d'une petite
lettre, par exemple la Section Ia est la première
section à partir du coin gauche du bloc I.
• Chaque section est ensuite divisée en planches. La planche est la
plus petite unité de la pépinière. Elle fait normalement un mètre
de large et sa longueur peut varier de 6 à 10 mètres. Les planches
peuvent être enfoncées de 30 à35 centimètres en dessous du
niveau général du sol. Dans ce cas, elles peuvent être bordées de
ciment, de pierres ou de briques.
• Les planches peuvent aussi être conçues pour être un peu plus
hautes que la surface générale du sol. Dans ce cas, elles sont
entourées de pieux, de briques ou de pierres. Dans tous les cas, le
drainage est très important pour le développement des plants et
l'hygiène de la pépinière.
3.1 Taille de la pépinière

• La dimension de la zone de la pépinière où l'on


place les conteneurs (lorsqu'on en utilise) et la
superficie totale de la pépinière varieront avec
le diamètre des conteneurs. Le rapport entre le
diamètre des conteneurs (de 5 à 15
centimètres) et la surface de la pépinière (en
mètres carrés).
3.2 Approvisionnement en eau de la pépinière

• Deux aspects sont importants: (a) la qualité de l'eau et (b) les


besoins journaliers en eau.
• Qualité de l'eau : Elle doit être légèrement acide, avec un pH
inférieur à 7, moins de 550 parties/million de sels dissous et une
conductivité inférieure à 0,8 mho/cm. En général, assez douce et
limpide.
• Quantité d'eau : Une quantité suffisante d'eau de la qualité
indiquée plus haut doit être fournie journellement à la pépinière.
• La quantité d'eau appliquée (à un moment quelconque)
variera en fonction des conditions météorologiques, de la
vitesse d'infiltration dans le sol et de la taille du plant. En
période de germination, un arrosage "léger" et fréquent
est nécessaire pour maintenir les planches de semis
humides mais non saturées.
• À mesure que les plants grandissent, la quantité totale
d'eau appliquée est augmentée et la fréquence
d'application est réduite.
4. Collecte, manutention, stockage et
prétraitement des semences

• 4.1 Qualité des semences

• Les semences sont soit récoltées par le forestier, soit obtenues à

partir d'une bonne source nationale ou étrangère de semences.

Dans ce dernier cas, la semence doit être de bonne qualité:

• - elle doit être exempte de poussière, de débris et de balle;

• - elle doit être exempte de parasites et d'agents pathogènes;


• - elle doit avoir un fort pourcentage de

germination;

• - elle doit être accompagnée d'une note indiquant

le nom scientifique de l'espèce, le lieu et la date de

récolte, le nombre de semences/poids unitaire et si

un traitement a été appliqué.


4.2 Récolte des semences
• Pour assurer une bonne qualité de la semence, la récolte des
fruits doit être effectuée à partir d'arbres qui possèdent les
caractéristiques souhaitables.

• La phénologie de ces arbres doit être observée pour savoir


quand ils fleurissent, quand ils viennent à fruit et quand les
fruits sont mûrs. Ont-ils des fruits tous les ans, tous les deux
ans? Y a-t-il des facteurs qui influent sur la production de fruits,
par exemple la sécheresse, la défoliation par les insectes, etc.?
• Moment et méthode de récolte: les fruits bien
développés et mûrs contiennent de bonnes
graines. Le moment où il faut les récolter est donc
lorsqu'ils sont parfaitement mûrs.
• On peut récolter les fruits sur l'arbre soit en
battant l'arbre avec un bâton, soit en secouant la
frondaison avec un long crochet, soit en y
grimpant.
• Certains fruits tombent sur le sol où ils sont
récoltés. Dans ce cas, il faut nettoyer
l'emplacement à l'avance.
• Traitement des fruits: les fruits récoltés sont
nettoyés, traités contre les insectes et étalés sur
une toile propre pour sécher.
• 4.3 Extraction des graines

• L'extraction est le processus consistant à séparer les


graines du fruit. La méthode varie donc selon le type
de fruit.

• 4.4 Séchage des semences

• Une fois les graines extraites, on en retire la balle et


la poussière et on les fait sécher soit au soleil soit au
four. Si on les stocke humides, elles risquent d'être
gâtées par des moisissures et des agents pathogènes.
4.5 Stockage des semences
• Les semences, qu'on les achète ou qu'on les récolte, doivent être stockées

convenablement jusqu'à utilisation. Les semences sèches peuvent être

stockées sans danger dans des sachets étanches en polyéthylène à

température ambiante.

• Une fois stockées, les semences sont étiquetées, numérotées et placées dans

un sachet étanche dans une boite métallique fermée.

• Une seule boite peut contenir plusieurs sachets et un système

d'enregistrement sur fiches est utilisé pour indiquer dans quelle boîte les

semences sont stockées et combien il en reste après utilisation d'une quantité

donnée.
4.6 Viabilité des semences

• Certaines graines perdent leur viabilité rapidement, Il


est donc important de tester les semences stockées
pour déterminer leur pouvoir germinatif et il est
inutile de stocker des semences qui tombent en
dessous de 40 pour cent de germination à moins
qu'elles soient très rares ou très onéreuses. La
viabilité peut être testée par différents moyens:
• Essai de germination: méthode du papier filtre - lorsque

les semences sont petites, on fait germer une centaine de

graines dans une boite de Pietri sur un papier filtre.

• Test au limon - on sème 100 graines dans un conteneur

dans lequel on a mis du limon.

• Test au chlorure de tétrazonium: il s'agit d'un produit

chimique qui colore les tissus vivants. La graine est coupée

et le liquide appliqué sur la surface coupée pour déterminer

si l'embryon est vivant.


4.7 Nombre de graines par unité de poids

• Il est très important de connaître le nombre de graines par

gramme ou kilogramme. Les semences étant commandées au

poids, si l'on ne sait pas combien il y en a par unité de poids, on

risque d'en commander trop ou trop peu.

• Le nombre de semences par unité de poids pour une espèce

quelconque est déterminé en prenant une dizaine d'échantillons

aléatoires de semences pesant le même poids, en comptant le

nombre dans chaque échantillon et en déterminant la moyenne

arithmétique.
5. Production de plants
• 5.1 Mélange de terres en pépinière

• La terre d'empotage en pépinière doit présenter les

caractéristiques suivantes:

• - elle doit être légère; - elle doit présenter une cohésion

suffisante; - elle doit avoir une bonne capacité de rétention

d'eau; - elle doit comporter une quantité importante de matières

organiques; - elle doit être assez fertile ou rendue telle par

l'addition de 2 kg de NPK/m³ de terre.


• Dans la majorité des pays à climat aride, un
mélange d'une partie de sable, une partie
d'argile et une partie de fumier animal doit
convenir. On l'appelle le mélange 1:1:1. Dans la
région du Sahel, le mélange est constitué d'une
partie de sable, une partie de fumier et deux
parties de terre Si l'on dispose de limon de
rivière, on peut l'utiliser directement.
5.2 Traitement de la terre de la pépinière

• La terre d'empotage doit être acide (pH6). S'il se trouve


qu'elle soit alcaline, on peut l'acidifier à l'aide d'une solution
d'acide sulfurique à 2 pour cent. Il faut parfois stériliser la
terre de la pépinière contre les agents pathogènes à l'aide
d'une solution à 40 pour cent de formaldéhyde appliquée au
taux de 80 cc pour 5 litres d'eau 7 à 10 jours avant de semer.
La fumigation du sol est également un traitement contre les
champignons à l'aide de bromure de méthyle gazeux.
5.3 Remplissage/dimension des pots

• On utilise maintenant pour faire pousser les plants en


pépinière des pots en polyéthylène de différentes tailles, ce
qui n'empêche pas d'utiliser d'autres conteneurs tels que
caissettes, demi-boîtes métalliques, pots en terre, etc. On
remplit les pots de terre de pépinière en les secouant et en les
tapant régulièrement de façon qu'il ne se crée pas de vides.
On laisse un petit espace sur le dessus et on range les pots les
uns à côté des autres sur les planches de la pépinière.
• Il est très important de déterminer la dimension des
pots parce que les grands pots nécessitent plus de
terre et beaucoup de main-d'oeuvre pour les remplir et
les transporter. Ils occupent beaucoup de place dans la
pépinière et demandent plus d'eau que les petits pots.
Mais ils produisent des plants de grande dimension en
peu de temps. La règle générale est que "plus le site
de plantation est difficile, plus le pot doit être grand”.
• La quantité de terre nécessaire pour un travail de pépinière à

base de conteneurs est directement liée à la taille des

conteneurs utilisés. Le rapport entre le diamètre des

conteneurs (de 5 à 15 centimètres) et leur hauteur (15, 20 et

25 centimètres) et le volume de terre (en mètres cubes).

• La comparaison entre les plus petits conteneurs (diamètre 5

centimètres, hauteur 15 centimètres) et les plus grands

(diamètre 15 centimètres, hauteur 25 centimètres) est très

éloquente.
• Pour remplir 100 000 petits conteneurs, il faut
28 mètres cubes de terre; pour 100 000 des plus
grands conteneurs, il faut 442 mètres cubes de
terre, soit 16 fois plus.
5.4 Prétraitement des semences
• Certaines graines d'arbres et d'arbustes sont prêtes à semer
dès qu'elles sont récoltées; d'autres passent par une phase de
dormance pendant laquelle l'embryon finit de se développer.
On utilise souvent un prétraitement pour accélérer la
germination ou obtenir une germination plus régulière. Les
méthodes de prétraitement varient selon les types de
dormance des graines. Les principaux types sont les
suivants:
• - Dormance exogène - associée aux propriétés du péricarpe ou

de l'enveloppe de la graine (mécaniques, physiques ou

chimiques).

• - Dormance endogène - déterminée par les propriétés de

l'embryon ou de l'endosperme (morphologiques ou

physiologiques).

• - Dormance à la fois exogène et endogène.

• D'une façon générale, le type de dormance le plus fréquemment

rencontré dans les zones arides est la dormance exogène.


• Traitement mécanique - Si le nombre de graines est faible,

on peut les scarifier en grattant chaque graine avec du

papier émeri, en la coupant avec un couteau ou en passant

au papier émeri l'extrémité de la graine opposée à la

radicule jusqu'à ce que le cotylédon apparaisse. Lorsqu'on a

affaire à de grandes quantités de graines, on peut réaliser

une scarification mécanique par sablage des graines ou en

les frottant sur une dalle abrasive, Il existe aussi diverses

autres méthodes de scarification.


• Trempage dans l'eau froide - Pour un certain nombre d'espèces

d'arbres et d'arbustes, il suffit d'en tremper les graines dans l'eau

froide pendant un ou plusieurs jours pour assurer la germination.

L'amélioration de celle-ci est provoquée par le ramollissement de

l'enveloppe de la graine qui permet l'absorption d'eau en quantité

suffisante par les tissus vivants.

• Lorsqu'on utilise des périodes de trempage longues, il est

recommandé de changer l'eau de temps en temps. En général, il

importe de semer la graine après le trempage sans séchage, car

celui-ci réduit généralement la viabilité de la graine.


• Trempage dans l'eau chaude ou bouillante - Les graines de

nombreuses espèces légumineuses ont des enveloppes extérieures

extrêmement dures qui peuvent retarder la germination pendant

des mois ou des années après le semis, si elles n'ont pas été

soumises à un prétraitement par immersion dans l'eau chaude ou

bouillante. La graine est immergée dans deux à trois fois son

volume d'eau bouillante, où elle trempe de 1 à 10 minutes, ou

jusqu'à ce que l'eau soit refroidie.

• On élimine alors les exsudations mucilagineuses de l'enveloppe de

la graine en procédant à plusieurs rinçages avec de l'eau propre.


• Traitements à l'acide - Le trempage dans des solutions d'acide est

souvent utilisé dans le cas de graines dont l'enveloppe est dure. Le

produit chimique le plus utilisé est l'acide sulfurique concentré (à 98

pour cent), Les temps de trempage varient généralement de 15 à 30

minutes. Après cela, il faut laver immédiatement la graine dans de

l'eau propre.

• Des tests sont nécessaires pour déterminer la durée optimum de

traitement pour chaque espèce d'arbre ou d'arbuste et même pour

différentes provenances, car une exposition trop longue aux

solutions d'acide peut facilement endommager la graine.


• Inoculation de la graine - Les arbres d'espèces
légumineuses possèdent sur leurs racines des nodules
qui contiennent des bactéries fixatrices d'azote.
Lorsque les graines sont plantées en dehors de leur
milieu naturel, il convient d'inoculer dans le sol des
nodules écrasés provenant de peuplements naturels.
On trouve sur le marché des inoculums que l'on peut
mélanger avec les graines avant germination.
• Autres traitements - Pour un certain nombre
de buissons et arbustes salins tels que
l'Atriplex, il suffit de laver les graines dans
l'eau froide pendant une à deux heures pour
éliminer le sel des graines et améliorer la
germination.
5.5 Semis des graines

• Une fois déterminé le mélange de terre, le type et la


dimension des conteneurs, on passe au semis.
• Type de semis: lorsque les conteneurs sont des
planches ou des caissettes, on peut semer les graines
soit en ligne soit à la volée. Lorsque les conteneurs
sont des pots, il s'agit de semis en poquets.
• Profondeur de semis: Les graines sont semées à une

profondeur égale à une à trois fois leur diamètre. A cette

profondeur, une humidité adéquate et une température

optimum accélèreront leur germination. Un semis trop

profond compromettra la sortie des plants. Les petites

graines comme celles de l'eucalyptus sont mélangées à une

terre fine avant d'être semées de façon à faciliter une

répartition uniforme des graines et à éviter de les gaspiller en

semant trop dense.


• Pour économiser les graines d'eucalyptus lors du
semis, on les mélange avec du sable fin dans le
rapport suivant: 2 sables pour 1 graine. Ce mélange
est placé dans un conteneur, un petit pinceau est
trempé dans l'eau, puis dans le mélange
sable/graines, puis passé doucement sur quatre à
cinq pots contenant de la terre. On a constaté que ce
procédé donnait un nombre maximum de 4 à 5
plantules par pots.
• Moment idéal du semis: Celui-ci est déterminé
par le temps nécessaire pour obtenir un plant
de la taille souhaitée. Par exemple, s'il faut
quatre mois en pépinière pour faire pousser des
plants de E. microtheca à planter en juin, alors
la date idéale de semis pour cette espèce et ce
site est le 1er février. De même, pour planter en
octobre, la date idéale de semis est le 1er juin.
5.6 Arrosage des plants dans la pépinière

• Après le semis, il faut arroser les planches de semis


à l'aide d'un pulvérisateur à ajutage fin produisant
presque un brouillard. Ceci évitera de déplacer et
d'emporter les graines fines. L'arrosage à la main,
que ce soit à l'arrosoir ou avec un tuyau, est la
meilleure méthode. L'arrosage doit être fréquent
jusqu'à germination des graines.
5.7 Dépiquage des plants
• Lorsque les plants qui poussent en planches ou en caissettes
atteignent le stade où ils ont deux feuilles, on les dépique
avec soin à l'aide d'un bâton épointé et on les repique
toujours avec soin dans des pots ou d'autres planches. C'est
un processus extrêmement délicat que l'on évite maintenant
en semant les graines directement dans les pots et en
éclaircissant par enlèvement des plants en excédent, en ne
laissant qu'un seul bon plant par pot.
5.8 Entretien du matériel de reproduction en pépinière

• La production de plants de bonne qualité dépend de la façon dont

les activités suivantes sont exécutées dans la pépinière:

• Désherbage: Les mauvaises herbes consomment de l'eau et des

nutriments du sol. En outre, elles bloquent la circulation d'air et

peuvent abriter des insectes et des organismes pathogènes.

Lorsqu'on laisse les mauvaises herbes pousser dans les planches

de semis, les plants produits sont de mauvaise qualité; il faut

donc éliminer la concurrence des mauvaises herbes.


• Les méthodes visant à réduire au minimum les mauvaises herbes

dans la pépinière sont les suivantes: prévention, éradication et

contrôle.

• La prévention est la méthode pratique. Elle se fait en veillant à ce

que des mauvaises herbes ne soient pas introduites par négligence

dans la pépinière. L'éradication est l'élimination complète des

mauvaises herbes et de leurs graines de la pépinière.

• Le contrôle est le processus qui consiste à limiter la diffusion des

mauvaises herbes. L'éradication et le contrôle sont généralement

effectués en même temps dans la pépinière.


• Habillage des racines: Certaines des essences d'arbres et arbustes

les mieux adaptées aux environnements des zones arides se

caractérisent par une forte racine pivotante. Cependant, pendant la

pousse en conteneur, le développement de la racine pivotante est

restreint; si on ne la coupe pas, elle peut sortir du fond et pénétrer

dans le sol de la planche en dessous.

• Le but de l'habillage des racines n'est pas seulement d'empêcher le

développement d'une longue racine pivotante, mais aussi

d'encourager la croissance d'un système de racines latérales

fibreuses dans le pot ou dans la planche.


• Lutte contre la fonte des semis: La fonte des semis est une

maladie courante et grave dans beaucoup de pépinières

forestières. Elle peut se produire soit dans les planches de semis,

soit dans les conteneurs après transplantation. Il s'agit d'une

maladie qui attaque les graines et les plantes et qui est causée

par divers champignons. Certains d'entre eux attaquent la graine

juste au début de la germination, tandis que d'autres infectent

les jeunes plantules qui viennent de germer. Les plantules

malades tombent comme si elles étaient cassées au niveau du sol

ou restent debout et sèchent.


• Une constriction d'apparence aqueuse de la tige au niveau du sol est

généralement le signe visible de la maladie. La fonte des semis est

favorisée par une forte humidité, une surface du sol humide, un sol

lourd, un temps nuageux, un excès d'ombre, une trop grande densité

des plants et des conditions alcalines.

• L'une des meilleures mesures préventives consiste à maintenir la

surface du sol sèche en la retournant, à réduire la densité du semis et

à éclaircir les plants pour créer une meilleure aération au niveau du

sol. La nécessité d'une fumigation du sol est réduite au minimum

dans les pépinières où l'on prépare chaque année des mélanges de

terre frais.
• Endurcissement: Les plants sont soignés en pépinière
pendant qu'ils se développent pendant deux à trois mois.
Ensuite, on sélectionne les meilleurs et on les place dans
des planches séparées où on les arrose moins et où on
les expose progressivement au soleil de façon à les
conditionner pour la plantation sur le site. Ce traitement
est appelé l'endurcissement. Les plants vont prendre une
couleur vert foncé et un air plus sain qu'à l'ombre de la
pépinière.
5.9 Reproduction végétative

• Tous les arbres et arbustes utilisés dans les


programmes de plantation ne sont pas produits à
partir de semences. Les essences dont la
multiplication par semences est difficile peuvent
souvent être multipliées par reproduction
végétative. On obtient ainsi des stumps, des
boutures et des sets.
• Le terme "stump" s'applique aux produits de pépinière

d'espèces à larges feuilles qui ont subi un habillage sévère des

racines et un rabattage non moins sévère de la pousse. On rabat

en général la pousse à 2 centimètres et la racine à environ 22

centimètres.

• La plantation de stumps convient pour les espèces à racine

pivotante dominante. Ces plants sont souvent utilisés dans les

plantations de stabilisation des dunes de sable On les couvre en

général de sacs humides ou de couches de larges feuilles

pendant le transport jusqu'au site de plantation.


• On utilise aussi couramment les boutures et les sets.
Une "bouture" est un court segment coupé d'une
jeune tige ou branche vivante aux fins de
multiplication; une bouture produit une plante
complète lorsqu'elle est plantée en place.

• Une bouture enracinée est une bouture qui a été


enracinée en pépinière avant d'être plantée en place.
Les "sets" sont de longues boutures de tiges
relativement minces ou des branches entières.
5.10 Dimension et qualité du matériel de
plantation
• La gamme de ce que l'on considère comme la dimension souhaitée
des plants d'arbres ou d'arbustes à planter est considérable. La
dimension optimum varie selon que des plants sont à racine nue ou
en conteneurs, selon l'essence à planter et selon les caractéristiques
du site de plantation.

• D'une façon générale, on admet que les plants présentant un


coefficient système racinaire/système foliacé bien proportionné
constituent un bon matériel de plantation mais il est difficile de
définir quel est le coefficient "optimum".
• Un coefficient basé sur le poids pourrait donner une

mesure plus précise de l'équilibre. Le diamètre et la

hauteur de la tige sont d'autres critères d'évaluation du

matériel de plantation qui pourraient permettre de fixer

des seuils acceptables.

• L'expérience montre que le matériel de taille moyenne,

entre 15 et 40 centimètres, avec un collet ligneux, a un

meilleur taux de survie que les plants plus petits.


5.11 Préparation des plants pour le site de
plantation

• On commence par trier les plants de taille


plantable. Ce tri dépend dans une large
mesure de l'expérience locale et de la fixation
de normes locales. Les principaux objectifs
d'un système de tri du matériel de plantation
sont les suivants:
• - éliminer les rebuts, les plants dont la tête ou les
racines sont endommagées ou malades.
• - éliminer les plants qui n'atteignent pas les
normes minimums de taille et de développement
radiculaire.
• - classer les plants qui dépassent les normes
minimums en deux ou plusieurs catégories de
qualités.
5.12 Transport des plants sur le site de
plantation

• L'emballage des plants élevés en conteneur


présente peu de problèmes. Ils sont simplement
placés sur des plateaux et chargés sur des
véhicules. On peut utiliser pour transporter les
plants en conteneurs les caissettes métalliques de
la pépinière. On utilise parfois des plateaux en
bois mais ceux-ci sont lourds.
• Les plants sont souvent endommagés pendant le
transport jusqu'au site de plantation. Il faut donc faire
attention d'éviter une mauvaise manutention au
moment du chargement et du déchargement des
véhicules.

• On oublie souvent que les plants doivent être protégés


pendant le transport, car le courant d'air peut les
dessécher. Il importe également de bien serrer les
conteneurs de façon à les empêcher de bouger.
• On peut ajouter à la plate-forme du véhicule des
étagères spéciales pour placer les pots ou les caissettes
(chaque couche de caissettes étant placée sur une
étagère, et les étagères étant placées 50 centimètres
les unes au-dessus des autres). Lorsque c'est possible,
il convient de transporter les plants à la saison de
plantation lorsque le temps est frais, nuageux ou
même pluvieux, pour empêcher le dessèchement
pendant le transport.
• Les calendriers d'expédition doivent être établis de façon à

éviter les retards et à permettre la mise en place des plants


dès leur arrivée. En principe, les plants doivent arriver un
jour avant la plantation; lorsqu'il y a de l'ombre et des
moyens d'arrosage, on peut les apporter plusieurs jours à
l'avance.

• Dès que les plants arrivent sur le site de plantation, il faut

les arroser et, si nécessaire, les placer en un endroit frais,


humide et ombragé jusqu'à ce que vienne le moment de les
planter.
5.13 Organisation de la production de plants

• La production de plants doit être organisée de façon


telle que des plants de bonne qualité propres à la
plantation soient produits en temps voulu . Le
moment de la plantation étant critique dans les pays
arides sauf lorsqu'il y a irrigation - l'organisation
devient très importante. Tous les processus décrits
plus haut doivent se dérouler de façon parfaite et en
temps voulu. Ce sont:
• a) les semences et leur traitement
• b) le mélange des terres
• c) le remplissage des pots
• d) le semis
• e) l'arrosage
• f) le repiquage
• g) le désherbage
• h) l'habillage des racines
• i) la fourniture d'ombre et d'abri
• j) la taille
• k) l'endurcissement
• l) le transport jusqu'au site de plantation.
• Seul le nombre de plants que l'on peut planter en un
jour doit être transporté de la pépinière au site. Les
plants sont endurcis et transportés en fonction du
programme de plantation.
• Le nombre de plants élevés à l'origine dans la
pépinière est d'environ 20 pour cent supérieur à
celui qui est mis en place, afin de tenir compte des
rebuts et de prévoir une réserve pour le
remplacement des plants morts.
• L'administration est aussi un aspect très important du
travail de pépinière si l'on veut:

• a) que les diverses activités de la pépinière soient


assurées correctement

• b) qu'elles le soient à temps

• c) que la main-d'oeuvre voulue soit disponible


(hommes-jours) pour effectuer le travail

• d) que les matières/outils et équipement nécessaires


pour faire le travail conviennent.
• Ceci exige un pépiniériste qui ait une bonne
connaissance de la productivité de la main-
d'œuvre, des techniques de pépinière et des
prix des matières premières. On tient un registre
de la production de plants de la pépinière ainsi
que des coûts des matières premières et de la
main-d'œuvre, de façon à connaître l'économie
du travail de la pépinière.
• Les besoins en main-d'œuvre et en matériel
dépendent de la taille de la pépinière.
• Il convient d'élaborer et de remplir de façon
régulière des formulaires indiquant le coût des
tâches, par exemple récolte des graines,
remplissage des pots, tamisage, mélange et
préparation de la terre de la pépinière.
Chapitre 2
CONCEPTION D’UN REBOISEMENT
1. Introduction
• Pour apprécier le besoin de plantations forestières dans les
zones arides, il faut définir les rôles que jouent ces
plantations. Il y en a souvent plusieurs (production de bois
de feu ou de fourrage) qui, moyennant une planification
soignée, peuvent être combinés pour obtenir des avantages
multiples. Cette section du manuel décrit les techniques
d'implantation et de gestion des plantations forestières
dans les zones arides.
2. Reconnaissance du site

• Plus on a d'informations sur la situation des sites de la


zone envisagée pour la plantation d'arbres et
d'arbustes, meilleures sont les chances de
sélectionner les essences qui conviennent le mieux à
cette zone. Les informations que l'on recherche le plus
couramment lorsqu'on procède à la reconnaissance
des sites sont:
• - Climat - température, pluviométrie (quantité et
répartition), humidité relative et vent.
• - Sol - profondeur du sol et capacité de rétention
d'humidité, texture, structure, roche-mère, pH, degré de
compaction et drainage.
• - Topographie - importante pour ses effets de modification
du climat et du sol.
• - Végétation - composition et caractéristiques écologiques
de la végétation locale et le cas échéant introduite.
• Dans les zones qui n'ont pas été dégradées par
l'homme, la végétation peut donner une indication
de ce qu'est le site. Malheureusement, dans une
grande partie du monde aride, la végétation a été
perturbée de telle façon qu'elle ne constitue plus
un indicateur fiable des sites de plantation
possibles. Dans ces cas-là, la sélection du site doit
se fonder sur les prospections pédologiques.
• Autres facteurs biotiques - influences sur le site des circonstances

passées et de l'utilisation actuelle de la terre, notamment action du

feu, du bétail domestique et des animaux sauvages, des insectes et

des maladies.

• - Niveaux des nappes phréatiques - la connaissance de la

profondeur et de la variation des niveaux de la nappe phréatique en

saisons humide et sèche est précieuse et peut être capitale pour

déterminer les essences d'arbres et d'arbustes que l'on peut faire

pousser.

• Les niveaux de la nappe phréatique peuvent être estimés à partir

de l'observation des puits ou de forages effectués à cette fin.


• Disponibilité de sources d'eau supplémentaires - étangs, lacs, cours

d'eau et autres sources d'eau.

• - Distance par rapport à la pépinière.

• Mis à part ces informations biophysiques, les facteurs socio-

économiques jouent aussi un rôle important. Ce sont notamment:

• - la disponibilité de main-d'œuvre

• - la motivation de la population locale

• - la distance de la plantation forestière par rapport au marché et aux

centres de consommation.

• - le mode de tenure et de propriété foncière.


3. Sélection du site de plantation

• Le lieu de plantation est généralement décidé collectivement par

les responsables politiques, les forestiers et les équipes de

plantation sur la base des informations tirées de la

reconnaissance du site. Il s'agit de choisir le site qui permettra

l'implantation d'une plantation forestière "réussie". Souvent, le

choix du site est limité à des terres qui ne conviennent pas à

l'agriculture ou à l'élevage; lorsque c'est le cas, les informations

tirées de la reconnaissance du site prennent davantage

d'importance.
• Les limites du site de plantation, une fois la zone choisie,

doivent être marquées par des bornes. Lorsqu'il y a risque


de pénétration et de détérioration par des animaux
pâturants, il faudra clôturer le site. La clôture est coûteuse
et par conséquent ne doit être mise en place que lorsque
les autres moyens de protection ne sont pas efficaces. Une
fois qu'une plantation forestière est bien établie et que les
arbres sont suffisamment grands, on peut retirer les
clôtures et les réutiliser sur un autre site de plantation.
• Lorsque des routes et autres voies de passage traversent le site de

plantation, il faut également les border de clôtures.

• Dans de nombreux cas, la plantation d'arbres et d'arbustes est

entreprise afin de protéger des sites fragiles de la dégradation. Il

arrive parfois cependant que les sites fragiles ne doivent pas être

plantés, car il vaut mieux ne pas perturber le sol.

• Lorsque les ravines ont été sérieusement dégradées par l'érosion, il

peut être nécessaire de prendre des mesures de protection autres

que la plantation de végétation (par exemple construction de petits

barrages de correction).
4. Sélection des espèces
• Lorsqu'on a recueilli les meilleures informations possibles
sur les caractéristiques du site à planter, l'étape suivante est
la sélection des essences à planter. Le but est de choisir
celles qui conviennent au site, qui resteront saines pendant
toute la rotation prévue, qui auront une croissance et un
rendement acceptables et qui répondront aux objectifs de la
plantation (production de bois de feu, protection, etc.).
• La sélection d'essences d'arbres ou d'arbustes sur la base de

climats analogues est importante en tant que première étape;

mais il faut ajouter une évaluation de facteurs locaux qui

peuvent être plus importants encore (par exemple le sol, la

pente et les facteurs biotiques Cependant, le fait qu'on

parvient à rapprocher étroitement un site de plantation d'un

habitat naturel n'exclut pas nécessairement que l'on procède à

des essais spécifiques de l'espèce, car le rapprochement

climatologique ou écologique peut ne pas révéler la plasticité

d'une espèce.
• On ne saurait trop insister sur le fait que faute
de telles expérimentations, le choix des
essences est dans la plupart des cas risqué.
• La plantation en environnement aride étant
généralement onéreuse, les échecs de grande
ampleur qui résultent d'un mauvais choix
d'essences ou de l'absence d'expérimentation
de ces espèces peuvent se révéler coûteux.
5. Préparation du site de plantation

• Lorsque les plants d'arbres ou d'arbustes arrivent


de la pépinière, il faut que le site ait été préparé
pour que la plantation puisse avoir lieu sans délai.
Les conditions qui prévalent dans les zones arides
exigent souvent une préparation du site plus
intensive et plus approfondie que les programmes
de plantation en climats plus humides.
5.1 Objectifs de la préparation du site

• La préparation des sites dans les zones arides vise notamment à:

• - éliminer du site la végétation concurrente.

• - créer les conditions permettant au sol de recueillir et d'absorber autant de

précipitations que possible. Le ruissellement de surface doit être réduit de

façon à accroître l'humidité dans le sol.

• - assurer une bonne condition d’enracinement pour la plantation, notamment

un volume suffisant de terre permettant l'enracinement. Les horizons indurés

doivent être éliminés.

• - créer des conditions où le danger d'incendie et d'invasion de ravageurs est

réduit au minimum.
• La préparation du site vise à donner aux plants un bon

démarrage avec une croissance initiale rapide. En général, les

méthodes utilisées pour réaliser cette préparation varient selon

le type de végétation, la quantité et la répartition des

précipitations, la présence ou l'absence de couches

imperméables dans le sol, la nécessité de se protéger de vents

desséchants et l'ampleur des opérations de plantation.

• En outre, la valeur des arbres ou arbustes à élever est

importante pour déterminer la dépense qui peut se justifier

pour l'établissement de la plantation.


5.2 Méthodes de préparation du site

• D'une façon générale, la préparation du site à la main


n'est possible et économique que pour des projets de
relativement faible ampleur où le travail d'élimination
de la végétation concurrente et le défrichage du sol
ne prennent pas trop de temps.
• Dans certaines conditions, des charrues et des herses
à traction animale peuvent aussi être économiques
pour de petits projets.
• La préparation du sol par des moyens mécaniques, de plus

en plus utilisés dans les grands programmes de plantation,

est devenue courante dans de nombreuses régions. Cela est

souvent dû au fait que la main-d'oeuvre et le temps dont on

dispose pour la préparation du sol sont trop limités pour

permettre d'entreprendre de grands projets à la main.

• Certaines opérations, telles que sous-solage profond et

cassage des horizons concrétionnés ne peuvent être faites

que par des machines.


• Quelle que soit la méthode utilisée, il faut préparer des
trous de plantation (de dimension appropriée).
L'objectif de ces trous est d'aérer le sol où les plantes
pousseront.

• Lorsque ces trous de plantation sont prêts, il ne faut


pas les laisser vides et laisser la terre qu'on en a retirée
sur le sol, mais les recombler immédiatement, faute de
quoi le soleil et le vent dessécheront complètement la
terre.
• La préparation du sol peut se faire en carrés, en bandes ou par
labour de la totalité du terrain.

• Cette dernière solution est nécessaire pour les essences


d'arbres et d'arbustes qui ne supportent pas la concurrence
des graminées, plantes herbacées et plantes ligneuses (c'est le
cas de la plupart des espèces d'eucalyptus). Parfois, une
préparation ponctuelle peut être suffisante, mais ces zones
ponctuelles doivent être suffisamment grandes (par exemple 1
mètre à 1,5 mètre de diamètre). D'autre part, il importe que le
travail soit fait de façon approfondie.
• D'autres méthodes de préparation manuelle du sol sont

la méthode de la plate-bande de cendres, le billonnage,


les tranchées et terrasses de niveau et la méthode dite
steppique.

• La technique de la plate-bande de cendres consiste à

déposer les déchets végétaux provenant de récoltes ou


du défrichement du terrain en longues rangées.

• La technique du billonnage implique le labour de toute

la zone et la création de bilions à des intervalles précis.


• Les techniques de tranchées de niveau sont utilisées en

terrain accidenté. Les tranchées peuvent être continues ,

divisées par des banquettes transversales ou être courtes et

discontinues , disposées de façon que les intervalles entre les

tranchées dans une rangée soient en face de ceux de la

rangée suivante; dans ce dernier cas, le ruissellement de la

pluie est capté.

• Les tranchées sont formées manuellement ou

mécaniquement. Sur un terrain en pente douce, on peut

utiliser la technique en arête de poisson.


Technique des arêtes de poisson pour la préparation du sol.
Technique de préparation du sol sur de fortes pentes.
6. Moment de la plantation
• La saison de plantation coïncide généralement avec la
saison des pluies; on commence habituellement la
plantation dès qu'une quantité donnée de pluie est
tombée.
• Cette quantité de précipitation doit être jugée en
fonction des connaissances locales. La plantation peut
aussi être commencée lorsque le sol est humide jusqu'à
une profondeur donnée (une vingtaine de centimètres).
• Une erreur courante consiste à commencer à
planter trop tôt. D'un autre côté, si la plantation
est commencée trop tard, il peut être difficile de
terminer un grand programme de plantation en
temps voulu, et les plants n'auront pas le
bénéfice maximum des pluies après la
plantation; cela peut être grave lorsque les
précipitations sont faibles et irrégulières.
7. Plantation de matériel en conteneur

• La plantation de plants en conteneur se fait


généralement dans des trous suffisamment grands
pour contenir les pots ou les mottes lorsque les plants
sont retirés des pots. Il est indispensable que le sol
environnant soit tassé autour du plant immédiatement
après la plantation pour éviter la formation de cavités
d'air qui peuvent entraîner le dessèchement des
racines.
• Une bonne méthode de préparation des trous de

plantation consiste à entourer le trou d'un petit billon (de

15 à 20 centimètres de haut), afin de créer une petite

cuvette (d'environ 80 centimètres de diamètre); c'est

particulièrement utile lorsque les plants sont arrosés

individuellement après la plantation. La petite cuvette ainsi

préparée peut aussi être recouverte d'une feuille de

plastique (maintenue en place sur le sol avec des pierres ou

de la terre), avec une ouverture au centre pour le plant.


• La feuille de plastique empêche l'évaporation de l'eau de la terre du trou

de plantation. D'autre part, la rosée se dépose sur sa surface et coule

vers l'ouverture centrale de la feuille de plastique pour irriguer les

racines. En conservant l'humidité du sol, les films plastiques facilitent

l'installation et la croissance des arbres et arbustes au cours des

premières années les plus critiques.

• Un autre avantage des films plastiques opaques est qu'ils empêchent la

croissance des mauvaises herbes en réduisant la pénétration de la

lumière. Avec la suppression des mauvaises herbes au voisinage

immédiat des plants, on peut également économiser de la main-

d'oeuvre.
Un trou de plantation recouvert d'un tablier en plastique pour
empêcher
8. Espacement des plantations

• En observant les arbres et arbustes qui poussent dans des


conditions naturelles, on constate souvent qu'ils sont très
espacés dans les zones de faible pluviosité. Il faut donc
pratiquer un large espacement des plantations dans les zones
arides en général, de façon à éviter la concurrence pour
l'humidité du sol.

• La quantité d'eau disponible pour un arbre ou un arbuste


dans une plantation est proportionnelle à la densité du
peuplement.
• Lorsqu'on pratique l'irrigation ou le travail mécanique de la

terre, il faut adapter l'espacement à la largeur des

machines utilisées et veiller à ce que les plants soient

placés en rangées rectilignes. L'espacement varie avec

l'espèce, le site et le but de la plantation forestière.

• Dans les plantations pour bois de feu par exemple, on peut

préférer des espacements plus petits que dans d'autres

types de plantations. Il est rare cependant que l'on puisse

pratiquer un espacement inférieur à 3 x 3 mètres.


• Le nombre d'arbres à l'hectare, selon
l'espacement entre les rangées et l'espacement
des plants à l'intérieur d'une rangée. Par
exemple, avec un espacement entre rangées de
3 mètres et un espacement entre plants d'une
même rangée de 3 mètres, la densité de
plantation sera de 1111 arbres à l'hectare.
Illustration montrant les types les plus courants d'enroulement de racines
(une racine latérale et la racine principale).
9. Entretien de la plantation

• Une fois qu'une plantation est installée, il ne faut pas


considérer que le travail est terminé. Il faudra par
exemple protéger la plantation contre les intempéries,
le feu, les insectes et les champignons ainsi que les
bêtes. Il peut aussi falloir pratiquer une variété de
traitements culturaux selon l'objet de la plantation.
9.1 Protection
• Phénomènes météorologiques: l'apparition de phénomènes

météorologiques nuisibles est généralement imprévisible. On ne

peut pas faire grand chose pour protéger les plantations

forestières contre les dommages provoqués par les intempéries,

si ce n'est de faire pousser des essences d'arbres et arbustes

connus pour être résistantes aux effets nuisibles des

phénomènes météorologiques locaux, ou d'implanter les

peuplements d'arbres ou d'arbustes dans des zones abritées.


• Feu: la détérioration par le feu constitue une grave
menace pour les plantations. Le risque d'incendie est
généralement élevé dans les régions au climat sec;
mais, même dans des zones relativement humides ou
à pluviométrie élevée, il peut se produire des périodes
chaudes et sèches où le risque d'incendie est élevé.

• Ce risque doit être pris en considération dès le début


du développement de la plantation.
• Les incendies peuvent être provoqués par des
causes naturelles, telles que la foudre, mais ils
sont souvent dus aux activités de l'homme. Les
incendies de plantations peuvent être dus à
l'extension de feux allumés sur les terres agricoles
situées autour, aux activités des chasseurs ou aux
brûlis effectués par les pasteurs pour améliorer
les pâturages.
• Un principe essentiel de la protection des
plantations forestières contre le feu est que,
lorsqu'il n'y a pas suffisamment de matériaux
combustibles pour permettre à un feu de se
développer sur le sol, il n'y a pas ou peu de
risques d'incendie Les feux de plantations
dangereux et néfastes ne peuvent se développer
que lorsque le feu peut prendre au niveau du sol.
• Insectes et champignons: la plupart des insectes et
champignons ont leurs espèces hôtes privilégiées.
Dans leur environnement naturel, les arbres et
arbustes atteignent normalement un état d'équilibre
avec les parasites indigènes. Cependant, lorsqu'on
plante des espèces exotiques, on peut aussi
introduire des parasites exotiques. Très souvent,
ceux-ci s'adaptent facilement aux conditions de leur
nouvel habitat.
• Les principales précautions à prendre pour se prémunir contre

des dommages qui pourraient être causés ultérieurement par

les insectes et les champignons consiste à planter des espèces

convenant aux conditions climatiques et pédologiques du site

et à faire une étude des parasites indigènes de façon à

s'assurer qu'aucun ne figure parmi les formes connues

auxquelles l'espèce sélectionnée est sensible, mais ceci est

rarement facile, du fait surtout du manque de connaissances

sur les besoins du site et la sensibilité des espèces exotiques

aux insectes et aux champignons.


• Bêtes sauvages: les animaux sauvages endommagent les

plantations forestières surtout en broutant les arbres ou en

en enlevant l'écorce. En général, trois ordres d'animaux

sauvages sont cause de dommages: les rongeurs (rats, souris,

taupes et écureuils); les lagomorphes (lièvres et lapins); les

artiodactyles (daims, antilopes, sangliers et buffles). Les

principales méthodes de lutte contre les dommages causés

par les animaux sauvages sont les clôtures, les haies ou les

fossés, les pièges et les appâts empoisonnés.


• Animaux domestiques: dans certains pays, les moutons,
chèvres et bovins peuvent en broutant menacer les jeunes
plantations. On utilise parfois des haies et des clôtures
pour les empêcher de pénétrer. Lorsque des clôtures
coûteraient trop cher, on peut employer des gardes.
• Dans de nombreuses zones arides, il est traditionnel de
faire paître les chèvres. De vastes enclos de plantations
forestières peuvent imposer des changements radicaux
dans les habitudes et l'économie des collectivités rurales.
9.2 Traitements culturaux

• Des opérations culturales sont nécessaires pour créer des conditions

favorables à la survie puis à la croissance et au rendement des arbres ou

arbustes de la plantation.

• Dans la plupart des plantations forestières, les opérations culturales

consistent à empêcher les arbres et arbustes d'être étouffés par une

végétation concurrente.

• Ce traitement est très souvent appelé désherbage. D'autres traitements

culturaux sont l'éclaircissage, qui vise à réaliser un certain espacement

entre les arbres ou arbustes, et l'arrosage périodique des plants.


• Désherbage: le désherbage est une opération culturale qui élimine la

végétation indésirable qui, si l'on ne faisait rien, compromettrait la

croissance des essences plantées.

• Cette végétation indésirable entre en concurrence avec les arbres et

arbustes pour la lumière, l'eau et les nutriments; le désherbage

augmente la quantité de tous ces éléments ou des plus essentiels

d'entre eux dont peuvent disposer les arbres et arbustes. Un objectif

premier du désherbage est de favoriser la croissance et le

développement de la plantation tout en maintenant les coûts de

l'opération dans des limites acceptables.


• Eclaircissage: l'éclaircissage des plantations forestières, en

particulier celles destinées à la production de bois, peut être


nécessaire pour obtenir l'espacement souhaité entre les arbres.

• En général, cet espacement constitue un compromis entre un

espacement "large" pour réduire les coûts de plantation et


l'interconcurrence des arbres en période de sécheresse et un
espacement "étroit" pour réaliser rapidement la fermeture du
couvert, l'élimination des mauvaises herbes, la réduction des
coûts de désherbage et l'élagage naturel des branches qui sont à
l'ombre.
• Arrosage: les plantations forestières en région aride ont souvent

besoin d'un arrosage périodique pendant la première saison de

pousse, si l'on veut obtenir un taux de survie satisfaisant.

• L'arrosage doit commencer après la cessation des pluies, lorsque la

teneur en humidité du sol est descendue et proche du coefficient de

dépérissement; l'arrosage doit alors être répété à intervalles

réguliers jusqu'au commencement de la prochaine saison des

pluies.

• Avant chaque arrosage, la zone qui entoure l'arbre doit être

désherbée et une cuvette peu profonde pratiquée autour du tronc

de façon à recueillir autant d'eau que possible.


10. Opérations de récolte
• Pour les plantations forestières destinées à la production
de bois, les arbres et arbustes sont récoltés lorsqu'ils
atteignent la "taille optimum" pour le produit du bois
souhaité. D'un point de vue biologique, il ne faut pas
abattre les arbres et arbustes tant qu'ils n'ont pas atteint
au moins la taille minimum nécessaire pour l'utilisation de
la production. Au-delà de la taille minimum cependant, il
reste à déterminer quand récolter.
• Très souvent, les taux annuels de croissance moyens d'une

plantation forestière peuvent servir de guide pour savoir


quand récolter le bois. En général, la croissance annuelle
moyenne des arbres et arbustes augmente lentement
pendant les premières années d'installation de la plantation,
atteint un maximum, puis diminue plus progressivement. Il
ne faut généralement pas laisser les arbres et arbustes
dépasser le point de croissance annuelle moyenne maximum,
qui est l'âge de productivité maximum; les forestiers
appellent cela l'âge "de rotation" de la plantation forestière.
Rapport entre l'âge des arbres et leur croissance
indiquant l'âge de rotation.
• Pour déterminer le taux annuel moyen de croissance
d'une plantation forestière à un certain moment, il
faut estimer le volume et l'âge des arbres et
arbustes; on calcule alors la croissance annuelle
moyenne (à ce moment précis) en divisant le volume
sur pied par l'âge correspondant. Là encore, cette
détermination exige des mesures soigneuses des
volumes et la connaissance des âges.
• Des considérations économiques aident également à
déterminer le moment où il faut récolter les arbres et
arbustes pour obtenir les produits du bois. Si l'on se
base uniquement sur les facteurs du marché, le
moment de récolter est celui où le profit est
maximum. C'est le cas lorsque les recettes de la récolte
et de la vente du bois, une fois déduits les coûts de la
récolte et (le cas échéant) de sa transformation dans
les produits souhaités, sont les plus élevées.
• Les méthodes d'abattage, de coupe des troncs et des
branches aux longueurs souhaitées et d'enlèvement
du bois du site de la plantation doivent être choisis
de façon à réduire au minimum la dégradation du
site. Il peut suffire, pour l'abattage et la coupe, de
haches, de scies, de coins et de traîneaux. On utilise
souvent des scies à moteur qui, si elles facilitent la
récolte, peuvent la rendre peu économique, compte
tenu de leur coût élevé de fonctionnement.
• Une fois que les arbres et arbustes sont abattus et

découpés, il faut les transporter ou les traîner

jusqu'au point de chargement pour le transport

jusqu'aux lieux de transformation ou directement à

un marché. Lorsque les grumes sont trop lourdes à

transporter, on peut employer un simple traîneau

pour les tirer à l'aide soit d'un animal domestique

soit d'un tracteur.


• Lorsqu'on laisse dans la plantation forestière des arbres
et des arbustes, il faut procéder à l'opération de récolte
de façon à leur éviter tout dommage.

• Il est important de choisir les méthodes de récolte en


fonction des compétences du personnel qui va les
appliquer. Là encore, une planification sera nécessaire
pour s'assurer que la maind'œuvre et l'équipement
nécessaire seront disponibles au moment voulu.

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