COURS D’INITIATION A
L’HARMONISATION
Présenté par Farice DJIMBA, Enock ALOHOUNTADE et Josué Ben-Mick
DAHOUI
1- Les Notes naturelles
Il existe 7 noms de notes dont l'ordre ne varie
jamais. Ces noms varient selon les systèmes français et
anglais. Le système anglais est utilisé de nos jours pour
noter le nom des accords.
Système Noms des notes ordonnées
Français Do ou Ut Ré Mi Fa Sol La Si
Anglais C D E F G A B
2- Le Ton et le Demi-ton
Le ½ ton est le plus petit intervalle. Il existe deux types de ½ ton :
Les ½ tons diatoniques, ils sont entre deux notes de noms différents, par
exemple : Mi-Fa, Si-Do, Sol-Lab, La#-Sol.
Les ½ tons chromatiques, ils sont entre deux notes de mêmes noms, ils ont
toujours une altération, par exemple : Do-Do#, Do#-Dox, Lab-La.
En musique, le mot ton a un double sens ; il désigne :
L’intervalle formé d'un ½ ton diatonique et d'un ½ ton chromatique,
Une gamme par le nom de sa tonique indépendamment de son mode.
On passe de Do à Ré en élevant Do d'un ton : un ½ ton chromatique de Do à
Do#, puis d'un ½ ton diatonique de Do# à Ré. Le ton de Do, est désigné pour les
gammes de Do majeur et Do mineur.
3- Les Altérations
Les 7 notes naturelles peuvent être modifiées par des altérations. Une
altération agit sur la hauteur de la note naturelle en ajoutant ou en ôtant des ½
tons chromatiques.
Il existe cinq types d'altérations :
Le bémol b, abaisse d'un ½ ton chromatique la note naturelle,
Le dièse #, élève d'un ½ ton chromatique la note naturelle,
Le bécarre ♮, annule l'effet d'une altération précédente pour retrouver la note
naturelle,
Le double bémol bb, abaisse la note d'un ½ ton chromatique de plus que le
bémol,
Le double dièse x, élève la note d'un ½ ton chromatique de plus que le dièse.
On trouve trois sortes d'altérations :
3- Les Altérations
Les altérations constitutives qui sont placées au début de la portée,
immédiatement après la clé. Elles affectent toutes les notes du même nom que la
ligne ou l'interligne où elles sont placées, et ce, pendant toute la durée du
morceau.
Les altérations accidentelles qui sont placées immédiatement devant les notes
qu'elles affectent. Ces dernières n'ont d'effet que dans la mesure où elles sont
placées.
Les altérations de précaution qui peuvent être omises mais sont indiquées par
précaution, pour être certain que le musicien interprète correctement la partition.
4- L'Armure et Tonalité
L'armure ou armature est l'ensemble des altérations constitutives figurant à
droite de la clé. Elles sont valables pour l'ensemble des mesures de l'œuvre, ce qui
les distingue des altérations accidentelles.
Pour l'ordre des dièses à la clé, les notes sont classées par quintes en commençant
par Fa# : Fa#, Do#, Sol#, Ré#, La#, Mi# et Si#.
Pour l'ordre des bémols à la clé, les notes sont classées par quartes en
commençant par Sib : Sib, Mib, Lab, Réb, Solb, Dob et Fab.
Déterminer les tonalités possibles d'une partition en regardant son armure.
S'il n'y a pas d'altération à l’armure, la tonalité majeure est Do et la tonalité
mineure est Lam.
S'il y a des dièses à l’armure :
La tonalité majeure est celle du dernier dièse de la série élevé d'un demi-ton diatonique,
La tonalité mineure est celle du dernier dièse de la série abaissé d'un ton.
4- L'Armure et Tonalité
S'il y a des bémols à l’armure :
La tonalité majeure est celle de l'avant dernier bémol de la série, o La tonalité mineure est
celle de l'avant dernier bémol de la série abaissé d'un ton et demi.
Avec un seul bémol, il n’y a pas d’avant dernier bémol, la tonalité majeure est Fa et la
tonalité mineure est Rém.
Par exemple, avec 4 dièses à la clé, le 4ème dièse est pour la note Ré# :
La tonalité majeure est un demi-ton diatonique en dessus de Ré# soit Mi, c'est Mi
majeure.
La tonalité mineure est un ton en dessous de Ré# soit Do#, c'est Do# mineure.
Par exemple, avec 4 bémols à la clé, l'avant dernier bémol est pour la note Lab :
La tonalité majeure est Lab.
La tonalité mineure est Lab abaissé d'un ton et demi soit Fa, c'est Fa mineure.
Le « cycle des quintes »
Et puisque nous parlons de tonalité et d’armure, il est un outil
très puissant qui permet de repérer d’un seul coup d’œil à la
fois les altérations d’une gamme donnée, sa relative majeure
ou mineure, et les relations entre toutes les notes de la
gamme chromatique.
Extérieur du cycle : Gammes majeures
Intérieur du cycle : Gammes mineures relatives
Sens horaire : Parcourt des tonalités générées par l'ajout de
dièses à la clé & progression par « quintes »
Sens antihoraire : Parcourt des tonalités générées par l'ajout
progressif de bémols à la clé, & progression par « quartes »
Dans un sens comme dans l'autre, on fait le tour de l'ensemble
des tonalités correspondant aux 12 degrés de l'échelle
chromatique.
5- La Transposition
La transposition est le déplacement d'une
série d'intervalles auxquels on ajoute un
intervalle constant. La transposition
modifie la hauteur des notes, mais ne
modifie pas les intervalles entre les notes.
6- Les Intervalles
Un intervalle désigne l'écart de hauteur entre deux notes. Il se compose
de tons et de ½ tons. Il est naturel s'il est formé de deux notes
naturelles, altéré sinon. A l’instrument, un intervalle est harmonique si
les deux sons sont joués simultanément, il est mélodique si les deux
sons sont joués successivement.
6- Les Intervalles
La qualité : Pour désigner un intervalle on utilise les qualificatifs juste,
majeur, mineur, diminué et augmenté. Il existe deux modèles
d'intervalles, ceux qui :
Sont majeurs ou mineurs : la seconde, la tierce, la sixte et la septième,
Ont une forme unique que l'on nomme justes : l'unisson, la quarte, la
quinte et l'octave.
La nomination : Le nom d'un intervalle décrit le nombre de degrés qu'il
contient. Il dépend du nombre de ½ tons diatoniques entre les deux notes :
6- Les intervalles
Intervalle simple : L'intervalle simple ne dépasse pas l'étendue d'une octave
juste. Ceux sont la seconde, la tierce, la quarte, la quinte, la sixte, la
septième et l'octave.
Intervalle redoublé : Un intervalle est redoublé lorsque sa grandeur dépasse
l'octave. On détermine sa grandeur en abaissant la note supérieure d'une octave.
Concrètement :
Une neuvième est équivalente à une seconde,
Une onzième est équivalente à une quarte,
Une treizième est équivalente à une sixte.
La notation : On note un intervalle en abrégé avec une lettre suivie d'un chiffre :
La lettre signifie : P Parfait, D Diminué, m mineur, M Majeur et A Augmenté.
Le chiffre signifie : 1 unisson, 2 seconde, 3 tierce, 4 quarte, 5 quinte, 6 sixte, 7
septième, 8 octave, 9 neuvième, 11 onzième et 13 treizième.
7- Les Degrés
Quand on décide d’harmoniser un morceau, il faut donc agir avec discernement.
Après avoir défini la tonalité d’un morceau la seconde étape d’une harmonisation
consiste donc à repérer la fonction des différentes notes de sa mélodie.
Dans le système tonal, les degrés principaux sont le Ier et le Vème degré d’une
gamme (tous les autres sont plus ou moins dépendants de ces deux-là).
La note du Ier degré d’une gamme est appelée la tonique, car c’est elle qui
porte la tonalité.
Le Vème degré, appelé dominante, est là pour renforcer le caractère de la
tonalité. En effet, par un effet psycho acoustique ; en tous cas en ce qui
concerne notre oreille occidentale ; chaque note est attirée par celle se situant
une quinte juste en dessous d’elle.
7- Les Degrés
Vous pouvez tenter l’expérience. Jouez une note, n’importe laquelle, et faites-la
suivre de celle située exactement une quinte juste (3 tons et demi) en dessous
d’elle : vous obtiendrez immédiatement une sensation de résolution, de fin. La
seconde note jouée par vous sera alors la tonique de la tonalité. La dominante
sera la première note jouée.
7- Les Degrés
Après les degrés I et V, le plus important est le IVème, celui de la sous-
dominante. Il a pour fonction de renforcer le Vème degré.
8- Les Accords
Un accord représente la composante verticale de la musique, alors que la mélodie
représente la composante horizontale. Il est l'émission simultanée d'au moins trois
notes différentes. La note la plus grave d'un accord se nomme la basse.
Un accord est défini par un ton et une signature :
Le ton est la note fondamentale de l'accord;
La signature identifie les intervalles à partir de la fondamentale constituant les
notes.
Un accord se compose de plusieurs notes jouées simultanément, et qui peuvent
être réduites à des empilements de tierces. Pour pouvoir être identifié
harmoniquement, un accord doit se composer d’au moins 3 notes, donc 2 tierces.
Un accord majeur se constitue d’une note fondamentale, à laquelle on ajoute une
tierce majeure, puis une tierce mineure. Par exemple, si la fondamentale est Do, la
tierce majeure au-dessus nous donnera un Mi, et la tierce mineure au-dessus de ce
dernier nous donnera à son tour un Sol. On appelle cela l’accord parfait majeur.
8- Les Accords
Pour un accord mineur, si l’on conserve l’exemple d’un accord basé sur la
fondamentale Do,
La tierce mineure au-dessus nous donne un Mib, et
La tierce majeure au-dessus nous donne un Sol.
On appelle cela l’accord parfait mineur. Enfin, l'accord ayant pour
fondamentale la 7ème des gammes majeure, mineure harmonique et
mineure mélodique (mais pas naturelle !) est composé d'une superposition de
2 tierces mineures. On parle alors d'un accord diminué. L'écart entre la
fondamentale et la note supérieure de l'accord est constitué d'un triton (3
tons).
8- Les Accords
Le principe du renversement est le suivant : toujours faire basculer la note la
plus basse d’un accord à l’octave supérieure.
Dans notre exemple d’accord de Do majeur, le premier renversement
s’obtient en transposant à l’octave supérieure la fondamentale Do.
Le second renversement s’obtient à partir du premier, en transposant cette
fois-ci la tierce Mi à l’octave supérieure.
Et pour finir, en transposant le « Sol » à l’octave, on revient à la forme initiale
de l’accord, le tout transposé d’une octave.
8- Les Accords
Il existe des accords à 4 notes. Ils sont basés sur les accords à 3 notes que nous
venons de voir, auxquels on rajoute une 3ème tierce, majeure ou mineure. Celle-ci
étant située à un intervalle de 7ème de la note fondamentale de l’accord, on appelle
ce dernier un accord de 7ème. Celui-ci peut être :
Majeur, si l’on ajoute une tierce majeure à un accord parfait majeur,
Mineur, si l’on ajoute une tierce mineure à un accord parfait… mineur.
Si, par contre, l’on ajoute une tierce mineure à un accord parfait majeur, on obtient
un accord dit de 7ème de dominante. Nous verrons que cet accord a une importance
tout à fait particulière dans la construction harmonique d’un morceau.
L'accord de septième basé sur le 7ème degré de la gamme (ne pas confondre
7ème degré d'une gamme, et l'intervalle de 7ème entre la fondamentale et la note
supérieure de l'accord !), est composé d'un accord diminué, superposé d'une tierce
mineure.
9- Les Cadances
La cadence parfaite :
Servant souvent, à clore une phrase musicale ou bien un morceau entier, on peut
alors considérer que, rapportée au langage écrit traditionnel, celle-ci correspondrait à
un point. La cadence parfaite représente donc, comme son nom le laisse deviner, la
forme de cadence la plus importante
9- Les Cadances
La demi-cadence :
Une forme particulière de la cadence parfaite est la demi-cadence. On pourrait la
définir non plus comme un point, mais plutôt comme une virgule, car elle ne marque
pas la fin d’une phrase musicale, mais sert plutôt à relancer le discours. On l’appelle
également cadence à la dominante car elle ne mène pas à la tonique, mais… à la
dominante. On la trouve aussi souvent précédent une cadence parfaite.
9- Les Cadances
L’anatole
L’une des plus célèbres formes de cadences est l'anatole. Elle est composée d’un
enchaînement des degrés VI, II, V et I sous la forme... VI-II-V-I ou bien sous la forme I-
VI-II-V (qui réaboutit au I la plupart du temps).
9- Les Cadances
La cadance rompue :
Enfin, nous avons la cadence dite rompue ou évitée, qui se différencie de la cadence
parfaite en ce qu’elle ne mène pas au Ier degré, mais au VIème. On a donc dans ce
cas-là une progression V-VI. Elle n’achève pas le morceau, d’où son nom de cadence
rompue, mais permet de l’orienter sur une couleur harmonique différente, souvent
bienvenue avant d’achever réellement la pièce musicale.
10- Les Mouvements
Le mouvement oblique :
Une voix est identique et se maintient, l'autre voix progresse par un
mouvement ascendant ou descendant. C'est le mouvement le plus
statique. Il n'est jamais fautif dans l'harmonie classique.
10- Les Mouvements
Le mouvement contraire :
Une voix monte, l'autre descend. Cette combinaison de mouvements mélodiques ascendants et
descendants simultanés fait du mouvement contraire le plus équilibré. Il met en évidence les
mouvements mélodiques des voix. Il est constamment recherché dans l'harmonie classique.
10- Les Mouvements
Le mouvement direct :
Les deux voix montent ou descendent en même temps. Ce mouvement
est soumis à restrictions lorsqu'il aboutit à une quinte juste ou à une
octave. Le mouvement direct est un peu brusque et très peu mélodique. Il
est utilisé dans les cadences conclusives.
10- Les Mouvements
Le mouvement parallèle :
Le mouvement parallèle se produit lorsque deux ou plusieurs voix
évoluent parallèlement, c'est à dire lorsqu'elles ont la même direction et
que les intervalles mélodiques sont les mêmes. C'est un mouvement
direct où l'intervalle harmonique est identique durant la progression. Il se
trouve ainsi amplifié par insistance.
Les mouvements parallèles sonnent bien si l'intervalle entre les deux voix
sont des tierces ou des sixtes. Ils sont interdits avec des quintes des
octaves ou des unissons.
4 configurations
d'enchaînements de ces accords
Les accords se succèdent avec des intervalles de tierce ou
sixte :
Les accords successifs ont alors deux notes en commun.
Le processus comporte 4 étapes :
Bien étager les voix de l'accord de tonique de départ.
Placer la basse de l'accord suivant
Répéter les deux notes communes aux deux accords.
Compléter l'accord en faisant le mouvement mélodique le plus proche
possible
4 configurations
d'enchaînements de ces accords
Les accords se succèdent à intervalle de quarte ou de quinte :
Ces accords ont une note en commun :
Placer la basse
Répéter la seule note commune aux deux accords
Compléter l'accord avec les deux notes manquantes en faisant des
mouvements mélodiques le plus possible.
4 configurations
d'enchaînements de ces accords
Les accords se succèdent à un intervalle d'une seconde :
Dans ce cas il n'y a pas de note commune :
La basse monte ou descend d'une seconde, jamais d'une septième
Les trois voix supérieures de l'accord vont dans le sens contraire de la basse
tout en allant à la note de l'accord la plus proche.
4 configurations
d'enchaînements de ces accords
Basse doublée à l'octave :
Pour varier les plaisirs, on a le droit de doubler la basse à l'octave entre
deux accords de même type. Ceci donne souvent une certaine liberté pour
conduire la mélodie.
4 configurations
d'enchaînements de ces accords
Enchaînement des accords de fondamentale :
Les accords de fondamentale s'enchaînent suivant des règles syntaxiques
qui structurent le langage musical. Le tableau ci-joint en fait une première
synthèse, que le lecteur courageux utilisera pour ses premiers exercices.